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Mer 10 Oct - 12:11

« La campagne tévintide donne l'impression d'arriver dans un autre monde, une fois franchis les murs des villes. Loin du fracas des rues et de la grisaille des tours et des bâtisses, on découvre une Tévinter aussi inconnue du reste de Thédas que de la plupart de ses citadins. Une Tévinter de vignobles et de vergers en fleurs, de rivières et de forêts, où les couleurs de la nature sont libres de se propager loin de tout règlement, de tout système. On pourrait presque croire qu'il s'agit d'un pays où il fait bon vivre. » Extrait des Mémoires du Renard Rouge, par Aurelius Argento

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Voilà quelques jours que Aurelius Argento avait fait une rencontre forestière inattendue, et il ne s'agissait pas de champignons. Quand il avait aperçu Nesiris, seule et exténuée par sa fuite éperdue, il avait naturellement fait la première chose qui lui était venue à l'esprit : il lui avait apporté son aide. Parce que c'était la bonne chose à faire. Il ne cherchait pas à en tirer un crédit particulier pour autant, d'autant que cela n'avait rien eu de compliqué. Aider une esclave qu'on retrouvait loin de tout, c'était même plus facile pour quelqu'un de son rang : qui allait questionner un magister si l'on découvrait chez lui une nouvelle esclave qui n'avait même pas eu le temps d'arriver en ville pour y être enregistrée et vendue officiellement ? C'était une toute autre histoire d'aider celles et ceux qui étaient déjà intégrés dans le système, et le défi se révélait plus complexe encore qu'il ne l'avait cru. Créer un système fonctionnel et aussi sûr que possible allait lui prendre du temps et des ressources, et s'il était tout à fait disposé à les offrir, il ne pourrait pas y arriver seul. Le plus compliqué était de mettre en place un réseau de confiance, une denrée bien rare en Tévinter...

Pour l'heure, il arrivait au domaine de campagne de sa famille, loin des tours de Minrathie et du tumulte de la ville. La bâtisse était grande, aux murs blancs et au toit peu élevé qui lui donnait une allure compacte mais étendue. Des plantes grimpantes agrémentaient ses façades, et la cour intérieure était à l'ombre d'un grand arbre qui surgissait au cœur de la construction telle une tour végétale. Entre ses racines, un petit autel avait été construit à la gloire du Créateur, commande d'un ancêtre plus pieux que d'autres. Aurelius n'était pas homme à prier, mais il appréciait la quiétude qui accompagnait ce discret lieu de culte, avec le bassin à l'ombre des branches où nageaient quelques poissons colorés. L'été, c'était là qu'il aimait venir lire en début de soirée, quand la température se rafraîchissait un peu. Là, dans cette maison nichée au cœur de ses vignobles et de ses arbres fruitiers, il avait passé de nombreuses vacances heureuses dans son enfance, en compagnie de ses parents. Depuis la mort de son père, il savait que sa mère y était souvent revenue passer du temps. Elle n'y était pas en ce moment, passant du temps avec sa famille en Tévinter. Le domaine était uniquement habité par un contingent d'esclaves qui l'entretenaient au quotidien, et en qui Aurelius avait toute confiance. On y trouvait plusieurs qu'il avait réussi à soustraire au système, leur offrant une vie plus paisible le temps d'organiser la suite. Dans l'enceinte de ses terres, ils étaient libres de leurs actes, et étaient considérés comme des employés lorsqu'il s'agissait de leur travail, jusqu'au salaire qu'il leur versait.

Aurelius sauta à terre, et ne se donna pas la peine d'attacher Aglaé où que ce soit. La dracolisk n'était pas du genre à s'enfuir, et elle était tout à fait capable de se gérer toute seule. Derrière lui, Eko menait son cheval par la bride, l'air aussi taciturne qu'à l'accoutumée. Il n'avait vraiment pas apprécié que le magister l'ait envoyé au loin lorsqu'ils étaient tombés sur Nesiris, et son patron pouvait sentir le mécontentement dans chacun de ses regards, surtout que depuis il avait nettement refusé de le quitter d'une semelle dans chacune de ses déplacements. Au moins, il ne ressentait pas le besoin de le coller telle une ombre dans les limites de sa propriété ; il le laissa partir en avant pour commencer son tour du territoire et s'assurer de la sécurité, comme à son habitude. En plus des esclaves, une dizaine de gardes loyaux à la famille avant Tévinter assuraient la protection du domaine et de ses habitants. Argento salua aimablement les gens qu'il croisa devant la maison, avant  d'y entrer pour ressortir dans la cour intérieure, où on lui avait dit pouvoir trouver Nesiris. Elle avait également une chambre à elle, simple mais confortable.

« Maître Argento ! Quel plaisir de vous revoir !» Un nain se précipita à sa rencontre ; ventripotent, il se déplaçait comme un tonneau à qui il aurait poussé une paire de jambes, et ses joues s'agitaient à chaque fois qu'il parlait joyeusement de sa voie de stentor. Une énorme barbe rousse cachait la moitié de son corps, tandis que son crâne chauve donnait toujours l'impression de briller. Il s'agissait de l'un des esclaves nains qui étaient arrivés en Tévinter avec Nesiris, et le premier que Eko et ses hommes avaient retrouvés. Il avait d'abord refusé de quitter la compagnie d'Aurelius, décidé à lui montrer sa reconnaissance. Il avait finalement rejoint le domaine il y a deux jours et il avait aussitôt décidé de se rendre utile ; il était exubérant, mais il avait un don pour les chiffres et avait tout de l'intendant efficace. Il avait déjà -et à nombreuses reprises- clamé haut et fort qu'il voulait rester, et qu'il n'avait aucune intention de tenter un retour en Orzammar, où il disait que rien ne l'attendait. Il faisait un compagnon parfois bruyant, mais agréable, et Aurelius avouait s'y être déjà attaché.

« Moda, heureux de te revoir. J'espère que tes compatriotes se portent bien. Et tu sais que tu n'as pas à m'appeler maître...»

« Ah, oui, oui, ils sont heureux d'avoir un toit au-dessus de leur tête plutôt que d'errer sous le ciel. Je me suis occupé de rassembler toutes les informations qu'ils ont pu me donner, et laissez-moi encore une fois vous dire à quel point nous sommes reconnaissants et... »

« Ce n'est pas nécessaire, une fois suffit. »
Il serra l'épaule du nain avec affection, dont il appréciait l'aide pour gérer ses camarades. Ils avaient retrouvés huit nains en plus de Moda...dont deux morts, ayant malheureusement succombé de blessures reçues pendant leur fuite. Aurelius ne désespérait pas de retrouver les autres, mais plus le temps passait, plus les chances étaient minces. Mais il n'allait pas abandonner pour autant. Au moins, les nains retrouvés pouvaient profiter d'un peu de quiétude en attendant la suite. « Nous en parlerons plus tard, peut-être tous ensemble, il y en a que je n'ai pas encore pu rencontrer. »

Puis il aperçut l'elfe, plus loin dans le jardin, et il lui adressa un grand sourire. Il se dirigea vers elle, Moda sur les talons: « Nesiris ! Je suis heureux de te revoir. Je suis navré de ne pas avoir pu revenir plus tôt, il y a des responsabilités dont il est difficile de se défaire... J'espère que tu as eu l'occasion de reprendre des forces...et que Moda est de bonne compagnie! » Il cligna de l’œil à l'intention du nain, avant de se laisser tomber dans le grand fauteuil en osier qui avait toujours eu sa préférence.

« Comment vas-tu ? J'espère que tu as tout ce qu'il te faut. »
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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▲ MESSAGES : 506
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▲ COMPÉTENCES ET ARMES : magie du feu / magie de création / magie spirituelle / bâton de mage
▲ LOCALISATION : Minrathie

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Mer 10 Oct - 23:44

Make yourself at home
Aurelius & Nesiris
A quiet secluded life in the country, with the possibility of being useful to people to whom it is easy to do good, and who are not accustomed to have it done to them; then work which one hopes may be of some use; then rest, nature, books, music, love for one's neighbor — such is my idea of happiness.  ▬ Leo Tolstoy

Nesiris avait toujours aimé la campagne.

Non. Ce n'était pas tout à fait vrai. En fait, Nesiris n'avait même pas connu la campagne avant très tard dans sa vie. Pendant ses vingt premières années d'existence, esclave dans la demeure Vospiscus située à Minrathie, elle n'avait jamais pu sortir de la ville ; l'endroit le plus loin où elle pouvait alors se rendre, c'était au marché, pour faire les commissions... Plus tard, elle avait fuit, mais se sentait alors trop inquiète - traquée - pour profiter de quoi que ce soit ; et même quand sa vie c'était fait plus stable, à Ferelden, c'était dans la ville de Denerim qu'elle avait trouvé refuge.

Mais elle avait toujours aimé l'idée de la campagne. Un endroit charmant, paisible, parsemé de fermes et de champs.. Loin des tracas des grandes villes. Quand elle avait été esclave, elle avait souvent songé qui si elle était libre, si elle le pouvait, elle aurait souhaité vivre dans une petite maison à la campagne... un joli petit endroit tranquille, avec des arbres fruitiers, un potager, peut-être un cheval broutant dans un champ. L'image un peu naïve qu'elle avait de cette vie rêvée la faisait toujours sourire aujourd'hui... Elle avait aimé sa vie à la Chantrie de Denerim, la beauté de ses vitraux, atmosphere de piété de la cathédrale, mais il n'y avait rien de tel à ses yeux que la vie champêtre.

C'est pourquoi, quand Aurelius Argento lui avait parlé de lui trouver un refuge dans sa résidence à la campagne, elle avait eu envie de sourire.

Nesiris avait passé les quelques jours précédents à se reposer. Le mage était parti peu de temps après l'avoir déposée dans la maison, probablement devait-il avoir une vie très chargée avec son poste au Magisterium. Elle avait presque passé l’entièreté de la première journée à dormir... Elle était épuisée, et n'avait pas résisté longtemps sur son matelas avant de sombrer dans le sommeil. Depuis combien de temps n'avait-elle plus eu une si bonne nuit ? Ca devait faire des mois... Depuis le jour où elle avait trouvé le corps de Castiel de Serault dans sa Chantrie, probablement. Et depuis qu'elle s'était fait capturer par un esclavagiste, elle n'avait même plus eu l'occasion de profiter d'un matelas.

Pour l'heure, pourtant, ce n'est pas dans son lit qu'elle se trouvait. Elle était dans le jardin, un endroit qu'elle considérait déjà comme son préféré du domaine. C'était un bel endroit, à l'abris du monde : le temps y semblait presque à l'arrêt. Il y avait un petit hotel à la gloire du Créateur dans un coin, ce qu'elle appréciait : elle y avait déposé quelques fleurs.

A part se reposer et observer ce qui l'entourait, Nesiris n'avait pas fait grand chose depuis son arrivée... Elle était plongée dans ses pensées quand des bruits de mouvement lui signalèrent que quelqu'un venait d'arriver.

-"Monsieur Aurelius !"


Elle se leva dès qu'elle reconnu le nouvel arrivant et se précipita à sa rencontre. Elle portait une robe de coton beige, propre, toute simple, qu'on lui avait fournie avec d'autres quand elle était arrivée ; ses vieux vêtements avaient déjà bien souffert, et elle doutait qu'ils soient encore mettables. Peu importait. Elle n'avait franchement plus envie de les voir.

Le magister s'excusa pour son absence. Nesiris ne pouvait aucunement lui en vouloir, cependant, et elle comprenait bien qu'il n'ai pas eu le temps de passer plus tôt. Quand il mentionna le nom du nain.

-"Oh, oui ! Bien sûr !"

Elle lança un sourire à Moda. Elle l'aimait beaucoup. Il était l'un des nains qui avaient été piégés par le même esclavagiste qu'elle, et avait rejoint la jeune elfe au domaine campagnard deux jours plus tôt. Durant le dur trajet entre Highever et Tevinter, elle ne lui avait presque pas parlé, trop abattue pour discuter avec qui que ce soit ; mais depuis leur sauvetage à eux deux, ils avaient pu un peu sympathiser. Le nain parlait beaucoup, et même si Nesiris avait parfois du mal à le suivre, elle appréciait sa compagnie ; il avait un don pour lui changer les idées.

-"Tout va très bien"
Elle sourit. "C'est superbe, ici", continua-t-elle en toute sincérité. Elle avait eu l'occasion de visiter un peu le domaine une fois qu'elle s'était décidée à sortir de son lit. C'était vraiment un endroit à son goût. Sa chambre - elle avait une chambre à elle ! - était simple, mais agréable. Un peu plus grande que celle qu'elle avait à la Chantrie, elle comportait une fenêtre qui s'ouvrait sur les vignes qui entouraient le bâtiment. Elle avait déjà pris l'habitude de s'y installer chaque soir pour observer le soleil tomber sur le paysage.

En regardant ce décor, elle ne pouvait que rester songeuse, émerveillée. Elle était toujours en vie. Toujours en sécurité. Toujours libre, et toujours capable de profiter de toute cette beauté qui lui faisait face. Loué soit le Créateur... Elle avait recommencé à prier dès son réveil. Elle tentait de savourer chaque instant comme il se devait, avec gratitude... Elle était toujours un peu perdue, et ses amis avaient toujours disparus, mais elle était en sécurité et en vie.

Béni soit-Il. Béni soit-il.

Elle ne restait pas trop de temps dans la chambre, pourtant. Elle préférait l'extérieur, les endroit où elle pouvait voir des gens... Rester seule trop longtemps ramenaient d'autres pensées, moins agréables, à la surface. Et puis, discuter avec le personnel lui avait permis d'en apprendre plus sur le propriétaire des lieux... A priori, la famille Argento était une exception à Tevinter, très différente des Vospiscus. Elle avait eu une chance folle de tomber ici. Tout ce qu'elle avaient entendu l'avait en tout cas débarrassée de ses dernières inquiétudes.

-"Je vais beaucoup mieux. Merci..." Elle avait retrouvé ses forces dans ce refuge, et ça devait se voir : elle ne ressemblait déjà plus à la pitoyable jeune fille qu'il avait découvert dans la forêt. Dire qu'elle était complètement remise aurait peut-être été un peu excessif, mais clairement, elle allait mieux... à la fois physiquement et mentalement. "J'ai préparé un gateau au citron, ce matin... Il est dans la cuisine, j'espère qu'il vous plaira." Personne ne lui avait demandé de le faire, au contraire, mais ça lui faisait plaisir : elle aimait sincèrement la cuisine. Et elle se disait qu'il devait être bon : c'était une de ses spécialités, appris de sa mère... Il avait même plu à son maître, à l'époque, et ce n'était pas un homme facile à satisfaire.


▬ Gasmask


Spoiler:
Nesiris Gallo

Nesiris Gallo

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▲ MESSAGES : 1749
▲ OCCUPATION : EX-ESCLAVE TÉVINTIDE EN FUITE, ACTUELLEMENT RÉFUGIÉE DANS LE DOMAINE DU MAGISTER ARGENTO
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : SANS TALENT EN PARTICULIER, NESIRIS RESTE UNE BONNE PERSONNE À QUI SE CONFIER. TRÈS PIEUSE, ELLE CONNAIT BIEN SON CANTIQUE, ET SINON ELLE SAIT S'OCCUPER D'UNE MAISON ET CUISINE PLUTÔT PAS MAL.
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Sam 13 Oct - 10:49

Pour Aurelius Argento, la campagne était synonyme d'une paix depuis longtemps oubliée par un pays qui ne devait même plus reconnaître le mot. Pourtant, à la manière d'un cœur ancien mais toujours présent, son battement pouvait encore se faire sentir, loin du tumulte de la ville et de ses intrigues. La soif de pouvoir des magisters se souciaient bien moins des forêts et des champs, ainsi que des gens qui s'en occupaient, et l'archonte était une figure si lointaine qu'elle aurait aussi bien pu être une légende, un esprit oublié. Ou un démon, plutôt, qui combinait toutes leurs caractéristiques en une. Toujours est-il qu'il était agréable de s'éloigner de Minrathie, de contempler le ciel sans les tours qui jaillissaient à sa rencontre comme pour l'envahir une seconde fois, de pouvoir regarder les étoiles la nuit sans qu'elles ne soient masquées par les lumières de la cité. Cela rappelait à Aurelius ses longues marches nocturnes sur les routes de Thédas, entre deux civilisations, là où on rencontrait des compagnons voyageurs ou l'ours grognon occasionnel.

La campagne était aussi le rappel d'une époque plus simple, observée à travers le prisme réduit de l'enfance, pour qui le monde dans lequel on avait grandi se résumait à son entourage direct et non au vaste monde qui l'entoure. C'était les escapades en famille, quand son père pouvait s'arracher du Magisterium, ne serait-ce que brièvement. Ce n'était pas aussi exotique que leurs rares vacances en Férelden dans la famille de sa mère, mais cela n'en était pas moins un autre monde pour un enfant. Un monde fait d'arbres et de rivières, de champs et de mares. Il avait joué avec les gosses du village comme des esclaves, entre les arbres fruitiers des verger, à travers les vignes, sur la rocaille au bord de l'eau dans la chaleur de l'été. Ses parents n'avaient jamais cru au barrières imposées par la société, et s'ils avaient appris à leurs enfants à être prudents sous le regard des puissants, ils leur avaient aussi appris à considérer les gens comme des gens, d'où qu'ils viennent et quel que soit leur statut. Augustus avait toujours traité ses esclave comme du personnel respecté, souscrivant à leur emploi parce qu'on n'avait guère le choix en Tévinter. Lucina la féreldienne avait eu beaucoup de mal à s'y habituer ; elle n'y était jamais vraiment arrivée, pour être honnête. Leur fils avait grandi avec, cela avait été une composante de son existence, qu'il n'avait pas questionné directement avant son adolescence. Aujourd'hui...et bien, aujourd'hui il était entre autres revenu pour ça.

« Le monsieur n'est vraiment pas nécessaire. Comme maître. Ou seigneur. Ou patron. Ou...je ne sais pas, quitte à m'adresser avec un titre, pourquoi ce n'est jamais avec quelque chose comme votre génialité, ou votre coolitude ? Tout est toujours si...solennel. » Il leva les yeux au ciel dans une fausse exagérations, avant d'enchaîner avec un sourire. « Aurelius suffira. » Quelque chose lui disait que ce ne serait pas la dernière fois qu'il aurait à le préciser, mais il ne pouvait pas leur en vouloir. Certaines habitudes avaient la vie dure, et il n'allait pas non plus insister pour qu'on le tutoie si cela devait mettre autrui mal à l'aise. Il espérait seulement que ses invités finiraient par être un peu plus naturels en sa présence.

« Content de l'apprendre. » Il était ravi que Moda et Nesiris s'entendent, c'était une bonne chose : ils avaient traversé une épreuve difficile ensemble, et ils pourraient se soutenir le temps de leur séjour ici. Le nain était exubérant là où l'elfe était tranquille, ce qui faisait d'eux un duo atypique mais agréable. Il était surtout heureux de voir qu'ils se plaisaient ici, et qu'ils avaient eu le temps de se reposer. Nesiris semblait vraiment avoir repris des forces depuis leur rencontre, et son sourire faisait plaisir à voir.

« Cette robe vous va bien. Vous avez l'air bien. J'espère que vous avez tout ce qu'il vous faut ! » Les yeux d'Aurelius s'agrandirent à la mention du gâteau, ce qui n'échappa pas à Moda.

« L'odeur en est fort alléchante ! Si vous le permettez, je vais aller le chercher, maître Aurelius ! »

« Tu n'as pas besoin de ma permission... » Moda le regardait en souriant, aussi agita-t-il la main avec un bref soupir. « Volontiers. » Une partie de lui se demandait si le nain ne faisait pas exprès. Enfin, il avait pour principe de ne jamais dire non à du gâteau, c'était même une règle de vie.

« Je me réjouis d'y goûter. Où as-tu appris la pâtisserie ? Ma sœur s'y est mis dernièrement. Albi. J'espère que vous aurez l'occasion de vous rencontrer, je pense que vous vous entendriez bien. » Il se renversa dans son fauteuil, et ferma un instant les yeux, profitant de l'atmosphère. C'était l'endroit en Tévinter où il se sentait le plus chez lui, cela n'avait pas changé. « Je sais que je l'ai déjà dit quand nous sommes arrivés, mais fais vraiment comme chez toi. La bibliothèque est bien fournie. Et tu peux sans autre sortir de la maison, profiter du terrain alentours, voire pousser jusqu'au village. Il vaut mieux que tu portes la marque de la maison, peut-être le collier. J'imagine bien que ce n'est pas...très agréable d'y revenir, mais c'est plus sûr. Crois moi, j'aimerais que les choses puissent être différentes... En attendant, si je peux faire quoi que ce soit d'autre pour toi, n'hésite pas à le demander. »

« Maître Aurelius, mademoiselle Nesiris : voici le gâteau ! »


Moda réapparut dans la cour, le plat dans les mains : tout ceci sentait bien bon.
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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Dim 14 Oct - 21:24

Make yourself at home
Aurelius & Nesiris
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Il y eut un battement quand Nesiris entendit la remarque d'Aurelius - en effet, elle s'en souvenait, il lui avait déjà demandé de l’appeler tout simplement pas son prénom, sans "monsieurs" ou autres honorifiques.

-"Oh. C'est vrai. Désolée."


Ca ne viendrait pas si facilement, elle le savait. Elle n'avait pas l'habitude d'être si familière avec les gens, même les gens qu'elle appréciait réellement. Au moins n'était-elle pas la seule à faire l'erreur - manifestement, Moda était limite pire qu'elle. Appeler quelqu'un par son prénom, quelqu'un d'important comme Aurelius Argento, ou Armand de Lydes ou Fae Sveinn, ça semblait tout simplement étrange, inapproprié. Elle savait parfaitement qu'aucun d'entre eux ne l'aurait mal pris, au contraire ; le problème venait d'elle... Enfin ! Elle s'y ferait peut-être.

Le compliment sur sa nouvelle robe lui fit plaisir... Elle aussi appréciait ce nouveau vêtement, elle s'y sentait à l'aise. Elle sourit - "Oui, merci" - quand il lui demanda si elle avait bien tout ce qu'il lui fallait - bien sûr, sur ce point, elle ne pouvait pas vraiment se plaindre. Enfin... Bien sûr, il y avait toutes ses affaires, celles qu'elle avait laissées à Ferelden, qui lui manquaient. Rien de grande valeur, à part une valeur sentimentale pour elle. Des lettres, des dessins qui lui avaient été offerts par un ami, le dernier tome de la série La Quête... Tout ça était resté sous son lit, dans la petite chambre dans l'auberge où elle travaillait au moment de sa rencontre avec l'esclavagiste. Elle se demandait si l'aubergiste les avait trouvés, et ce qu'il en avait fait. Il avait du se débarrasser des lettres, que pouvait-il bien en faire ? Mais elle espérait qu'il avait gardé le livre. C'était un bon livre, avec une dédicace de l'auteur. Peut-être avait-il trouvé quelqu'un que ça intéressait. Ca aurait déjà été une consolation, de savoir qu'il était entre les mains de quelqu'un qui le lirait.

Mais la vérité, c'est qu'elle aurait voulu l'avoir entre ses mains à elle.

La seule chose qu'elle avait gardé de son passage à Ferelden était son médaillon, une petite babiole chantriste qu'elle avait reçue à Denerim. C'était une petite chose sans valeur, que les sœurs distribuaient parfois aux plus pauvres passant dans la Chantrie à la recherche de réconfort. Nesiris le savait parfaitement, mais peu lui importait. Elle l'avait porté au moment de sa capture, l'avait caché dans ses vêtements, avait réussi à le garder jusqu'à présent, et ne comptait pas le perdre de sitôt.

Elle le portait en ce moment même, même si l'emblème qu'il représentait était de la Chantrie sudiste. Ce n'était pas par provocation - elle gardait un respect prononcé pour la Chantrie impériale, qui restait celle sous laquelle elle avait grandit. De toute façon, le Créateur restait le Créateur.

Aurelius avait l'air motivé par le cake - Moda aussi, mais il l'avait été dès qu'elle s'était mise au travail dans la cuisine, ce qui était franchement flatteur.

-"Vous m'aviez parlé de votre sœur, quand nous nous sommes rencontrés... Son gateau était très bon." Il fallait avouer qu'elle trouvait un peu curieux pour une Altus de faire de la cuisine, mais en même temps, pourquoi pas ? La pâtisserie la détendait, elle. Elle supposait qu'elle pouvait en détendre d'autre aussi. "J'ai commencé quand j'étais toute petite, j'allais souvent aider ma mère dans les cuisines... Ce gateau, c'est une de ses recettes." Elle avait continué à cuisiner après ça, bien sûre, c'était l'une des façons dont elle avait gagné sa vie, après sa fuite. Elle avait même travaillé quelques mois dans une boulangerie.

Elle écoutait les propos d'Aurelius, qui l'invitait à faire comme chez elle, à profiter de la bibliothèque si elle le voulait, ou à aller dehors. Il était vraiment attentionné, et pas uniquement avec elle, mais aussi avec les nains qu'il avait aidé, Mado et les autres.

Sortir... Elle ne l'avait pas encore fait depuis son arrivée ici, mais c'et vrai qu'elle commençait à en avoir envie. Les alentours avaient l'air si charmants : c'était une part de Tevinter dont elle n'avait jamais vraiment eu l'occasion de profiter. "Oui, bien sûr..." Elle eut un léger soupir, haussa les épaules, Aurelius avait raison : si elle sortait, la marque serait nécessaire. Ce n'était rien de grave, elle supposait. Mieux valait ça que d'avoir des ennuis. Et il y avait de pires marques à porter que celle des Argento. "Il vaut mieux être prudent."

Elle se tourna vers le gâteau : Mado en faisait toute une cérémonie et il fallait bien amuser que ça lui faisait plaisir. Elle l'avait plutôt bien réussi, à son humble avis. Elle espérait qu'il plairait à tout le monde. "Merci ! Tu vas en prendre aussi, hein ?" Il y en avait plus qu'assez. Elle n'avait pas lésiné sur la quantité - ce serait de toute façon bien mangé par quelqu'un, se disait-elle. "J'ai pensé que si vous veniez jusqu'ici, vous voudriez quelque chose à vous mettre vous la dent..." C'était la moindre des choses, avec tout ce qu'il faisait pour elle.


▬ Gasmask
Nesiris Gallo

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Mer 17 Oct - 9:34

« Oh, ne t'excuse pas. Cela te viendra ! Ou pas, ce n'est pas grave. » Il fit un geste de la main comme pour balayer ses inquiétudes. Au fond, il voulait surtout qu'elle puisse se sentir à l'aise, il n'allait pas lui demander de le tutoyer en l'appelant « vieille branche ». Il se demandait néanmoins si une telle déférence venait naturellement à son invitée, ou si elle était le résultat d'avoir passé autant de temps en tant qu'esclave. Une vie pareille devait laisser bien des marques dont il était incapable de correctement se rendre compte, et c'était une raison de plus pour activement lutter contre un tel processus. Ceci dit, concernant Nesiris, quelque chose lui disait que la politesse était dans sa nature, et que cette politesse côtoyait une profonde gentillesse innée que des années d'esclavage n'avaient pas réussi à étouffer. D'aucun auraient vu ça comme une faiblesse, mais à lui ça a avait tout l'air d'une grande force. Quant à Moda...ma foi, la déférence avait tout l'air de faire partie de son caractère, ce qui n'était pas inattendu de la part d'un nain de la caste des servants. A l'entendre, il était ravi d'avoir quitté Orzammar pour la surface, et ce malgré le moyen. Il était d'un optimisme à toute épreuve, c'était aussi fascinant qu'épuisant. Dans le bon sens, cela allait sans dire.

La robe de Nesiris était simple, mais il avait été sincère : elle lui allait bien, elle était à son image. Ce qui ne voulait pas dire que simple n'était pas dénué de caractère : comme la gentillesse, c'était une qualité sous-estimée. Cela voulait dire qu'on savait à quoi s'en tenir, et qu'on savait qui on était. Quand on côtoyait des magisters retors et suffisants toute la journée, c'était...reposant. Pour sa part, il avait opté pour un pourpoint de cuir rouge doublé d'or, et une paire de pantalons bleus ; il ne pouvait pas s'empêcher d'apporter un peu de couleurs, elles pouvaient se faire rare en Tévinter. Pour le reste, il était heureux que Nesiris ait l'air de se sentir à l'aise. La maison ne manquait de rien, aussi bien en terme de confort que de distractions. La bibliothèque était effectivement bien fournie : on y trouvait des volumes rares et anciens, certains uniques, et traitant de tous les sujets. Plusieurs générations d'Argento s'étaient transmis l'amour des livres, ajoutant à la collection. On y dénichait aussi bien des traités sur les dragons que des traités de botanique et de philosophie, des recueils de prières et d'histoires de la Chantrie (du nord comme du sud), des romans d'aventures, des pièces de théâtre, et la collection complète des écrits de frère Genitivi. Dont un exemplaire signé en parfaite condition qu'Aurelius était extrêmement fier d'avoir découvert. Oh, et on trouvait aussi les œuvres d'un certain Renard Rouge, mais c'était un détail...

« J'ai envoyé quelques lettres à plusieurs de mes connaissance à travers Thédas. Le courrier étant ce qu'il est, je ne sais pas quand ils les recevront, et encore moins quand ils répondront, mais peut-être qu'ils auront aperçu les amis que vous cherchez. » Le résultat n'était pas garanti, mais cela valait le coup d'essayer. Il avait passé sa vie à construire un réseau de contacts, autant en profiter pour aider quand il le pouvait. Et puis c'était agréable de faire quelque chose pour quelqu'un qui n'impliquait pas la politique. Il en avait de moins en moins l'occasion...

« Albi aime bien s'essayer à de nouvelles choses. En ce moment, c'est la cuisine, mais ça suit la danse, le théâtre, l'élevage de cochards... Et le tout en s'assurant de la bonne marche des affaires familiales. Honnêtement, je ne sais pas ce que je ferais sans elle. » Il sourit à cette pensée. « Ta mère... Je me demandais, qu'est-il arrivé à ta famille ? Enfin, si tu souhaites en parler, tu n'y es pas obligée. Mais je me disais que si tu en avais encore dans l'empire, je pourrais éventuellement les retrouver. Ainsi que toute personne que tu voudrais. » Le soupir ne lui échappa pas, et il y répondit avec un sourire d'excuse. « Je suis désolé, pour la marque. »

Il se redressa d'un bond en se frappant dans les mains quand Moda réapparut avec le gâteau. Le nain en découpa trois parts, et Aurelius accepta la sienne avec un vif plaisir. Il reprit place avec sa prise, dont il dévora une première bouchée avec bonheur : « Ch'est délichieux ! »

« Un véritable délice, mademoiselle Gallo. » Moda était aux anges, ce qui semblait être son était naturel : il était extrêmement difficile à démotiver. Dans le wagon d'esclaves, il avait été celui qui avait gardé sa bonne humeur, principalement pour soutenir ses camarades d'infortune.

« Je te remercie pour le gâteau, Nesiris. J'avoue que c'est agréable après la route. » Il en reprit une morse, avant de continuer. « Est-ce que tu as pensé à ce que tu voudrais faire, pour la suite ? Il va me falloir du temps pour organiser ton passage, principalement parce que j'aimerais en profiter pour y ajouter d'autres esclaves. C'est une opération compliquée, autant en faire profiter le plus de monde possible... En attendant, si tu as un souhait, je suis toute ouïe. La Chantrie du village voisin aurait besoin d'un peu d'aide, par exemple. Rémunérée, bien sûr. L'idée, c'est que tu puisses avoir de quoi t'en sortir par la suite, je ne vais pas te renvoyer dans le monde sans rien. Ou si tu as d'autres envies, n'hésite pas. »
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Mer 17 Oct - 21:30

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Nesiris ignorait si elle parviendrait réellement à appeler naturellement Aurelius par son prénom ; elle en doutait un peu, à vrai dire. Le magister n'avait pas l'air de trop lui en vouloir, de toute façon.

Il n'avait pas oublié sa recherche de ses amis, et lui affirma avoir envoyé des messages à leur propos à plusieurs de ses connaissances à Thédas. S'il avait tant voyagé, il devait avoir des contacts partout ; peut-être même des gens qui connaissaient déjà Fae et Armand à a base. Le monde était petit, après tout. Il faudrait du temps, bien sûr, pour que les réponses n'arrivent, et Nesiris ne voulait pas trop se faire de faux espoirs, mais elle sentit quand même un peu plus légère. Il lui semblait que si ses amis devaient être retrouvés, ce serait sans doute comme ça... En posant la question au plus de monde possible.

-"Merci mille fois. J'espère que vous recevrez des réponses, mais même sans ça - merci d'avoir pris le temps."

Il lui parla encore de sa sœur : il avait l'air de l'aimer beaucoup. A l'entendre décrite comme ça, Nesiris se disait qu'en effet, elle l'aurait rencontrée avec plaisir... Ne serait-ce que pour la remercier pour le gateau de la dernière fois ! L'elfe s'assombrit néanmoins quand il fut question de sa famille.

-"Oh. C'est - Ne vous en faites pas - c'est vraiment bon de votre part de le demander. Mais non... Mes parents ne sont plus là." Avait-elle réellement fait son deuil ? Elle avait réussi à refaire sa vie depuis leur mort, et avait connu de nombreux jours de bonheur, mais elle n'avait jamais oublié... Elle aimait se dire que vivre une vie heureuse était la meilleure façon de leur rendre honneur : ils n'auraient pas voulu qu'elle se morfondent. Ca ne voulait pas dire, pourtant, qu'elle pouvait parler de ces événements en toute légèreté. "Ils ont été tués, c'est... c'est un peu pour ça que je suis partie d'ici, la première fois. En quelque sorte." Et à présent, la personne responsable pour leur mort était morte à son tour...

Elle n'était toujours pas sûre de comment se sentir à ce propos. Elle aurait presque aimé y voir une certaine justice, mais... la vérité était que la mort de Caesula et son père n'avait rien à voir avec celle de ses parents à elle. Il n'y avait là pas le moindre lien de cause à effet. Ses parents, pour le monde, étaient complètement oubliés, sans importance ; ils n'existaient plus que pour elle. Alors pouvait-on réellement parler de justice ?

Le Créateur était le seul vrai juge, à la fin, ou en tout cas, c'est ce qu'on lui avait dit à la Chantrie. Peut-être que ça suffisait.

-"Et ce n'est rien, pour la marque... Il y a pire, dans le fond."

Penser à la mort de ses parents aidait à relativiser. Voir un gros gateau au citron arriver, encore plus. Elle accueillit la distraction avec plaisir.

Chacun reçut une part, et elle attendit de voir les autres manger avant d’entamer la sienne, impatiente d'entendre leurs réactions. Elles ne tardèrent pas - et sûre très flatteuse. Nesiris sourit.

-"Oh, mais merci ! Ca me fait plaisir !"

Elle y goûta à son tour. Elle se demandait ce qui était le plus agréable : préparer un gâteau ou en manger un ? Peut-être était-ce manger un gâteau fait maison ; peut-être était-ce pour ça que la sœur d'Aurelius appréciait la pâtisserie. "C'est la moindre des choses", répondit-elle une fois sa bouchée avalée. "Je suis contente qu'il vous plaise. Je peux vous écrire la recette, si vous voulez. Pour votre sœur !" Elle la connaissait pas cœur, et n'avait pas d'objection à la partager.

Aurelius lui demanda si elle avait réfléchis à ce qu'elle voulait faire à présent. Ca avait été l'un des sujets qui l'avait préoccupée, ces derniers jours : prendre une décision n'était pas si facile. Elle répondit, délaissant un instant sa part de gâteau :

-"Un peu. Je crois... Je crois que je préférerais ne pas retourner à Ferelden. J'ai pensé, peut-être Orlais... Mon père venait d'Orlais." Elle secoua la tête. "Après, ça dépendra aussi de si vous recevez des réponses à vos messages. Et de ce qui vous arrange le plus. Je ne veux pas vous causer trop de difficultés. Mais je peux travailler en attendant oui, et - vous pensez qu'ils me prendraient, dans une Chantrie ? J'ai déjà œuvré dans une Chantrie. Mais c'était dans le sud..." Elle avait perdu ses quelques économies avec tout le reste lors de son départ forcé de Ferelden, alors il fallait y penser. Et c'est vrai que pouvoir retrouver ce mode de vie-là... C'était une idée plaisante. "Oh, ça me fait penser ! J'ai fait ce que vous m'aviez demandé, vous savez - une liste des gens qui m'avaient aidé, lors de ma fuite, avant..." Ca lui avait pris pas mal de temps, et ses infos n'étaient pas parfaites - souvent incomplètes ou confuses, due à la période difficile où elle avait rencontré tous ces gens. Enfin, elle avait fait de son mieux. "Vous voulez que j'aille la chercher ?"


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Nesiris Gallo

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Sam 20 Oct - 10:07

Le respect des convenances et toutes les civilités qui s'y rapportaient, voilà bien quelque chose qui avait toujours profondément ennuyé Aurelius. Oh, il voulait bien admettre que selon la circonstance, cela pouvait s'avérer modérément utile, mais c'était malheureusement bien trop souvent inévitable à son goût. Rien que de se faire appeler monsieur lui donnait l'impression d'avoir au moins soixante ans (1), et il ne parlait même pas du maître. Ou comment un seul mot pouvait à lui tout seul représenter la majorité de ce qui n'allait pas en Tévinter. Il encourageait toujours ses esclaves à s'adresser à lui le plus librement possible lorsqu'ils n'étaient pas en public, sans pour autant les y forcer même en privé ; ils traversaient déjà assez sans qu'il ne les rende mal à l'aise. Mais il n'arriverait sans doute jamais à s'y habituer vraiment. Personne ne le devrait : le moment où on s'y habitue, cela devient normal, et le moment où cela devient normal, on devient plus impérial que jamais. Une horrible perspective.

« Oh, ce n'est rien : il se trouve que j'aime écrire, et puis m'adresser à mes amis me change des rapports interminables du Magisterium. J'espère que nous les trouverons. »

Malgré son réseau, Aurelius ne pouvait se porter garant du résultat : Thedas était grand, le courrier pas toujours fiable, et le Créateur seul savait ce qui avait pu arrivé à ses amis depuis la dernière fois que Nesiris les avait vus. A tout prendre, il préférait ne pas recevoir de nouvelles du tout si les seules qui devaient arriver étaient les dernières qu'on aurait jamais. Un tel pessimisme l'intriguait : cela n'était pas son genre, peut-être bien qu'il était rentré en Tévinter depuis trop longtemps... Se secouant intérieurement, il se dit qu'il préférait croire en de bonnes nouvelles. Elles étaient trop rare pour qu'on y accorde pas sa croyance.

« Je suis désolé. » Il ne savait pas trop quoi dire de plus, d'autant que les parents de Nesiris étaient morts depuis longtemps et qu'elle semblait avoir fait sa paix avec ça. Mais sa peine à lui était encore vive et trop récente pour qu'il réagisse différemment. « C'est une bonne raison de partir, je crois que je comprends. » Ou une bonne raison de revenir, en ce qui le concernait. « S'il y a d'autres personnes que tu aimerais retrouver de ton temps en Tévinter : des amis, des compagnons de maisonnée, ou d'autres, n'hésite pas non plus, je ferai mon possible. »

Les magisters responsables étaient morts en même temps que son père, mais il ne pensait pas que cela changeait vraiment quelque chose. Ce n'était pas vraiment de la vengeance si on n'était pas le responsable, et même la vengeance n'apportait pas la paix. Les morts restaient morts. Si Aurelius voulait plus que tout faire tomber l'Archonte, ce n'était pas pour venger son père. Son père lui-même aurait été déçu que ce soit ça, d'ailleurs. Non, faire tomber l'Archonte, c'était pour protéger toutes les têtes qui tenaient encore sur leurs épaules. Pour que de tels drames ne se produisent plus. Ce qui ne voulait pas dire qu'il tirerait une immense satisfaction à l'idée de voir la tête de l'Archonte rouler après être tombée...

« Quitte à devenir un gros magister, autant que ce soit avec de la bonne pâtisserie et en bonne compagnie. Je suis sûr qu'Albi serait ravie d'avoir ta recette. »
La pâtisserie -la cuisine, en fait- restait un acte de création, et qui plus est destiné à être partagé. Ce qui allait plutôt bien avec Albi...et avec Nesiris. Il espérait qu'elles auraient l'occasion de se rencontrer.

« Un nain bien nourri est un nain heureux ! Il y en a beaucoup qui ne comprennent pas ça en Orzammar. Une raison de plus qui fait que je suis content d'être dehors. Le ciel... Le ciel, nom d'un parangon ! Ici, les possibilités n'ont pas de limites ! » Moda se lécha les doigts, avant de se couper une nouvelle part.

« Tu n'as pas à t'inquiéter de ça, Nesiris. Tu ne me poses pas de difficultés, je suis content que tu sois là, et je m'arrangerai pour te faire aller où tu le souhaites. Orlaïs me semble être une bonne idée : la situation est relativement stable dans leur empire en ce moment, et j'y connais quelques personnes qui pourraient t'aider une fois sur place. » Peut-être que Flore pourrait les aider, pour permettre à Nesiris de s'y établir correctement une fous sur place. Il lui en parlerait dans sa prochaine lettre. « Oh ? C'est quelque chose qui t'a plu, de travailler dans une chantrie ? Et tu sais, du nord ou du sud, noire ou blanche, une chantrie de village reste une chantrie de village. Je connais le frère en charge, il serait sûrement heureux de t'y accueillir. »

Le Frère Camus était un vieil homme à la jambe raide et à l'audition en déclin, mais c'était un homme bon, qui avait toujours bien traité les esclaves environnants et œuvré au nom du Créateur sans se soucier des origines ou des croyances particulières. L'esclave qui l'aidait était morte il y a peu d'une maladie, et il apprécierait sans doute un peu d'aide.

« C'est...c'est quelque chose d'important pour toi ? La chantrie, je veux dire. Le Créateur, tout ça. Quelle que soit la couleur. » Il ne voulait pas se montrer invasif, mais il était curieux. Pour le reste... « Oh ! La liste ! Je veux bien la voir, oui ! Merci beaucoup ! »

__________________________________________________________

(1) Aurelius n'avait pas vraiment passé le cap de l'adolescence à ce sujet, à savoir que toute personne n'étant pas lui et dépassant, disons, les trente ans paraissait au moins en avoir soixante.
Aurelius Argento

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Sam 20 Oct - 23:00

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Elle espérait aussi que les missives d'Aurelius porteraient leurs fruits, même si lui-même ne semblait pas en être persuadé.

Il lui dit qu'il était désolé, quand elle mentionna la mort de ses parents, et lui proposa de chercher d'autres personnes pour elle, même en dehors de sa famille. "Mh..." Nesiris était un peu perdue dans ses pensées. Elle n'avait pas vraiment choisi de fuir, toutes ces années auparavant ; les choses s'étaient faites brusquement, elle s'était retrouvée en fuite du jour au lendemain, presque sans comprendre comment elle en était arrivée là. Sa mère lui avait dit de fuir, et donc elle l'avait fait ; elle lui avait promis de la rejoindre, mais n'avait pas pu. Bien sûr, Nesiris ne regrettait bien - en fait, si elle n'était pas partie, sans doute ne serait-elle plus de ce monde - mais elle gardait un souvenir plutôt douloureux des événements.

Y avait-il d'autres personnes ? Oui, certainement... Pas de famille, donc, mais bien les quelques amis qu'elle avait eu dans le personnel Vospiscus - peu de gens de son âge, malheureusement, mais tout de même... Une personne spécifique lui revint à la tête, un esclave humain du nom de Renatus qui avait travaillé pendant environ un an dans la demeure Vospiscus, avant d'être revendu ailleurs. Ils s'étaient connus pendant relativement peu de temps, quand on y réfléchissait, mais ils étaient vite devenus très proches. Elle se souvenait avoir été très triste quand il avait du quitter la maison, et avoir espéré pouvoir le revoir, un jour. Peut-être était-ce l'occasion. Elle n'en aurait sans doute pas beaucoup d'autres.

Le gâteau avait décidément son petit succès. Nesiris en était très contente. Moda s'en resservit une deuxième part (l'elfe n'avait même pas terminé sa première, elle n'était pas une mangeuse rapide) et Aurelius accepta la recette pour sa sœur. Franchement, elle n'aurait rien pu demander de plus.

Une partie d'elle-même avait toujours tendance à vouloir se faire petite, à ne pas vouloir trop déranger le magister en face d'elle. Mais Aurelius faisait tout pour la mettre à l'aise... Il lui promit même de l'aider à s'installer à Orlais, il y connaissait à priori du monde et pourrait leur demander leur aide. Elle sourit, reconnaissante. "Vraiment, je ne sais pas comment vous remercier." Et puis, ils mentionnèrent la Chantrie, et son visage s'anima : c'était une période de sa vie dont elle préférait parler. "Oh ! J'ai beaucoup aimé, oui, ça a été un des meilleurs moments de ma vie ! C'était à Denerim. Vous avez déjà été dans la chantrie de Denerim ? C'est magnifique, à l'intérieur, il y a des vitraux... Enfin, je sais que c'est dans le Sud, mais le Créateur reste le Créateur..." Elle disait ça comme ça, mais elle se doutait qu'Aurelius n'avait rien de spécifique contre la chantrie sudiste. S'il disait qu'une petite chantrie de village était pareille d'un côté à l'autre de la frontière, il devait bien le croire. Elle espérait qu'il avait raison, d'ailleurs. A présent que l'idée de travailler à l'église du coin, elle aurait été déçue de ne pas pouvoir le faire. Elle irait voir, dès le lendemain.

Elle s'étonna quand il lui demanda si la religion était importante à ses yeux. Non que la question la dérange, bien sûr - elle était heureuse d'en parler. "Bien sûr ! Je crois... Le Créateur est vraiment important pour moi, oui. Et Andrasté. " Elle avait déjà rencontré plusieurs personnes qui avaient d'autres croyances, ou même qui ne croyaient pas du tout, et ça ne la dérangeait pas, chacun était libre de ses choix ; mais pour elle, sa foi était réellement importante. C'était quelque chose qui l'avait vraiment guidée jusqu'à présent. Jusqu'ici, en fait. "J'ai eu... un certain nombre de problèmes, dans ma vie, mais c'est bon de me dire qu'Il reste là, pour moi, pour tout le monde. Dans les pires moments comme les meilleurs." Tout le monde devait avoir la même valeur, aux yeux du Créateur... du plus bas des esclaves au plus haut des rois - c'était clairement dit dans le Cantique. Et oui, peut-être avait-elle une version trop simpliste du monde, mais elle se disait que si plus de gens voyaient les choses comme elle, le monde pourrait être un endroit plus paisible.

Elle se releva à la mention de sa liste, filant la chercher en laissant derrière elle une assiette tout juste vidée. Elle revint peu de temps après, de retour de sa chambre avec quelques pages en main. "Voilà ! J'ai mis tout ce que je pouvais... J'espère que ça vous aidera. Et qu'il n'y a pas trop de fautes." Elle en faisait toujours et en avait conscience, encore que plus elle lisait, plus elle s'améliorait. Elle devrait songer à aller visiter la bibliothèque comme Aurelius le lui avait proposé. Elle se rassit. "Vous savez - j'ai pensé à quelqu'un... que j'aimerais bien revoir, si c'était possible..." Elle leva les yeux vers le magister. "Il travaillait chez les Vospiscus avec moi, à Minrathous, il y a dix ans. Mais il a du partir... C'était un humain, Renatus - je sais que ce n'est pas grand chose comme information, mais peut-être qu'il y a moyen de le retrouver..."


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Lun 12 Nov - 9:12

Aurelius ne chercha pas à creuser plus loin concernant les parents de Nesiris. Sa réaction laissait penser que pour elle, c'était du passé, et un passé qu'elle ne cherchait pas à revivre. Il se surprit presque à l'envier, aussi étrange que cela puisse paraître : il était encore loin de cette étape. Pour lui, la mort de son père était encore terriblement fraîche, aussi ne pouvait-il s'empêcher de s'y ramener. Il y avait tellement de non-dits qui planaient sur leur relation, des non-dits qui ne seraient jamais adressé, des manques et des besoins qui ne seraient jamais comblés. Il espérait qu'avec le temps, il arriverait à trouver la force de surmonter cette perte. La présence de Nesiris le rassurait ; elle avait traversé tellement d'épreuves, toute une vie d'esclave, et elle n'avait pas laissé tout ça la briser. Il y avait une force tranquille chez elle, une bonté qui n'était pas devenue faiblesse.

« Il n'y a vraiment pas besoin de me remercier. Si je peux aider quelqu'un qui en a besoin, je l'aide, c'est aussi simple que ça. Je ne fais pas ça pour leur gratitude, mais parce que c'est la bonne chose à faire. »

Il le pensait vraiment, ce qui l'étonnait un peu. Non pas qu'il ait douté de sa cause, mais il avait toujours été conscience de la partie plus vaniteuse de son caractère, qui ne pouvait s'empêcher d'apprécier d'être sous le feu des projecteurs. Mais là, c'était différent. Pour peut-être la première fois de sa vie, il se lançait à corps perdu dans une entreprise qui n'était pas pour lui. Il voulait changer les choses parce que c'était son devoir, pas pour qu'on l'acclame. Changer Tévinter, un esclave à la fois s'il le fallait. Pour toutes les Nesiris qui subissaient encore leurs marques, pour tous les elfes et les nains qu'on arrachait à leur foyer. Rencontre son invitée dans la forêt avait plus que jamais renforcé sa conviction, comme un signe venu d'en-haut. Et en parlant de ça...

« Je connais la chantrie de Denerim ; ma mère est de Féreleden, j'y ai souvent voyagé, enfant. Elle est magnifique, c'est vrai. Et il y a quelque chose à dire des brasiers et du chant. Le nord ou le sud, ça n'a pas d'importance. La foi ne se préoccupe pas des frontières. » La foi. Voilà bien un sujet qui l'avait toujours intrigué, notamment parce qu'il ne savait pas lui-même où il se plaçait. « J'ai toujours admiré celles et ceux qui avaient la foi sans pour autant céder au fanatisme. C'est le danger des institutions, responsable des biens des folies qui agitent ce monde. Pour ma part... Oui, je pense qu'il y a bien un Créateur. Je crois...et bien, je crois que j'y crois. Mais je ne pense pas qu'il prenne le temps d'intervenir. Je pense que c'est à nous de nous prendre en main, de faire quelque chose de notre foi sans nous soucier de ce que cela va nous rapporter. »

Il avait vu le résultat de trop d'horreur perpétrées au nom de puissances supérieurs pour réellement se sentir à l'aise en la présence des officiels qui les les honoraient. Il y avait des exceptions, bien sûr : le divin noir se montrait étonnamment raisonnable, par exemple. Et il y avait quantité de frères et de sœurs de la chantrie qui œuvraient sincèrement pour le bien partout dans Thédas. L'important, c'était de ne pas franchir la ligne entre dévotion et fanatisme, une ligne souvent bien trop floue à son goût...

« Croire est une force, encore plus si on s'en sert pour faire ce qui est juste plutôt que pour se trouver des excuses. Je ne me décrirais pas comme un chantriste pratiquant, mais de savoir qu'il existe quelque chose au-dessus de nous, quelque chose qu'on ne peut pas prétendre vraiment comprendre... Et bien cela me pousse à donner le meilleur de moi-même. Andrasté est un bon modèle : je ne sais pas où s'arrête la femme et commence la légende, mais de se dire qu'une personne a pu catalyser de tels changements... C'est plutôt encourageant. »

« Tout cela me paraît bien plus sensé que de croire en la Pierre. » intervint Moda, qui se léchait les doigts après une nouvelle part de gâteau. « J'veux dire, c'est du caillou, quoi. Je crois que c'est aussi pour ça que je ne me suis jamais senti très à l'aise en Orzammar. Et puis on ne chante pas pour les cailloux. Les nains ne chantent pas souvent, maintenant que j'y pense. »

Quand Nesiris revint avec la liste, Aurelius la parcourut du regard avec la plus grande attention, avant de reprendre la parole : « Merci beaucoup. Ces noms... Si ne serait-ce que certains d'entre eux se montrent prêts à m'aider, cela sera un grand pas en avant pour la cause. Je te promets que je me montrerait le plus prudent possible, et que je ne forcerai personne à agir. Et je ferai tout ce que je pourrai pour trouver ton ami. »

Un nom n'était pas beaucoup, mais en se basant sur les maîtres qu'il servait à l'époque, il allait pouvoir préciser la recherche, et il avait un réseau sur lequel il pouvait compter. Si ce Renatus était encore en vie et en Tévinter, il finirait par le trouver.

Aurelius Argento

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Ven 16 Nov - 0:15

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Aurelius avait bel et bien déjà vu la Chantrie de Denerim - et pour cause : sa mère venait de Ferelden. Cela surprit franchement Nesiris, les mariages entre tévintides et étrangers étant rares, surtout dans les hautes sphères... Elle s'interrogea - qui était cette femme, et comment s'était-elle retrouvée à faire un mariage à Tevinter ? Ca devait être une belle histoire, se dit-elle. En tout cas, ça expliquait peut-être en partie l'attitude ouverte d'esprit d'Aurelius et de sa famille en général. Non que les fereldiens soient intrinsèquement plus ouverts que les tévintides (bien que, réflexion faite, c'était sans doute le cas) ; mais plutôt parce qu'un magister prêt à se marier avec une dame de Ferelden devait avoir une mentalité plutôt hors normes.

Elle était en tout cas contente qu'Aurelius ai également pu visiter cette Chantrie. C'était une chance qu'elle souhaitait à tout le monde.

Le sujet dériva sur des notions plus abstraites de Croyances et de Foi. Pour Nesiris, la foi était quelque chose de tout naturel : c'était presque une partie d'elle-même. Sa mère avait été très croyante, et elle le lui avait transmis. Et la jeune femme était heureuse de croire : elle était intimement persuadée qu'elle n'aurait pas été capable de mener sa vie comme elle l'avait fait jusqu'à présent sans cette conviction d'une force supérieure... En même temps, elle était d'accord : la religion ne devait pas être la seule source de motivation ou de morale pour quelqu'un. Croire ne devait pas être une carotte ou un baton.

-"Peut-être que vous avez raison. Et je pense que c'est important de... d'agir pour ce qu'on pense qui est juste. Mais... Je veux dire, j'étais perdue, seule, et je ne savais pas... Je n'avais vraiment plus le courage de faire quoi que ce soit, vous savez. Je pense que si vous n'aviez pas apparu, je serais juste restée là, à attendre. Et n'importe qui aurait pu me trouver... Peut-être les gens qui avaient attaqué notre convoi, ou alors des bandits, des chasseurs d'esclaves, des monstres ou des loups ou même personne et j'aurais fini par mourir de faim quelque part dans les bois... Mais vous m'avez trouvée, et..."
Elle s'interrompit et regarda vers le ciel. Elle ne savait pas vraiment que croire... Après tout, il y avait du avoir beaucoup d'autres personnes en difficultés, des gens tout aussi méritants qu'elle, si pas plus, qui n'avaient pas eu la chance d'être aidés comme elle l'avait été. Si c'était une intervention divine, pourquoi elle et pas un autre ? Elle secoua la tête. Qui était-elle, pour prétendre comprendre tout ça ? Elle se contentait de croire... "Peut-être que c'est juste le hasard. Peut-être ai-je juste beaucoup de chance. Mais je crois... qu'il devait y avoir autre chose."

Elle sortit de ses réflexions quand on mentionna le sujet d'Andrasté : la prophétesse restait la grande héroïne de Nesiris, elle l'admirait énormément.

-"Oh, Andrasté était merveilleuse ! Elle a accompli tellement de choses. Elle a changé le monde ! Moda, tu devrais en apprendre plus - je connais des chansons, si tu veux..." Elle sourit, enthousiasmée. C'était quelque chose qu'elle était toujours heureuse de partager. "Je connais même une chanson sur son mabari... Enfin, Mère Geneviève disait que c'était une chanson stupide et qu'Andrasté n'avait jamais eu de mabari, mais je l'aime bien quand même !" La Mère Supérieure de Denerim n'était pas la plus amusante des femmes, mais Nesiris avait quand même apprécié cette petite année à travailler avec elle. En y repensant, elle fut traverser par une onde de nostalgie et elle se demanda brièvement comment la vielle femme allait. Que se passait-il, dans le Sud, en ce moment ? Elle n'était pas partie il y a si longtemps, mais elle avait l'impression d'avoir totalement perdu contact avec cette autre réalité.

Elle finit par s'absenter pour aller chercher sa liste de noms. Elle le regarda parcourir le document avec attention, un peu nerveuse. Elle espérait avoir bien fait ça... Non qu'elle ai peur de sa réaction si ce n'était pas le cas, simplement qu'elle ne voulait pas le décevoir. Mais il avait l'air satisfait, et il la remercia. "J'espère vraiment que ça vous sera utile. Et pour ce qui est de Ren... Ce serait incroyable. Mais vous avez déjà fait beaucoup pour moi, alors..."

Elle aurait compris qu'il ne trouve rien, ou même qu'il découvre une mauvaise nouvelle, même si ça, elle ne voulait pas trop y penser.


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Mar 20 Nov - 16:20

Aurelius se rappelait bien de la première fois où il avait contemplé la chantrie de Dénérim, enfant. Contempler était le bon mot, le bâtiment ne se contentant pas d'un regard comme ça, en passant. Non, il l'attirait, l'accrochait sur la pointe de son toit, les décorations de ses murs, les statues, les gravures et les vitraux. C'était plus que quatre murs et un toit, c'était censé représenter un pont vers le Créateur et son royaume, un lieu de rassemblement pour ses fidèles. Il y avait quelque chose dans les chantries qui vous saisissait même lorsque vous n'étiez pas croyant ou pratiquant. On ne pouvait qu'être saisi d'une certaine tranquillité dans leurs environs, une tranquillité qui se muait en un respect tacite dès que l'on pénétrait à l'intérieur.

« Les chantries ont toujours représenté pour moi un havre de paix. Durant mes voyages, elles étaient quelque chose d'immuable, de certain. Où que j'aille, où que j'échoue, je savais que j'allais finir par en trouver une. Et si les extérieurs diffèrent, une fois qu'on se retrouve dedans... Il y a quelque chose de semblable dans chacune d'entre elle, qu'il s'agisse de l'imposante chantrie de Kirkwall ou une chantrie toute simple d'un village de campagne. Après tout, que l'on se trouve devant le plus humble des autels ou la Flèche d'Argent...j'aime à penser que le Créateur reste le Créateur. »

Il avait pris de nombreuses notes sur les chantries qu'il avait visitées au fil de ses errances. Il le faisait avec la plupart des bâtiments d'importance, s'amusant à les classer suivant des catégories bien précises. Après tout, même lui n'allait pas faire se côtoyer sur les mêmes pages les maisons divines et les hôtels de passe, même si tous deux apportaient du réconfort. Si l'on en faisait l'effort, on pouvait trouver la communion là où on acceptait de la trouver, plutôt que d'attendre qu'elle nous tombe dessus... Voilà un certain temps qu'il songeait à rassembler ses écrits en une série de guides, dont les chantries à travers Thedas, bien sûr.

« Ce n'est pas un manque de courage que de s'en remettre à quelque chose qui nous dépasse. Du moment que l'on oublie pas qu'au bout du compte, c'est à nous qu'il incombe d'agir. Tu as survécu à toutes ces épreuves, après tout. Je ne sais pas si c'est au nom d'un plus grand dessein, ou s'il te revient de le trouver toi-même. Le message est peut-être là. » Il sourit. « Qu'il s'agisse du Créateur ou du hasard, je suis content que nos chemins se soient croisés, Nesiris Gallo. » Le nain se racla la gorge entre deux bouchées de gâteau, aussi il ajouta : « Toi aussi, Moda. »

De fait, il était sincère. Le nain s'avérait d'une grande aide pour s'occuper de ses compatriotes, et il avait un talent certain pour la paperasserie, du genre qui faisait cruellement défaut à Aurelius. Si le nain souhaitait vraiment rester en Tévinter comme il l'avait plus d'une fois laisser entendre, le mage saurait bien employer ses services. Quant à Nesiris... Et bien, il était tout simplement content d'avoir pu lui donner un coup de main. Il n'était pas du genre à croire en la destinée, mais il devait avouer que cette rencontre était tombée à pic. Pour lui rappeler pourquoi il était revenu, pour lui démontrer qu'il pouvait avoir un effet réel sur la condition des esclaves, pour lui faire croire que s'il ne pouvait pas changer son pays maintenant, au moins pouvait-il œuvrer en ce sens et aider celles et ceux qu'il pouvait en attendant. Et puis il y avait quelque chose d'agréable dans la présence de l'elfe, elle dégageait une véritable gentillesse qu'il trouvait apaisant, dans laquelle il puisait du courage.

« Je ne sais pas où s'arrête la vérité et où commence le mythe concernant Andrasté, mais cela n'a pas vraiment d'importance. Ce qui est sûr, c'est qu'il s'agissait d'une femme exceptionnel. Elle a agi comme un pivot autour duquel l'histoire à pivoté, et c'est le genre d'exploit dont très peu de gens sont capables. Ce qu'elle a fait, je le vois comme un appel à la liberté, et une inspiration à suivre ses convictions. »

« C'est quand même plus vendeur que de se dire qu'on doit suivre l'exemple du parangon bidule parce qu'il a inventé un nouveau moyen de couler le métal. Je serai ravi de vous entendre chanter, mademoiselle Gallo ! Mon répertoire manque cruellement de versets qui ne concernent pas la bière, la guerre ou la pierre. »

« Je serais intéressé à entendre celle du mabari, que je puisse la consigner. Qui sommes-nous pour décréter q'Andrasté avait ou non un tel animal ? Cela ne me surprendrait pas, elle m'avait tout l'air du genre de personne à gagner la loyauté d'un mabari. Je trouve même que ça rend l'histoire plus intéressante. »

Il y avait décidément des rabat-joies partout, à insister qu'une telle chanson n'avait pas lieu d'être. Franchement, qu'est-ce que cela allait changer ? Aurelius avait un sérieux problème avec la croyance quand elle se transformait en dogme. Et puis tout le monde savait qu'un bon récit gagnait en qualité dès qu'on y incorporait un compagnon animal fidèle, le genre de bestiole sur laquelle on verserait bien plus de larmes que sur n'importe quel bipède. Il avait connu un mabari, enfant ; celui de sa mère, qu'elle avait ramené de Férelden. Follet avait été un compagnon loyal et affectueux, un véritable membre de la famille avant sa mort à un âge tout à fait respectable. Aujourd'hui il avait Aglaé, et il n'avait pas envie de penser à ce qui se passerait s'il devait la perdre avant l'heure,

« Je l'espère aussi. » Il parcourut une nouvelle fois la liste du regard, avant de la plier et de la ranger soigneusement dans une de ses nombreuses poches. « Il va falloir que je retrouve ces personnes et que je m'assure du meilleur moyen de demander leur aide en les mettant en danger le moins possible. Et toute aide est bonne à prendre, aussi minime soit-elle. Monter un véritable réseau va me prendre du temps, mais j'ai bon espoir. Et je ferai ce que je peux pour retrouver ton ami, c'est normal. Tu trouves peut-être que j'en ai fait beaucoup, mais ça ne veut pas dire que je vais m'arrêter là. Après tout, à quoi bon aider les gens si on y met des limites ? Et je ne le fais pas pour que tu me doives quelque chose ensuite. Alors n'hésite jamais si tu devais avoir quelque chose à me demande. » Il redressa soudain la tête, songeant à autre chose. « Oh, pendant que j'y pense ! Je vais devoir retourner à Minrathie bientôt. Si tu souhaites m'accompagner pour aller en ville, ça devrait être possible. Pour peu que tu portes ma marque et que tu te montres prudente, il ne devrait pas y avoir de souci. Je me suis dit... Peut-être que cela te plairait de voir la Flèche d'Argent, ce genre de choses... »
Aurelius Argento

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Ven 23 Nov - 14:57

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Des havres de paix : c'était bien comme ça qu'elle avait vu les Chantries de Thédas depuis sa fuite de Tevinter. Il n'avait pas été rare qu'elle s'y réfugie en période difficile, ou qu'elle y cherche le soutient des Sœurs qui y œuvraient... Il y avait un tel décalage entre cette image idéalisée qu'elle avait de la Chantrie et les discussions sur les templiers, les mages, la Divine, que l'elfe avait entendu de loin. Parfois, elle avait même du mal à y croire...

Elle se demanda quel genre de croyances avaient réellement les nains. Elle n'en savait trop rien : avant sa mésaventure, elle n'en avait jamais réellement fréquenté. Peut-être elle et Moda pourraient-ils en discuter plus tard ? Enfin, lui ne semblait pas particulièrement apprécier ses propres traditions...

Elle rosit légèrement - "Moi aussi..." - quand le magister dit être heureux que leurs chemins à tous les trois ce soient croisés. Mais pour elle, plus qu'un heureux hasard, c'était une nouvelle chance... C'était sa vie, sa liberté. Quoi qu'il en dise, Nesiris se disait qu'elle ne pourrait jamais réellement suffisamment le remercier. Et il était réellement attentionné... Rien que le fait qu'il y ajoute son nom de famille - ce n'était pas grand chose, et pourtant, elle s'en sentait touchée...

L'évocation de la chanson la faisait décidément sourire. Tout de même, devant l'intérêt d'Aurelius, elle se sentit obligée de préciser : "Pour être honnête... Ce n'est... Ce n'est pas vraiment une chanson de Chantrie, c'est plutôt... pour les fêtes, ce genre de choses." Elle supposait qu'on serait plus susceptible d'entendre ce chant-là dans une taverne que dans une église... mais ça ne l’empêchait pas de l'apprécier pour sa simplicité, et sa sincérité fermement fereldienne. Peut-être que le côté un peu humoristique lui passait au dessus de la tête, mais tant pis, après tout... C'était à la base son amie Fae qui le lui avait apprise, sur les routes jusqu'à Denerim alors que Nesiris venait d'arriver dans le royaume. Une façon de la rassurer par rapport à son propre mabari, sans doute - l'elfe en avait été franchement craintive, au début. "C'est, hum..." Elle se remémora les paroles : "You know Andraste's old mabari. / He don't show up in the Chant. / And if you ask those holy sisters, : Well, they'll say Andraste can't / Have had some big old smelly wardog, / But all Ferelden knows it right: / Our sweet Lady needed someone / Who would warm her feet at night."

Et qui pouvait savoir ? C'est vrai qu'on ne mentionnait dans aucun Cantique qu'Andraste avait eu un chien, mais ça ne voulait pas tout dire. En tout cas, Aurelius était de cet avis - et Nesiris était absolument prête à se fier à son opinion.

-"Mon amie Fae avait un mabari. Je vous en ai déjà parlé, je crois."
Honnêtement, Fae lui rappelait un peu Andraste, et cette histoire de mabari ne faisait que renforcer l'impression. Toutes deux étaient des femmes fortes et pleines de compassion, et intelligentes... Oui, ça avait du sens.

Aurelius lui proposa finalement quelque chose de surprenant. Retourner à Minrathie... Nesiris fut un peu prise de court. Ca pourrait être intéressant, bien sûr... Un peu inquiétant, aussi... Trouverait-elle la ville changée, ou pareille à elle-même ? Reconnaîtrait-elle les rues de sa jeunesse, ou se sentirait-elle en territoire étranger ? Était-elle seulement prête à s'y rendre à nouveau ? Ce serait sans doute sa seule occasion de le faire. Elle ne pensait pas revenir à Tevinter par la suite... "Oh. Je ne sais pas... Pourquoi pas ?" Comme il l'avait dit, ça pourrait être sécurisé, si elle portait la marque et restait hors des ennuis. "Je ne suis jamais entrée dans la Flèche d'Argent. Ca doit être très beau." C'était, en vérité, quelque chose qui lui avait souvent donné envie quand elle était petite. Elle avait fait une croix sur l'idée depuis longtemps. Mais peut-être n'était-ce pas si impossible après tout...

-"Je ne sais pas. Je pense que ça pourrait être une bonne idée !"



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Sam 24 Nov - 13:36

La mère d'Aurelius avait toujours été une chantriste pratiquante, ce qui n'avait pas été sans son lot de complications lorsqu'elle s'était établie en Tévinter avec son mari. Des complications qui s'étaient surtout retrouvées dans l’œil du tévintide moyen, qui n'appréciait guère qu'un des leurs ramène en leur sein une barbare du sud. Qui non seulement n'était pas mage, mais qui en plus n'avait pas été élevée dans la foi de la Chantrie Impériale. Autant dire qu'elle avait mis du temps à être ne serait-ce que tolérée, et qu'encore aujourd'hui elle ne se sentait pas pleinement acceptée. Mais malgré tout, sa foi l'avait aidée à surmonter une telle épreuve, une foi qu'elle dédiait au Créateur et à Andrasté plutôt qu'à l'institution. Une foi qu'elle n'avait jamais chercher à imposer à son mari et à ses enfants, laissant ces derniers développer leur propre rapport avec elle. S'il y pensait, c'était parce que cette conversation lui rappelait la première fois qu'il avait pénétré dans l'enceinte de la chantrie de Dénérim. Il devait avoir quatre ou cinq ans lors de cette découverte, qui coïncidait avec sa première visite de la contrée de sa mère. C'était l'un de ses premiers souvenirs les plus anciens et aussi précis : la lumière qui se découpait à travers les vitraux, la manière dont les sons résonnaient entre les murs de pierre, les notes du cantique, les flammes des brasiers.

« Au fond, la manière dont on pratique sa foi en Férelden n'est pas très différente de la manière dont on la pratique en Tévinter. Il est bien dommage que plus de personnes ne s'en rendent pas compte... Divin noir ou divine blanche, il y a une union dans la foi que même les divisions de l'institution ne devraient pas pouvoir éroder. »

Peut-être était-ce une manière détournée de se prendre à penser que le monde serait plus agréable si tout le monde faisait un effort pour donner du sien et se comporter correctement envers son prochain. Au fond, Aurelius Argento était un optimiste, il le savait depuis longtemps. Il avait cependant appris à le cacher en Tévinter, où ce n'était pas un sentiment des plus répandus. Sur les routes, il l'avait laissé éclore à nouveau : l'optimisme accompagnait facilement la liberté, il s'en rendait compte maintenant. Et comprenait mieux celles et ceux qui en restaient privés... C'était une force qui n'était pas donnée à tout le monde, et qui s'avérait plus inestimable encore chez les gens qui auraient toutes les raisons du monde de ne plus jamais s'y abandonner. C'était une des choses qui l'impressionnait le plus chez Nesiris : elle aurait eu de quoi se résoudre à abandonner cet état d'esprit, mais ce n'était pas le cas. Même Moda vibrait de ce type d'optimisme inné malgré tout ce qu'il avait pu traverser. En parlant du nain, il avait commencé à s'affaire pour rassembler les assiettes, avant de s'éclipser en direction de la cuisine ; il était aussi de ceux qui n'aimaient rien tant qu'un endroit bien rangé, c'était dans sa nature.

« Pour la chantrie ou pour les fêtes, une chanson reste une chanson et vaut toujours la peine d'être entendue ! » Dès que Nesiris se mit à chanter, Aurelius sortit précipitamment un carnet de sa poche et un crayon, bien plus pratique qu'une plume et l'encre qui allait avec lorsqu'on devait se mettre à écrire rapidement. Tenant son bloc d'une main, il se mit à retranscrire les paroles avec l'adresse née de l'habitude, y ajoutant ici et là le symbole d'une note lorsqu'il la reconnaissait. Il n'était pas musicien, mais il avait une certaine connaissance technique de la chose, ne serait-ce que parce qu'il adorait chanter lui-même. Quand elle eut terminé, il lui adressa un nouveau sourire : « Tu as une très jolie voix. Tu aimes chanter ? » Puis : « Fae, oui, je me souviens. Je suis navré de ne pas encore avoir eu de nouvelles à son sujet... Ma famille avait un mabari, aussi, quand j'étais gosse. Ce sont des bêtes impressionnantes, mais il n'y a pas plus gentil une fois qu'on gagne leur affection. Et il n'y a pas plus farouche protecteur non plus. Follet, il s'appelait. J'y pense encore souvent... Mais j'ai Aglaé, maintenant. Comment avais-tu rencontré Fae, tes amis ?»

Organiser une visite à Minrathie ne devrait pas se révéler très compliqué. Il allait de toute façon devoir y retourner, et il s'arrangerait pour que Nesiris fasse partie du voyage. Comme il l'avait dit, du moment qu'elle était considérée comme une esclave de sa maisonnée, il ne devrait pas y avoir de souci. La plupart des gens ne faisaient pas attention aux esclaves, du moment qu'ils prenaient soin de ne pas chercher à l'attirer. La plupart apprenaient à se montrer pratiquement invisibles, ce qui était autant un instinct de survie qu'une manière de conserver une certaine part de pouvoir.

« Je pense partir d'ici deux ou trois jours, cela te donnera le temps d'y réfléchir. Et j'avoue volontiers que la Flèche d'Argent vaut le détour. » Un autre détail lui revint en tête : « Oh, pendant que j'y pense ! Une amie orlésienne m'a écrite en retour : elle devrait pouvoir t'aider à t'établir en Orlaïs, si tu devais décider de t'y rendre. Rien ne presse, mais sache que l'opportunité existe. »
Aurelius Argento

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Lun 26 Nov - 17:57

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Aurelius avait aimé la chanson, et la complimenta même sur sa voix. Nesiris ignorait si elle chantait vraiment si bien, mais ça lui fit plaisir, tout comme les commentaires sur sa cuisine, ou sa robe, ou quoi que ce soit d'autre. Elle sourit.

-"Oh, merci, je ne sais pas si je le mérite. Mais oui, j'aime bien chanter ! Ou écouter d'autres personnes le faire... C'était une de mes choses préférées, à Denerim." Elle n'avait pas réellement de technique, mais ça ne l'empêchait pas de le faire. Quand elle était toute jeune, déjà... chantonner à voix basse pouvait être agréable pour accompagner son travail. Les chansons qu'elle connaissait par cœur provenaient en général du Cantique, des prières ou des psaumes, avec quelques petits airs plus communs comme celui qu'elle venait de réciter. Ce n'était pas un énorme répertoire, mais ça lui convenait bien.

Ils parlèrent de mabaris.

"Celui de Fae s’appelait Pandora. Enfin, celle. Elle était gentille, c'est vrai... Mais comme vous dites, vraiment impressionnante. Un peu comme votre Aglaé."
Elle secoua légèrement la tête et regarda dans le vide. "Ce n'est pas grave si vous n'avez rien trouvé, ce n'est pas votre faute - je ne crois pas qu'ils soient par ici. Je pense... Je pense que je ne vais pas les retrouver..." Le Créateur l'avait menée jusqu'ici, et elle avait à présent la possibilité de visiter la Flèche d'Argent, de peut-être retrouver des gens tels que Renatus... Peut-être tout ceci était-il voulu. "Je les ai rencontrés après mon arrivée à Ferelden. J'étais un peu confuse... Enfin, je ne connaissais pas grand chose à la vie sur place. Mais eux m'ont aidée, et ils m'ont guidée jusque Denerim... Et Armand, qui fait partie de la Chantrie, m'a même aidée à y entrer ! C'est un Chercheur. Je ne savais même pas ce que c'était, un Chercheur, avant de le rencontrer !" Depuis sa fuite, elle avait toujours eu la chance de tomber sur des gens bien où qu'elle aille... Peut-être était-ce pour ça qu'elle restait toujours si optimiste et confiante - et si prompte à supposer le meilleur des inconnus, aussi. Sans parler du fait qu'elle restait persuadée que la plupart des gens réellement mal intentionnés qu'elle avait croisés ne pouvaient pas être si mauvais que ça, dans le fond. Peut-être n'était-ce qu'une question de perspective... Ou de leur histoire personnelle. Personne n'était totalement indigne de pardon, n'est-ce pas ?

Elle repensa à eux deux, aux événements qui avaient précédé son départ de Ferelden.

-"Une nuit, il est apparu à la Chantrie, tout seul, blessé. il a dit qu'il avait été attaqué quelqu'un... Qu'il pensait que c'était un tévintide, peut-être. Mais il devait encore enquêter. Après ça, il est parti rejoindre Fae, mais tous ces événements ne se sont pas arrêtés pour autant. Un de ses confrère, un autre Chercheur, un... un ami à moi, s'est fait tuer. Et Armand... Il s'est battu une deuxième fois avec la même personne, à Orlais cette fois, et il en est presque mort aussi. C'était... effrayant. Je ne me sentais même plus vraiment en sécurité dans la Chantrie, mais surtout, j'avais peur pour eux." Elle regarda le sol. "A la fin, j'ai reçu une lettre de Highever. Ils disaient... Qu'ils avaient trouvé une piste. Qu'ils pensaient pouvoir suivre cet homme mystérieux à Tevinter. Et que peut-être que je pouvais venir avec eux, pour les aider sur place, ce genre de chose." Elle sourit faiblement. "Je ne crois pas qu'ils réalisaient que tout ce que je connais vraiment de Tevinter, c'est quelques rues marchandes de Minrathie et le domaine de mes maîtres. Enfin... Toujours est-il que je n'ai plus rien reçu après ça. J'ai commencé à m'inquiéter. J'ai essayé de les rejoindre. Et puis... Voilà."

Et puis, plutôt que de tomber sur eux, elle avait fait la rencontre de Caïus Vittoria, qui l'avait appâtée avec des prétendues informations sur les disparus pour mieux refaire d'elle une esclave. Et elle était totalement tombée dans le panneau... Trop confiante, décidément. Quand même, c'était étrange. Malgré tous ces troubles, elle se retrouvait quand même là, à Tevinter. Ironie ou volonté du Créateur ? Ca dépendant probablement des points de vue.

-"Ah... Je suis désolée, je ne voulais pas parler autant."
Elle se servit un verre d'eau. "Peut-être qu'ils sont tous les deux à Orlais, et que je les trouverai là-bas. La famille d'Armand vient d'Orlais." Elle n'y croyait pas vraiment, mais tenait surtout à détendre l'atmosphère... Elle ne tenait pas à sembler ingrate en racontant cette histoire, surtout qu'elle était réellement, sincèrement heureuse d'être là.


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Sam 1 Déc - 14:42

« Le chant, quelque part, c'est une des activités les plus sacrées qui soit. Sans même avoir besoin d'être religieux. La bonne chanson au bon moment, c'est comme toucher à l'état de grâce. Et on peut s'y raccrocher dans les meilleurs moments comme dans les plus durs. C'est aussi un bon moyen de s'occuper sur la route. »

Le chant et le plaisir qu'on en retirait, voilà qui était universel. Aurelius ne connaissait pas une seule culture sur le continent qui ne le pratiquait pas d'une manière ou d'une autre. La pratique était partout, chez tout le monde, quelle que soit la race ou l'origine. Avec la musique, il avait un pouvoir fédérateur incroyable qui pouvait dépasser les frontières, jusqu'à ignorer la barrière de la langue. Enfin, pour presque tout le monde. Curieux, il se demanda si les qunaris avaient une place pour le chant, dans leur Qun, ce n'était pas quelque chose de particulièrement documenté à leur sujet. Dommage qu'il ne puisse pas le leur demander... Quoi qu'il en soit, le chant avait pris une grande importance au cours de ses voyages. Les distances paraissaient plus courte quand on avait une bonne chanson sur les lèvres, et il n'y avait rien de tel pour sympathiser avec des voyageurs inconnus le soir, au coin du feu. Dans ses carnets, il avait consigné toutes celles qu'il avait pu entendre, toujours avec l'idée d'en publier un recueil.

« Il y a une culture du chant parmi les esclaves qui a une grande importance. C'est une liberté qu'on n'a jamais pu leur enlever, j'imagine. »

Il se sentait un peu mal à l'aise, comme à chaque fois qu'il abordait ce type de sujet. Principalement parce qu'il ne pouvait prétendre savoir ce qu'être esclave représentait vraiment. Intellectuellement, il avait toujours su que c'était une terrible pratique qu'il fallait abolir, mais il avait toujours peur d'en parler de manière incorrecte, surtout lorsqu'il s'agissait d'imaginer quelle vie cela pouvait être.

« Enfin, je ne peux pas m'en rendre compte. Les esclaves... Je veux parler pour eux, mais je ne veux pas m'approprier leur voix, si ça a du sens. » Il eut un sourire d'excuse. « Autant dire que ce n'est pas quelque chose qu'on intègre facilement dans notre bonne vieille culture tévintide... Ce qui me fait penser... Est-ce que tu serais d'accord de me parler plus en avant ? De ta vie d'esclave, je veux dire. Tu n'en es pas obligée, bien sûr. Mais je préférais avoir le point de vue des concernés plutôt que de leur imposer le miens, et tout ce qui peut me permettre de mieux comprendre la situation est bon à prendre. »

Parler de mabaris et autres bestioles, voilà qui était tout de même moins chargé. Aurelius avait toujours du plaisir à évoquer le souvenir de Follet, qui avait été le plus fidèle compagnon de son enfance. Pendant plusieurs années, ils avaient été inséparables, le chien faisant office aussi bien de confident que de compagnon de jeu et de garde du corps. Il n'y avait qu'avec Aglaé qu'il avait redécouvert une connexion aussi forte avec un animal. Ce n'était pas tout à fait pareil, bien sûr, mais leur lien était indéniable.

« Aglaé est imposante, c'est sûr. Mais du moment qu'elle se prend d'affection pour quelqu'un, il n'y a pas plus farouche protectrice. Et je ne compte pas abandonner les recherches pour autant, concernant tes amis. Tant que je n'aurai pas épuiser toutes les ressources que j'ai à disposition, en tout cas. L'information circule lentement, et les gens bougent beaucoup, mais cela ne veut pas dire que c'est sans espoir. » Et il n'était pas du genre à abandonner, ça non ! « Je suis content que tu sois tombée sur de tels amis. Les rencontres les plus improbables sont souvent les meilleures. Mais si la piste de l'homme qu'ils cherchaient les a menés en Tévinter... Peut-être que cela pourrait aider mes recherches. Est-ce que tu pourrais m'en dire plus ? Même s'ils ne sont plus ici, cela pourrait permettre de remonter la piste. »

Quand Aurelius Argento décidait de s'atteler à une tâche, il n'abandonnait pas facilement. Surtout quand il s'agissait d'aider quelqu'un qu'il appréciait. Nesiris avait fait partie de cette catégorie dès leur rencontre, il le réalisait maintenant. Il appréciait sa compagnie, voilà tout.

« Tu t'excuses souvent quand tu n'en as pas besoin. » Un nouveau sourire. « Et tu n'as certainement pas besoin de t'excuser de parler avec moi. Après tout, je suis moi-même une vraie pipelette. Orlaïs peut être une piste, oui ! Je le mentionnerai à mes contacts là-bas dans mes prochains courriers. »
Aurelius Argento

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