As far as I could go | ft. Aurelius
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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As far as I could go
RP LIBRE
And you told me I should make my own choice But when I tried to speak I had no voice... I was strong, I believed, Now it takes nothing to disintegrate me ▬ Oh land
Quelque part à Tevinter, entre la frontière avec les Marches Libres et la ville de Minrathie, une elfe du nom de Nesiris marchait péniblement seule dans la nature.
Le mois dernier avait été de catastrophe en catastrophe. La recherche de ses amis sans aucun résultat… La rencontre d’un homme prétendant l’aider mais qui s’était révélé être un esclavagiste... Sa trop grande confiance qui avait mené à sa capture… Le trajet vers Tevinter, d’abord en bateau, puis dans un convoi à cheval rempli de nains destinés à une nouvelle vie de servitude… Sa propre tombée dans le mutisme, parce que que pouvait-elle faire d’autre que de se taire ? Elle n’avait même pas prié. D’une certaine façon, ça ne lui semblait plus approprié. Laquelle de ses prières avait été écoutée, dernièrement ? Peut-être le Créateur avait-il décidé de lui tourner le dos.
Et puis, il y avait eu l’attaque. Ils venaient de traverser la frontière tévintide – un triste retour à la case départ qui lui faisait mal au ventre. Quelqu’un avait confronté l’esclavagiste qui menait le convoi – un ennemi, à en croire le ton de leur conversation. A un moment, ce dernier avait fait un signe… et en réponse, une dizaine d’hommes leur étaient tombés dessus – une embuscade. Après, ça avait été un chaos total.
Nesiris en avait profité pour fuir, comme un bon nombre de nains qui l’accompagnaient. Elle avait couru sans regarder où elle allait – de toute façon aucune direction n’était la bonne. Elle s’était tordue la cheville, elle s’était griffée contre des branches, à un moment, elle était même tombée dans une rivière glacée et avait fini par se trainer, complétement trempée, sous un arbre, soudainement résignée à rester là et à attendre son sort.
Mais personne n’était venu la chercher. Elle avait dû fermer les yeux à un moment : quand elle les avait ouverts, le soleil avait changé de place dans le ciel, et elle avait faim. Elle était totalement seule…
Seule, sans amis, sans possessions, dans un pays où n’importe qui qui l’aurait vue l’aurait considérée comme une esclave en fuite.
Le plus ironique était qu’elle n’avait pas craint cela. Avant sa rencontre avec Caïus Vittoria, elle avait eu peur des bandits, des loups, des engeances et de la mystérieuse personne qui avait attaqué Armand… mais pas des esclavagistes. Non, ces monstres-là faisaient partie de son passé, de Tevinter, d’une autre vie qui était derrière elle – jamais elle n’aurait imaginé se retrouver à nouveau dans une situation pareille.
Elle avait toujours été trop naïve.
Ses pas finirent par la mener jusqu’à une route pavée. Elle s’arrêta, chancelante. La suivre ? S’éloigner ? La suivre était clairement imprudent. C’était le meilleur moyen de se faire voir par quelqu’un de dangereux ou de mal intentionné… Suivre les routes était la pire idée pour quelqu’un dans sa situation.
Mais avait-elle clairement le choix ? Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle était exactement, de la direction vers la frontière la plus proche, de la distance à parcourir jusque là. Et elle se sentait désespérée – plus désespérée que jamais. Jusqu’à présent, elle avait toujours cru en des jours meilleurs, mais là, elle avait l’impression d’avoir touché le fond. Quelles chances avait-elle de réussir à fuir le territoire tevintide à nouveau ? Elle se ferait capturer avant d’en avoir eu la chance.
Elle se laissa tomber dos à un tronc d’arbre. Elle se sentait mal… à en mourir. Non seulement mentalement, mais aussi physiquement. Elle frissonnait, elle tremblait, elle était prise de vertiges, elle devait être malade. Elle faisait peine à voir.
Peu lui importait si quelqu’un passait par là. Elle était arrivée au bout de ses forces.
Le mois dernier avait été de catastrophe en catastrophe. La recherche de ses amis sans aucun résultat… La rencontre d’un homme prétendant l’aider mais qui s’était révélé être un esclavagiste... Sa trop grande confiance qui avait mené à sa capture… Le trajet vers Tevinter, d’abord en bateau, puis dans un convoi à cheval rempli de nains destinés à une nouvelle vie de servitude… Sa propre tombée dans le mutisme, parce que que pouvait-elle faire d’autre que de se taire ? Elle n’avait même pas prié. D’une certaine façon, ça ne lui semblait plus approprié. Laquelle de ses prières avait été écoutée, dernièrement ? Peut-être le Créateur avait-il décidé de lui tourner le dos.
Et puis, il y avait eu l’attaque. Ils venaient de traverser la frontière tévintide – un triste retour à la case départ qui lui faisait mal au ventre. Quelqu’un avait confronté l’esclavagiste qui menait le convoi – un ennemi, à en croire le ton de leur conversation. A un moment, ce dernier avait fait un signe… et en réponse, une dizaine d’hommes leur étaient tombés dessus – une embuscade. Après, ça avait été un chaos total.
Nesiris en avait profité pour fuir, comme un bon nombre de nains qui l’accompagnaient. Elle avait couru sans regarder où elle allait – de toute façon aucune direction n’était la bonne. Elle s’était tordue la cheville, elle s’était griffée contre des branches, à un moment, elle était même tombée dans une rivière glacée et avait fini par se trainer, complétement trempée, sous un arbre, soudainement résignée à rester là et à attendre son sort.
Mais personne n’était venu la chercher. Elle avait dû fermer les yeux à un moment : quand elle les avait ouverts, le soleil avait changé de place dans le ciel, et elle avait faim. Elle était totalement seule…
Seule, sans amis, sans possessions, dans un pays où n’importe qui qui l’aurait vue l’aurait considérée comme une esclave en fuite.
Le plus ironique était qu’elle n’avait pas craint cela. Avant sa rencontre avec Caïus Vittoria, elle avait eu peur des bandits, des loups, des engeances et de la mystérieuse personne qui avait attaqué Armand… mais pas des esclavagistes. Non, ces monstres-là faisaient partie de son passé, de Tevinter, d’une autre vie qui était derrière elle – jamais elle n’aurait imaginé se retrouver à nouveau dans une situation pareille.
Elle avait toujours été trop naïve.
Ses pas finirent par la mener jusqu’à une route pavée. Elle s’arrêta, chancelante. La suivre ? S’éloigner ? La suivre était clairement imprudent. C’était le meilleur moyen de se faire voir par quelqu’un de dangereux ou de mal intentionné… Suivre les routes était la pire idée pour quelqu’un dans sa situation.
Mais avait-elle clairement le choix ? Elle n’avait aucune idée de l’endroit où elle était exactement, de la direction vers la frontière la plus proche, de la distance à parcourir jusque là. Et elle se sentait désespérée – plus désespérée que jamais. Jusqu’à présent, elle avait toujours cru en des jours meilleurs, mais là, elle avait l’impression d’avoir touché le fond. Quelles chances avait-elle de réussir à fuir le territoire tevintide à nouveau ? Elle se ferait capturer avant d’en avoir eu la chance.
Elle se laissa tomber dos à un tronc d’arbre. Elle se sentait mal… à en mourir. Non seulement mentalement, mais aussi physiquement. Elle frissonnait, elle tremblait, elle était prise de vertiges, elle devait être malade. Elle faisait peine à voir.
Peu lui importait si quelqu’un passait par là. Elle était arrivée au bout de ses forces.
▬ Gasmask
- Spoiler:
- J'ai un peu brodé pour la disparition de Caius parce qu'il faut que je fasse progresser mon personnage, littéralement TOUS ses liens s'en vont c'est la déprime.
Si vous répondez vous me rendrez très heureuse mais il est possible que Nesiris vous pleure dessus.
- ▲ MESSAGES : 1749
▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
▲ LOCALISATION : TEVINTER, CHEZ AURELIUS ARGENTO
Nesiris Gallo
have courage & be kind
« La mésentente farouche qui règne depuis toujours entre les hommes et les elfes ne manque jamais de m'attrister. Une méfiance née de l'incompréhension, mais n'est-ce pas de là que naissent la plupart des conflits ? Et dans le cas présent, pourquoi ? Parce que nos oreilles sont différentes ? Parce que nos yeux ne sont pas tout à fait pareil ? Parce que nous ne vénérons pas les même dieux ? L'humanité n'a jamais pu s'empêcher d'agir comme le plus malotru des invités indésirables, du genre de celui qui s'incruste dès que vous entrouvrez la port et prennent aussitôt possession des lieux sans même s'essuyer sur le paillasson. Le tout avant de vous flanquer à la porte. Et rien de tel que des oreilles pointues pour fédérer une bande d'hommes et de femmes habituellement incapables de s'entendre même entre eux. Une plus grande différence à écraser devient alors une intarissable source de diplomatie... Nous leur avons fait temps perdre au cours des siècles, et pour y gagner quoi, si ce n'est nous perdre nous-mêmes chaque ère un peu plus ? » Extrait d'un essai sur la condition elfique, par Aurelius Argento
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Les signes n'y trompaient pas : le combat avait été rude. Et si c'était par chance qu'Aurelius Argento était passé au détour de l'attaque, c'était maintenant par curiosité qu'il avait décidé d'en savoir plus. Et par autre chose que peu de ses collègues magisters auraient considéré ainsi : par décence. Quelqu'un pouvait avoir besoin d'aide, après tout. Il avait laissé une partie de sa compagnie de gardes pour surveiller les alentours, l'autre pour explorer plus loin. En compagnie d'Eko, il avait suivi une piste au hasard, son homme de main n'envisageant pas un seul instant de le laisser seul. Il y gagnait en protection -on se sentait toujours plus en sécurité du moment qu'on était pas du mauvais côté du manche de ses poignards- mais il y perdait en conversation : l'homme chauve et noueux n'était pas vraiment causant. Aussi son maître parait-il dans le vide, ce qui finissait invariablement en chanson. Si cela gênait Eko, il n'en montrait rien : imperturbable aurait dû être son premier prénom.
La sortie aurait dû être sans histoires : il avait s'agit de rencontrer un partenaire commercial des Marches Libres à la frontière, un envoie d'Osterbourg. La compagnie marchande des Argento avait des affaires à traiter, aussi Aurelius avait-il sauté sur l'occasion de s'en charger personnellement. Ses nouvelles fonctions au magisterium le privaient peut-être d'une vie d'aventures à parcourir les routes de Thédas, mais il n'allait pas non plus renoncer à se dégourdir les jambes dès qu'il en avait l'occasion. Et puis cela faisait aussi du bien à Aglaé : la dracolisk avait besoin d'exercices, et elle devenait nerveuse lorsqu'elle restait trop longtemps à l'écurie. Sans parler des chevaux du domaine, qui peinaient à s'habituer à sa présence. Hormis celui de Mako bien sûr : une jument aussi sèche et robuste que lui, au poil noir et à l’œil sombre. Tel maître, telle monture... L'affaire avait été vite réglée, et il aurait accueilli l'imprévu du retour avec un réel plaisir s'il n'aurait pas signifié le danger pour celles et ceux qui s'étaient enfuis. Des esclaves, à n'en pas douter. Il irait au cœur de cette affaire plus tard, histoire de savoir ce qui s'était réellement passé. De préférence lorsqu'il tomberait sur un témoin en vie.
« ... et les filles d'Antiva sont en joie,
quand les femmes de Rivains sont en pleurs,
car sur le chemin de François,
il y a toujours bonheur et malheuuuur... »
Il chantait doucement quand Eko lui fit signe d'avancer en silence : l'homme avait sauté à terre, et passait en revue le terrain. Le chauve était un fin limier et un traqueur hors pair ; s'il avait repéré une piste, c'était qu'il y avait quelqu'un à l'autre bout. Et même si Aurelius n'était pas aussi doué que son soldat, il pouvait voir que la personne en fuite n'avait pas vraiment pris soin d'effacer ses traces. Eko reprit la route à pied, tenant son cheval -qu'il appelait uniquement Cheval- par sa longe pour mieux observer les signes. Aurelius suivait sur Aglaé, au pas. Il opta pour le silence, troublé ici et là par un sifflement de la dracolisk ou un grognement d'Eko quand il indiquait une nouvelle direction. Si son compagnon était vêtu de cuir et de mailles sombres, Aurelius était difficile à ne pas remarquer au milieu de la végétation, drapé dans une cape d'un rouge vif, elle-même passée sur un manteau d'un rouge plus sombre décorés ici et là de doré et de noir. Son bâton était accroché la salle, et Aglaé n'était pas en reste : les écailles du reptile étaient bleues et zébrées de bandes rouges, ses piquants d'un jaune doré. Eko leva la main, les stoppant encore une fois : la piste avait au minimum quelques heures, peut-être une journée, mais il ne l'avait pas perdue. Jusqu'à retrouver la route pavée, bordée d'arbres. Et, assise à même le sol, dos à l'un d'eux, une elfe en piteux état.
« C'est elle. » fit Eko d'un ton qui ne laissait aucune place au doute. Aurelius sauta à terre, et s'approcha lentement de la femme, les paumes tendues devant lui dans le signe universel de ceux qui prétendaient ne vouloir aucun mal. Eko resta en retrait, l'air faussement nonchalant du garde du corps en réalité prêt à intervenir au moindre mouvement brusque.
« Bonjour... » commença Aurelius, un sourire qu'il espérait rassurant sur les lèvres. L'elfe n'avait vraiment pas l'air en forme : griffures et hématomes, les vêtements abîmés, elle avait l'air hagard et à bout de force de qui avait traversé une épreuve de trop. Arrivé à une longueur de bras, il s'accroupit pour lui faire face. « Je ne vais pas te faire de mal. Tu es blessée ? Tu as faim ? Soif ? » Il regarda par-dessus son épaule, et fit un signe à Eko, qui décrocha une gourde sa selle pour la lancer à son maître, qui la réceptionna habilement. Il l'ouvrit, en but une gorgée, puis la tendit à l'inconnue : « Tiens. C'est de l'eau. Et j'ai de quoi manger, si tu le souhaites: des fruits, du pain, ce genre de choses. Je m'appelle Aurelius. Quel est ton nom ? »
- Comment j'imagine Eko:
- ▲ MESSAGES : 506
▲ OCCUPATION : Magister
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : magie du feu / magie de création / magie spirituelle / bâton de mage
▲ LOCALISATION : Minrathie
Aurelius Argento
Rebellions are built on hope
As far as I could go
Aurelius & Nesiris
And you told me I should make my own choice But when I tried to speak I had no voice... I was strong, I believed, Now it takes nothing to disintegrate me ▬ Oh land
Nesiris ignorait depuis combien de temps elle s'était arrêtée - à la base, elle n'avait pensé ne faire qu'une courte pause, mais elle n'avait plus aucune détermination à repartir. Ses pensés s'étaient rapidement mises à errer, vers Fae et Armand et leur sort inconnu, vers la Chantrie où elle avait vécu pendant près d'un an et vers les erreurs qu'elle avait du faire pour se retrouver là où elle était à présent. N'avait-elle pas de bonnes raisons de s'appitoyer sur elle-même ? Même le chant des oiseaux, qu'elle appréciait réellement en temps normal, ne parvenait pas à la sortir de son état. Et quand elle entendit le bruit de personnes en approche, elle ne tenta pas se remettre en marche. A quoi bon ? Elle se ferait rattraper directement.
Elle fit quand même l'effort de se redresser un peu et de tourner la tête vers inconnus. Elle se figea en les voyant, et replia ses jambes contre elle. Ce n'était pas tant l'apparence des deux hommes qui l'effrayait (ils ne semblaient pas particulièrement terrifiants, même si, avec leurs vêtements de styles drastiquement différents, on aurait pu se demander ce qu'ils faisaient ensemble)... c'était plutôt la monture qui accompagnait l'un d'entre eux, une créature reptilienne que Nesiris reconnut comme étant un Dracolisk. Caesula Vospiscus, la fille de la famille que l'elfe avait servie à l'époque, en possédait un. Nesiris en avait toujours eu un peu peur... mais ces bêtes ne mangeaient pas les gens, sont père l'en avait assurée.
Ca faisait des années qu'elle n'en avait plus vue.
Même comme ça, elle ne tenta pas de fuir. Ses yeux devaient trahir une certaine frayeur, mais il en aurait été de même même sans le Drakolisk : elle était tout simplement en position de faiblesse. Elle garda le silence, s'adossant finalement encore à son arbre, et laissa le premier homme approcher. Il devait être riche... Ils portait de beaux vêtements, très colorés, plus qu'il en était d'usage à Tevinter... A moins que les modes aient changé depuis son départ.
L'inconnu avait levé les mains en signe de paix, comme pour la rassurer. L'elfe ne savait pas s'il fallait y croire... Sauf qu'elle n'avait pas vraiment le choix quoi qu'il en soit, donc elle ne bougea pas en le voyant s'accroupire face à elle, lui expliquant d'une voix calme qu'il ne lui voulait pas de mal, qu'il s'appelait Aurelius et qu'il pouvait lui donner de l'eau ou à manger.
Elle ouvrit la bouche pour répondre. "Nesiris", croassa-t-elle d'une voix rauque - sa gorge, réalisa-t-elle, était sèche. Avec une hésitation, elle prit gourde qu'il lui tendait, et avant même d'y avoir songé, la vida presque complètement... Elle ne l'avait pas réalisé, mais elle devait avoir vraiment soif. L'eau - c'était bien, comme promis, de l'eau - lui fit du bien.
-"Merci", reprit-t-elle simplement, la voix toujours un peu cassée. A croire que la politesse restait ancrée en elle quelles que soient les circonstances... La politesse, quelque part, était pour elle quelque chose de stable et de compréhensible sur laquelle il était bon de se replier quand tout le reste s'effondrait. Pour le peu que ça valait. "Merci.." Elle se répétait. Elle ne savait pas vraiment quoi dire d'autre... et puis elle avait peur - les propos rassurants pouvaient cacher de mauvaises intentions, elle l'avait appris à ses dépens et c'était encore plus le cas à Tevinter. Elle fut parcourue d'un frisson. Elle jeta à nouveau un regard dans la direction du Drakolisk, et de l'autre homme.
-"Je... Je suis perdue." C'était manifeste. "Qui êtes vous ?"
Elle fit quand même l'effort de se redresser un peu et de tourner la tête vers inconnus. Elle se figea en les voyant, et replia ses jambes contre elle. Ce n'était pas tant l'apparence des deux hommes qui l'effrayait (ils ne semblaient pas particulièrement terrifiants, même si, avec leurs vêtements de styles drastiquement différents, on aurait pu se demander ce qu'ils faisaient ensemble)... c'était plutôt la monture qui accompagnait l'un d'entre eux, une créature reptilienne que Nesiris reconnut comme étant un Dracolisk. Caesula Vospiscus, la fille de la famille que l'elfe avait servie à l'époque, en possédait un. Nesiris en avait toujours eu un peu peur... mais ces bêtes ne mangeaient pas les gens, sont père l'en avait assurée.
Ca faisait des années qu'elle n'en avait plus vue.
Même comme ça, elle ne tenta pas de fuir. Ses yeux devaient trahir une certaine frayeur, mais il en aurait été de même même sans le Drakolisk : elle était tout simplement en position de faiblesse. Elle garda le silence, s'adossant finalement encore à son arbre, et laissa le premier homme approcher. Il devait être riche... Ils portait de beaux vêtements, très colorés, plus qu'il en était d'usage à Tevinter... A moins que les modes aient changé depuis son départ.
L'inconnu avait levé les mains en signe de paix, comme pour la rassurer. L'elfe ne savait pas s'il fallait y croire... Sauf qu'elle n'avait pas vraiment le choix quoi qu'il en soit, donc elle ne bougea pas en le voyant s'accroupire face à elle, lui expliquant d'une voix calme qu'il ne lui voulait pas de mal, qu'il s'appelait Aurelius et qu'il pouvait lui donner de l'eau ou à manger.
Elle ouvrit la bouche pour répondre. "Nesiris", croassa-t-elle d'une voix rauque - sa gorge, réalisa-t-elle, était sèche. Avec une hésitation, elle prit gourde qu'il lui tendait, et avant même d'y avoir songé, la vida presque complètement... Elle ne l'avait pas réalisé, mais elle devait avoir vraiment soif. L'eau - c'était bien, comme promis, de l'eau - lui fit du bien.
-"Merci", reprit-t-elle simplement, la voix toujours un peu cassée. A croire que la politesse restait ancrée en elle quelles que soient les circonstances... La politesse, quelque part, était pour elle quelque chose de stable et de compréhensible sur laquelle il était bon de se replier quand tout le reste s'effondrait. Pour le peu que ça valait. "Merci.." Elle se répétait. Elle ne savait pas vraiment quoi dire d'autre... et puis elle avait peur - les propos rassurants pouvaient cacher de mauvaises intentions, elle l'avait appris à ses dépens et c'était encore plus le cas à Tevinter. Elle fut parcourue d'un frisson. Elle jeta à nouveau un regard dans la direction du Drakolisk, et de l'autre homme.
-"Je... Je suis perdue." C'était manifeste. "Qui êtes vous ?"
▬ Gasmask
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▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
▲ LOCALISATION : TEVINTER, CHEZ AURELIUS ARGENTO
Nesiris Gallo
have courage & be kind
L'elfe n'était pas rassurée, ce qui n'avait rien d'étonnant. Il ne faisait pas bon de se promener seule en Tevinter quand on avait les oreilles pointues. Ou que la tête vous arrivait à la poitrine. Ou que vous n'étiez pas capable de la moindre étincelle de magie. A bien y réfléchir, il ne faisait pas bon de se promener seul en Tevinter tout court ; même un magister ne savait jamais sous quel caillou pouvait se cacher un rival. Mais c'était bien plus effrayant pour une probable esclave en fuite, il le réalisait. Elle avait vécu une sacrée cavalcade, à en juger de l'état de ses habits et des multiples blessures qui s'affichaient là où la peau était visible. Elle s'était redressée un peu, sans pour autant se lever ; soit elle n'en avait plus la force physique, soit son découragement avait pris le dessus. La jeune femme vida la gourde presque d'une traite, et se montra si reconnaissante qu'elle remercia Aurelius au moins deux fois.
« Si on oublie sa politesse, c'est qu'on est vraiment perdu. J'avais une vieille tante qui disait tout le temps ça. » Il lui sourit à nouveau, et se fendit d'une révérence. « Enchanté, Nesiris. »
Nesiris jetait régulièrement un œil derrière lui, ce qui n'avait rien d'étonnant : lui aussi se serait méfié d'Eko, dont l'allure patibulaire réussissait à donner à la forêt l'allure d'une ruelle sombre et sordide, à côté de la taverne miteuse où l'on clouait sur la table les oreilles des mauvais payeurs. Et puis il y avait la dracolisk : ces créatures n'étaient pas communes, et celle-ci faisait souvent son petit effet.
« Le type à l'air aimable comme le derrière d'un démon, c'est Eko. Je pourrais te dire qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, mais c'est faux. Seulement, il n'agit que sur mon ordre et j'ai pour principe de ne m'attaquer ni aux mouches ni au reste. Son cheval, c'est...ben, Cheval. Et la dracolisk, c'est Aglaé. Elle a l'air grognonne, mais c'est un peu le cas de toute son espèce. Elle est adorable, surtout si on a du céleri. Cela me fait penser... Je reviens ! »
Il avança la main, pointant un doigt en l'air, et retourna auprès d'Aglaé. Il fouilla dans une sacoche, dont il tira un petit paquet de papier. Il revint carrément s'asseoir par terre devant Nesiris, les jambes en tailleur, l'air aussi décontracté que s'il venait de s'installer dans le dernier salon orlésien à la mode. Puis il présenta le paquet à l'elfe : « C'est un morceau de gâteau en miel. Il est un peu écrasé, mais il est bon. Il y a des noix dedans, aussi. C'est ma sœur qui l'a fait. »
Aurelius observait tranquillement les réactions de la fuyarde, prenant soin de ne pas la brusquer. Elle restait méfiante, il le voyait bien, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il envisagea plusieurs manières de lui répondre, dont des mensonges voulus rassurants. Mais il finit par opter pour la vérité : elle aurait bien fini par surgir, et il avait toujours pensé que l'honnêteté permettait de construire un meilleur rapport. Encore fallait-il qu'elle le croie, bien sûr...
« Aurelius Argento. Et il se trouve que je suis un magister de Tevinter. » Il grimaça sur le terme, puis reprit aussitôt : « Si ça te fait peur, c'est normal : ça me terrifie aussi, et pourtant j'en suis un. Je ne vais pas te faire de mal, Nesiris. Je te le promets. Mais je ne crois pas que tu t'es perdue, ou du moins ce n'est pas l'entier de la situation. Je gage que tu t'es enfuie du chariot et de la bataille sur laquelle mes hommes et moi sommes tombés tantôt, c'est bien ça ? Tu peux me répondre sans crainte : je ne suis pas là pour te remettre en cage. En fait, j'aimerais t'aider. Mais pour ça, il faudrait que tu me racontes ce qui t'es arrivé... Je sais bien que tu n'as aucune raison de me faire confiance, mais à ce stade...qu'est-ce que tu risques ? Et puis...un magister qui voudrait te recapturer ne s'amuserait pas à te donner de l'eau et du gâteau avant. »
Il attendit quelques instants, puis sembla soudain penser à quelque chose : « J'ai don pour la magie de la création. Veux-tu...veux-tu que je soigne tes blessures ? Je ne t'approcherai pas si tu n'en as pas envie. »
« Si on oublie sa politesse, c'est qu'on est vraiment perdu. J'avais une vieille tante qui disait tout le temps ça. » Il lui sourit à nouveau, et se fendit d'une révérence. « Enchanté, Nesiris. »
Nesiris jetait régulièrement un œil derrière lui, ce qui n'avait rien d'étonnant : lui aussi se serait méfié d'Eko, dont l'allure patibulaire réussissait à donner à la forêt l'allure d'une ruelle sombre et sordide, à côté de la taverne miteuse où l'on clouait sur la table les oreilles des mauvais payeurs. Et puis il y avait la dracolisk : ces créatures n'étaient pas communes, et celle-ci faisait souvent son petit effet.
« Le type à l'air aimable comme le derrière d'un démon, c'est Eko. Je pourrais te dire qu'il ne ferait pas de mal à une mouche, mais c'est faux. Seulement, il n'agit que sur mon ordre et j'ai pour principe de ne m'attaquer ni aux mouches ni au reste. Son cheval, c'est...ben, Cheval. Et la dracolisk, c'est Aglaé. Elle a l'air grognonne, mais c'est un peu le cas de toute son espèce. Elle est adorable, surtout si on a du céleri. Cela me fait penser... Je reviens ! »
Il avança la main, pointant un doigt en l'air, et retourna auprès d'Aglaé. Il fouilla dans une sacoche, dont il tira un petit paquet de papier. Il revint carrément s'asseoir par terre devant Nesiris, les jambes en tailleur, l'air aussi décontracté que s'il venait de s'installer dans le dernier salon orlésien à la mode. Puis il présenta le paquet à l'elfe : « C'est un morceau de gâteau en miel. Il est un peu écrasé, mais il est bon. Il y a des noix dedans, aussi. C'est ma sœur qui l'a fait. »
Aurelius observait tranquillement les réactions de la fuyarde, prenant soin de ne pas la brusquer. Elle restait méfiante, il le voyait bien, mais il ne pouvait pas lui en vouloir. Il envisagea plusieurs manières de lui répondre, dont des mensonges voulus rassurants. Mais il finit par opter pour la vérité : elle aurait bien fini par surgir, et il avait toujours pensé que l'honnêteté permettait de construire un meilleur rapport. Encore fallait-il qu'elle le croie, bien sûr...
« Aurelius Argento. Et il se trouve que je suis un magister de Tevinter. » Il grimaça sur le terme, puis reprit aussitôt : « Si ça te fait peur, c'est normal : ça me terrifie aussi, et pourtant j'en suis un. Je ne vais pas te faire de mal, Nesiris. Je te le promets. Mais je ne crois pas que tu t'es perdue, ou du moins ce n'est pas l'entier de la situation. Je gage que tu t'es enfuie du chariot et de la bataille sur laquelle mes hommes et moi sommes tombés tantôt, c'est bien ça ? Tu peux me répondre sans crainte : je ne suis pas là pour te remettre en cage. En fait, j'aimerais t'aider. Mais pour ça, il faudrait que tu me racontes ce qui t'es arrivé... Je sais bien que tu n'as aucune raison de me faire confiance, mais à ce stade...qu'est-ce que tu risques ? Et puis...un magister qui voudrait te recapturer ne s'amuserait pas à te donner de l'eau et du gâteau avant. »
Il attendit quelques instants, puis sembla soudain penser à quelque chose : « J'ai don pour la magie de la création. Veux-tu...veux-tu que je soigne tes blessures ? Je ne t'approcherai pas si tu n'en as pas envie. »
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Aurelius Argento
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Aurelius & Nesiris
And you told me I should make my own choice But when I tried to speak I had no voice... I was strong, I believed, Now it takes nothing to disintegrate me ▬ Oh land
Nesiris était effrayée – compréhensible, vu sa situation. Dans l’immédiat, cependant, elle ne songeait pas à refuser les dons de l’inconnu. Refuser aurait été futile… et puis, plus simplement, elle avait besoin de cette aide – de cette gourde d’eau et du reste de ce qu’il pourrait lui offrir.
L’homme parlait beaucoup, et son attitude était assez surprenante. Il était poli... et même amical, ce qui était clairement loin de ce à quoi elle s’était attendue en entendant quelqu’un arriver. Pourquoi agissait-il avec cette gentillesse ? Il avait l’air de vouloir la mettre à l’aise, la rassurer. Après tout ce qu’elle venait de traverser… c’était presque un soulagement. Une part d’elle-même avait envie de se laisser bercer par sa voix sans se poser plus de questions… Son inquiétude et sa fatigue l’en empêchait cependant. Elle avait toujours voulu voir le monde avec optimisme, de supposer le meilleur de tous les gens qu’elle rencontrait… C’était plus difficile à Tevinter.
Il parlait de sa tante, de son drakolisk (ou plutôt sa drakolisk, comme il lui l’appris), et de l’homme qui l’accompagnait, l’inconnu voyageant à cheval. Il travaillait à priori pour Aurelius – un garde du corps, sans aucun doute. Elle hocha la tête à ses explications. Elle n’avait pas la moindre intention de s’attirer des ennuis avec cet Ako : l’homme avait l’air capable de l’assommer d’un seul coup sur la tête. Et encore : ça, c’était si elle était un sommet de sa forme.
Aurelius lui assurait cependant qu’il n’avait pas l’intention de lui donner d’ordres du genre. Il se leva plutôt pour aller chercher quelque chose dans le sac de son – sa ! – dracolisk. Elle songea durant un instant qu’il s’agissait d’un morceau de céleri, puisqu’il venait d’en parler ; mais il s’avéra qu’il s’agissait d’un gâteau emballé dans un sac en papier. Un gâteau au miel fait par sa sœur, lui indiqua-t-il.
-"C’est très gentil…"
Elle y jeta un coup d’œil avant de mordre dedans, n’y détectant rien de louche… Comme pour l’eau, difficile d’y résister, manger ne pouvait lui faire que du bien. Le gâteau était très bon, et, comme promis, il y avait des noix à l’intérieur.
Elle continua de l’écouter parler en mangeant – à ce stade, elle acceptait la situation comme elle venait. Son cœur manqua tout de même un battement en l’entendant se décrire comme un Magister – elle avait du mal à croire qu’elle se trouvait face à l’un des hommes les plus influents du pays. Oui, c’était bel et bien effrayant… Comparée à un Magister, elle n'était vraiment rien du tout.
Et son nom… Argento. Nesiris se souvenait d’un Magister Argento, de l’époque où elle vivait toujours à Tevinter. Elle ne l’avait jamais vu, bien sûr, mais elle en avait entendu parler : c’était un collègue de son ancien maître. Par un drôle de hasard, il semblait que c’était sur lui qu’elle était tombée aujourd’hui.
Il n’agissait pas vraiment comme un Magister. N’importe quel Magister ne se serait probablement même pas abaissé à lui parler.
-"Je… vois." Elle ne "voyait" pas grand-chose, en fait. Elle ne "voyait" pas ce que cet homme voulait dire en affirmant qu’il avait lui-même peur de sa propre fonction ; elle ne "voyait" pas pour quelle raison il essayait de la mettre à l’aise en lui offrant des gâteaux ; elle était confuse, prise entre son envie de laisser tomber ses gardes et sa méfiance qui subsistait. Ce qu’elle savait, par contre, c’était que ses théories étaient correctes. Elle avait bel et bien fuit les combats qu’il décrivait – le souvenir du convoi, du combat, de sa course à travers les bois lui revint à l’esprit comme une vague de nausée.
A quoi bon mentir ? L'homme était clairment déjà au courant.
-"J’étais bien là, oui. Mais je n’ai pas vraiment compris grand-chose à ce qui se passait. J’ai juste couru…"
Elle avait couru et personne ne l’avait poursuivie – il faut dire que tous les concernés devaient être trop occupés à se battre pour penser à elle. Elle n’avait vraiment pensé à rien d’autre qu’à sa sécurité, fuyant pour éviter le combat plus que pour retrouver sa liberté.
Elle retomba dans le silence. Elle avait... peu de choses à raconter. Ou peut-être en avait-elle trop ? Elle n'était même pas sûre de ce qu'Aurelius voulait entendre - elle ne voulait pas lui mentir, mais ne savait pas vraiment quoi lui dire non plus. Elle avait bien conscience que ce qu'il disait était juste : s'il avait vraiment eu de mauvaises intentions, probablement n'aurait-il pas pris la peine de la nourrir. Et il n'aurait certainement pas pris toutes ces précautions avant de lui proposer de la soigner.
Elle cessa de manger pour réfléchir à sa proposition. La magie de création... Elle en avait déjà été témoin. C'était une belle chose. "Je ne sais pas. Ce n'est rien de très grave." Elle replia un bras sur elle-même, observant ses blessures. Des griffures, des bleus, des traces de sa fuite. "Je suis désolée. Je ne comprend... Je ne comprend pas vraiment pourquoi vous voulez m'aider, monsieur."
L’homme parlait beaucoup, et son attitude était assez surprenante. Il était poli... et même amical, ce qui était clairement loin de ce à quoi elle s’était attendue en entendant quelqu’un arriver. Pourquoi agissait-il avec cette gentillesse ? Il avait l’air de vouloir la mettre à l’aise, la rassurer. Après tout ce qu’elle venait de traverser… c’était presque un soulagement. Une part d’elle-même avait envie de se laisser bercer par sa voix sans se poser plus de questions… Son inquiétude et sa fatigue l’en empêchait cependant. Elle avait toujours voulu voir le monde avec optimisme, de supposer le meilleur de tous les gens qu’elle rencontrait… C’était plus difficile à Tevinter.
Il parlait de sa tante, de son drakolisk (ou plutôt sa drakolisk, comme il lui l’appris), et de l’homme qui l’accompagnait, l’inconnu voyageant à cheval. Il travaillait à priori pour Aurelius – un garde du corps, sans aucun doute. Elle hocha la tête à ses explications. Elle n’avait pas la moindre intention de s’attirer des ennuis avec cet Ako : l’homme avait l’air capable de l’assommer d’un seul coup sur la tête. Et encore : ça, c’était si elle était un sommet de sa forme.
Aurelius lui assurait cependant qu’il n’avait pas l’intention de lui donner d’ordres du genre. Il se leva plutôt pour aller chercher quelque chose dans le sac de son – sa ! – dracolisk. Elle songea durant un instant qu’il s’agissait d’un morceau de céleri, puisqu’il venait d’en parler ; mais il s’avéra qu’il s’agissait d’un gâteau emballé dans un sac en papier. Un gâteau au miel fait par sa sœur, lui indiqua-t-il.
-"C’est très gentil…"
Elle y jeta un coup d’œil avant de mordre dedans, n’y détectant rien de louche… Comme pour l’eau, difficile d’y résister, manger ne pouvait lui faire que du bien. Le gâteau était très bon, et, comme promis, il y avait des noix à l’intérieur.
Elle continua de l’écouter parler en mangeant – à ce stade, elle acceptait la situation comme elle venait. Son cœur manqua tout de même un battement en l’entendant se décrire comme un Magister – elle avait du mal à croire qu’elle se trouvait face à l’un des hommes les plus influents du pays. Oui, c’était bel et bien effrayant… Comparée à un Magister, elle n'était vraiment rien du tout.
Et son nom… Argento. Nesiris se souvenait d’un Magister Argento, de l’époque où elle vivait toujours à Tevinter. Elle ne l’avait jamais vu, bien sûr, mais elle en avait entendu parler : c’était un collègue de son ancien maître. Par un drôle de hasard, il semblait que c’était sur lui qu’elle était tombée aujourd’hui.
Il n’agissait pas vraiment comme un Magister. N’importe quel Magister ne se serait probablement même pas abaissé à lui parler.
-"Je… vois." Elle ne "voyait" pas grand-chose, en fait. Elle ne "voyait" pas ce que cet homme voulait dire en affirmant qu’il avait lui-même peur de sa propre fonction ; elle ne "voyait" pas pour quelle raison il essayait de la mettre à l’aise en lui offrant des gâteaux ; elle était confuse, prise entre son envie de laisser tomber ses gardes et sa méfiance qui subsistait. Ce qu’elle savait, par contre, c’était que ses théories étaient correctes. Elle avait bel et bien fuit les combats qu’il décrivait – le souvenir du convoi, du combat, de sa course à travers les bois lui revint à l’esprit comme une vague de nausée.
A quoi bon mentir ? L'homme était clairment déjà au courant.
-"J’étais bien là, oui. Mais je n’ai pas vraiment compris grand-chose à ce qui se passait. J’ai juste couru…"
Elle avait couru et personne ne l’avait poursuivie – il faut dire que tous les concernés devaient être trop occupés à se battre pour penser à elle. Elle n’avait vraiment pensé à rien d’autre qu’à sa sécurité, fuyant pour éviter le combat plus que pour retrouver sa liberté.
Elle retomba dans le silence. Elle avait... peu de choses à raconter. Ou peut-être en avait-elle trop ? Elle n'était même pas sûre de ce qu'Aurelius voulait entendre - elle ne voulait pas lui mentir, mais ne savait pas vraiment quoi lui dire non plus. Elle avait bien conscience que ce qu'il disait était juste : s'il avait vraiment eu de mauvaises intentions, probablement n'aurait-il pas pris la peine de la nourrir. Et il n'aurait certainement pas pris toutes ces précautions avant de lui proposer de la soigner.
Elle cessa de manger pour réfléchir à sa proposition. La magie de création... Elle en avait déjà été témoin. C'était une belle chose. "Je ne sais pas. Ce n'est rien de très grave." Elle replia un bras sur elle-même, observant ses blessures. Des griffures, des bleus, des traces de sa fuite. "Je suis désolée. Je ne comprend... Je ne comprend pas vraiment pourquoi vous voulez m'aider, monsieur."
▬ Gasmask
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▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
▲ LOCALISATION : TEVINTER, CHEZ AURELIUS ARGENTO
Nesiris Gallo
have courage & be kind