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Jeu 29 Mar - 1:09



Retour au foyer
Gwenaël & Fëanor

« We get to come back from this loss - from this darkness. We get to come back, and I came back for you. »
Depuis que les remparts de Therinfal sont en vue, le stresse tord plus que jamais les entrailles de Fëanor. Peut-être est-il en train de faire l'une des plus grosses bêtises de sa courte vie. Peut-être devrait-il tenter d'aller vivre ailleurs, plus loin, de se refaire une vie, d'oublier. Ah, la plaisanterie est bonne ! Où irait-il ? Ferelden est gangrené par l'Enclin, Fort Céleste occupé par un Archidémon en furie, Orlaïs voudrait le voir mort et enterré, quant à Tevinter... Plutôt se jeter dans un ravin que de finir ses jours avec une chaîne autour du cou. Né libre, il compte bien le demeurer jusqu'à la fin de son existence. Non, il ne peut pas aller ailleurs. Ce serait mentir d'affirmer qu'il a seulement envisagé de se rendre dans un autre pays ou de se présenter à un autre seigneur. Sa loyauté, le dalatien l'a offerte à l'Inquisition il y a des années déjà. Un serment qu'il espère aujourd'hui pouvoir honorer.
Car oui, Fëanor craint de se présenter aux portes de cette Inquisition fraîchement ressuscitée d'entre les morts. Les nouvelles têtes n'ont jamais été son fort et quand il pense à toutes ces personnes auxquelles il va devoir faire des civilités, il en est malade par avance. Aussi, le mage espère y trouver d'anciennes connaissances qui lui ont manquées durant ces longs mois d'éloignement. Il serait même heureux de revoir Zarok et sa pisse de dragon, tiens ! Mais par dessus tout, l'elfe craint la réaction de l'Inquisiteur. On ne peut pas dire qu'ils se soient quittés en bons termes. Durant son emprisonnement au sein de la Flèche Blanche, il a eu tout le loisir de ruminer. Les premiers temps Fëanor a essayé de toutes ses forces d'oublier, ou à défaut de détester Gwenaël pour le mal qu'il lui avait fait. Ceci dit, plus le temps passait et plus c'était à lui-même qu'il en voulait ; jusqu'à arriver à se persuader que tout cela était de sa propre faute, et que ce devait être Gwenaël qui le détestait. Encore torturé cette affreuse conjecture, il a peur de se faire une nouvelle fois chasser sans ménagement. Son entêtement allait peut-être causer sa perte...

Un profond soupir passe le seuil de ses lèvres, tandis qu'il flatte l'encolure de sa monture. Cette même jument qu'il a dérobée à un Templier alors qu'il prenait la fuite vers les Marches Libres en compagnie de Béatrice. C'est qu'il a fini par s'y attacher, et la réciproque est également valable. Bien qu'il ne lui ait pas encore trouvé de nom et se contente de sobriquets comme « grande cavale », « bourrique » ou « ma fille ». Comme pour se donner du courage, le dalatien inspire profondément avant de talonner l'animal, qui repart au galop vers Therinfal. Plus vite il y serait, et plus vite il serait fixé. L'attente est sûrement ce qu'il y a de pire.

Pied à terre, esquivant les gens qui vont et viennent sans réellement le voir, le jeune mage fait de son mieux pour suivre le bonhomme un rien patibulaire qui lui a demandé de le suivre après qu'il ait demandé à voir l'Inquisiteur. Evidemment, il lui a fallu batailler pendant de longues, très longues minutes pour prouver qu'il n'était pas un énième individu qui se pensait trop bien pour être reçu par quiconque d'autre que le seigneur de cette clique de joyeux résistants, mais bel et bien un ancien membre de cette dernière qui venait réclamer le droit de l'intégrer à nouveau. Chaque pas le rapproche de ces retrouvailles qui l'effraient et l'excitent tant à la fois. Fëanor serre la bride de sa monture si fermement entre ses doigts que ses articulations en blanchissent ; même la vaillante cavale ressent toute la nervosité de l'elfe, et tente de le rassurer en venant poser ses naseaux dans son cou et souffler doucement.
Finalement, l'homme l'arrête d'un geste de la main, et lui ordonne de ne pas bouger de là. Il s'éloigne... Puis fait demi-tour pour revenir demander d'un air un peu confus et agacé :

- Ton nom c'est comment déjà ? Ces trucs elfiques, moi...
- Fëanor. Halveri, c'est le nom de mon clan, si t'arrives à t'en souvenir. Soupire le dalatien en levant discrètement les yeux au ciel.
- Hm. En attendant t'as intérêt à avoir raconté la vérité, parce que si tu me fais perdre mon temps et celui de l'Inquisiteur, ça va pas le faire.

A cette accusation, Fëanor préfère encore ne rien rétorquer, se contentant de gratifier la joue de sa jument de quelques caresses qui sont en vérité plus destinées à l'apaiser lui que elle. Une nouvelle fois, c'est l'attente qui sera la pire.

(c) DΛNDELION
Fëanor Halveri

Fëanor Halveri

I think I'd rather die
▲ MESSAGES : 115
▲ OCCUPATION : Apprenti diplomate
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : Magie Entropique & Enchantement (expert) - Magie Spirituelle (novice) - Combat au bâton et auto-défense (moyen)
▲ LOCALISATION : Therinfal le plus souvent

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Jeu 29 Mar - 17:44



retour au foyer
refuge de therinfal

« Je vous demande de continuer à chanter avec moi sur les routes du monde où vous êtes en chemin. Préparons-nous à des retrouvailles merveilleuses. »
La paluche de Bayek cogne amicalement le râble de l'Inquisiteur qui se frotte les paupières à l'instar d'un bambin envieux d'une sieste. Une risette échangée pour tard, et ce dernier déambule intuitivement dans les corridors jusqu'à son office, non pas harassé par une véritable fatigue, mais à demi assoupi et assommé par les logorrhées d'un noble sieur. Celui-là venu le rencontrer pour affaire diplomatique ne l'a guère épargné de son insondable prolixité, sous le calot rieur de l'Ambassadeur qui a laissé demeurer le tourment avant d'intercéder. Il avait presque occulté l'intransigeance des coercitions inhérentes à son rang, sempiternellement sollicité, tant pour des sujets cardinaux que pour des trivialités. Plus encore avec ces ressacs de mages tyrannisés qui ne cessent de sourdre à leurs portes, certains trouvant plus plaisant de leur faire l'aumône pour se certifier un trajet maritime sécurisé plutôt que de tenter une traversée par leurs propres moyens. Tant de vies sauvées des serres de cette Hydre qui trône à la Chantrie, suffit toutefois à gargariser le corps et l'esprit de l'adonis qui ne craint plus les sorgues sans repos. Elles ne sont désormais plus vaines, hantées par de rares noirs songes qui se sont fait moribonds au gré des mois à ressusciter. Un homme réenfanté par les tribulations, qui se veut inexpugnable au moins jusqu'au déclin de cette existence.

Inexpugnable, mais désireux d'une accalmie pour la demie heure à venir. Seulement son séant installé dans le fauteuil qu'un poing vient cependant heurter en cadence le bois de son huis. Inapte à ravaler un soupir éreinté, il octroie tout de même à son hôte d'entrer. L'un des olibrius de la nouvelle soldatesque se présente alors à ses prunelles, vraisemblablement prosaïque et nonchalant, il fait à peine l'effort de gondoler son poitrail devant son héraut.

« Y a quelqu'un qui demande à vous voir. Qui est ce quelqu'un ? Un... » Le bélître place ses index à chaque extrémité de ses esgourdes, pantomimant la physionomie d'un sylphe sous le regard interloqué de Gwenaël, qui se demande un instant si le bougre se gausse de lui. La saynète laisse place à un mutisme confus, heureusement vite tronqué. « Et cet... elfe a un nom, j'imagine ? Sûrement oui. » Un second silence s'élève, tandis que l'un sourcille et décoche un regard assassin à l'autre, qui comprend enfin. « C'est un nom compliqué, j'sais pu trop ! Un truc genre... Dorinos ?... Ca commence par un D il m'semble. » Le seigneur se gratte dubitativement la joue face à l'énergumène qui se met à ergoter tout seul, en patientant qu'il trouve un terrain d'entente avec lui-même, il se sert un verre d'eau avec lequel il commence à se désaltérer. « Sinon il a parlé d'un clan, que'que chose comme Hevalri... » L'Inquisiteur manque brutalement de s'étrangler avec le liquide hyalin qu'il glaviote complètement, inondant son bureau et la cuirasse du soldat face à lui. « Halveri ?! » L'interrogation est rhétorique, car l'affolé bondit littéralement au-dessus du meuble et galope en dehors de la pièce avec une telle prestesse qu'il manque de renverser le Clabaud qui passait par là. Le rubigineux n'a guère le temps d'appréhender l'agression et se retrouve à faire un tour sur lui-même, se rattrapant de justesse à une ronde-bosse pour ne pas s'étaler de tout son long. « CA VA PAS NON ?!! » Est tout ce qui parvient au tympan du dirigeant qui disparaît aussitôt à l'angle suivant.

Il le cherche, ne faisant halte que pour mieux fureter autour de lui – car trop emporté par sa célérité pour songer à se faire escorter par l'émissaire, il ignore où se rendre. Tant et si bien qu'il poursuit inlassablement sa quête, n'atteignant sa destination que par bonne fortune. Sa course est arrêtée nette lorsqu'il aperçoit le galbe ardemment convoité, dont il reconnaîtrait l'échine parmi un millier. Le crin le rassure également, familier aussi bien que la carnation délicatement hâlée dont il se remémore la sapidité. L'anxiété l'étreint à brûle-pourpoint, lui qui s'était si violemment empanaché d'impatience, se met à douter. Que lui dire, si ce n'est lui incanter les remords de son cœur en tous les idiomes de cette contrée ? Il craint que toute l'opulence et la versification du monde ne suffisent à lui racheter une vraisemblance, maupiteux bourreau qu'il s'est fait ce jour où il l'a excommunié de son malheur. Il lui en a gerbé, des répugnances cauteleuses, dans le dessein de disgracier leur amitié. Victoire écoeurante qu'il porte en tiare de ronces depuis leur désunion. Gwenaël hésite, puis cède au chant de la tentation et de l'incoercible envie de l'avoir contre lui. Il approche discrètement jusqu'à ne plus être qu'à deux coudées de l'intéressé, qu'il interpelle après un moment.

« Lethallin... » L'attente pour que le mage fasse volte-face lui paraît incommensurable et il se sclérose sur place lorsque les iris s'épousent dans une palpable appréhension. Si la culpabilité le harpe tout de go au gosier, s'il se sent de choir sur les rotules devant lui pour implorer sa mansuétude, le besoin de l'étreindre est plus puissant que le reste. Avec une promptitude tangible qu'il se fait violence à modérer, il pénètre et se bâfre du périmètre d'intimité de Fëanor qu'il serre dans ses bras. La truffe émue se fourre dans la chevelure bistre et prend une grande inspiration, les pulsations de son myocarde, il en est sûr, pilonnant tant qu'elles se répercutent sur la carcasse de l'elfe. « Merci... merci, merci d'être revenu... ! » Au-delà même du soulagement qu'il soit en vie et bien portant, il a honte de concéder que le voir sciemment réapparaître à ses côtés le conforte plus encore. Il aimerait pouvoir faire naufrage dans ses yeux tout en lui contant son tort, toutefois, il ne peut se résoudre à le lâcher au risque qu'il ne soit qu'une chimère prête à s'évaporer. « Je suis désolé, tellement désolé ! Que le Loup Implacable dévore mon âme si je mens, qu'il me châtie de mille malices si tel est le prix. Pardonne-moi je t'en prie, dis-moi que tu me pardonnes... ! »
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Sam 31 Mar - 21:45



Retour au foyer
Gwenaël & Fëanor

« We get to come back from this loss - from this darkness. We get to come back, and I came back for you. »
Y avait-il eu pire attente que celle-ci ? En toute objectivité, oui. Bien sûr que oui. Mais sur l'instant, rien ne lui paraît plus insupportable. Ses émotions semblent ne pas parvenir à se décider, oscillant dangereusement entre l'impatience et une peur presque panique. Le genre de crainte qui pourrait pousser quelqu'un à faire volte-face pour prendre ses jambes à son cou avec la célérité d'un cochard pourchassé par une araignée géante. Mais aussi, paradoxalement, cette même appréhension qui vous cloue sur place, incapable de bouger ne serait-ce que le petit doigt. Fëanor a l'impression qu'un seul mouvement, et tout pourrait partir à vau-l'eau. Comme si le moindre geste allait attirer sur lui une attention non désirée de la part de ces quelques personnes qui vaquent pourtant innocemment à leurs occupations. A son côté, la jument se rappelle à son bon souvenir en lui renâclant presque dans l'oreille et tapant du pied. Rester statique paraît l'agacer, et comme il compatit. D'ordinaire, lui aussi est un véritable condensé d'énergie qu'il est difficile de faire tenir en place plus de quelques dizaines de minutes. En cela, monture et cavalier se sont bien trouvés.

Dans son dos, une voix qu'il reconnaîtrait entre mille autres le fige. Ce mot si familier qui lui parvient aux oreilles, lui arrachant un infime frémissement, il pensait ne plus jamais l'entendre. Surtout pas venant de sa bouche, à lui. L'espace de quelques longs instants, l'elfe n'ose pas remuer un cil. Même sa respiration s'est coupée sous l'effet de l'angoisse qui l'a saisi à la gorge. Il y a cette petite voix, cependant, qui s'élève pour le pousser à bouger. Lentement, presque comme s'il craignait avoir rêvé et se retrouver face à un énième mirage, Fëanor tourne les talons... Pour se retrouver nez à nez avec Gwenaël. Il est bel et bien là, n'est-ce pas ? Ce n'est pas son esprit qui lui joue un méchant tour ? La réponse lui vient lorsque l'Inquisiteur l'attrape et l'enserre contre lui. Non, ce n'est pas une chimère qui s'évapore quand on tente de s'en emparer. La chaleur de son corps en témoigne, tout comme cette odeur familière qui ne tarde pas à lui envahir les narines.
Il est submergé par un véritable raz de marée de sentiments tous plus contradictoires les uns que les autres tandis que son propre cœur a l'air de vouloir donner la réplique à son confrère, à tel point que l'elfe ne serait pas étonné de le voir bondir hors de sa poitrine. Le dalatien n'ose pas bouger alors que le timbre familier lui parvient lointainement. Son esprit embrouillé a un peu de mal à réaliser ce qu'il vient de dire, mais lorsque les mots trouvent enfin un sens, son corps bouge instinctivement. Les bras de Fëanor enlacent le torse de l'Inquisiteur avant que ses mains ne s'agrippent en un geste presque désespéré dans le dos de ce dernier. Les paupières closes, il le serre aussi étroitement qu'il en est capable, avec la peur qu'il disparaisse soudainement. Car le souvenir de leur séparation brutale reste profondément gravé en lui, et même si le soulagement a la part belle en son cœur actuellement, le doute rôde encore, sournois. Il faudra un peu de temps pour qu'il soit totalement éclipsé, puis oublié. Malgré tout, certaines choses ne changeront jamais, et l'elfe tient à rassurer Gwenaël à ce sujet.

- Le jour où je ne reviens pas, c'est que je serais passé de l'autre côté du Voile... Comme il en ressent subitement le besoin, il marque un temps d'arrêt pour prendre une profonde inspiration, s'enivrant presque de la fragrance qui émane de son compagnon. Et je ne laisserai jamais Fen'Harel te toucher. Jamais.

Selon son propre point de vue le Loup Implacable lui a déjà trop pris pour qu'il accepte sagement de se voir arracher une personne de plus. D'aucun dirait que c'est de sa propre faute, s'il n'a plus Fenara et Fensas à ses côtés, car après tout, n'est-ce pas lui qui a pris la fuite ? Néanmoins personne ne peut non plus affirmer que Fen'Harel soit totalement innocent dans l'affaire. Clairement ce n'est pas le cas. Affronter un dieu qui n'existe peut-être même pas, quelle folie ! Mais une folie à laquelle il consentirait pour lui.

- Evidemment que je te pardonne, lethallin. Une grimace qu'il contient tant bien que mal déforme les traits de son visage quand une douleur que toute cette agitation lui avait fait éluder se rappelle à son bon souvenir. A contre-coeur, il desserre son étreinte sur le seigneur pour porter une main à son omoplate gauche, l'amenant ensuite sous son regard en laissant échapper un soupir las. Du sang couvre ses doigts. Pas énormément, mais assez pour que cela soit impossible à ignorer. Les points ont dû sauter pendant ma chevauchée, j'aurais peut-être dû y aller plus doucement... Une oeillade en coin fait réaliser à Fëanor que certains regards interloqués commencent à peser sur eux, lui arrachant une moue contrariée. Pour l'instant, aucun visage familier autre que celui de Gwenaël n'a traversé son champ de vision, ajoutant à sa contrariété. Sans s'en soucier davantage, le dalatien essuie sa main sur le tissu de son pantalon avant de retourner se pelotonner contre l'Inquisiteur. Bon courage à celui qui voudra l'en décrocher.

(c) DΛNDELION
Fëanor Halveri

Fëanor Halveri

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Dim 1 Avr - 16:03



retour au foyer
refuge de therinfal

« Je vous demande de continuer à chanter avec moi sur les routes du monde où vous êtes en chemin. Préparons-nous à des retrouvailles merveilleuses. »
Il se demande si sa litanie expiatoire va être un baume à l'âme du sylphe ou un cautère sur jambe de bois. Il appréhende que l'abjection de ses fallacieux griefs n'ait été de trop, eux qui se miroitent dans leur sensibilité, dans leur amour des choses et dans leur peur de l'abandon. Une crainte qu'il a sciemment exaucé en pensant ne jamais avoir à battre sa coulpe, car persuadé que son existence arriverait à sa conclusion avant ce jour. Désormais qu'il y songe, il entrevoit toute la spectaculaire magnificence de son imbécillité, cet ineffable désespoir qui n'aurait pas détruit que la sienne, de vie. Incertain de pouvoir panser les meurtrissures occasionnées, il savoure cette étreinte comme si elle était l'ultime de leur binôme, le chapitre nouveau de son fatum. Même lorsque les bras se nouent dans son râble, il n'ose tout de suite aspirer à l'absolution et se dit que ce pourrait être le dernier présent d'un ancien ami à son bourreau. L'étau se serre néanmoins avec vigueur, chevrotant d'émotion tandis qu'ils s'isolent du monde dans leur chrysalide de toujours. Les lippes se meuvent soudain et assurent que le trépas surviendra avant la répudiation. Mieux encore, elles se sont incantation défensive contre le Loup Implacable, lui-même inapte à les séparer dans cet univers et dans le prochain. Délesté d'un poids incommensurable, Gwenaël se fend d'un profond soupir et le love un peu plus contre lui. « Nuvas ema ir'enastela... » Susurre t-il sur la crinière de l'elfe, comme s'il s'adressait à une quelconque déité. Si des circonstances atténuantes jouent en sa faveur au vu de ses tribulations de l'époque, il ne s'en sent pas moins indigne de pardon.

Une risette s'épanouit sur le faciès du concerné, bienheureux, comblé par ce revers du sort. Une macule vient obscurcir la félicité de leurs retrouvailles lorsque Fëanor se détache et arbore une expression endolorie. Interloqué, son comparse le toise de haut en bas en quête d'un éventuel mal, jusqu'à apercevoir le vermeil qui humecte les phalanges après que celles-ci se soient hasardées dans l'échine. Son teint certes éreinté par le périple n'en est pas exsangue pour autant, aussi suppute t-il que la blessure est superficielle. Quand bien même, l'inquiétude s'enracine, il l'exprime une fois avoir recueilli l'écorché au contact de son thorax pour mieux le rassurer – et peut-être, le préserver des oeillades intriguées des badauds alentours. « Ne t'en fais pas, on va te soigner ça. » Il observe les environs, défiant les curieux de se faire la moindre idée sur cette promiscuité à laquelle ils ne sont pas accoutumés. Il mesure toute la disparité de la nouvelle Inquisition avec l'ancienne, celle de son enfance, celle qui a été leur foyer commun lors des derniers ans. Si certains anciens ont été parmi les premiers à revenir dès lors que l'héraldique de leur Ordre ressuscité s'est remis à flotter aux bourrasques, tous sont loin d'avoir réapparus. « Les mages, ce n'est pas ce qui manque ici. Nous avons quelques guérisseurs doués, je vais en faire mander un, viens. »

Un geste de la paluche suffit à attirer à eux un binôme de sentinelles. Il somme à l'un de ramener la jument aux écuries, à l'autre de trouver quelqu'un capable de magie curative, les deux hommes s'exécutant tout de go. Puis, il entraîne l'enchanteur à l'intérieur de la forteresse, à travers les corridors auxquels il se familiarise lui-même encore. Pour délasser leurs esprits durant le trajet, il se met à lui conter de quelle façon l'Inquisition s'est extirpée de ses propres cendres, ici, dans ce Refuge si différent de Fort Céleste et à la fragrance d'encens beaucoup plus obsédante. En faute, les anciens propriétaires à la foi plus prononcée et exhibée, dont il rencontre par ailleurs un groupe. Les Chercheurs de la Vérité saluent courtoisement l'Inquisiteur, prêtent à peine attention au dalatien dont ils ignorent encore la nature, ceci, sans s'en tourmenter. Et Gwenaël le sait, coudoyer des symboles andrastiens telle que cette élite de la Chantrie est à la fois ironique et désarçonnant, plus particulièrement pour les mages rescapés qui intègrent leurs rangs. Peu désireux de s'étaler immédiatement sur cette cohabitation, il poursuit son histoire jusqu'à ce qu'ils aient atteint son bureau, dans lequel ils pénètrent et dont il ferme l'huis derrière eux.

« … donc nous avons entrepris des travaux, non seulement pour rafraîchir la forteresse mais aussi pour en réorganiser et en agrandir les locaux. Therinfal n'est pas destiné à accueillir autant de gens, malgré sa position géographique plus avantageuse que Fort Céleste, les conditions y sont moins optimales. Enfin, à mon humble avis. » Il se tourne vers l'enchanteur, souriant quoi qu'embarrassé. « Ah, désolé. Je ne suis pas sûr que ce genre de détails t'intéressent alors que tu viens à peine d'arriver. » Il a tant de choses à partager, tant à lui dire et à lui demander qu'il ne sait plus par où commencer. Il se frotte la nuque en riant, s'offrant des airs de jouvenceau pusillanime alors qu'il n'en est depuis longtemps plus à faire le timide en sa présence. Le bonheur est tel qu'il lui chatouille la panse et lui donne l'envie de faire dix choses à la fois, mais il décide de n'en entreprendre qu'une seule pour l'heure. Il s'approche du sylphe qu'il débarrasse de sa besace et autres objets utiles mais importuns, à l'image inconsciente d'une épouse prompte à s'occuper de son mari tout juste rentré de guerre. Il lui retire également son haut, précautionneusement, pour ne pas tirailler davantage son omoplate. Puis, il prend un instant pour le contempler, le dos de ses doigts effleurant l'angle de sa mâchoire. « Tu n'as pas l'air de te porter trop mal, malgré la blessure et la fatigue. D'où est-ce que tu viens, comme ça ? » Il le fait s'asseoir en même temps de l'interroger et passe derrière lui pour examiner la plaie.

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Mar 3 Avr - 15:51



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Gwenaël & Fëanor

« We get to come back from this loss - from this darkness. We get to come back, and I came back for you. »
Jamais l'elfe ne s'est senti autant à sa place que là. Cela peut sembler idiot, mais il a la sensation d'être enfin rentré à la maison. Ce quand bien même cet endroit ne ressemble en rien à Fort Céleste. Cependant un dalatien le sait sûrement mieux que personne, un foyer ce ne sont pas des fondations, quatre murs et un toit. Un foyer, c'est avant tout des personnes auxquelles on tient et qui tiennent à nous en retour. L'Inquisition lui serre de substitut à son clan depuis qu'il en a rejoint les rangs, il est donc naturel qu'il ait la sensation que les choses reprennent enfin leur juste place. A commencer par celle qu'il occupe contre Gwenaël. Voilà des mois que son insatiable soif de tendresse n'a pas pu être étanchée, repoussée dans un coin par la méfiance que Fëanor pouvait porter aux personnes qu'il a croisées lors de ses différentes étapes des dernières semaines. Cette proximité lui fait un bien fou à tous les niveaux. Bien qu'encore un peu tendu, le mage sent ses muscles commencer à se dénouer enfin, et son esprit se libérer de quelques uns des spectres qui le hantaient jusqu'alors. Le soulagement est palpable, lui fait le cœur plus léger. A partir de maintenant le monde va cesser de n'en faire qu'à sa tête et remettre un peu d'ordre, il en est persuadé. Les lèvres de Fëanor s'étirent en un léger sourire quand ses oreilles recueillent une nouvelle fois les sonorités familières de l'elfique. Comme cela avait pu lui manquer, aussi.

Quand son compagnon l'invite à le suivre, le dalatien prend quelques instants pour flatter l'encolure de sa monture tout en lui glissant un rapide « Sois sage pour une fois. » sur le ton de la confidence, avant d'emboîter le pas à l'Inquisiteur. Tandis que celui-ci commence à s'étaler en récits qui n'intéressent qu'assez peu l'elfe, il en profite pour laisser ses prunelles courir d'un point à un autre, curieux. Il n'y a pas à dire, Therinfal est bien différent de Fort Céleste. Le bastion au cœur des Dorsales de Givre lui manque, il ne peut pas nier qu'il préférerait se trouver là-bas. Et pas seulement parce que son bâton de mage s'y trouve encore, faisant partie des effets personnels qu'il a négligé de prendre le jour où il a pris la fuite sans demander son reste.
Le cœur du mage manque un battement quand leur route croise celle d'un groupe d'hommes arborant l'emblème d'Andrasté avec la plus grande décontraction. Par réflexe il s'écarte sur le côté opposé, ne les quittant pas du coin de l'oeil tant qu'ils n'ont pas eux-mêmes disparus à l'angle d'un couloir. Oh combien il se déteste à cet instant d'avoir cette réaction de lapin apeuré, lui qui avant son passage au Cercle d'Orlaïs riait au visage des Templiers. Mais il en a trop vu pour continuer à les négliger. Eux et tous ceux qui s'en approchent, de près ou de loin.

C'est donc avec un certain soulagement qu'il entre dans la pièce où l'invite Gwenaël, qui se trouve être son bureau selon toute vraisemblance. La porte refermée, un certain sentiment de sécurité refait surface, et le rassure. Là, il a l'impression qu'il pourrait déjà un peu mieux contrôler les choses.

- Non, ça ne m'intéresse pas vraiment. répond-t-il avec un sourire amusé. Un léger sourire qu'il conserve mais qui se fait un rien plus discret quand son compagnon s'approche de lui pour commencer à le débarrasser de tout ce qui l'encombre. Peu de choses, en fait. Le strict minimum qu'il a récupéré par-ci par-là au fil de ses arrêts, lors de son voyage qui lui a fait travers pratiquement tout Thedas. Ou pas loin, lui semble-t-il. Sans s'en soucier le moins du monde, le dalatien le laisse lui retirer son haut, la pudeur n'ayant jamais été l'une de ses priorités et accordant sa pleine confiance à l'homme qui fait d'ailleurs preuve d'un égard certain pour éviter de trop le faire souffrir. La blessure est à vif, mais il a connu pire, aussi ne proteste-t-il pas.

- De Gwaren. Enfin, avant ça je venais de Kirkwall. J'y ai emmené une... Une amie, dont j'ai fait la connaissance au Cercle. Elle voulait rejoindre l'une de ses connaissances, et si je l'avais laissée partir seule elle serait certainement encore en train de chercher son chemin ; dans le meilleur des cas. Un faible soupir lui échappe alors qu'il s'assoit. Il espère que Béatrice est saine et sauve, et qu'elle a bel et bien retrouvé le mage qu'elle cherchait. Après tout, même dans la toute récente cité des mages il pouvait lui arriver quelque chose... D'ailleurs, il vaut mieux ne pas s'attendre à ce que je fasse confiance à ceux ou celles qui viennent des rangs de la Chantrie. Tu n'as pas idée de ce à quoi j'ai pu assister, à Val Royeaux. Des coups portés au  battant l'interrompent, rapidement suivis par l'entrée d'un homme d'une trentaine d'années qui se présente comme un guérisseur. Les deux mages échangent un regard un peu interloqué, alors qu'ils se reconnaissent après un flottement de quelques instants. Ils se sont côtoyés au sein de la Flèche Blanche. Même si « côtoyés » est un terme un peu fort considérant que Fëanor s'est contenté de se renfermer sur lui-même à chacune des tentatives de son confrère pour amorcer une discussion, un peu à la manière d'un chat sauvage qui se serait roulé en boule dans un coin en feulant. L'elfe détourne rapidement les yeux, n'ayant pas plus envie de communiquer maintenant avec lui qu'à l'époque.
L'homme lève les yeux au ciel avec un soupir, adresse une salutation polie à l'Inquisiteur, puis se glisse dans le dos du dalatien pour venir examiner la plaie. Un coup d'oeil lui suffit pour cela.

- Ce sera vite réglé, le travail a déjà été bien entamé par ceux qui ont fait les premiers soins. C'était une flèche, non ? Un simple grognement affirmatif sert de réponse, et l'autre mage sent bien qu'il devra s'en contenter. C'est pourquoi il n'insiste pas et entreprend immédiatement de laisser courir sa magie le long de sa paume pour venir refermer la blessure. Voilà qui est fait. Ce sera encore un peu douloureux pour un jour ou deux, mais ça ne risque plus de s'ouvrir. Sur ce, il présente ses respects au seigneur des lieux, et s'éclipse en refermant la porte derrière lui.

Par réflexe la main de Fëanor va trouver son omoplate, et ses doigts cherchent durant quelques instants les éventuelles restes de sa dernière mésaventure. Mais rien n'est palpable, hormis une légère sensation de brûlure et de tiraillement, au cœur même des muscles. Ce n'est pas là un manque de confiance, mais... Si, c'est un manque de confiance. Ses prunelles sombres perdues quelque part sur le dallage à ses pieds, l'elfe se fait un peu plus morose. La faute à la fatigue, probablement, qui remue en lui des souvenirs qu'il aurait préféré oublier. L'espace de quelques longues secondes, il hésite à en faire part à Gwenaël. Comme s'il avait peur de l'agacer ou de l'ennuyer. Pourtant il finit par reprendre la parole, sans  pour autant relever les yeux ni bouger de l'endroit où il se trouve.

- Un Templier m'a raconté ce qui est arrivé à Fort Céleste. J'ai cru que... Que tu étais mort. Enfin, je ne savais pas vraiment ce que tu étais devenu de toute manière, mais... J'aimais bien penser que tu tenais encore le coup. Mais avec l'Archidémon, j'ai imaginé le pire. Il laisse un instant de silence s'installer, avant de poursuivre d'un ton qu'il veut un peu moins morne, relevant le menton : Et sinon, qui est revenu ? Tu as des nouvelles de Bastian ? Sauter du coq à l'âne est sa façon de gérer les choses lorsqu'il sent qu'elles lui échappent. Certaines choses ne changent pas.

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Fëanor Halveri

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Mar 10 Avr - 11:05



retour au foyer
refuge de therinfal

« Je vous demande de continuer à chanter avec moi sur les routes du monde où vous êtes en chemin. Préparons-nous à des retrouvailles merveilleuses. »
Le fait que la prolixité de l'Inquisiteur ne luise d'aucun intérêt pour le dalatien ne le sidère guère, lui-même se serait jugé monotone, à sa place. La diaphanéité de ses propos engendre même un ricanement, au moins n'y a t-il pas de duplicité entre eux, il ose un instant sustenter l'idée que leur relation n'a pas changé d'un iota. Les rétines fichées sur la meurtrissure qui fend le râble de l'enfant revenu au pays tandis que celui-là lui narre son odyssée, il ne se risque à triturer la plaie autrement qu'en essuyant précautionneusement l'ichor à ses entours à l'aide d'un linge propre. Il l'appose et le maintient délicatement sur la fente charnelle pour mieux préparer le terrain au praticien censé les rejoindre sous peu. En attendant, son épine dorsale se rigidifie au gré du récit, tout particulièrement lorsque la Tour d'Ivoire orlésienne est citée sans grande insistance, avec ce qui lui apparaît être une troublante nonchalance. « Au Cercle ? » Reprend t-il, horriblement effaré et subitement comprimé par un carcan de culpabilité. Si des paladins andrastiens l'ont pris dans leur filet et l'ont effectivement mené à leur geôle, il en est le seul et unique fautif. Excommunié de Fort Céleste en même temps que de son cœur, forcé à tout abandonner et à fuir vers l'inconnu, par son égotisme désespéré dont il a indiciblement honte. Le jeter lui-même dans la gueule du lion aurait abouti à la même fin, pour peu que l'elfe ait semblable conclusion à l'esprit, sa repentance n'en était qu'à ses prémices. Il se réjouit plus que jamais des conséquences de l'Oblitération et de la fuite massive des captifs, sans ceci, le pauvre n'aurait jamais pu rallier la Rébellion, puis l'Inquisition. A l'évocation des Chercheurs de la Vérité qui musardent librement dans la forteresse, il réprime un soupire, compréhensif de cette méfiance viscérale qui fait écho chez beaucoup d'autres rescapés. « Je comprends. » Est tout ce qu'il peut répondre, peu désireux de devoir endosser l'éminent rôle de médiateur entre les deux partis plus qu'il ne le fait déjà.

Il se tourne ensuite en direction de l'huis vers lequel il adresse son consentement, permettant au quidam de pénétrer les lieux. S'il arbore un sourire courtois, l'oeillade biscornue que s'échangent les sorciers ne lui échappe point et le laisse interrogatif. Une accointance de quelque part ? Si jadis Gwenaël pouvait s'enorgueillir connaître une majorité de ses partisans, pour avoir essentiellement grandi à leurs côtés, la plupart des faciès lui étaient aujourd'hui méconnus. Ardu de se hâter en conjectures, il ne se penche pas même sur l'exercice et installe sa croupe sur le bureau pour ne pas importuner le guérisseur dans sa besogne. Si le dialogue est manifestement délicat, panser la blessure est preste et n'engagera aucun stigmate, ce dont il se fait rassurer. Une légère courbette de la caboche augure le départ de l'individu qui les abandonne derechef dans leur intimité, étrangement mutique par la suite. Incertain des verbes dont faire usage, l'adonis observe, constate qui si sa neurasthénie à lui n'est plus que passé, son ami semble tourmenté par un vague à l'âme. Il tente vainement de lire sur ses traits physionomiques qu'il constate lui être devenus plus opaques qu'auparavant, il se demande lequel des deux a le plus changé et si une hypothétique fracture se ressentira à l'avenir. L'anxiété aux tripes est remplacée par une pieuse attention du discours qui reprend, qui le ramène à cette chagrine réalité qu'est le nouveau roitelet de Fort Céleste. S'il s'apprête à s'expliquer, le sujet qui dévie si abruptement le rend coi et l'inspire à agir autrement.

La gueule concernée, le seigneur approche et saisit le menton de Fëanor, qu'il redresse pour que les gémeaux oculaires s'entrelacent. « Hey... » L'inflexion vocale est bien plus explicite que le son choisi, abyssale et douce, un philtre d'amour et de confiance porté aux lippes de l'elfe pour l'abreuver. Il est ici chez lui, qu'il lui fait entendre d'un regard, d'un rictus chaleureux et bienveillant, chez lui et en sûreté à l'étreinte de son Inquisiteur ramené des géhennes. Ni la confusion ni l'hésitation n'ont de place, rien entre eux, pense t-il, n'a jamais été prohibé, il ne souhaite pas que ce soit le cas désormais. Tentative de réconfort, tentation de rapprochement, il désire briser la glace de leur dernier différend avant qu'elle ne s'installe. Ses doigts caressent la crinière et se perdent sur l'extrémité acuminée de l'esgourde, il reprend avec une décontraction ostensible.

« J'avais déjà quitté Fort Céleste avant que les engeances ne s'y installent. » Il détourne les yeux, égaré dans ses réminiscences. « Je suis resté un moment entre les hameaux alentours et la forteresse, à boire au point de ne plus me souvenir de mon nom. D'une certaine façon, j'espérais que quelque chose puisse m'arriver durant mon ivresse, puisque je n'avais pas le... courage de mettre moi-même fin à ma tristesse. » Il ne farde pas la honte qui voile son visage et préfère se faire évasif quant aux détails de la résurrection de son bon-sens ainsi que celle de sa volonté de vivre. Apprendre que des presque inconnues avaient réussi là où lui avait échoué nonobstant leur relation aurait une âpre saveur. « Des circonstances m'ont fait partir, notamment les espions de Faustine que je sentais dans mon échine à chaque instant. J'ai pris la mer pour les Marches Libres en me disant que ce serait un bon refuge, suffisamment éloigné et proche du Sud, au cas où. Et... disons qu'un rouquin et son navire de forbans me sont inopinément tombés dessus. » Il lorgne son interlocuteur avec malice, puis se gondole d'un rire frivole. Nul besoin de lui relater le genre de retrouvailles dont ils ont profité, aussi intenses que véhémentes, emplies de furia et d'émotion. « Bast' m'a déposé à Kirkwall, nous sommes restés en contact depuis ce jour. J'ai fini par rejoindre la Rébellion sous la requête d'Arion, je les ai aidé à conquérir la ville, mais j'imagine que tu en as entendu parler en y séjournant avec ton amie. Mes liens avec eux restent étroits, comme tu as pu le constater. »

A bien y regarder, Gwenaël n'a plus rien du spectre qu'il était devenu à la dissolution de leur Ordre. La carnation est saine, la barbe convenablement sculptée et les vêtements propres et neufs suggèrent une charpente de nouveau musculeuse, preuve des entraînements et de l'appétit retrouvés. Le beau sire fait risette et désigne ensuite la pièce dans laquelle ils se trouvent. « Et voici, une opportunité inespérée de reconstruire l'Inquisition, grâce au Seigneur-Chercheur et à d'autres éléments de connivence qui sont venus me trouver. Même si se faire aider des plus purs chantristes qui soient a un certain goût d'ironie, je ne pouvais décemment pas refuser. La cohabitation n'est pas toujours évidente entre les troupes mais c'est un mal nécessaire, nous poursuivons le même but, les Chercheurs en sont parfaitement conscients. On se fait à leur présence plus vite qu'on ne le pense, tu verras. » L'optimisme fait front, credo obligé d'un héraut de son acabit ayant traversé les enfers pour regagner son prestige. Soudain, l'on frappe à la porte et l'on ne s'incommode pas de patienter pour entrer. Là, l'expression bilieuse du Clabaud se décompose, ses calots béants fixent le dalatien avec un étonnement non camouflé. Plusieurs secondes s'écoulent ainsi, avant qu'il ne lève les yeux au ciel. « D'accord. J'comprends mieux. »


Il entre, referme derrière lui et s'approche du binôme. C'est un regard équivoque qu'il adresse à Fëanor, du moins pour ceux qui ne connaissent pas l'énergumène. Lui, pourra entrevoir cet éclat significatif, cette nuance timorée que le Van Markham hisse lorsqu'il est touché – ou content d'une situation. Les babines se torsadent même en un discret sourire, une rare et précieuse confession de ses, malgré tout, bons sentiments pour l'enchanteur. Puis, à brûle-pourpoint, il décoche une violente calotte à un Inquisiteur qui manque d'en perdre l'équilibre tant il ne s'y attendait pas. « Ca c'est pour m'avoir bousculé dans le couloir, j'ai failli bouffer le sol, crétin ! Et toi, là ! » Il fait volte-face vers l'elfe qu'il désigne de l'index, le naturel revenu au galop. « T'as une sale gueule. T'en as mis du temps pour revenir ! »
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Lun 23 Avr - 12:08



Retour au foyer
Gwenaël & Fëanor

« We get to come back from this loss - from this darkness. We get to come back, and I came back for you. »
Fëanor le sait, un jour il devra raconter ce par quoi il est passé entre son départ forcé de Fort Céleste et son arrivée à Therinfal. Ne serait-ce que pour exorciser les vieux démons, retrouver un peu de tranquillité d'esprit. Avec vingt-cinq longues années de retard, il commence à réaliser que taire ses blessures, les dissimuler, ne ménage que sa propre fierté. Tout le reste s'en trouve fatalement gangrener tôt ou tard. Alors oui, viendra un moment où l'elfe estimera qu'il pourra se livrer un peu plus en détails. Mais pas tout de suite. Pour l'instant il veut juste profiter de ces retrouvailles qu'il pensait impossibles quelques semaines auparavant à peine.
Dans le ton employé par Gwenaël pour répondre à sa remarque concernant les Chercheurs, le jeune mage comprend qu'il est probablement loin d'être le seul à avoir des griefs contre ces représentants de la Chantrie. Si beaucoup de rescapés de Val Royeaux ont trouvé refuge au sein de cette Inquisition ressuscitée, ce n'est pas étonnant. En fait il trouve même cela étonnant que ses confrères sorciers acceptent si facilement la proximité avec ce bras armé du Créateur. Ou bien est-il le seul à faire preuve d'autant méfiance ? Peu importe, il comprend que l'Inquisiteur puisse être fatigué de ces « conflits » internes et n'ait pas envie de s'étendre davantage sur le sujet pour le moment. Peut-être y reviendront-ils au détour d'une conversation plus propice... Ou bien ils n'évoqueront plus le sujet.

Malgré les changements dont Fëanor lui-même est encore incapable de mesurer l'étendue, il y a certaines choses qui pourtant sont restées familières entre eux. Gwenaël n'a -semble-t-il- rien oublié des pirouettes employées par le dalatien pour esquiver les sujets sensibles. Comme si rien n'avait changé, il le rassure de ces gestes empreints d'une infinie douceur qui ont toujours su rasséréner le mage. Presque comme s'il craignait que ce ne soient les dernières, il savoure les caresses dans ses cheveux et esquisse un sourire en sentant les doigts venir effleurer la pointe de ses oreilles. D'ordinaire il n'apprécie guère qu'on y touche, zone sensible oblige ; mais là c'est différent. Peu de personnes peuvent se targuer d'en avoir le droit sans recevoir un regard et un claquement de langue courroucés, ou même un coup sur la main.
En silence, il écoute le récit que lui fait le seigneur de ces derniers mois, attentif. Assez égoïstement le dalatien est un tantinet vexé de ne pas avoir su lui faire remonter la pente, mais d'un autre côté il se fait la réflexion que peut-être n'était-il simplement pas encore prêt à cela, à l'époque. Le temps de faire son deuil, d'accepter les choses telles qu'elles l'étaient à présent... Sûrement aurait-il dû lui laisser davantage de temps, se montrer moins insistant. Une moue légèrement surprise s'invite sur les traits du visage de Fëanor quand son vis-à-vis évoque Bastian. Quelle chance d'être tombé sur lui, décidément... ! De la chance, ou bien autre chose ? Le mage commence à croire que peu importe où les aléas de la vie nous entraînent, il y a des personnes vers lesquelles on reviendra toujours. Comme si des liens invisibles liaient ces gens-là entre eux.

En revanche c'est une moue sceptique qui lui répond quand il affirme qu'on se fait vite à la présence des Chercheurs. Pour le coup il a du mal à le croire... Cependant il n'a guère le temps de réfléchir davantage à ce sujet car voilà qu'un importun se permet de faire irruption dans la pièce comme s'il se croyait chez lui. Et quel importun ! Un nouveau sourire ravi fleurit sur le visage de Fëanor quand il reconnaît la crinière flamboyante du nevarran qu'il s'est toujours fait une joie de titiller jusqu'à l'en faire aboyer à tue-tête. Un jeu tellement amusant, qui pourrait lui en vouloir. Bastian demeure égal à lui-même, et c'est agréable pour l'elvhen de constater qu'il n'a pas changé d'un iota. Il irait jusqu'à dire que c'est rassurant. Aussi n'est-il pas le moins du monde surpris quand celui-ci en colle une à son frère d'adoption tout en pestant comme il sait si bien le faire. Un léger rire s'échappe d'entre les lèvres du dalatien, pas déstabilisé pour deux sous par cet index presque accusateur, et rétorque même d'un air enlevé :

- Toutes mes excuses, seigneur Van Markham, mais j'étais un chouïa bloqué dans une tour d'ivoire. Puis on a voulu nous tuer, on a détalé comme des lièvres devant une meute de chiens, j'ai fait un crochet par Kirkwall pour aider une amie, et quand finalement j'ai voulu rallier Therinfal j'ai eu la malchance de tomber sur deux Templiers qui m'ont aimablement troué la peau, ce qui m'a forcé à faire une halte à Gwaren. Mais promis, la prochaine fois j'arrêterai un dragon et lui demanderai de me transporter sur son dos, je lui expliquerai que lui n'est pas plus effrayant qu'un vulgaire lézard comparé à toi ! Qui sait, peut-être compatira-t-il et acceptera de m'aider. Toujours secoué d'un rire bon enfant, il retrouve néanmoins rapidement le silence quand il perçoit comme des grattements sur le battant de la porte. Interloqué Fëanor se lève de sa chaise avant de se figer aux geignements qui leur parviennent depuis le couloir. Ces couinements, il les connaît. Mais il n'ose y croire. Ce serait un véritable miracle. Et pourtant... Prenant son courage à deux mains, le jeune mage pose une main sur la poignée de la porte, l'ouvre... Et se fait aussitôt bondir dessus par une boule de poils immaculée qui trépigne un peu partout et jappe de bonheur tout à la fois, gratifiant son maître de coups de langue affectueux. Trop fatigué pour lutter contre le limier, le dalatien se laisse tomber sur les fesses pour mieux faire la fête à son animal, lui aussi.

- Mais qu'est-ce que tu fais là, toi ? Comment c'est possible ? T'étais où, hein ? Les mains se saisissent des joues couvertes de fourrure du bâtard pour les frictionner énergiquement avant de l'attraper pour le serrer contre lui. C'est mon chien ça, oui ça c'est mon chien ! Sans doute a-t-il l'air d'un parfait idiot à parler ainsi à Huan, mais il s'en moque bien. Fëanor est trop heureux de retrouver son compagnon à quatre pattes pour seulement se rendre compte qu'on pourrait le juger. Il finir cependant par reporter son attention sur les deux hommes, un sourire accroché aux lèvres. C'est l'un de vous deux qui l'a retrouvé ? Il traînait où ? J'arrive à peine à croire qu'il soit bien là... Merci d'avoir pris soin de lui, vraiment.

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Fëanor Halveri

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Mar 1 Mai - 12:33



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refuge de therinfal

« Je vous demande de continuer à chanter avec moi sur les routes du monde où vous êtes en chemin. Préparons-nous à des retrouvailles merveilleuses. »
L'adonis râle, la paluche frottant vigoureusement l'arrière de son crâne malmené par le Van Markham. Non point qu'il pense démériter cette calotte pour l'avoir si violemment heurté dans sa course aux retrouvailles, d'autant plus qu'il sait l'idiome de son frère de cœur davantage tourné vers le pugilat que la communication verbale, mais il abhorre se faire ainsi prendre de court. Sous la truffe d'un Fëanor heureusement accoutumé à pareilles ostentations, lui-même jadis martyr des accès d'ire et nullement épargné pour l'occasion. Nonobstant l'âcreté que le rubigineux lui feule à la gueule, l'Inquisiteur le voit et le sait, il est tout aussi ravi qu'il ne l'est de le compter de nouveau dans leurs rangs. Un faciès familier, une présence qui leur remémore cet autrefois dans leur sibylline Fort Céleste et la preuve tangible que leur Ordre conserve une saveur de passé. Un fait qui le réconforte, tant et si bien qu'une risette vient inconsciemment ornementer son visage, ainsi entouré d'êtres qui lui sont ineffablement précieux. Il observe la confrontation avec un délassement non feint – l'officialité du rôle incombant Bastian n'est peut-être plus, mais rien ne le prive et ne le privera jamais de se conduire comme le sempiternel grognard qu'il est.

Grognard qui se montre tout aussi pantois que dédaignant lorsqu'il se fait offrir la réplique par un dalatien enhardi. Si le récit succinct et relativement exhaustif de ses mésaventures le rend compréhensif de ce retard à les rejoindre, son ironie au diapason le fait maugréer quelques injures dans sa barbe hirsute. Le quolibet le comparant à un dragon stimule un aboi qui le fait briller dans sa réputation et sa position de Clabaud. « Ta gueule l'Oreilles-en-Poignard. » Une tirade raciste en tout et pour toute défense, qui fait d'autant plus se gondoler un Gwenaël déjà emprunt d'un rire franc en harmonie avec l'elfe. Il leur augure d'ores et déjà maintes saynètes de cet acabit, pour son plus grand plaisir personnel. Leur conciliabule est toutefois interrompu par l'appel impérieux d'un canidé à l'ouïe fine, patte lustrant l'huis pour se faire entendre et convier à la conversation. Les deux hérauts se placent en spectateurs silencieux en attendant que la porte s'ouvre, dévoilant à l'espérance farouche du mage un fidèle compagnon. D'énièmes retrouvailles qui apportent également leur joie ambiante, tandis que le lingual animal liche frénétiquement la figure de ce maître retrouvé. Si Bastian lève les calots aux cieux face à tant de démonstration affective et gâteuse, le roitelet à ses abords sourit de toutes ses ratiches.

« Certainement pas moi, j'en aurais fait une descente de lit. » Le macabre humour fait négativement opiner l'Inquisiteur qui se meut alors, rejoignant le sylphe en face duquel il s'accroupit. « Ce sont les Faiseurs qui l'ont guidé jusqu'à moi. Je l'ai croisé tout à fait par hasard au détour d'une mission de routine, sale, famélique et sur la défensive. Heureusement que l'on s'est reconnu. » Il appelle Huan de claquements de doigts, celui-ci s'en venant gaiement vers lui pour se frotter et laper sa joue avant de promptement retourner dans les bras de l'Halveri. « Je l'ai ramené et il a progressivement repris du poil de la bête, je crois qu'il préfère sa place près de la cheminée que dormir à la belle étoile. »

Une véracité qui prête à sourire, l'important demeurant que l'opalescent chien est aujourd'hui en pleine santé. Le Van Markham passe soudainement à côté d'eux et se dirige vers la sortie, peu envieux de s'étaler en réminiscences et confessions séance tenante. « J'vous laisse, les donzelles. Gwen, on s'voit plus tard avec Bayek. » Le beau sire acquiesce, sans relever ce sobriquet qu'il exècre mais que l'ancien écumeur est le seul à pouvoir utiliser. Une fois ce dernier disparu dans les corridors, il profite de la mention de leur Diplomate pour reprendre ce sujet d'un timbre sémillant. « Oh, Bayek est revenu ! Avec plusieurs de ses enfants, même, et un soutien financier sans lequel nous n'aurions jamais pu remonter à la surface. Arda a aussi repris ses fonctions et c'est le Seigneur-Chercheur qui exerce en tant que Commandant des Armées, Bastian a préféré ne pas s'y risquer à nouveau pour le moment. D'autres que tu connais sont là, dont Zarok et Myra, mais ils sont partis en ronde dans les hameaux limitrophes ce matin, ils rentreront dans quelques jours. »

Une fois les informations distillées, il se laisse à son tour choir sur le séant à même le sol. Une simplicité d'être qui lui fait défaut au quotidien et qu'il est ravi de retrouver en compagnie de l'enchanteur. « Les places manquent un peu pour les nouveaux arrivants, mais de nombreux mages prendront bientôt un navire vers Kirkwall. En attendant tu n'as qu'à t'installer dans mes quartiers, qu'en dis-tu ? »
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Jeu 14 Juin - 11:16



Retour au foyer
Gwenaël & Fëanor

« We get to come back from this loss - from this darkness. We get to come back, and I came back for you. »
La joie de ces retrouvailles met indéniablement du baume au cœur de Fëanor. Ce quand bien même il est conscient qu'il ne pourra jamais retourner en arrière. Le passé ne se rattrape malheureusement pas, il devra faire avec. Doucement, une petite voix murmure en son for intérieur que les choses ne seront plus comme elles l'ont été ; il lui faudra apprendre à s'adapter. Malgré tout l'elfe reste confiant. Après tout n'a-t-il déjà pas prouvé sa capacité à faire face à de sérieux revers de situations ? Même s'il a la sensation d'avoir perdu comme une part de lui à chaque fois, le jeune mage a la certitude qu'il saura s'en sortir. Si la vie ne devait être qu'un long fleuve tranquille, quel ennui ce serait.
Aussi, le simulacre d'insulte que lui aboie Bastian est loin de le vexer. Habitué qu'il est au mauvais caractère du frère de l'Inquisiteur pour en avoir plus d'une fois fait les frais. Certes parfois -souvent- c'est lui qui a provoqué les hostilités. Peut-on réellement le reprocher à un incorrigible farceur qui a décidément bien du mal à s'extirper des frasques de l'adolescence ? Probablement. Mais le principal concerné n'en a que faire. Fëanor lève les yeux au ciel quand le nevarran affirme que pour sa part, il aurait changé Huan en carpette plutôt que de le remettre sur pattes. A croire qu'il met un point d'honneur à vouloir se montrer le plus désagréable possible en toutes circonstances. Peu importe.

Le sourire qui étire les lèvres du dalatien y reste irrémédiablement collé alors qu'il prête une oreille attentive aux paroles de Gwenaël, attendri de voir la façon dont son chien va le gratifier d'une lèche sur la joue pour mieux revenir vers lui ensuite. Passer les doigts dans la fourrure immaculée de l'animal lui a manqué, et il y a fort à parier que pour les jours ou semaines à venir, on ne voit pas l'un sans l'autre bien longtemps. Sans quitter le bâtard du regard, Fëanor prend une nouvelle fois la parole.

- Quand j'ai compris que les Templiers allaient bientôt me rattraper, j'ai préféré le faire fuir. Cet idiot se serait fait tuer en essayant de me défendre. Je suis content de voir qu'il ne m'en veut pas pour ça. Pas plus qu'il n'a l'air de tenir rancune à l'Inquisiteur pour avoir quelque peu malmené son maître, mais cela est une réflexion que l'elfe préfère garder pour lui-même. Parler de cet incident serait lui donner corps, raviver des blessures auxquelles il ne veut même plus penser. Il voudrait juste pouvoir oublier.

C'est un signe de la main négligeant qu'il adresse au Van Markham lorsque celui-ci quitte finalement la pièce. Beaucoup de questions lui viennent à l'esprit, mais il irait le trouver plus tard pour les lui poser. En admettant qu'il veuille bien lui répondre, ce qui est loin d'être gagné. Mais Fëanor est patient. Dût-il avoir ses réponses dans un an ou même deux, il les aurait.
Les prunelles sombres du mage se relèvent finalement pour rejoindre celles de Gwenaël à l'évocation de l'ambassadeur de l'Inquisition, et son sourire s'élargit quelque peu. Même s'il a relativement peu côtoyé Bayek à Fort Céleste, il ne l'en apprécie pas moins pour autant et se trouve ravi de le savoir de retour parmi eux. Une autre tête connue qui le rassure, et qui n'est pas la seule d'ailleurs. C'est avec plaisir qu'il ira se faire tirer les oreilles par Myra, sitôt la rouquine de retour.

- Il faut encore que je réfléchisse un peu sur le sujet, mais il se pourrait que je demande à Bayek s'il ne verrait pas d'inconvénient à prendre un apprenti. Je ne me sens pas le courage ni l'envie de retourner sur le terrain pour le moment, mais je ne peux pas non plus me tourner les pouces ou me contenter d'enchanter tout ce qui passe. Rester inactif n'a jamais été une option pour le dalatien, qui s'est d'ailleurs senti dépérir entre autres pour cela lors de sa captivité au Cercle. Tourner en rond comme un lion en cage à longueur de journée le rendait plus susceptible encore, et n'améliorait guère ses facultés à créer des liens avec qui que ce soit... A se demander comment et pourquoi Béatrice a tant insisté pour se faire une place auprès de l'elfe. Un mystère qu'il n'a jamais résolu. Oh il pourrait interroger l'orlésienne à ce sujet, mais au fond il a peur de sa réponse. Alors il préfère rester dans l'ignorance.
La main fourrageant dans le pelage de Huan, Fëanor détourne le regard, mal à l'aise face à la proposition de l'Inquisiteur. Auparavant c'est sans la moindre hésitation qu'il aurait accepté. On pourrait même dire qu'il aurait sauté sur l'occasion avec toute la prestesse d'un chat courant après une plume ballottée par la brise. Aujourd'hui pourtant, les choses sont différentes ; il a beau savoir que les mots que Gwenaël lui a craché au visage comme un venin, à l'époque, n'étaient motivés que par la volonté de le faire détaler au plus vite, il ne parvient pas à se convaincre parfaitement qu'il ne les pensait pas. Il y a toujours ce doute qui subsiste, cette voix intérieure chargée d'anxiété qui lui susurre : Oui, mais si c'était vrai ? Le doute rôde, ronge ses certitudes qu'il n'aurait remises en cause pour rien au monde, il y a un an de cela. Et bon sang que cela le blesse de constater à quel point.

- Je ne sais pas... Je ne veux pas déranger, et puis il doit bien y avoir un petit coin quelque part en attendant, non ? Tant que tu ne me demandes pas de partager un placard à balais avec un Chercheur, ça devrait aller. se force-t-il à ajouter avec un léger sourire, dans une tentative pour se détendre un peu. Quelque part, l'elfe craint ne plus être la personne que son comparse a pu tant apprécier -aimer ? Il n'est plus sûr de rien- autrefois. Pour autant qu'il puisse en juger, Gwenaël n'a pas l'air si changé que cela, il lui apparaît comme l'homme qu'il a toujours connu et qui lui a appris que les shemlen aussi peuvent être dignes de confiance. Mais lui... Le mage a la sensation de s'être perdu en cours de route. Or, si lui-même ne parvient plus à se reconnaître, comment un tiers le pourrait-il ? La peur de décevoir quelqu'un qu'il aime l'étreint plus que jamais à cet instant lui semble-t-il. Ce sont pourtant des réflexions qu'il choisira de dissimuler du mieux qu'il pourra, pour une obscure raison. Ah je ne t'ai pas encore raconté, à un moment j'ai fait un bout de chemin avec des saltimbanques antivans, ils m'ont appris quelques uns de leurs trucs. Rien de très utile, mais tu sais bien que je n'ai jamais su résister quand on propose de m'enseigner une nouvelle danse. L'elfe pouffe doucement, ces souvenirs faisant remonter les rares moments où il s'est senti relativement bien après son départ de Fort Céleste. Sa route a croisé celle de cette fratrie et de leur troupe totalement par hasard, et il s'est volontairement noyé dans leurs enseignements dans une tentative d'oublier tout le reste. Sur le moment, cela a plutôt bien marché. J'espère qu'ils vont bien, ils devaient aller à Tevinter je crois... Enfin, sans avoir les oreilles taillées en pointe, tout devrait bien se passer pour eux là-bas, se rassérène-t-il. Puis un détails dans les dernières paroles de son ami lui saute soudainement au visage. Alors la plupart des mages ne reste pas ici ? Remarque je peux les comprendre, Kirkwall est plus loin d'Orlaïs et de l'influence de la Chantrie, ça doit paraître plus sûr.

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Fëanor Halveri

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Mar 26 Juin - 15:32



retour au foyer
refuge de therinfal

« Je vous demande de continuer à chanter avec moi sur les routes du monde où vous êtes en chemin. Préparons-nous à des retrouvailles merveilleuses. »
Lorsque le sylphe narre les motifs l'ayant contraint à la séparation avec son fidèle canidé, Gwenaël les conçoit. Connaissant la propension protectrice de l'opalescent clébard pour avoir naguère manqué d'y goûté lui-même – souvenir dont il s'abstient également de faire mention – il ne doute pas un instant qu'il aurait bondi crocs en avant sur les scélérats désirant du mal à son maître adoré. Ashrak n'aurait pas moins réagi en pareilles circonstances, et tout comme lui, il l'aurait chassé avant que le trépas n'ait eu raison de sa témérité. Des mésaventures qui s'achèvent en joyeuses retrouvailles, une saveur de passé humectant les papilles du héraut qui tuerait père et mère pour revenir en arrière. Preuve en est lorsqu'il propose avec un désarmant naturel que les habitudes d'autrefois reprennent leur place séance tenante, profitant éhontément des locaux surpeuplés pour remémorer que ses appartements lui sont ouverts. Plus tacitement, une chaste place dans sa couche et une autre dans ses bras le sont tout autant, il se projette un peu hâtivement ronronner toute la prochaine sorgue durant à la fragrance boisée de son vieil ami et confident. Un peu trop confiant, trop prompt à panser les plaies ébauchées au tranchant de sa propre lame.

Tant et si bien que lorsque les calots elfiques rampent au loin, il y croit encore. Il lui faut la rudesse d'une dextre esquive pour mieux connoter un refus, qui lui coupe la chique au moins autant que l'eurythmie lorsqu'il en prend pleinement conscience. Aussi profond fore t-il dans ses réminiscences, aussi peu inhume t-il de négations de la part d'un Fëanor usuellement conglutiné à ses braies. Force est de constater que les choses changent et que les relations évoluent, même si une rutilance dans les prunelles pantoises du quidam se refuse à y croire. Coi, lippes entrouvertes, il ne réagit pas à la boutade qui parachève la tirade autrement qu'en baissant les yeux à son tour. Piqué en plein myocarde, chimères froidement étêtées qui le laissent errant dans d'arides landes réflectives, il est maintenant convaincu que la rancoeur demeure malgré les apparences. Un carcan de culpabilité autour du goitre, le voici comme souvent incapable de farder ses émotions, ses expressions et micro-expressions parlant pour lui. Le changement de sujet intervient au bon – ou au pire, il ne sait guère – moment, reléguant sa suggestion au rang de trivialité. S'il le contemple à nouveau, ce n'est plus que désenchanté, ne suivant que de moitié son récit sur lesdits saltimbanques auquel il se serait d'ordinaire intéressé. « Ah... » Son courtois plus que parlant, une façon polie et exhaustive de faire montre de son écoute à défaut de son attention. Soudainement il se sent bête et ne parvient plus à se départir de cette anxieuse sensation. Il reprend un semblant d'éveil lorsque la Rébellion est évoquée, quoi qu'encore comme étourdit par cet intangible uppercut.

« Oui... » La réponse est mécanique, ce qu'il réalise après plusieurs secondes. Il secoue vigoureusement le chef pour se reconstituer une once de contenance et frotte ses paupières pour feindre l'épuisement. « Oui, non... Beaucoup craignent de se risquer seuls à rejoindre les Marches Libres, alors ils préfèrent passer par l'Inquisition qui n'est jamais rien qu'une Organisation. Kirkwall est une Cité, fortifiée qui plus est, elle semble en effet plus sûre. Qui plus est je ne cache pas les liens que j'entretiens avec la Rébellion, je ne le pourrais de toute manière pas alors que j'ai aidé à conquérir la ville. Les mages ont confiance en nous, et les plus braves choisissent de rester. » Il tourne son faciès sur le côté, légèrement sourcillant. « Ce n'est pas comme si nous pouvions garder tout le monde, en fait. Férelden nous tolère sans officiellement se positionner, ce qui ne nous garde pas des vilenies d'Orlais. Et tout bon samaritain suis-je, je ne peux omettre que nous sommes en guerre, garder les réfugiés ici serait tout aussi dangereux pour eux que pour nous. Ils sont mieux de l'autre côté de la mer. »

Sur cette réalité énoncée non sans la douleur du bienfaiteur qui ne peut aider autant qu'il le souhaiterait, Gwenaël se lève et s'éloigne. Il s'assit à son bureau, arbore une mine songeuse de ces jours où les questions existentielles le taraudent. Il ne regarde plus le dalatien, fiché sur un fatras de documents en vrac sous son menton. Il prend toutefois sur lui de faire bonne figure pour ne pas gâcher ces retrouvailles qui lui sont malgré tout agréables et importantes en revenant sur une précédente déclaration de son ami – de quoi faire à son tour diversion. « C'est une bonne idée de suivre les pas de Bayek, c'est un homme admirable, je ne l'ai pas fait mon Ambassadeur pour rien. A dire vrai, tu tombes à point nommé. Mon père a... » Le phonème s'enraye, la mention le renvoie aux derniers instants de sa vie, l'émotion plus encore ravivée par la présence de l'Halveri. L'Inquisiteur se racle la gorge et reprend. « Mon père a eu l'intelligence de faire une copie de la plupart de ses travaux personnels à Bayek, justement – et il a eu fichtrement raison, car les originaux sont probablement perdus à l'heure qu'il est. » Des travaux dont peu de gens ont connaissance, mais lui saurait à quoi il fait référence. « Les dalatiens ne sont déjà pas monnaie courante, mais ceux ayant une réelle connaissance de l'elfique et de la culture le sont encore moins dans nos rangs. Je pourrais, et devrais sans doute m'y atteler en sachant comme ces recherches tenaient à cœur à l'homme qui m'a élevé, mais je n'en ai absolument pas le temps. Je suis persuadé qu'il serait assez aisé de trouver une personne intéressée en écrivant aux différents clans, cependant, une personne intéressée et digne de confiance ? J'en suis moins sûr. » Il observe Fëanor. « Jusqu'à maintenant. »
(c) DΛNDELION
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