Tell me you're kidding [PV : Ekaitz Vezate]

Tell me you're kidding

Ekaitz & Fëanor

« In loneliness, the lonely one eats himself; in a crowd, the many eat him. Now choose. »

Un profond soupir s'échappe d'entre les lèvres de Fëanor. Les prunelles accrochées sur un point aussi vague que lointain droit devant lui, quelque part entre les oreilles de sa jument qui chemine d'un pas tranquille sur la route, le dalatien essaie de comprendre comment il a réussi à se retrouver embarquer dans une histoire pareille. Pourquoi lui ? Une question qui lui revient beaucoup en tête depuis quelques temps, décidément.
Au fond, le jeune mage sait très bien pourquoi lui. Pour ce cas bien précis, en tout cas. Et puis c'est assez flatteur que Bayek ait décidé de l'envoyer, lui, plutôt qu'un autre. Fëanor se plaît à croire que c'est une marque de confiance de la part de son mentor. Ceci dit, malgré le côté assez "honorifique" de la tâche... Elle n'en demeure pas moins un tantinet tendue. L'une de leurs récentes recrues, un capitaine écumeur ayant entraîné dans son sillage navire et équipage, s'est malencontreusement vu arrêter par des gardes alors qu'il se trouvait sur le trajet entre Gwaren et Therinfal. L'Inquisition ne peut pas laisser l'un des siens en si fâcheuse posture sans réagir.

Alors le voilà, petit elfe juché sur une monture trop grande pour lui -et pour cause il l'a volée à un Templier il y a un bon moment déjà- qui fait une entrée plutôt remarquée dans le village où il est justement censé se rendre. La bande de cuir passant sur le poitrail de Ianera, frappée de l'héraldique de l'Inquisition, y est certainement pour beaucoup. Surtout considérant qu'il est venu seul. Enfin, seul. La silhouette nacrée de Huan, flairant avec enthousiasme les alentours, compte-elle vraiment ? Ce chien est plus là pour servir de soutien moral à son maître que pour une réelle utilité en cas de conflit. Mais cela, personne d'autre n'est censé le savoir.
Quand deux hommes aux allures patibulaires s'approchent, aboyant déjà à tue-tête, Fëanor prend une profonde inspiration, et met pied à terre pour les saluer d'un signe de la tête poli malgré tout.

- Je suppose que je peux donc en venir directement aux choses sérieuses ? Messieurs, le "gibier de potence", comme vous dites, que vous détenez appartient aux rangs de l'Inquisition, et nous exigeons sa libération immédiate. Sans rien perdre de son expression assurée, le dalatien brandit sous le nez de ses interlocuteurs un document en bonne et due forme ratifié par Bayek lui-même. Ils échangent un regard, grommellent vaguement... Puis l'un s'en va tandis que l'autre invite le mage à le suivre. Ce qu'il fait après avoir ordonné à ses bêtes de ne pas bouger.
Ce n'est cependant que quelques mètres plus loin que le garde s'arrête et ouvre la porte d'une masure qui doit servir à entreposer autre chose que des prisonniers, d'ordinaire.

- Le v'là votre bestiau. On veut pas d'ennuis, mais je vous conseille de pas traîner dans le coin.
Fëanor acquiesce en opinant simplement du chef tandis que l'autre s'éloigne. D'une main, il pousse le battant et fait un pas à l'intérieur. Ce n'est pas bien grand, impossible de rater l'écumeur qui s'y trouve, donc. Hormis peut-être s'il avait décidé de jouer à cache-cache derrière les sacs de grains, mais franchement ?

- On y va, Ekaitz. A moins que tu n'aies envie de rester un peu plus pour profiter de leur hospitalité ? C'est vrai que c'est... Charmant, là-dedans. raille le jeune dalatien avec une moue un peu sceptique devant les toiles d'araignées gigantesques et même le cadavre desséché d'un rat qui gît dans un coin, dans l'obscurité. L'un des inconvénients d'avoir une vision nocturne plus pointue que les humains, ce genre de détails.

(c) DΛNDELION

Fëanor & Ekaitz

Tell me you’re kidding.

Franchement comment il avait pu en arriver là ? Il n’avait aucune foutue idée de pourquoi il se retrouvait enfermer dans une cabane servant d’entrepôt. Alors oui, techniquement c’était un écumeur, un criminel, mais là il se trouvait dans les terres, entre Gwaren et Thérinfal…Il n’avait rien fait a ces gens ! Ce n’était qu’une bande paysans sans aucune possession de valeur, alors franchement qu’est-ce qu’il lui voulait ? Il revenait d’un petit voyage pour l’Inquisition, rien de bien compliquer et pendant qu’il faisait route vers le fort de l’Inquisition des gardes l’avaient capturé et enfermé…Il avait bien posé des questions, bon après avoir cassé le nez à l’un d’entre eux, mais personne ne lui avait répondu. Donc voilà, maintenant il avait l’air d’un con enfermé au milieu de nulle part, enfin, il avait bien un début de plan. Chopper le premier garde qui rentre, lui faire sa fête et partir en piquant un cheval au pif, il n’était pas parfait, mais depuis quand les plans se déroulaient toujours parfaitement ? Jamais. Alors autant ne pas trop se prendre la tête et faire avec ce qu’il viendrait.

Alors qu’il était résigné à devoir attendre très longtemps, le karma en décida autrement, la porte de la masure s’ouvrit et deux personnes entrèrent. L’écumeur leva une main devant ses yeux, s’étant trouvé dans un environnement relativement sombre plusieurs heures, la lumière extérieure l’éblouissait. De toute façon il n’avait pas besoin de ses yeux pour reconnaitre la voix de la personne face à lui. L’humain se leva et s’approcha de l’elfe, un sourire sur le visage.

-Oh tu sais, j’ai connu bien pire comme trou miteux…Enfin, c’donc toi qui vient me sauver de mes horribles geôliers ? J’sais pas ce qu’on t’a dit, mais tout est faux ! J’ai rien fait.

En compagnie de Fëanor, Ekaitz quitta la cabane, son petit enfermement temporaire lui avait semblé durait des siècles, il s’étira, bien content d’être à l’extérieur. Le capitaine écumeur jeta un regard a certains gardes puis haussa les sourcils, son sourire toujours plâtré sur le visage. Clairement il se foutait d’eux, ils avaient essayé de l’enfermer, mais dommage pour eux, Ekaitz faisait partie de l’Inquisition maintenant…Enfin pour le moment. Il se tourna ensuite vers l’elfe.

-Attend moi là juste deux secondes.Il s’écarta de l’apprenti diplomate puis se dirigea vers un garde et sa monture, il attrapa les rênes.T’as entendu le p’tit gars ? L’inquisition et tout le reste, j’te l’emprunte…Je te ramènerais ta bestiole une autre fois.

Il était sûr de lui, il savait que le petit garde de pacotille ne pouvait rien dire, le mot ‘Inquisition’ faisait des miracles…Il se dit qu’il devrait l’utiliser bien plus souvent. Une fois certain que l’autre homme ne dirait rien, il grimpa sur le dos de la monture et retourna auprès de Fëanor.

-J’allais pas rentrer à pied à Thérinfal, faut pas déconner non plus. Alors on rentre ou tu préfères discuter avec les consanguins du quartier ?

Ouais, Ekaitz savait que sa remarque serait mal prise, mais franchement, qui oserait s’en prendre à lui et surtout à l’elfe, un diplomate…Ca ferait tellement tâche. L’écumeur en profitait, enfin même seul il ne se gênerait pas pour insulter les hommes. Il avait déjà été aimable, il aurait pu mettre un coup de tête au garde avant de récupérer la monture, mais non, il avait décidé d’être un minimum sociable…A voir s’il le resterait longtemps pendant son séjour a Thérinfal.

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Spoiler:

Tell me you're kidding

Ekaitz & Fëanor

« In loneliness, the lonely one eats himself; in a crowd, the many eat him. Now choose. »

Dans le fond, Fëanor n'a jamais vraiment côtoyé d'écumeurs. Enfin, il y a bien Bastian, évidemment, mais est-il vraiment représentatif de ces forbans des mers ? Souvent il se pose la question. Ce n'est sans doute pas le cas, un groupe d'individus ne pouvant de toute façon pas se résumer à une seule et même personne. Maintenant qu'il y pense, lui-même serait assez outré qu'on ose se faire un avis sur les dalatiens sur un seul d'entre eux. Surtout si l'elfe en question ne communique pas une image bien reluisante...
Jusque là, le jeune mage a observé Ekaitz de loin, au sein de Therinfal. Trop méfiant, trop anxieux pour oser en faire plus. Il y a un an jamais il n'aurait hésité à aller directement demander ce qui pourrait le turlupiner au principal concerné. Seulement voilà, les choses ont changées. Autant faire avec.

Un sourire en coin accompagné d'un regard vers le ciel sont tout ce qui répond à l'homme quand il accuse ses détracteurs de raconter des bobards. Dans cette histoire le dalatien estime qu'il doit y avoir des torts des deux côtés. C'est souvent le cas, de toute façon. Puis ils sortent de la cellule improvisée et rejoignent la monture de Fëanor, qui attend sagement avec Huan assis entre ses jambes antérieures.
Avant même qu'il ne puisse protester, Ekaitz se permet de réquisitionner un cheval à l'un des gardes. A la fois amusé et outré par le toupet de l'écumeur, le dalatien ne sait pas comment il doit réagir. Devant la mine concernée du soldat qui n'ose manifestement pas s'imposer il se décide néanmoins à prendre la parole.

- Ne vous en faites pas, je vous le ferai retourner dès que nous aurons atteint Therinfal. C'est une promesse. Quand ce sont des railleries qui passent les lèvres d'Ekaitz, le mage ne parvient à retenir un soupir exaspéré. Il va les faire étriper, à ce rythme-là ! Déjà que Fëanor trouve ces villageois bien patients... Une fois en selle, l'apprenti diplomate colle une grande claque sur la croupe du cheval de l'écumeur qui bondit en avant au grand galop. Na, bien fait.
Le dalatien adresse les salutations d'usage aux personnes encore présentes puis se lance à la suite de l'autre homme, qu'il ne tarde pas à rattraper. Revenu au pas, Fëanor ne peut pas s'empêcher de lancer d'un ton amusé :

- Tu aurais dû rentrer à pied, au final. C'est ce que j'avais prévu, en plus. Sinon il y aurait bien eu la solution de partager une même monture, mais... Le dalatien tolère trop mal la proximité des personnes auxquelles il n'accorde pas une parfaite confiance. Bon voyons le bon côté des choses, là au moins ils seraient rentrés plus vite. Tu n'avais vraiment rien fait ? Je veux dire, ça me paraît tout de même un peu étonnant qu'ils se soient enquiquinés à t'enfermer juste parce qu'ils n'auraient pas aimé ta tête...

(c) DΛNDELION

Fëanor & Ekaitz

Tell me you’re kidding.

Ekaitz se défendit face à Fëanor et l’elfe ne sembla pas vraiment le croire si on devait en juger par le sourire et les yeux levés au ciel. Devoir se justifier presque en permanence devenait un peu énervant à la longue, oui c’était un écumeur, oui il avait fait pas mal de mauvaises choses dans la vie, mais cette fois il n’avait rien fait! Pourquoi les gens ne le croyaient pas quand il disait cela? Pourtant c’était la vérité, il lui arrivait de ne rien faire et d’être un simple gars qui ne faisait que marcher. Il ne se justifia pas plus et alla récupérer un cheval, on l’avait laisser enfermé un long moment, il n’allait pas faire tout le trajet à pied, fallait pas déconner non plus. Le pauvre garde n’était pas content? Tant pis, Ekaitz s’en foutait royalement, mais visiblement ce n’était pas vraiment le cas de l’elfe qui assura que le cheval serait ramené.
L’écumeur profita encore de la situation pour se moquer d’un peu tout le monde, il avait bien le droit après ce qu’on venait de lui faire subir non? Fëanor ne semblait pas vraiment de cet avis, il claqua la croupe de la monture de l’écumeur, le cheval parti au galop et Ekaitz mit plusieurs mètres avant de pouvoir reprendre le contrôle de l’animal. L’écumeur attendit patiemment l’apprenti diplomate, rigolant légèrement...Il l’avait bien mérité.

-Bien joué, je l’ai pas vu venir.

L’elfe semblait aussi de bonne humeur, vu le ton qu’il utilisa pour s’adresser à l’humain, Ekaitz souffla et fit semblant d’être vexé en entendant les paroles.

-Tu m’aurais fait marcher pendant tout le trajet jusqu’à Thérinfal? Vraiment? Je ne te croyais pas aussi insensible...Je suis vraiment déçu.

Tout en affichant un grand sourire, l’écumeur talonna sa monture pour lui demander un pas un peu plus actif, il avait prit un cheval pour rentrer plus vite et non le contraire. Cependant ce fut son tour de lever les yeux au ciel avec la question de l’apprenti diplomate.

-Oui cette fois-ci je n’ai absolument rien fait. J’ai peut-être fait quelque chose dans le passé, mais franchement qui se souvient de ce qu’il a fait il y a plusieurs années? J’ai aucun souvenir de ce trou paumé. Puis franchement, si j’ai volé un truc ou trop traîner avec la gamine de quelqu’un...Bah ils ont qu’à faire plus attention à leurs affaires.

L’écumeur partait un peu du principe que si les gens tenaient vraiment à un objet, ils devaient y faire attention, si ce n’était pas le cas c’était normal de se faire voler. Oui il voyait les choses d’une manière un peu enfantine, mais après rien ne l’empêcher aussi de voler de l’or à ceux qui surveillaient vraiment...Il prenait tout ce qu’il voulait et ne donner jamais rien, c’était plus cela sa vision de la vie.

-Dis-moi au fait, tu as perdu un pari ou quoi? Jamais tu n’aurais été volontaire pour venir me chercher j’en suis certain.

Il n’avait que très peu croisé Fëanor dans la forteresse, il avait parfois l’impression que l’elfe l’éviter volontairement, il n’était vexé, il s’en fichait un peu en vérité, mais le voir là était un peu une surprise pour l’écumeur.

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