BUSINESS IS BUSINESS (ELLADAN)

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Balthazar & Elladan

« Don’t be afraid to give up the good for the great. »

Une fois encore, après quelques temps passés éloigné, son animal de compagnie est revenu trottiner à ses côtés. C'est Elladan, aussi sauvage que lui même l'est. Et en toute honnêteté, cela n'affecte pas tellement Balthazar : tout du moins c'est l'impression qu'il donne à chaque fois que le clébard le retrouve. Si on creuse un peu, il doit bien admettre qu'il s'ennuie beaucoup plus sans ce dernier pour le filer le train et l'accompagner un peu partout dans ses aventures. Sans lui, il râle contre les arbres, contre les pierres, les cochards de passages - mais aucun d'eux ne se hausse au niveau du chien. Peut-être qu'un de ces jours, le mercenaire devrait songer à en prendre un autre ? Un vrai, cette fois, comme un mabari si il traîne en Ferelden. C'est envisageable. Pas donné, mais envisageable. Pour l'heure il se contente du faux avec une présence parfaitement gratuite.

« Tu traînes du fion aujourd'hui. » Sans surprise, alors que tous deux s'acheminent vers le bougre que doit voir Balthazar, celui-ci râle de devoir régulièrement se retourner avec un Elladan somme toute... lent. A moins que ce ne soit le rythme accéléré de son canasson. Heureusement, ils arrivent enfin à destination, une cahute décrépie vue de l'extérieur et encore plus pittoresque une fois à l'intérieur. C'est un nain qui vient à sa rencontre pour discuter des détails à savoir, puis bien évidemment, du paiement. Une simple mission de transport. Un colis dont le contenu - à coup sûr illégal est à livrer à un esclavagiste Tévintide non loin de la frontière du même Empire. « Qu'est-ce qui y'a dedans ? - T'as pas besoin de savoir. Amène ça à Appius, il t'attend à l'endroit convenu. - T'as de la chance que ça paye bien. » Sans étonnement il grince des dents mais s'en moque, après tout, haussant les épaules avant de prendre la première partie de son or. La seconde, ce sera une fois la marchandise livrée. Il attrape celle-ci qu'il va attacher à la salle de son étalon qui l'attend dehors non sans une réflexion. « C'est pas léger cette merde. » Sa voix résonne si fort qu'au sein de la bicoque, quelques brigands du groupuscule présent lèvent un peu les yeux au ciel.

En route, mauvaise troupe. Cette fois-ci la monture n'est pas aussi rapide et même si c'est logique, cela agace malgré tout Balthazar. Il n'est pas d'humeur très patiente ces derniers temps. Au moins la proximité avec la position de l'esclavagiste le conforte dans l'idée que ce contrat sera vite plié. Ils ne tardent pas à parvenir à un campement bien gardé de ce Appius en question qui l'attendait mais semble pourtant pas mal contrarié pour une raison qui lui échappe - qui l'indiffère. Il passe les gardes du corps en signalant que Elladan est avec lui, au cas où certains lent à la détente ne l'auraient pas compris. « Ah, parfait. Merci pour la marchandise. Comme prévu, ton dû. » C'est assez rapide, le Tévintide lui présente sa bourse d'or. Seulement, avant de lui donner, une expression pensive se colle sur son visage. Presque comme si il hésitait à le payer, ce qui fait tiquer le mercenaire. « Un problème ? J'ai d'autres chats à fouetter. - Non non aucun. Enfin, pas concernant cette affaire. Que dirais-tu d'un supplément ? Vois-tu... » Tout en s'expliquant, Appius invite Balthazar ainsi que son compagnon canin de le suivre jusqu'à une grande cage recouverte d'un drap. Quand il fait tomber ce dernier, ils découvrent trois elfes prisonniers et probablement fraîchement cueillis dans la nature. Ce sont d'ailleurs des Dalatiens, comme en témoignent leurs Vallaslins. « Ils étaient quatre. L'un d'eux s'est fait la belle pendant le trajet et rôde sûrement encore dans les alentours, blessé. J'aimerais que tu me le ramènes. »

(c) DΛNDELION

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Balthazar & Ellada,

« Sometimes I'm not sure I'm truly myself anymore. »

Pourquoi est-ce que je suis revenu, déjà? est la question qui revient régulièrement parasiter les pensées d'Elladan tandis qu'il s'achemine tranquillement aux côtés du mercenaire le long d'une route somme toute peu fréquentée. Enfin, aux côtés c'est vite dit. En retrait serait plus juste. Effectivement l'allure du mâtin est un peu moins soutenue que d'ordinaire, la faute à une nuit agitée. Pour sa défense, Balthazar ne ménage pas particulièrement son bourrin non plus. A croire que ses réserves d'or doivent commencer à manquer pour qu'il soit aussi enthousiaste à l'idée de remplir un nouveau contrat. Pourquoi ne contente-t-il pas de partir devant ? Après tout, si le dalatien peut le retrouver après plusieurs semaines de séparation, que sont une poignée de minutes ? Peut-être vaut-il mieux ne rien dire. De toute manière il ne comprendrait rien de plus que des grognements agacés.

Le duo improbable parvient finalement jusqu'à leur destination, où Balthazar disparaît l'espace de quelques instants dans un taudis perdu au milieu de nul part, pour en ressortir relativement vite avec un sac entre les paluches. Bien que la curiosité pique Elladan, celui-ci préfère ne pas tenter de fourrer sa truffe là où elle n'a pas été invitée. Se prendre une gifle sur le museau n'est pas plaisant et pour le peu de fois où ça lui est déjà arrivé, il ne tient pas à renouveler l'expérience. Aussitôt les voilà repartis... Avec la nuance que cette fois-ci c'est le dalatien qui trottine en tête. S'il en était capable, on aurait pu deviner un sourire narquois s'esquisser sur ses babines.

Si le mercenaire accoste le bivouac de l'esclavagiste avec une certaine décontraction, pour sa part Elladan est plus nerveux. La proximité avec les tevintides ne le rassure guère, tout comme ce n'est pas la présence de l'hybride beuglant qui va le rasséréner. Ce dernier le vendrait pour une bouchée de pain sans la moindre hésitation, il en est persuadé. Malgré tout, peut-être par esprit de contradiction ou par défi, il quitte son manteau de fourrure pour reprendre l'apparence d'un elfe. Ces hommes sont originaires d'un empire où la magie est encensée, il ne risque donc pas grand chose à se dévoiler ainsi. Elladan suit d'une oreille distraite ce qu'il se dit, plus intéressé par l'observation des alentours... Jusqu'à ce qu'un drap ne tombe au sol pour dévoiler trois de ses semblables, au visage marqué de vallaslin. Aussi horrible que cela puisse paraître, si ces elfes avaient été des citadins, il n'en aurait rien eu à faire. Mais eux, il s'en sent encore proche, même si cela fait plus de dix ans qu'il n'a plus côtoyé de dalatiens. Son estomac se noue, ses entrailles se tordent douloureusement. D'autant plus lorsqu'il réalise que c'est sans doute à ses talents de limier que Balthazar fera appel pour capturer à nouveau le fuyard. Le mage ne peut pas nier qu'il est parfois devenu un monstre à bien des égards, mais trahir son propre peuple... Il ne l'a encore jamais fait. Levant vers les trois captifs un regard navré, il laisse échapper dans un souffle :

- Ir abelas.
- Fen’harel ver na.

La réponse est sèche, crachée comme du venin au visage d'Elladan qui recule de deux ou trois pas en baissant les yeux. Un sentiment de honte l'envahit désagréablement, qui cependant laisse peu à peu place à une colère froide. L'elfe se promet que s'il en a l'occasion, Appius mourra de ses crocs. En attendant cet instant, que personne n'attende de lui qu'il bouge de sa propre initiative.

Spoiler:

(c) DΛNDELION

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Balthazar & Elladan

« Don’t be afraid to give up the good for the great. »

Les pensées bien chargées, Balthazar ne remarque pas la nervosité de son compagnon canin qui retourne bientôt sous sa forme elfique une fois au campement de l'esclavagiste. Il n’émet aucune réflexion, juste une brève œillade accompagnée d'un soupire. Elladan en avait-il marre de marcher à quatre pattes ? Enfin, peu importe, le quidam espère juste qu'il restera sage le temps qu'il récupère son or. Même si l'appât du gain est là et une nouvelle proposition arrive sur le tapis avec le dénommé Appius. Un elfe en fuite qui manque au trio de ceux déjà présents au sein de la grande cage présentée à eux. Des Dalatiens, de la même graine que son acolyte : le bref échange en langue elfique le prouve. Ce qui attise la curiosité de l'esclavagiste lorgnant déjà de manière suspicieuse envers le métamorphe - il est clair qu'il a une idée derrière la tête même si il ne la formule pas pour l'heure. « Oh. Je vois que ton ami est l'un des leurs. Alors qu'en dis-tu, acceptes-tu ? » Puis de nouveau il scrute Balthazar à qui il confie sa part du butin pour les marchandises apportées. Il dévoile ensuite une seconde qui elle, ne sera accessible que si il accepte.

Bien sûr que oui. « Je marche, dis-moi par où il est parti. Et une dernière chose. J'te le ramène en vie, je suppose, mais en ce qui concerne son état ? » Sans aucun scrupule, surtout pour le pauvre Elladan qui l'accompagne, ce qui amuse particulièrement le Tévintide. « Mes hommes vont t'indiquer la direction par laquelle il s'est enfui. En ce qui concerne le reste, essaie de me le ramener en meilleur état possible... Si tu n'as pas le choix, disons qu'un doigt en moins ne l'empêchera pas de servir et une flèche dans le mollet, ça ne va pas le tuer. Sache aussi que je préfère le savoir mort qu'en fuite, mais je compte sur toi... Vous ? » Rictus malsain envers l'elfe à la belle chevelure, Appius laisse les deux hommes s'enquérir auprès de ses gardes, n'étant pas prêt de lever le camp pour l'heure.

En fuite vers le nord, rouquin, cheveux courts, crasseux ; Balthazar est également aidé d'une description des Vallaslins que sa cible arbore. A peine à l'extérieur du bivouac de l'esclavagiste, il adresse un regard à Elladan désormais en mesure de dialoguer avec lui. « Retourne en clebs, ce sera plus facile de le traquer. Tu dois en savoir long sur les habitudes de tes congénères non ? » Réflexion qui sonne comme un ordre, même si il le sait bien, l'elfe est un électron libre. Au pire il sait se débrouiller seul depuis le temps mais il en profite, avec lui à ses côtés, loin de prendre ses éventuels états d'âme en compte. Balthazar s'impatiente du temps qu'il met pour lui répondre - si il comptait le faire, attrapant une pierre qu'il lance en sa direction pour attirer son attention en plus de gueuler. « Eh ducon, j'te parle. »

(c) DΛNDELION