It's time to learn

La bataille de Kirkwall était terminée, Rosélie traînait dans les rues, elle regardait les rues et les anciens foyer de flammes noircies. Des gens étaient mort lors de cette bataille et alors que rien ne prédestinait la petite Elfe à participer à une telle rébellion aujourd'hui c'était une réalité.

Même si la ville était désormais sous le contrôle des mages rebelles, ils n'étaient pas ici chez eux, les habitants encore présent ne regardaient pas forcément d'un bon œil les conquérants. Les mages s'étaient regroupés, ils avaient pris position dans les quartier dans la chantrie, mais aussi dans les maisons abandonnés. Rosélie avait préféré retourner au bas-cloître de la ville. Le seul endroit où elle se sentait à peu près comme chez elle.

Tout en marchant elle se souvenait de ce dernier affrontement, elle lançait des pierres, pendant que les autres utilisaient leur magie pour défaire les ennemis. Un caillou contre une armure...inutile. Elle s'en était voulu sur le moment de ne pas pouvoir contrôler son pouvoir, jusqu'à présent ça la terrorisait de maîtriser cette chose, mais aujourd'hui il semblerait qu'elle n'ait plus le choix. Pour survivre et se rendre utile aux autres elle devait apprendre.

Pour ça, elle avait une idée de professeur, sans doute l'un des plus grand mage encore en vie. Arion. Il connaissait des tas de choses et à chaque fois qu'il avait utilisé sa magie, Rosélie avait été simplement impressionnée. Alors si quelqu'un pouvait lui apprendre à maîtriser ce don, c'était bien lui. Elle avait cherchée pendant un moment, mais finis par tomber dessus, sur le lieu de cette bataille, cette fameuse bataille. Il semblait ailleurs, rien ne semblait le perturber.

Elle s'approcha doucement du mage, lorsqu'elle fut à une distance raisonnable pour lui parler sans pour autant crier, elle s'arrêta et attendit quelques secondes. Le silence était pesant, les oiseaux ne chantaient pas, les rues plutôt calme depuis la conquête. Personne ne savait ce qui allait arriver par la suite, mais les choix étaient plutôt restreint, la liberté ou la mort. D'autant que ce que Rosélie avait compris la Divine avait demandé l'extermination totale des mages.

Elle prit une grande inspiration et fini par ouvrir la bouche.

- "Excusez-moi, Arion ? Puis-je vous déranger quelques instants ?"

Elle attendit la réponse du mage, anxieuse, elle-même ne réalisait pas qu'elle voulait apprendre à manier la puissance magique. Jamais dans toute son existence elle ne s'était sentie obligé de faire quoique ce soit. Aujourd'hui elle avait l'impression de ne rien contrôler.

La mort de Talys, devenue martyr de la cause, avait pour Arion une conséquence aussi inattendue que pénible; entre eux, les deux têtes pensantes de la Rébellion s'étaient mis en accord qu'elle serait le visage de Kirkwall, Arion n'ayant guère un esprit politique contrairement à l'elfe qui après des années en Orlaïs maîtrisait la chose parfaitement. Mais voilà; Talys étant redevenue poussière, c'était à Arion que le titre d'Archimage de Kirkwall, remplaçant le titre de Vicomte à l'occasion de la prise de la ville par les mages, était revenu. Et tout les nouages politiques d'une couronne avec. Et franchement, Arion aurait préféré affronter trois dragons que de s'occuper de paperasses, de doléances et d'histoire d'alliances. Il était devenu le véritable visage de la nouvelle force de mages de Thedas et il acceuillait cette tâche avec un ennui profond et des soupirs non dissimulés. Avoir la survie des mages sur les épaules pesait déjà son poids, y voir se rajouter celui d'une ville et d'une faction était une plaie supplémentaire. Mais il faisait la chose comme il le fallait, sans pour autant dénaturer sa personne, ce qui donnait parfois des entretient plus que comiques (surtout pour lui) avec les différentes personnes désirant s'entretenir avec sa personne.

Cela dit, il avait réussit à trouver des soutiens locaux, non seulement en la personne de la Chef de la Garde, mais aussi dans les rangs des mages de Kirkwall, une fille de bonne noblesse qui avait rejoint la Résistance assez tôt et qui connaissait la ville et ses rouages par coeur. Arion l'avait très vite projetée au rôle de Chancelière et lui avait laissé la majorité des affaires qu'il trouvait ennuyantes (donc beaucoup) à gérer. Cela lui permettait de s'éclipser pour s'occuper de ce qui lui tenait vraiment à coeur; le bien-être des mages. Tout cela en attendant la prochaine étape qui achèverait de les libérés des menaces de plus en plus fortes qui se projetaient sur eux.
Alors qu'il réfléchissait à sa manière, ses pas l'ayant mené sur l'un des lieux ayant été le plus dévasté lors de la bataille (on remerciait encore Wilhelma et sa boule de feu), il fut alpagué par une voix. Il reconnu assez rapidement la demoiselle; Rosélie, une jeune mage menée à la rébellion par la rousse sus-citée, l'une des deux mages à avoir réussit à fuir le cercle lors de la première tentative d'évasion, et une des participantes, à sa manière assez particulière, de la prise de Kirkwall. "Oui, que puis-je faire pour toi, jeune Rosélie ?'" demanda-t-il. Elle lui demandait un peu de son temps; il lui en offrirait autant que possible, n'ayant clairement pas envie de retourner s'occuper de savoir quelle taxe imposer sur telle marchandise passant par le port.

La petite Elfe se sentait gênée, allant directement le nouveau visage de la rébellion, il était sans aucun doute occupé toutes ses journées et pourtant c'était lui et non aucun autre mage qu'elle avait côtoyé qu'elle était aller voir, pourquoi donc ? Une question a laquelle elle se devrait de trouver une réponse.

- « Je suis désolé de venir vous déranger, surtout que vous devez être occupé, mais vous avez sans doute dû remarquer que je ne suis pas très utile niveau magie. »

Qu'elle idiote, forcément qu'il avait remarqué, durant la bataille tout ce qu'elle avait fait c'était de pousser des tonneaux, courir et lancer des cailloux. Alors celui ou celle qui n'avait pas remarqué son inutilité était un aveugle.

- « Mais j'aimerai apprendre avec vous si vous acceptez. Je veux apprendre à maîtriser la magie et être utile. »

C'était dur pour la petite Elfe qu'elle était d'avouer qu'elle ne servait presque à rien. Des années à être sûr d'elle, ne jamais utiliser ne serait-ce que la moindre étincelle magique et la voilà obligé de demander un enseignement particulier à l'archimage de Kirkwall. A croire qu'elle le faisait exprès. Pourtant, sa magie l'avait sauvé notamment dans les dorsales de givres, grâce à ça elle avait pu s'échapper des templiers, mais après c'était la chance qui l'avait mené vers l'inquisiteur et Wilhelma. Uniquement la chance et Rosélie le savait un jour sa chance tournerait.

Elle regarda l'Archimage quelques secondes, mais lorsqu'elle sentit son regard pesé sur elle, elle baissa simplement la tête, comme n'importe quel Elfe bien élevé le ferait lorsqu'un humain important les regardait. Elle espérait juste qu'il ne s'emporte pas et au pire l'envoie voir un autre mage plus libre de ses journées.

- « Bien sûr, je pourrais comprendre si vous n'êtes pas disponible je ne veux pas vous importuner. »

Elle commença à faire un pas en arrière toujours le regard baissé presque sûr et certaine de se faire renvoyer par l'archimage, au moins elle était prête à courir s'il se courrouçait.

Enseigner la magie hein ? C'était dans ses cordes, en toute logique. Après tout n’avait-il pas été Archimage avant que cela ne devienne un titre purement politique ? Il avait à une époque pas si lointaine qui semblait pourtant être désormais située à une éternité de cela, écrit des livres destinés aux apprentis de tout Thedas plus que des pamphlets révolutionnaires. Il se disait toutefois parmi ses anciens élèves que ses méthodes d'enseignement n'étaient pas des plus conventionnelles. Mais il y avait-il seulement quelque chose correspondant à cette définition chez Arion ? C'était plus que loin d'être certain. «Bien, j’accepte, voyons ce que je peux t’apprendre !» Acceptait-il par réelle envie professorale ou par désir égoïste d’échapper à la longue litanie des cités voisines qui faisaient blocus et aux méthodes d’enchantement qui changeraient les toits de Kirkwall en potagers plus que potables pour fournir la ville en nourriture ? Les deux n’étaient pas incompatibles, mais seul Arion connaissait la réponse à cette question.

Toutefois la demande ne l'aurait pas intéressé qu'il aurait offert son «Initiation à la Magie» à la jeune elfe avant de tourner les talons. Mais cela faisait longtemps qu'il n’avait pas enseigné et pour être honnête il ne savait même pas si elle savait lire.
«La Magie est tout autour de nous, en moi, en toi, même en ce templier que tu as caillassé. Et crois-moi, cette présence n’est pas pour lui plaire. » Il laissa son bâton aller heurter la poussière sous leurs pieds, dessinant deux arcs de cercle. « Elle nous lie à, ou est la manifestation de, dépendant de la personne à qui tu demandes, l’immateriel, qui est comme tu le sais probablement, là où tu vagabonde quand tu rêves, en compagnie du reste de Thedas, excepté d'une écrasante majorité de nains. Oui, il y a des exceptions. Et oui, théoriquement tu pourrais croiser Faustine V au coin d'un rêve. Même si pour le coup ça s’apparenterait probablement à un cauchemar.»

Ça c'était pour la petite histoire. Il n'en avait d'ailleurs pas fini. Il ne connaissait pas l'étendue de son savoir alors il préférait revenir sur les bases, et surtout les expliquer à sa manière; trop nombreux étaient ceux et celles qui noyaient la magie dans un imbroglio religieux là où ça n'avait, pour Arion en tout cas, guère lieu d'être. Lui il croyait à ce que l'on pouvait appeler la science magique, et avait bon nombres de théories sur le sujet. Il pointa du bâton la première zone crée par ses traits. Ici Thedas. Puis celle du dessus; L’Immatériel. Et entre, le Voile, qu'il déchira symboliquement en accompagnant ses paroles. « Ce que je vais te dire là est probablement éloigné de ce qu'on a pu t’apprendre, c'est plus une théorie personnelle, mais nous parlons d'une chose dont on sait peu et où rien n'est officiellement admis comme fondamentalement vrai. Je te conseille d'ailleurs de te méfier en tout temps de ceux qui prônent leur vision comme vérité absolue. Tel que je théorise les choses, L'Immatériel est le lieu de toute magie et les mages sont capables de puiser ou interagir en son sein, passant outre la barrière du Voile afin de l'utiliser sur leur plan. Ce qui explique que les mages soient si faciles à posséder, car soyons honnêtes, sauf rares exceptions, tout peut être possédé, d'une soeur à un arbre en passant par, attention surprise, un apaisé. Cela explique également comment un mage ou des événements magiques puissants peuvent déchirer le voile par endroit. On ne le voit pas d’ici mais plus au Nord est encore visible la cicatrice de la plus grosse déchirure que le voile ait jamais connu, mais tu connais l’histoire.» La légende, au moins plus que la réalité, de l’Inquisitrice Lavellan était connue de tous et Arion n'était pas là pour se faire voix humaine de l’Histoire de Thedas volume 15. «Aussi, le Voile ne sert pas juste de barrières entre nous, esprits et démons, mais entre notre plan et le plan magique. Ainsi on peut penser que si il venait à disparaître, à condition que cela ne détruise pas Thedas, tout le monde serait doté de magie. De quoi donner des sueurs froides à la Chantrie.» Il s’assit sur des décombres, fixant Rosélie de ses yeux perçants. «Tu as d'ailleurs bien fait de me demander de t’enseigner ici. À cause des nombreux événements qu'il y a eu depuis des siècles,le voile est plus fin à Kirkwall, il sera plus simple pour toi de faire appel à ta magie. Ou de te faire posséder. Des questions ?»