MÉPRISE GROSSIÈRE - HOT (SHANE)

Méprise grossière

If you're drowning and you see a corpse floating by, hang on to it because it will rescue you. Tom Hardy

Shane n'a jamais été évasif sur ses intentions, donc non, ses mains n'avaient pas malencontreusement glissé sur les hanches de Sarren. Elles s'y étaient posées, fermement mais sans brutalité, dans une honnêteté toute dénuée de subtilité. Le Tiern était un homme direct : c'était la seule manière qu'il avait trouvé de ne décevoir personne. Cela ne l'empêche pas de lui embrasser doucement le nez, jouant de cette proximité avec une tendresse qu'on lui imaginait mal au premier abord.

Et puis de se relever, parce que ce n'était pas sur une tour de guet qu'ils allaient pouvoir s'amuser de cette façon. Pas encore, du moins. Ayant compris que l'elfe aimait les hauteurs, Shane lui proposa, non sans humour, de lui grimper sur le dos. C'est vrai qu'un pauvre mètre soixante-quinze, c'était pas folichon pour un humain, mais c'était déjà pas mal, non ? Sarren ne se fit pas prier et commença à lui crapahuter sur le dos comme un animal grimpant à un arbre, jusqu'à être perché sur lui. Il n'était pas bien lourd en effet, et Shane n'aurait aucun mal à supporter son poids sur ses épaules : restait que la tour n'était pas assez haute pour eux deux.

— Oh, parce que tu veux en plus que je te serve de cheval ?

C'était pas un problème pour Shane qu'on lui monte dessus, mais il avait quand même eu autre chose en tête à la base. Il sourit à sa propre plaisanterie, et, reprenant sa bouteille, se dirigea vers les escaliers. Il sentait Sarren se geler lentement les miches sur lui, et il était hors de question qu'il ne tombe malade avant un long voyage en bateau. Ni une ni deux, Shane rentra de nouveau dans le château, Sarren sur ses épaules. Rien à foutre des servants.

— Attention la tête !

Les escaliers n'étaient pas bien hauts, mais avec un peu de chance, Sarren ne se cognerait pas partout. L'avantage était aussi que les appartements du Tiern n'étaient pas bien loin : quelques étages en-dessous seulement. Ils y arrivèrent rapidement, accueillis par la chaleur d'une cheminée qui crépitait et la lueur des chandelles que les domestiques avaient allumées, prévenants. Un grand balcon faisait face au lit, qui surplombait l'océant : on ne voyait pas la ville de Gwaren d'ici, seulement l'horizon et la nature déchaînée au dehors.

Le plafond était déjà plus haut que dans les couloirs, et Shane ne semblait pas pressé de reposer Sarren au sol. Les mains fermement posées sur ses genoux, il déambula un moment dans la chambre, en tournant un peu sur lui-même.

— Le panorama est moins impressionnant, mais au moins il fait chaud.

S'avançant vers le lit couvert d'une épaisse couverture vert et doré, Shane s'y assit dessus, juste le bord, et bascula en arrière pour faire tomber Sarren dans le moelleux de son matelas. Avec un sourire, il se tourna pour lui retirer ses bottes : il n'en aurait plus besoin maintenant, et elles allaient salir les draps. Après les avoir jeté dans un coin de la pièce, Shane y ajouta les siennes également, ainsi que son pourpoint.

Il revint ensuite vers Sarren, et sans le quitter des yeux, grimpa dans son lit au-dessus de lui pour venir nicher sa tête dans son cou et y déposer quelques baisers. Il s'arrêta cependant, plongeant ses yeux dans ceux de l'elfe avec la plus grande solennité.

— Je continue ou tu veux arrêter ?

L'intonation égale ne trahissait aucun reproche voilé : Shane se souciait simplement de l'elfe, qu'il ne voulait forcer à rien. S'il était fatigué et voulait juste profiter du lit, grand bien lui fasse ! Shane n'y verrait rien à redire.

► 10:40 - Gwaren | bad day, again

Méprise grossière

Sarren & Shane

Hissé plus haut que jamais, sur les épaules du Tiern, le jeune elfe n'a pas l'impression d'être un poids encombrant ; c'est probablement le contraire. Même si l'homme lui servant vraisemblablement de cheval n'était pas musclé, sa carrure reste plus frêle qu'imposante. Et de sa position, les méandres de son esprit soulagées par l'alcool, il s'envole presque vers d'autres horizons. Un instant. Car outre les frissons qui accaparent son corps, il se heurte légèrement la tête lorsqu’ils retournent à l'intérieur ; ce n'est pas faute de Shane d'avoir prévenu. Instinctivement, même avec un peu de retard, Sarren se baisse un peu plus. Son cou se niche vers la joue gauche de son porteur. « Si un jour on m'avait dit que je me retrouverais dans cette position avec le Tiern de Gwaren. » Non pas qu'il regrette, au contraire. La situation est inhabituelle mais très plaisante et soulage son lourd fardeau. Le clan, la garde, tous deux désertés, sont loin derrière lui. Reste uniquement la vision de Fenara qui persiste dans un coin.

Même quand ils parviennent dans la chambre du Tiern avec des intentions claires. Sarren n'a pas mis le holà avec ces dernières ; se laissant emporter par le courant. Une chose est certaine, ses sentiments vont toujours à Fenara. Mais avec la boisson, le doute d'une relation perdue à jamais, le corps se libère, se lâche. Ce ne serait pas le premier écart. Ce ne serait pas la première trahison ; l'abandon est bien pire. Heureusement la remarque coupe court à quelques regrets qui se faufileraient à travers l'épaisse couche d'alcool, l'elfe récupère son sourire. « Oui, aucun risque d'attraper un coup de froid. »

En tout cas, il chute rapidement du piédestal sur lequel il siégeait. Shane le dépose sur le matelas et ôte même ses bottes ; peur de salir les draps propres ? Sarren s’abstient de réflexion, l'heure n'est plus à ça. Clairement il lui est encore possible de dire non mais ses mains hésitantes s'emboîtent sur ses épaules puis son cou tandis que le sien est couvert de baisers. Et il est étonné que l'homme se stoppe dans son élan afin d'avoir son réel consentement ; peu l'auraient fait dans ces conditions. Si il ne rétorque pas à la seconde, c'est à la suivante qu'il se décide. Son corps prend le relais sur son esprit. « Continue. » Simple, concis, il espère seulement que le Tiern ne s'amourachera pas. Il est clair qu'il s'agit d'une unique aventure, n'est-ce pas ? Sarren est à nouveau emporté et parvient à se détendre, l'une de ses paumes venant s'agripper plus en avant au niveau de sa nuque. Bientôt, elle se détache pour qu'il retire de lui même le haut qui l'encombre et qui est délaissé au sol à côté. De nouveaux frissons lui viennent instinctivement non pas parce qu'il a froid mais en raison de souvenirs ; la dernière nuit où il s'est détendu ainsi, il est encore parti avant l'aube. Un cercle vicieux. Le fera-il aussi avec Shane ?

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Méprise grossière

If you're drowning and you see a corpse floating by, hang on to it because it will rescue you. Tom Hardy

La remarque de Sarren fait sourire Shane : si tout allait bien, être juché sur les épaules du Tiern ne serait pas la seule position étrange dans laquelle on pourrait le retrouver ce soir. La chambre est belle et confortable, comme on pourrait l'attendre d'une chambre de Tiern. Assez pour qu'ils puissent se permettre de retirer leurs vêtements sans chopper une pneumonie, comme le notait Sarren. Tant mieux, car c'était exactement ce qu'avait en tête Shane. Il ne l'avait jamais caché.

Oh d'ailleurs, il ne l'avait pas clairement dit, mais c'était suffisamment sous-entendu pour qu'il le pense clair mais Shane ne s'amourache pas facilement. L'elfe partirait sûrement dès le lendemain pour d'autres contrées : à quoi cela lui servait-il de s'y attacher ? Non, il l'avait trouvé séduisant, l'avait pris un peu en pitié aussi (soyons honnêtes) et il avait envie de passer un bon moment. C'était aussi simple que cela.

(pour les petits curieux, le rp passe désormais en hide eheh)

► 10:40 - Gwaren | bad day, again

Méprise grossière

Sarren & Shane

C'est bien beau, étalé contre le dos de Shane, mais celui-ci ne tarde pas à rouler dans les couvertures et Sarren fait de même avec la place restante, retournant contre le matelas. C'est si confortable. Avec son état, le bougre sent l'envie de s'y laisser totalement aller, après tout il lui faut bien dormir avant le départ du lendemain, dans quelques heures.

Et oh, il va probablement s'endormir plus vite qu'il ne le pense, même si avec un sourire il rétorque au Tiern. « Je prends ça pour un compliment. » Le temps que l'intérieur sous la couette se réchauffe il n'hésite pas à rester proche de son corps nu, comme le sien, puis peu à peu est emporté. Ses paupières lourdes se ferment naturellement, c'était une bonne soirée.

Cependant Sarren en oublie le plus important, avec tous ces imprévus il n'a pas pris ses herbes, première fois en plusieurs mois. Même alcoolisé et l'esprit occupé avec une rare aventure ça ne lui arrive jamais. Demain, il le regrettera forcément, même avant. Dans le cas présent son faciès semble apaisé, bercé, ce qui lui change de ses préoccupations habituelles.

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