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Jeu 2 Aoû - 16:39



Stories,
Tell me stories.
Aurelius & Tyrra

« Stories, Tell me stories before I go to sleep. Tell me what you're thinking, Is it funny ?, Is it sweet ? »
La journée avait été éprouvante pour la jeune naine. Il faut dire que la vie de servante n'était guère d'une grande facilitée. Néanmoins, Tyrra n'étais pas du genre à se plaindre, loin de là. Elle avait depuis longtemps compris qu'Orzammar ne lui offrirai aucune perspective d'avenir. Si elle voulait évoluer, il lui faudrait sans doute épouser un riche marchant ou ne serait-ce qu'un nain d'une caste supérieur à la sienne... Hors de question pour la jeune naine, qui préférée mille fois finir seule ses jours. Qui plus est, quel nain voudrait l'épouser elle ? Fille d'un meurtrier et pauvresse des bas quartiers. Non, elle n'avait rien d'intéressant à offrir hormis son cœur. Chose qui ne charmait personne.

La jeune naine avait pourtant le cœur léger ce jour-là. Et malgré la fatigue c'est tout naturellement qu'elle emprunta le chemin inverse de son domicile. Direction la place marchande. L'impatience se lisant déjà sur ses traits, elle fit un tour rapide des allées marchandes. La personne qu'elle recherchait était somme tout très visible dans la foule de nain et elle ne mit pas plus que quelques minutes pour le trouver. Aurelius Argento, assis sur une large malle de bois richement décoré était entouré d'une vingtaine d'enfants. Les petits nains, tous béats d'admiration devant le mage, semblaient s'extasier au fil des intrigues du récit haut en couleur que ce dernier leur racontait. Un large sourire se déposa sur le visage de la jeune naine, elle ne résistât pas, elle non plus, à se joindre à la foule d'enfant. Aurelius semblait décrire une anecdote particulièrement intéressante de sa rencontre fortuite avec un Bronto passablement énervé.

Cette histoire elle l'avait bien évidemment déjà entendu plusieurs fois, mais elle ne se lassait jamais de la réentendre encore et encore. Les descriptions des paysages étaient quand même un peu flou dans l'esprit de la jeune servante. Rien de bien étonnant quand on n'a jamais mis le nez hors de la citée d'Orzammar. Néanmoins, ce dernier lui avait déjà montré nombre d'illustration dans les nombreux livres qu'il prenait avec lui pour ses voyages. De ce fait la naine avait déjà quelques notions de la vie en extérieur. Aurelius la fasciné autant par ses récits que par sa magie, il est évident que Tyrra lui poserait encore mille est une question. De quoi faire fuir n'importe qui, mais pas lui.

La foule se dissipa une fois le récit d'Aurelius terminé. Tyrra profita de la dispersion pour lui lancer une petite pique au sujet de son récit. "Dites-moi ? Le Bronto... N'était-il pas tout petit ? Parce qu'il me semble que c'était un bébé dans cette histoire, non ?" Elle lui adressa un sourire espiègle, elle était si heureuse de le revoir en Orzammar.
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Ven 3 Aoû - 14:43

« Les mots ont toujours été chargés de pouvoir. Je ne parle pas de magie, je parle d'une force plus grande encore, et qui réside en chacun de nous. On peut accomplir beaucoup de choses une lame à la main, un sort dans l'autre, mais accompagnez le tout de la bonne phrase, et ce qui n'était qu'une anecdote devient une légende. On sous-estime le pouvoir d'une bonne histoire, et l'inspiration qu'on en tire. Surtout si on y ajoute un dragon. C'est toujours mieux avec un dragon. » Mémoires du Renard Rouge Vol. 1, par Aurelius Argento

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« ...et le dragon s'éleva dans les airs, Bobby le bronto entre ses griffes ! »

Aurelius Argento se pencha en avant, brandissant ses deux mains devant lui, les doigts crochus comme des serres, un air faussement féroce sur le visage qui contrastait avec la lueur amusée qui pétillait dans son regard. En demi-cercle autour de lui, les jeunes nains retinrent leur souffle, un garçon plus impressionnable que les autres plaquant sa paume sur sa bouche ouverte. L'homme laissa un instant l'histoire en suspend, le temps de saisir l'humeur de son public : il les tenait ! C'était le moment du grand final, et il était bien décidé à leur en faire voir de toutes les couleurs !

« Mais alors que la bête imaginait emporter sa proie vaincue, quelque chose d'extraordinaire se produisit : Bobby sentit le pouvoir venir, le pouvoir qu'il avait obtenu auprès de ses amis les esprits, et il sut que cela lui permettrait de s'échapper. Certains auraient pu dire que notre bronto n'aurait jamais dû se rendre à la surface, qu'il n'aurait jamais connu un tel danger, mais il voyait la chose sous un autre angle : sans avoir bravé le ciel, il n'aurait jamais vécu toutes ces formidables aventures ! Alors il ferma les yeux, agita une dernière fois ses sabots, et... » Aurelius agita ses mains dans un gracieux mouvement de poignet. « ...il se transforma en des dizaines d'oiseaux qui s'envolèrent entre les griffes du monstres, se riant de sa déconfiture. Bobby était libre...et il avait tout un monde à explorer ! »

Dans le même temps, une myriade de petits oiseaux en papier de toutes les couleurs furent projetés des manches du tévintide sur les enfants ravis. Nulle magie là-dedans ; en Tevinter, on se serait ri d'autant d'efforts pour de la « vulgaire » prestidigitation, mais Aurelius y voyait un passe-temps agréable, et un bon moyen d'entraîner son adresse. Et puis en voyant les airs réjouis des gosses, il n'était pas compliqué pour lui de voir à quel point cela valait la peine. Assis sur sa malle de voyage, sur la place du marché d'Orzammar, il détonnait au milieu de la foule aussi bien par sa taille que son manteau d'un rouge sombre passé sur une chemise noire, le tout ornementé avec goût de fils et de boutons d'argent. Son long bâton de mage était posé contre le côté d'un stand, son saphir enchanté luisant d'un bleu discret. Il venait à peine d'arriver quand les gamins lui étaient tombés dessus, et il avait aussitôt oublié la fatigue de son voyage. Et puis il n'aurait jamais imaginé les faire attendre : il aimait autant être le centre de l'attention que celui qui faisait naître tous ces sourires...et, qui sait, des envies d'aventure ! Non, il n'aurait raté ça pour rien au monde, et ses petits spectateurs le savaient bien. Chacune de ses venues dans la cité souterraine était pour eux le signe de nouvelles histoires et, souvent, de friandises et de souvenirs ramenés de la surface. Aurelius avait beau être là pour affaire -il avait rendez-vous avec la guilde marchande pour discuter d'une prochaine commandes d'incrustations en lyrium- il se réjouissait bien plus de profiter de la vie locale. Il n'était pas du genre à s'enfermer dans une chambre de luxe à disposition le temps du voyage, ça non !

« Il a grandi depuis ! Et puis il faut bien se renouveler un peu, changer un détail ici et là... Rien de tel pour retenir l'attention ! » Ses yeux s'étaient illuminés à l'intervention de Tyrra, qu'il avait repérée parmi son public. Ce dernier finissait de se disperser, permettant leurs retrouvailles. Il était ravi de revoir la jeune naine ; il l'avait plus ou moins vue grandir, au fil de ses visites en Orzammar. Devenue une jeune femme, elle n'avait rien perdu de sa curiosité, ce qui ne manquait jamais de ravir le mage, qui considérait ce trait de caractère comme la meilleur des qualités. Il lui avait écrit quelque temps plutôt, pour l'avertir du jour de son arrivée. « C'est bon de te revoir, Tyrra. Alors, quoi de neuf en Orzammar depuis la dernière fois ? »

Il trouvait toujours plus agréable d'apprendre ses nouvelles de la population plutôt que des officiels ; et puis c'était comme un rituel entre eux, un échange d'histoires. Cela faisait un peu moins d'un an depuis sa dernière visite ; il y avait sans de quoi dire.Mais la naine n'eut pas le temps de répondre qu'une gueule baveuse vint s'appuyer contre son épaule : Aglaé, la dracolisk d'Aurelius, venait la saluer à son tour.

« Je crois qu'il y en a une autre qui est contente de te retrouver ! » sourit Aurelius. «Elle doit se demander si tu as pensé au céleri... » L'étrange péché mignon de la créature ; elle avait beau être carnivore, elle était incapable de résister à ce légume.
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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Sam 4 Aoû - 10:30



Stories,
Tell me stories.
Aurelius & Tyrra

« Stories, Tell me stories before I go to sleep. Tell me what you're thinking, Is it funny ?, Is it sweet ? »
Changer un petit détail ou deux... C'était bien lui tout ça. Le visage de Tyrra s'illumina, un large sourire inondant son visage pourtant habitué à la morosité et la fatigue. Elle était quasiment sûre qu'aucun de ses enfants n'oublieraient de sitôt une telle histoire et même son petit tour de prestidigitateur serait encore dans toutes les bouches pendant encore plusieurs mois. « Je suis sûr qu'ils n'oublieront pas cette version de l'histoire, c'est même ma préférée je pense. Et le petit tour de magie... Tu devrais le mettre à chaque fois. Ou cracher du feu sinon, ça serait encore plus parlant... » Elle émit un rire moqueur, mais rien de malveillant. Elle aimait bien se moquer de lui dans temps en temps. Les visites d'Aurelius étaient toujours une sorte de récréation pour la jeune naine. Une pause dans tous les malheurs de sa pathétique existence. Quand il était présent, elle oubliait tout, se concentrant uniquement sur les découvertes de la vie en surface. Les mystères de la magie. L'utilisation du Lyrium dans les différents objets et artefacts qu'il pouvait proposer à la vente ainsi que leurs propriétés magiques. Les créatures surprenantes qui pouvait parcourir le monde et tant d'autres choses encore. Lors de ses derniers passages il lui avait même appris à lire, une chose des plus précieuse pour une naine vivant dans les bas quartiers, sa vie en avait été largement amélioré depuis et cela elle ne pouvait que trop l'en remercier.

Elle soupira à sa question, il n'était guère facile d'y répondre, surtout ces derniers temps. « Quoi de neuf en Orzammar ? Eh bien, le Carta fait toujours régner la terreur dans les bas quartiers, les petits gens meurent de faim en mendiant un peu de pain. Et pendant ce temps la noblesse profite de ses richesses sans trop se soucier du reste. Qu'il nous laisse des miettes leurs suffit déjà amplement je pense... il préfère ce voiler la face sur le fait que la mort est déjà derrière les portes de la cité. » Elle émit un long soupir de lassitude avant de reprendre avec une pointe d'humour.  « Rien de bien engageant je le crains. »  

Tyrra n'eut cependant pas le temps de développer davantage qu'une gueule baveuse vint se poser sur l'épaule de son interlocuteur. Les yeux de Tyrra s'écarquillaient tandis qu'elle reconnut Aglaé, la dracolisk d'Aurelius. La naine adorée cette créature, si on ne compte pas les cochards et autres petits animaux que l'on trouvait en Orzammar c'était la première créature extérieure qui avait croisé son chemin. Tyrra avait une véritable affection pour cette dernière, même si elle redoutait encore parfois de s'en approcher. Il faut dire que sa petite taille contrastée un peu avec celle de la monture de son ami. Elle s'approcha néanmoins de cette dernière en fouillant dans le sac en bandoulière qui ne la quitte jamais. « Si j'ai pensé au cèleri... » Elle en sortie ledit légume de son sac en l'agitent devant l'animal qui n'en fit qu'une bouché. « La vieille Fenna va faire une syncope quand elle verra qu'il en manque en cuisine, mais rien n'est trop bon pour toi ma petite Aglaé. » Elle caressa le museau de la dracolisk avec affection avant de se retourner vers Aurélius.

« Et pour toi alors ? Comment vont les affaires, a tu fais d'autres voyages récemment ou d'autres découvertes peut être ? Je veux tout savoir. » Les yeux de la naine brillaient de mille feux, la curiosité est un vilain défaut, mais avec lui elle n'était jamais avare de question.

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Dim 5 Aoû - 13:52

Un sourire, voilà qui était toujours la plus belle des récompenses, et le signe d'une histoire réussie. Il avait beau aimer s'écouter se parler -à quoi bon le nier?- cela n'était rien en comparaison d'un public ravi. Les mots pouvaient être des cadeaux précieux quand on savait les distribuer, et Aurelius Argento n'en était certainement pas avare. C'était l'une des raisons pour laquelle il aimait tant voyager : les histoires qu'on partageait sur les routes, auprès des autres voyageurs et des locaux des villes et des bourgades. Il en avait rassemblé une collection impressionnante au fil des ans, qu'il recueillait soigneusement dans ses carnets. Il mettait un point d'honneur à les transmettre quand il en avait l'occasion, sa manière à lui de participer à l'histoire vivante. Et à son avis, Orzammar avait bien besoin d'histoires... De comprendre qu'il y avait d'autres manières de vivre, que tous les nains n'étaient pas condamnés à vivre la vie qui avait été choisie pour eux qu'ils le veuillent ou non. Surtout lorsqu'ils étaient aussi brillants que Tyrra.

« Je compte sur toi pour t'en rappeler : les histoires vivent pour être communiquées. Et quelque chose me dit que tu saurais y ajouter quelques détails de ton cru. Cracher du feu, ça serait un sacré tour ; je suis sûr que je peux apprendre ça d'ici la prochaine fois... Tu t'es entraînée de ton côté, niveau tours de passe-passe ? »

Lors de sa dernière visite, il lui avait laissé un manuel de prestidigitation, celui-la même avec lequel il avait appris les bases, lors de nombreuses soirées passées auprès d'un feu de camp sur le bord de la route. Le recueil avait bien servi, et il avait dû le raccommoder plus d'une fois avec des bouts de ficelle pour en faire tenir les pages, mais il était encore lisible. Aurelis était curieux de voir si la naine s'y était mise ; il ne doutait pas qu'elle en soit capable, en tout cas. Tyrra était du genre à réussir ce qu'elle décidait d'entreprendre. Il ne s'offusqua pas de son rire moqueur ; il n'y avait rien de méchant, et il appréciait les gens capables de le tancer un peu. Et puis il le rendait bien. Tout était bon pour alléger un peu l'atmosphère sinistre qui se dégageait de la ville naine... Les nouvelles de Tyrra ne l'étonnaient pas : rien ne changeait vraiment dans ce royaume.

« Je ne peux pas dire que ça me surprend. Les pénuries de nourriture en sont à ce point ? Peut-être que je peux arranger quelque chose...discrètement. La caste des marchands n'aurait pas à le savoir, et j'ai quelques contacts. Peut-être que tu pourrais m'y aider. Quant à se voiler la face...c'est quelque chose qu'on fait très bien à la surface aussi. Thedas a un Enclin sur le dos, et on ne peut pas s'empêcher de jouer aux mages et aux templiers ou à amasser plus de pouvoirs aux dépends de ceux qui ne sont pas assez bien nés pour y prétendre. » Il laissa échapper une grimace de dégoût. Et ça devait être pire encore en Tevinter ; voilà bien un endroit qu'il n'était pas pressé de revoir. « Je n'ai jamais compris cette volonté de figer une société. La noblesse orlésienne, les magisters à la maison, les castes naines... Quand la raison de faire ce qu'on fait devient « parce qu'on a toujours fait ainsi », c'est qu'il y a un problème. Les pires exactions commencent souvent comme ça... »

Il avait baissé la voix pour parler ; il n'avait pas envie que ses mots arrivent aux oreilles d'un traditionaliste plus réactionnaire que la moyenne, et il voulait encore moins causer des problèmes à sa jeune amie. Au moins, s'il y en avait une qui ne souciait nullement de politique, c'était bien Aglaé, qui avait évidemment reconnu l'odeur du céleri dans le paquetage de la naine. Elle goba le légume d'un coup, prenant à peine le temps de le mâcher avant de siffler d'un air ravi qui exprimait le contentement.

« Tu la gâte trop... » sourit Aurelius, faussement accusateur. Il était en peine d'expliquer la passion de sa fidèle monture pour le céleri ; elle digérait mal les légumes, et elle ne reproduisait ce comportement avec nul autre. Cela lui plaisait bien, ceci dit : une monture excentrique pour un humain excentrique. « Les affaires sont...et bien, les affaires. La compagnie familiale se porte bien, et je me contente surtout de servir d'intermédiaire, confirmer les échanges, ce genre de choses. Ce n'est pas la partie la plus passionnante de mes voyages, mais ça me donne une raison de ne pas rentrer à la maison. Et si une aventure me tombe dessus de temps en temps, ma fois... Qu'est-ce que j'y peux ? Et puis ce n'est pas de ma faute si je suis tombé dans un nid de wyvernes en escaladant un pan du mur de Château Haine. Tout ce que je voulais, c'était échapper aux brigands qui étaient persuadés que je leur avais dérobés un calice enchanté. Tout ce que j'ai fait, c'est ramasser un ustensile abandonné sur le bord de la route ! Et évidemment, les gardes du château n'étaient pas jouasses non plus... Je les ai semés dans la tourbière des morts-vivants. Enfin je crois. Si tu vois un orlésien à l'air agacé dans la foule en train de marmonner des histoires de cerveau, n'hésite pas à m'avertir ! »
Aurelius Argento

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Mar 7 Aoû - 20:25



Stories,
Tell me stories.
Aurelius & Tyrra

« Stories, Tell me stories before I go to sleep. Tell me what you're thinking, Is it funny ?, Is it sweet ? »

Pour s'en rappeler elle n'y manquerait pas. Aurelius étant à ses yeux un personnage unique en son genre. Elle ne se voyait pas rivaliser avec lui sur son domaine de prédilection. Raconter aussi bien les histoires n'étant vraiment pas son fort. Qu’elle récit aurait-elle bien pu lui raconter ? Sa vie dans les taudis ? La pression constante qu’exerçait le Carta sur les habitants des bas-quartiers ? Le trou béant qu’elle avait dans le cœur à chaque fois qu’elle apercevait son ami d’enfance commettre l’irréparable ? Ou bien encore, l'entêtement de sa génitrice à continuer son existence dans une citée où il était évidant qu'on ne voulait plus d'elle ? Non il n'y avait rien de captivant dans ses histoire-là et Tyrra ne préféra pas accabler son ami avec les pensées sombres encombrant son esprit. « Je ne risque pas de l'oublier, mais nous savons tous les deux que tu demeures le maitre incontesté dans ce domaine. Tu as vu et fait tellement de choses, je serai curieuse de voir à quel point le monde est vaste. » Son regard rêveur se perdit dans ses pensées une simple fraction de seconde. Elle n'avait évidemment qu'une vague idée de ce que cela pouvait être. L'extérieur. Les nains ne rêvant pas, son esprit se contentait d'imager sommairement les illustrations qu'elle avait pu voir dans les livres qu'Aurelius lui avait montrés.

En parlant de livre, elle sortit de son sac le manuel de prestidigitation qu'il lui avait intimé d'étudier lors de sa dernière visite. Exprimant une de grimace faussement embarrassée. « Il est évident que je ne suis pas aussi douée que je le voudrais, j'ai essayé un bon nombre de fois pourtant, mais rien à faire... Peut-être que pourrais-tu m'expliquer ce passage ? » Elle ouvrit le livre à une page quelconque, mais au moment où Aurelius se penchait pour voir le passage en question le livre pris feu sous ses yeux. Elle avait répété ce tour une dizaine de fois, certaine qu'il lui demanderait si elle avait bel et bien expérimenté ses tours de passepasse. De tous les tours possibles c'est celui-ci qui la captivait le plus, elle était même certaine d'avoir vu son ami s'y livrait avec un objet différent la dernière fois. Deux nains passant tout prêt regardèrent l'ouvrage d'un air ahuri tandis que Tyrra le refermer d'un coup sec pour que les flammes cessent leur folle danse. Elle regarda Aurelius avec un petit sourire satisfait, elle avait reproduit l'ouvrage passablement abimé de son ami pour opérer ce petit tour et ainsi ne pas endommager le vrai. Elle avait de même utiliser un cuir résistant aux fortes chaleurs pour que la reproduction ne parte elle-même en fumé. Elle se promit de remercier Hraesvelg qui lui avait ramené les fournitures nécessaires à cette petite conception. Tyrra lui tendit les deux ouvrages d'un air satisfait. « Je crois que je suis prête pour le niveau supérieur professeur. »

La conversation migrât vers un sujet autrement moins drôle, mais tout de même bien plus important. « On ne peut pas refaire le monde Aurelius, mais je suis entièrement d'accord avec toi. Si toutefois on apprend que tu as fait quoi que ce soit pour les habitants des taudis, ta réputation serait sans doute mise à mal. C'est gentil de penser à nous mais c'est aux castes les plus nobles d'Orzammar de se réveiller. Quant à l'enclin qui menace... » Elle laissa volontairement la fin de sa phrase en suspens, Orzammar avait toujours été en première ligne face aux engeances même si cette fois les choses semblaient différentes. Elle évitait en règle générale d'aborder ce sujet, il lui faisait trop penser à son père. S'il avait officiellement disparue depuis plusieurs années il y avait toujours un faible espoir pour sa génitrice de pouvoir un jour le revoir. Une chose inconcevable pour la jeune naine qui doutait qu'on puisse survivre aussi longtemps dans les profondeurs incommensurables que sont les tréfonds. « Orzammar s'en sortira, elle s'en sort toujours. Quant à tout cela ; La noblesse, les magisters ou les castes naines... On devrait tout détruire pour tout recommencer, mais nul doute que ça serait sans doute pire avec nous a leur tête. » Elle lui adressa un clin d'œil amusé, s'imaginant qu'avec elle au commande Orzammar se changerai subitement en état totalitaire. Mais elle savait au fond d'elle, qu'elle était belle et bien capable de changer les choses pour rendre son peuple meilleur. Détruire ce système de caste serait d'ailleurs sa priorité.

Elle préféra reporter son attention sur la dracolisk, elle au moins elle n'avait pas à se soucier de ce genre de futilité. « Elle n'est jamais trop gâtée Aurelius, même si une dracolisk mangeant du cèleri c'est vraiment bizarre. » L'attention de Tyrra fut pourtant captée par la réponse d'Aurelius. « Un nid de wyvernes ? Le château Haine ? Des brigands ? un calice enchanté ? La Tourbiè.... Bon sang Aurelius, mais dans qu'elle galère tu as bien pu encore de fourrer ? Je veux tout savoir, dans les moindres détails. »
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Mer 8 Aoû - 12:56

« Les maîtres sont faits pour être dépassés, mais je prends note de ta flatterie bien placée. Il est vrai que mon talent naturel en la matière place la barre plutôt haut, mais si je n'étais pas là pour offrir un tel exemple, les novices n'auraient pas de modèle approprié. » Aurelius accompagna ses mots d'une petite révérence. Il avait mis assez d'humour dans son ton pour qu'il ne s'agisse pas uniquement d'un manque flagrant d'humilité, même si cette dernière pouvait parfois lui manquait. Cela dit, il ne se ventait jamais avec malice ; il était fier de ses accomplissements, et il ne voyait pas de raison de s'en cacher.

« Peut-être que toutes ces choses, tu les verras toi aussi un jour, Tyrra. J'ai toujours su qu'il y avait en toi quelque chose qui aspirait à plus que ce que cette ville peut t'offrir. Et le jour où tu décideras de te lancer dans la grande aventure...et bien tu pourras compter sur moi ! » Cet échange était devenu pour eux une sorte de rituel. Les mots pouvaient changer ici et là, mais ils se livraient à une forme ou une autre de ce dialogue depuis des années. C'était une manière pour Tyrra de rêver à de futures aventures, et pour Aurelius d'entretenir la flamme. Il sentait bien que la jeune naine se sentait à l'étroit en Orzammar, que son esprit et son cœur avaient faim de quelque chose de plus grand, de plus fort : la liberté de devenir ce qu'elle voulait plutôt que de se cantonner toute une vie à être ce que la société avait prévu. Aurelius réalisait à quel point il avait eu de la chance : certes, la société tévintide était rigide à sa façon, de même que la plupart des sociétés humaines ou elfiques, mais toutes palissaient en comparaison du système de castes naines. Il n'y avait sans doute eu que les qunaris pour surpasser les nains en la matière...

« Oh ? Fais moi voir ça... » Le mage se pencha en avant pour mieux voir le passage que lui présentait Tyrra. Ce n'était pas son genre que d'avouer une telle difficulté, elle qui s'acharnait toujours à accomplir ce qu'elle avait décidé, d'une manière ou d'une autre. Il se doutait bien de quelque chose, mais il décida de jouer le jeu. Mais même son instinct ne l'avait pas tout à fait préparé au tour qu'elle lui joua. Quand les flammes jaillirent, il poussa un petit cri de ravissement et se mit à battre joyeusement des mains.

« Impressionnant ! Une copie, je présume ? Si c'est bien le cas, elle était extrêmement bien réalisée. Et les flammes... Je ne me rappelle pas que le manuel parle en détail de combustion, tu as improvisé ta propre recette ? On aurait dit que tu faisais de la magie ! » Les nains s'y connaissaient en combustion et autres techniques d'artificiers, mais le tour de Tyrra avait une élégance rare en la matière. Et puis il connaissait sa fascination pour la magie. Les nains étaient incapable de la pratique ou même de la percevoir ; la plupart y réagissait avec indifférence ou résignation, mais il y en avait toujours eu pour y trouver un grand intérêt, à la manière de Tyrra. Pour Aurelius, cette impossibilité était inconcevable : être privé de magie reviendrait pour lui à se priver d'un sens. Même les humains et les elfes qui ne maîtrisaient pas ce don pouvaient le percevoir, d'une manière ou d'une autre, et tous pouvaient rêver. D'un autre côté, les nains devaient penser la même chose concernant la connexion à la pierre dont les autres races étaient dépourvues. Au fond, tout était une question de perspective.

« Cela me fait penser... » Il fouilla dans son paquetage, pour en sortir un livre qu'il présenta à son amie. « J'ai pensé que ça pourait te plaire. » A chacune de ses visites, il avait un nouveau présent de la surface à lui offrir. Cette fois-ci, il s'agissait de la reproduction d'un manuel d'arcanisme écrit par Dagna, la naine surfacienne facinée par la magie qui était devenue la première arcaniste de l'Inquisition une ère plutôt. Un modèle pour tous les nains qui rêvaient de grandes choses, et qui montrait qu'on pouvait trouver le moyen de réaliser ses rêves même lorsque la nature et la société persistaient à nous dire que nous n'en étions pas capables.

« On ne peut pas refaire le monde ? Tu sais quoi ? Et bien je crois que si. Sinon, ça revient un peu à se dire « on a toujours fait comme ça ». Si personne n'essaie de refaire le monde, le monde ne changera jamais. Les traditions peuvent être une force, mais elles sont surtout notre plus gros défaut. Quant à ma réputation, je t'assure que c'est le cadet de mes soucis. Ce que les gens peuvent bien penser de moi ne m'intéresse guère. Si je peux donner un coup de main, je le ferai. On ne peut pas se contenter de rester dans l'inaction en attendant que le monde change pour nous. » Tout en disant cela, il devait bien avouer qu'il s'arrangeait lui-même pour fuir certaines de ses responsabilités à la moindre occasion, principalement celles qui concernaient son statut d'altus en Tévinter. Mais c'était son père le magister, lui ne pouvait que faire en sorte d'aider comme il le pouvait l'entreprise familiale, et il le faisait bien mieux sur les routes que depuis un bureau à la maison. Et cela ne voulait pas dire qu'il n'avait pas de plans pour la suite ; simplement, il n'en était pas encore là.

« Oh, je ne sais pas. Peut-être qu'on s'en tirerait vachement bien ! Bon, j'interdirais la réglisse sous peine de mort, mais il faut bien en passer par là pour poser des bases saines. Remarque, il va bien falloir que je me fasse à l'idée... Mais mon père est encore en forme, ce n'est pas demain la veille que je vais devenir magister, et pour le moment ça me convient très bien. » S'il avait su que quelques mois plus tard... Mais il ne pouvait pas prévoir le futur, aussi n'avait-il encore aucune raison de s'en soucier. « Quelque chose me dit que tu ferais du meilleur boulot au sommet que tu ne le crois. L'important, c'est de savoir d'où l'on vient, où l'on va, d'être bien entouré et de ne pas trop aimer le pouvoir qu'on a entre les mains. Et puis si ni toi ni moi n'arrivons à faire changer les choses d'ici quelques années, on n'aura qu'à tout plaquer et rejoindre l'Inquisition ! »

Il disait ça avec le sourire, mais Tyrra connaissait le respect qu'il avait pour cette organisation. Il avait plus d'une fois envisagé de la rejoindre, ou du moins de lui donner un coup de main d'une manière ou d'une autre. Il s'agissait de celles et ceux qui avaient décidé de s'élever face à la vraie menace, l'Enclin que le reste de Thedas peinait à prendre au sérieux tant il était ocupé à se déchirer.

« Pardon, je ne voulais pas réveiller de mauvais souvenirs... » finit-il par dire, se rappelant la situation de Tyrra. Aux dernières nouvelles, les nains ne souffraient pas aussi violemment de l'Enclin qu'on aurait pu le croire, surtout si on se fiait à l'histoire de leur peuple, et il espérait que cela allait durer. Il n'avait aucune envie d'imaginer les engeances faire irruption en Orzammar pour s'en prendre à celles et ceux qui n'avaient pas les moyens de se défendre. Et nul doute que les parias et les sans-castes seraient les premiers à succomber... Mais la conversation revint sur des sujets plus léger, notamment une dracoliske ravie qui se léchait encore les babines.

« Une monture bizarre pour un humaine bizarre, alors : je ne la changerai pour rien au monde. » Comprenant qu'on parlait d'elle, Aglaé vint passer sa tête dans le cou d'Aurelius, qui lui gratta vigoureusement l'encolure. Puis il éclata de rire devant les questions empressées de Tyrra. « Tu ne veux pas attendre mon prochain libre, le temps que j'en dresse tout le contexte ? Voyons voir... Comment pouvais-je résister à une petite visite impromptue du Château Haine, où le légendaire Héraut de Kirkwall aurait combattu le traître duc Prosper ? Seulement, je n'étais pas spécialement le bienvenu dans la région... Un différend avec une dame, vois-tu. Et aussi un homme. Peut-être deux. Mais peut-être que tu es encore trop jeune et pure pour de tels détails... » dit-il le plus innocemment du monde avait de lui tirer la langue, témoignant de toute la maturité dont il était lui-même capable.
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Mar 14 Aoû - 17:14



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Aurelius & Tyrra

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Elle ne put se retenir de rire quand il s'inclina. Tyrra adoré quand il ne se prenait pas trop au sérieux. Il était tellement rare pour elle de rire de bon cœur, que les visites d'Aurelius se transformer en une véritable bouffé d'oxygène. « Je vois que la modestie est toujours de mise ! Même si j’avoue qu’effectivement tu es bel et bien un modèle pour les pauvres novices comme moi. »

« Je sais que je peux compter sur toi Aurelius, mais pour le moment il y a bien trop à faire ici pour que je me risque à la surface. Les taudis ne s'en sortirai probablement pas si je décidais de prendre la poudre d'escampette. Bien que l'envie ne m'en manque pas... » Elle occulta délibérément le fait qu'elle était encore terrorisée à l'idée de mettre le nez dehors. Une chose idiote pour le reste du monde, mais pas pour une naine des taudis.

Son tour de passe-passe impressionnât ce dernier et c’est non sans fierté qu’à son tour elle s’inclina de manière théâtrale.  « Règle numéro quatre d'un bon magicien : Ne jamais révéler ses secrets. Il te faudra trouver l'astuce toi-même pour utiliser ce livre. Mais je ne doute pas que le renard rouge trouvera comment faire. » Elle lui adressa un clin d’œil complice tout en se redressant de sa petite révérence. Elle avait énormément travaillé sur la réplique de cet ouvrage. Bon nombre de ses essais étaient malheureusement partie en fumé, mais le résultat final était parfait. Un soulagement pour elle d'ailleurs, qui n'aimait pas la facilité et chercher toujours la tâche la plus complexe à réaliser.

Aurelius lui tendit un livre, encore un. Elle ne le remerciée jamais assez pour les attentions de ce genre. Depuis qu'il lui avait appris à lire, elle n'arrivait plus à s'arrêter. Le seul problème c'est qu'on ne trouve pas un seul bouquin dans les taudis et emprunter des ouvrages dans les maisons où elle travaillait serait certainement qualifié de vole donc... Saisissant l'exemplaire, elle ne put retenir une expression de surprise et de joie mêlées. « C’est ? » Le manuel d'arcanisme écrit par Dagna en personne. « Vous savez ce qui est frustrant ? Des réponses qui ne sont pas des réponses. » Cita-t-elle en référence à la célèbre naine. Une véritable icone pour Tyrra d'ailleurs. Un sourire ravi illumina son visage tandis qu'elle serait le livre contre sa poitrine. « Merci Aurelius c'est vraiment parfait, grâce à toi je vais sans doute passer une nuit blanche rien qu'à le décortiquer. »

« Tu as raison sur toute la ligne, même si les vieilles mentalités ont les dents dures. Je ne doute pas qu'on puisse changer les choses, je ferais tout ce que je peux pour cela et si ça doit me prendre une vie entière soit...  Mais hors de question pour toi de risquer tes affaires ici, je suis sûr que la situation de ton pays n'est pas plus enviable que la nôtre. » Elle ne connaissait que peu de choses sur les Tévintides, seulement les légendes d'une gloire passée.  « Interdire la réglisse serait la pire des choses à faire voyions ! » Et pour cause la naine adorée cette sucrerie, elle ne manquait jamais d’en chaparder quand la vieille Fenna avait le dos tourné.  

Elle le regarda d'un air incrédule, puis en conclu qu'il avait certainement raison. Tyrra connaissait le respect qu'il avait pour cette organisation et elle aussi partageait cette admiration. « Si seulement l'inquisition est en mesure de changer quoi que ce soit... Mais je ne dis pas que je n'ai pas déjà pensée à la rejoindre un jour. Accordons-nous quelques années et nous aviserons. Les aléas de la vie nous rattraperont sans doute d'ici là... »

« Tu ne réveilles aucun mauvais souvenir ne t'inquiètes pas... » Tyrra songé simplement à la légion et à son père. S'il s'avérait que ce dernier était mort depuis plusieurs années elle ne pouvait s'empêcher d'y penser quand les discutions se diriger vers l'enclin ou les engeances. Elle chassa définitivement cette pensée de son esprit, le moment était mal choisi.

« Bizarre c'est le moins qu'on puisse dire ! » dit-elle en éclatant de rire cette fois.

« Attendre ton prochain livre ? Quelle torture... Tu sais que je le lirais même si je connais déjà l'histoire. » Elle se renfrogna quand il lui rappela son âge... Elle était peut-être encore jeune, mais elle venait d'avoir dix-huit ans, l'âge où on cesse d'être innocent... Du moins aux yeux des adultes. « Aurelius je ne suis plus une gamine... Je veux tous les détails ! » dit-elle en lui adressant une grimace en réponse à son tirage de langue.

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Dim 19 Aoû - 21:07

Se prendre au sérieux n'était certainement pas le genre d'Aurelius. Le sérieux, il avait ça en horreur lorsque cela le considérait directement, et il aurait même rechigné à le trouver dans un dictionnaire. Autant il pouvait se passionner pour une cause, autant lui-même, il n'estimait pas pertinent de faire preuve d'une grandiloquence bien trop coincée et donc malvenue. Il avait vu les ravages que cela avait causé aussi bien en Tévinter qu'en Orzammar ; les nains des castes dirigeantes étaient tellement sérieux qu'ils auraient pu faire pleurer leur précieuses pierres d'ennui. Ce qui serait devenu drôle si le petit peuple n'était pas occupé de son côté à pleurer des larmes de sang. Aurelius préférait la légèreté d'une vie sans port d'attaches, avec ses amis de voyages à retrouver à chaque étape. Même s'il devait bien avouer que sa famille lui manquait souvent, particulièrement sa jeune sœur Albi, qu'il n'avait vu qu'occasionnellement grandir lors de ses brefs retours au pays, mais avec qui il se sentait très proche ; tous deux entretenaient d'ailleurs une correspondance ininterrompue depuis qu'elle était en âge d'écrire. Il sourit à cette pensée, d'autant plus en regardant Tyrra : Albi et elle s'entendraient très bien, il en était sûr et certain.

« Le propre de l'élève, c'est de dépasser le maître, et quelque chose me dit que tu es sur la bonne voie. Seulement, c'est le genre de choses que beaucoup des grands de ce monde ne comprennent pas très bien, occupés qu'ils sont à vouloir à ce que chaque chose reste à sa place. »

Au fond, les magisters et les nobles nains avaient plus en commun qu'aucun des groupes n'auraient accepté de l'imaginer. D'une certaine manière, Orzammar avait elle aussi réduit une partie de sa population en esclavage, sans réel espoir d'une vie meilleure ; les noms et les circonstances différaient mais au final, pour celles et ceux qui se retrouvaient au bas de l'échelle, cela revenait au même. Et des jeunes naines douées et pleines d'esprit comme Tyrra, qui avaient le potentielle de renouveler le système, se retrouvaient bloqués das les bas quartiers, sans réel moyen de faire valoir leurs idées. Si ce n'était celui de fuir pour la surface, et alors d'abandonner toute leur vie derrière eux. Ce n'était pas juste, mais le monde l'était rarement, c'était la leçon qu'il réapprenait presque quotidiennement, où que ses aventures ne le mènent.

« Le Renard Rouge, il ne va pas forcément se fouler sur la question et pour une très bonne raison : il aime bien qu'il reste une part de mystère. Tout savoir, ce ne serait pas très drôle. Et il aime parler à la dernière personne, visiblement. Quelque chose me dit que ça ne lui réussit pas très bien. » S'il appréciait autant Tyrra, c'était parce qu'elle faisait partie des gens avec qui il pouvait être lui-même sans artifices. Sans se soucier de sous-entendus, de politique ou de tournure de phrases alambiquées. Deux esprits curieux qui appréciaient toujours de se retrouver l'un en face de l'autre, et c'était toujours ce qu'il y avait de plus stimulant ! Une saine émulation, voilà ce qui manquait -entre autres- à la plupart des vieux croulants qui dirigeaient le monde.

« Je vois que tu connais tes classiques ! » réagit-il avec un grand sourire lorsque son amie cita Dagna en personne. La célèbre arcaniste naine était également un modèle pour Aurelius, qui avait appris tout ce qu'il avait pu sur elle, fasciné par sa façon de penser, sa manière de questionner sans cesse le monde et, surtout, sa volonté de ne pas laisser de menus détails comme une absence de magie d'étudier ce qu'elle voulait. Le tévintide était ravi que son cadeau fasse autant plaisir à Tyrra : il mettait un point d'honneur à faire tout ce qui était en son pouvoir à chacune de ses visites pour soulager un peu son quotidien difficile.

« J'ai toujours raison. Y compris pour la réglisse, mais ça, tu ne le sais simplement pas encore. Ce ne sont pas les dents qu'ils ont dures, c'est tout la tête. Dure comme du vieux bois. Soit, je ne m'imposerai pas. Pour l'instant. Et c'est tout à ton honneur. Et puis si quelqu'un pourrait bien arriver à changer les choses là-dessous un jour, c'est bien toi ! Sache que tu auras toujours mon soutien, de quelque manière que ce soit. Quant à la maison... »
Il grimaça. « Non, je ne pense pas que ce soit forcément plus enviable pour ceux qui ne sont pas au pouvoir. Enfin, au moins, ils n'ont pas à manger de réglisse. Je ne comprendrai jamais cette sale manie... Au moins, dans l'Inquisition, ils ont accepté de laisser derrière eux politique interne et traditions pour se dresser ensemble face au véritable danger. Dans quelques années, il n'y aura peut-être plus des cendres, sous terre comme à la surface. Si on ne se détruit pas nous-mêmes avant. Les aléas de la vie... Tu parles comme une petite vieille, ma parole ! Mais j'imagine que quand on naît dans certaines conditions, on naît vieux, quelque part. » Il sourit à nouveau, presque tristement, avant de redevenir plus sombre. «Parfois...parfois je me dis qu'il serait peut-être temps que je rentre à la maison pour de bon. Essayer de changer les choses de l'intérieur plutôt que de les fuir. Une petite naine plus sage qu'on ne pourrait le croire a fini par me faire imaginer que ça serait possible... Où va le monde, quand le Renard Rouge imagine de se ranger ? »

Cette fois, il laissa l'amusement revenir sur son visage face à l'impatience de Tyrra. Il agita une main dans les airs, tandis que de l'autre il grattouillait le cou d'Aglaé, qui avait tendu sa tête vers lui. « Tu sais très bien que tu auras droit à une copie en avant-première ! Et je me doute bien que tu n'es plus innocente : j'imagine que personne ne l'est jamais vraiment un jour, quand on naît dans les Taudis...ou parmi les esclaves de Minrathie. Et ça, c'est quelque chose que nous devrions changer. Je parle plutôt de ta pureté, voyons ! A moins que tu n'aies rencontrée un jeune nain -ou une jeune naine, qui sait?- dont tu ne m'aurais pas encore parlé... Là, je pourrais t'en raconter, des détails ! Ou te ramener un livre sur le sujet, il y en a qui ont de très belles images ! » Il se retenait presque de rire, incapable de résister à l'envie de la taquiner un peu.
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Lun 27 Aoû - 20:53

Aurelius & Tyrra
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« Alors, prenez garde grand-maitre Aurelius, car la relève est assurée » dit-elle d’un ton des plus amusé. « La vérité c’est que les grands de ce monde sont bien trop occupés dans leur petite course au pouvoir pour se soucier de gens comme moi. Et puis, je ne doute pas qu'en ayant vu le jour avec une cuillère en argent dans la bouche, la misère des autres vous semble bien lointaine. Une chance que des gens comme nous s'en inquiète à leur place. Pour ma part je ne regrette pas mon statut. Au moins, je me sens utile dans la crasse des taudis. » Dernièrement, elle l'était en effet, Karelia prenant le temps de lui enseigner tout ce qu'elle savait en matière d'herboristerie et de soin afin de venir en aide aux nains souffrants. Elle était même douée pour cela, mais il lui manquait des bases de médecine, choses qu'elle s'empresserait d'étudier quand elle le pourrait.

Elle l'observa d'un air songeur, s'il y avait bien une chose qu'elle aurait souhaitée plus que tout c'est "Tous savoir" justement. Des mystères du monde, comme de sa propre pathétique existence d'ailleurs. Elle se contenta de l'observer avec un sourire en coins sans mots dire. Aurelius savait pertinemment que la curiosité maladive de Tyrra s'apparentait à une soif qui ne s'étanche ou plutôt ne s’étanchera jamais.  Le fait qu'il parle de lui à la troisième personne du singulier l'amusée également beaucoup, ce genre de comportement pouvant sembler agaçant pour la plupart des gens, mais pas pour Tyrra qui avait appris à imiter son ami. Pour taper sur les nerfs des autres justement.  « Au contraire je pense que cela lui réussit plutôt bien. »

« Tu penses... que je peux changer les choses ? » Pour tout dire elle n'y avait jamais vraiment pensée. Pas à grande échelle. Bien que donner un coup de pied dans les vieilles traditions naines ne feraient assurément pas de mal. Le système des castes étaient dépassés depuis des siècles, il fallait tout simplement les faire disparaitre définitivement et faire en sorte que les nains deviennent égaux.

« Cesse de critiquer la réglisse... Certains aime vraiment ça. Moi par exemple. » dit-elle avec une moue faussement boudeuse. « Quant à l'inquisition, je suis d'accord pour dire qu'ils sont en avance sur tous les autres, eux au moins savent se préoccuper des vrais problèmes…. Mais… Tu es sûr que tu n'as pas songé à devenir l'un de leur recruteur ? Non parce que tu es vraiment doué, j'ai presque envie de demander où il faut signer pour les rejoindre. » Elle éclata de rire avant qu'il ne s'étouffe dans sa gorge. Vieille ? Elle parle comme une petite vieille ? Elle leva les yeux au ciel, il est vrai que parfois ses sujets d'attentions étaient bien plus complexes que celui des naines de son âge. Mais c'était assurément la première fois que quelqu'un le lui faisait remarquer. Pas mal pour la petite naine des taudis, autant dire que vivre dans la saleté la pousser toujours à faire plus que les autres. Ne serait-ce que pour s'en sortir.  « Dans ce cas je dois surement être centenaire mon cher ami.   »

Elle se rapprocha de la Dracolisk afin de lui caresse le museau une énième fois. L'air sombre sur le visage d'Aurelius lui fit comprendre que la situation en Tevinter n'était pas simple elle non plus. Une petite naine plus sage qu'on ne pourrait le croire a fini par me faire imaginer que ça serait possible... Cette simple phrase la toucha en plein cœur. Elle n'avait jamais pensé que le poids de ses mots puisse avoir quelconque sur autrui. Apparemment elle se trompait. « Quoi que tu décides Aurelius, je suis sûr que tu t'en sortiras à merveille. Comme Orzammar, Tevinter a beaucoup de choses à apprendre et qui de mieux que toi pour inverser la tendance. Et par pitié, si jamais tu empruntes ce chemin, fait moi le plaisir de donner un bon coup de pied dans les miches de l'aristocratie de ma part. »

« Monsieur aime les secrets à ce que je vois ! Très bien j'attendrai mon exemplaire dans ce cas. » Elle s'empourpra légèrement quand il fut question d'innocence et de pureté. De la sienne à vrai dire. Bravo Tyrra. La jeune naine n'était jamais tombée amoureuse et le seul candidat qui aurait "éventuellement" pu être candidat n'en avait rien à faire d'elle. Réciproquement d'ailleurs. Pourquoi fallait elle qu'elle pense à cet idiot d'Aravar. Elle secoua la tête afin de sa chasser gène et envoyer l'image de son ami d’antan dans les abysses de ses pensées. Elle mima un "bouchage d'oreille" comme l'aurait fait un enfant de dix ans devant une conversation gênante. « Je n'ai rencontré personne... Et non merci pour les livres bizarres. Ma mère m'a déjà expliqué ce genre de détail des centaines de fois ! Par pitié changeons de sujet ! »


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Mer 12 Sep - 20:28

« Quitte à prendre ma place, ça ne te dirait pas de devenir magister un jour ? J'espère que mon père le restera le plus longtemps possible, mais je te mets volontiers sur la liste de succession. Rien que d'imaginer la tête des mages au pouvoir en voyant débouler une naine d'Orzammar pour siéger avec eux, ça vaudrait le coup tu ne crois pas ? »

Non, Aurelius n'était pas vraiment pressé à l'idée de prendre la suite de son paternel. Heureusement, Augustus Argento était en bonne forme, et avait toujours pris soin de ne pas se mêler des politiques les plus dangereuses de la mère patrie. Modération avait toujours été son deuxième prénom, et cela lui avait réussi jusqu'ici. Quand bien même, le titre reviendrait fatalement à son fils un jour ou l'autre... Il avait déjà songé à ne pas répondre à l'appel le moment venu, à tout plaquer pour rester définitivement sur les routes, mais la fonction serait alors revenue à sa sœur et il ne voulait pas infliger ça à Albi. Et puis, ce qu'il avouait à Tyrra était vrai : peut-être qu'il allait devenir temps pour lui de rentrer, de voir ce qu'il pourrait faire de l'intérieur... Enfin, il n'en était pas encore là.

« Là aussi tu n'as pas tort. L'ennui avec le pouvoir, c'est que c'est difficile à conserver si on essaie de se soucier d'autre chose. Souvent, je me dis qu'ils tiennent quelque chose en Férelden : c'est bien le seul pays où le peuple à son mot à dire si leurs banns font n'importe quoi. Et le plus fou, c'est que ça marche ! Certains d'entre nous devraient en prendre de la graine... Seulement, il n'y a rien de plus dur que de changer la tradition. Pourquoi ? Parce que c'est la tradition. « On a toujours fait comme ça. » sont sans doute les pires mots du vocabulaire mis bout à bout, et les responsables de bien des horreurs. »

Le changement n'était pas facile, et s'opérait souvent lentement. Du moins en général. Un des seuls avantages des situations de crise comme un nouvel Enclin, c'était que ça avait le chic pour favoriser les changements drastiques. Rien de tel que de se retrouver au pied du mur pour secouer les gens. Enfin, pas tous. Il y en avait toujours pour se raccrocher à leur précieux pouvoir même quand le sol s'écroulait sous leurs pieds. L'univers aurait pu se matérialiser pour les secouer un bon coup avant de leur ficher une paire de claques, ils auraient quand même appelé la garde d'un air indigné : c'était à eux de façonner l'univers bon sang, pas l'inverse !

« Il te remercie ! » reprit-il joyeusement. « Si quelqu'un peut changer les choses ici, c'est bien quelqu'un comme toi. Non seulement tu t'inquiètes de tes semblables, mais en plus tu ne te laisses pas faire, et tu agis. Des qualités importantes. Et le changement peut venir des commencements les plus humbles et misérables. Andrasté était une esclave barbare, Garahel un elfe abandonné dans un aliénage, le Héraut de Kirkwall venait d'un village sans importance... Quand on y réfléchit bien, même la société naine s'y prête, avec les parangons et les arènes. Du moins quand ce n'est pas manipulé d'en haut... Quelque chose me dit qu'un futur des plus intéressant t'attends, Tyrra. Et toi seule pourra le façonner. »

Qu'elle décide un jour de s'aventurer à la surface ou de rester pour apporter son aide aux habitants des Taudis, Aurelius n'avait aucun doute que son amie resterait la seule maîtresse de son destin. Elle était intelligente, volontaire et, surtout, fondamentalement bonne. Ce qui pouvait certes être un défaut, mais elle faisait de sa bonté une force. Il y avait en elle un feu qui ravivait celui qu'Aurelius avait de moins en moins entretenu, préférant se laisser porter au fil de ses péripéties plutôt que d'en faire véritablement quelque chose.

« Et ton amour de la réglisse prouve que tu as quand même des défauts, mais personne ne peut être parfait. » Un grand sourire. « L'avantage de travailler dans le commerce, j'imagine : je sais vendre. Les chiffres m'ennuient, mais quand il s'agit de parler... Aurelius Argento, recruteur pour l'Inquisition : voilà qui ne sonne pas trop mal, je trouve ! Au moins, je me sentirais utile. » Il considéra longuement son amie, songeur. Elle était sage au-delà de ses années, les privations avaient souvent cet effet. Mais plutôt que de se laisser abattre, elle se jetait de toutes ses forces contre le courant. Ne serait-ce que pour le modifier d'un centimètre. Et d'un autre. Et d'un autre. Il trouvait cela admirable, mais aussi un peu triste : que tant de gens ne puissent prétendre à une enfance insouciante, à la joie simple d'un confort de base, à la sécurité...c'était injuste. Comme le monde. « Je m'incline devant ton grand âge, l'ancienne. Je t'apporterai une belle canne, la prochaine fois ! Peut-être même à la réglisse, histoire de joindre l'utile et l'agréable. » Puis : « Ta confiance me donner du courage. Si tu promets de continuer à ne pas te laisser faire, je jure devant le Créateur et votre Pierre que non seulement je leur foutrai un coup dans les miches, mais en plus j'en offrirai un deuxième, au nom de ma grande générosité. Qu'est-ce que tu en dis ? Partenaires de coups de pieds là où il faut ? »

Il lui tendit la main, tandis qu'Aglaé sifflait doucement sous les caresses de la naine. Aussi revêche que puisse parfois se montrer la dracolisk, quand elle se prenait d'affection pour quelqu'un elle devenait aussi douce qu'un agneau. Et elle avait toujours aimé Tyrra, un signe de plus pour Aurelius que la naine était quelqu'un de bien. A la voir rougir et se boucher les oreilles, il ne put s'empêcher d'éclater de rire. La gène était quelque chose de totalement inconnu pour Aurelius, et il ne s'était jamais privé d'utiliser ça pour s'amuser aux dépends d'autrui. Gentiment dans le cas de celles et ceux qu'il appréciait, bien sûr.

« Pleine d'esprit et jolie comme tu es, je ne serais pas étonné d'apprendre que tu attires l'attention d'un bon paquet de jeunes nains dans le coin. La preuve. » Du menton, il lui désigna d'ailleurs un de ces spécimens, un jeune qui s'était arrêté auprès d'un étal et qui observait Tyrra de loin avec toute la discrétion de l'adolescent. Il rougit fortement d'avoir été repéré, et s'enfuit dans la foule du marché. « Et vu comme tu as réagi à la pique, il y aurait quelqu'un qui te viendrait à l'esprit que ça ne m'étonnerait pas. Laisse moi devenir : quelqu'un de prodigieusement agaçant. J'ai bon ? C'est souvent comme ça. Tu es sûre que tu ne veux pas quelques schémas ? La brouette antivane fait toujours un tabac. »

S'il avait élargi son sourire, sa tête se serait certainement séparée en deux.
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Mer 19 Sep - 21:15

Aurelius & Tyrra
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« J'imagine d’ici leurs têtes à la vue d'une demi-portion des taudis se pointer, rien de tel pour les faire trembler j'imagine. Ou mourir de rire... Je penche plutôt pour la seconde supposition. Quoique, dit comme ça, c'est peut-être un tantinet effrayant non ? Mais plus sérieusement, je suis sûre que tu feras un magister efficace et brillant. Tu changeras les choses, quand je vois à qu'elle point j'ai évolué depuis notre première rencontre. Tu m'as armée pour affronter les tracas du quotidien, savoir lire et écrire, en plus de tes conseils avisés... Sans toi je serais restée la Tyrra des taudis et je me serais contentée de gagner quelques pièces pour survivre. Alors, je ne doute pas que tu fasses de grandes choses quand le moment sera venu. Tu as fait déjà beaucoup ici. »

Tyrra n'était jamais avare de compliment pour son ami Aurelius et se serait toujours le cas. Il fallait qu'il entende ses paroles. Il l'avait tellement aidé à s'accomplir ses dernières années, il lui donnait de même l'envie d'aider les autres. De les pousser eux aussi sur le chemin de la connaissance, de l'aventure et du changement. Depuis peu, elle songeait à apprendre aux enfants des taudis à lire et à écrire en plus de leur compter des histoires piochées dans les différents livres qu'Aurelius lui avait ramené aux cours de ses visites. Oui il fallait qu'il sache qu'il était important pour elle.

« Un tel système serait un bienfait pour une citée comme Orzammar, mais comme tu le dis toi-même, la tradition reste la tradition. Les castes ne tomberont sans doute jamais malheureusement. De plus… Je soupçonne certains Dashyr de glisser habilement quelques sacs d'or pour acheter le silence ou enterrer quelques pseudo révolutions. Que ce soit ici ou ailleurs je suis certaine que la manière de faire, reste la même. C'est un cycle sans fin de toute manière. » Aucun changement n'était facile, tous deux en étaient bien conscients. Surtout pour des esprits aussi vifs que les leurs, gérant mal la lenteur à laquelle le monde avançait. L'enclin était certes un déclencheur, mais pour la jeune naine, il était plutôt synonyme d'un retour en arrière.

« Merci à toi de penser que j'ai éventuellement un avenir ici. Tu es bien le seul hormis peut-être ma mère à penser que c'est le cas. Mais je ne m'inquiète pas pour ça, le vent me portera ou non vers ma destinée. Je suis prête, même si je n'ai rien d'une Andrasté, d'un Garahel ou du héraut de Kirkwall. Tyrra la reine des Taudis ! Ça sonnerait pas mal pourtant. De quoi te donner des idées d'histoire non ? » Elle tournait volontairement la discussion en dérision, non parce que cela lui faisait peur, mais parce qu'elle ne voulait pas y penser pour le moment. Elle se contentait d'avancer un pas après l'autre et cela lui suffisait pour l'instant.

Qu'elle ait ou non un grand destin lui importait peu, elle voulait simplement rendre la vie dans les taudis plus supportable à ses habitants. Que les sans castes soient reconnus serait un début, quant à purger les rues du Carta… Disons que ça ne lui déplairait pas outre mesure. Elle songeât à son ancien ami qui faisait toujours partie de l'organisation, qui aurait cru que seulement une année plus tard il serait loin des influences néfastes de Thral et de son Carta, mais qui plus est reconnue comme le fils du roi.

« Si aimer la réglisse est un défaut et bien tant pis, la perfection c'est chiant à mourir. » elle lui adressa un clin d’œil complice avant de reprendre. « Pour parler tu parles, dit moi… Tu n’as jamais mal à la langue a force ? » Elle se mit à rire, elle adorait le taquiner sur sa manière de parler, mais quoi qu'il en soit elle était toujours ravie de l'écouter pendant des heures sur un sujet ou un autre.« Si tu parles autant tu risques surtout de faire fuirent les recrues. » Elle émit une faible grimace.« L'ancienne te remercie et te prend au mot, j'attends cette canne en réglisse avec grande impatience. Quant à devenir partenaire de coup de pied là où il faut compte sur moi, j'ai bien l'intention d'en distribuer aussi. Notre générosité nous perdra Aurelius. » Ils se serrèrent la main comme on le ferait pour sceller un pacte.

« Je n'intéresse personne. » Son attention se porta machinalement dans la direction indiquée par ce dernier. Quelle ne fut pas sa surprise de voir un jeune nain des bas quartiers qu'elle ne connaissait pas vraiment l'observait de loin. Avec le recul ce n'était pas la première fois qu'elle le croisait, mais ils ne s'étaient jamais adressés la parole. Pourtant, Tyrra savait pertinemment que ce n'était pas ce genre de nain qu'elle voulait avoir dans sa vie, d'ailleurs ce dernier prit la poudre d'escampette après avoir piqué un fard. Le genre de réaction rédhibitoire pour elle. Ce qu'elle cherchait c'était un caractère fort, plus fort que le sien, capable de lui tenir tête. Un long soupir s'échappa d'entre ses lèvres, ce genre de nain on en trouvait que dans la caste guerrière ou dans le Carta.« Personne ne me vient à l'esprit, l'amour c'est pour les faibles de toute manière et quand je vois ce que cela a coûté à mes parents je préfère m'asseoir dessus. » Son regard le fusilla presque. « Aurelius arrête avec ça ! Je ne veux rien entendre au sujet de tes schémas bizarres. Ou de ce qui fait un tabac… » Elle se reboucha de nouveau les oreilles comme une enfant qui ne veut rien entendre. Elle aurait mieux fait de ne pas le chercher après tout, ce genre de discussion la gêné finalement. Du moins avec un Aurelius qui lui n'était pas complexé par ce genre de choses.

Son œil capta cependant les membres de la guilde marchande un peu plus loin. Ils ne leur faudrait pas plus de quelques minutes pour arriver jusqu'à eux.  «  Je crois que ton rendez-vous n'est plus très loin, le temps passe toujours trop vite quand on s'amuse.   »


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Sam 22 Sep - 14:05

« Ils ne sont pas du genre à rire, malheureusement. Autant essayer de faire sourire un arishok, tu aurais plus de chances. Je pense qu'ils seraient tellement outrés par l'idée qu'ils ne te verraient même pas tout de suite, et pas à cause de ta taille : ils sont très doués pour ne pas voir ce qui ne les arrange pas. C'est comme les traditions : elles n'arrangent que ceux qui bénéficient le plus, et elles sont parfaite pour contrôler celles et ceux qui ne connaissaient rien d'autre. »

C'était comme ça aussi en Tévinter : la majeure partie de la population était tellement accoutumés à l'oppression dont ils étaient victime qu'un grand nombre ne le voyait même pas comme tel, ou du moins trouvaient inconcevables qu'on puisse y changer quelque chose. La peur était le meilleur ciment de l'habitude, et les magisters pouvaient la colmater avec du sang. Face à des dirigeants capables de lire vos pensées et utiliser le sang de vos enfants, qu'est-ce qui était vraiment possible ? Et que les mages soient ou non tous capables de telles exactions, à quoi bon prendre le risque ?

« Les castes ne tomberont peut-être jamais, mais elles ne sont pas à l'abri du changement. Personne ne l'est, et l'arrogance de croire le contraire se révèle souvent être leur plus grande faiblesse. L'ennui, c'est qu'un changement de ce type prend du temps : peut-être bien que ni toi ni moi ne contemplerons le résultat final de tous nos efforts, mais cela ne les rend pas moins nécessaires. Le grain de sable au bon moment, ce genre de choses... Le cycle se répète peut-être, mais cela ne veut pas dire qu'on ne peut pas profiter des occasions où il se relâche. Peut-être que le truc, c'est de changer le cycle. »


Ces idées, Aurelius les ruminait depuis un bon moment. Pourtant, il avait quitté Tévinter pour ne pas avoir à se soucier de telles questions. A croire qu'on ne pouvait fuir ses responsabilités éternellement... Cette conversation avec Tyrra était tout sauf anodine, il s'en rendait bien compte. La naine avait le don pour réveiller son idéalisme ; elle finirait même pas lui faire croire qu'il était capable de faire changer les choses ! Au moins autant qu'elle l'était aussi de son côté.

« La Reine des Taudis, ça sonne bien. J'espère que tu me laisseras écrire ta biographie ! Et tu as tout de quelqu'un de bien plus important : tu as tout d'une Tyrra. Tu connais ces Taudis comme ta poche ; mieux encore, tu les comprends. Tu t'en soucies, ainsi que de ses habitants. Ils ont de la chance de t'avoir. »


Protéger celles et ceux qui n'étaient pas assez forts pour le faire eux-mêmes, voilà qui était louable. Et en regardant la jeune naine en face de lui, il voyait à quel point il avait grandi. Sa résolution était indéniable, et sa force intérieure impressionnait Aurelius. La petite fille avide d'histoires était devenue une femme qui allait accomplir de grandes choses, il en était convaincu. Et s'il avait pu l'y aider de quelque façon, il en tirait une immense fierté. A la nouvelle pique de Tyrra, il éclata de rire.

« Ma langue est indestructible, c'est là mon plus grand don...et ma seule malédiction. Elle m'aura attiré pas mal d'ennuis, mais on s'y fait. Je sais que je parle trop, mais ça a son utilité. Je te dois une canne, alors. » Il voyait bien que la suite de discussion n'était pas au goût de son amie, de même que l'attention du jeune nain qui s'était aussitôt éclipsé. Mais Aurelius n'avait pas pu s'en empêcher, c'était tout lui. Enfin, il savait aussi quand il valait mieux s'arrêter. La plupart du temps. « Mes excuses, je ne voulais pas te gêner. Enfin...Si, bien sûr. Mais je t'épargnerai la suite. Seulement...l'amour, ce n'est pas que pour les faibles. Le bon amour, le vrai, cela demande même une certaine force. Enfin, c'est ce qu'on dit: un vieux garçon comme moi peut parler... »

Aurelius avait toujours privilégié les relations épisodiques. L'amour...c'était sans doute l'aventure las plus complexe et la plus terrifiante qu'il ait jamais connu. La plus douloureuse, aussi. Mais on ne pouvait pas non plus vivre toute une vie sans. Et puis...et puis il y avait les souvenirs ; les meilleurs souvent plus terribles que les mauvais. Il secoua la tête, il n'avait pas envie de s'appesantir là-dessus, il avait déjà bien assez de sujets de réflexion.

« Remarque, si tu veux vraiment t'asseoir dessus, il paraît qu'il y a des manières plus agréables que d'autres. » Un clin d’œil, il ne pouvait vraiment pas s'en empêcher. Puis, plus sérieux, il posa une main sur l'épaule de la naine, serrant avec affection. « On peut dire que tu m'auras rappelé bien des choses, Tyrra. Dont le plus important. Et quoi que je devienne...je sais que tu n'abandonneras pas, de ton côté. » Apercevant les marchands, il poussa un bref sourire, levant les yeux au ciel de manière exagérée. Puis il frotta les cheveux de Tyrra, comme il le faisait souvent lorsqu'elle était plus jeune ; il avait l'impression que c'était pour la dernière fois. Non pas qu'ils ne se reverraient plus ; une nouvelle étape avait été franchie, tout simplement. Elle était une adulte maintenant, et Orzammar n'avait qu'à bien se tenir.

« Le devoir m'appelle, je le crains. J'ai été heureux de te revoir, comme toujours. »
Aglaé vint quémander une dernière caresse à la naine, puis Aurelius la saisit par la bride. « N'oublie pas de prendre soin de toi, mon amie. Nous nous reverrons. »

Un dernier sourire, puis il s'élança à la rencontre des nains : hélas, il avait du travail...

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Aurelius Argento

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Lun 1 Oct - 17:37

Aurelius & Tyrra
Stories,
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« Ça peut sourire un qunari ? » La question n'était pas vraiment innocente pour une naine des taudis. La seule fois où elle avait vu un représentant de cette race c'était dans l'un des nombreux livres que son ami lui avait ramené. Pas l'ouvrage qui l'avait le plus inspiré ou incité à mettre un jour le nez dehors étant donné que les illustrations représentant cette race cornue, l'avait tout simplement terrifié à l'époque. D'ailleurs aucun n'était représenté avec un sourire sur les illustrations du dit livre, d'où ses interrogations. Mais connaissant le Tévintide cela devait encore être l'un de ses traits d'humour.
« Pour ce qui est "de ne rien voir" ou plutôt "de ne rien vouloir voir", ils n'ont rien à envier à nos Dashyrs c'est certain ! A croire qu'ils ont tous reçus le même enseignement, sur comment "maltraiter le peuple" et les faire passer pour les ingrats de l'histoire. Si tes Magisters décidaient de m'ignorer, mes Dashyrs ferait sans doute de même. »

La tradition, toujours la tradition, elle lui aurait bien envoyé un coup de pied aux fesses à celle-là. À ses yeux ce n'était rien de plus qu'une excuse que l'on aime ressortir à toutes les sauces. Elle en ferai bientôt overdose à force d'en manger à tout va. Mais Aurelius avait encore raison sur ce point elle n'arrangeait que ceux en bénéficiait le plus et contrôlant ceux qui n'avaient jamais rien connu d'autre. Orzammar fonctionnant d'ailleurs sur ce moule.

« J'aimerais davantage qu'elle s'effondre, sinon quel avenir pour les sans castes ? Personne ne ce souci d'eux et même si un tel changement venait à s'opérer cela prendrait des années voir des siècles. Je veux y participer. Je veux être ce grain de sable, mais je ne veux pas attendre que ma vie se soit entièrement déroulée pour contempler un infime et insignifiant début de changement. Nous devons faire mieux que les autres. Même si pour ma part je doute d'avoir un jour la chance de réaliser quoi que ce soit j'essaierai, les habitants des taudis doivent faire entendre leurs voix. Et je compte bien les y aider. »

Ses idées révolutionnaires étaient somme toute abstraite dans l'esprit de la naine. Elle voulait évidemment changer les choses, mais elle n'était rien aux yeux des autres. Une simple boniche avec quelques compétences, un être condamné à récurer les immondices des autres et à les remercier de ne pas être une sans caste, sans revenu, ni avenir. Malgré tout, avec la présence de son ami, Tyrra se découvrait une âme de guerrière, de révolutionnaire, prête à tout remettre en question et de n'en tirer que le meilleur. L'effet Aurelius sans nul doute.

« S'il y a jamais une biographie à écrire, auxquelles cas je veux que tu embellisses l'histoire autant que possible. En rajoutant des explosions et des dragons, oui des dragons c'est une bonne idée. » Elle tournait volontairement sa remarque en dérision, le simple fait de penser, qu'elle soit un jour, une figure importante étant presque inconcevable dans son esprit.

De la chance de l'avoir ? Elle n'y avait jamais songé ainsi, de nature altruiste elle aidait son prochain sans vraiment se poser de question. C'était un automatisme chez elle, depuis son plus jeune âge d'ailleurs. Mais il avait raison sur sa connaissance des taudis, elle en connaissait chaque recoin comme si chaque pierre avait sa propre histoire, ses propres secrets. C'était chez elle et elle ferait toujours tout son possible pour améliorer le quotidien de ses habitants.

« Indestructible c’est certain ! » Elle lui adressa un large sourire quand il lui promît cette fameuse canne en réglisse. Même si elle doutait fortement qu'il en trouve une. Connaissant son ami elle ne serait pas étonnée du contraire avec lui. « Ne t'excuses pas ! Mais je n'ai pas l'intention de tomber amoureuse... quand je vois toutes les horribles choses qui en résultent... » Elle émit une grimace, voilà qu'elle recommençait à s'exprimer comme un ancêtre. Mais rien de bien étonnant aux vues du sujet abordé. Il suffisait de voir sa propre génitrice pour comprendre a quel point l'amour pouvait être destructeur. La remarque suivante la fit éclater de rire. Sacré Aurelius ! Il fallait toujours qu'il en rajoute une couche. « Je vais méditer à ses bonnes paroles et éviter de m'asseoir dessus dans ce cas. Ça pourrait faire mal. »

Elle le fixa avec attention quand la main du Tevintide se posa sur son épaule avec une certaine affection. Elle ne lui répondît qu'un sourire emplit d'une certaine tristesse, détournant tous les deux le regard en direction des marchants, elle sut que le moment de se dire au revoir était arrivé. « J'ai été heureuse de te revoir aussi Aurelius. » Elle donna une dernière caresse à Aglaé avant de se tourner vers son ami. « N’oublie pas de m’écrire ! Après tout tu m’as promis une avant-première ! Et soit prudent sur les routes ! » Cria-t-elle tandis qu'il s'éloignait en direction de son rendez-vous. Échangeant un dernier sourire Tyrra resta là un moment à l'observer avant que ses pas ne décident enfin à la mener en direction des taudis. Quand reverait-elle Aurelius ? Ça, personne ne le savait.

THE END
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