Friend or Foe? ~ Aurelius

Friend or Foe?

Being straightforward. You will get either friend or foe.

►♪ Installé sur une terrasse de sa demeure, Varian observait ses enfants qui jouaient entre eux, c’était une scène bien ordinaire, même si en temps normal, sa chère mère lui tenait compagnie. Cependant aujourd’hui elle n’était pas là et d’un côté tant mieux, il devait rencontrer quelqu’un et il ne voulait pas que cette personne se retrouve face à sa mère...Il n’était pas assez bien pour, d’ailleurs il renvoya ses enfants à l’intérieur, ils étaient trop importants pour qu’ils rencontrent ce futur visiteur.

Ce fameux visiteur était tout simplement un autre magister...Enfin il n’avait le poste que depuis peu, Aurelius Argento, Varian avait connu son père, clairement la famille Titus et Argento n’avait rien en commun, alors pourquoi cette rencontre? Tout simplement parce que Aurelius était une connaissance d’Agrippa et qu’elle avait dit que c’était un homme intéressant...Soit, Varian prendrait donc le temps de voir cet Aurelius, même si l’envie n’était pas vraiment là.

Le Magister se leva puis se dirigea vers l’un des salons de sa demeure, loin d’avoir choisi le plus petit ou le plus simple, Varian voulait déjà faire comprendre à Aurelius qu’il n’avait pas n’importe qui devant lui. Oui c’était un peu puérile venant de sa part, mais n’importe quel Magister aimait se vanter de sa richesse et de son pouvoir, celui qui n’aimait pas l’une de ces deux choses ne faisait jamais très long feu au Magisterium. L’Antivan appela un esclave et ce dernier arriva rapidement, il savait ce qu’il risquait à trop faire attendre l’homme, Varian lui ordonna d’amener à boire pour lui et son invité, puis d’attendre dans le couloir.
Oui les esclaves n’étaient que rarement autorisés à rester dans la même pièce que Varian et sa famille, seule exception lors des rituels magiques, pas le choix pour Varian d’être dans la même salle que son esclave. L’elfe revint peu de temps avec du vin d’Antiva, le Magister appréciait particulièrement les alcool de son pays natal, d’ailleurs il n’avait clairement pas honte d’y être né, même si être surnommé ‘l’Antivan’ par ses collègues avait tendance à l’agacer, il était un Magister Tévintide...Pas un prince marchand d’Antiva.

Confortablement installée il n’avait pas attendu son invité pour commencer à boire, tout en restant raisonnable bien entendu, hors de question d’avoir l’esprit embrumé par l’alcool face à quelqu’un. Au bout d’un certain temps il entendit la porte du salon s’ouvrir puis un esclave entra suivi d’un homme...Le fameux Aurelius. Le regard fixé sur le nouveau venu, Varian fit un geste de la main pour renvoyer l’esclave.

-Magister Argento, c’est un plaisir de vous avoir ici. Un sourire sur le visage, il fit un geste vers la banquette face à lui, invitant Aurelius à s’asseoir. Asseyez vous donc, j’ai beaucoup entendu parlé de vous dernièrement et je suis curieux de vous connaître.

Bon menteur, il gardait une façade de fausse politesse, après tout, face à lui c’était un autre Magister, certes moins important que lui, il avait bien moins d’expérience et d’ancienneté.

-Alors dites moi, Agrippa m’a dit que vous venez de rentrer à Tévinter récemment, mais elle ne m’a pas précisé ce que vous faisiez avant? Je suis curieux de savoir.

Avalant quelques gorgées de son verre, il attendait patiemment la réponse de son invité, il n’avait pas encore vraiment décidé ce qu’il penserait de lui...Mais à la fin de cette entrevue, soit Aurelius pourrait être un allié des plus intéressant ou il sera juste un enquiquineur de plus à Tévinter.

CODAGE PAR AMATIS

« Il y a de ces personnes où, lorsque vous les rencontrez, vous savez instinctivement un ami -ou une amie- pour la vie. Ou a tout le moins un ou une alliée. Et puis il y a les autres. » Extraits des Tribulations d'un Renard Rouge, Vol. 1, par Aurelius Argento

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Dès qu'il découvrit la demeure des Titus, il sut que ces derniers avaient un mode de vie qui allait différait aussi bien du sien propre que celui des Argento en général. Ce n'était pas tant l'aspect de la bâtisse que l'ambiance qui s'en dégageait : il suffisait de la contempler dans son ensemble pour que Aurelius se sente vaguement mal à l'aise. Rien n'indiquait qu'il se passait entre ses murs des choses plus horribles que, disons, assortir le mauvais vin au mauvais fromage, mais il avait acquis une sorte d'instinct pour ce genre de choses. Une petite voix, tout au fond de lui et qu'il avait fini par assimiler à son instinct de survie, lui intimait de faire demi-tour. Il redressa la tête, se composa un air neutre et fit un pas en avant.

Il fut aussitôt reçu et dirigé par les esclaves de la maisonnée, et leur comportement ne fit que renforcer sa première impression. Contrairement à celles et ceux des Argento, les esclaves ici restaient des esclaves comme on s'attendait à en voir chez des mages tévintides. Il n'y avait aucune relâche, aucune familiarité, aucune tentative de réelle individualité : des esclaves dans tous les sens du terme. Aurelius n'était pas hypocrite pour autant : sa maison en avait toujours eu. Seulement, entre leurs murs, ils avaient toujours fait en sorte de les traiter humainement, les considérant plus comme des employés qu'ils s'arrangeaient pour payer d'une manière ou d'une autre, tout en s'arrangeant pour que d'un point de vue extérieur ils ne donnent guère l'impression d'y penser. Ce n'était pas un très bon système, mais c'était un début, et Aurelius avait un certain nombre d'idées sur la question. Mais en voyant les esclaves ici, quelque chose lui disait que son hôte n'allait pas y être un récipient favorable...

Enfin, il découvrit le fameux personnage : Varian Titus était tranquillement installé, un verre à la main. D'un geste il congédia l'esclave sans même y penser -et il ne devait pas y penser souvent, pas en terme de « gens »- et invita Aurelius à prendre place sur la banquette. Ce que le nouveau magister fit, juste après avoir théâtralement rejeté de côté les pans de son manteau rouge pour mieux s'asseoir. Sur mesure et cousu de fils d'or et d'argent, cela avait été le premier manteau qu'il avait fait faire pour sa nouvelle fonction. Il posa son bâton contre le mur le plus proche, et rendit son sourire de courtoisie à son interlocuteur, tout en notant que ce dernier n'avait pas fait l'effort de se lever ou de même lui tendre la main pour une franche poignée. Autant de détails qu'il emmagasinait pour se faire une meilleure idée de l'homme qu'il avait en face de lui.

« Magister Titus, je vous remercie de l'invitation. Je peux vous assurer qu'au moins la moitié de ce que vous avez entendu sur moi et vrai, et que le reste n'est pas une exagération que le contraire, sinon on ne me croirait pas. »

Il avait opté pour un ton cordial, mâtiné de sa désinvolture et de sa confiance naturelle, tout en continuant soigneusement d'observer son collègue. Il ne savait pas grand chose sur les Titus, selon les notes qu'il avait pu retrouver de son père, ils étaient doués pour cacher ce qu'ils ne voulaient pas montrer. Ce qui n'était pas différent d'Augustus Argento de son vivant : le prédécesseur d'Aurelius avait toujours pris soin de ne pas faire de vague. Il avait toujours été un modéré, s'arrangeant pour se montrer discrètement progressiste ici et là. Mais quoi qu'il ait pu faire, au final cela ne l'avait pas protégé de la soirée sanglante de l'archonte...

« Oh, un peu de tout. Je représentais le commerce familial d'objets magiques à travers Thédas ; je récupérais un artefact ici, en revendait un autre là. C'était une bonne raison de voyager, surtout. D'en apprendre un peu plus sur le reste du monde. Et maintenant que je suis de retour, je réalise que c'est en revenant chez soi qu'on apprend aussi beaucoup plus sur son pays qu'on ne l'aurait cru. »

Aurelius se demandait de quelle manière Agrippa avait parlé de lui à Varian. Sa vieille amie avait beaucoup changé, il s'en était tristement rendu compte lors de leur conversation quelques jours plus tôt... Il était néanmoins curieux de rencontrer l'une de ses nouvelles fréquentations, surtout quelqu'un comme Varian, qu'elle lui avait fortement recommandé.

« Et vous, Varian -je peux vous appeler Varian ? Gardons les formalités pour le magisterium.- si vous me pardonnez ma curiosité, comment se fait-il qu'un antivan se soit hissé à une telle position de pouvoir au sein d'un empire qui n'est pas prompt à accepter les étrangers ? »

Et c'était bien de la curiosité : il n'y avait nulle malice dans la voix d'Aurelius, nul jugement dans son ton et aucune envie de provoquer dans le regard. Il était tout bonnement sincère dans son envie d'en apprendre plus sur l'histoire d'un homme pareil. Car il était vrai qu'en Tevinter, il n'était pas facile de réussir quand son sang n'était pas assez présent dans les veines...

Friend or Foe?

Being straightforward. You will get either friend or foe.

►♪ Varian n’eut pas besoin d’attendre très longtemps avant de voir Aurelius chez lui, une bonne chose, arriver en retard était un manque de respect et cela Varian ne le supportait pas. Cependant étrangement, dès qu’il ouvrit la bouche, Varian sut qu’Aurelius risquait de lui prendre la tête, rien que sa façon de s’exprimer et ses manières...Comment Agrippa avait pu être amie avec lui dans le passé ? Elle devait être bien différente lorsqu’elle était plus jeune. L’Antiva l’interrogea sur ses anciennes activités, il avait apparemment beaucoup voyagé, ce qui en temps normal était une bonne chose...Sauf qu’aussi c’était une mauvaise nouvelle, il avait été influencé par les façons de pensées des nations autre que Tévinter. Serait-il totalement dévoué à l’Empire ou voulait-il le voir devenir faible et rejoindre le niveau des autres pays tel que Férelden, cette bande de paysans sans manières ? C’était un peu ça le but de cette rencontre, ça et aussi voir s’il était une recrue potentielle pour Exordium, mais franchement c’était mal partie.

Ce fut au tour d’Aurelius de lui poser une question, Varian tiqua légèrement sur l’utilisation de son prénom mais ne dit rien, être trop formel risquait de braquer l’homme face à lui, ce n’était pas le but pour le moment. La question surpris plutôt l’Antivan, il était rare que les personnes de la haute société tévintide ne soit pas au courant de l’histoire de la famille Titus. Faisait-il exprès de ne pas savoir pour l’énerver ou était-il vraiment ignorant ? Varian décida de lui répondre en partant du principe qu’il ne savait rien.

-Vous devez être le premier que je rencontre qui ne soit pas au courant, plutôt surprenant je l’avoue. Mais pour faire simple, je suis bien né à Antiva dans la famille de ma mère, cependant pour que puisse être reconnu comme un véritable citoyen de l’Empire mes parents décidèrent de revenir ici. Et pour ce qui est de m’être hissé à mon statut actuel, la famille Titus avait déjà un siège dans le passé et je l’ai tout simplement récupéré en démontrant tous mes talents. Je n’en ai pas réellement hérité...Contrairement à beaucoup d’autres, j’ai dû récupérer ce qu’il me revenait de droit.

Oui Varian ne pouvait pas s’empêcher de vouloir rabaisser Aurelius de toutes les manières possibles, ils n’avaient rien à voir. Il aurait pu mentionner ses grandes connaissances en enchantement ou même le fait qu’il faisait partie des rares Rêveurs, mais non il resta vague pour l’instant...Inutile de dévoiler tout ses petits secrets pour le moment.

-Je suis désolé, mais je suis vraiment curieux de connaître votre relation avec Agrippa, je sais que vous vous connaissez depuis longtemps, mais elle est toujours rester vague sur ce sujet. C’est une amie, j’aimerais en savoir plus. Et aussi en apprendre plus sur vous, car malheureusement je n’ai jamais pu très bien connaître votre père, ce qui est bien dommage alors que je le croisais régulièrement au Magisterium.

Il était réellement curieux, il voulait récupérer le plus d’informations possible, la moindre petite chose sur Aurelius, mais aussi Agrippa. Pourquoi ? Il respectait beaucoup la Commandeur, après tout, il l’avait bien aidé à atteindre ce poste, mais il se méfiait d’elle...Elle était imprévisible. Un sourire au lèvre, le Magister servit un deuxième verre de vin et le fit glisser en direction d’Aurelius.

-Vous devriez boire un peu, je pense que nous allons discuter un petit moment.

Oui, il comptait bien garder l’Argento le temps nécessaire pour tout savoir...Puis ce petit verre, c’était aussi une preuve que l’autre homme avait malgré tout piqué la curiosité de l’Antivan.

CODAGE PAR AMATIS

Aurelius s'arrangeait toujours pour arriver à l'heure. Ce qui ne voulait pas dire qu'il était systématiquement là au moment agencé ; parfois il pouvait tout aussi bien arriver en avance qu'en retard. Il faisait simplement en sorte de se produire au meilleur moment concernant son hôte ou son hôtesse. Pour Varian Titus, quelque chose lui disait que l'heure prévue était ce qu'il y avait de mieux pour une première rencontre ; si ce qu'il avait entendu sur son compte était vrai, l'antivan appréciait les formalités, et il ne voyait aucune raison de le contrarier là-dessus. Du moins pour le moment. Du moins pas plus que nécessaire, quand il avait décidé de l'appeler sur son prénom. La réaction de Varian ne lui avait pas échappé, et il la nota dans un coin de son esprit, avec toutes les autres observations qu'il pouvait bien faire sur son compte.

« Oh, on ne peut pas dire que je n'étais pas au courant -comme vous le dites, les gens parlent- mais je trouve toujours plus intéressant d'entendre un homme raconter lui-même son histoire plutôt que de se baser sur le récit des autres et les rumeurs qui vont avec. » Et des rumeurs, il y en avait. Il s'agissait, comme toujours, de démêler le vrai du faux, ce qui n'était pas toujours évident. Surtout face à une famille comme les Titus, qui avaient fait de l'intrigue un art. Néanmoins, ce que lui apprit le magister s'accordait avec la plupart des histoires. Ce qui ne voulait pas dire que cela ne vaudrait pas la peine de creuser plus en avant par la suite...

« Vraiment, elle ne vous a jamais raconté ? Cela n'a rien d'extraordinaire, je suppose. Nous étions deux gamins quand nous nous sommes rencontrés. Je venais d'arriver en ville, je prenais mes repères, et elle s'est montrée aussitôt accueillante. Nous sommes naturellement devenu amis ; nous sommes restés proches jusqu'à mon départ de Tevinter, mais nous avons gardé le contact, et nous finissons toujours par nous recroiser, il aurait là presque de quoi croire au destin. Je ne suis pas étonné qu'elle se soit hissé au rang qu'elle occupe aujourd'hui : quand elle veut quelque chose, elle sait l'obtenir, et quand elle se trouve une cause, elle s'y dévoue à fond : rien ne saurait l'éloigner de ses objectifs. En cela au moins, je suppose qu'elle n'a pas changé. »

Mais elle n'avait plus grand chose de la jeune femme pleine de vie et d'entrain qu'il avait connu. Il y avait toujours eu quelque chose de dur en elle, mais le métal était devenu sinistre, inquiétant, tordu d'une manière qui lui faisait froid dans le dos. Et quelque chose lui disait que Varian Titus n'y était pas étranger... Il conservait l'air aussi neutre que possible, et se fendit même d'un sourire : « Et vous, comment la connaissez-vous ? Elle ne s'est pas montrée très expansive à votre sujet non plus. Simplement qu'il serait intéressant de vous rencontrer. » Que Varian mentionne son père fit planer une ombre fugitive sur son visage. Il était toujours en train de composer avec cette perte, et il se demandait si Titus était sincère ou s'il en savait plus qu'il ne voulait bien le dire. Le père d'Aurelius n'avait pas fréquenté les mêmes sphères du magisterium, faisant généralement preuve d'une neutralité prudente ou d'une opposition mesurée, la plupart du temps face à des membres comme Titus.

« Mon père était un homme discret : il préférait se dévouer à sa tâche plutôt que de trop se rapprocher des gens avec qui il travaillait. En un sens, peut-être que je ne l'ai pas connu aussi bien que j'aurais dû. Ce qui est certain, c'était qu'il avait les intérêts du peuple de Tevinter à cœur, et qu'il leur était dévoué. Maintenant, il ne revient qu'à moi de faire au mieux pour œuvrer dans son sillon. »

Aurelius accepta le nouveau verre qui lui fut servi, et le porta à ses lèvres pour une première gorgée, tout en regardant si son interlocuteur buvait également ou non. Argento tenait plutôt bien l'alcool, un art qu'il avait perfectionné au fil de ses voyages, aussi ne s'en inquiétait-il pas trop pour le moment. Et si la conversation était vraiment sur le point de s'avérer longue, après tout il lui faudrait alors bien boire pour apaiser sa soif.

« Je suis tout ouïe, Varian. » Puis il leva son verre à son attention, attendant la suite.