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Dim 3 Sep - 17:29



Cripples, Bastards, and Broken Things

Gilded icons and dogmatic rituals...for some, a tonic against the bloodshed.


'Reste sage' était l'euphémisme de 'reste dans ton coin et surtout baisse les yeux.' Le sourire gêné n'y fait rien, pas plus que la main maternelle qui glisse dans ses cheveux bien peignés, quoiqu'un peu tremblotante. Devant le mutisme habituel de l'adolescente, la discussion fut très vite conclue par un sobre baiser sur le sommet du crâne. Rhea n'y répondit pas, ni un mot ni un soupir, regarda simplement la silhouette de sa mère quitter les lieux dans un tourbillon de froufrou sombres, juste très furtivement, pour reporter son regard sur les murs de la Flèche d'Argent. Si d'aventure sa mère a jeté un dernier regard derrière elle, un de ses horribles regards chargé de ce mélange de honte, de pitié et d'amour mal placé, Rhea ne l'a pas vu.

Quelques visages se tournent déjà vers elle, principalement ceux des templiers. Tantôt curieux, parfois peinés, mais surtout goguenards. Elle voit sans peine les lèvres bouger derrière leurs étroits casques et derrière leurs parures d'idiots, mais elle ne les entends pas. Si sa surdité grandissante n'est pas connue du grand public, on dirait ici qu'ils le font exprès. Ils sont incroyablement grands et très laids. Rhea a une brève moue avant de rajuster sa lourde cape trop luxueuse pour un vilain petit canard comme elle. Pourquoi mère l'a-t-elle mené ici? Pour l'éloigner des esclaves et pour leurs faire subir sévices et horreurs quand elle a le dos tourné? Qui sait ce qui peut traverser l'esprit malade des autres membres de sa famille.

Rhea s'avance, trop petite dans l'énorme bâtiment. Une très laide petite souris au milieu de l'immensité des murs. La flèche d'argent est un bâtiment austère à la gloire de la Chantrie Impériale. Stressant, sinistre et étouffant. Mais étrangement, Rhea appréciait les statues grotesques, les murs sombres et les escaliers interminables. Elle ignorait si elle avait le droit d'y monter, et n'avait aucune envie de devoir se justifier face à des templiers qui la regarderait de nom. Pour chaque porte qu'un Pavus pouvait ouvrir, son existence lui en fermait dix. La gamine renâcle donc, et remonte sa capuche devant l'énième regard en coin qu'elle remarque. Il lui semble entendre Dorian qui se moque des statues autour d'eux. Il lui suffit de l'imaginer qui marche à ses côtés pour que l'épreuve soit moins douloureuse, et qu'elle s'autorise brièvement un sourire en coin.

Bientôt, ses jambes ont du mal à la porter, et elle s'arrête dans une des anti chambre, pleine de bancs soigneusement posés, quasi tout le temps vide. Probablement un endroit de recueillement, et Rhea y trouvait effectivement un semblant de paix. Ses pieds ne touchent même pas le sol quand elle se hisse tant bien que mal sur un siège, et quand elle lève ses petits yeux elle les rebaisse bien vite. Les immenses statues qui la dominent de toute sa hauteur semblent la juger. Mais au moins elles se taisent. Le silence est pesant, mais au moins il n'est pas agressif. Quelques minutes suffisent pour que Rhea s'ennuie fermement, l'adolescente n'a ni livre à lire, ni personne avec qui parler, alors elle fixe le mur en jetant des coups d’œil inquiets derrière elle. Il lui semble que son oncle peut surgir à n'importe quel moment. Tout les templiers l'ont vu aller et venir pendant une grosse demi-heure, totalement à leur merci. Nero se pavanait toujours dans cet endroit comme si il lui appartenait. Après tout, le Divin Noir était son cousin, et ça lui suffisait pour qu'il s'imagine comme l'Archonte.

Rhea soupire longuement, remonte discrètement une de ses manches. Les marques laissés sur ses bras après son dernier rituel du sang dansaient comme des cordes rougeâtres sur sa peau. Les soins rendrait tout ça bénin, et bientôt cela disparaîtra. Elle en subirait encore bien d'autres si cela lui permettait de retirer l'horreur qui ornait son visage.

Des bruits de pas se rapprochent, et elle dissimule rapidement à nouveau son bras sous sa cape. Elle se frotte les sinus, fatiguée par le voyage à Minrathie, et fait mine de prier silencieusement. Prier pour quoi? Pour qui? Elle pourrait prier de tout son saoul, les esclaves seront toujours maltraités, sa famille serait toujours bien portante, et elle sera toujours une petite estropiée indigente. Qui donc pouvait trouver consolation dans un endroit pareil?
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Lun 4 Sep - 12:27




Cripples, Bastards, and Broken Things

Even a mouse occasionally bares its teeth when it's about be crushed

      De mes pattes de velours, j'arpente les longs couloirs de la Flèche d'Argent. Aujourd'hui est l'un de ces jours où l'envie me prend de voir le monde à travers les prunelles fendues d'un chat. C'est une agréable sensation, d'avoir un corps si léger mais tout en muscles, capable de telles prouesses agiles. Bondir sur le sommet des étagères, ou se glisser dans un interstice si étroit qu'un être humain peut à peine y glisser son bras, sont pour moi devenues des banalités que j'aime à accomplir, quand l'occasion se présente. Ici, personne n'ignore cette habitude qui est la mienne. Une manie que certains qualifient de caprice, tandis que d'autres s'en moquent bien, gardant un regard neutre sur la chose. Après tout, en quoi est-ce que cela les regarde ?

Alors que je grimpe sur le rebord d'une fenêtre, les reflets bariolés des vitraux venant danser sur l'ébène de mon épais pelage, je dresse les oreilles en une mimique curieuse. Nerva vient de me passer juste sous le museau, et ne m'a pas témoigné le moindre intérêt. Contrarié, je rabats la queue sur mes pattes antérieures, en fusillant sa silhouette du regard. Certes, elle ne pouvait pas savoir qu'il s'agit de moi et non de Verius, et peut-être même n'avait-elle pas remarqué le félin perché sur sa gauche, mais tout de même. Une part de moi ne peut s'empêcher de se sentir outrée par le manque d'attention de ma cousine. Eh bien soit. Tant pis. Je composerai avec.
Soudain, une évidence me saute aux yeux. Il manquait quelque chose. Une ombre, qui accompagne pratiquement en permanence Nerva. Rhea. Où est passée cette enfant ? Soucieux, je descends de mon perchoir, me réceptionnant souplement sur les dalles, et pars en trottinant à sa recherche. Elle ne peut pas être bien loin. Hormis le fait que la malheureuse n'a pas une condition physique bien fabuleuse, elle n'est pas vraiment du genre à vagabonder seule. Surtout pas dans un lieu comme celui-ci, où tous la jugent du regard. Au minimum.

Finalement, c'est au détour d'un corridor que je mets la patte sur ma petite cousine... Qu'un Templier importune, sans aucun doute. Un feulement étouffé naît du plus profond de mes entrailles pour venir rouler jusque dans ma gorge. Sans hésiter, avançant en territoire conquis -ce qui est après tout le cas, jusqu'à preuve du contraire je suis le seul maître de ces lieux- je m'avance jusqu'à leur hauteur, et manifeste ma présence d'un miaulement rauque, aux notes un rien menaçantes. L'avertissement est clair : déguerpis. Et manifestement, il l'a saisi, tout comme il semble avoir compris que le félin qui se trouve en face de lui n'en est pas réellement un. L'homme se détourne donc, et s'éloigne sans faire plus de manières.
Bien. Aussi naturellement que si je changeais de vêtement, je retourne à mon apparence originelle pour me rapprocher de Rhea, la mine un rien concernée. Le sort s'acharne déjà suffisamment sur elle pour que les autres n'en ajoutent par dessus. Ce genre de comportement n'est définitivement pas ma tasse de thé.

- Ta mère sait pourtant que ce n'est pas une bonne idée de te laisser seule par ici... Tout va bien, Rhea ? Viens, ne reste pas comme une âme en peine. ajouté-je en posant une main entre ses omoplates pour l'inviter à me suivre. D'un pas tranquille, que j'adapte à son rythme que je sais fragile, je l'entraîne jusqu'à un petit salon où j'ai l'habitude de me reposer, lorsque la fatigue me pèse trop sur les épaules. La porte soigneusement refermée derrière nous, je l'invite d'un signe de la main à prendre place sur l'un des fauteuils.

- Est-ce que tu voudrais boire ou manger quelque chose ?

.SHADOW
Faustus Scaevola

Faustus Scaevola

Imperial Divine
▲ MESSAGES : 310
▲ OCCUPATION : Divin de la Chantrie Impériale
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : Maître Nécromancien - Métamorphe (chat & panthère noire) - Manie la dague, mais surtout son sceptre qui sert occasionnellement de bâton de combat
▲ LOCALISATION : Minrathie

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Ven 13 Oct - 0:18



Cripples, Bastards, and Broken Things

Gilded icons and dogmatic rituals...for some, a tonic against the bloodshed.


La marque sur sa joue brulait presque.

Les pas s'approchaient avec une lenteur qui puait déjà l'ironie. Qu'ils soient assez forts pour qu'elle puisse l'entendre était déjà mauvais signe, et elle devait probablement tendre volontairement l'oreille pour comprendre ce qu'on allait devoir lui dire. L'ambiance déjà austère se combla dans une atmosphère poisseuse qui l'engluait littéralement à son siège. Les prochaines minutes seraient difficiles, au mieux.

« Hey vous. » Héla le garde, d'une voix forte et passablement moqueuse.

Rhea leva la tête vers lui, non sans rajuster sa capuche. Trop tard, il l'avait déjà remarqué pendant son petit périple.

« Savez-vous qu'il est fortement impoli de se couvrir ainsi à la Fléche d'Argent! À défaut d'être agréable à regarder, une dame comme vous devrez au moins connaître les bonne manière. »

Malgré son désir ardent de baisser les yeux en obéissant sagement, Dorian, dans sa tête, chantait une tout autre chanson. Une petit mélodie un peu sotte, mais que Rhea joua à son tour.

« Pourquoi gardez-vous donc votre casque alors? »

Le visage de la jeune fille n'annonçait ni malice ni outrage. La face desespérement inexpressive, voire presque timide, il était toujours un peu ardu de prendre la jeune Pavus sur le fait quand ses insultes et ses petites piques n'était jamais tentée de méprit. Quelque chose de bien peu courant à Tevinter en réalité. Le garde prit pourtant la mouche rapidement, fronçant le nez en tapotant légèrement les doigts sur le pommeau de son épée. Trop neuve pour être régulièrement utilisée.

« Ce n'est pas vous ici qui posez la question. Mademoiselle. Voulez-vous que j'informe le magister Pavus de votre indécence? »

On tirait rapidement la sonnette Pavus dés qu'il s'agissait de se venger du simple fait qu'elle ait envahit le champ visuel d'autrui. Nero sera probablement au courant de cet échange, mais à dire vrai, la jeune fille considéra que cela faisait bien des années que l'éventualité ne lui faisait plus ni chaud ni froid. Elle baissa juste humblement la tête d'un hochement poli avant de déclarer.

« Ce n'est nullement à moi de décider ce que vous devez faire de votre temps. »

« Ôtez-moi cette capuche sur le champ, Soporati. »

Le mot était simple, et presque joli pour quiconque n'était pas Tevinter. Mais l'homme ne le prononça pas : il le cracha. Avec méprit et suffisance. Rhea dissimula ses mains qui tremblaient sous sa bure et se prépara à obéir, le cœur lourd, quand un feulement se fit entendre. Le garde se crispa instanement, comme sous une menace imminente. Rhea n'eut pas besoin de se décaler pour comprendre que son cousin avait jugé bon de s'interposer. Ce n'était pas la première fois, mais même le départ express du garde ne suffit pas à la rassurer : un ami de la famille Pavus dans son espace vital n'était pas signe de sécurité. Encore moins quand il avait le privilège d'être ainsi haut-placé. Quand il s'approcha pour lui parler, elle baissa naturellement les yeux.

Rhea le suivit pourtant. Sans retirer son capuchon. Seule avec le Divin Noir n'était pas pire qu'ici à la vue de tous -et après tout, avait elle seulement le choix? Elle trésaillie cependant quand la paume de son cousin lui toucha le dos : les caresses ne sont pas une denrée connue pour la jeune fille.

« Non. Je vous remercie. » répondit sobrement Rhea en rajustant une énième fois son couvre-chef. On lui avait rapidement apprit à respecter les hommes de pouvoir, et le Divin Noir n'avait pas à subir son affreux visage. Il restait la question de savoir ce que cet homme lui voulait après avoir congédier le garde. Peut être que pire l'attendait.

Rhea fit quelques pas vers l'un des fauteuil offert : ses jambes commencèrent à lui faire défaut. Il ne fallut guère plus pour qu'elle avance et trébuche péniblement avant d'atteindre sa destination. Genou au sol, et égo plus bas que terre.

« Désolée. » Marmonne-t-elle les yeux embués de honte alors qu'elle meurt d'envie d'insulter tout Tevinter pour être maudite d'un corps aussi empoté. « Mon oncle a raison : je devrai regarder où je met les pieds. »

Tendre le bâton pour se faire battre : ils aiment ça chez les Pavus. Ça les faisait bien rire et parfois ils oubliaient presque d'être horrible.
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Jeu 2 Nov - 20:28




Cripples, Bastards, and Broken Things

Even a mouse occasionally bares its teeth when it's about be crushed

      Pour beaucoup, une mauvaise réputation n'est pas un avantage. C'est quelque chose qu'ils ne choisissent pas, qu'il leur est tombé dessus un peu comme au hasard. En ce qui me concerne, ce serait l'exact opposé. Ces rumeurs, ces ragots de couloirs qui circulent sur ma personne un peu partout en Tevinter et même au delà des limites de notre Empire, je les accueille avec plaisir. Pour certaines, j'en suis même l'architecte. Un "mal" nécessaire, afin de bâtir un mur qui saura écarter les curieux, me protéger des envieux et des rapaces en tout genre. On ne parvient pas au rang qui est le mien en faisant la charité. Pas même au sein de la Chantrie. Celui qui serait suffisamment naïf pour y croire ne ferait pas long feu, j'en ai peur.

Rien de surprenant, donc, à ce que le Templier ne cherche pas davantage à protester. Est-il bien utile de préciser qu'il est de toute manière sous mes ordres ? Intérieurement, je songe que j'aurais trouvé amusant qu'il ne me reconnaisse pas, et tente de me chasser d'un coup de pied ou autre. Quel plaisir j'aurais eu à lui infliger la punition appropriée.
Cependant, l'heure n'est pas à ce genre de réflexion. Mon regard, adouci, se porte sur ma cousine. Comme toujours ou peu s'en faut, Rhea paraît trouver les dalles fort intéressantes. Mon coeur se serre lorsque mes souvenirs semblent me sauter au visage ; en elle, je retrouve l'enfant timoré et malhabile que j'étais, qui préférait de loin compter le nombre de craquelures dans le sol de marbre plutôt que d'avoir à lever les yeux sur le visage de qui que ce soit.

Bien qu'elle accepte de me suivre, je sens bien qu'elle aimerait mieux se trouver ailleurs. A cet instant, je regrette cette réputation qui me colle à la peau. Mais est-ce bien cela qui l'intimide ? Ou bien serait-ce autre chose ? Un détail indépendant de ma volonté, peut-être. Ignorant ce dont il s'agit, j'estime qu'il vaut mieux laisser cette épineuse de côté, pour le moment.

Sans que je m'y attende, les jambes de Rhea lui font soudainement faux bond, la malheureuse se retrouvant le genou à terre avant que je n'ai pu réagir. Je l'écoute s'excuser, figé dans une sorte d'hésitation interrogative. Je ne sais si je devrais me faire violence pour aller l'aider à s'installer, ou si, afin de ne pas la froisser en lui faisant croire qu'elle ne m'inspire rien de plus que de la pitié, je devrais la laisser se débrouiller seule.
... Oh, et puis aux démons les doutes. D'un pas feutré, je m'approche de la jeune fille et lui prends les mains pour l'aider à se relever en douceur, puis à s'asseoir sur le fauteuil voisin. Sans rien ajouter de plus qu'un infime sourire que j'essaie de faire rassurant, effort supplémentaire de ma part, je vais ensuite m'installer dans celui d'en face, en laissant échapper un léger soupir :

- Tu ne devrais pas porter trop de crédit aux paroles de Nero, à vivre au milieu de vipères en permanence, il crache son venin sans même plus en être conscient.
Simple curiosité, sais-tu pourquoi ta mère est venue à la Flèche d'Argent ?
J'aime savoir ce que viennent chercher les gens qui se permettent de fouler mon domaine, sans que j'en sois informé. Cet endroit est un lieu de quasi sécurité à mes yeux, je ne tiens pas à ce que cela change.

Un esclave elfe fait prudemment son entrée après s'être annoncé de quelques coups timides à la porte, apportant du thé et quelques gourmandises à grignoter pour l'accompagner. D'un geste de la main, je le congédie et il s'en retourne d'où il vient d'un pas trop empressé pour qu'il ne soit pas heureux de quitter la pièce.

- Es-tu certaine de ne rien vouloir ?

.SHADOW
Faustus Scaevola

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