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Ven 21 Sep - 12:11

As far as I could go
RP LIBRE
And you told me I should make my own choice But when I tried to speak I had no voice... I was strong, I believed, Now it takes nothing to disintegrate me ▬ Oh land

Quelque part à Tevinter, entre la frontière avec les Marches Libres et la ville de Minrathie, une elfe du nom de Nesiris marchait péniblement seule dans la nature.

Le mois dernier avait été de catastrophe en catastrophe. La recherche de ses amis sans aucun résultat… La rencontre d’un homme prétendant l’aider mais qui s’était révélé être un esclavagiste... Sa trop grande confiance qui avait mené à sa capture… Le trajet vers Tevinter, d’abord en bateau, puis dans un convoi à cheval rempli de nains destinés à une nouvelle vie de servitude… Sa propre tombée dans le mutisme, parce que que pouvait-elle faire d’autre que de se taire ? Elle n’avait même pas prié. D’une certaine façon, ça ne lui semblait plus approprié. Laquelle de ses prières avait été écoutée, dernièrement ? Peut-être le Créateur avait-il décidé de lui tourner le dos.

Et puis, il y avait eu l’attaque. Ils venaient de traverser la frontière tévintide – un triste retour à la case départ qui lui faisait mal au ventre. Quelqu’un avait confronté l’esclavagiste qui menait le convoi – un ennemi, à en croire le ton de leur conversation. A un moment, ce dernier avait fait un signe… et en réponse, une dizaine d’hommes leur étaient tombés dessus – une embuscade. Après, ça avait été un chaos total.

Nesiris en avait profité pour fuir, comme un bon nombre de nains qui l’accompagnaient. Elle avait couru sans regarder où elle allait – de toute façon aucune direction n’était la bonne. Elle s’était tordue la cheville, elle s’était griffée contre des branches, à un moment, elle était même tombée dans une rivière glacée et avait fini par se trainer, complétement trempée, sous un arbre, soudainement résignée à rester là et à attendre son sort.

Mais personne n’était venu la chercher. Elle avait dû fermer les yeux à un moment : quand elle les avait ouverts, le soleil avait changé de place dans le ciel, et elle avait faim. Elle était totalement seule…

Seule, sans amis, sans possessions, dans un pays où n’importe qui qui l’aurait vue l’aurait considérée comme une esclave en fuite.

Le plus ironique était qu’elle n’avait pas craint cela. Avant sa rencontre avec Caïus Vittoria, elle avait eu peur des bandits, des loups, des engeances et de la mystérieuse personne qui avait attaqué Armand… mais pas des esclavagistes. Non, ces monstres-là faisaient partie de son passé, de Tevinter, d’une autre vie qui était derrière elle – jamais elle n’aurait imaginé se retrouver à nouveau dans une situation pareille.

Elle avait toujours été trop naïve.

Ses pas finirent par la mener jusqu’à une route pavée. Elle s’arrêta, chancelante. La suivre ? S’éloigner ? La suivre était clairement imprudent. C’était le meilleur moyen de se faire voir par quelqu’un de dangereux ou de mal intentionné… Suivre les routes était la pire idée pour quelqu’un dans sa situation.

Mais avait-elle clairement le choix ? Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle était exactement, de la direction vers la frontière la plus proche, de la distance à parcourir jusque là. Et elle se sentait désespérée – plus désespérée que jamais. Jusqu’à présent, elle avait toujours cru en des jours meilleurs, mais là, elle avait l’impression d’avoir touché le fond. Quelles chances avait-elle de réussir à fuir le territoire tevintide à nouveau ? Elle se ferait capturer avant d’en avoir eu la chance.

Elle se laissa tomber dos à un tronc d’arbre. Elle se sentait mal… à en mourir. Non seulement mentalement, mais aussi physiquement. Elle frissonnait, elle tremblait, elle était prise de vertiges, elle devait être malade. Elle faisait peine à voir.

Peu lui importait si quelqu’un passait par là. Elle était arrivée au bout de ses forces.  


▬ Gasmask


Spoiler:
Nesiris Gallo

Nesiris Gallo

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▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
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Ven 21 Sep - 15:39

« La mésentente farouche qui règne depuis toujours entre les hommes et les elfes ne manque jamais de m'attrister. Une méfiance née de l'incompréhension, mais n'est-ce pas de là que naissent la plupart des conflits ? Et dans le cas présent, pourquoi ? Parce que nos oreilles sont différentes ? Parce que nos yeux ne sont pas tout à fait pareil ? Parce que nous ne vénérons pas les même dieux ? L'humanité n'a jamais pu s'empêcher d'agir comme le plus malotru des invités indésirables, du genre de celui qui s'incruste dès que vous entrouvrez la port et prennent aussitôt possession des lieux sans même s'essuyer sur le paillasson. Le tout avant de vous flanquer à la porte. Et rien de tel que des oreilles pointues pour fédérer une bande d'hommes et de femmes habituellement incapables de s'entendre même entre eux. Une plus grande différence à écraser devient alors une intarissable source de diplomatie... Nous leur avons fait temps perdre au cours des siècles, et pour y gagner quoi, si ce n'est nous perdre nous-mêmes chaque ère un peu plus ? » Extrait d'un essai sur la condition elfique, par Aurelius Argento

______________________________________________________________________


Les signes n'y trompaient pas : le combat avait été rude. Et si c'était par chance qu'Aurelius Argento était passé au détour de l'attaque, c'était maintenant par curiosité qu'il avait décidé d'en savoir plus. Et par autre chose que peu de ses collègues magisters auraient considéré ainsi : par décence. Quelqu'un pouvait avoir besoin d'aide, après tout. Il avait laissé une partie de sa compagnie de gardes pour surveiller les alentours, l'autre pour explorer plus loin. En compagnie d'Eko, il avait suivi une piste au hasard, son homme de main n'envisageant pas un seul instant de le laisser seul. Il y gagnait en protection -on se sentait toujours plus en sécurité du moment qu'on était pas du mauvais côté du manche de ses poignards- mais il y perdait en conversation : l'homme chauve et noueux n'était pas vraiment causant. Aussi son maître parait-il dans le vide, ce qui finissait invariablement en chanson. Si cela gênait Eko, il n'en montrait rien : imperturbable aurait dû être son premier prénom.

La sortie aurait dû être sans histoires : il avait s'agit de rencontrer un partenaire commercial des Marches Libres à la frontière, un envoie d'Osterbourg. La compagnie marchande des Argento avait des affaires à traiter, aussi Aurelius avait-il sauté sur l'occasion de s'en charger personnellement. Ses nouvelles fonctions au magisterium le privaient peut-être d'une vie d'aventures à parcourir les routes de Thédas, mais il n'allait pas non plus renoncer à se dégourdir les jambes dès qu'il en avait l'occasion. Et puis cela faisait aussi du bien à Aglaé : la dracolisk avait besoin d'exercices, et elle devenait nerveuse lorsqu'elle restait trop longtemps à l'écurie. Sans parler des chevaux du domaine, qui peinaient à s'habituer à sa présence. Hormis celui de Mako bien sûr : une jument aussi sèche et robuste que lui, au poil noir et à l’œil sombre. Tel maître, telle monture... L'affaire avait été vite réglée, et il aurait accueilli l'imprévu du retour avec un réel plaisir s'il n'aurait pas signifié le danger pour celles et ceux qui s'étaient enfuis. Des esclaves, à n'en pas douter. Il irait au cœur de cette affaire plus tard, histoire de savoir ce qui s'était réellement passé. De préférence lorsqu'il tomberait sur un témoin en vie.

« ... et les filles d'Antiva sont en joie,
quand les femmes de Rivains sont en pleurs,
car sur le chemin de François,
il y a toujours bonheur et malheuuuur... »


Il chantait doucement quand Eko lui fit signe d'avancer en silence : l'homme avait sauté à terre, et passait en revue le terrain. Le chauve était un fin limier et un traqueur hors pair ; s'il avait repéré une piste, c'était qu'il y avait quelqu'un à l'autre bout. Et même si Aurelius n'était pas aussi doué que son soldat, il pouvait voir que la personne en fuite n'avait pas vraiment pris soin d'effacer ses traces. Eko reprit la route à pied, tenant son cheval -qu'il appelait uniquement Cheval- par sa longe pour mieux observer les signes. Aurelius suivait sur Aglaé, au pas. Il opta pour le silence, troublé ici et là par un sifflement de la dracolisk ou un grognement d'Eko quand il indiquait une nouvelle direction. Si son compagnon était vêtu de cuir et de mailles sombres, Aurelius était difficile à ne pas remarquer au milieu de la végétation, drapé dans une cape d'un rouge vif, elle-même passée sur un manteau d'un rouge plus sombre décorés ici et là de doré et de noir. Son bâton était accroché la salle, et Aglaé n'était pas en reste : les écailles du reptile étaient bleues et zébrées de bandes rouges, ses piquants d'un jaune doré. Eko leva la main, les stoppant encore une fois : la piste avait au minimum quelques heures, peut-être une journée, mais il ne l'avait pas perdue. Jusqu'à retrouver la route pavée, bordée d'arbres. Et, assise à même le sol, dos à l'un d'eux, une elfe en piteux état.

« C'est elle. » fit Eko d'un ton qui ne laissait aucune place au doute. Aurelius sauta à terre, et s'approcha lentement de la femme, les paumes tendues devant lui dans le signe universel de ceux qui prétendaient ne vouloir aucun mal. Eko resta en retrait, l'air faussement nonchalant du garde du corps en réalité prêt à intervenir au moindre mouvement brusque.

« Bonjour... » commença Aurelius, un sourire qu'il espérait rassurant sur les lèvres. L'elfe n'avait vraiment pas l'air en forme : griffures et hématomes, les vêtements abîmés, elle avait l'air hagard et à bout de force de qui avait traversé une épreuve de trop. Arrivé à une longueur de bras, il s'accroupit pour lui faire face. « Je ne vais pas te faire de mal. Tu es blessée ? Tu as faim ? Soif ? » Il regarda par-dessus son épaule, et fit un signe à Eko, qui décrocha une gourde sa selle pour la lancer à son maître, qui la réceptionna habilement. Il l'ouvrit, en but une gorgée, puis la tendit à l'inconnue : « Tiens. C'est de l'eau. Et j'ai de quoi manger, si tu le souhaites: des fruits, du pain, ce genre de choses. Je m'appelle Aurelius. Quel est ton nom ? »

Comment j'imagine Eko:
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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▲ LOCALISATION : Minrathie

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Dim 23 Sep - 0:09

As far as I could go
Aurelius & Nesiris
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Nesiris ignorait depuis combien de temps elle s'était arrêtée - à la base, elle n'avait pensé ne faire qu'une courte pause, mais elle n'avait plus aucune détermination à repartir. Ses pensés s'étaient rapidement mises à errer, vers Fae et Armand et leur sort inconnu, vers la Chantrie où elle avait vécu pendant près d'un an et vers les erreurs qu'elle avait du faire pour se retrouver là où elle était à présent. N'avait-elle pas de bonnes raisons de s'appitoyer sur elle-même ? Même le chant des oiseaux, qu'elle appréciait réellement en temps normal, ne parvenait pas à la sortir de son état. Et quand elle entendit le bruit de personnes en approche, elle ne tenta pas se remettre en marche. A quoi bon ? Elle se ferait rattraper directement.

Elle fit quand même l'effort de se redresser un peu et de tourner la tête vers inconnus. Elle se figea en les voyant, et replia ses jambes contre elle. Ce n'était pas tant l'apparence des deux hommes qui l'effrayait (ils ne semblaient pas particulièrement terrifiants, même si, avec leurs vêtements de styles drastiquement différents, on aurait pu se demander ce qu'ils faisaient ensemble)... c'était plutôt la monture qui accompagnait l'un d'entre eux, une créature reptilienne que Nesiris reconnut comme étant un Dracolisk. Caesula Vospiscus, la fille de la famille que l'elfe avait servie à l'époque, en possédait un. Nesiris en avait toujours eu un peu peur... mais ces bêtes ne mangeaient pas les gens, sont père l'en avait assurée.

Ca faisait des années qu'elle n'en avait plus vue.

Même comme ça, elle ne tenta pas de fuir. Ses yeux devaient trahir une certaine frayeur, mais il en aurait été de même même sans le Drakolisk : elle était tout simplement en position de faiblesse. Elle garda le silence, s'adossant finalement encore à son arbre, et laissa le premier homme approcher. Il devait être riche... Ils portait de beaux vêtements, très colorés, plus qu'il en était d'usage à Tevinter... A moins que les modes aient changé depuis son départ.

L'inconnu avait levé les mains en signe de paix, comme pour la rassurer. L'elfe ne savait pas s'il fallait y croire... Sauf qu'elle n'avait pas vraiment le choix quoi qu'il en soit, donc elle ne bougea pas en le voyant s'accroupire face à elle, lui expliquant d'une voix calme qu'il ne lui voulait pas de mal, qu'il s'appelait Aurelius et qu'il pouvait lui donner de l'eau ou à manger.

Elle ouvrit la bouche pour répondre. "Nesiris", croassa-t-elle d'une voix rauque - sa gorge, réalisa-t-elle, était sèche. Avec une hésitation, elle prit gourde qu'il lui tendait, et avant même d'y avoir songé, la vida presque complètement... Elle ne l'avait pas réalisé, mais elle devait avoir vraiment soif. L'eau - c'était bien, comme promis, de l'eau - lui fit du bien.

-"Merci", reprit-t-elle simplement, la voix toujours un peu cassée. A croire que la politesse restait ancrée en elle quelles que soient les circonstances... La politesse, quelque part, était pour elle quelque chose de stable et de compréhensible sur laquelle il était bon de se replier quand tout le reste s'effondrait. Pour le peu que ça valait. "Merci.." Elle se répétait. Elle ne savait pas vraiment quoi dire d'autre... et puis elle avait peur - les propos rassurants pouvaient cacher de mauvaises intentions, elle l'avait appris à ses dépens et c'était encore plus le cas à Tevinter. Elle fut parcourue d'un frisson. Elle jeta à nouveau un regard dans la direction du Drakolisk, et de l'autre homme.

-"Je... Je suis perdue."
C'était manifeste. "Qui êtes vous ?"


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

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Mar 25 Sep - 11:00

L'elfe n'était pas rassurée, ce qui n'avait rien d'étonnant. Il ne faisait pas bon de se promener seule en Tevinter quand on avait les oreilles pointues. Ou que la tête vous arrivait à la poitrine. Ou que vous n'étiez pas capable de la moindre étincelle de magie. A bien y réfléchir, il ne faisait pas bon de se promener seul en Tevinter tout court ; même un magister ne savait jamais sous quel caillou pouvait se cacher un rival. Mais c'était bien plus effrayant pour une probable esclave en fuite, il le réalisait. Elle avait vécu une sacrée cavalcade, à en juger de l'état de ses habits et des multiples blessures qui s'affichaient là où la peau était visible. Elle s'était redressée un peu, sans pour autant se lever ; soit elle n'en avait plus la force physique, soit son découragement avait pris le dessus. La jeune femme vida la gourde presque d'une traite, et se montra si reconnaissante qu'elle remercia Aurelius au moins deux fois.

« Si on oublie sa politesse, c'est qu'on est vraiment perdu. J'avais une vieille tante qui disait tout le temps ça. » Il lui sourit à nouveau, et se fendit d'une révérence. « Enchanté, Nesiris. »

Nesiris jetait régulièrement un œil derrière lui, ce qui n'avait rien d'étonnant : lui aussi se serait méfié d'Eko, dont l'allure patibulaire réussissait à donner à la forêt l'allure d'une ruelle sombre et sordide, à côté de la taverne miteuse où l'on clouait sur la table les oreilles des mauvais payeurs. Et puis il y avait la dracolisk : ces créatures n'étaient pas communes, et celle-ci faisait souvent son petit effet.

« Le type à l'air aimable comme le derrière d'un démon, c'est Eko. Je pourrais te dire qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, mais c'est faux. Seulement, il n'agit que sur mon ordre et j'ai pour principe de ne m'attaquer ni aux mouches ni au reste. Son cheval, c'est...ben, Cheval. Et la dracolisk, c'est Aglaé. Elle a l'air grognonne, mais c'est un peu le cas de toute son espèce. Elle est adorable, surtout si on a du céleri. Cela me fait penser... Je reviens ! »

Il avança la main, pointant un doigt en l'air, et retourna auprès d'Aglaé. Il fouilla dans une sacoche, dont il tira un petit paquet de papier. Il revint carrément s'asseoir par terre devant Nesiris, les jambes en tailleur, l'air aussi décontracté que s'il venait de s'installer dans le dernier salon orlésien à la mode. Puis il présenta le paquet à l'elfe : « C'est un morceau de gâteau en miel. Il est un peu écrasé, mais il est bon. Il y a des noix dedans, aussi. C'est ma sœur qui l'a fait. »

Aurelius observait tranquillement les réactions de la fuyarde, prenant soin de ne pas la brusquer. Elle restait méfiante, il le voyait bien, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il envisagea plusieurs manières de lui répondre, dont des mensonges voulus rassurants. Mais il finit par opter pour la vérité : elle aurait bien fini par surgir, et il avait toujours pensé que l'honnêteté permettait de construire un meilleur rapport. Encore fallait-il qu'elle le croie, bien sûr...

« Aurelius Argento. Et il se trouve que je suis un magister de Tevinter. » Il grimaça sur le terme, puis reprit aussitôt : « Si ça te fait peur, c'est normal : ça me terrifie aussi, et pourtant j'en suis un. Je ne vais pas te faire de mal, Nesiris. Je te le promets. Mais je ne crois pas que tu t'es perdue, ou du moins ce n'est pas l'entier de la situation. Je gage que tu t'es enfuie du chariot et de la bataille sur laquelle mes hommes et moi sommes tombés tantôt, c'est bien ça ? Tu peux me répondre sans crainte : je ne suis pas là pour te remettre en cage. En fait, j'aimerais t'aider. Mais pour ça, il faudrait que tu me racontes ce qui t'es arrivé... Je sais bien que tu n'as aucune raison de me faire confiance, mais à ce stade...qu'est-ce que tu risques ? Et puis...un magister qui voudrait te recapturer ne s'amuserait pas à te donner de l'eau et du gâteau avant. »

Il attendit quelques instants, puis sembla soudain penser à quelque chose : « J'ai don pour la magie de la création. Veux-tu...veux-tu que je soigne tes blessures ? Je ne t'approcherai pas si tu n'en as pas envie. »
Aurelius Argento

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Mar 25 Sep - 15:06

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Aurelius & Nesiris
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Nesiris était effrayée – compréhensible, vu sa situation. Dans l’immédiat, cependant, elle ne songeait pas à refuser les dons de l’inconnu. Refuser aurait été futile… et puis, plus simplement, elle avait besoin de cette aide – de cette gourde d’eau et du reste de ce qu’il pourrait lui offrir.

L’homme parlait beaucoup, et son attitude était assez surprenante. Il était poli... et même amical, ce qui était clairement loin de ce à quoi elle s’était attendue en entendant quelqu’un arriver. Pourquoi agissait-il avec cette gentillesse ? Il avait l’air de vouloir la mettre à l’aise, la rassurer. Après tout ce qu’elle venait de traverser… c’était presque un soulagement. Une part d’elle-même avait envie de se laisser bercer par sa voix sans se poser plus de questions… Son inquiétude et sa fatigue l’en empêchait cependant. Elle avait toujours voulu voir le monde avec optimisme, de supposer le meilleur de tous les gens qu’elle rencontrait… C’était plus difficile à Tevinter.

Il parlait de sa tante, de son drakolisk (ou plutôt sa drakolisk, comme il lui l’appris), et de l’homme qui l’accompagnait, l’inconnu voyageant à cheval. Il travaillait à priori pour Aurelius – un garde du corps, sans aucun doute. Elle hocha la tête à ses explications. Elle n’avait pas la moindre intention de s’attirer des ennuis avec cet Ako : l’homme avait l’air capable de l’assommer d’un seul coup sur la tête. Et encore : ça, c’était si elle était un sommet de sa forme.

Aurelius lui assurait cependant qu’il n’avait pas l’intention de lui donner d’ordres du genre. Il se leva plutôt pour aller chercher quelque chose dans le sac de son – sa ! – dracolisk. Elle songea durant un instant qu’il s’agissait d’un morceau de céleri, puisqu’il venait d’en parler ; mais il s’avéra qu’il s’agissait d’un gâteau emballé dans un sac en papier. Un gâteau au miel fait par sa sœur, lui indiqua-t-il.

-"C’est très gentil…"

Elle y jeta un coup d’œil avant de mordre dedans, n’y détectant rien de louche… Comme pour l’eau, difficile d’y résister, manger ne pouvait lui faire que du bien. Le gâteau était très bon, et, comme promis, il y avait des noix à l’intérieur.

Elle continua de l’écouter parler en mangeant – à ce stade, elle acceptait la situation comme elle venait. Son cœur manqua tout de même un battement en l’entendant se décrire comme un Magister – elle avait du mal à croire qu’elle se trouvait face à l’un des hommes les plus influents du pays. Oui, c’était bel et bien effrayant… Comparée à un Magister, elle n'était vraiment rien du tout.

Et son nom… Argento. Nesiris se souvenait d’un Magister Argento, de l’époque où elle vivait toujours à Tevinter. Elle ne l’avait jamais vu, bien sûr, mais elle en avait entendu parler : c’était un collègue de son ancien maître. Par un drôle de hasard, il semblait que c’était sur lui qu’elle était tombée aujourd’hui.

Il n’agissait pas vraiment comme un Magister. N’importe quel Magister ne se serait probablement même pas abaissé à lui parler.

-"Je… vois."
Elle ne "voyait" pas grand-chose, en fait. Elle ne "voyait" pas ce que cet homme voulait dire en affirmant qu’il avait lui-même peur de sa propre fonction ; elle ne "voyait" pas pour quelle raison il essayait de la mettre à l’aise en lui offrant des gâteaux ; elle était confuse, prise entre son envie de laisser tomber ses gardes et sa méfiance qui subsistait. Ce qu’elle savait, par contre, c’était que ses théories étaient correctes. Elle avait bel et bien fuit les combats qu’il décrivait – le souvenir du convoi, du combat, de sa course à travers les bois lui revint à l’esprit comme une vague de nausée.

A quoi bon mentir ? L'homme était clairment déjà au courant.

-"J’étais bien là, oui. Mais je n’ai pas vraiment compris grand-chose à ce qui se passait. J’ai juste couru…"


Elle avait couru et personne ne l’avait poursuivie – il faut dire que tous les concernés devaient être trop occupés à se battre pour penser à elle. Elle n’avait vraiment pensé à rien d’autre qu’à sa sécurité, fuyant pour éviter le combat plus que pour retrouver sa liberté.

Elle retomba dans le silence. Elle avait... peu de choses à raconter. Ou peut-être en avait-elle trop ? Elle n'était même pas sûre de ce qu'Aurelius voulait entendre - elle ne voulait pas lui mentir, mais ne savait pas vraiment quoi lui dire non plus. Elle avait bien conscience que ce qu'il disait était juste : s'il avait vraiment eu de mauvaises intentions, probablement n'aurait-il pas pris la peine de la nourrir. Et il n'aurait certainement pas pris toutes ces précautions avant de lui proposer de la soigner.

Elle cessa de manger pour réfléchir à sa proposition. La magie de création... Elle en avait déjà été témoin. C'était une belle chose. "Je ne sais pas. Ce n'est rien de très grave." Elle replia un bras sur elle-même, observant ses blessures. Des griffures, des bleus, des traces de sa fuite. "Je suis désolée. Je ne comprend... Je ne comprend pas vraiment pourquoi vous voulez m'aider, monsieur."


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

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Mer 26 Sep - 11:40

Des situations compliquées, Aurelius en avait connu des innombrables, dans sa vie. La preuve : il n'arrivait même pas à les compter. Ah, voilà. Et une bonne partie de ces situations -si ce n'était la majeure (et vaccinée) - avait compris un danger ou un autre. Surtout l'autre, d'ailleurs, du genre imprévisible, rocambolesque et fortement létal. Il avait été poursuivi par une foule de gardes en colère le long d'un rebord de falaise sous une pluie battante tant de fois qu'il se demandait si sa vie ne suivait pas une sorte d'impératif narratif dès qu'il était question d'un peu de spectacle. Il avait combattu un ours ou deux, ce qui n'était pas une expérience qu'il aurait recommandé à quiconque si ce n'était quelqu'un comme l'archonte ou encore la divine, des fois que ça puisse les rendre plus aimables. Il avait été emprisonné par un clan avvar avant de finir par épouser une guerrière du clan sans même le savoir (un récit avec beaucoup d'alcool et de nœuds). Il devait avoir des contrats d'assassin sur sa tête d'au moins deux organisations différentes, pour des raisons qu'aujourd'hui encore il n'était même pas sûr de comprendre. En tant que mage il avait eu des démêlés mortels avec plus d'un templier fanatique. Et il côtoyait tous les jours ou presque les créatures les plus impitoyables, amorales et meurtrières de tout Thédas : ses collègues magisters (qui l'emportaient sur les engeances parce que ces dernières, au moins, ne parlaient pas). Mais, quels que furent les dangers, il y en avait un terriblement effrayant et injuste qu'il n'avait jamais connu et ne connaîtrait jamais : celui éprouvé par une esclave en fuite. Comme celle adossée à un arbre en face de lui, tellement découragée que toute possibilité de fuite semblait l'avoir désertée. Le cœur d'Aurelius se serra à cette constatation : c'était Tévinter qui était responsable. Ainsi que celles et ceux qui étaient censés la diriger. Y compris lui, Aurelius, qui avait bien trop longtemps fui ses responsabilités plutôt que d'essayer d'y changer quelque chose.

« C'est la moindre des choses. Albi -c'est ma sœur- sera ravie de savoir qu'il t'a plu. J'aurais aimé faire mieux, mais je n'ai rien de plus consistant sous la main. »

Toujours en tailleurs, Aurelius se planta les coudes sur les jambes et posa son menton dans ses mains en coupe, observant l'elfe avec attention. Elle mangeait comme elle avait bu, sautant sur l'occasion de reprendre des forces. Un sentiment qui semblait né de la résignation plus qu'autre chose ; il se demanda ce qu'elle avait pu traverser au cours de sa vie pour en arriver là, esclave en fuite dans une forêt tévintide. Quel était l'élément déclencheur, le premier sans doute anodin, qui l'avait dirigée sur ce chemin pour qu'elle se retrouve face à lui aujourd'hui. Qu'avait-il fait, lui, pour être ici, maintenant ?

« Les esclavagistes s'attaquent entre eux, parfois. Pour s'arracher l'un à l'autre leur...marchandise. » Le visage d'Aurelius s'était fait plus dur, plus sombre. « Si cela ne tenait qu'à moi, la seule marchandise qu'ils seraient en droit de faire circuler, ce serait leur propre peau, préférablement derrière des barreaux. Sais-tu combien d'esclaves t'accompagnaient ? Cela pourrait nous aider à les retrouver, histoire que l'on en oublie pas un dans la nature. Seuls, ils auront peu de chance. Avec mon aide...et bien, je pourrai m'arranger pour les faire sortir. Du pays, j'entends. Toi avec, bien sûr. Pour rentrer chez toi, ou ailleurs. D'où viens-tu, Nesiris ? Tu as...tu as toujours été esclave, ou avais-tu une vie, avant ? »

Fidèle à ses mots, il ne l'approcha pas pour la soigner ; elle n'avait pas donné sa permission : « C'est comme tu le souhaites ; tu n'as qu'un mot à dire si tu veux que je m'en occupe. » Il se mit soudain à grimacer, comiquement : « Je t'en prie, appelle moi Aurelius. Monsieur, ça me donne l'impression d'être derrière un bureau et de porter une moustache en balais brosse. Quant à pourquoi je veux t'aider... » Il prit quelques secondes pour y réfléchir, avant d'opter avec un sourire pour la seule réponse qui lui importait : « Parce que tu en as besoin.» C'était aussi simple que ça.
Aurelius Argento

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Jeu 27 Sep - 22:09

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Aurelius & Nesiris
And you told me I should make my own choice But when I tried to speak I had no voice... I was strong, I believed, Now it takes nothing to disintegrate me ▬ Oh land

Le lendemain, avec le recul et un peu de repos, elle considérerait sans doute l'étrange Magister comme un don du ciel, une preuve que le Créateur veillait toujours sur elle même en ces temps difficiles. Pour l'heure, elle était encore un peu trop épuisée pour y réfléchir en ces termes. Ses paroles, cependant, parvenaient à la rassurer. Parce qu'il avait l'air sincère - réellement sincère - quand il parlait de son mépris pour les esclavagistes, et parce qu'elle avait besoin de quelqu'un qui lui tende la main. Parce que, aussi, il ne voulait pas l'aider qu'elle, mais aussi les autres esclaves avec lesquels elle avait voyagé avant sa fuite. Il aurait été irresponsable, dans cette situation, de refuser de l'aider à les retrouver : ils avaient besoin de quelqu'un, eux aussi, où qu'ils soient. Quand il lui parla de leur faire franchir la frontière, et quand il lui demanda son aide à elle pour ce faire, elle hocha la tête. En un sens... penser au bien être de ces quelques inconnus perdus quelque part était plus simple de penser au sien propre.

Elle réfléchit sérieusement à la question - si l'homme tenait réellement à aider ses anciens compagnons d'infortune, et elle le croyait à présent, elle devait lui répondre correctement. Elle fouilla dans ses souvenirs... fronçant un peu les sourcils en répondant : "Nous étions une quinzaine... Seize en me comptant. Mais j'étais la seule elfe, les autres étaient des nains, des naines. Je crois qu'ils venaient d'Orzammar." Cela lui avait semblé un peu étrange, en fait, habituellement, les elfes restaient les cibles privilégiées des esclavagistes. Mais après tout, ell n'était pas dans leur tête. "Je ne sais pas où ils sont partis, malheureusement. Je crois que certains se sont battus... Mais je me suis enfuie dès que j'ai pu, je n'ai pas... je n'ai pas vraiment regardé..." Elle n'était de toute évidence pas une combattante, et la violence l'effrayait. Elle tenta de se souvenir de si elle avait vu un autre prisonnier fuir durant les combats, mais rien ne lui revint à l'esprit. "Je suis désolée. Je ne sais pas." Elle secoua la tête, un peu dépitée. C'était mieux que rien, elle supposait. Elle se demanda si la bataille avait vraiment été due à un conflit entre deux marchands d'esclaves concurrents. Ca semblait presque trivial... La vie ne tenait vraiment à rien.

Elle n'avait pas encore répondu à la question la concernant directement. Qui était-elle ? Avait-elle une vie hors de Tevinter ? C'était si compliqué... Elle aurait aimé pouvoir affirmé que tout allait parfaitement bien dans sa vie ailleurs avant qu'elle ne fasse la mauvaise rencontre d'un esclavagiste, mais ce n'était pas le cas. Où pouvait-elle rentrer, si elle quittait l'Imperium ? Où était sa maison ? Plus rien n'était clair.

Il lui dit qu'il l'aidait parce qu'elle en avait besoin. Une raison si simple... une raison qu'elle pouvait comprendre, pourtant, parce qu'elle avait bon cœur, elle aussi, parce qu'elle avait souvent voulu aider d'autre personnes, à son échelle, comme elle le pouvait.

-"Aurelius", répéta-t-elle au bout d'un moment. C'était ainsi qu'il lui avait demandé de l'appeler, plutôt qu'un 'monsieur' trop formel.Ce ne serait sans doute pas si facile... Elle n'avait jamais réussi à se montrer si familière les gens - même ceux qui insistaient pour qu'elle le fasse, comme Armand ou Fae ou Castiel ou toutes ces personnes qu'elle avait rencontrées dans sa vie. Cela ne lui venait tout simplement pas naturellement, à part peut-être avec les gens qu'elle voyait instinctivement comme "de sa condition". Enfin - elle pourrait toujours essayer. Elle eut un vague sourire. "D'accord." Elle aurait voulu en dire plus, le remercier encore une fois, mais ne trouvait ps vraiment les mots.

-"J'espère que vous les retrouverez - les nains dont j'ai parlé. Pour qu'ils puissent quitter Tevinter et rentrer chez eux." C'était vraiment le cas, et elle aurait prié pour, si son esprit avait été à ça. A la place, elle continua : "Moi... Je ne sais pas trop où aller. Je suis née à ici - je veux dire, à Tevinter, à Minrathous... Mais je me suis enfuie, et j'ai vécu à Ferelden, pendant un temps, et j'avais des amis et une vie mais..." Maintenant sa gorge se noua. Elle n'avait plus pleuré depuis sa capture à Highever. Elle avala sa salive et regarda ailleurs.



▬ Gasmask
Nesiris Gallo

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Sam 29 Sep - 14:10

Pour sa part, Aurelius ne croyait pas aux dons du ciel. Il n'entretenait avec le Créateur qu'une relation ténue. Il voulait bien convenir qu'une entité de ce genre existait -ou avait existé- mais doutait fortement qu'il se soucie réellement de ce qui passait sur Thédas. Ce n'était pas son genre d'intervenir, il en avait la certitude. Et il doutait que cela soit dû au comportement des magisters de l'ancien temps qui avait voulu envahir son royaume, c'était leur donner bien trop de crédit. Aussi Aurelius n'était-il pas dévot, et encore moins du genre à se perdre en prières. Et il n'avait que du dédain pour les hautes sphères de la chantrie, qu'elle soit noire ou blanche. Cependant, il respectait la foi de celles et ceux qui l'avaient pour de bon, et qui vivaient selon ses préceptes plutôt que d'uniquement profiter des avantages. L'important, au final, c'était d'agir selon ce qu'on croyait juste. Comme d'aider une esclave en fuite, perdue dans la forêt.

« Quinze nains. »
Il hocha la tête, avant de la tourner vers Eko. « Tu as entendu. Trouve un de nos hommes, ils doivent toujours patrouiller dans le périmètres, et demande lui de relayer l'information. Qu'ils retrouvent les nains, et qu'il ne leur soit fait aucun mal ; qu'ils les amènent à notre domaine de campagne. »

« Je ne dois pas vous laisser seul. » grogna le garde du corps, croisant les bras sur sa poitrine.

« Je ne risque rien. Et je suis capable de me défendre, malgré ce que tu penses. Et comme tu es efficace, cela ne te prendra pas beaucoup de temps, je me trompe ? » Une ombre passa dans les yeux d'Eko, mais Aurelius reprit avant qu'il ne puisse protester : « Eko, tu m'as entendu. »

Le chauve poussa un grognement qui aurait aussi bien pu être une insulte que son assentiment. Probablement les deux, pensa Aurelius tandis qu'Eko montait Cheval, disparaissant dans la frondaison. Malgré son caractère et un passé mystérieux que Argento imaginait forcément sordide, sa dévotion pour la famille était inébranlable. Et s'il manquait terriblement de conversation, il était indéniablement efficace dans son domaine, et on pouvait compter sur lui. Sans qu'il ne pose jamais de questions, ce qui était une qualité hautement appréciable pour un homme de main.

« Si ces nains n'ont pas été recapturés entre temps, Eko fera en sorte qu'ils soient trouvés. Je les accueillerai dans l'un de mes domaines, le temps que je puisse leur arranger la sécurité d'un passage pour Orzammar. Ou n'importe où ailleurs. Et tu n'as aucune raison de t'excuser. Ce qui s'est passé n'est pas de ta faute, et tes informations vont bien nous aider. »

Au moins acceptait-elle de l'appeler par son prénom, ce qui le rendait un peu plus à l'aise. Les formalités n'étaient pas son genre, et c'était une chose à laquelle il avait de la peine à s'habituer depuis son retour. La manière dont les subordonnés aux magisters le traitaient, il avait passé vingt ans à l'éviter après en avoir profité toute sa jeunesse. La fuite... Quelque chose qu'il avait en commun avec l'elfe en face de lui, finalement, mais pour des raisons extrêmement différentes : elle avait bien plus à perdre que lui. Sa liberté. Sa vie. Alors s'il pouvait l'aider...

« Tu as du courage et de la ressource, sinon tu n'aurais jamais pu t'enfuir la première fois. Je suis désolé que tu te sois à nouveau retrouvée dans cette situation. Personne ne devrait avoir à vivre ça une fois, encore moins deux. Tu n'es pas obligée de me dire ce qui s'est passé en Férelden, mais je suis prêt à écouter ton histoire si tu devais en éprouver le besoin. Voudrais-tu...voudrais-tu y retourner ? En Férelden ? Ou ailleurs. Où que tu souhaites aller, je te fais la promesse que je ferai tout mon possible pour t'y aider. »
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Lun 1 Oct - 16:06

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Aurelius & Nesiris
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Le problème des nains disparus semblait, au moins, être en de bonnes mains. Nesiris ne doutait plus que ses nouveaux compagnons soient bien intentionnés, et qu’ils feraient ce qui était en leur pouvoir pour les aider. Naturellement menaçant, peut-être, mais compétant, oui, clairement. Quant à perdre sa protection pendant son absence… Aurelius semblait absolument confiant à ce niveau, même si Ako avait l’air plus dubitatif. Il finit tout de même par partir, mettant fin à tout débat.

Aurelius la rassura en tout cas en lui disant que ses quelques souvenirs les aideraient à les retrouver, ce qui contribua bel et bien à lui faire se sentir mieux. Elle espérait qu’il avait raison.

Les circonstances de son premier départ de Tevinter avaient été difficiles, pour ne pas dire chaotiques. Sa fuite avait été orchestrée par sa mère, mais sans qu’elle ne le sache ; elle était partie seule, ce qui n’avait jamais été prévu, et soudainement, se retrouvant fuyarde du jour au lendemain sans avoir pu se préparer à quoi que ce soit. Heureusement, quelques personnes l’avaient aidée – des personnes qui étaient alors pour elle de parfaits inconnus, comme le magister en ce moment-même. Pouvait-on donc vraiment parler de ressource, de courage de sa part ? En partie, peut-être, mais elle ne se donnait pas trop de crédit.

Elle secoua la tête. "J’ai reçu de l’aide." En repensant à tout ça, elle avait encore aujourd’hui du mal à croire qu’elle avait survécu. Elle avait eu de la chance, indéniablement. Elle savait à peine ce qu’elle faisait, à l’époque. Encore que les choses n’avaient pas tellement changé depuis. "Comme maintenant", ajouta-t-elle, un faible sourire sur les lèvres. "Je ne peux pas suffisamment vous remercier."

Quant à savoir si elle voulait retourner à Ferelden ou ailleurs, c’était encore une autre histoire.

-"Mais je ne suis pas sûre d’où aller. J’aimerais retrouver certains amis… Mais je ne sais même pas s’ils sont toujours à Ferelden."
Ou même en vie… Elle n’aimait pas y penser, mais il fallait bien considérer cette éventualité.

Quoi qu’il en soit, elle ne se sentait pas prête à repartir tout de suite, ni même à vraiment y réfléchir, en fait. Elle avait fait tout ce chemin depuis Denerim dans l’espoir de retrouver deux personnes. Ironiquement, elle s’était retrouver emportée à l’endroit où ces deux personnes avaient projeté de se rendre avant leur disparition. Mais elle n’avait pas l’impression d’être plus près d’eux qu’il y avait des mois. Et même à Highever, là où ils étaient censés se trouver la dernière fois qu’elle en avait entendu parler... Même là, elle n’avait pas vu la moindre trace d’eux.

-"Vous… Vous ne les avez aperçus nulle part, n’est-ce pas ? Un homme orlésien et une femme de Ferelden, une demi elfe… avec de beaux, longs cheveux noirs. Et un mabari." De tels voyageurs ne devaient pas courir les rues à Tevinter. Pourtant, Nesiris doutait franchement qu’Aurelius en ai entendu parler. Ils avaient disparus depuis longtemps, et il lui semblait qu’ils auraient fait un effort pour la contacter, ne serait-ce que pour la rassurer, s’ils étaient bel et bien partis seuls. Non, plus la jeune elfe y pensait et plus elle finissait par être convaincue qu’il leur était réellement arrivé quelque chose de grave.

Un instant, elle se demanda où d’autre elle pourrait aller. Son père, près de dix ans plus tôt, lui avait dit que sa famille venait d’Orlais à la base. Peut-être pourrait-elle aller là-bas, plutôt… Voir s’il y avait de véritables Gallo là-bas, puisqu’elle utilisait le nom sans savoir depuis des ans.

Elle ne voulait pas laisser tomber ses proches… mais sa recherche l’avait déjà menée dans une situation vraiment délicate une fois. Pouvait-elle continuer comme ça ?

Il y avait aussi une autre question à l'arrière de sa tête, plus vieille que ses interrogations sur sa situation et l'endroit où elle devait aller. A présent qu’elle était de retour à Tevinter, elle lui revenait à l’esprit plus fortement. "Est-ce que je peux vous demander autre chose ?", commença-t-elle. "C’est à propos de – d’un de vos collègues, en fait, je crois. Un magister, magister Vospiscus. Je voulais juste savoir, hum… Ce qu'il fait, dernièrement ?" Elle n'avait jamais été mise au courant de sa démission en la faveur de sa fille, ou de leur mort à tous les deux ; elle n'avait jamais vraiment cherché à se renseigner, en fait. C'était, maintenant, le moment ou jamais.


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Nesiris Gallo

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Jeu 4 Oct - 21:09

Si Aurelius s'était habitué à la présence d'Eko depuis son retour en Tévinter, il n'était pas mécontent d'avoir eu l'occasion de l'envoyer ailleurs. Sa présence quasi constante pouvait s'avérer un brin pesante pour quelqu'un qui avait pris l'habitude de voyager seul, et il avait sans cesse la désagréable impression que son garde du corps le tenait pour quelqu'un de bien trop insensible au danger. Ce qui, étant donné ses aventures passées, n'était pas totalement injustifié, mais tout de même ! Et Aurelius se demandait si la mort de son père influençait le zèle du soldat : il n'avait pas pu protéger son ancien maître, alors il allait redoubler d'efforts pour le second, quelque chose comme ça. Cela, le nouveau magister pouvait le comprendre, et il essayait de ne pas lui rendre sa tâche difficile. Ou, du moins, pas trop. Enfin, au moins avec lui aux commandes de l'opération, les nains en vadrouille avaient de bonnes chances d'être retrouvés avant qu'ils ne tombent sur quelqu'un de moins accommodant.

Ce qui allait amener un nouveau problème : les faire sortir du pays. Une quinzaine d'esclaves, cela ne se transportait pas aisément, et cela se dissimulait encore moins bien, quelle que soit leur taille. Il fallait s'assurer des bonnes routes, puis du meilleur passage à la frontière, du genre dissimulé aux autorités impériales. Mais c'était également pour réaliser ce genre de défi qu'Aurelius était revenu, quitte à devoir être magister il allait user de son pouvoir pou quelque chose de bien. Pour le reste, il s'était fait assez de contacts en vingt ans pour assurer la suite du voyage une fois hors de Tévinter, y compris jusqu'en Orzammar. Il connaissait du monde chez les nains, il songeait notamment à écrire à Tyrra ; la jeune naine des Taudis était débrouillarde, et elle serait sûrement de bon conseil. Notamment concernant les possibilités pour ses compatriotes : il n'était même pas certain qu'on les autorise à retourner sous terre après avoir connu la surface, même en tant qu'esclaves... Enfin, c'était une question pour plus tard, pour l'heure il avait une elfe à aider.

« C'est pratiquement impossible de s'en sortir sans aide, cela ne diminue en rien tes exploits. Quitter l'empire est une chose, mais survivre à tout ce que l'on a pu y traverser, reconstruire sa vie, c'en est une autre. Et...je suis désolé que tu aies dû revivre ça. Personne ne le devrait. »

Si cela ne tenait qu'à lui, l'esclavage serait déjà de l'histoire ancienne. Seulement, même parmi ses camarades les plus modérés, il y en avait encore beaucoup pour qui la pratique était tellement ancienne qu'elle en était devenue...commune. Et ce qui était commun ne pouvait pas vraiment être mauvais, n'est-ce pas ? Réformer toute une nation prendrait un temps fou, et il n'était même pas sûr qu'il vive assez longtemps pour en voir le résultat, si seulement c'était possible... En attendant, il pouvait au moins aider celles et ceux qu'il pouvait.

« Accepterais-tu de me parler des gens qui t'ont aidé, à l'époque ? Je...disons que j'essaie de mettre sur une pied une opération discrète qui permettrait à des gens comme toi de renoncer à l'hospitalité forcée typique de cette bonne vieille Tévinter. Quiconque ayant de l'expérience dans le domaine pourrait m'y aider. » Il ne voyait pas de mal à en parler à Nesiris ; après tout, c'était pour des individus comme elle qu'il s'efforçait de faire naître un tel système. Il agita une main dans le vide lorsqu'elle en vint aux remerciements. « Tu ne me dois rien, tu es libre. Tes amis... Cette description ne me dit rien, j'en ai peur. Tu as des noms ? Si tu le souhaites, je pourrais essayer de me renseigner, je connais pas mal de monde un peu partout au-delà de la frontière, peut-être qu'on pourrait arriver à les retrouver. »

Parfois, Aurelius avait l'impression d'entretenir une correspondance avec la moitié de Thédas. Il avait toujours eu le chic pour se lier avec des personnes intéressantes, et ils faisaient de leur mieux pour rester en contact. Cela lui donnait accès à tout un réseau de nouvelles intéressantes. Bon, les lettres mettaient toujours du temps à aller et venir, et entre temps les concernés auraient le temps de bouger, mais qui sait, cela pourrait déjà permettre de se faire une idée de leurs dernières apparitions...s'ils avaient été vus, bien sûr. Ma fois, cela valait toujours le coup d'essayer, non ? Quant à l'autre demande de Nesiris... Son humeur s'assombrit légèrement, et il ne put empêche la tristesse de voiler brièvement ses yeux. Bon sang, de longs mois avaient passé depuis qu'il avait appris la terrible nouvelle, mais cela ne la rendait pas plus facile à accepter.

« Caesula Vospiscus. Je ne l'ai jamais rencontrée, mais je connais son nom. » Il connaissait leurs noms à tous. Toutes celles et tous ceux qui avaient fait le fruit des manigances de la psychopathe qui servait de dirigeante à toute un empire. « Son père et elle sont morts, il y a plusieurs mois de ça. L'archonte avait organisé une soirée...qui s'est révélé être un piège pour un grand nombre des opposants. Ainsi que celles et ceux qui se sont retrouvés pris entre deux feus. Mon...mon père avec eux. J'ai hérité de son titre, et hop, me voici de retour au pays... » Il secoua la tête, comme pour en chasser les nuages. Il ne savait pas trop pourquoi il était allé jusqu'à parler de son père ; il y avait quelque chose chez l'elfe qui le mettait en confiance, sans doute. « Des anciens maîtres ? »

Puis, soudain, il se remit debout, épousseta le bas de son manteau et tendit une main à Nesiris , comme pour l'aider à se lever: « On pourrait rester à parler dans la forêt, ou tu pourrais rentrer avec moi. Je ne pourrai pas te faire quitter Tévinter en une nuit, et quelque chose me dit que tu as besoin d'un endroit sûr et confortable pour reprendre des forces. Tu es la bienvenue chez moi pour tout le temps que tu voudras. Le temps que tu décides où tu souhaites aller, et que je puisse organiser le voyage, en tout cas. Le domaine à la campagne, je pense. Ce sera plus sûr qu'en ville... En tous les cas, je te fais la promesse de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider et te protéger, Nesiris. Si tu acceptes, bien sûr.»
Aurelius Argento

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Sam 6 Oct - 18:26

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Aurelius & Nesiris
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Nesiris ne se posait pas vraiment de question sur la façon dont Aurelius allait s'y prendre pour réaliser l'exploit de faire sortir discrètement seize esclaves en fuite du territoire ; à ses yeux, s'il s'en occupait, tout devait être possible. Peut-être avait-elle toujours une vision quelque peu erronée du pouvoir des Magisters. En tout cas, c'était hors de ses mains.

Il lui dit que même si elle avait reçu de l'aide, ses efforts ne vallaient pas moins ; qu'il avait dû être très difficile, une fois hors du pays, de reconstruire sa vie à partir de rien dans un endroit étranger qu'elle ne connaissait pas. Il n'avait pas tort - pour elle, les défis ne s'étaient pas achevés quand elle avait franchi la frontière, loin de là.

Elle hocha lentement la tête, réfléchissant à ce projet donc il lui parlait. Une opération secrète dédiée à faire sortir des gens comme elle de Tevinter ? L'idée semblait plutôt folle. Si elle pouvait servir à quelque chose. "Oui - oui, je peux faire ça. Il voudraient aider, je suis sûre." Son optimisme devait déjà revenir, car en vérité, ce n'était pas si évident. Ca faisait plus de six ans qu'elle avait quitté Tevinter, et ses anciens sauveurs avaient peut-être changé, ou n'étaient plus de ce monde ; et quand bien même, donner un coup de main à une seule elfe en fuite n'était pas la même chose que devenir membre d'un réseau organisé illégal. Pas mal de ces gens l'avaient surtout aidée par amitié pour ses parents ; pas sûr qu'ils en feraient de même pour des inconnus. Mais ça, elle n'y songeait pas.

Peut-être pourrait-elle aider elle-même. Pas maintenant, bien sûr - pour l'instant, c'était elle qui avait besoin d'aide - mais plus tard, quand elle serait installée elle même quelque part ailleurs, à Ferelden ou en Orlais. Aurelius l'avait bien compris : il était difficile de se lancer dans une vie à partir de rien, en sortant tout juste de l'esclavage, comme elle l'avait fait. Elle avait beaucoup peiné, beaucoup erré et fait d'erreurs. Peut-être pourrait-elle accueillir ceux qui en avaient besoin.

Elle repensait déjà à son futur, remarqua-t-elle, malgré la fatigue. Elle se remettait déjà à y croire. Aurelius disait qu'elle ne lui devait rien, mais elle se disait quand même que si. Elle lui devait énormément.

Elle ne fut pas réellement déçue quand le magister avoua ne rien savoir de ses deux amis : elle s'y était attendue. Elle tenta quand même de sembler confiance quand elle lui donna leur nom, cependant. Bien sûr : elle aurait du le faire tout de suite. "Oui - désolée - bien sûr. Armand de Lydes et Fae Sveinn. Et Pandora. Pandora, c'est le chien." Le mabari l'avait toujours impressionnée mais elle aurait été ravie de le voir en ce moment, avec ses grosses pattes et sa langue râpeuse et sa gueule pleine de dents. "J'aimerais juste savoir ce qui leur est arrivé." Et elle savait que les nouvelles seraient peut-être mauvaise. Dans tous les cas, il valait mieux être au courant de la vérité.

La nouvelle suivante la choqua bien plus - parce que, là, elle ne s'y attendait pas.

Son ancien maître était mort. Caesula aussi. Il y avait toujours en elle quelque chose qui avait considéré la famille Vospiscus comme immuable. Elle l'avait servie pendant plus de vingt ans, après tout. Sa mère l'avait servie toute sa vie. Apprendre la nouvelle de leur mort aurait du la soulager, voir même lui faire plaisir, mais dans les faits elle se sentait juste déboussolée.

Elle avait de toute façon du mal à comprendre ce qu'Aurelius lui avait racontaient - ces histoires d'archontes et de jeux de pouvoirs meurtriers la dépassaient. Ce qu'elle avait compris, cependant, c'est qu'une autre des victimes avait été son père à lui... C'était donc ainsi qu'on devenait magister par accident. "Je suis désolée pour votre perte..." Ses pensées étaient pourtant ailleurs, oscillant toujours du côté des Vospiscus et de ce que leur mort signifiait pour elle. "Oui. J'ai du mal à... Je veux dire, merci pour l'information." Elle se demanda si leur maison état vide, si elle avait déjà trouvé un nouveau propriétaire, si quelqu'un en avait hérité. Elle se demanda ce qu'étaient devenus les esclaves qui y travaillaient.

Elle le suivit des yeux quand il se leva. Il songeait à partir, la mener jusqu'à chez lui où il promettait de la protéger jusqu'à ce qu'elle puisse faire le voyage vers... ailleurs. En effet... Ils ne pouvaient pas rester indéfiniment dans cette forêt, perdus au milieu de nulle part ; et reprendre des forces chez lui (dans un domaine de campagne, avait-il dit ! Ca l'avait toujours fait rêver !) lui semblait plus que nécessaire. "Oui. Très bien... Je ne veux pas rester ici." Nesiris prit la main qu'il lui tendait, se relevant avec son aide jusqu'à se tenir sur ses pieds. Elle se sentait déjà mieux, plus solide qu'avant - manger et boire y avait contribué, mais retrouver une certaine confiance en son avenir direct y était aussi pour quelque chose.

Elle avait traîné dans cette forêt assez longtemps.



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Spoiler:
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