House of the Rising Sun
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
Aria de Lydes avait une famille, une vie, une liberté qu'elle adorait, mais ça, c'était avant. La Chantrie et les Templiers s'étaient de nouveau alliés, et les Cercles avaient rouverts leurs sinistres portes. Il y en avait un pour elle, à Orlais, et dès l'annonce de la décision de Faustine V, Aria savait qu'on lui préparait une place de choix. Elle aurait dû être plus discrète quant à ses pouvoirs, quand bien même elle ne les utilisait jamais à la légère, elle aurait peut-être pu échapper à cette situation funeste. Mais cela, c'était sans compter la contribution de son frère jumeau, Templier, qui l'amena lui-même jusqu'à sa cage dorée. Contre lui, elle ne pouvait lutter.
La mine sombre, elle accepta son destin et entra dans la tour. Elle refusa d'adresser la parole à Armand, et attendit qu'il parte dans un silence de mort qui témoignait à peine du ressentiment qu'elle pouvait nourrir à son égard. Isolée dans sa chambre aux murs nus, elle pleura longtemps, seule, refusant même de manger. Il lui fallut le temps de s'habituer aux lieux, à ses nouveaux voisins et voisines, à sa nouvelle condition. Quelques jours, pas plus.
Cela ne faisait même pas une semaine qu'elle était arrivée au Cercle quand elle se risqua pour la première fois à entrer dans la bibliothèque. Elle n'était pas bien grande et Aria doutait d'y trouver quoi que ce soit d'intéressant, mais elle n'avait rien de mieux à faire que de lire. Elle se jugeait assez maîtresse de sa magie pour ne pas désirer en apprendre plus à son sujet, du moins pour le moment. Elle avait tort, bien sûr : elle était loin de connaître toutes les ficelles de la magie électrique, et ne connaissait que la théorie de la magie martiale, bien qu'elle l'intéresse tout particulièrement. Aria avait beaucoup à apprendre, mais elle n'y était pas disposée. Pas encore.
Elle prit un livre au hasard dans un des rayonnages et se posa dans un des fauteuils de la pièce, tout près d'une dame qui semblait, comme elle, de noble extraction. Quelle déchéance, songeait-elle en la saluant. Elle mourait d'envie de faire la conversation, sans trop savoir par quoi commencer, alors elle parcourut quelques lignes de l'ouvrage qu'elle faisait semblant de lire, et se jeta sur la première amorce qu'elle croisa.
— Est-il vrai que certains mages peuvent entrer dans les rêves des gens ? Je plains celui qui voudra voir les miens... !
Une bien piètre entrée en matière, mais si elle continuait à vivre dans le silence, Aria allait finir par devenir folle.
Guardian, An 40 de la 10 ére ft. aria & katrina
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Aria ne s'attendait qu'à moitié à une réponse de la dame : elle était fatiguée, négligée, et devait sûrement souffrir de la même mélancolie qui avait frappée la jeune De Lydes à son arrivée dans la Tour. Qui pourrait bien vivre ce changement de mode de vie sans être un peu fou ? Aria ne lui en tenait donc pas rigueur.
— Oh, c'est intéressant... Même si ce doit être particulier, en effet.
Des gens avaient donc la capacité d'arpenter les songes des autres ? Aria trouvait ça intrigant, et un peu inquiétant. Elle ne savait pas si elle aimerait bien pouvoir avoir cette capacité, mais la dame à qui elle parlait n'était pas de cet avis.
— On doit en apprendre beaucoup sur les gens en visionnant leurs rêves. Mes frères seraient surpris, je pense.
Elle rit doucement, puis referma le livre avant de s'avancer vers la dame à qui elle s'adressait. Ce n'était pas parce qu'elles étaient enfermées dans cette satanée tour qu'elles devaient oublier toutes les règles de bonne conduite. Aria s'inclina donc, et se présenta.
— Aria de Lydes. Si vous en savez davantage à ce sujet, je serais ravie d'en apprendre plus. Au moins aurais-je quelque chose à faire aujourd'hui.
Elle se fendit d'un sourire qu'elle voulut poli, et hésita à lui demander si elle avait besoin de quelque chose avant de renoncer. Aria n'était pas une domestique, et il y avait forcément quelqu'un ici pour s'occuper d'elles. Et si ce n'était pas le cas, Aria ne manquerait pas d'envoyer une lettre bien salée à un de ses frères pour se plaindre !
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Ce n'était pas parce que cette femme n'avait pas eu le courage de s'apprêter comme si elle allait rencontrer l'Impératrice qu'il ne fallait pas lui montrer un peu de respect. Aria tenait toujours à montrer l'exemple, et se présenta assez formellement. Quand Katrina lui répondit, elle inclina légèrement la tête à son tour, et reprit place dans un fauteuil.
— J'avoue. Même si ça peut être terriblement pratique pour récupérer les secrets bien gardés de quelqu'un...
Aria soupira, et referma le livre. À vrai dire, son intérêt pour les somiari était assez relatif. Elle n'en parlait que parce qu'elle n'avait rien trouvé de mieux pour tromper son ennui, mais désormais, il y avait Katrina.
— Le Cercle de Ferelden n'est pas encore ouvert, ai-je entendu dire. Est-ce pour cela que vous êtes en Orlais ? Ou est-ce que ça n'a juste rien à voir ?
Le ton d'Aria n'était pas du tout agressif, plutôt curieux en vérité. Elle se demandait toujours pourquoi les gens venaient vivre en Orlais, car malgré tout l'amour qu'elle avait pour son pays, elle ne s'imaginait pas pouvoir s'y intégrer en venant de l'extérieur. La société orlésienne était bien trop hermétique, les us et coutumes si codés qu'ils en devenaient incompréhensibles pour les gens étant nés et ayant grandi ailleurs. Non, Katrina avait du mérite pour être venue jusqu'ici. Surtout pour finir enfermée dans une tour.
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Discuter des rêves et de capacités qu'elles n'avaient pas ne les avanceraient pas beaucoup. Sur un caprice, Aria changea de conversation, préférant tenter d'en apprendre davantage sur cette Katrina avait qui elle discutait. Elle n'était pas orlésienne, ça ne faisait pas de doutes, mais Aria n'avait pas encore compris pourquoi il y avait tant de féreldiens dans la tour. L'explication ne tarda pas à arriver, simple et efficace.
— Il n'y a pas de problème, même si je vous conseillerais de ne pas le répéter. La plupart d'entre nous sommes bien trop fiers pour supporter la critique de nos voisins, surtout, étrangement, s'ils sont féreldiens.
Elle était plus intelligente et n'en voulait pas le moins du monde à Katrina pour son léger écart de langage. Elle venait de Ferelden après tout. Elle ne devait pas avoir l'habitude de savoir tenir sa langue et de peser le moindre de ses mots, pas comme dans le Noble Jeu.
Quant à demander comment s'était passée son arrivée à la tour, ce n'était pas forcément la meilleure chose à faire. La mine d'Aria s'assombrit, un nuage orageux lui passant dans les pupilles.
— Mon frère jumeau, Templier de son état, m'y a amenée.
Le ton soudain sec d'Aria ne laissait aucun doute quant à ce qu'elle en pensait. Katrina n'était pas la plus à plaindre des deux, selon elle, et elle n'en démordrait pas. Armand l'avait trahie, il lui avait passé les chaînes aux poignets lui-même. Pas étonnant qu'Aria soit plus salée qu'un plat féreldien...
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On aurait pu penser le contraire en la voyant, mais Katrina était très digne compte tenu des circonstances. Arrachée à sa terre natale, enfermée dans une tour, elle était obligée de supporter la présence d'étrangers qui méprisaient Ferelden... Aria se sentit un élan de compassion pour sa compagne d'infortune.
— J'espère qu'on ne sera pas trop durs avec vous.
Elle ne pouvait qu'espérer, elle n'avait aucune prise sur ce genre d'événements. Aria soupira, et accueillit le changement de sujet assez froidement. Elle n'avait pas envie de se remémorer comment elle était arrivée là, et surtout, qui l'y avait amenée. Son ton sec fut compris de Katrina, qui ne sembla pas lui en vouloir. Elle aussi avait souffert, forcément, et en entendant sa réponse, Aria souffla doucement.
— Les Templiers...
À croire qu'ils faisaient plus de mal que de bien. Elle n'était pas assez inconsciente pour le dire à voix haute dans cet endroit, mais l'ordre lui avait pris son frère, sa liberté, et quoi d'autre encore ? S'ils n'étaient pas tous des brutes épaisses, Aria en avait croisés certains qui ne lui avaient laissé aucun doute quant à leur capacité de réflexion. Si les mages devaient de nouveau être parqués comme des animaux et surveillés, quid alors des Templiers ? Les loups n'étaient sûrement pas ceux qu'on croyait.
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Katrina était bien plus sympathique que ce à quoi Aria aurait pu s'attendre. Elle aussi avait des préjugés, non seulement dûs à la classe sociale mais aussi à son pays d'origine. Heureusement qu'elle savait passer outre, car quitte à être enfermée dans une tour avec des gens, autant bien s'entendre avec eux, non ? Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'elle voulait se faire des amis mais... Au moins se sentir moins seule ?
Elle inclina la tête pour accepter le compliment de Katrina, mais ne répondit pas. Cette conversation l'avait autant rassuré que fatigué, et elle se sentait soudain somnolente. Étrange que Katrina choisisse ce moment pour revenir sur le sujet initial de leur conversation. Cela fit sourire Aria, qui secoua doucement la tête.
— Non... À vrai dire, je cherchais juste un sujet de discussion.
Il était de bon ton de toujours camoufler ses véritables intentions en Orlaïs, même quand il s'agissait de faire connaissance. Aria garda son petit sourire, qui se fit un peu plus las.
— Je pense vous laisser. Je suis soudainement... très fatiguée.
Elle voulait juste s'allonger, dormir un ou deux siècles, et se réveiller quand elle serait de nouveau libre de ses mouvements. Avec un soupir, elle se leva, reposa le livre qu'elle avait tenu dans ses mains sur une table, et quitta silencieusement la bibliothèque.
» Staves rising [Lance - Eliott - Thomas]
» ¬ such a pretty house, such a pretty garden. ✵ poppaea
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