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Mar 13 Juin - 18:44


   
   
   

   
Ne pleure pas...

   
Une vie sans émotions est une vie perdue.

   
Le silence.
Il règne tout autour de moi, comme dans ma tête. C’est le premier son que j’entends en me levant le matin, le dernier quand je me couche le soir. Tout au long de la journée, il n’y a que le silence. Je me souviens encore de ces dernières semaines. La tempête faisait rage dans mon esprit. La foudre crépitait dans mes veines. Etrangement, je ne me souviens plus de la sensation de la magie, mais les émotions, bien qu’elles m’aient déserté, me restent en mémoire. Je revois ces moments avec les yeux d’un autre. Je ne ressens pas la colère qui m’habitait alors, ni la haine, ni la terreur, mais je me souviens de les avoir éprouvées. Vivement.
Aujourd’hui, le temps s’écoule sans heurts. Les journées se ressemblent toutes. On m’interdit encore de sortir – peut-être s’imagine-t-on que je vais soudain recouvrer mes esprits, mes pouvoirs, et tout détruire. Me laisser gagner par l’appel des démons. Peut-être pense-t-on que je vais mourir, terrassé par un quelconque retour de bâton. À moins qu’on ignore comment les autres réagiront lorsqu’ils me verront. C’est sans doute cela la vraie raison.
Je suis un Apaisé. Voilà des décennies que l’on n’avait plus réservé ce sort aux mages rétifs et dangereux, puisque le Cercle n’existait plus. La Chantrie avait perdu ce droit d’aliénation sur nous. Sur eux. Je ne suis plus des leurs, désormais. Je suis... autre chose. Aucune rancune en moi – rien, le néant. J’attends, sans impatience, sans ennui, sans tristesse, que l’on décide quoi faire de moi. Et cela fait des jours que j’attends.

La porte de ma cellule s’ouvre. Assis au bord de mon lit, je lève les yeux, pour voir le Chevalier-Capitaine en personne se présenter devant moi. Je comprends à son regard qu’il a pris une décision. La logique aurait voulu qu’on me tue. J’étais plus qu’un problème : j’étais une bombe, prête à exploser à tout moment. J’aurais pu tuer tout le monde à la Tour, mages et Templiers sans distinction, moi-même, aussi, si cela avait pu me libérer de mes chaînes. Ils ont eu pitié. L’Apaisement était la solution la plus clémente à leurs yeux. Et à présent ?
Le Chevalier-Capitaine n’est pas homme à tourner autour de la question durant des heures. Son visage ne manifeste aucun dégoût, aucune colère, juste une vague compassion. Il est résigné. La décision de m’apaiser n’a pas dû être facile à prendre – il leur a fallu quinze jours pour y parvenir.

« Vous pouvez sortir », m’annonce-t-il de but en blanc.

J’accroche son regard. Il soutient le mien un instant, avant de finalement se détourner vers la mince fenêtre de ma chambre. Mon visage inexpressif doit être plus dérangeant que je ne l’imagine. Sa réaction est naturelle.

« Vous êtes libre de rester à la Tour si vous le souhaitez, mais vous pouvez aussi partir. N’étant plus un danger, vous êtes libre. »

Libre, oui, mais comment réagiront les gens, au-dehors ? Le Chevalier-Capitaine est courageux, solide : lui ne craint pas l’Apaisement. Les autres n’auront sans doute pas la carrure pour supporter mon regard et mon intonation monocorde. Je ne sais pas quoi décider. La perspective de me retrouver dehors m’aurait sans doute enchanté, quelques jours plus tôt ; aujourd’hui, elle me laisse parfaitement indifférent. Il n’y a rien pour moi par-delà les murs de la Tour. Ici, au moins, je bénéficierai de la protection des Templiers et de la richesse du savoir contenu dans la bibliothèque.

« Je souhaite rester pour le moment », réponds-je.

Il hoche la tête, me salue brièvement et se détourne. À voir la vitesse de son volte-face, je le présume désireux de me quitter au plus vite.
La porte reste ouverte après son départ, et j’observe le mince bout de couloir que j’aperçois de là où je me tiens. Le Templier qui me gardait a lui aussi quitté son poste. Je suis véritablement libre de sortir... et je ne sais pas où je désire me rendre.
Durant un long moment, je reste assis là, à regarder ce couloir où passe parfois une robe pourpre ou azur, ou une armure rutilante. Qu’aurais-je fait, avant ? Sans doute aurais-je cherché un moyen de m’enfuir, mais ce n’est plus dans mes projets. L’heure de l’office est passée depuis longtemps. On m’a déjà servi mon petit-déjeuner – le bol est toujours posé par terre, au pied de mon lit, attendant que quelqu’un vienne le prendre. Mais cette fois, le Templier ne viendra pas l’enlever.
Ayant enfin un but, je me lève, me penche pour saisir le plateau et me dirige vers la sortie. Il n’y a aucune hésitation dans mon geste lorsque je quitte ma chambre : j’ai désormais une chose à accomplir. Sur mon chemin, un mage me fixe, intrigué, avant d’ouvrir des yeux ronds et de pousser un cri d’effroi. Sa surprise ne m’atteint pas, pas plus que sa réaction. Naturel. Je suis la preuve que la Chantrie a repris le contrôle sur les mages.
Sans sourciller malgré les regards que l’on me jette, les pas précipités que j’entends derrière moi, les murmures, les exclamations, je me dirige résolument vers les cuisines. Puis, au détour d’un couloir, un visage familier m’apparaît. Je ne l’ai pas oublié.

« Bonjour, Katrina. »

La moindre des politesses. Katrina et moi étions amis, après tout. Elle va sans doute avoir un choc en me voyant ainsi, mais elle finira par comprendre. Il n’y avait pas d’autre solution. J’étais bien trop dangereux.


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Mar 13 Juin - 20:59



Adieux mon ami
ft. tristan & katrina


Encore un jour de plus ici. Encore un jour de plus dans cette foutue prison. J'étais tellement dépiter. J'aurais aimer pouvoir partir. Revoir Fort Drakan se dressant dans la lumière du soleil, les tours du domaine du Iarl, sentir la douceur du pelage de mon chat. Mon chat, mon petit Merlin, il doit à présent vivre dans les rues, sans plus personnes pour s'occuper de lui. Je soupire et renifle, retenant une larme qui se formait sur ma paupière.
J'expire un grand coup. Reprend toi Kat'. Oui me reprendre, et avoir le courage de quitter cet endroit. D'être aussi courageuse et téméraire que Liéna. Quoi que sauter par la fenêtre ne serait pas mon genre. Plus du poisson, histoire de partir tranquillement. Je voulais tellement quitter cette vie, mais j'avais tellement peu de courage.

Indirectement Alariel et Tristan me retenais ici. Je ne pouvais pas laisser cet elfe, si naïf et qui mangeais dans la main de la Chantrie. Sans ce rendre compte de la réalité des choses. De comment on était considérer et traiter face aux autres. Il devait apprendre. Et Tristan. C'était notre rebelle, il se serait tellement bien entendue avec Linéa. Je savais que lui me comprenais. Que je pouvais parler librement et se défouler en exprimant un désir de faire exploser des Chantrie. Je ne pouvais pas non plus l'abandonner ici. Lui non plus ne supportais pas cet endroit et avait très rapidement tenter de s'évader. Tout comme ma Linéa, il était bien plus courageux que moi.

D'ailleurs en parlant de lui, cela faisait des jours que je ne l'avais pas revus. Cela m'inquiétais. Avait-il réussit à s'évader ? Enfin ? Je lui souhaitais, de tout mon cœur , de tout mon être. Vol Tristan et ne te retourne jamais. Mais connaissant notre Chevalier-Capitaine, il pouvait très bien l'avoir fait exécuter sans somation et même pas prévenir de la mort d'un des nôtres. Cette idée en tête je m'inquiétais vraiment pour lui.

Je soupire, encore, et fixe devant moi les gamelles bien ranger. Aller un remontant, une tranche de pain et de fromage et je retourne me mettre en boule dans mon lit.  Enfin, quelque chose qui me réchauffe le cœur. Cette voix, je la connaissais.

-Tristan, je m'inquiétais....tu veut quelque ch...

Je m'arrête net. Je me suis retourner pour le voir. Mes yeux se sont fixer sur son front, la première chose que je vie en posant mon regard sur lui. Je lâche le couteau dans ma main qui vient s’écraser sur le sol, le bruit qui se répercute sur les mur. Non. Pas ça. Pas lui. Ils ont oser. Je ne peux pas défaire mes yeux de ce putain de symbole sur son front. Tant de chose se bouscule en moi. Un mélange de colère, d'une grande tristesse et de rage. Voilà qu'ils me prenait de nouveau un ami, une personne chère. Encore un deuil à ajouter à ma liste.

-Apaiser.

C'est le seul mots qui sort de ma bouche. Bande d'enfoirés. Je vous le ferais tous payer. Je suis métamorphe, j'apprendrais à me transformer en dragon comme les anciens Chasinds. Quitte à perdre d'autre transformation, et je transformerais ce lieux en cendre et en désolation. Je m’approche alors et le prend dans mes bras, ma tête poser contre sa poitrine. Je le serre autant que je peux.

-Je suis tellement désoler, Tristan....ma est voix nouée par des sanglots.

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Mar 13 Juin - 23:34


 
   
 

 
Ne pleure pas...

 
Une vie sans émotions est une vie perdue.

 
Le regard de Katrina s’est immédiatement porté sur mon front. Je sais ce qu’elle y voit : la marque indélébile de ma différence. Aussitôt, je perçois les émotions qui se succèdent sur ses traits. La colère... La tristesse... Je devrais probablement réagir, ressentir quelque chose moi aussi, mais ce que je vois me paraît loin, très loin. Katrina a été mon amie, ma confidente, ici. Je l’aimais, assurément. Pourtant, ce qu’elle éprouve maintenant me laisse tout à fait indifférent. Il ne me reste qu’un vide insondable, ni paisible, ni tourmenté : le vide absolu. Je la regarde, je vois sa détresse, mais elle ne m’évoque rien, sinon le souvenir de ce qu’elle était pour moi. Et ce souvenir ne m’émeut pas.
Ses bras s’enroulent autour de moi. Des semaines plus tôt, ce contact aurait peut-être réveillé quelque chose chez moi. Aujourd’hui, je garde un bras le long de mon corps, l’autre portant toujours mon plateau, légèrement écarté de moi pour laisser Katrina se blottir contre mon corps. Elle s’agrippe, me serre, et se désole pour ce qu’ils m’ont fait. Sa voix est chargée de douleur.
Je devrais la rassurer. Les autres vont immanquablement réaliser mon Apaisement, mais ils risquent surtout de paniquer ou, pire, de se rebeller. Les Templiers ne toléreront pas un acte collectif. Si une individualité peut être maîtrisée par la rupture de son lien avec l’Immatériel, un groupe sera anéanti et le Cercle oblitéré. Je ne ressens pas de compassion pour les mages. Leur sort m’indiffère. Mais ont-ils pour autant mérité de finir massacrés par ma faute ? Le symbole sur mon front, la peine de Katrina, la colère de tous, peuvent-ils justifier d’une tuerie au sein du Cercle ? Non. En toute logique, je dois m’y opposer. Et puis mon sort n’a rien de dramatique.

« Tout va bien. »

Le ton glacé de ma voix contraste avec les mots qui se veulent rassurants. Katrina n’y croira pas une seconde.

« C’était nécessaire. J’étais beaucoup trop dangereux, pour tout le monde. J’aurais fini par blesser quelqu’un. »

Je sais que cela ne lui suffira pas. Nous qui avons si souvent parlé de nos vies en dehors du Cercle, de notre volonté de nous libérer de cette prison, de notre incrédulité face à cette injustice... Elle ne pensera pas une seule seconde que ce que je dis est vrai. Et pourtant, c’est exactement ce que je crois. Il n’y avait aucune autre solution, hormis la mort, pour moi, et bien qu’Apaisé, je préfère tout de même être vivant que de passer par le fil d’une épée. Je suis dépourvu de sentiment, mais pas d’instinct de survie, à ce qu’il semblerait. Serais-je aussi capable de me battre pour sauver ma vie, s’il le fallait ?
Les regards se tournent vers nous. Des mages pointent mon front, d’autres se couvrent la bouche de leurs mains, et d’autres encore serrent les poings. La rumeur va se répandre dans le Cercle comme une traînée de poudre et bientôt, tout le monde connaîtra la nouvelle. Tristan a été Apaisé. La situation va dégénérer. Les mages céderont à la panique et à la colère ; les Templiers riposteront. Ce sera le chaos et pourtant, malgré mes prédictions logiques sur la suite des événements, la peur me déserte. La honte aussi. Ni le désespoir ni le doute ne parviennent à fleurir dans mon cœur. En moi, c’est le silence qui domine.
Les Templiers commencent à s’assembler par petits groupes, nous observant avec intérêt. Certains posent déjà la main sur le pommeau de leur épée, au cas où, mais la plupart des mages ne les ont pas remarqués, trop absorbés qu’ils sont par le spectacle de mon récent Apaisement. Parmi les Templiers, beaucoup se réjouissent sans doute de l’effet provoqué par mon apparition. Mon maître m’avait parlé des Apaisés et de leur rôle à la Tour. On ne les gardait pas au Cercle par pure charité, du moins pas toujours. Bien souvent, leur présence servait à rappeler aux autres mages quel sort pouvait leur être réservé, s’ils se montraient trop rebelles. Et ça marche, en effet : ceux qui m’entourent ont l’air tétanisé. Tout le monde est tendu – hormis moi – et la moindre étincelle mettra le feu aux poudres. Et si toute logique disparaît, c’est peut-être à moi de faire quelque chose pour y remédier.

« Ne t’inquiète pas pour moi, reprends-je pour Katrina. Je me sens parfaitement bien. »

Doucement, je l’écarte de moi. Ses yeux sont gonflés, humides. Sa peine pour moi n’est pas feinte. Elle m’appréciait vraiment. Je devrais lui en être reconnaissant. Au lieu de cela, je la fixe sans rien ressentir. Si naguère j’ai éprouvé de l’amitié pour elle, si j’ai apprécié le feu qui couvait en elle, tout ceci a disparu en même temps que mes pouvoirs. Pour autant, je ne souhaite pas être le centre d’attention de la salle trop longtemps, ni lui attirer des ennuis avec les Templiers. Ceux-ci seraient trop heureux de se confronter à des mages et je n’aspire qu’à la tranquillité. On dit que les sourires apaisent tous les maux : je tente une ébauche sans âme, qui rassurera peut-être Katrina – ou la fera fuir en courant, qui sait.

« Je t’assure que tout ira pour le mieux à présent. »


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Mer 14 Juin - 15:47



Adieux mon ami
ft. tristan & katrina


Tout blottie contre lui, mes bars s'enroule autour de lui, refusant de lâcher. Je m’accroche, viscéralement aux souvenirs de mon ami. Aux souvenirs de la personne, de l'être, de l'humain qu'il était. Tout cela était partie. J'avais l'impression que si je le lâchais, alors il aurait totalement disparut, il serait comme mort. Car son sort c'était ça. La mort éveillée. Qu'est-ce que c'est la vie ? Le fait de ressentir des choses, bonnes ou mauvaises, d'avoir des nouvelles expériences. Lui ne pouvait avoir tout cela. La mort nous retirait tout cela, et bien là c'était pareil. Un sanglot souleva ma poitrine quand je compris que Tristan était en fin compte mort. Ce qui était contre moi était un corps sans vie, sans rien. Une coquille vide, un mort qui marchait.

Je sentais de nouveau ce brasier brûler en moi, qui enflammait, embrasait tout mes membres. Il voulait brûler tout. Détruire tout ce qu'il y avait autour de moi, pierres, êtres vivants, sans distinction. Il voulait faire souffrir les autres, comme moi je souffrais. Leur montré ce que cela faisait. Non ce n'était pas la vengeance qui l'animait. C'était le désir de rendre l’appareil, le retour de médaille, de les mettre à notre niveau. Mon esprit prit dans ses flammes haïssait et jurais contre le Créateur et son Andraté, aux origines de tout cela. C'était en leur foutu nom que cela arrivait.

Trop dangereux ! Je me retiens de lui gueuler dessus. Il n'y était pour rien, c'était la victime dans l'histoire. Mon âme se déchire quand il me repousse. Et là je voie les autres dans la cuisines, et plus loin, à travers la porte dans la salle à manger. Oh non, je ne laisserais pas les templiers et la chantrie gagner. J'inspire un grand coup. Prends son plateau de pose sèchement et m'adresse au autres, de manière calme mais autoritaire.

-Ne les laisser pas gagner. Ne rentrer pas dans leur. Tristan est une victime vous n'avez rien à craindre de lui. Soyez indifférent et cela fera bien chier nos geôliers.

Reniflant je prends Tristan par la main et le traîne en dehors des cuisines. Au moins il allait pas protester. On traverse la grande salle à manger, puis le couloir pour arriver dans une étude. Tout le long du trajet bien que je suis silencieuse, j'essaye de mon mieux de calmer mes larme et mon brasier intérieur. Une fois seule je peux enfin parler, même si je sais que cela va rien lui faire.

-C'est des conneries ! Dangereux que rien ! Toute personne qui es attaquer se défend Tristan ! N'est-ce pas....logique ?

Il y avait plus que ça. La logique, il pouvait encore réfléchir car il avait encore son esprit. Mais il avait perdue son âme.

-Cela ne va pas bien. Mais ça tu est incapable de t'en rendre compte. Tu a perdue ton âme. Ce qui te rendait humain, ce qui te rendait différent des Esprits et des Démons. Tu a perdue ton humanité. Dit moi qu'est-ce qu'un humain sans humanité ? Te sentir bien ? Ah mais oui physiquement pas de soucis, mais autrement tu sent rien. Tu a vu la réaction des autres. Cela va encourager à la haine ou à la rébellion tu peux me dire en quoi c'est bien ? Et tout deux on sait très bien qu'en tant que mage la mort ne nous fait pas peur, de la majorité d'entre nous préfère mourir. Donc l'idée d'être Oblitérer ne fait pas si peur que ça.

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Jeu 15 Juin - 21:10


 
 
 

 
Ne pleure pas...

 
Une vie sans émotions est une vie perdue.

 
Katrina ne reste pas immobile à se lamenter sur mon sort, non. Comme je pouvais l’escompter de cette nature flamboyante et indépendante, la voilà qui exhorte les mages à résister à la domination des Templiers. Elle a tort. Les Cercles ne sont pas néfastes. Les Templiers ne veulent pas anéantir les mages – sans quoi je serais déjà mort depuis longtemps. Hélas, nous avons probablement oublié les leçons tirées du passé. La Chantrie nous avait donné notre liberté et nous avons abusé de sa confiance. Moi-même, je n’ai pas été des plus exemplaires. Longtemps, j’ai œuvré seul, expérimentant, cherchant, risquant ma vie et ma raison, mettant en péril ceux qui m’entouraient. Je ne m’en rendais pas compte, autrefois. Aujourd’hui, tout est limpide. Katrina le comprendrait, elle aussi, si elle n’était pas tant aveuglé par sa rage et sa douleur.
Elle m’arrache mon plateau des mains pour le poser sur une table, puis m’entraîne hors des cuisines. Voilà une sage décision. Il vaut mieux que nous nous tenions à l’écart afin de ne pas susciter davantage de tensions dans l’air. C’est sur moi désormais que se déverse sa fureur. Je peux le comprendre. Mon état la met hors d’elle et je suis la seule personne sur qui elle peut déverser toute cette frustration. Mes propos lui sont intolérables. Pourtant, au fond, elle doit savoir que c’était la seule issue possible pour moi. Hormis la mort.

« J’étais prêt à tuer pour m’enfuir, et même à pactiser avec un démon, rétorqué-je de ma voix sans émoi. J’aurais mis trop de vies en péril par mon inconscience. Aujourd’hui, je peux me consacrer à autre chose sans être un danger. »

Ce n’est pas la notion de danger qui l’effraie, non. Elle a toujours été prête à risquer sa vie pour sa liberté, mais là où elle a tort, c’est que tous ici ne partagent pas cette opinion. Il y a ici des enfants, des adolescents, des personnes qui, si elles rêvent de leur liberté volée, n’en demeurent pas moins farouchement attachées à leur vie.

« Oblitérer le Cercle reviendrait à tuer tous ceux qui y vivent, lui rappelé-je. Voudrais-tu vraiment voir mourir les mages ? Même les plus jeunes ? Personne ne mérite de mourir parce qu’un seul homme a manqué de jugement et s’est associé à un démon pour vaincre les Templiers. Et de plus, je n’aurais pas aimé me transformer en Abomination. »

En réalité, je n’en sais absolument rien. Avant mon Apaisement, j’étais déterminé, prêt à tout. Comme Katrina, l’Oblitération et le pacte avec un démon ne m’effrayait pas. Je réalise maintenant l’inanité d’un tel raisonnement. Cela n’aurait rien apporté de bon, pour personne. Peut-être même cela aurait-il provoqué un nouveau soulèvement des mages, une nouvelle guerre civile, une nouvelle période d’instabilité pour Thédas. Non, l’Apaisement était l’unique option.
Je sais toutefois que je ne pourrai convaincre Katrina. Sa fureur est telle qu’elle serait sans doute prête à lui laisser libre cours et à tout détruire sur son passage. Pour elle, pour les autres, je ne peux pas laisser faire ça. Il n’y a rien de rationnel à tout cela.

« Garde ton calme. S’ils ont choisi de m’apaiser, alors ils sont prêts à le refaire. Pour le moment, il n’y a rien que tu puisses faire pour te libérer de cet endroit, et la mort n’est pas la solution. Si les Templiers se doutent que tu vas leur causer des problèmes, alors tu seras Apaisée, toi aussi. »

Je n’ai nulle envie de la menacer, ni de lui faire peur, ni même aucune envie de me mêler de tout cela. Néanmoins, je perçois l’ampleur de ce qui pourrait découler d’une sanglante tuerie au sein du Cercle. Les morts me seront indifférentes, mais ce ne serait pas juste, ni sage, pour personne. Et puisque Katrina réprouve tant l’Apaisement, puisqu’elle estime que je ne suis plus humain, elle redoutera peut-être de subir le même sort que moi.
Je pose mes mains sur ses épaules, plante mon regard éteint dans le sien. Ce sont ses émotions qui la guident, celles que j’ai perdues, mais celles qui la perdront, elle, si elle ne parvient pas à les maîtriser. Elle ne désire pas cela. Elle ne veut que recouvrer sa liberté.

« Les plus jeunes mages auront besoin d’aînés solides et de conseils avisés. De plus, rien ne dit que cette situation va perdurer. Tu dois faire preuve de discernement, ne pas te laisser dominer par tes émotions. Je suis un avertissement pour vous tous. Tâchez de le prendre en considération. »

Mes mots dénués de vie résonnent sèchement dans l’air, mais je n’en ai pas conscience. Katrina a dit que je n’étais plus humain. Mon âme a déserté mon corps, dit-elle. C’est peut-être vrai, et pourtant je suis encore en mesure de réfléchir – avec bien plus d’acuité qu’avant. N’ai-je pas plutôt gagné quelque chose, dans cette histoire ? J’ai l’esprit clair, la conscience tranquille, l’envie de me plonger dans le travail. Cela ne m’était pas arrivé depuis très longtemps.


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Mar 20 Juin - 21:40



Adieux mon ami
ft. tristan & katrina


J'essaie de contenir le brasier qui brûle en moi. Je fais les cents pas devant mon ancien ami, respirant et récitant une prière que mon mentor m'a appris. Une oraison en elfique, qui me calmais et qui me permettais de me concentré sur autre chose que cette rage en moi. J'en venais presque à prier Fen'rahel, le loup traître que ces pas le guide dans cette tour et qu'il sème le Chaos. Je priais aussi pour que la Gange, la mauvaise Pierre dans la foie des Nain, vienne les étouffer et envahir leur corps. Une humaine qui prie les anciens dieux elfiques et celui des nains et voilà ce qu'ils avaient fait de moi. Ce cercle me dénaturait, me retirais ma bonté, ma bienveillance, et le fait que j'avais toujours été non croyante. J'avais toujours respectés les religions, toutes les religions. Même si je n'étais pas une personne pieuse. Même le culte du Créateur qui était pour moi une belle arnaque, je respectais ceux qui avait foi en lui. Mais plus je passais du temps dans cette tour, plus je haïssait ce culte et me tournais vers les autres.

Pactiser avec un démon. Je me demande si il en aurait eu le courage quand même. Enfin avant. J'étais contre toute forme de magie mauvaise, destruction et asservissante. Invoquer un démon, pour c'était impensable et inexcusable. Il devait dire cela sous la colère, comme moi actuellement.

-Je me demande si tu aurait vraiment le courage d'appeler un démon, tu savais que je t'aurais botter le cul pour ça.....et on mérite de tous mourir de façon définitive ou comme toi car UNE personne à décider qu'on était anormale, des tares qu'il faut supprimer ?

Car c'était ce qu'on était. Une tâche dans la société. Qu'il fallait supprimer. Enfin d'après la nouvelle divine, et bien avant elle, quand les cercle étaient commun. On nous traitai comme des monstres, des criminels, des anormales. Qu'on ne devait pas montré, qu'il fallait cacher car on avait honte. Et il fallait supprimer cet honte.

-La mort n'est pas la solution. Dis-je en le fixant tout comme il le faisait. Et en quoi cela n'est pas une solution hein. Le monde ce débarrasse d'un mage si mépriser et ce dit mage et libre. Tout le monde est satisfait. Je n'ai peut être pas le courage de le faire, mais l'envie et la motivation sont bien là. De plus il me semble que les templier et la Chantrie ce ferait un plaisir d'éduquer les jeune de es convaincre qu'il sont monstrueux et que leur pouvoir est une punition. On reviendra comme il y a plus d'un siècle et un jour quelqu'un fera de nouveau péter une Chantrie ou plus. Qui plus est personne ne se préoccupe de moi, pourquoi devrais-je me préoccuper des autres...

Ma voix était devenue aussi froide et inerte que la sienne.



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