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Dim 4 Juin - 21:27


SOURDE OREILLE
FEAT. GWENAËL
La nouvelle s'est répandue à travers une bonne partie de Thédas à la manière d'une traînée de poudre. La subite chute, la dissolution de l'Inquisition orchestrée par la nouvelle Divine. Une plaie de plus après la ré-ouverture des Cercles déjà bien écrasante. Un malheur, si même une organisation telle que celle-ci s'est vue forcée de courber l'échine face à la Chantrie. De bouche à oreille, certains s'en sont indignés tandis que d'autres s'en sont détournés, ont ignoré, par crainte de représailles. Sans compter la poignée qui s'est amusée à dénigrer l'ancien inquisiteur en le traitant de tous les noms. Lors de ses recherches, Talys a entendu beaucoup d'insultes envers celui-ci, entre deux rumeurs sur sa position. Toujours les mêmes poivrots scotchés à leur taverne respective, ignorant probablement tout de la vraie histoire mais critiquant afin de se sentir eux-mêmes moins minables. Elle s'est pourtant évertuée à suivre n'importe quelle piste, même de la bouche de l'un de ces derniers, par manque d'options. Surtout à visage couvert. Il est très délicat pour une fugitive doublée d'une apostate de se renseigner convenablement tout en restant discrète - mais il fallait qu'elle le retrouve. L'inquisiteur en personne, Gwenaël. Celui qu'elle aurait aimé rencontrer bien plus tôt mais qu'elle n'a pas osé approcher par crainte de lui apporter des ennuis. Au final, vu la situation actuelle, Talys se demande si elle n'aurait pas mieux fait de lui prêter main forte avant. C'est dans une tentative tardive, qui paraît presque vaine, qu'elle espère le convaincre. Intimement, elle est convaincue qu'il n'a pas abandonné. Qu'il est déterminé à contre-attaquer, même à ce stade. Oh, si elle savait...

Bordée de détermination et bercée par ses idées, elle se stoppe là où s'arrête sa dernière piste en date. La plus sûre de toute ainsi que la plus récente. Une taverne, encore une, qui a le don de lui arracher un soupire distinct. L'elfe, encapuchonnée, se glisse à l'intérieur le plus discrètement possible. Telle une ombre qui se joint à la foule déjà bien arrosée, en quête du faciès recherché. Elle sait qu'il est brun, cheveux courts, la quarantaine. Comme la plupart des hommes présents ici. Pourtant, aucun ne dégage suffisamment de charisme pour prétendre avoir occupé un poste aussi noble que celui d'inquisiteur. Talys tourne un peu en rond, s'installant finalement à une table. Elle se concentre, détaillant chaque visage du mieux qu'elle peut sans paraître trop insistance, jusqu'à le voir. Lui. Attablé, une pinte déjà bien consommée en face, la mage tente sa chance. Plus qu'une simple intuition, c'est son instinct qui la porte jusqu'au brun. « Ancien inquisiteur, Gwenaël ? » Elle n'hésite pas, bien contente que le brouhaha de la taverne masque leur conversation - évitant d'attirer l'attention sur eux. « Je dois vous parler. C'est important. » Pétillante, une lueur de confiance dans le regard, elle s'installe à la même table afin d'exposer ses intentions. Elle n'a rien à perdre et sait qu'elle ne risque aucune délation en compagnie d'un tel homme. Rien qu'à son état, elle devine aisément qu'il n'a pas choisi de dissoudre son organisation de gaieté de cœur. « J'aimerais vous aider, ou plutôt qu'on s'aide mutuellement. Je crois que nous avons des intérêts en commun. » Pourtant, quelque chose cloche. Peut-être est-ce la boisson, l'alcool dans le sang, l'ambiance qui se dégage du lieu ? Stoppée dans ses propos, elle est persuadée que son interlocuteur n'est pas sur la même longueur d'ondes. Pas en ce moment.
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Lun 5 Juin - 0:38


à des oreilles sourdes il n’est pas bon de prêcherde quel augure est le blanc freux ?
***

Ces râles. Ces clabaudages. Cette pochardise sémillante et tonitruante. Tout ceci, n'est que le fer d'une masse qui pilonne sur son crâne. A lui en morceler la cervelle jusqu'au plafond de cette masure qui leur fait office de taverne. Un cloaque pour les assoiffés, un éden, insalubre, pour ceux qui veulent distordre une véracité qu'ils ne peuvent affronter ou résoudre.  Quand il y pense, jadis, ce lieu était une halte de réjouissance pour ses homologues et lui-même. Au point d'odyssées parfois dignes des opuscules les plus romanesques de leur époque, ils s'en venaient, cœurs en liesse, se rafraîchir et omettre un peu de leur besogne journalière. Que de rires, que de quolibets, que de plaisir à gobeloter une pinte en bonne compagnie, et l'on se languissait jusqu'à la prochaine fois. Aujourd'hui ? Aujourd'hui, l'unique accointance du misérable se résume à l'écume malodorante de sa bière – de mauvaise facture, qui plus est, mais quel ivrogne ferait donc doléance de boire de la pisse, tant qu'il s'humecte la glotte ? Pas lui, désormais, puisqu'il a trouvé en ce nectar ambré sa triste panacée. Ou du moins s'esquinte t-il à le penser, depuis que toute espérance a été réduite à l'état de cendres. Vaine, qu'une quelconque flammèche de volonté quant à reprendre les brides d'une existence auquel plus personne ne prête foi. Car il les a ouï, toutes ces railleries mesquines, ces opinions mal tranchées qui n'ont guère jamais mesuré l'ampleur de la tâche, encore moins des conséquences. Sardoniques que se font les bouffons, et pourtant, même dans ce qu'il sait n'être que de l'esbroufe pour divertir la galerie, il y perçoit quelques vérités. Le déclin d'une Organisation telle que l'Inquisition n'est pas enfant de ses membres, mais infant du beau sire qui trône à sa cime. Tout n'est que sa culpabilité à lui, ses erreurs de jugement et d'action, comme une couronne de ronces maintenant bien ceinte à son front.

Des faits qui le rossent à longueur de temps, là encore, alors qu'il s'est attablé à une encoignure sombre de la pièce. A l'écart des groupuscules qui ne feront qu'accentuer ses céphalées et sa tourmente. Une énième chope bien entamée, il brosse le sol d'un regard idiot, comme stagnant entre deux pensées qui ne veulent se rejoindre. Il ne voit pas les prunelles qui guettent, et le galbe emmailloté avec discrétion s'approcher. La voix tout comme le vocable fichent un carreau inopiné dans la vaseuse conscience de l'éphèbe, qui pataud, lève un œil circonspect sur la néréide qui s'installe. Gourd en son ensemble, il entend sans écouter, déjà coi que c'est à lui que l'on vienne ainsi s'adresser. Elle déroule un chant que d'autres oiseaux ne lui ont autrefois que trop pépié, hypnose mystique pour flatter l'égo de celui dont on veut quérir l'aide en espérant qu'elle suffise à exorciser ses tracas. Les secondes fluent et flotte le silence, après qu'elle ait achevé sa conclusion. Puis, alors qu'un relent de faro lui vient aux naseaux, ses lippes s'évasent en un sourire narquois, avant de donner place à un franc ricanement à son paroxysme caustique.
« Je connais cette oeillade. » Il conglomère son râble contre le dossier de son siège et agite l'index comme il l'aurait fait devant un garnement. « Je connais ce rictus, cette joliesse dans le timbre qui vient licher la crasse de l'Inquisiteur encore collée à ma carcasse. C'est un bout de sa carne que tu veux, impudente ? Sache qu'ils ont tout rogné, les gens comme toi, à se bâfrer de moi. »

Les calots luisent, et si l'allure est nonchalante, l'amertume suppure par tous les pores de son épiderme. Il toise l'importune, baisse les iris et renâcle sans grâce.
« Je ne suis plus cet homme que tu cherches, tu devrais aller voir ailleurs si quiconque veut de ce minois. » Il la désigne d'un geste du menton, avant que l'ivresse ne fasse pencher sa caboche sur un côté. « Mes seuls intérêts sont une boisson sans trop d'âcreté et un coin sans trop de bourbe pour la cuver. Alors à moins que tu n'aies l'un ou l'autre duquel me faire profiter... » Il attrape son verre à demi plein et le porte à ses viles babines pour mieux le vider de gros gorgeons moins vitaux que désirés. Une fois fait il le claque sous le nez de la sylphide, omettant jusqu'à la plus primaire de ses manières, lui, réputé être quidam de bienséance. Pas cette fois-ci, où il se trouve plus bas que Tréfonds. « Dégage. »

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Jeu 8 Juin - 10:22


SOURDE OREILLE
FEAT. GWENAËL
Une douche glacée se déverse sur elle, sans prévenir, dans l'instant qui succède. La déchéance de l'homme paraît maintenant beaucoup plus évidente si ce n'est plus intense. Lorsque les propos se cognent contre ses propres oreilles, Talys ne détourne son attention. Presque désolée pour le malheureux mais si refroidie qu'elle ne parvient pas à formuler une réponse convenable dans l'immédiat. Ni pour l'apaiser, ni pour le contredire. Son interlocuteur n'a pas tord sur un fait... Il n'est clairement pas, dans cet apparat, l'ancien inquisiteur qu'elle cherche tant. Semblable à un ivrogne grincheux plus qu'un homme autrefois respecté et plus encore, ambitieux. Où est-il désormais ? Ses yeux fixent longuement le verre que celui-ci porte à ses lèvres avec une certaine contrariété. Le dégage est sans appel, il est très clair et la plupart des personnes s'en iraient juste après. Pas dans son cas. « La boisson n'aide en rien. » Le risque est là, elle décide de ne pas céder, d'insister. De creuser plus profond quitte à secouer la carcasse alcoolisée en face d'elle puis si le sort lui est favorable, récupérer un peu de bon sens de sa part. Sa main, dans un effort peut-être inutile, envoie le verre vidé hors de portée de l'intéressé.

« Non, je ne partirais pas. Je n'ai pas fais tout ce chemin pour rencontrer un ivrogne qui se morfond sur son sort. Je cherche un soupçon de combativité. Une lueur d'espoir. Vous n'avez pas envie de rendre la monnaie de leur pièce aux responsables qui vous ont traîné plus bas que terre ? » La finesse est éloignée, laisse place à un peu plus de fermeté sans pour autant chercher des poux au bonhomme. Loin d'être encore résignée, elle tente une approche différente. « Vous préférez siroter votre bière en attendant des jours meilleurs ? Vous ne vous êtes pas hissé aussi haut pour finir aussi bas. » Les cartes sont jouées, les paroles énoncées, chatouilleuses. Mais une fois encore, Talys se questionne sur la réceptivité de l'ancien inquisiteur. N'a-il plus que le titre qui lui colle à la peau, est-ce vraiment peine perdue ? Elle qui n'imaginait pas en arriver là attrape son bras. Son corps se décale jusqu'à être suffisamment penché vers lui, non pas dans le but de l'aguicher mais dans celui de ne pas perdre le peu d'attention lui ayant été accordé. Si tant est qu'il s'agissait bien d'un intérêt. Vu ses propos balancés juste avant, l'elfe en doute. Insistante, elle réalise bien rapidement que beaucoup plus de regards sont posés sur eux qu'au début de leur conversation. Une sensation désagréable qui l'amène à croire qu'ils ne sont plus en sécurité. Qu'elle n'est pas en sécurité, faute d'attirer l'attention plus que nécessaire. « Ceci dit, je suis partante à l'idée de vous trouver un coin plus tranquille pour décuver. » De sa main libre, la jeune femme vérifie que son capuchon dissimule toujours convenablement ses oreilles ainsi qu'une bonne partie de son minois en question.
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Dim 11 Juin - 22:22


à des oreilles sourdes il n’est pas bon de prêcherde quel augure est le blanc freux ?
***

Le nectar éthylique se déverse en cataracte dans le gosier, et presque instantanément, lui semble t-il, le voilà à submerger ses neurones d'ores et déjà trop humectés. La sensation duveteuse l'embourbe d'autant plus dans son ivresse, et dans sa présomption qu'il ne sera jamais plus rien qu'un écumeur de comptoirs hanté par ses glorieuses réminiscences. Au mieux, lorsque la cendre colorera son crin et que son Ordre ne sera plus qu'un susurre méconnu de l'Histoire, quelques miséricordieux consentiront à prêter l'oreille à ses narrations biscornues et antédiluviennes, sans vraiment y croire. Tracé et pitoyable que son futur, mieux vaut pour tous, et lui le premier, qu'il s'y abandonne séance tenante. C'est ainsi cuirassé d'une infrangible abnégation, qu'il se fait indolent au ramage de l'ondine. Que la belle venue cueillir son obligeance ne glane que son apathie, et que les démons les emportent tous, ces gens qui s'enorgueillissent à lui donner des leçons.

La boisson aide à dulcifier les maux, qu'il répond intérieurement lorsqu'elle ose dénigrer sa nouvelle dulcinée. Un réconfort cacochyme, mais un réconfort tout de même. C'est plus que ce que le commun est enclin à lui apporter depuis plusieurs semaines. Il enfle ses bronches et se soulage d'un long soupir, avant de se frotter la paupière d'un air plus que pataud, à peine attentif à la tirade qui redémarre. C'est qu'elle est opiniâtre, la ribaude, la suavité dans sa voix s'est dissipée, le désenchantement mêlé de frustration a pris les brides. Des trivialités avec lesquelles l'on aime le seriner, et le Créateur sait qu'il ne les a que trop entendues depuis que l'Inquisition a passé l'arme à gauche. Une sempiternelle rengaine qui commence à lui mettre le cœur au bord des lèvres.
« Conneries d'ignare... balivernes... » Qu'il rétorque quasiment plus pour lui-même que pour son interlocutrice. Il se redresse en inspirant à pleins poumons, les calots béants pour tenter d'y voir quelque chose, dans ce paysage nébuleux. Il lève une flasque paluche pour faire signe à la serveuse au généreux giron, à l'instant même où, inopinément, la sylphide s'octroie l'audace de le toucher. Ses délicates phalanges enserrent son bras, le contact essouche le sieur à sa vésanie passagère, et il la contemple. En parallèle, il sent également la pesanteur de diverses oeillades sur leur curieux binôme, une attention qui, naguère, ne l'aurait nullement incommodé. Ce soir, elle liche son épine dorsale d'un frémissement de profonde mésaise. Sa gueule hirsute se gauchit de stupeur à la suggestion somme toute équivoque avec laquelle elle s'essaie de le convaincre, qui laisse un flottement dans son sillon. La table se fait mutique dans la taverne braillarde, c'est seulement au point de longues secondes que les iris hyalins de Gwenaël se mettent à scruter les environs. Méfiant, le quidam, il patiente que les olibrius s'étant antérieurement intéressés à eux se lassent de leur vision. Une fois approximativement certain d'avoir retrouvé une once de quiétude, il harpe les prunelles cobalt qui lui font face.

« Allons, jeune fille... » L'intonation se fait étrangement insipide, ne suinte ni la flammèche du sérieux ni le brandon de la raillerie. « Pareille promiscuité n'est réservée qu'aux catins et autres créatures vénales. » Il courbe un sourcil. Voici que le bélître l'incrimine de vouloir lui faire don de son sybaritisme pour parvenir à ses obscures fins, l'injuriant sans opprobre si telle n'avait jamais été son dessein. Il la toise avec la succincte rutilance d'un homme prouvant des faiblesses similaires à ses homologues du même sexe, toutefois, elle disparaît promptement, le stupre n'a jamais été l'un de ses opiums premiers. « Enhardie, j'opine. Les gens qui s'obstinent sont désespérés. Les gens qui sont désespérés n'ont rien à perdre. Les gens qui n'ont rien à perdre n'attirent que des ennuis au même titre que conchier attire les mouches. Tu devrais aller voir ailleurs si j'y suis. »

L'Inquisiteur, qui n'est plus que le spectre de lui-même, l'haleine mauvaise et chargée. Le moment est dûment tronqué par la serveuse qui dépose deux pintes sur le bois rongé et tourne tout de go les talons. L'adonis les ramène tout contre son poitrail avant d'en saisir une par son anse, et de la porter à ses babines pour les tremper dans l'écume parfumée, lentement. Il savoure l'orge liquéfié qui rince son gosier et ne l'envase que davantage dans sa griserie. Il feint alors de regarder à l'antipode de la pièce pour mieux faire montre de son désintérêt... jusqu'à ce que ses orbes oculaires soient inéluctablement rappelées au minois poupin de l'encapuchonnée, ne s'étant toujours pas mue d'un iota.
« … bon. » Il secoue le chef non sans exaspération, puis, mutin, fait glisser l'une des chopes jusque sous la truffe de la néréide. « Puisque tu ne sembles pas vouloir mouvoir cette croupe, faisons ceci. Si tu avales cette pinte cul-sec en même temps que moi, je consentirai à sortir d'ici avec toi... » Il arbore une risette espiègle. « L'accord me semble équitable, au point où j'en suis. »

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Sam 24 Juin - 13:11


SOURDE OREILLE
FEAT. GWENAËL
Désillusion flagrante. Si déterminée, la jeune elfe encaisse les déceptions de la part de son interlocuteur jusqu'à se montrer moins inspirée dans ses propos. Faute n'est pas de tenter, en vain, de déloger le restant de combativité séquestré sous une énorme couche de boisson. Là est bien le but des malheureux qui n'ont plus rien à perdre. Elle aussi aurait très bien pu tomber dans ce cercle vicieux une année plus tôt. Aujourd'hui, elle réalise qu'elle s'en est plutôt bien sortie, en comparaison à d'autres. Si les paroles sont futiles et n'aident en rien, son regard s'encre dans celui de l'ancien inquisiteur. Une attention recherchée, un corps avancé, non pas dans l'objectif bas d'avances afin de partir à ses fins mais celui d'imposer sa présence visiblement gênante. Insister, dévisager, jusqu'à se faire qualifier de catin... ou de ce qui s'en approche. Talys n'est clairement pas outrée par la remarque erronée. Elle se sent plus insultée qu'autre chose, finalement. Ne l'acceptant pas, elle se charge de remettre les points sur les i. « Vous vous méprenez sur mes intentions. » Dans son élan, sa frêle carcasse se moue légèrement en arrière pour appuyer ses dires. Les pupilles dardent d'un œil noir l'espace d'un instant, puis se ravisent malgré l'énième déconvenue qui se fraie un passage jusqu'à ses oreilles pointues. Désespérée. Très probablement. Le plus dur n'est pas la chute, mais les efforts qu'il faut faire afin de remonter la pente, une situation pesante lorsque chaque tentative n'apporte rien de concluant. Rien capable de se sortir de la dite situation. L'ancienne conseillère est au moins dans le même bateau que Gwenaël, à quelques détails près.

Le silence s'installe. De longues secondes durant lesquelles Talys ne pipe mot mais reste plutôt installée en plein espace vital de l'alcoolique, bientôt ravitaillé en pinte. Dans une attente éperdue, un nouveau souffle qu'il serait peut-être préférable de ne pas gaspiller. L'ambiance est de plus en plus pesante, troublant ses sens en éveil. Un soupçon de paranoïa mêlé à une sensation de mollesse, après s'être faite remballée tellement de fois qu'elle n'a plus compté. C'est peine perdue si elle n'est plus en mesure d'acquérir un minimum de son intérêt. Au moment même où son corps trouve la force nécessaire afin de se redresser, une réaction inespérée la stoppe en pleine action. Une choppe pleine s'installe à la suite sous son nez suivie d'une proposition qui lui redonnerait presque espoir. Difficile d'être parfaitement enjouée à celle-ci... Difficile également de refuser, en sachant tous les efforts faits pour parvenir jusqu'ici.

Talys inspire un bon coup, ses phalanges s'enroulant contre la pinte bien remplie. Le parfum lui chatouille aussitôt les narines, lui remémorant quelques souvenirs, notamment celui de sa dernière boisson alcoolisée. Un long moment. Des semaines sans ingurgiter cet élixir sacré, que d'aucuns appelleraient. L'hésitation est justifiée mais l'elfe ne se dégonfle pas pour si peu. « Très bien, je me prête au jeu si c'est le seul moyen. Au point où j'en suis, moi aussi... » Lassitude évidente témoignée face à l'homme. La jeune elfe lorgne encore sa pinte avant d'être définitivement décidée. « Prêt ? » Le récipient est enfin porté à ses lèvres puis son gosier qui ne déguste point, trop occupé à ingérer tout le contenu en une fois. Si l'acte en lui-même paraît plus simple qu'elle ne le soupçonnait, c'est lorsqu'elle repose la choppe vide qu'elle est en proie à un faible malaise. Sa tête tourne, nullement aidée par son ventre qui redécouvre cette substance. Enfin, sa carcasse oscille un instant. Il est délicat de se remettre dans le bain mais une fois qu'elle se sent un peu mieux, Talys observe l'ancien inquisiteur. « J'imagine que tu ne reviendras pas sur ta parole. » Elle abandonne naturellement le langage soutenu pour laisser place à celui que ce dernier use en sa compagnie depuis le début. C'est en retrouvant la terme ferme avec ses pieds que sa main s'abandonne sur son épaule, autant en guise d'appui que pour accompagner son interrogation. « Encore en mesure de te lever ? »
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Lun 26 Juin - 17:35


à des oreilles sourdes il n’est pas bon de prêcherde quel augure est le blanc freux ?
***

Une escarbille d'espérance, qu'il lui concède comme dans un soubresaut d'obligeance. L'homme que l'on ne prie habituellement pas pour agir se faire désirer lorsque de nectar son organisme se retrouve immergé – c'est dire si la boisson galvaude la quintessence des gens. Lui qui a tout donné aux autres est aujourd'hui clos à l'offrande, qu'importe si la naïade se trouve dans une ineffable panade. Il se délasse, le bougre, puisque tout a déjà été perdu et que plus rien ne sera récupéré, il en est sûr. Puis, il y a ces lorgnades. Ces mirettes inquisitrices qui, plus que de certitude, sont fichées sur sa personne. Sans les voir, il les sent, tels des démons antédiluviens refusant de lui céder un semblant de tranquillité. Quelle peur peut-il bien encore attiser, désormais mis à nu et traîné sur la claie devant le tout Thédas ? Ou peut-être ne sont-ce que ses spectres se mouvant grâce au trop plein d'alcool... Dans tous les cas, voilà que ceux-là ne se douteront de rien à la vision de leur binôme en train de partager une pinte.

Défi relevé, et il n'en attendait pas moins de la part d'une donzelle si opiniâtre. La réponse évase d'ailleurs davantage la risette du pochard, qui se remémore, l'espace d'une micro-seconde, ces folles sorgues passées en compagnie de ses anciens féaux et équipiers. Il lève sensiblement sa chope devant eux lorsque le temps vient de tout lamper.
« Prêt. » Et dans un parfait mimétisme, les lippes se font béantes, le liquide aurifère est ingurgité en moins de temps qu'il n'en faut pour le servir. Fort d'un récent entraînement obstiné, Gwenaël liche les dernières perles dorées et repose le récipient vide le premier, expirant longuement en guise de point d'orgue à l'exercice. L'écume et le million de bulles que contient le breuvage convergent et se bloque dans l'oesophage, avant que l'excès d'air ne soit expulsé en une bruyante éructation qui le soulage. Simultanément, voilà que la nymphe arrive à bout de sa part, non sans la peine du prosélyte qui fait bonne figure mais réussit toutefois. En face, le sieur ricane, et se voit contraint de reconnaître la témérité du geste. « Je n'y croyais pas je l'admets, me voilà bien sot. » Les calots se baissent et lustrent la table chamarrée et poisseuse, un peu désappointé de devoir déjà la quitter.

La délicate menotte de la belle échoue sur son épaule et lui fait redresser le chef, l'oeil luisant d'ébriété.
« Mais oui, parfaitement. » Se disant, il soulève sa haute charpente, et à peine sur le plat de ses bottes qu'il chancelle et se rattrape -ou se fait rattraper – à la damoiselle. « Mpf !... hey, le sol n'était pas si bas tout à l'heure... » Il hoquette un rire idiot et inopportun, puis se laisse entièrement guider par sa nouvelle et joliette béquille sur laquelle il appesantit au moins le demi de son poids – et le Créateur sait, que même si l'inertie des dernières semaines lui a fait perdre en musculature, le bougre demeure d'une stature non négligeable. Ils progressent donc laborieusement, voguant parfois à bâbord, ou à tribord, sans que lui ne mette de réels efforts à redresser le cap. Une fois enfin à l'extérieur, sous l'évanescence de l'astre sélénite tout en rondeur, il se redresse et tient tout seul. Il inspire profondément, se gorge et se galvanise de l'oxygène frais, qu'il expectore ensuite lentement. Un moment de mutisme, puis il pointe vaguement une direction d'un index nonchalant. « Allons par là. » Cette fois, il ouvre la marche, de manière plus ou moins régulière. Ils flânent ainsi durant de longues minutes, arpentent les venelles de la bourgade jusqu'à atteindre une entrée latérale, dans la pénombre de laquelle deux étranges orbes rutilent vers eux.
Un rauquement, singulier et guttural, s'élève, à l'instar du goitre d'un modeste dragon. Les iris teinte de fauve scrutent le duo, avant que des mandibules toutes de crocs lacérés armées n'apparaissent à leur tour. Un museau, une gueule draconique tout de bistre, et un puissant quoi que fuselé corps écailleux diapré de couleurs ocre et saphir. La créature avance à la lueur de la lune, son souffle lourd, et ne s'arrête qu'une fois ses brides reliées à une clôture trop tendues pour lui permettre de continuer.
« Bon, c'est aimable de m'avoir raccompagné, je t'en remercie ma dame ! » Sans un iota de crainte, Gwenaël rejoint et s'avachit littéralement sur le museau de l'auguste dracolisk qui ne bronche point, vraisemblablement familier avec le quidam. Son maître, qu'il se trouve être, le préserve toujours à relative bonne distance de la masse populaire depuis qu'il n'est plus Inquisiteur, tant pour sa rareté que pour l'effroi dont il peut être source pour le commun inaccoutumé. « Qu'Andrasté veille sur ta nuit. » Lui annonce t-il soudain en guise de salutation, et de fait, de conclusion à leur conciliabule. Il se charge de libérer les rênes, puis tâtonne jusqu'à la selle sur laquelle il s'apprête à faire varappe. Avant ceci, cependant, il fait volte-face vers la dindonne de sa farce. « Qu'y a t-il ? J'ai dit que je sortirais de la taverne avec toi, c'est chose faite. Nous serions-nous mal compris ? » Narquois, le bélître sourit en encoignure. Promesse il a tenue, car il n'a jamais fait serment de l'écouter par la suite.

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Jeu 29 Juin - 21:33


SOURDE OREILLE
FEAT. GWENAËL
Une aubaine que ses sens ne soient pas excessivement perturbés par cette quantité soudaine de breuvage. Une joie que le défi ne demande pas à en ingurgiter à nouveau, qu'il soit passé avec succès. Ce n'est pas sans surprendre l'intéressé ainsi que la concernée, Talys, pas mécontente de sa prouesse. Pour une elfe moins habituée au doux parfum d'une boisson alcoolisée que son vis-à-vis, elle mériterait presque un applaudissement. Presque. Elle n'en demande rien, plus soucieuse de son état quinteux que de stupides louanges. La satisfaction d'entendre la propre bêtise acceptée par Gwenaël se glisse à ses oreilles tandis qu'elle inspire profondément. Son estomac gronde sous l'acidité un instant mais bien vite, le malaise se dissipe. Son esprit s'élève, soulage ses nerfs crispés par la raison et par les tentatives infructueuses un peu plus tôt. C'est le bel effet de la boisson, celle qu'elle accusait d'avoir corrompu l'ancien inquisiteur et qui se trouve être finalement la responsable de sa réussite. Qu'elle pense. Talys laisse un semblant de joie apparaître, elle peut bien se le permettre. Place maintenant à l'épreuve qui se présente à elle, consciente qu'avec les litres d'alcool dans le ventre, le barbu ne sera pas le premier sorti. Main posée sur l'épaule de ce dernier, la jeune femme peine à le rattraper convenablement. Néanmoins tous deux ne sont pas encore étalés sur le sol, ce qui est plutôt positif. Puis dans l'élan de gaieté, exprimé, le rire s'échappe légèrement de ses lèvres pour accompagner le sot. « Voilà ce que c'est de s'évader quelques heures, le nez plongé dans maintes choppes bien remplies. Enfin, pas que le nez... » Avec difficulté elle se déplace, piégée entre le sol ainsi que son nouveau fardeau. Une stature comparable à un boulet qu'elle traîne, comprenant désormais tout le malheur des béquilles.

La sortie n'est pas bien loin mais paraît impossible à atteindre avec un tel poids. Ils oscillent gentiment de tous les côtés dans leur avancée, tanguent si fort que Talys s'imagine à bord d'un navire et espère ne pas céder après tant d'efforts. Elle peine à se redresser de manière convenable, recourbée durant la traversée entre diverses viandes saoules scotchées à la taverne. Bien rapidement la joie momentanée laisse place au soupçon d'agacement. « Allez, un petit effort, je ne peux pas supporter tout ton poids. » Heureusement, le sot se décide enfin à reprendre les devants. L'elfe quant à elle, échange du mieux qu'elle le peut les rôles afin de reposer sa carcasse. L'air frais est une bénédiction lorsqu'ils sortent enfin de l'établissement.

Le sourire redore le visage de l'elfe qui jusqu'à maintenant, s'est montrée bien plus que patiente. Une pincée d'optimiste la guide, sa victoire qu'elle pense acquise. La discussion tant attendue malgré l'état du bougre qui fut étonnement coopératif. Peut-être un peu trop pour que ce soit vrai. La nymphe reste interdite face au dénouement final. Combien de désenchantements cela fait-il, en une même soirée ? Elle ne compte plus. Elle n'en a plus la force ni l'envie. Lasse du comportement misérable, voilà qu'elle regrette de s'être montrée aussi avenante avec cet individu. « Visiblement, tu avais raison. Tu n'es plus que l'ombre d'un homme autrefois respecté, sincère avec lui-même ainsi que ses convictions. Là, j'ai à faire au pauvre enfoiré de bas étage, condamné à s'étouffer dans son propre vomi après une mauvaise cuite. » Talys crache ses ressentis accumulés, tous ses efforts qui ne sont plus qu'un vague reflet dans le paysage au loin. Avant de le laisser partir comme un voleur, elle ne pouvait se contenir. Chose faite, désormais. « Bonne chance pour décuver. » Lassée, presque peinée, la fatigue s'est tout autant entassée en elle. Une bonne nuit lui est nécessaire et faute d'options, elle est condamnée à la passer dans cette taverne. Elle se détourne de l'ancien inquisiteur, épuisée, en quête d'une chambre restante au sein guinguette. Qu'Andrasté veille sur sa nuit... oui, elle l'espère.
© FRIMELDA

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