For both our benefits - Arda
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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Arda & Nerva Pavus
Qarinus, 10 : 40 des Misères
Qarinus, 10 : 40 des Misères
Je prends une profonde inspiration et resserre mon manteau autour de mes épaules. Puis, d’un pas décidé, je passe la porte qui mène à l’extérieur du domaine où je réside actuellement dans la ville de Qarinus. Ancienne demeure conjugale, elle n’est, depuis quelques mois, plus habitée que par Rhéa et moi-même. Ainsi que nos esclaves, bien entendu. Mais je les considère plus comme des éléments du décor que comme de véritables habitants.
Il fait bien sombre dans les rues de la cité tévintide, en cette heure tardive. Le début de soirée est entamé et la nuit commence déjà à pointer le bout de son nez. Quelques âmes errent encore à l’extérieur, mais le gros de la population s’est réfugié à l’intérieur, prêt de l’âtre brûlant où il fait bon vivre. Si j’ai choisi de m’esquiver à un tel horaire, c’est avant tout pour rester discrète. Je ne tiens pas à ce que tout le monde connaissance mes moindres faits et gestes. D’autant que, depuis la mort ô combien mystérieuse de mon époux, je suis devenue quelque peu paranoïaque. Ou alors peut-être est-ce Faustus qui a commencé à déteindre sur moi ? Peu importe, mieux vaut se montrer trop prudent que pas assez.
Une nouvelle fois, j’ai quitté Rhéa presque sans un mot. Elle s’évertue à m’ignorer, ne s’adressant à moi que pour le strict nécessaire. L’avantage étant qu’elle n’a absolument pas souhaité savoir où je me rends ce soir. Après le dîner, elle s’est contentée de me saluer brièvement avant de se retirer dans ses appartements. Probablement pour y lire. J’aimerais que les choses changent entre nous, mais je sais que seul le temps pourra guérir les blessures de Rhéa.
Vêtue de noire, le capuchon de mon vêtement rabattu sur ma tête, je me déplace telle une ombre silencieuse. Il ne me faut que quelques minutes pour rejoindre ma destination. Je n’ai même pas eu besoin de quitter les quartiers riches de Qarinus. Je m’arrête devant une grande propriété, devant laquelle plusieurs gardes sont en poste. Sans attendre, je m’avance d’un pas assuré pour passer la grande porte.
« Halte ! » Me stoppe l’un des gardes, m’empêchant de passer et posant sur moi un regard mauvais. « Que venez-vous faire ici ? »
« Je suis venue voir Arda. » Je lui rétorque en dardant sur lui un regard glacial. « Faites-lui savoir que Nerva Pavus souhaite s’entretenir avec elle. »
Il est vrai que j’aurais certainement dû m’annoncer plus tôt, mais la décision de rendre visite à la naine a été prise très rapidement. Cet après-midi même, à vrai dire. C’est l’un de mes "amis", le très riche Sextus Tilani, qui m’a vanté les compétences d’Arda. Si je connaissais déjà la dirigeante de la Carta de Tévinter de nom, ce sont les conseils de Sextus qui m’ont décidé à venir la consulter directement.
Un peu surpris, le garde me dévisage puis pousse un grognement. Il s’exécute finalement et s’absente quelques minutes. Je commence tout juste à m’impatienter lorsqu’il réapparait sur le porche et s’efface pour me laisser entrer.
A sa suite, je pénètre dans l’imposante demeure et en profite pour examiner soigneusement les lieux. L’endroit est luxueux, pour sûr. Il n’est certes pas aussi richement décoré que certains autres palaces tévintides – notamment celui des Tilani, qui n’a guère d’égal à Qarinus – mais il paraît suffisamment confortable pour la haute société.
Une esclave se précipite pour me débarrasser de mon manteau. Elle courbe l’échine si bas en s’adressant à moi que je me demande même si elle ne va pas toucher le sol avec son front. Cette attitude m’arrache un sourire. Je me laisse ensuite guider parc cette même esclave au travers des longs couloirs de la propriété, jusqu’à une sorte de salon où se tient la naine que je suis venue rencontrer.
Sans me départir de mon air naturellement hautain, je m’adresse à mon interlocutrice : « Arda. Enchantée de vous rencontrer. » Je prends place sur l’un des canapés, face à elle. « On m’a beaucoup parlé de vous. »
Il fait bien sombre dans les rues de la cité tévintide, en cette heure tardive. Le début de soirée est entamé et la nuit commence déjà à pointer le bout de son nez. Quelques âmes errent encore à l’extérieur, mais le gros de la population s’est réfugié à l’intérieur, prêt de l’âtre brûlant où il fait bon vivre. Si j’ai choisi de m’esquiver à un tel horaire, c’est avant tout pour rester discrète. Je ne tiens pas à ce que tout le monde connaissance mes moindres faits et gestes. D’autant que, depuis la mort ô combien mystérieuse de mon époux, je suis devenue quelque peu paranoïaque. Ou alors peut-être est-ce Faustus qui a commencé à déteindre sur moi ? Peu importe, mieux vaut se montrer trop prudent que pas assez.
Une nouvelle fois, j’ai quitté Rhéa presque sans un mot. Elle s’évertue à m’ignorer, ne s’adressant à moi que pour le strict nécessaire. L’avantage étant qu’elle n’a absolument pas souhaité savoir où je me rends ce soir. Après le dîner, elle s’est contentée de me saluer brièvement avant de se retirer dans ses appartements. Probablement pour y lire. J’aimerais que les choses changent entre nous, mais je sais que seul le temps pourra guérir les blessures de Rhéa.
Vêtue de noire, le capuchon de mon vêtement rabattu sur ma tête, je me déplace telle une ombre silencieuse. Il ne me faut que quelques minutes pour rejoindre ma destination. Je n’ai même pas eu besoin de quitter les quartiers riches de Qarinus. Je m’arrête devant une grande propriété, devant laquelle plusieurs gardes sont en poste. Sans attendre, je m’avance d’un pas assuré pour passer la grande porte.
« Halte ! » Me stoppe l’un des gardes, m’empêchant de passer et posant sur moi un regard mauvais. « Que venez-vous faire ici ? »
« Je suis venue voir Arda. » Je lui rétorque en dardant sur lui un regard glacial. « Faites-lui savoir que Nerva Pavus souhaite s’entretenir avec elle. »
Il est vrai que j’aurais certainement dû m’annoncer plus tôt, mais la décision de rendre visite à la naine a été prise très rapidement. Cet après-midi même, à vrai dire. C’est l’un de mes "amis", le très riche Sextus Tilani, qui m’a vanté les compétences d’Arda. Si je connaissais déjà la dirigeante de la Carta de Tévinter de nom, ce sont les conseils de Sextus qui m’ont décidé à venir la consulter directement.
Un peu surpris, le garde me dévisage puis pousse un grognement. Il s’exécute finalement et s’absente quelques minutes. Je commence tout juste à m’impatienter lorsqu’il réapparait sur le porche et s’efface pour me laisser entrer.
A sa suite, je pénètre dans l’imposante demeure et en profite pour examiner soigneusement les lieux. L’endroit est luxueux, pour sûr. Il n’est certes pas aussi richement décoré que certains autres palaces tévintides – notamment celui des Tilani, qui n’a guère d’égal à Qarinus – mais il paraît suffisamment confortable pour la haute société.
Une esclave se précipite pour me débarrasser de mon manteau. Elle courbe l’échine si bas en s’adressant à moi que je me demande même si elle ne va pas toucher le sol avec son front. Cette attitude m’arrache un sourire. Je me laisse ensuite guider parc cette même esclave au travers des longs couloirs de la propriété, jusqu’à une sorte de salon où se tient la naine que je suis venue rencontrer.
Sans me départir de mon air naturellement hautain, je m’adresse à mon interlocutrice : « Arda. Enchantée de vous rencontrer. » Je prends place sur l’un des canapés, face à elle. « On m’a beaucoup parlé de vous. »
Codage par Libella sur Graphiorum
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Arda & Nerva
There’s no tragedy you can’t profit from. ▬ Henry Mosquera
Ca ne faisait qu'une petite année qu'Arda était revenue à Tevinter. Si elle avait gardé des liens avec ce qu'elle considérait aujourd'hui comme sa contrée adoptive ; si, par chance, elle en avait retrouvé un bon nombre, à son retour sur place après huit années d'absence ; si elle était devenue, grâce à l'un de ses amis, chef de façade du Carta local... si, donc, toutes ces choses étaient bien vraies, il n’empêchait qu'il était primordial à ses yeux de renforcer sa position sur pace en se liant à des gens puissants et capables sur place.
C'est pour cette raison qu'elle avait tenté, quelque temps plus tôt, de faire connaissance avec l'un des mages les plus influents du pays, un magister du nom de Nero Pavus. Certes, elle était déjà amie avec deux magisters, Varian, qu'elle connaissait depuis assez longtemps pour savoir qu'elle pouvait compter sur lui, et Sextus, un ami commun aux multiples charmes... Mais Nero était un homme puissant et influent, un bon ami à avoir issus d'une famille on ne peut plus puissante. Opportuniste, Arda avait déjà tenté de l'aborder, mais les choses ne s'étaient pas passées comme elle l'aurait voulu. L'événement lui était resté en travers de la gorge. La naine n'aimait pas qu'on la prenne de haut, sans mauvais jeu de mots, et l'attitude du mage et de son fils... eh bien, elle ne l'avait pas bien prise.
Toujours est-il qu'à ce stade, elle avait plus ou moins fait une croix sur l'idée de se lier d'amitié avec un Pavus. Aussi la visite de sa sœur jumelle la prit-elle par surprise.
Elle s'apprêtait à passer une soirée tranquille, seule chez elle, quand un des gardes de l'entrée était venu la prévenir de cette arrivée imprévue. "Une certaine Nevra Pavus", lui avait-il dit d'un air dubitatif. "Nerva", avait-elle machinalement corrigé avant de lui ordonner de lui ouvrir. Une telle visite ne se refusait évidemment pas : ses autres affaires attendraient. Elle s'était rapidement apprêtée en attendant son entrée, s'installant dans le salon où elle pourrait la recevoir.
La mage ne tarda pas à faire son entrée, suivant la jeune esclave qui l'avait accueillie. Elle ne tarda pas à se déclarer enchantée de faire sa connaissance. "De même", répondit Arda - et elle était, en effet, heureuse d'enfin la rencontrer... surtout qu'une telle visite ne pouvait être sans cause... Nerva devait avoir quelque chose à lui demander. Arda ignorait quoi, mais peu importait, dans le fond : la conversation était ouverte. Peut-être n'aurait-elle même pas du essayer de se rapprocher de Nero, songea-t-elle. Peut-être aurait-elle du se diriger vers sa sœur dès le début. "Ravie de vous accueillir chez moi." Elle n'avait, bien sûr, rien prévu pour l'occasion, mais n'avait pas à rougir de sa demeure... Arda aimait le luxe, ce qui était visible chez elle ; elle avait aussi totalement adopté la mode tevintide. Meubles, décorations, elle était fière d'afficher sa réussite matérielle. Certes, tout ça ne valait pas les domaines des plus nobles familles de mages, mais pour une émigrée, c'était tout à fait admirable.
Elle ordonna à l'esclave d'aller leur chercher à boire. Elle avait acheté la jeune femme en même temps que la maison, avec sa sœur, et il fallait avouer qu'elle ne le regrettait pas. Arda aimait avoir un petit personnel compétant à son service exclusif. Si l'idée de l'esclavagisme l'avait dérangée un jour, ce n'était certainement plus le cas aujourd'hui.
Elle se demanda qui était ce "on" qui avait tant parlé d'elle à la noble dame... Certainement pas son jumeau, en tout cas. "J'ai également entendu parler de vous - bien que personne ne m'ai avertie de votre venue, ce soir..." Elle sourit. Oh, certes, elle aurait préféré être prévenue... Mais elle n'allait pas se plaindre... "Qu'est-ce qui vous emmène ?"
C'est pour cette raison qu'elle avait tenté, quelque temps plus tôt, de faire connaissance avec l'un des mages les plus influents du pays, un magister du nom de Nero Pavus. Certes, elle était déjà amie avec deux magisters, Varian, qu'elle connaissait depuis assez longtemps pour savoir qu'elle pouvait compter sur lui, et Sextus, un ami commun aux multiples charmes... Mais Nero était un homme puissant et influent, un bon ami à avoir issus d'une famille on ne peut plus puissante. Opportuniste, Arda avait déjà tenté de l'aborder, mais les choses ne s'étaient pas passées comme elle l'aurait voulu. L'événement lui était resté en travers de la gorge. La naine n'aimait pas qu'on la prenne de haut, sans mauvais jeu de mots, et l'attitude du mage et de son fils... eh bien, elle ne l'avait pas bien prise.
Toujours est-il qu'à ce stade, elle avait plus ou moins fait une croix sur l'idée de se lier d'amitié avec un Pavus. Aussi la visite de sa sœur jumelle la prit-elle par surprise.
Elle s'apprêtait à passer une soirée tranquille, seule chez elle, quand un des gardes de l'entrée était venu la prévenir de cette arrivée imprévue. "Une certaine Nevra Pavus", lui avait-il dit d'un air dubitatif. "Nerva", avait-elle machinalement corrigé avant de lui ordonner de lui ouvrir. Une telle visite ne se refusait évidemment pas : ses autres affaires attendraient. Elle s'était rapidement apprêtée en attendant son entrée, s'installant dans le salon où elle pourrait la recevoir.
La mage ne tarda pas à faire son entrée, suivant la jeune esclave qui l'avait accueillie. Elle ne tarda pas à se déclarer enchantée de faire sa connaissance. "De même", répondit Arda - et elle était, en effet, heureuse d'enfin la rencontrer... surtout qu'une telle visite ne pouvait être sans cause... Nerva devait avoir quelque chose à lui demander. Arda ignorait quoi, mais peu importait, dans le fond : la conversation était ouverte. Peut-être n'aurait-elle même pas du essayer de se rapprocher de Nero, songea-t-elle. Peut-être aurait-elle du se diriger vers sa sœur dès le début. "Ravie de vous accueillir chez moi." Elle n'avait, bien sûr, rien prévu pour l'occasion, mais n'avait pas à rougir de sa demeure... Arda aimait le luxe, ce qui était visible chez elle ; elle avait aussi totalement adopté la mode tevintide. Meubles, décorations, elle était fière d'afficher sa réussite matérielle. Certes, tout ça ne valait pas les domaines des plus nobles familles de mages, mais pour une émigrée, c'était tout à fait admirable.
Elle ordonna à l'esclave d'aller leur chercher à boire. Elle avait acheté la jeune femme en même temps que la maison, avec sa sœur, et il fallait avouer qu'elle ne le regrettait pas. Arda aimait avoir un petit personnel compétant à son service exclusif. Si l'idée de l'esclavagisme l'avait dérangée un jour, ce n'était certainement plus le cas aujourd'hui.
Elle se demanda qui était ce "on" qui avait tant parlé d'elle à la noble dame... Certainement pas son jumeau, en tout cas. "J'ai également entendu parler de vous - bien que personne ne m'ai avertie de votre venue, ce soir..." Elle sourit. Oh, certes, elle aurait préféré être prévenue... Mais elle n'allait pas se plaindre... "Qu'est-ce qui vous emmène ?"
▬ Gasmask
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Arda & Nerva Pavus
Qarinus, 10 : 40 des Misères
Qarinus, 10 : 40 des Misères
Un large sourire s’étire sur le visage de la naine. Je suis ravie de voir qu’elle sait apprécier ma présence à sa juste valeur, contrairement aux molosses dénués d’intelligence qui gardent sa porte d’entrée.
Mes doigts pianotent sur l’accoudoir en bois de mon siège tandis que je détaille attentivement mon interlocutrice. A la voir ainsi vêtue de luxueuses soieries, il est difficile d’imaginer que la naine puisse être la dirigeante du Carta local. Comment deviner qu’une si belle façade cache l’une des organisations criminelles les connues de tout Thédas ? A croire que c’est la norme à Tévinter, et que ce sont derrière les plus belles portes que se cachent les secrets les plus sombres.
Arda, d’un geste de la main, envoie son esclave nous chercher à boire. Docile, la jeune femme s’exécute sur le champ, en évitant soigneusement croiser le regard de sa maîtresse, ou le mien.
« Oui, je m’en excuse, mais il s’agit d’une petite visite à l’improviste. » Je lui expose. « Après avoir entendu vanter vos mérites, je brûlais d’envie de vous rencontrer. »
Un peu de flatterie, ça ne fait jamais de mal. Il faut savoir aborder ses interlocuteurs, les brosser dans le sens du poil pour obtenir ce que l’on souhaite. C’est un petit jeu très amusant auquel je m’exerce depuis un certain temps maintenant. Si les années m’ont appris quelque chose, c’est que la finesse et la ruse sont tous aussi efficaces pour arriver à ses fins que le sont la violence et la torture. De plus, je n’ai nullement l’intention de me mettre Arda à dos. Bien au contraire, je souhaite m’en faire une alliée.
« J’aimerais avoir recours à vos services dans une affaire disons… quelque peu particulière. » Je poursuis. « Je pense que vous n’êtes pas sans savoir que je suis veuve depuis quelques mois déjà. »
Je fais mine de prendre un air peiné. Pour être honnête, lorsque j’ai appris la mort de Livius, mon époux, je suis restée de marbre. Par la suite, je m’en suis réjouie. Je n’ai jamais aimé cet homme. C’était un mariage de convenance arrangé par mon père. En bonne petite Pavus que j’étais, je n’ai pas bronché lorsqu’il a fallu aller devant l’autel. Par la suite en revanche, la situation s’est drastiquement compliquée. La naissance de Rhéa a jeté de l’huile sur le feu qui existait déjà entre moi et Livius. Notre relation était déjà loin d’être cordiale, alors la naissance de ma fille infirme n’a en rien arrangé les choses. J’ai parfois ardemment souhaité sa mort et ai même rêvé, à quelques reprises, de mettre moi-même fin à son existence.
En public, toutefois, je suis le modèle même de la veuve éplorée, capable de simuler une terrible crise de larmes à l’évocation de l’homme exceptionnel qu’il était. Bah. Cette simple évocation suffit à me donner la nausée. Il n'avait rien de tout cela. C'était un crétin violent et sans cervelle.
« Il s’avère qu’il a été assassiné. » Je reprends tandis que l’esclave revient dans la pièce avec nos boissons qu’elle nous sert avant de s’éclipser discrètement. « Et j’ignore qui est à l’origine de ce crime odieux. »
Un petit exposé des faits. Simplement de quoi lui donner envie d'en savoir plus. J'ai hâte de voir si sa curiosité sera piquée.
Mes doigts pianotent sur l’accoudoir en bois de mon siège tandis que je détaille attentivement mon interlocutrice. A la voir ainsi vêtue de luxueuses soieries, il est difficile d’imaginer que la naine puisse être la dirigeante du Carta local. Comment deviner qu’une si belle façade cache l’une des organisations criminelles les connues de tout Thédas ? A croire que c’est la norme à Tévinter, et que ce sont derrière les plus belles portes que se cachent les secrets les plus sombres.
Arda, d’un geste de la main, envoie son esclave nous chercher à boire. Docile, la jeune femme s’exécute sur le champ, en évitant soigneusement croiser le regard de sa maîtresse, ou le mien.
« Oui, je m’en excuse, mais il s’agit d’une petite visite à l’improviste. » Je lui expose. « Après avoir entendu vanter vos mérites, je brûlais d’envie de vous rencontrer. »
Un peu de flatterie, ça ne fait jamais de mal. Il faut savoir aborder ses interlocuteurs, les brosser dans le sens du poil pour obtenir ce que l’on souhaite. C’est un petit jeu très amusant auquel je m’exerce depuis un certain temps maintenant. Si les années m’ont appris quelque chose, c’est que la finesse et la ruse sont tous aussi efficaces pour arriver à ses fins que le sont la violence et la torture. De plus, je n’ai nullement l’intention de me mettre Arda à dos. Bien au contraire, je souhaite m’en faire une alliée.
« J’aimerais avoir recours à vos services dans une affaire disons… quelque peu particulière. » Je poursuis. « Je pense que vous n’êtes pas sans savoir que je suis veuve depuis quelques mois déjà. »
Je fais mine de prendre un air peiné. Pour être honnête, lorsque j’ai appris la mort de Livius, mon époux, je suis restée de marbre. Par la suite, je m’en suis réjouie. Je n’ai jamais aimé cet homme. C’était un mariage de convenance arrangé par mon père. En bonne petite Pavus que j’étais, je n’ai pas bronché lorsqu’il a fallu aller devant l’autel. Par la suite en revanche, la situation s’est drastiquement compliquée. La naissance de Rhéa a jeté de l’huile sur le feu qui existait déjà entre moi et Livius. Notre relation était déjà loin d’être cordiale, alors la naissance de ma fille infirme n’a en rien arrangé les choses. J’ai parfois ardemment souhaité sa mort et ai même rêvé, à quelques reprises, de mettre moi-même fin à son existence.
En public, toutefois, je suis le modèle même de la veuve éplorée, capable de simuler une terrible crise de larmes à l’évocation de l’homme exceptionnel qu’il était. Bah. Cette simple évocation suffit à me donner la nausée. Il n'avait rien de tout cela. C'était un crétin violent et sans cervelle.
« Il s’avère qu’il a été assassiné. » Je reprends tandis que l’esclave revient dans la pièce avec nos boissons qu’elle nous sert avant de s’éclipser discrètement. « Et j’ignore qui est à l’origine de ce crime odieux. »
Un petit exposé des faits. Simplement de quoi lui donner envie d'en savoir plus. J'ai hâte de voir si sa curiosité sera piquée.
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Arda & Nerva
There’s no tragedy you can’t profit from. ▬ Henry Mosquera
Nerva ne tarda plus à entrer dans le vif du sujet : ce qui l'avait conduite jusqu'à la demeure de la naine était des plus intéressant. Il s'agissait de la mort de son mari - mort "accidentelle" que la veuve soupçonnait d'être un assassinat. Assassinat ont elle ignorait le responsable... La suite semblait très claire. Elle attendait d'elle qu'elle retrouve le meurtrier.
Arda se demanda vaguement qui lui avait parlé d'elle en des termes si élogieux à la base. Certainement pas son frère jumeau. Nero et elle s'étaient séparés en de mauvais termes... Mais peut importait, à présent. Tout venait à point à qui savait attendre.
Et lui demander de l'aide à elle était loin d'être idiot de sa part. Après tout, Arda était proche du milieu criminel, elle savait à qui parler : et elle pourrait mener une enquête plus efficacement que n'importe quel idiot officiel. Elle se garda néanmoins de trop rapidement sauter sur l'offre... Elle ne tenait pas à sembler désespérée.
Un petit effort de réflexion lui permit de se rappeler du décès du mari en question, dont elle avait entendu parler - sans réellement s'y intéresser - quelques temps plus tôt. "J'en ai eu vent, oui. Toutes mes condoléances." La mage avait pris un air attristé en évoquant ce décès, mais Arda ignorait jusqu'à quel point il était sincère. Bon nombre de couples nobles étaient le fruit de mariages arrangés, des alliances sans passion entre des gens qui s'indifféraient ou se détestaient parfois. Mais qui pouvait savoir ? Peut être Nerva et son époux - Livius, lui semblait-il - s'étaient-ils réellement aimés. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle venait la voir aujourd'hui, pour faire justice à un regretté époux. Ou simplement par peur de se retrouver à son tour la cible d'une attaque. En vérité, ça ne faisait aucune différence.
Après une pause, Arda poursuivit. "Ce sont des accusations sérieuses..." Et pourtant, Arda ne doutait pas que l'hypothèse d'un meurtre soit tout à fait possible. Ceux-ci n'étaient pas rares à Tevinter, et la victime en question, comme tous ceux de son rang, ne devait pas manquer d'ennemis, de jaloux, de gens qui auraient intérêt à le voir disparaître. "Si vraiment il s'agissait d'un assassinat... je pourrais certainement chercher quelques réponses à vos questions... Retrouver un coupable, peut-être. Je suis plutôt douée pour ça. Mais avez-vous des preuves ?"
De toute façon, elle ne pouvait pas se baser sur rien. Si elle voulait des résultats, Nerva devrait lui parler un peu plus en détails de cette mort mystérieuse... Et il fallait avouer qu'elle était curieuse de savoir ce qui avait convaincu la veuve du fait que ce soit un meurtre.
Arda se demanda vaguement qui lui avait parlé d'elle en des termes si élogieux à la base. Certainement pas son frère jumeau. Nero et elle s'étaient séparés en de mauvais termes... Mais peut importait, à présent. Tout venait à point à qui savait attendre.
Et lui demander de l'aide à elle était loin d'être idiot de sa part. Après tout, Arda était proche du milieu criminel, elle savait à qui parler : et elle pourrait mener une enquête plus efficacement que n'importe quel idiot officiel. Elle se garda néanmoins de trop rapidement sauter sur l'offre... Elle ne tenait pas à sembler désespérée.
Un petit effort de réflexion lui permit de se rappeler du décès du mari en question, dont elle avait entendu parler - sans réellement s'y intéresser - quelques temps plus tôt. "J'en ai eu vent, oui. Toutes mes condoléances." La mage avait pris un air attristé en évoquant ce décès, mais Arda ignorait jusqu'à quel point il était sincère. Bon nombre de couples nobles étaient le fruit de mariages arrangés, des alliances sans passion entre des gens qui s'indifféraient ou se détestaient parfois. Mais qui pouvait savoir ? Peut être Nerva et son époux - Livius, lui semblait-il - s'étaient-ils réellement aimés. Peut-être était-ce la raison pour laquelle elle venait la voir aujourd'hui, pour faire justice à un regretté époux. Ou simplement par peur de se retrouver à son tour la cible d'une attaque. En vérité, ça ne faisait aucune différence.
Après une pause, Arda poursuivit. "Ce sont des accusations sérieuses..." Et pourtant, Arda ne doutait pas que l'hypothèse d'un meurtre soit tout à fait possible. Ceux-ci n'étaient pas rares à Tevinter, et la victime en question, comme tous ceux de son rang, ne devait pas manquer d'ennemis, de jaloux, de gens qui auraient intérêt à le voir disparaître. "Si vraiment il s'agissait d'un assassinat... je pourrais certainement chercher quelques réponses à vos questions... Retrouver un coupable, peut-être. Je suis plutôt douée pour ça. Mais avez-vous des preuves ?"
De toute façon, elle ne pouvait pas se baser sur rien. Si elle voulait des résultats, Nerva devrait lui parler un peu plus en détails de cette mort mystérieuse... Et il fallait avouer qu'elle était curieuse de savoir ce qui avait convaincu la veuve du fait que ce soit un meurtre.
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Arda & Nerva Pavus
Qarinus, 10 : 40 des Misères
Qarinus, 10 : 40 des Misères
Après mon petit exposé, Arda me présente ses condoléances. Je hoche faiblement la tête et la remercie, sans faire plus de cinéma. Parce qu’après tout, à trop en faire, on finit par perdre toute crédibilité auprès de ceux que l’on s’efforce de convaincre. L’art de la manipulation est délicat, et c’est aussi une question de dosage.
La naine poursuit en disant que mes paroles constituent de sérieuses accusations, et me demande de lui fournir plus amples informations ainsi que des preuves. A Tévinter, les assassinats sont monnaie courante. Qu’ils s’agissent de conséquences des complots de certains nobles, de vengeances ou encore de simple divertissement, les tévintides sont passés maîtres en la matière. Il n’est d’ailleurs pas rare que les sauteries organisées par les nobles de l’Empire soient ponctuées par la découverte macabre d’un cadavre égorgé dans un coin sombre.
« Malheureusement, je n’ai pas de preuve à proprement parler. » J’informe Arda. « Néanmoins, je peux vous énoncer les raisons qui me portent à croire que mon époux a été victime d’un crime odieux. »
J’entreprends alors d’expliquer à mon interlocutrice la sordide affaire en détails. L’état déplorable dans lequel Livius a été retrouvé, battu à mort dans ce qui apparaissait n’être qu’une vulgaire attaque de bandits, alors qu’il parcourait les routes en direction de Minrathie, la capitale de l’Empire. Il a été abattu, ainsi que l’intégralité de son escorte, puis abandonné à pourrir au soleil. Si la plupart des gens se sont accordés à dire qu’il ne s’agissait que de ça, une embuscade tendue par de quelconques brigands, je ne suis pas née de la dernière pluie.
« Il est fort peu probable que ce soient effectivement des brigands qui soient responsables de la mort de Livius. » Je souffle en sirotant une gorgée de l’excellent vin servi par l’esclave d’Arda. « Je veux dire, ça ne colle pas. Mon époux était un homme très prudent, et il était toujours entouré de ses meilleurs hommes pour ses déplacements hors de la cité. Alors permettez-moi de douter du fait que de simples coupe-jarrets aient pu en venir à bout. »
Il est plus sensé d’envisager que cette attaque était une embuscade préparée par des hommes entraînés, possiblement des mercenaires engagés spécialement pour l’occasion. Ces derniers auraient fait leur travail puis disparu sans laisser de traces.
« De plus, si certains objets de valeur ont disparu, certainement pour essayer de maquiller la scène, ils n’ont pas tout emporté. » J’ajoute. « Je pense que celui qui a commandité cette attaque ne voulait pas que ça se sache. »
Il avait de nombreux ennemis, comme tout noble tévintide qui se respecte, et les doigts de mes mains ne suffiraient pas à énumérer tous ceux qui auraient trouvé intérêt dans sa disparition. Ce qui m’inquiète, dans cette histoire, c’est que le meurtrier de Livius pourrait être tapi dans l’ombre, tout prêt, n’attendant que le bon moment pour frapper à nouveau. Hors, je tiens à garantir la sécurité de ma famille, et en particulier celle de Rhea.
« Vous comprenez, j’en suis sûre, que trouver l’assassin de mon époux est pour moi, primordial. » J’insiste auprès d’Arda, accompagnant mes paroles d’un regard entendu. « Je vous récompenserais pour vos services, cela va de soi. »
La naine a tout intérêt à accepter cette proposition, et tout à gagner d’une alliance avec moi, alors je doute qu’elle tourne le dos à une si alléchante opportunité.
La naine poursuit en disant que mes paroles constituent de sérieuses accusations, et me demande de lui fournir plus amples informations ainsi que des preuves. A Tévinter, les assassinats sont monnaie courante. Qu’ils s’agissent de conséquences des complots de certains nobles, de vengeances ou encore de simple divertissement, les tévintides sont passés maîtres en la matière. Il n’est d’ailleurs pas rare que les sauteries organisées par les nobles de l’Empire soient ponctuées par la découverte macabre d’un cadavre égorgé dans un coin sombre.
« Malheureusement, je n’ai pas de preuve à proprement parler. » J’informe Arda. « Néanmoins, je peux vous énoncer les raisons qui me portent à croire que mon époux a été victime d’un crime odieux. »
J’entreprends alors d’expliquer à mon interlocutrice la sordide affaire en détails. L’état déplorable dans lequel Livius a été retrouvé, battu à mort dans ce qui apparaissait n’être qu’une vulgaire attaque de bandits, alors qu’il parcourait les routes en direction de Minrathie, la capitale de l’Empire. Il a été abattu, ainsi que l’intégralité de son escorte, puis abandonné à pourrir au soleil. Si la plupart des gens se sont accordés à dire qu’il ne s’agissait que de ça, une embuscade tendue par de quelconques brigands, je ne suis pas née de la dernière pluie.
« Il est fort peu probable que ce soient effectivement des brigands qui soient responsables de la mort de Livius. » Je souffle en sirotant une gorgée de l’excellent vin servi par l’esclave d’Arda. « Je veux dire, ça ne colle pas. Mon époux était un homme très prudent, et il était toujours entouré de ses meilleurs hommes pour ses déplacements hors de la cité. Alors permettez-moi de douter du fait que de simples coupe-jarrets aient pu en venir à bout. »
Il est plus sensé d’envisager que cette attaque était une embuscade préparée par des hommes entraînés, possiblement des mercenaires engagés spécialement pour l’occasion. Ces derniers auraient fait leur travail puis disparu sans laisser de traces.
« De plus, si certains objets de valeur ont disparu, certainement pour essayer de maquiller la scène, ils n’ont pas tout emporté. » J’ajoute. « Je pense que celui qui a commandité cette attaque ne voulait pas que ça se sache. »
Il avait de nombreux ennemis, comme tout noble tévintide qui se respecte, et les doigts de mes mains ne suffiraient pas à énumérer tous ceux qui auraient trouvé intérêt dans sa disparition. Ce qui m’inquiète, dans cette histoire, c’est que le meurtrier de Livius pourrait être tapi dans l’ombre, tout prêt, n’attendant que le bon moment pour frapper à nouveau. Hors, je tiens à garantir la sécurité de ma famille, et en particulier celle de Rhea.
« Vous comprenez, j’en suis sûre, que trouver l’assassin de mon époux est pour moi, primordial. » J’insiste auprès d’Arda, accompagnant mes paroles d’un regard entendu. « Je vous récompenserais pour vos services, cela va de soi. »
La naine a tout intérêt à accepter cette proposition, et tout à gagner d’une alliance avec moi, alors je doute qu’elle tourne le dos à une si alléchante opportunité.
Codage par Libella sur Graphiorum
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Arda & Nerva
There’s no tragedy you can’t profit from. ▬ Henry Mosquera
Arda prit une gorgée de vin en écoutant la noble attentivement tandis qu'elle lui décrivait les circonstances de la mort de son mari. Pas de réelles preuves - bien sûr - mais des suspicions qui avaient du sens. Si cet accident ressemblait à une attaque de bandits, certains détails ne collaient pas : la mort de l'escorte entière semblait indiquer que les malfaiteurs étaient des professionnels, des professionnels qui auraient étrangement omis d'emporter une partie de leur butin... Il fallait admette que c'était louche.
Ce n'est pas comme si les crimes de ce genre étaient rares, dans l'empire tevintide... Ni nulle part ailleurs à Thedas, d'ailleurs, quand on y pensait. Pour avoir beaucoup voyagé, la naine avait constaté une chose : aucun endroit n'était parfaitement moral. La vengeance, l'avidité, l'attrait du pouvoir, tant de choses pouvaient pousser un homme à renoncer à ce qui lui servait de moralité... A ses yeux, personne n'en était à l'abris, tout le monde avait un bouton, un levier pour le pousser au crime. A Tevinter comme ailleurs.
De toute façon, en l’occurrence, Arda avait tout intérêt à accepter la proposition de Nerva : elle aurait fait ce choix même si sa conviction lui avait semblé absurde. Elle tenait à se lier à la famille Pavus : elle avait assez de chose à y gagner pour ne pas laisser filer l'occasion. Elle hocha la tête, esquissant même un sourire quand la veuve mentionna qu'elle la récompenserait pour ce service. Toutes deux savaient pertinemment que rien n'était gratuit.
-"Et bien, il est évident que je ne peux pas refuser d'apporter mon aide à une femme dans votre situation... Je veillerai à que justice soit faite pour votre époux... et à ce que vous retrouviez votre tranquillité d'esprit." Comme si la justice avait quoi que ce soit à voir là dedans... Elle n'agissait que par intérêt. Mais cela ne changerait rien à la qualité de son service - au contraire.
Elle songea aux moyens qu'elle aurait de retrouver le responsable... Elle connaissait un bon nombre de gens qui seraient prêts à commettre un tel meurtre pour de l'argent - mercenaires, tueurs et criminels sans scrupules... Chercher de leur côté pourrait donner quelque chose. Elle pourrait aussi tenter de traquer les objets volés que Nerva avait mentionné, s'ils refaisaient surface quelque part ailleurs sur le marché noir. Une fois qu'elle aurait découvert l'un des meurtriers, elle n'aurait plus trop de mal à remonter jusqu'au commanditaire... Le Carta était réputé pour parvenir à faire parler les gens même les plus récalcitrants.
En tout cas, Arda était sûre d'une chose : elle n'était pas elle-même responsable de ce meurtre. Non qu'elle aurait été au dessus de ce genre de méthode si elle y avait vu un profit... Mais dans ce cas-ci, elle n'y était pour rien, et tant mieux : ça aurait quand même été gênant.
La naine reposa sa coupe sur la table basse. "Bien sûr, j'aurai quelques dernières petites précisions à vous demander... Juste de quoi me mettre sur la bonne voie. Avec ça, je suis sûre que les résultats ne tarderont pas." La nature des objets volés, les ennemis que le défunt ne pouvait manquer d'avoir... C'était ce genre de détails qui pourrait l'aider dans son investigation. "Il nous faudra rester en contact." Et pas seulement durant cette enquête, songea Arda. Si elle rendait ce service à la tevintide, elle comptait sur sa reconnaissance par la suite.
Ce n'est pas comme si les crimes de ce genre étaient rares, dans l'empire tevintide... Ni nulle part ailleurs à Thedas, d'ailleurs, quand on y pensait. Pour avoir beaucoup voyagé, la naine avait constaté une chose : aucun endroit n'était parfaitement moral. La vengeance, l'avidité, l'attrait du pouvoir, tant de choses pouvaient pousser un homme à renoncer à ce qui lui servait de moralité... A ses yeux, personne n'en était à l'abris, tout le monde avait un bouton, un levier pour le pousser au crime. A Tevinter comme ailleurs.
De toute façon, en l’occurrence, Arda avait tout intérêt à accepter la proposition de Nerva : elle aurait fait ce choix même si sa conviction lui avait semblé absurde. Elle tenait à se lier à la famille Pavus : elle avait assez de chose à y gagner pour ne pas laisser filer l'occasion. Elle hocha la tête, esquissant même un sourire quand la veuve mentionna qu'elle la récompenserait pour ce service. Toutes deux savaient pertinemment que rien n'était gratuit.
-"Et bien, il est évident que je ne peux pas refuser d'apporter mon aide à une femme dans votre situation... Je veillerai à que justice soit faite pour votre époux... et à ce que vous retrouviez votre tranquillité d'esprit." Comme si la justice avait quoi que ce soit à voir là dedans... Elle n'agissait que par intérêt. Mais cela ne changerait rien à la qualité de son service - au contraire.
Elle songea aux moyens qu'elle aurait de retrouver le responsable... Elle connaissait un bon nombre de gens qui seraient prêts à commettre un tel meurtre pour de l'argent - mercenaires, tueurs et criminels sans scrupules... Chercher de leur côté pourrait donner quelque chose. Elle pourrait aussi tenter de traquer les objets volés que Nerva avait mentionné, s'ils refaisaient surface quelque part ailleurs sur le marché noir. Une fois qu'elle aurait découvert l'un des meurtriers, elle n'aurait plus trop de mal à remonter jusqu'au commanditaire... Le Carta était réputé pour parvenir à faire parler les gens même les plus récalcitrants.
En tout cas, Arda était sûre d'une chose : elle n'était pas elle-même responsable de ce meurtre. Non qu'elle aurait été au dessus de ce genre de méthode si elle y avait vu un profit... Mais dans ce cas-ci, elle n'y était pour rien, et tant mieux : ça aurait quand même été gênant.
La naine reposa sa coupe sur la table basse. "Bien sûr, j'aurai quelques dernières petites précisions à vous demander... Juste de quoi me mettre sur la bonne voie. Avec ça, je suis sûre que les résultats ne tarderont pas." La nature des objets volés, les ennemis que le défunt ne pouvait manquer d'avoir... C'était ce genre de détails qui pourrait l'aider dans son investigation. "Il nous faudra rester en contact." Et pas seulement durant cette enquête, songea Arda. Si elle rendait ce service à la tevintide, elle comptait sur sa reconnaissance par la suite.
▬ Gasmask
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