COME WHAT MAY | Ft. DRACO

Come what may

Rann & Draco

« Our fates are already decided. »

Les derniers mois ne furent guères d’un grand repos pour Rann. D’abord impliquée dans sa mission secrète auprès de Draco et les quelques apaisements réalisés dans le plus grand secret par ce dernier sur les mages résident à Thérinfal. Une autre nouvelle vint mettre à mal toutes les certitudes de la jeune Alvar sur son improbable allié. En même temps que de balayer son apparente confiance d’ailleurs. On accuse un membre de l’inquisition de tentative d’assassinat sur l’inquisiteur, inutile de préciser que cet acte est perpétré par nul autre que Draco Pentaghast. De quoi la remuer, sinon la rendre malade. Bien entendu, elle n’était pas au courant de ses intentions, ni de son plan machiavélique pour mettre un terme à la vie de Gwenaël. Pourrissant dans les geôles sordides de Therinfal après sa tentative ratée de mettre a mal le chef de l’inquisition, elle n’a guère eu l’opportunité de l’approcher depuis qu’on l’y a enfermer. Doit-elle craindre qu’il ne la balance pour les mages ? Après tout elle est loin d’être blanche comme neige, bien au contraire. C’est d’ailleurs le seul point qui la chagrine, elle se fou pas mal qu’il s’en soit pris à l’inquisiteur Ce qui compte a ce moment précis, c’est sa petite personne.

De plus, ils sont nombreux à se déplacer pour le confronter, elle le sait, ses yeux ne quittent jamais longtemps la porte menant aux prisons. En ce qui la concerne elle ne s’y risque pas, le Van Markham semble d’ailleurs la scruter un peu plus chaque jour, comme s’il la soupçonnait de quelque chose. Il n’a pas tort de le faire, alors autant rester en dehors de son radar au maximum. Elle ne voudrait pas l’énerver et manger son poing elle aussi, on dit que ce dernier s’en ai pris au cuisinier après avoir quitté la cellule de Draco. Quoi qu’il en soit et par chance personne n’est encore venu la voir. Mais même si Draco ne parle pas d’elle, une épée de Damoclès la menace un peu plus chaque seconde, l’empêchant de respirer ou de se sentir en sécurité. Merde ! Il faut vraiment qu’elle trouve un moyen de le confronter.

Heureusement pour cette dernière les obligations de l'inquisition sont nombreuses, une nouvelle mission se profile et peut-être l'opportunité pour elle de profiter de l'absence de certaines personnes pour se faufiler jusqu'au traitre. Ni une ni deux, Rann fait en sorte de se blesser à l'épaule lors d'un entrainement pour ne pas faire partie du voyage, et même si Halfdan la soupçonne d'avoir fait exprès, il ne pipe pas mot auprès de Van Markham. C'est donc le jour même de leur départ que cette dernière se décide enfin à faire face à Draco. Attendant tout de même que la nuit soit tombée, plongeant Therinfal dans une pénombre bien plus conséquente en l'absence de la plupart de ses forces armées. Elle trouve vite un moyen de se glisser dans les geôles, contournant facilement les rondes des gardes surveillant la zone – autant avouer qu'elle connait bien leurs habitudes, à les espionner chaque jour. Elle se faufile donc bien rapidement dans les prisons, trouvant sans grande difficulté la cellule du Pentaghast. Sa cellule étant isolée des autres, de quoi leur donner le loisir de parler sans craindre d'être entendu. Elle s'avance, essayant de paraitre le plus décontracté possible. « Alors, comme ça on essai d'empoisonner l'inquisiteur… Plutôt inattendu de ta part, je pensais que tu étais plutôt du genre à poignarder dans le dos. » Elle reste néanmoins à distance conséquente, difficile de prévoir sa réaction ou même son comportement vis-à-vis d'elle. Elle incarne un problème à éradiquer de la surface de la terre à ses yeux, cela elle ne l'oublie pas.

(c) DΛNDELION

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Draco & Rânn

« I should never be left alone with my mind for too long. »

L'enfermement paraissait beaucoup moins pénible il y a quelques semaines. Maintenant, Draco commence à craindre ses propres réactions dues à son isolement, seul face à ses pensées ou à quelques visiteurs venus au choix pour l'insulter si ce n'est pour le narguer. Rien qui ne l'impressionne, au fond. Il ne flanche pas face à ceux-ci, crachant son absence de regrets à leur faciès, le masque tombé. Le vrai problème, ce sont ses crises de manque réapparues en force. Surtout depuis qu'un bougre en rogne contre sa tentative d'assassinat ratée de l'Inquisiteur lui a secoué sous le nez - derrière les barreaux une fiole de lyrium. Il se rappelle s'être fait violence comme jamais pour ne pas craquer, et difficile de prétendre avoir le contrôle en détournant le regard, mais une fois de retour à la solitude, ses démons l'ont rattrapé. Heureusement, personne n'était là pour assister à sa déchéance. Sa souffrance due à son sevrage était plus facile à contenir quand tout allait bien pour lui et qu'il était persuadé de faire la fierté du Créateur. Suite à son échec, même s'il garde la tête haute en apparence, il doute de plus en plus.

Cette nuit, c'est encore le cas. Il est recroquevillé dans un coin de sa cellule, incapable de trouver le sommeil. D'ailleurs, ses pensées le harcèlent en restant fixées sur du lyrium, encore et toujours. Il imagine un énorme bocal rien qu'à lui, dans lequel il pourrait même plonger si l'envie lui prend. Pourquoi ne pas craquer, désormais, sachant qu'il est condamné ? Il est censé être en paix avec lui-même, non ? Tout s'entremêle dans sa caboche, il ferme les yeux et martèle son front avec son poing. Une partie de lui se demande si Faustine, si elle était encore en vie, serait parvenue à le libérer - sans doute, vu toute la confiance qu'il lui porte. Si un jour Lysander, Ocèliah, Athéna et ses anciens comparses avec qui il était proche lui pardonneront. Si il y a encore une chance qu'il s'en sorte, qu'il termine sa mission... Ou qu'il sauve sa peau. Un songe égoïste qui le ramène une fois encore à violenter son front. « Créateur, s'il te plaît... Ne m'abandonne pas... Pardonne moi mes erreurs... » Murmure-il, les lèvres affreusement sèches, tout comme sa gorge. Cette sensation de soif insatiable, encore elle.

Peu de temps après, un bruissement dans l'obscurité l'extirpe de ses prières agitées. Ce sont comme des pas qui s'approchent, jusqu'à ce qu'il discerne enfin une silhouette familière. A cette heure-ci... C'est Rânn. Est-ce un signe du Créateur ? Il ne l'a peut-être pas abandonné, après tout, car cette visite était inattendue. Son alliée ne s'est pas pointée une seule fois depuis son emprisonnement et le Pentaghast attendait impatiemment. Il commençait à perdre patience, ou espoir ? Il l'a déjà utilisée et ne rechignerait pas à récidiver, surtout dans sa situation, surtout avec ce qu'il sait à son sujet. Il est celui qui est dans les geôles mais même de là, il mène toujours la danse, avec elle. Ceci, contrairement à d'autres choses, il n'en doute pas - peu importe l'air qu'elle affiche.

Lui non plus n'a pas envie de montrer ses faiblesses, ce qui est plutôt difficile vu son aspect physique. Ses tremblements irréguliers ne l'aident pas non plus et c'est avec une démarche nerveuse qu'il s'approche des barreaux. « Quelle différence cela fait-il ? Empoisonner, poignarder dans le dos... » Honnêtement, il n'a pas envie de répondre à ça. Ses propos qui suivent en témoignent. « Tu t'es enfin pointée. J'aurais eu milles occasions vendre la mèche à ton sujet. J'en ai encore. J'imagine que tu ne l'as pas oublié et que tu ne comptes pas me tourner le dos. » Son cœur s'emballe sans prévenir, lui provoquant un élan de rage, de frustration, de folie ou un peu de tout ça à la fois. C'est ce qui propulse le fond de sa pensée sans détour, aucun, parce qu'il n'aura pas la patience de jouer sur les mots. « Tu n'as pas le choix, saleté de mage. Obéis-moi. » Il se fiche de froisser Rânn, il sait qu'elle est fichue si il vend la mèche sur elle et même sans ça, il reste sa seule chance de l'apaiser donc d'échapper à la personne qui veut la récupérer. Draco pourrait même exiger d'elle qu'elle trouve un moyen de le libérer là, maintenant, mais... Pourquoi ne pas lui demander une fameuse fiole de lyrium ? Non, bon sang, non, pas après tant de privation, pas après tant d'efforts. La peau plutôt amochée de son crâne frotte le fer des barreaux, non sans la perdre des yeux - les siens eux, paraissent bien sombres.

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Rann & Draco

« Our fates are already decided. »

Rann est consciente de venir troubler Pentaghast au pire moment de sa détention. Après plusieurs semaines à pourrir ici, elle doute qu'il puisse en être autrement. N'était-il pas en train de prier à l'instant ? Il lui a bien semblé l'avoir entendu parler à son créateur au moment de son arrivée aux abords de la cellule. En règle générale cela lui aurait arraché un rire goguenard et quelques piques sur ses croyances, mais sur l'instant elle trouve surtout cela pathétique. Ou triste … ? Son esprit lui-même a du mal à le savoir. Elle n'émettra aucun commentaire cela dit, elle a bien d'autres choses en tête. D'ailleurs, si les bruits de couloir disent vrais… Draco a de plus en plus de mal à gérer ses crises dut au manque de lyrium. Ajoutons à cela un enfermement constant et la visite journalière d'indésirables venant le provoquer et vous obtiendrez une jolie boule de nerf. Ayant observé les allées et venues, Rann pouvait admettre qu'il n'y avait pas eu un jour sans que quelques-uns viennent troubler la paix de l'ex-templier. Aussi n'a-t-elle aucun scrupule à venir en rajouter une couche avec la phrase précédemment prononcée. La réaction qui en découle ne fait aucun doute sur son humeur. Elle se contente de la toiser d'un air se voulant neutre.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il saute de joie, soyons francs, mais à un minimum de considération la concernant. N'avaient-ils pas été partenaires ses dernières semaines ? N'avaient-ils pas contribué ensemble à purger les rangs de l'inquisition de ses mages dangereux ? Un profond soupir la pousse à le laisser déblatérer encore et encore. Vas-y vide ton sac ! Pense-t-elle intérieurement. Ce n'est pas dans ses habitudes d'encaisser de la sorte, mais dans cette foutu inquisition c'est devenu une habitude. Après Bastian, voilà Draco… Qui l'eut cru ? Quand on sait que les deux ne peuvent pas se piffer et pire encore maintenant, Bastian n'aurait aucun scrupule à le faire disparaitre une bonne fois pour toute. Peut-être aurait-il mieux value pour Rann... Qui peut savoir ?

Mais fidèle à ses habitudes Rann préfère braver le danger, n'en faire qu'à sa tête. Que craint-elle de toute manière ? Elle se rapproche des barreaux, les agrippant des deux mains pour plonger ses prunelles dans celles de son interlocuteur. C'est dangereux et stupide, mais elle doute qu'il lui fasse du mal. Après tout, il a besoin de son aide non ? Le simple fait qu'il ne l'ait pas encore balancé demeure un indicateur suffisant pour qu'elle prenne le risque. Aussi s'applique-t-elle à lui répondre point par point non sans cacher sa mauvaise humeur. « Premièrement, ça fait une énorme différence ! Du poison t'es sérieux Draco ? Avec un poignard dans le coeur tu pouvais largement t'assurer la réussite. Et au passage la trahison c'est vraiment moche ! Qu'est-ce qui me dit que je ne suis pas la prochaine sur la liste ? » Bon techniquement il ne l'avait pas balancé, mais rien ne l'empêcher de le faire là. Il n'avait plus rien à perdre après tout. « Deuxièmement, j'ai attendu que Bastian ne soit pas dans les parages pour venir te voir, il surveille tous mes faits et gestes, c'est limite si je peux aller uriner sans qu'il le sache. Une vraie plaie ! Je ne t'ai pas tourné le dos, j'ai seulement attendu le bon moment espèce d'abruti ! Et tertio, je sais que je n'ai pas le choix, tu crois peut-être que je sais pas ce que je risque si tu me balances ? Putain je croyais vraiment que tu me voyais différemment, même si je suis une de ses saloperies de mage. » Sa voix s'est faite plus rauque sur les derniers mots, mais elle n'est pas stupide, elle sait qu'elle n'est rien aux yeux de Draco et qu'elle ne sera jamais rien de plus qu'un pion.

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Draco & Rânn

« I should never be left alone with my mind for too long. »

Retranché dans ses instincts primaires dont celui de survie, Draco accueille finalement la visite de Rânn comme un signe évident du Créateur après sa prière. Un outil qu'il lui envoie une fois de plus même si il ne parviendra à rien sans un minimum de challenge ou de négociation. Difficile pourtant, dans son état, d'être parfaitement maître de soi et de faire preuve de patience. Puis sans grand étonnement, la jeune femme le confronte. Ses mains s'accrochent aux barreaux tandis que lui garde son front collé contre ces derniers ; il ne la quitte pas du regard une seule seconde mais accueille sa - ses réponses non sans grincer des dents. Elle marque plusieurs points d'affilée, l'un étant son choix de méthode. Un couteau aurait été une valeur sûre, le Pentaghast n'est pas stupide au point de ne pas le savoir. Seulement, il avait ses raisons : il voulait faire ça proprement, que l'Inquisiteur agonise plus longtemps le temps de réaliser la lourde trahison, de payer pour le décès même indirect de sa chère Faustine. Sans évoquer sa confiance presque aveugle en sa mission "divine" qui ne pouvait échouer, n'est-ce pas ? Des aveux qu'il garde pour lui. Il ne fera pas l'honneur à la mage de les lui révéler.

Quand elle se demande si elle est la prochaine sur la liste, le traître lâche un léger rire amer afin d'exprimer le fond de sa pensée. Il pourrait tout aussi bien l'interrompre afin de le lui témoigner directement mais il est curieux d'entendre le reste et il économise sa précieuse salive - luttant toujours contre sa soif. Ainsi Bastian est plus que jamais sur le qui vive, à la recherche de ses prétendus alliés... Une bonne chose à savoir, même si il ne cache pas qu'il s'en doutait déjà. Ayant faussement accusé de complicité l'un de ses nombreux et lointains cousins bossant incognito à l'Inquisition - Alerion lors d'une houleuse visite du Clabaud, apportant néanmoins la preuve de son nom de famille sur le tapis, il a ouïe dire que celui-ci l'avait violenté au sein même des cuisines. Une belle victoire.

Dans tous les cas, certes, il s'est visiblement fourvoyé sur la loyauté de Rânn - peu importe les raisons. Cela le calme légèrement, il essaie de reprendre un rythme respiratoire moins agité. Il inspire profondément, un bon coup. « Tu doutes seulement maintenant ? Tu aurais pu être la prochaine bien avant, mais oui, tu m'as aidé plus que je ne le pensais. Je ne l'oublie pas. Seulement, si tu me restes loyale désormais, c'est uniquement pour sauver ta peau et dans ton intérêt. » Chose qu'il attend également de sa part, aujourd'hui. « Pour le reste, j'avais mes raisons. Techniquement, ce n'est pas de la trahison, car dans mon cœur j'ai toujours été fidèle à la Chantrie. Mais je n'ai aucun besoin de me justifier ! » Par simple tentative - peut-être un peu ratée de preuve de bonne foi, il n'ignore pas ses premiers propos mais ne s'attarde pas non plus dessus.

Draco, à nouveau, commence à sentir la patience qui lui file entre les doigts. Si il évite de justesse que d'énièmes injures ou ordres ne s'échappent promptement d'entre ses lèvres, c'est car il plaque soudainement et violemment ses paumes contre les barreaux où se trouvent également celles de la mage un peu plus bas. Ses phrases sont tout de même saccadées, paraissent essoufflées : « Il faut que je communique à l'extérieur. J'ai besoin de quelqu'un, pour ça. Je ne resterais pas indéfiniment enfermé ici. » Il en est certain, maintenant, il faut qu'il sorte, ou au moins qu'il essaie. Inutile de se voiler la face, il ne supporte plus cet enfermement ou son jugement qui traîne. Devant Rânn, le Pentaghast le sous-entend peut-être, mais il n'implore pas sa pitié, la mâchoire serrée. En l'attente d'une réaction, voilà que ses tremblements reviennent le secouer, alors qu'il s'accroche péniblement aux barres de fer.

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Rann & Draco

« Our fates are already decided. »

Les mains crispées sur les barreaux de cette geôle crasseuse les nerfs de Rann sont passablement a vif. Cela n'est pas visible pour son interlocuteur, mais son esprit vient d'entrer dans une véritable tempête. Les conflits internes se faisant face dans un combat acharné, épique et destructeur. Lui venir en aide, le tuer, avouer ses fautes à Bastian, assumer, fuir, en finir tout simplement. Le mal de crane pointe enfin le bout de son nez venant rendre ses idées impossibles à trier et chassant par la même occasion toute décision rationnelle. Et pourtant elle l'écoute encore, lui est ses mots toujours choisi avec le plus grand soin, quoique légèrement nuancé désormais. Elle devra composer avec. Pentaghast n'est pas son ami, il ne le sera jamais. Elle n'est qu'un pion et du moment qu'elle reste utile il ne fera sans doute rien contre elle. Mais comment savoir ? Ne vient-il pas d'avouer qu'elle aurait pu être la prochaine. Elle réalise à ses mots qu'elle ne se doutait réellement de rien. Quelle naïveté ! Elle, toujours si convaincue d'avoir une longueur d'avance sur tout et tout le monde. Une belle erreur encore une fois.

Elle plante ses prunelles dans les siennes, son expression ne doit pas tromper Draco à cet instant précis, elle est prise dans ses filets. Obligée comme il le sous-entend de lui venir en aide. Seule façon de sauver sa peau, de maintenir les apparences. Le tuer lui serait impossible, Draco a beau se comporter comme le pire des enfoirés en cet instant il n'en demeure pas moins quelqu'un ayant les mêmes idéaux qu'elle. Elle, la mage, rongeait par un feu qui lui est difficile de maitriser et qui parfois lui échappe. « Comme je te l'ai dit, je pensais… et merde à la fin. » Je pensais être une exception, voilà ce qu'elle allait dire, mais abandonne sa phrase de honte. Il lui aurait sans doute ri au nez pour autant de crédulité. Le fait qu'il avoue ne pas se sentir coupable pour cette trahison ne l'étonne guère finalement. Et puis après tout il n'a jamais cessé d'être un templier. « Peu importe tes raisons, ça ne me regarde pas. Et pour tout te dire je n'en ai rien à faire de l'Inquisition comme de la Chantrie. Si je suis ici c'est pour Halfdan et si les templiers faisaient mieux leur foutu boulot nous n'aurions pas cette discussion en ce moment. » Sous-entendu qu'elle ne serait pas là, à se prendre la tête sur la suite des événements.

Son interlocuteur semble perdre patience, même s'il parvient à se contrôler… Enfin il semble. Rann ne bouge pas, le fixe sans laisser paraitre d'expression cette fois-ci, même si le sentiment d'être prise au piège ne la quitte toujours pas. Elle ne contient pourtant pas un faible mouvement de recul quand ce dernier, plaque violemment ses paumes contre les barreaux, non loin de l'emplacement de ses propres mains, toujours fermement accrochées. L'essoufflement dans sa voix cette fois-ci a de quoi l'interpeler, ce n'est pas son style de laisser paraitre de la faiblesse ou quoi que ce soit, y ressemblant. Puis il lâche ce qui s'apparente comme son premier ordre. Il doit trouver un moyen de communiquer, sans doute pour s'assurer une chance de survie, ou planifier une évasion qui sait. Elle fuit son regard, rivant les yeux vers le sol. Elle a bien compris ce qui l'attendait d'elle et inutile de penser se défiler. Si elle ne le tue pas là, tout de suite, elle doit se plier à sa volonté. Sans broncher. Elle se retient de lâcher une flopée conséquente de jurons mais lâche tout de même quelques mots d'un Alvar compréhensible uniquement pour elle. Puis elle prend enfin la parole, toujours sans le regarder. « Bien… A qui veux-tu que je délivre un message ? » Inutile de perdre plus de temps, elle ne peut plus reculer désormais.

(c) DΛNDELION