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Mer 28 Fév - 20:27



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
Trois mois. Trois mois la carcasse exempte de Lyrium. Une épreuve qui plutôt que de guérir avec le temps, empire au fil des jours, des semaines, malgré toute la volonté dont peut faire preuve le jeune Pentaghast. En ceci il ne pensait pas qu'il aurait tant de difficultés à se détacher de son addiction mais les faits sont là : ses crises semblent atteindre leur paroxysme. En pleine Inquisition. En pleine mission. Lui qui n'aime guère afficher ces dernières en public s'échine à contenir tout signe distinctif de manque ; passant des tremblements aux coups de chaud. Mais inutile qu'il se voile la face, son contrôle ne demeure pas total, même si il termine toujours par se sortir d'une crise. C'est ce qui le rassure : il ne laissera pas une stupide addiction semer le trouble dans sa vie. Draco s'en sortira coûte que coûte pour ne pas décevoir la Divine ainsi que le Créateur qui l'observe très probablement de là où il est.

Pour l'heure, il craque. Un rien lui déclenche cette nouvelle crise : l'espion infiltré est perché sur l'un des balcons de Therinfal à observer les récentes entrées et sorties de cette Inquisition particulièrement vivante, faute de renaître de ses cendres. Le faciès neutre tandis qu'intérieurement, à la simple vue de mages, une grimace s'égare. Puis apparaît sous ses yeux le reflet d'une fiole bleutée qu'il reconnaîtrait entre milles. Par réflexe il se recule, quand bien même il est suffisamment à distance, mais son regard ne s'en détache pas - comme happé. Le manque cogne à la porte en son for intérieur.

Draco se détourne maladroitement de cette vision, retourne dans le couloir y étant rattaché à la manière d'un rat empoisonné. C'est au tour de son bras gauche de trembler, qu'il maintient péniblement en place à l'aide de celui de droite. Dans sa marche pressée vers son "sanctuaire" il se retrouve nez à nez avec la réserve ; il ne sait, à l'intérieur se trouve du Lyrium pour les mages de l'Inquisition. Un instant il s'arrête devant, en plein combat interne. Il s'emporte tout seul, agacé par ses propres pensées, balançant violemment son membre tremblotant dans le vide alors qu'une personne est présente ; l'ancien Templier d'ordinaire plus attentif n'a rien remarqué. « Non, non, NON ! » Sa transpiration, également plus importante, se soustrait depuis les pores de sa peau. Son front commence à être trempé et sa gorge est sèche. Tout son être réclame du Lyrium, rien qu'une fiole, rien que cette fois. Mais si il craque maintenant, ce ne sera pas que cette fois, pas vrai ? Et voilà bien la dernière chose qu'il souhaite.
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Jeu 1 Mar - 13:21


la faiblesse est le courage
des autres
bleu d'opiacé
***

Le galbe veilleur est embusqué dans la pénombre d'une encoignure, époux de discrétion alors qu'il lui ait usuellement ardu de passer inaperçu. Ses prunelles diaphanes accrochent la charpente étrangement et soudainement souffreteuse – le fait d'avoir été présent le premier l'a gardé de se faire remarquer et lui permet de voir, de distinguer la véracité qui se planque au revers d'un beau masque d'argile. Il ne perd pas un iota de la pénible représentation, accusant le coup des maux amicaux et de l'authentique faiblesse des templiers. Draco fait partie de ces tributaires qui tentent de s'ignorer, et qui y parvient avec maestria depuis une trinité de lune, du moins au faciès du monde. L'homme à qui il a scellé ses nouveaux vœux de loyauté a tôt su passer outre ses artifices altiers et envahissants, bien malgré qu'il soit la prime victime de ses innocentes frasques, il n'est pas dupe au point de croire qu'une addiction se bat aussi aisément. Voici le flagrant délit tant escompté, car l'ancien paladin chantriste est avare de confession et de démonstration lorsqu'il est question de ses tribulations – comme tout à chacun, sûrement, il est plus prudent de garder sa détresse pour soi. Toutefois, l'Inquisiteur se fait du mauvais sang pour ce gentil bougre serviable dans l'âme et renié de son propre Ordre pour des convictions somme toute louables. Le désir de lui porter assistance est tel qu'il ne retient pas longtemps son phonème le plus guttural et péremptoire, claquant du lingual un puissant : « Soldat ! » pour annoncer son entrée et le rappeler à la raison.

La désignation n'est guère hasardeuse, ni même cet emprunt d'autorité dans lequel Gwenaël se drape tout en avançant lentement vers l'intéressé. Ce dernier a longuement évolué dans un corps martial, les bretteurs de son acabit savent reconnaître et respecter une hiérarchie, et c'est en sa qualité d'Inquisiteur qu'il se montre à lui. Il ne s'immobilise qu'une fois entre les huis de la salle au trésor d'azur et le chevalier de la foi, qu'il contraint d'ailleurs à reculer de quelques pas. Il le toise alors, ne fardant rien de sa découverte, peiné pour lui, courroucé par la Chantrie. La pulpe rugueuse de ses phalanges caresse un objet qui se révèle à la scène : une clé. Celle de la réserve, dans laquelle il était précédemment venu se servir pour les recherches de quelques enchanteurs et qu'il n'avait pas refermée. Il fait volte-face et la place sereinement dans la serrure, sans encore la tourner.
« Tu n'es pas voué à la souffrance, tu sais. » Il baisse un instant le regard, mesurant l'étendue de ses paroles. Puis il se retourne pour agricher les yeux de son interlocuteur. « Nos réserves de lyrium sont... très limitées, compte tenu de la prévalence de la Chantrie et du surprenant nombre de mages que nous avons depuis notre renaissance. Nous le devons au Carta, malheureusement... ou non, je ne sais pas. » Il remercie néanmoins Arda et sa pléthore de connaissances en la matière, sans elle, il aurait été bien plus compliqué d'obtenir autant de cette sibylline substance. « Mais... je pourrais faire en sorte que tu aies ta part... »

La suggestion s'égare dans le silence, Gwenaël considère le fils Pentaghast, scrute sa réaction. Il marche sur des œufs en plus de jouer avec le feu, la situation est délicate bien qu'il n'aspire qu'à lui être salvateur. Il soupire et avance jusqu'au torturé sur l'épaule duquel il pose une paume bienveillante.
« Draco. Tu es pour l'heure le seul templier reconverti que nous ayons, ce qui fait de toi une exception. Avec ses bons comme ses mauvais côtés. » La présence de l'éphèbe névarran mécontente bien des individus, il n'est pour sûr pas le plus apprécié des membres de l'Inquisition. « Sur ma vie et mon honneur, j'apprécie ta volonté, mais j'ai besoin de savoir. Quelle attitude dois-je adopter ? Toi seul peux me dire s'il me faut te préserver de toute tentation ou garder une fiole à proximité au cas où... tu succomberais. »

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Jeu 1 Mar - 14:18



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
Soldat. Une simple appellation qui le tire un instant de son tourment, sans reconnaître immédiatement la présence depuis le début nichée dans la pénombre. Il s'agit de l'Inquisiteur en personne. Sa peine lui est affichée alors qu'il conservait farouchement celle-ci à l'abri des regards indiscrets, peu désireux que des rumeurs indésirables circulent à son propos. Ne demeurant guère un allié tant attendu, Draco ne s'étonne pas des regards froissés qui le lorgnent malgré son serment porté, celui de se battre jusqu'à son dernier souffle pour l'organisation réinstaurée. Un mensonge, bien évidemment. Une comédie pour laquelle ses efforts sont conséquents quitte à offrir plus de preuves de sa loyauté factice, plutôt que de vivre dans l'ombre de Therinfal et paraître suspect. Son objectif est autre, pour ceci il lui est nécessaire d'apprendre à connaître Gwenaël, intégrer son cercle de confiance, pour mieux le trahir quand l'heure sera venue.

Pas pour le moment, même si l'occasion est parfaite pour un rapprochement ; le manque auquel il fait face ne le lui permet simplement pas de le réaliser à la seconde. « Inquisiteur ? » Le gosier sec, envahi d'une désagréable bouffée de chaleur, il recule instinctivement de quelques pas. Il cligne des yeux, vérifie que ce n'est pas là une hallucination mais tout porte à croire que non ; quand bien même la surprise se pose là. Le comportement de l'Inquisiteur est à la fois doux et cruel à son égard. Si il témoigne d'une gentillesse certaine afin de lui épargner plus de crises, ce serait là une défaite cuisante pour lui. L'abandon de son sevrage, trois mois à souffrir pour rien. Un cercle vicieux malgré tout très aguicheur... Des frissons parcourent son échine à la proposition qui lui est faite. Le Pentaghast ne rétorque pas en paroles, pour l'instant, mais ses expressions sont suffisamment éloquentes. La surprise, l'envie, l'hésitation, une rude bataille se poursuit à l'intérieur. « Vous... Vous feriez ça ? »

Aidé du revers de sa manche, Draco essuie l'abondante transpiration qui depuis son front, glisse sur ses tempes. Il regrette déjà sa précédente interrogation quand la paume de son interlocuteur se dépose sur son épaule ; il croise son regard, le sien étant pour sa part toujours en proie au doute. Il serait si simple de céder à la tentation. Est-ce là une épreuve ? Un test ? Heureusement les propos qui suivent l'aident à reprendre un tantinet ses esprits, à inspirer un bon coup. Sa propre paume se dépose sur celle de Gwenaël, peu importe qu'elle tremble encore nerveusement. Le Templier déchu pense au Créateur, au... Feu. Un détail avec sa propre signification personnelle qui l'aide en complément à ne pas céder aussi facilement. « S'il vous plaît, ne me faites plus jamais cette proposition. Je résisterais, je ne peux pas me permettre de céder. Pas après tant d'efforts. » Soudain, il s'emporte dans un élan osé et improbable... Mais pas tant avec son état. Si son cerveau est encore malade, hanté par le manque, sa crise s'achève progressivement en son for intérieur. Comme d'habitude il l'étouffe et concentre ses songes ailleurs que sur une fiole bleutée. Seulement, il paraît encore volontairement faible face à l'Inquisiteur : sa main s'accroche à l'arrière de sa nuque tandis que sa tête se niche entre son cou ainsi que son épaule. Il accentue les tremblements de sa carcasse puis lui susurre au creux de l'oreille. « Je braverais n'importe quelle épreuve pour l'Inquisition. Pour vous. » Douce duperie qu'il murmure, capable des pires mensonges en profitant de sa propre faiblesse, qu'il tourne ainsi en force face à l'âme charitable.
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Ven 2 Mar - 13:19


la faiblesse est le courage
des autres
bleu d'opiacé
***

Le mal-être de son camarade l'ombrage, la Chantrie n'est décidément qu'opportunisme et mystification. Comment pouvait-on oser asservir l'âme d'un féal avec un tel opium ? Délectable ivresse de laquelle beaucoup ne peuvent sortir, englués que sont ces fous dans les toxines galvanisantes de ce mystérieux lyrium . Essence de toute magie, peut-être clé et sceau de toute chose, qui le savait seulement ? Car ils lui ont trouvé une utilité, ils pensent être à même de le dompter et d'en faire ce que bon leur semble. Le mirage n'est que plus misérable qu'il s'étend aux yeux du monde, et que le monde est un spectateur satisfait. Il repense par ailleurs à ces mystérieux templiers affrontés à Kirkwall lors de l'assaut final, d'imposants limiers sans plus d'esprit, sans une once d'humanité dans leurs calots enténébrés. Thédas va de mal en pis, il espère qu'ils se trouvent au crépuscule de cette délétère période d'obscurantisme. Les ouailles tel que Draco consolident sa détermination, c'est pour ces gens qu'il guerroie si férocement, qu'il ne se laisse pas désenchanter par une hideuse réalité. Et Créateur, qu'il comprend lorsque le bretteur l'implore presque de ne plus jamais vivifier son supplice par une solution de facilité. S'il n'aurait aucunement méjugé dans le cas contraire, il est ravi qu'il ne cède pas à la tentation pourtant à proximité. « Je loue ton courage fils du Névarra, , ce sera l'unique fois où tu m'entendras faire cette proposition, je t'en fais le serment. » Il estampille le pacte d'un sourire et d'un léger signe de tête.

Soudain, les phalanges se logent dans sa nuque et le galbe s'approche, se conglomère à sa charpente en quête d'un réconfort que seuls les affects apportent. Si tout d'abord pris de court, Gwenaël se fait compréhensif. Il ne connaît point ce côté de l'éphèbe, et sous son exosquelette, peut-être est-il comme lui : un réceptacle de tendresse, un amant de douceur salutaire. Car s'il se contient en public, l'Inquisiteur est un homme tactile, un mioche blessé et complexé d'avoir été abandonné par ses géniteurs alors qu'il n'avait que quelques mois. Il l'enserre donc, dans l'espoir de lui communiquer un peu de sa force, avant de rire à cette solennité qu'il déploie avec la ferveur d'un chevalier. Il ne répond pas tout de go et patiente que les tremblements et l'eurythmie se dulcifient un tant soit peu. Une fois les variantes du Pentaghast à priori plus engageantes, il se redresse sans rompre leur contact.
« Je ne mérite pas tant de dévotion tu sais, je ne suis jamais rien que le porteur d'un oriflamme. La seule véritable essence de l'Inquisition ce sont ses membres. Sans eux, je suis un homme comme les autres. » Le sire ne feint pas son humilité, lui qui n'a jamais été en quête de gloire ou de reconnaissance – des notions pourtant liées à un titre tel que le sien. Raison pour laquelle il perçoit les propos de son interlocuteur comme le fruit d'une simple admiration, peut-être en constatant le nombre de partisans qui le soutiennent et rejoignent ses idéaux. « Et tutoies moi dans le privé, je te l'ai déjà dit un millier de fois. » Il secoue la caboche en riant, faisant derechef montre de son étonnante simplicité.

Il se détache enfin et retourne aux huis de la réserve qu'il verrouille cette fois, rangeant ensuite la clé dans l'une de ses poches, en sécurité. Il revient ensuite à la contemplation de Draco, qu'il trouve tout de même blême et fatigué.
« Tu te pousses dans tes retranchements, je te remercie de tant d'implication mais tu dois prendre soin de toi. Rien que ces deux dernières semaines, de combien de missions t'es-tu acquitté ? Peut-être suis-je trop demandeur... ou sans doute es-tu trop gourmand. » Il soupire, ombragé par la situation, puis se masse l'arrête nasale. « J'ai du temps devant moi, je peux t'accompagner à la chapelle si tu veux...l'on puise toujours de la force sous le regard de la Prophétesse. » Il réfléchit, se frotte le menton. Et courbe un sourcil interrogateur. « A moins que... je connais un petit remède miracle pour te redonner des couleurs, si tu le souhaites... »

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Ven 2 Mar - 14:55



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
La tentation est repoussée alors qu'il aurait été si simple d'y céder, de se sentir mieux quelques instants, mais de s'en mordre les doigts une fois l'envie rassasiée. Le serpent ne veut pas se mordre la queue en s'injectant son propre venin face à son ennemi naturel. Ennemi qu'il tourne en ami, face auquel il accentue ses maux à l'origine éprouvants - il est vrai, chante les louages de son organisation ainsi que de sa personne. Bien heureux de ne pas être repoussé, d'être au contraire complimenté, il se félicite du rôle qu'il porte à merveille. Son courage plus tôt évoqué ravive sa flamme intérieure plus puissante, qui termine de chasser les derniers tressaillements dont il est victime. Le Pentaghast recouvre également ses esprits mais son teint reste particulièrement blafard en extérieur. Ses prunelles s'encrent à nouveau dans celles de l'Inquisiteur sans que le contact physique n'en demeure définitivement rompu, sa paume cherchant toujours appui chez lui. Il semblerait qu'une telle démonstration parvient à émouvoir Gwenaël qui n'en est pas moins modeste. Draco note tout ceci dans un coin de sa tête, désireux de pouvoir gratter un peu plus le verni autour de l'Inquisiteur, de découvrir quel genre d'homme il est réellement. Dans son intérêt et surtout dans l'intérêt de la Divine.

Il opine naturellement du chef pour laisser de côté le vouvoiement ; une comédie de plus pour faire croire à un respect profond, qui fonctionne vraisemblablement. Ainsi il accompagne doucement le rire éclatant du quidam en face de lui. « Sache que sans toi, l'Inquisition n'aurait pu renaître de ses cendres. Tu restes le pilier central de cette organisation, c'est toi qui inspire les autres à te suivre. » Peut-être en fait-il trop, mais en privé, il ne s'en inquiète guère, et pense d'ailleurs une bonne partie de ce qu'il évoque. Gwenaël est la force motrice de l'Inquisition. Sans lui, qui aurait repris le flambeau face à Faustine V ? En ceci Draco lui en veut, mais témoigne bien évidemment du contraire en le félicitant pour ses actions. Sourire et paroles empoisonnées qui font bon effet.

L'ancien Templier ne repart pas à la charge : il laisse les compliments redondants à une autre fois et à d'autres occasions afin de ne pas en faire trop. Plutôt satisfait de ce rapprochement, il félicite ses crises ainsi que son sevrage qui lui sera d'une grande aide pour gagner la confiance de l’Inquisiteur. Dans son malheur se cache une opportunité sur laquelle il ne crache pas. Peut-être était-ce dans les plans du Créateur à son égard ? Persuadé d'être sur le bon chemin, il profite du court instant de silence pour clore ses paupières, remercier le divin depuis ses songes. C'est la voix de Gwenaël qui le ramène à la réalité. Il est vrai qu'il s'échine particulièrement à la tâche depuis son arrivée ici. Beaucoup doutent encore de lui, sans étonnement avec ses antécédents, alors qu'il aimerait progressivement être lavé de tout soupçon. Que ce dernier ai remarqué cette dévotion mise en avant prouve que ses efforts payent, en un sens. Tout comme les propos à son égard. Draco commence à comprendre de quel pied jouer en sa compagnie, même si ce n'est là que le début d'une longue aventure. « Sincèrement ? Je n'ai plus le compte. Je pense être trop gourmand, mais c'est mon péché mignon. Enfin, l'un de mes péchés mignons... Cela m'aide aussi à ne plus trop penser à tout ça, à mon manque. » Il inspire un bon coup. Après sa bouffée de chaleur un peu plus tôt, c'est au tour de quelques frissons de s'égarer sur son épiderme, déclenchés par un appel d'air.

« J'en serais ravi. Je dois te l'avouer, je me sens bien seul par moments, et ta compagnie m'est très agréable. Je n'ose te réclamer comme j'imagine que tu croules sous les responsabilités, mais... Dis-moi, à quoi pensais-tu ? » Les cartes en main, Draco commence à se faire des idées suite à la dernière proposition. Pour lui, ce petit remède miracle évoqué laisse sous-entendre une invitation à plus de tendresse, qu'il ne pensait pas voir arriver aussi tôt avec son jeu de charme. Mais peut-être se met-il le doigt dans l’œil jusqu'au coude ? Dans le doute, il préfère ne pas se précipiter, quand bien même il invite un sourire significatif sur son faciès. « Si nous nous rendons d'abord à la chapelle, je pense qu'il nous restera du temps pour ton petit remède miracle. Non ? » Il cherche une réponse dans le regard de Gwenaël puis ouvre de lui-même la marche en direction du sanctuaire sacré. Loin derrière les mensonges, une prière sous le regard d'Andrasté lui octroiera effectivement plus de force, comme à chaque fois. Ses croyances profondes sont bien une chose sur laquelle il ne se détourne guère même pour soigner les apparences. C'est uniquement le fonctionnement actuel de la Chantrie qu'il feint remettre en question, tout comme sa dirigeante. Combien de fois ses oreilles ont-elles saignées depuis son arrivée ici, à ouïr les propos désobligeants à l'égard de la Divine ? Heureusement, son contrôle est intact ; la simple pensée à la réussite de sa mission est suffisante.
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Ven 2 Mar - 23:50


la faiblesse est le courage
des autres
bleu d'opiacé
***

On a beau le seriner avec le fait que sans lui, l'Inquisition n'aurait été qu'une réminiscence comme jadis, on a beau lui tresser des couronnes et le lui prouver avec toute logique, le cœur du quartzeux se refuse à y croire. Une seule et unique véracité brûle en son âme, celle-la même qu'il a mise à l'épreuve durant ces mois où la déchéance fut reine. Toutes les déités de ce monde on pu en être témoins, tandis qu'il pochardait dans les plus misérables tavernes d'Orlais, tandis qu'il implorait le fatum de mettre fin à sa vésanie. Sans Eux, sans les membres de son Ordre et de sa Famille, il n'est rien. Un spectre hantant cette terre avec insipidité, tout au mieux, une chrysalide vide qui se laisse piétiner. Draco ne l'a point vu de ses yeux, et comme tous ceux qui ne l'ont contemplé que dans la luminescence, il ne peut certainement comprendre. Il ne lui en tient aucunement rigueur, il rôde depuis suffisamment longtemps dans les environs pour savoir qu'un dirigeant est remplaçable, encensé ou non, mais que la dévotion de tout un peuple, elle ne l'est pas. Un sujet sur lequel il n'a pas foncièrement envie d'ergoter dans l'immédiat et qu'il préfère abandonner sur le côté. Ses suggestions semblent au moins faire leur effet chez son interlocuteur qui s'en retrouve autant séduit qu'interloqué. « Tu verras. » Affirme t-il avec une risette, cette fois digne d'un bambin manifestement fier de sa bêtise, quelle qu'elle puisse être. Il corrobore à la proposition d'une mouvance crânienne, sans relever l'aspect équivoque du sourire qui lui est miroité. « Parfait, allons-y. »

Les andrastiens ont cela de bon qu'il est aisé de leur trouver une source de réconfort, pieux qu'ils sont. Sans avoir forcément moult fois rencontré le trentenaire dans le lieu saint de Therinfal, il devine de par son passif ainsi que ses origines que sa piété demeure immaculée. Il a ainsi la nécessité de la soumettre à la présence même fallacieuse de cette Prophétesse qui a tant fait. Ensemble, ils parcourent quelques corridors avant de parvenir à leur destination, dans un coin Ouest de la forteresse où l'atmosphère est étrangement plus solennelle. Ils croisent la route de plusieurs Soeurs, rares prêtresses à ne pas leur avoir tourné l'échine alors qu'ils se proclament ouvertement hostiles à la Divine – ainsi que du seul Frère présent parmi elles. Il les salue silencieusement, enchanté qu'ils puissent apporter une once de paix et de consolation aux croyants, bien plus nombreux que les apparences ne le laissent penser. Ils entrent ensuite dans une salle conséquente et parfaitement entretenue, symbole éloquent de la ferveur des Chercheurs de la Vérité ayant vécu ici avant eux. Le lieu de procession est tamisé d'une pléthore de cierges et peuplé de sièges, de bancs et d'offrandes, le tout entourant une auguste ronde-bosse représentant Andrasté. L'Inquisiteur se fait petit et insignifiant, désireux de ne pas troubler les individus qui se recueillent aux alentours par sa simple venue. Il porte une main à son pectoral senestre pour couvrir son cœur à son passage devant la sculpture, geste déférent, avant de s'installer à l'extrémité d'un banc suffisamment éloigné de tous. Il laisse tout d'abord Draco vaquer à ses envies, des fois qu'il lui prenne de vouloir prier aux pieds de la Prophétesse et en profiter pour apaiser ses tourments. L'ambiance y est propice, c'est à peine si l'on ne se sent pas sauvegardé de la mort dans cet havre de croyance. Il ne prend pas tout de suite parole lorsque l'éphèbe prend place auprès de lui, il l'observe avant tout et s'assure que sa crise a fini de lyncher son courage. Puis, quand il est certain de ne pas importuner, il susurre enfin.

« Je ressens toujours beaucoup d'émotions lorsque je suis en présence d'un marbre ou d'une pierre sculpté à son image. » Il admire la Dame de prunelles scintillantes, visiblement emprunt de mélancolie. « Tu l'ignores sûrement mais je suis un bibliophile doublé d'un passionné d'Histoire, je passais beaucoup de temps à lire, à Fort Céleste. J'ai parcouru et parcouru encore les archives de l'Inquisition, les vieilles cartes et les missives surannées. Dire qu'il y a un siècle, tout a commencé au Saint Temple Cinéraire. » Il tente d'illustrer cette fabuleuse Inquisition de l'époque ayant sauvé la planète de ce Corypheus. Depuis son aurore, l'Organisation a toujours été liée à la Chantrie, avant et après que les Templiers et les Chercheurs aient été crées. Durant un temps, l'on a même cru à un Messager d'Andrasté. Une ironie qui, aujourd'hui, prête à sourire. « Cassandra Pentaghast. » Il guigne le paladin. « Je gage que ce nom te dit quelque chose. » Une interrogation sans en être une, une telle aïeule ne peut s'égarer dans les vestiges du temps qui passe, mais il se demande si cette légendaire guerrière est toujours muse de louanges et d'inspiration dans son pays.

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Sam 3 Mar - 10:36



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
Curieux, il ne gâche ni n'écourte pas pour autant le temps de prière qui s'offre à lui. Dès qu'il pénètre les lieux son âme s'élève à nouveau et une sensation englobe sa carcasse pieuse. Plus un mot n'est prononcé en compagnie de l'Inquisiteur qui manifestement, est fort respectueux des croyances malgré son opposition à la Chantrie ; et pas seulement lui. L'un n'empêche pas l'autre, après tout. Draco comme à son habitude, avance jusqu'au marbre d'Andrasté où il s'agenouille respectueusement. Les paupières closes, les mains jointes, ses prières sont adressées à cette figure si divine à ses yeux, qu'il remercie également d'aider à sa mission de grande importance. Mais derrière l'espion se cache aussi l'homme qui plus d'une fois, se questionne sur le chemin qu'il emprunte, si celui-ci est le bon. Si il aura suffisamment de courage et de volonté pour parvenir à terme de son sevrage qui chaque jour de plus, le hante affreusement, quand bien même il escompte désormais s'en servir pour attendrir Gwenaël. Que la Prophétesse le pardonne, ainsi que le Créateur, et que tous deux lui apportent la force. Le courage nécessaire.

Quand le Pentaghast redresse son échine, après une dernière bénédiction, il retrouve aussitôt l'Inquisiteur sur l'un des bancs, armé de plus d'énergie. Ces sanctuaires Andrastéens ont toujours eu des effets salvateurs sur lui. Il ne brise pas encore le silence, inspirant lentement et profondément, son faciès retrouvant quelques couleurs. En son for intérieur il le sait, il le sent, le Créateur continue de veiller sur lui. Cette simple pensée suffit à ce qu'il rayonne à nouveau, ses affres liées au manque étant une fois de plus refoulées dans un coin de sa caboche - jusqu'à la prochaine fois. Même le murmure de l'Inquisiteur le berce, étonnement en accord avec sa personne. « Te recueilles-tu, de temps à autres ? » Le voilà bien intéressé désormais, aux croyances du quidam, si tant est qu'elles soient aussi profondes que les siennes. L'interrogation se veut sans animosité, aucune, plutôt innocente - si on oublie qui prononce ces paroles et singulière.

Encore une fois, voilà un côté qu'il ne soupçonnait pas chez Gwenaël, quand celui-ci lui comte son intérêt pour l'Histoire. Si Draco n'est bien évidemment pas au fait de tous les déboires et joyeusetés passées, il est une exception en ce qui concerne les événements tournant autour de la Chantrie. Notamment l'évocation du Saint Temple Cinéraire, qui l'amène automatiquement à tourner ses pensées vers Corypheus ; terrible vestige en lien avec l'Empire, il aurait pu mener Thédas à sa perte sans l'Inquisition pour l'en empêcher. Cependant désormais, aux yeux du Pentaghast, c'est l'organisation qui dépasse les bornes. Son admiration - affection l'empêche d'admettre et tout simplement de prendre conscience de la folie grandissante de la Divine Faustine. Son mépris égal des mages n'aidant évidemment en rien.

L'évocation de Cassandra, sans étonnement, lui parle. Son œillade en témoigne autant que son expression quand il tourne plus en avant la tête vers son interlocuteur. Jamais Draco n'aurait pu rester dans l'ignorance quant à son aïeule, n'ayant pas simplement appartenu à sa riche lignée mais également œuvré en tant que Main, chercheuse, sans évoquer la reforme de l'Inquisition qui n'est autre que de son fait. Bien qu'il n'approuve guère la totalité de ses avis, ou de ce qui en est renseigné, il la respecte. Peut-être pas suffisamment pour ses actions à ce jour et à l'avenir, cela dit. « Il semblerait que je suive ses traces, ses pas, ainsi amené à œuvrer pour l'Inquisition. » Une affirmation bien éloignée de la vérité qui éventuellement, doit se faire retourner dans sa tombe son ancêtre. « Je suis curieux, maintenant que tu me dis en avoir tant appris sur l'Histoire. Que sais-tu d'elle ? » Son ton reste sobre et suffisamment bas par respect pour le lieu auquel du sein ils séjournent toujours. Par moments le regard de Draco se détache de celui de l'Inquisiteur afin de contempler la Prophétesse sculptée, pourtant pas moins attentif.

Le soldat de la Chantrie pourrait rester des heures ici, imperturbable face au temps qui s'écoule. Néanmoins, maintenant que la chaleur est revenue dans son cœur, il invite Gwenaël à le suivre - ses doigts glissant doucement sur sa paume. Il salue à nouveau les quelques Sœurs croisées, cette fois-ci sans le Frère, s'acheminant calmement vers la sortie. Draco ne se presse guère, au contraire, et garde un sourire imprimé sincère. Sans un tel sanctuaire à Therinfal, quand bien même celui-ci n'est pas comparable à la Chantrie de Val Royeaux, son séjour ici aurait été particulièrement pénible. « Je ne me lasserais jamais de venir ici. A chaque fois que j'en ressors, c'est le cœur léger. » Et encore, lasser est un euphémisme, si ce n'est une insulte à ses croyances. Jamais il ne sera capable de se détourner d'un tel refuge Saint.
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Sam 3 Mar - 12:59


la faiblesse est le courage
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bleu d'opiacé
***

Un fin sourire vient ornementer les lippes de l'adonis. Il suppute – à tort – que le jeune homme se gondole de fierté, ainsi à marcher dans les pas d'une si illustre ancêtre. Lui-même si effarouché dans les premiers temps, s'était amplement enorgueilli de prendre les brides de son Ordre à la suite de son pater adoptif. Une situation différente sur la forme mais semblable sur le fond. Lui-même, d'ailleurs, se ceint de ravissement que le patronyme des dirigeants du Névarra refleurisse dans leurs rangs tel un écho du passé, comme la preuve que les mémoires, aussi antédiluviennes, ouvrent parfois la voie. Au vu des hauts-faits de cette Cassandra, il ne se fait pas pantois de voir les efforts fructueux du paladin andrastien, largement buriné dans le même bois. Il rutile de la même quintessence et se voue à accomplir de grandes choses pour leur cause, à probablement lui aussi entrer dans leur Histoire. Tous ceux qui ont un jour contribué à la gloire de l'Inquisition constituent un sujet d'étude passionnant pour l'actuel héraut, qui s'apprête à y aller tout de go de son savoir en la matière avant d'ouïr la discrète toux d'une ouaille à proximité. Bien qu'elle ne leur est pas destinée, elle lui remémore qu'ils ne sont pas seuls et guère dans la meilleure antre pour discutailler comme à la taverne du coin. C'est finalement le névarran qui prend les devants, glissant ses phalanges contre sa paume avec une suavité toute particulière pour le convier à tirer leur révérence. Il le suit donc avec docilité, resaluant dans un mimétisme les Soeurs qu'ils recroisent.

Une fois à l'extérieur, le binôme évolue d'une foulée lente, presque flâneuse, vraisemblablement allégés par cette succincte mais salvatrice halte.
« Oui. Je me demande si c'est la ferveur de ceux qui viennent se recueillir qui fait la particularité des lieux de culte. L'atmosphère y est toujours si... unique et salutaire. » Lui aussi se sent presque pousser des ailes, sa voix préserve d'ailleurs une intonation mesurée, bien qu'il n'ait jamais eu le phonème acariâtre contrairement à certains. Ce n'est que lorsqu'ils se trouvent bien éloignés du sanctuaire que ses vibrations gutturales redeviennent usuelles, tandis qu'une meute de Chercheurs passent justement à leurs abords. « Je crois savoir pas mal de choses sur ton ancêtre. En l'occurrence, elle a laissé trace écrite de son implication dans l'Inquisition de l'époque, j'ai retrouvé certaines de ses mémoires et autres ordres qu'elle a pu prescrire. C'était une femme de poigne, avec de grands idéaux. Elle a très largement contribué à sauvegarder Thédas de Corypheus et à consolider les Chercheurs qui faisaient manifestement face à une crise intestine, les raisons restant fuligineuses. Avant cela elle a été la Main Droite de la Divine Justinia. » Il obvie en direction de celui à qui il narre. « J'ai trouvé des traces d'un récit ma foi très homérique, dont elle ne fait étonnamment mention nulle part elle-même. Elle aurait sauvé Val-Royeaux d'une grande corruption en combattant des dragons et des mages fous... Si c'est vrai, elle n'était pas le genre de guerrière à se laisser influencer par la gloire. » Une vertu sur laquelle il prend exemple, tâchant de ne jamais se faire galvauder par la gloriole ou l'opulence.

Gwenaël s'arrête en chemin, devant les arches menant à l'un des coins verdoyants du Refuge. Des jardins qui font pâle figure en comparaison à ceux de Fort Céleste, mais il se satisfait déjà de pouvoir profiter d'une bribe de Mère Nature en plein cœur d'une forteresse défensive. Certains mésestiment l'intérêt de jouir d'endroits où s'allonger sous la frondaison d'un arbre et où se faire badaud parmi les fleurs. Il s'arc-boute au mur le plus proche contemple l'espace vert en entonnant derechef.
« Il m'arrive de me rendre dans des Chantries et de plier rotule devant Andrasté. Mais... mon antre d'introspection favori, c'est ça. » Il désigne le jardinet. « Je suis très connecté à la nature, il n'y a rien que j'aime plus que bivouaquer et survivre en pleine sylve. Cela vient de mon éducation un peu... singulière. » Il ricane et se frotte la nuque. Le seigneur n'est pas pudibond en ce qui concerne son passif et son histoire somme toute distinctive, qui n'étaient un secret pour personne à Fort Céleste. Néanmoins, il n'en demeure pas moins délicat de relater une telle originalité à un quidam de l'acabit de Draco, qui nonobstant sa loyauté, n'en demeure pas moins un chantriste avéré et un légataire de très haute noblesse. Il n'est pas certain qu'il sera en mesure de comprendre ou même de concevoir. Pour autant, il est à mille lieues d'avoir honte de ce qu'il est.

« Pour faire simple et concis, j'ai été élevé entre le culte andrastien et le folklore elfique. Je n'ai jamais pu faire un choix et on ne me l'a jamais ordonné, mes convictions vont autant vers le Créateur que vers les Faiseurs, je m'adapte selon mon interlocuteur. » Il le regarde en souriant. « N'y vois aucune forme d'opportunisme, j'ai sincèrement foi aux deux, ce n'est pour moi pas incompatible. Même si j'admets avoir une certaine inclinaison pour mes amis dalatiens, surtout depuis les récents événements... J'essaie de ne pas perdre de vue que la Divine n'est jamais rien qu'une femme et qu'elle parle du Cantique avec son propre dialecte. Elle n'est pas le Créateur et ne parle qu'au nom de la haine. »

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Dim 4 Mar - 11:40



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
Aux yeux du Pentaghast, il ne fait aucun doute que ces sanctuaires sont protégés par une force supérieure, et les prières alimentent cette dernière. Ce sentiment de bien-être n'est pas une coïncidence. Andrasté veille sur lui, tout comme le Créateur. Chaque fidèle est ainsi récompensé et guidé sur le droit chemin bien qu'il se questionne encore à propos de Gwenaël, capable d'être apaisé au même titre que lui l'est. Plus tôt, celui-ci ne lui a pas répondu - probablement par respect pour les âmes pieuses présentes. Et si l'Inquisiteur était réellement un fervent adorateur ? La tâche de Draco n'en serait que plus lourde, malheureusement. Un pieux dans le cœur de bannir ainsi un quidam bercé par des croyances identiques qui l'aident à avancer, quand bien même leurs opinions divergent grandement. Ce n'est là qu'une supposition, un doute, qu'il ose espérer mal fondé.

Pour l'heure, les oreilles de l'espion sont bercées par les récits à propos de son aïeule, qui lui arrachent un sourire à la fois intéressé et impressionné. Une grande femme, cette Cassandra. S'imagine-il, pour sa part, marquer aussi intensément l'histoire de Thédas ? Seul l'avenir en témoignera. Draco reste suffisamment modeste, lui aussi, malgré les grandes espérances qui flattent son ego. « Je serais curieux de lire de mes propres yeux ces récits homériques, un jour. Voilà bien un fait que j'ignorais. Quant au reste, il va sans dire que de tels exploits ne sont pas restés dans l'ombre. » Sauvegarder Thédas, un dessein plus que louable, une lourde charge dont il estime prendre part à son tour en éliminant les ennemis de la Divine Faustine. Pour rétablir l'ordre, quitte à ce que les mages en payent le prix. Au final, tout ceci n'est pas très équitable n'est-ce pas ? Difficile de dire si un jour les yeux du Chantriste s'ouvriront pour de bon, si ses convictions évolueront ; d'autant plus qu'il est maintenant plongé au cœur de l'Inquisition. Si cela ne l'aide pas, quel en sera le déclencheur ? Sourd à toute vérité autre que la sienne, il garde un contrôle absolu même lorsque celle-ci est bafouée sous son nez. Le rôle qu'il joue, le masque qu'il porte, inutile qu'il mine bêtement ses efforts.

Draco se stoppe à son tour après Gwenaël, son œillade suivant la sienne, contemplant les jardins à leurs pieds. Une magnifique nature qui encore une fois n'est autre que l'une des merveilles du Créateur - dans son cœur. Et enfin, ici, son compagnon se confie sans mal. Une - ou plutôt des étonnantes révélations lui parviennent non sans l'amener à revoir son jugement. Impossible pour le Pentaghast de comprendre de telles croyances opposées, qu'il vénère pourtant aussi bien d'un côté comme de l'autre. Une incompatibilité, clairement. Une insulte à Andrasté, au Créateur. L'Inquisiteur n'est ainsi pas un réel Andrastéen pour Draco qui bien qu'outré, préfère que ce soit le cas : sa mission n'en sera que plus aisée après de tels aveux. Son for intérieur crie à l'hérésie pure et simple mais il n'affiche qu'une surprise certaine sur son faciès. Il étouffe la moindre grimace, lui renvoyant plutôt un sourire timide qu'il peine pourtant à préserver à la remarque désobligeante à propos de la Divine. Comme depuis le début, l'ancien Templier prend énormément sur lui, quitte à agir et parler de manière totalement opposée à ce qu'il pense réellement. Heureusement, d'ailleurs, sans quoi ce n'est pas un simple pugilat qui aurait éclaté en plein jardin. « Je ne te cache pas être surpris. J'ignorais tout de ton éducation et quand bien même j'ai du mal à comprendre... J'imagine que c'est en raison de ma propre éducation. Avec les derniers événements je n'ai pas cessé de croire, sauf en la Chantrie ainsi qu'en la Divine, comme tu t'en doutes. » Il souffle des aveux mensongers pour ne pas donner à Gwenaël l'impression d'un sens unique, notamment avec la foule de questions qui se bousculent dans sa caboche. Seulement comme en cet instant sa colère est forte envers ce dernier, qu'il lui faut l'évacuer, il en profite pour l'exprimer de manière détournée. « Cette Divine, elle ruine tout... » Des mots qui donnent l'illusion d'être en accord avec son expression mécontente mais qui ne sont pas liés. Sa colère sonne comme étant destinée à Faustine V alors que dans son cœur elle est adressée à son interlocuteur. Une belle maîtrise de ses émotions.

« D'où tires-tu tes connaissances sur le folklore elfique ? » Il se place face à l'Inquisiteur après s'être assuré que son regard ne trahira rien, si ce n'est une incompréhension qu'il partage aux côtés de son irritation refoulée. « Et, Gwenaël, si je puis me permettre... Ta propre histoire m'intéresse. Peut-être que si tu m'en dis plus, j'arriverais mieux à comprendre. » Lui faire croire qu'il ouvre son esprit à d'autre richesses, à tous les coups, Draco est persuadé que cela lui ôtera les vers du nez. Il témoigne d'un intérêt nécessaire, se permettant de prendre entre ses deux mains les siennes, sans rompre le contact visuel ; comme une demande plus personnelle.
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Lun 5 Mar - 16:46


la faiblesse est le courage
des autres
bleu d'opiacé
***

L'amusement ne fait que poindre en son for intérieur, jamais il ne se lasse des expressions d'autrui lorsqu'ils sortent du fuligineux nuage concernant ses croyances. Si l'on refusait d'écrire que sa besogne d'Inquisiteur, l'on pourrait aisément le faire quant aux prémices de son existence et tout ce qui a buriné le quidam qu'il est désormais. Combien de gens, il se le demandent, penseraient que tout n'est qu'affabulation, qu'il a bien fallu trouver une utilité à ce héraut tant décrié. Seuls les membres de son Ordre et les légataires des clans dalatiens qu'il coudoie de temps à autres s'en souviendraient, et avanceraient que l'on en trouvait pas deux comme lui. A bien y songer, lui aussi est la source d'une apostasie aux prunelles des dévots, la foi qu'il place dans les dogmes chantristes ne suffisant pas à racheter son péché d'apprécier une autre confession. N'étant plus à une tare près de se faire vouer aux gémonies, il bat sa prétendue coulpe à qui veut l'entendre. Bien qu'il soupçonne Draco ne jamais pouvoir le comprendre un jour, il se satisfait et se contente de sa tolérance, ce qui constitue bien plus qu'il ne peut l'exiger de la part d'un pieux de genèse. Il arbore une mimique plus grave au râle viscéral de son acolyte, qui distille ainsi l'animosité enfantée de ces derniers mois d'iniquité. Un sentiment qu'il partage inexorablement, l'inflexion de sa voix muant pour se mettre au diapason de son ressentiment. « Comme tu dis... Mais elle répondra de ses exactions, si ce n'est pas devant moi, ce sera devant le Créateur en personne lorsque son heure viendra. Et elle sonnera bien plus tôt qu'elle ne l'imagine, j'en ai fait un serment de sang. » Fielleux hymne à la némésis, cette fois, il ne sera pas prompt à la commisération. Il est le fer de lance des opprimés et rien ne pourra empêcher de larder le charbon qui sert de palpitant à cette diablesse.

Les ardeurs se dulcifient toutefois, l'aigreur laisse place à la surprise lorsque les mains de l'ancien templier s'enlacent aux siennes. Un geste d'une infinie douceur, obligeant le sieur à se redresser et à se tourner entièrement vers le Pentaghast, qu'il couve d'une oeillade inquisitrice... quoi que timorée. La chaleur qui émane de ses paumes est une sensation agréable à ses propres pores, un peu trop, en sachant qu'il n'a eu que de rares échanges physiques depuis de longues lunes. Il s'interroge. Draco pourrait-il en vouloir davantage à l'homme qui se trouve au revers du masque de dirigeant ? Non aveuglé ni intéressé par la gloire du titre, mais intrigué par l'être simple qui se dit sensible ?

… Non.
Il rompt le contact un peu brutalement. L'embarras l'envahit et il cherche un point sur lequel calmer son regard. Il se racle la gorge et pose une main à son ceinturon, tend l'échine pour recouvrir un semblant de contenance. Il exècre cette éloquente fièvre qui lui monte lorsque certains espoirs refont surface, ceux-là même qu'il se fait violence pour inhumer au risque d'en succomber. Elena traverse un instant son esprit, elle qui la dernière a mortellement criblé son cœur de venimeux chardons. Des épines qu'il n'a pas encore toutes retiré. Il observe l'apollon à ses côtés, ose une risette emprunte d'une certaine gêne.
« Je... pourrais t'en dire long sur ce que j'ai vécu, j'ai beaucoup pérégriné. Comme tous les jeunes avides d'expériences. » Il se garde cette fois de conter son itinéraire dans l'Empire Tévintide, préservant l'anecdote pour une autre fois. « Mais j'ai principalement grandi à Fort Céleste. Je suis orphelin, c'est l'ancien Inquisiteur qui m'a adopté, il est... était dalatien. Il m'a inculqué les valeurs et mythes de son peuple, mais il a aussi insisté pour que je suive une éducation chantriste, auprès du clergé de l'Inquisition. Je suis un humain, il avait sans doute peur des répercussions d'un enseignement strictement elfique, il a préféré viser large. Même si, grandir au sein même d'une telle organisation m'a permis de côtoyer des gens venus de tous les horizons, je m'en estime très chanceux. » Un sourire mélancolique orne sa gueule à la barbe bien sculptée. « Je suis rentré de mes voyages pour succéder à mon père, il y a dix ans, sa santé et l'âge lui jouaient des tours. Il est mort il y a quelques mois... »

Il s'égare un très bref instant dans les méandres de ses réminiscences, le myocarde encore empalé par cette tragique perte. Cependant, ne voulant nullement s'apitoyer comme jadis, ni même obscurcir ce charmant conciliabule, il retrouve une meilleure humeur en se remémorant quelque chose.
« Dans les heures qui ont précédé son trépas, il m'a chanté cet... augure, qui prend maintenant tout son sens. » Il ferme les paupières, tendant l'esgourde au divin écho des paroles qu'il s'apprête à réverbérer. « Ise juthen o genise, u'lea o bane jushen. Danem'mis tuemah'sal, es o tel'tiara ea ha'raj sal. » L'intonation vient des tripes, séraphique et brodée d'émotion, le lingual effectuant un ballet parfait dans le dialecte d'Arlathan. Après de longues secondes de contemplation, il révèle ses iris de quartz à la luminescence diurne, qu'ils pivotent ensuite sur le guerrier. « Des cendres, un feu s'éveillera, des ombres, une lumière jaillira. Renouvelée sera l'épée qui fut brisée, le sans-couronne sera de nouveau roi. » Il évase un très large sourire, radieux, stimulant de fierté et de bonheur. C'est ainsi qu'il honore Falathar, non plus avec des larmes saumâtres. Par-delà la grâce du poème, il confie aux tympans de Draco cette langue oubliée qu'il récite avec maestria, faisant de son savoir elfique non pas un mimétisme, mais une véritable part de lui-même.

« Tu viens ? » Il reprend la route à brûle-pourpoint, malicieux, laissant la magie – ou l'horreur – opérer dans son sillon.

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Mar 6 Mar - 13:38



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
La tirade prononcée à l'encontre de la Divine n'est pas douce à ses oreilles, plutôt piquante. Il suffit alors à Draco d'inverser les rôles et de songer à la chute de l'Inquisiteur qui elle, est bien plus proche qu'il ne le soupçonne. Celui-ci aura tout à répondre devant le Créateur. Il est impensable pour le soldat que le divin laisse la porteuse de sa parole sacrée trépasser par la lame d'un hérétique à l'effigie de Gwenaël. Par chance la situation s'en retourne sur une note moins hostile à son cœur, tandis que dans un geste qui se veut tendre et chaleureux il s'essaie à une approche. Un instant une barrière se brise puis rapidement, le contact se brise peut-être un peu trop rapidement ; plus qu'il ne l'aurait cru. Est-ce de la peur aperçue dans le fond de ses prunelles ? Bientôt une raison tout aussi cohérente s'exprime devant lui : la gêne. Le Pentaghast ne soupçonnait pas l'impie d'une telle réticence en la matière. Il ne lui accorde néanmoins aucune réflexion malvenue à ce sujet, même si il n'abandonne pas ; il note plutôt de quelle façon il fonctionne.

Puis, il est bon de constater que le chef de l'Inquisition délie facilement sa langue en sa compagnie. Draco lui envoie un sourire compréhensif tandis qu'il se niche dos au mur à ses côtés, sans perdre le contact visuel, prêt à entendre son vécu. Après ce qu'il vient d'entendre il s'imagine ne pas être capable d'être plus surpris mais il est difficile de ne pas l'être. Un bambin humain, même orphelin, élevé par un dalatien - Inquisiteur ou non, c'est une histoire sortant de l'ordinaire à Thédas. Ainsi donc celui-ci n'a aucune connaissance de ses profondes origines ? Beaucoup de zones d'ombres s'éclairent et sans surprise, l'ex-Templier arrive mieux à faire le lien avec tous ces éléments. Son éducation, ses croyances, convictions. Ce n'est que lorsque l'annonce du décès - récent du père d'adoption est mise sur le tapis qu'il juge bon d'ouvrir la bouche. « Je suis désolé. » Dans son élan sa main s'approche de manière significative comme si elle escomptait le réconforter mais se stoppe, donnant volontairement l'impression qu'il n'ose pas et qu'il respecte ; surtout suite à ce qui vient de se passer.

Un hoquet de surprise rapidement étouffé lui échappe à la voix du quidam qui s'élève en elfique. Une hérésie supplémentaire, il suppute, même si la traduction lui parvient seulement après. Et Draco est forcé de l'avouer, cette mélodie guturalle est douce pour les oreilles même si ce qu'elle témoigne diverge avec son opinion. Cela dit, chacun est libre d'avoir sa propre interprétation, non ? Le mutisme dans lequel s'est embourbé le Pentaghast est bientôt justifié. Il cligne des yeux comme si il reprenait ses exprès après avoir été - faussement émerveillé. « Je ne savais pas que tu parlais également elfique. C'est magnifique. » Son échine se redresse puis s'invite à la suite de Gwenaël sans savoir où il l’emmène. Il le découvrira bien assez tôt.

Pour l'instant, profitant de leurs joyeuses foulées à travers Therinfal, il s'interroge de nouveau. « Ton passé, ton vécu, je comprends mieux, en effet. Garde-moi les anecdotes croustillantes de tes jeunes expériences pour une prochaine fois, veux-tu, il me tarde déjà de les entendre. Je me questionne d'ailleurs... As-tu retrouvé des bribes de tes origines ? » Draco se sent bien plus proche de l'Inquisiteur qu'il ne l'a jamais été, et ainsi de ses points sensibles peu à peu dévoilés. D'autres le seront en temps ainsi qu'en heure, il en est certain. Plutôt satisfait de son avancée aisée, il remarque que la destination finale n'est autre que les cuisines ; une délicieuse odeur lui chatouille les narines à peine entré. De quoi réveiller son propre appétit même si il se doute qu'il n'est probablement pas le seul. « Tu as une petite faim ? » Sourire taquin affiché en coin, Draco se félicite encore de ne pas avoir perdu contenance plus tôt. Si il en veut aux propos de Gwenaël, il aura l'occasion de lâcher ses nerfs lors d'un entraînement si ce n'est d'une mission de mêlée, entre autre - ses autres passes-temps l'aident tout autant à se détendre. N'y songeant plus pour l'instant, il attrape une pomme soigneusement rangée avec ses semblables dans un récipient. Voilà qu'il dépose brièvement ses lèvres sur celle-ci - un doux baiser avant de lui tendre, sans rompre le contact visuel à l'air charmeur. Puis il attrape une seconde lui étant destinée qu'il croque cette fois-ci.
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Jeu 8 Mar - 14:50


la faiblesse est le courage
des autres
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Si le dialecte d'Arlathan est harmonieux aux esgourdes de l'ancien templier, il conglutine l'idée d'en faire usage plus souvent, simplement lorsque le cœur lui en dit. L'idiome est usuellement retenu dans son goitre par quant-à-soi, car il ne veut distiller les détails triviaux du pourquoi et du comment il en est arrivé à épouser la cause elfique avec ces oreilles convexes. Puisqu'il a ainsi franchi le pas avec l'éphèbe, il n'aurait assurément plus le réflexe de retenir son phrasé. Les gemmes hyalines se fichent sur ce dernier tandis qu'il assemble les pièces d'un singulier puzzle, non mécontent de pouvoir mieux expliciter le profil de son héraut et désormais camarade. Les voiles se lèvent sans résistance, confortant le complot ourdi qui jamais n'effleure l'esprit probe de la cible qui s'ignore et prend même un probant plaisir à creuser sa propre sépulture. Il lui jure d'un hochement de crâne que les récits de ses odyssées passées lui seraient contés à la première occasion, de quoi entretenir une sorgue entière près d'un âtre embrasé. Quant à son interrogation sur ses fuligineuses racines, un rictus ornemente ses babines avant qu'il n'articule. « Hélas. Nul n'a jamais vu trace de ceux qui m'ont déposé à Fort Céleste, j'ignore même s'il s'agit de mes véritables parents ou d'un intermédiaire. Si on en juge par mon physique je suppute qu'ils sont tous deux humains, mais... nobles ou paysans, va savoir. » Si le clairon est quiet, une houle ondoie pourtant en son être. Il a eu tout loisir de s'accommoder à l'abandon à l'aurore de ses jours, vit aujourd'hui parfaitement sans savoir dans quelle matrice il a trouvé le chemin de l'existence, mais il s'agit d'une plaie qui suinte depuis toujours.

Ils pénètrent dans les larges cuisines, les fragrances de pitance en train d'être préparée s'en venant flâner à leur sens olfactif. Une douceur qui taquine le rumen de Draco, celui-là prenant soin de bénir un fruit d'un chaste baiser avant de la tendre à son Inquisiteur, qui le récupère avec un sourire étrangement amalgamé d'amusement et d'un inconfort flatté. Il lui semble que toute opportunité est bonne à saisir pour se faire charmeur, quand bien même la conjecture qu'il voue semblable séduction à tous ceux qui lui sont proches s'agglutine à ses méninges. Il refuse de se croire exception, au risque de s'envaser dans de pathétiques illusions. Il fait rouler la pomme d'une paume à une autre et poursuit.
« Parfois, j'ai envie de savoir. Mais cela signifierait labourer le tout Thédas, sans garantie de résultat. J'ai malheureusement d'autres priorités, et puis... je ne saurais même pas par où commencer. » Il hausse les épaules, basse illustration d'une résignation sans doute précoce, mais préférable. Il signifie ensuite au névarran de le suivre dans une pièce contiguë, jalonnée d'aliments, de plantes et de bouteilles pour la plupart laborieusement reconnaissables. Puis, à l'instar d'un artiste préparant sa scène, ils se frottent les paluches et s'empare de différents ustensiles dont il jonche la table. « Assis-toi et admire le maître à l'oeuvre. » Un rire franc fait amorce à la représentation.

Gwenaël se met au travail non sans un plaisir éloquent, il furète, ouvre pots et boites, étudie, hume et malaxe. Divers ingrédients sont choisis et convenablement disposés, il entame une suspicieuse préparation dont il se justifie finalement.
« Je vais te faire une décoction digne d'une sorcière des Terres Sauvages ! Même les nécromanciens du Névarra en ignorent la recette ! » Dit-il pour mieux effaroucher l'intéressé tout en se désopilant. Il est là le témoin du large éventail de connaissances du beau sieur quant aux éléments de Mère Nature et leur utilisation. La survie en landes hostiles, à mille lieues de toute civilisation requiert du savoir-faire. Chasse, pêche, construction et préparations, sans se fourvoyer de racine à moins de trépasser d'intoxication. Soudain, il lève les calots en direction d'une étagère et s'émerveille. « Aaah. En attendant que ce soit prêt, je vais te faire goûter autre chose. » Il s'en va quérir les tiges d'une plante à la surprenante couleur sinople et améthyste dont il arrache les feuilles. Dans un mortier, il les écrase pour en extraire la sève et mélange le tout à une pâte dure qu'il adoucit à l'eau pure. Il prend un peu de la composition et s'approche du Pentaghast. « Ouvre. Mâche mais surtout n'avale pas. » Il la place lui-même sur la dentition du jeune homme avant d'en prendre à son tour et de mastiquer comme indiqué. Une improbable sapidité conquiert leurs papilles, à la fois prononcée et sensiblement sucrée, prenant toute la cavité buccale ainsi que le gosier. « C'est un mélange qui sert beaucoup aux infections dentaires et aux maux de gorge. Ca purifie le corps et l'esprit, ça combat les toxines, avec le lyrium qui a ravagé ton organisme, ça ne peut pas te faire de mal. » Il le couve d'une oeillade curieusement malicieuse, le laisse déguster, puis rajoute. « Et c'est hallucinogène. » Gwenaël se fend d'une bruyante hilarité qu'il prend plaisir à faire durer, il se rattrape cependant promptement en agitant une main devant lui. « Rassure-toi, il faudrait que tu en consommes beaucoup plus avant de ressentir cet effet, je l'ai sciemment coupé avec une écorce douce. Je ne voudrais pas être responsable d'un mauvais rêve éveillé. »

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Ven 9 Mar - 10:35



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
L'ignorance du quidam sur ses origines, l'absence d'un encrage, Draco se questionne à son tour sur les différentes possibilités. Les géniteurs sont-ils encore en vie ? Observent-ils dans l'ombre ? Peut-être évoluent-ils désormais en plein cœur de l'Inquisition sans que le principal concerné ne le soupçonne. Tant d'alternatives, de pistes à suivre sans certitude d'obtenir des réponses à la fin. Un véritable casse-tête, alors songeur, le Pentaghast opine simplement du chef en décryptant les mimiques représentées sur le faciès de Gwenaël. Une fois au sein de la cuisine, il n'est pas peu fier de l'expression qu'il récolte après son manège avec la pomme : ce sourire cache plus qu'un simple amusement, au même titre que le sien. En ceci le soldat en est certain, ses manœuvres font effet, mais c'est une question de temps. Il en appelle à sa patience afin de mener sa mission à bien.

« J'aimerais pouvoir t'aider mais je doute pouvoir faire plus. » La résignation paraît évidente chez son homologue, tout du moins en extérieur ; Draco songe qu'en son for intérieur résiste envers et contre tout une flamme. Un espoir. Et pour une rare fois avec l'Inquisiteur, il est honnête sur ce qu'il avance. Il aimerait sincèrement en savoir plus, pas seulement pour l'utiliser contre lui - même il ne saurait en donner la raison exacte. Clairement ce n'est pas du déjà-vu, alors de l'empathie ? Tout en croquant sa pomme, il rappelle promptement ses pensées à l'ordre grâce aux précédents propos tenus contre Faustine V et ses croyances incompatibles. C'est très efficace.

Puis, le voilà qui se demande, pourquoi Gwenaël l'a-t-il réellement amené ici ? La réponse ne tarde pas. Une fois assis sans rechigner, Draco l'observe s'intéresser à divers pots, boîtes, ingrédients, un sourire chassant son air interrogateur : ce sera très probablement une spécialité de Thédas bien sympathique qu'il lui prépare. Ou non. Sans étonnement il se met à pâlir quand lui parvient un avant-goût de ce à quoi il doit s'attendre. Une décoction digne d'une sorcière des Terres Sauvages ? Cela suffit à le faire naturellement se crisper, sans feindre une quelconque comédie. « Tu me fais peur, là. » Enfin, le Pentaghast se doute qu'il s'agit là d'une ruse pour l'intéresser plus en avant et - ou l'effarer, ce qui le pousse à se raviser puis à attendre sagement. Même si au moindre doute, il y réfléchira à deux fois avant de goûter à cette fameuse préparation. Sa main nichée sur la table fourmille, ses doigts gigotent non sans émettre quelques bruits sourds en cognant contre le bois.

Heureusement l'Inquisiteur ne le laisse pas à s'imaginer le pire et occupe son esprit avec autre chose qui l'intrigue tout autant. Il opine du chef, ouvre la bouche après avoir observé du coin de l’œil la pâte présentée sous son nez. Bientôt celle-ci recouvre ses dents puis il mâche, non sans sentir une certaine fraîcheur sucrée qui s'immisce sur son palet. De plus, à en entendre les effets, il sait qu'il n'a rien à regretter - ou presque. Draco s'étouffe à moitié quand une fois encore, Gwenaël lui fait une fausse peur, parvenant à lui arracher de véritables émotions d'habitudes étouffées sous le masque qu'il arbore. « Quoi ?! » Quel soulagement, ce n'est qu'une taquinerie, mais il réalise qu'il était très - trop réceptif. Il essaie de reprendre du recul, inspirer un bon coup, se joignant finalement au rire de son compagnon avant de paraître trop rabat-joie. « Décidément Gwenaël, je ne te savais pas aussi farceur. Tu verras, je te ferais goûter à un mélange tout aussi spécial un jour, tu m'en diras des nouvelles. » Draco se fend d'un sourire qui témoigne de la malice doublée de sympathie, rien de méchant en apparence, mais qui malheureusement n'est pas si éloigné de la cruelle réalité. De ce qu'il projette à long terme.

« Je me sens purifié.  » Indique le bougre, prenant note de ce mélange particulièrement intéressant, une fois de temps en temps et en petites quantités. « Mais je me demandais... As-tu découvert par toi-même ses effets hallucinogènes ? » Le voilà qui se lève enfin de son perchoir pour assouvir sa curiosité quant à la décoction presque prête - il suppute, qu'il observe dans son récipient. « J'ose espérer ne rien avoir à craindre de celle-ci. » La crainte est toujours là, enfouie, seulement surpassée. Pour l'heure Draco se laisse prendre à la plaisanterie et la taquinerie, quitte à prendre un peu sur lui en ce qui concerne ses doutes, son impatience.
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Lun 12 Mar - 13:20


la faiblesse est le courage
des autres
bleu d'opiacé
***

La modestie intrinsèque à l'Inquisiteur le muselle souvent de faire l'ostentation de son savoir pourtant considérable – nulle invraisemblance à cela, lorsque l'on fleurit puis tient les brides d'un organisme tel que celui-ci. Bretteurs et savants de tous horizons, transbahutant avec eux leurs propres connaissances et expériences. L'Inquisition, ou source de sapience et de notions ayant toujours avivé la curiosité du louveteau devenu alpha. Aujourd'hui encore, il brûle d'enrichir son éventail grâce au passif et à la personnalité de cet ancien paladin chantriste – plus encore, considéré même de loin comme un prince du Névarra. Les ergotages et échanges vivants l'intriguent et le charment, une fois le décorum outrepassé, chose exécutée avec maestria par le cobra qui couve l'innommable conspiration avec tout autant de brio. Inconscient du lingual de vipère qui éthérise son scepticisme, il savoure leur connivence sans prendre garde aux suspicions d'autrui. Ravi que son hilarité se joigne à la sienne pour se gausser de la situation, il hausse les épaules avec une moue innocente. Sa propension mutine n'est qu'affaire d'humeur et surtout d'opportunité, une fois en confort et en confiance ainsi que délesté de son sceptre de roitelet, il n'est plus qu'un parangon sémillant.Quant à amalgamer les rôles et découvrir une nouvelle friandise de laquelle tirer une quelconque ivresse, il acquiesce vigoureusement du chef. « Avec plaisir, je suis toujours partant pour m'essayer à des choses inconnues. » Il ne perçoit nullement les toxines qui suintent entre les ratiches du félon, noire vénéfice dont il sera bientôt le moribond.

Il mastique, se gave de cette délicieuse saveur qu'il n'a plus appréciée depuis des lustres et arbore une mimique bienheureuse en se faisant conter le bien-être de son vis-à-vis. Il considère ensuite son appréhension quant à la mixture qui repose et infuse à proximité d'un ricanement biscornu, presque infantile tant il s'offre des airs de bambin malicieux.
« Au nom d'Andrasté, une petite décoction telle que celle-ci serait-elle susceptible d'effaroucher un grand gaillard accoutumé au lyrium ? Allons, je désirerais t'empoisonner qu'il me faudrait ratisser la moitié de Thédas avant d'obtenir une quantité suffisante. Les seuls maux qu'elle puisse te donner sont une bonne grimace et des renvois à en ombrager un sanglier – ou à en défier Razok. » Leur acolyte hirsute issu des Taudis d'Orzammar et goret à ne plus savoir qu'en faire, un partisan de leur Ordre depuis plus longtemps que lui n'est Inquisiteur et également l'un des premiers à être réapparu à sa renaissance. Les prunelles de quartz guignent ensuite la pâte fraîchement préparée dont il reste une quantité non négligeable, qu'il lui faudrait faire offrande en priorité aux quelques dalatiens oeuvrant parmi eux. Une pensée se perd un fugace instant au souvenir de Fëanor, pour lequel il se tourmente en silence depuis qu'il a fortuitement retrouvé son opalescent canidé au détour d'une mission. Si Huan a retrouvé un poils digne de ce nom, un peu de carne sur sa carcasse et une peau de bête sur laquelle s'aliter auprès du feu, lui également se ronge les sangs pour son maître. Gwenaël soupire, puis s'éloigne.

« J'ai eu par plusieurs fois l'occasion d'approuver les effets hallucinogènes de cette préparation, en effet. J'en ai parfois abusé dans ma jeunesse, en compagnie de Bastian d'ailleurs, une hardiesse que j'ai dû pacifier en prenant mes fonctions. » Il lève une oeillade intéressée sur la cime d'une immense étagère, qu'il ne peut atteindre nonobstant sa haute taille. S'armant de fait d'un fût en guise de juchoir, il grimpe et tâtonne entre les boîtes et les bocaux. « J'ai toujours eu tendance à vouloir tout essayer, quitte à me mettre en danger. Une fois, je me suis réveillé dans un lupanar sans savoir pourquoi ni comment j'y étais allé, ce n'est ordinairement pas mon genre de destination. » Se disant, le séant du sieur tout de saillants muscles ébauchés chaloupe sous la truffe de Draco, qui a ainsi le privilège d'une mouvance lascive sans que le principal concerné n'en ait conscience. Il se meut davantage même, s'incline en tâchant de localiser l'objet de sa quête. « J'ai eu mon lot de déconvenues, c'est ainsi que l'on forge la sagesse de l'âge je suppose. Mais, me voici à me fendre de logorrhées et à te distiller de honteuses informations sur moi sans rechigner ! A ton tour, un peu ! Parle-moi de ton passé, de ta vie dans le Névarra. »

Un miaulement de contentement franchit ses lippes lorsqu'il met enfin la paluche sur ce qu'il cherche : une longue fiasque qu'il saisit précautionneusement. Il la dépose non loin et reprend le bon déroulement de sa recette, jusqu'à verser une étrange infusion fumante dans une grande pinte qu'il pousse en direction de l'éphèbe.
« Tiens. Il manque un ingrédient essentiel, mais la coutume veut que l'on y goûte sans la première fois. Une sorte de baptême du feu, si tu préfères. » Le rictus qui ornemente son faciès est d'un bien mauvais augure, le paladin semble s'être fichtrement embourbé dans l'espièglerie de son supérieur.

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Mar 13 Mar - 10:45



I feel it calling,
it's calling me
Draco & Gwenaël

« There are all kinds of addicts, I guess. We all have pain. And we all look for ways to make the pain go away. »
La malice de l'Inquisiteur, plutôt que de le vexer, lui arrache un rire plus sincère quant aux sous-entendus que lui seul est capable de comprendre. L'évocation de l’empoissonnement joue évidemment. Si le pauvre quidam savait... Mais son vrai visage ne se dévoilera qu'à l'instant final, quand il sera déjà trop tard. Une victoire qu'il savoure à l'avance en constatant à quel point son compagnon est prompt à réciter ses aventures, qu'elles soient à son avantage ou tout l'inverse - et dont il ne perd pas une miette. Draco inspire-il tant la confiance ? Même si il suppute que Gwenaël, derrière sa parure de chef de l'Inquisition, est ce genre d'homme, un contraste inattendu avec ce qu'on attend de lui. Atteindre son cœur à la racine n'en sera que plus aisé. Pas seulement cet organe, par ailleurs, quand une autre vue tout aussi intéressante se présente bientôt sous son nez. Un fessier où ses prunelles s'attardent, même si ses oreilles continuent d'être bercées par un récit des plus passionnants. Il note encore mais ne rétorque pas immédiatement, observant le déhanché - innocent ? avec un sourire qui lui, l'est moins. « Quelle magnifique vue. » Souffle-il. La représentation du lupanar dans une telle situation est bien placée, au bon moment, et c'est un doux rire qui s'échappe une fois encore. Celui-ci est réel mais peut-être pas pour les mêmes raisons que Gwenaël le soupçonne.

En tout cas, une perche lui est tendue pour qu'il conte à son tour ses mésaventures. Il n'est pas contre, après tout comment parviendra-il à se frayer un accès privilégié dans les pensées de ce dernier si il reste un mystère entier à ses yeux ? « Les honteuses informations sont toujours les meilleures à entendre, voyons. Mais soit, à moi de me jeter à l'eau. » Malgré son rôle dans l'ombre, il n'a pas énormément à falsifier - ou si peu afin de pondre quelques charmantes anecdotes à son sujet. Pour commencer, une lui vient facilement en tête tant elle est l'un des piliers de son enfance puis surtout adolescence. « J'ai une ribambelle de cousins et cousines, tu t'en doutes bien. L'un d'entre eux - le neveu du Roi actuel est soumis à une santé extrêmement fragile mais celle-ci est compensée par ses incroyables capacités intellectuelles. Je passais une majeure partie de mon temps, avant de partir du Nevarra, à jouer aux échecs en sa compagnie. Je n'ai jamais gagné une partie contre lui. Oh évidemment, il aurait pu me laisser gagner, mais je préfère perdre plutôt que gagner de cette manière. » Sans s'en rendre compte, il s'emporte dans sa litanie nostalgique, avec un sourire tendre sur les lèvres lorsqu'il y songe à nouveau. Ces parties en compagnie de Lysander lui manquent sincèrement. Voilà des années qu'il ne l'a pas vu malgré leur communication régulière par missives, mais c'est peut-être mieux ainsi, car son cousin est maître pour déceler le mensonge. Et sa mission pourrait éventuellement en faire les frais.

Le Pentaghast s'interrompt un instant, une pinte lui étant tendue - il l'attrape malgré son air perplexe. Un baptême du feu ? Bon. Il serre les fesses, inspire un bon coup, prêt à l'affronter tête relevée malgré le rictus peu rassurant de son homologue. « Oh. Je m'y soumets, alors. » Le voilà qui ingurgite le contenu cul sec. Automatiquement une grimace se niche sur son faciès et sa gorge est en effet en feu durant quelques secondes, lui coupant l'envie de s'exprimer toute suite. En revanche, sa main en possession du récipient désormais vide le lui rend sans attendre. Il tousse légèrement puis enfin, ouvre la bouche. « Quel est cet ingrédient qu'il manque ? » Draco est curieux, surpris par ce mélange mais prêt à goûter à la version finale. Ses prunelles scrutent en direction de la flasque plus tôt récupérée, qui est probablement ce qu'il manque. Sage, il laisse néanmoins le chef cuisiner à l'oeuvre, reprenant là où il s'était arrêté. « Joues-tu aux échecs ? Nous pourrions faire une partie, je pourrais t'apprendre. Ou même à d'autres jeux... » Il s'approche avec une démarche presque féline, intéressée, insistant particulièrement sur le contact visuel.
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