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Mar 18 Juil - 18:26

LE LOUP ET L'AGNEAU
☾ feat Nesiris ☾
Cette cité est bien vulgaire. Une pâle silhouette se glisse à travers les allées de Dénérim et contemple pour la seconde fois la capitale. Bifurcation imprévue dans son voyage, décidée au dernier moment afin de contempler de ses yeux le remous provoqué par sa dernière visite en ces lieux. Ici, dans les rues pavées de la ville, rien n’a changé. Mais cela importe peu, car c’est la royauté de Férelden que son coup d’estoc visait. Abattre l’héritier de la couronne afin de fragiliser le pouvoir déjà en place. Une machination exquise qu’elle avait pris plaisir à préparer, et dont le blâme était retombé sur les Corbeaux de par la négligence de celui qui avait commis le meurtre. Conséquence inattendue, mais absolument délicieuse pour la jeune femme.

Mais pour l’heure, c’est de la ville en elle-même qu’elle s’imprègne. Silencieuse et drapée dans une longue cape de voyage sombre, capuche rabattue sur son visage de porcelaine, elle prend le temps de déambuler à travers les quartiers. Connaître l’ennemi, connaître le terrain. Tant d’informations qui prendront un jour leur importance lorsque le temps viendra. Son regard accroche celui de la Chantrie locale, bâtiment fièrement dressé qui suscite son attention. Ses pensées s’égarent un instant vers Tévinter et le Divin Noir, alors qu’un sourire insolent étirent ses lèvres. A quel point d’indignerait-il de la voir pénétrer dans une Chantrie andrastienne ? Elle ne le saura sans doute jamais, mais l’idée l’amuse tellement qu’elle franchit la rue pour rejoindre l’entrée de la Chantrie. Elle s’y engouffre sans mal, saluée silencieusement par une Sœur. Dans leur faiblesse, les sudistes laissent même de parfaits inconnus entrer dans leurs lieux de culte. Qu’il s’agisse des nobles ou du peuple, chacun d’eux vit dans l’insouciance et l’illusion de la paix, et cette vision semble une nouvelle fois se confirmer.

Ses yeux pâles dessinent le contour des vitraux alors qu’elle s’avance d’un pas lent, puis viennent détailler les saintes statues ornant le hall d’entrée. L’envie la prend de trouver un objet symbolique à subtiliser, de manière à aller narguer ce cher Faustus en le déposant chez lui à son retour à Tévinter. Pure provocation enfantine de sa part, mais tellement divertissante rien qu’à imaginer la tête du Divin en retrouvant un symbole d’Andrasté dans sa propre demeure. Elle continue d’avancer droit devant elle, guettant quelque chose à chaparder jusqu’à se retrouver proche d’une silhouette isolée. Peut-être en train de prier ? Elle ne prête guère attention à ce détail et prit d’une inspiration, part l’aborder. « Dites-moi ma Sœur, n’auriez-vous pas un symbole andrastien dont me faire cadeau ? Je souhaiterai qu’elle puisse m’accompagner au rythme de mon futur voyage. » La voix est douce, les yeux toujours dissimulés par sa capuche qu’elle n’a pas pris la peine d’ôter. Qui pourrait se douter qu’un loup s’est introduit au sein de la divine bergerie ?

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Mar 18 Juil - 22:44


Marianis & Nesiris

Le loup et l'agneau


Nesiris n'avait jamais vraiment prié, avant d'arriver à Denerim.

Ce n'était pas par manque de foi. La foi, aussi loin qu'elle s'en souvienne, elle l'avait toujours eue : la foi envers le Créateur, transmise par ses parents, acceptée sans rechigner, et jamais abandonnée depuis. Simplement, elle n'avait jamais eu l'occasion de prier - réellement prier - avant de se retrouver à vivre à la Chantrie. Pour une esclave, une activité aussi peu productive aurait semblé déplacée. Et de toute façon, elle n'en avait jamais vu l'utilité, à l'époque - et à part quelques prières désespérées et maladroites pour sa propre sécurité durant sa fuite de l'empire, elle n'en avait jamais ressenti le besoin. Une bonne action avait toujours eu plus de valeur à ses yeux qu'une vaine prière.

Mais la vie prend parfois des détours étranges, et à présent qu'elle se trouvait au sein même d'une organisation religieuse, prier était devenue une partie intégrante de sa vie. Elle avait eu peur de mal faire, au début - de manquer de sincérité, de tromper la confiance que lui accordaient ceux qui lui permettaient de vivre ici. Mais à sa grande surprise, tout lui était venu assez naturellement. On pouvait même dire qu'elle aimait ça... Elle priait donc désormais chaque jour, sans faillir. Elle priait pour ses proches, pour les gens de son passé ; elle priait pour la population de Denerim et pour l'avenir de Thedas ; elle priait pour la Chantrie, elle priait pour ses fidèles qui s'y rendaient chaque jour à la recherche d'aide ou de réconfort ; et elle priait, aussi, pour elle-même, pour sa vie et sa propre sécurité. Ces heures passées en silence, dans le recueillement, étaient-elles vraiment utiles ? Au fond d'elle-même, elle ne pouvait s’empêcher d'en douter. Les prières d'une simple personne comme elle pouvaient-elles réellement avoir une incidence sur le monde ? Mais elles lui procuraient pourtant une sensation de paix, de sécurité... et peut-être que cela suffisait.

C'est ce qu'elle faisait, en cette journée-là - dans la belle salle centrale de la Chantrie locale, si familière mais aussi belle à ses yeux qu'au premier jour. Les vitraux, les statues - l'endroit dégageait quelque chose de profondément spirituel. Nesiris se disait souvent que, peu importe sa croyance, un endroit pareil ne pouvait laisser personne indifférent...

Elle s'était plongée dans sa méditation, et n'entendit donc pas la femme approcher. Ce n'est que quand sa voix vint troubler le silence que celle-ci la remarqua. Elle sursauta légèrement. "Dites-moi ma Sœur, n’auriez-vous pas un symbole andrastien dont me faire cadeau ? Je souhaiterai qu’elle puisse m’accompagner au rythme de mon futur voyage."

L'espace d'un instant, Nesiris perçut quelque chose dans cette voix - une sorte de familiarité - qui provoqua en elle un vague sentiment de menace. C'était une sensation infime, fugace, qui se dissipa avant même qu'elle ne puisse mettre le doigt dessus ; et quand elle se tourna vers la nouvelle venue, elle l'avait déjà oubliée.

C'était une femme, une femme que Nesiris ne pensait pas avoir jamais vue sur place - ceci étant dit, elle ne pouvait pas en être sûre, car son visage était dissimulé par un capuchon. Elle la salua, un sourire accueillant sur le visage - "Bienvenue à vous, au nom d'Andraste" - cherchant en même temps à discerner ses traits assombris. L'impression de malaise de tout à l'heure avait disparu, mais parler à quelqu'un sans en voir la tête gardait quelque chose d'un peu déconcertant. Elle n'en laissa cependant rien paraître, ne voulant pas sembler impolie, se contentant d'espérer que l'autre se découvrirait assez vite. "Vous partez en voyage ? Je suis sûre que nous avons quelque chose pour vous. Venez..."

Elle se dirigea vers le fond de la Chantrie. Il y avait bel et bien quelques "souvenirs" du genre is à la disposition des fidèles.... Des bricoles - mais beaucoup de gens, semble-t-il, trouvaient rassurant de garder avec eux un symbole sacré quand ils partaient loin de chez eux. Nesiris n'avait aucun jugement sur le sujet : elle-même gardait précieusement un médaillon andrastien autour du cou, en plus de son accoutrement de Sœur. Souriant toujours, elle ouvrit un casier renfermant quelques symboles du genre, et se tourna à nouveau vers l'autre femme. "Il est traditionnel de laisser un don, pour aider ce lieu saint et ses actions en ville. Ce n'est pas obligatoire, bien sûr, mais c'est toujours apprécié... Et un sous donné à une bonne cause n'est jamais perdu."

Discours habituel, qu'elle devait répéter bien des fois sur une journée. Elle n'était pas aussi intransigeante sur les dons que la plupart de ses collègues, mais la Chantrie en dépendant tout de même en partie - ça avait son importance. De plus, à en juger par la bonne facture de sa cape, la nouvelle venue pouvait sans doute se le permettre...

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Mer 19 Juil - 14:10

LE LOUP ET L'AGNEAU
☾ feat Nesiris ☾
La religion n’est qu’un concept obscur et incompréhensible aux yeux de la blanche demoiselle. Si elle a beau feindre d’accepter le cantique impérial, ce n’est que pour avoir la paix auprès de la Chantrie, bien que le Divin Noir ne soit probablement pas dupe sur son absence de foi. La religion n’apporte rien. Pendant des années, lorsqu’elle était encore à la solde de ceux qui furent ses maîtres, quelle voix venue des cieux lui a-t-elle porté assistance ? A quelles oreilles sont parvenues ses rares suppliques dans ses instants de faiblesse alors qu’elle souhaitait que cette vie dénuée de sens prenne fin ? Aucunes, si ce n’est le néant. L’abîme du silence, oppressant et révélateur à la fois. Celui délivrant la vérité qui est aujourd’hui sienne : personne n’est là pour surveiller ce que tu fais en ce bas monde et te punir une fois ta fin venue. Personne, alors pourquoi ne pas s’adonner à toutes formes de caprices ? Pourquoi ne pas s’amuser à tourmenter ces agneaux qui suivent aveuglément un être qu’ils n’ont jamais pu voir, sentir, ou même toucher ? Si on lui reproche parfois d’avoir un comportement contradictoire ou sans logique apparente, la religion n’en est pas moins différente à ses yeux.

Mais le Destin lui existe certainement, alors que se dévoile le visage de la Sœur lorsqu’elle se tourne vers elle. Nesiris, petit oiseau égaré bien loin de chez lui. Nesiris, la demie sœur impie de son amie Caesula. Petite chose ayant pris la fuite pour refaire sa vie ailleurs, ici à Dénérim. A moins qu’elle ne soit toujours en fuite, que la Chantrie ne soit qu’un lieu de passage ? Si la jeune femme ne lui faisait pas face elle aurait esquissé un large sourire de requin, ravie à la découverte de cette surprise. Une rencontre inattendue pour un lieu lui étant tout aussi inhabituel. Elle lui emboîte le pas en silence à son invitation, songeuse sur ce qu’elle pourrait tirer de cette rencontre. De quelle manière pourrait-elle exploiter cette rencontre inopinée ? Ses yeux parcourent pensivement les breloques que lui présente Nesiris. La perspective de jouer un mauvais tour au Divin Noir lui semble soudain bien fade en comparaison de l’opportunité de se rire de la jeune femme. Ses doigts glissent toutefois vers un médaillon frappé du symbole d’Andrasté, puis qui disparaît sous les replis de sa cape. Sa petite plaisanterie attendra, pour l’heure elle a trouvé mieux afin de se divertir.

« Cela va de soi. Il faut bien pouvoir entretenir pareil endroit. » Sa voix claire semble sourire à Nesiris de par son intonation. Feintant d’admirer les lieux, elle profite de la situation pour observer les alentours. La journée est tranquille, aucune paire d’oreilles ou d’yeux ne semblent être à l’horizon pour les interrompre ou surprendre ce qui va suivre. Sa main disparaît à nouveau sous les pans de sa cape, pour ressortir avec une bourse qu’elle tend vers la Sœur. « Tenez, pour votre peine. Et pour que vous puissiez officier ici encore longtemps. » Mais lorsque la main s’avance puis saisit la bourse, celle de la Tévintide vient agripper le poignet une fois libérée de son fardeau. Forçant le rapprochement de leur deux corps, Marianis se penche vers Nesiris, la faible lumière et la proximité dévoilant ses traits. « Mais dîtes-moi. Votre cœur ne souffre-t-il pas d’avoir quitté Tévinter pour venir vous terrer dans ce trou terreux qu’est Dénérim ? » Le masque tombe et un large sourire de prédateur fend le visage immaculé.

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Mer 19 Juil - 18:56


Marianis & Nesiris

Le loup et l'agneau


On peut dire, très clairement, que Nesiris n'avait rien vu venir. Trop confiante, peut-être - trop assurée dans cet havre de paix qu'était la Chantrie à ses yeux - elle n'avait même pas imaginé que la mystérieuse femme encapuchonnée puisse être autre chose qu'une croyante dévouée à la recherche d'une babiole. Mais en même temps, comment aurait-elle pu imaginer qu'elle parlait en fait à une personne de son passé ? A nulle autre que Marianis Caelina, amie si proche de la femme que Nesiris fuyait depuis la mort de ses parents ? Marianis - une femme dangereuse, effrayante, dont Nesiris avait très vite appris à se méfier. Elle en gardait bien des mauvais souvenirs... Comment ne l'avait-elle pas reconnue plus tôt ?

Et pourtant elle était bien là. D'un geste, elle s'était emparée de son poignet, l'avait attirée vers elle, et à présent Nesiris pouvait observer ses traits... C'était elle, sans aucun doute - impossible de ne pas reconnaître ce visage blanc et froid, à présent éclairé d'un sourire prédateur. Un sourire qui ne signifiait qu'une chose - elle aussi l'avait reconnue, probablement dès le début, et elle se réjouissait de la tournure des événements.

Nesiris se retrouva sans voix, l'espace d'un instant - trop surprise pour trouver quoi que ce soit à répondre. Ses mots de remerciement pour le don se perdirent dans sa gorge, et elle s'immobilisa - sans même tenter d'échapper à son emprise. Elle était tout simplement abasourdie... Que faisait-elle là ? Comment avait-elle pu la retrouver ? Et cela signifiait-il que Caesula se trouvait aussi à proximité ? Des questions qui fusaient dans sa tête sans qu'elle ne puisse y réfléchir posément. Elle aurait aimé détourner les yeux, observer le reste de la salle à la recherche de quelqu'un d'autre, ami ou ennemi, de n'importe quoi... mais pour l'heure, elle s'en sentait incapable.

Elle avait déjà pensé, bien sûr, que son passé pourrait un jour resurgir par surprise. Mais voilà, dans sa tête, la Chantrie restait un lieu sécurisé - le danger viendrait après, quand elle le quitterait à nouveau. Et puis, dans le fond... elle n'aurait jamais cru être à nouveau confrontée à quiconque à part sa demi-sœur elle-même. Caesula, malheureusement, avait une bonne raison pour vouloir la retrouver. Pour les autres, elle n'était qu'une esclave insignifiante - pourquoi se donneraient-ils la peine de la chercher ? A moins que ce ne soit qu'un hasard. Le hasard, Nesiris n'y connaissait pas grand chose. Mais il semblait quand même bien improbable que ce soit la seule raison pour la présence de Marianis devant elle.

"Je..." Elle ne savait pas quoi dire. Où était passée son assurance amicale qu'elle cultivait depuis qu'elle vivait à Denerim ? Dans son rôle de Sœur, elle se sentait si confiante - mais à présent que le masque était tombé, elle perdait à nouveau ses moyens. Comme une servante prise en faute... En tout cas, il ne servait à rien de feindre l'ignorance. Trop tard pour ça. Elle était de plus en plus douée pour mentir sur son identité, mais pas face à quelqu'un qui la connaissait déjà.

Elle prit une inspiration, se calmant tant bien que mal. Il fallait se ressaisir. "Qu'est-ce que vous faites ici ?"

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Sam 22 Juil - 14:04

LE LOUP ET L'AGNEAU
☾ feat Nesiris ☾
La surprise et la peur. Emotions aisément lisibles dans les yeux de la jeune elfe. Attitude soumise dont Marianis se réjouit. Le malheur et la déconvenue d’autrui font son divertissement. Attitude malsaine, jouissance de pouvoir prendre sa revanche sur le monde. Mais quelle revanche réellement ? Au fond, qu’aime-t-elle ici-bas si ce n’est sa propre personne ? Elle n’est qu’une enfant seule que la vie et les autres ont perverti. Le masque de Nesiris tombe et elle sait l’instant où leurs regards se croisent qu’elle l’a reconnu. « Vous voilà bien curieuse, ma Sœur. » Bien que l’illusion se soit désagrégée, elle s’amuse à continuer de jouer le jeu pour déstabiliser davantage Nesiris. Tel un vampire qui se nourrirait du trouble et du désarroi d’autrui, les émotions négatives excitent en elle le désir de les titiller jusqu’à pousser autrui dans ses retranchements.

« Thédas tout entier est mon terrain de jeu. Je ne fais que constater les fruits de ce que j’ai semé. Mais tu le sais sûrement déjà, que je laisse toujours une traînée de zizanie derrière mon passage. » Tel le vil serpent et l’agitatrice discrète qu’elle est. Mais la surprise passée, elle sent déjà s’essouffler son intérêt pour la jeune femme. Le jeu lui semble trop facile pour avoir un quelconque intérêt. Et pourtant, elle a conscience que son amie Caesula la remercierait mille fois si elle lui remettait l’elfe hérétique. La honte vivante qu’elle représente pour sa comparse est immense, et rien ne saurait plus la satisfaire que de l’avoir entre ses mains. « Ta présence fait fortement défaut à l’une de nos connaissances communes… Peut-être devrais-je te ramener à Tévinter avec moi ? Qu’en penses-tu, ma chère Nesiris ? Tes chaînes ne te manquent donc pas ? » Elle éclate d’un rire clair en imaginait l’idée et la tête que ferait l’elfe en se retrouvant face à Caesula. « Ou je pourrais faire de toi ma petite chose. J’ai ramassé un autre elfe il y a peu, je suis certaine que vous auriez matière à vous entendre tous les deux. » Le mage dénommé Kaida, une petite commère dont elle espère mettre les talents à profit en échange de quelques avantages pour l’inciter à travailler de son mieux à son service. Entre un simple esclave, et un mage esclave, il y a un déséquilibre évident dans la valeur à leur accorder, ainsi qu’un traitement légèrement différent.

Elle sonde encore une fois l’intérieur de la Chantrie et la zone où elle se trouve. Autant de symboles divins dans un même lieu et près d’elle vont finir par lui donner de l’urticaire. « Quelle vie misérable. Tu n’es pas pourtant pas vilaine, tu aurais pu aller t’enterrer dans un endroit mieux que celui-ci. » Le ton est distrait, pensif. Un commentaire qui n’attend en réalité aucune réponse de Nesiris, comme si elle avait pensé tout haut. « Il doit pourtant bien y avoir un bordel dans cette cité. » Le sourire devint mauvais alors qu’elle la regarde à nouveau. Méchanceté purement gratuite visant à dégrader la jeune femme et son amour propre. Si ces piques se veulent souvent plus élégantes, il n’est nul besoin de faire forcément des manières pour rabaisser autrui.

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Sam 22 Juil - 19:39


Marianis & Nesiris

Le loup et l'agneau


Nesiris ne savait pas grand chose sur la vie de Marianis Caelina. Elle savait que c'était une mage importante, la fille de l'archonte de Tevinter et proche amie de Caesula Vospiscus... Elle savait qu'elle était dangereuse, et bien sûr infiniment plus puissante qu'elle... Et en tant qu'esclave, c'était amplement suffisant. L'elfe n'avait jamais cherché les ennuis avec elle - ce qui ne l'avait pas empêchée de les trouver, comme en ce moment-même, d'ailleurs - et ne s'était jamais posée de questions inutiles sur sa profession exacte. Peut-être aurait-elle du ? Cela lui aurait peut-être permis de comprendre un peu mieux ce qu'elle voulait dire en affirmant être active à travers tout Thedas. Avait-elle réellement un telle influence ? Peut-être était-ce juste un mensonge, destiné à l'impressionner et à lui donner l'impression de ne pouvoir la fuir nulle part. On ne pouvait jamais savoir, avec les gens comme elle.

Pour l'heure, elle écoutait simplement les propos de la tevintide sans rien dire. Elle n'avait pas changé. Telle que dans ses souvenirs, elle semblait prendre un malin plaisir à la tourmenter.... Telle que dans ses souvenirs, elle y arrivait très bien. Nesiris frissonna. La ramener à Tevinter... Pitié, que les choses n'en viennent pas là !

Elle lui parlait, lui posait des questions. Ses chaines lui manquaient-elle ? "Non", répondit-elle simplement, à voix basse, tandis que l'autre se mettait à rire sans même écouter. Non, rien de tout ça ne lui manquait - ou plutôt, les choses qui lui manquaient n'existaient de toute façon plus. Son père, sa mère, même sa maîtresse Aemillia, tous étaient morts et disparus. La mort était tout ce qui l'attendait à Tevinter - et Nesiris lui préférait la liberté.  

Au moins, ces paroles blessantes confirmaient quelque chose. Marianis était seule. Caesula était probablement loin, chez elle, à Minrathous - trop loin pour lui nuire das l'immédiat. Et Marianis s'amusait simplement à lui faire peur, avec ses moqueries et ses menaces. "Je ne viendrai pas..." L'affirmer ainsi avait quelque chose de rassurant, même si sa petite voix trop douce n'avait rien de bien impressionnant. Nesiris n'était pas du genre à tenir tête aux gens... Mais elle continua, presque comme si le simple fait de le dire confirmait ces faits : "Je suis une femme libre, maintenant - je vis ici." Oui, voilà des choses en lesquelles elle voulait croire... Sa main libre se serra sur le meuble de bois rempli de bricoles religieuses. Marianis ne pouvait pas réellement lui faire de mal, se disait-elle pour se rassurer. Pas ici, pas dans un lieu saint. Tout allait bien. Ca aussi, elle voulait y croire.

Prenant une inspiration soudaine, elle dégagea sa main de son emprise : c'était plus simple à présent que les yeux étranges de la mage ne la fixaient plus. Ses pensées s'arrêtèrent un instant sur cet autre elfe, qu'elle avait "ramassé" quelque part. Qui donc était-il, et comment s'était-il retrouvé entre ses griffes ? C'était peut-être un parfait inconnu - mais s'il avait croisé la route de l'enfer blanc, Nesiris le plaignait sincèrement. Elle souhaita silencieusement que les choses tournent bien pour lui aussi - qu'il lui échappe, d'une façon ou d'une autre... Une pensée lui traversa l'esprit. Il faudra que je prie pour lui... Une réflexion presque incongrue, vu les circonstances ! Son séjour à Denerim avait décidément un gros impact sur elle.

Mais la mage n'avait pas fini de parler. Une autre méchanceté, encore... Appréciait-elle vraiment ce  petit jeu ? Quelle plaisir pouvait-elle bien en tirer ? "Je trouve que la Chantrie est très belle", marmonna l'elfe en guise de réponse, plus prompte à défendre son refuge que son propre honneur. "Ce n'est pas misérable. Pas du tout." Elle avait l'habitude d'être prise de haut... et aussi dégradants qu'ils soient, les mots restaient des mots. Tant que les choses en restaient là avec Marianis, elle estimerait s'en être tirée à bon compte.

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Dim 30 Juil - 15:00

LE LOUP ET L'AGNEAU
☾ feat Nesiris ☾
Le petit oiseau semble reprendre de l’assurance. Assez pour se dégager de la poigne que lui avait imposé le perfide serpent lui sifflant au visage. Se sent-elle en sécurité ici, en ce lieu saint ? A l’abri de son emprise ou de toute malveillance ? Pense-t-elle qu’elle ne serait pas capable de briser les tabous – surtout dans un temple de la fausse Prophétesse – pour s’en prendre à elle ? Ces espoirs sont vains, et révèlent une méconnaissance de la jeune mage. L’image d’une Chantrie sudiste en flamme lui traverse brièvement l’esprit, avant que la réalité ne la rattrape et ne souffle cette idée pourtant si séduisante. Le temps des cendres et du sang viendra bien assez tôt, elle n’est pas venue en Férelden pour provoquer un conflit ouvert. Et pourtant… Rien que dans son esprit, elle discerne déjà toutes les nuances de la lueur ardente que provoquerait ici un feu, qui viendrait engloutir la charpente et noircir la pierre.

« Tu te crois libre ? Ce n’est pas en se libérant d’un joug qu’on le devient… D’autant moins quand c’est pour se jeter dans les bras de la religion. » Les mots sont susurrés, proches du chuchotement comme si elle ne s’adressait qu’à elle-même. Ses yeux s’égarent pensivement sur les vitraux un peu plus loin. La lumière déclinante leur donne des teintes chaudes sur lesquelles son regard s’attarde sans se soucier de la forme ou des motifs, ni même de l’histoire racontée. « Ainsi donc tu es andrastienne, Nesiris ?  » La prophétesse honnie, rejetée par le peuple de Tévinter qui n’a choisi d’accorder de crédit qu’au Créateur. Les détails et raisons lui passent largement au-dessus de la tête. La jeune femme ne croit en rien en son cœur de pierre, si ce n’est en elle-même et la magie. La religion n’est qu’un amas de chaînes dans lesquels bien trop d’individus s’enchaînent d’eux-mêmes. Elle tourne à nouveau son regard vers l’elfe, un sourire mutin aux lèvres. Elle qui se croit libre, elle a tout simplement troqué ses chaînes d’esclave pour enfiler celles faisant d’elle le pantin de la Chantrie sudiste.

Lentement, elle fait un premier pas sur le côté. Puis un second. Et encore un autre, l’entraînant dans une ronde mesurée autour de l’elfe, sans que ses yeux ne la quitte. « Dis-moi ce que tu aimes dans cet endroit. Je voudrais comprendre. » La voix est douce telle une caresse. Le timbre naturel de sa voix n’est pas si différent même lorsque sa bouche vomit des méchancetés aux oreilles de ses interlocuteurs. Ce n’est qu’un jeu, le temps pour elle de déterminer si l’elfe peut lui être d’une utilité quelconque en restant dissimulée ici, au sein même de la Chantrie. Si elle ne sait pas encore comment, elle en est toutefois certaine. Ses plans pour l’ancien Inquisiteur et la Divine viennent se mêler à l’idée que Nesiris demeure ici. Peut-être même pourrait-elle se passer de l’Inquisiteur en fin de compte. Elle lui sourit, semblant à peine avoir écouter la réponse à sa question. Ses pas s’arrêtent pour venir se planter face à la jeune elfe. « Tu n’as pas envie d’avoir d’ennui, ni de tout recommencer autre part, n’est-ce pas ? On peut fort bien s’arranger entre nous. Tu pourras rester vivre ici dans la sérénité. » Son visage de poupée se rapproche avec lenteur comme pour venir lui susurrer un secret. « Et Caesual n’en saura rien. »

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Mar 1 Aoû - 11:56


Marianis & Nesiris

Le loup et l'agneau


Ce n'était pas uniquement les paroles de Marianis - sa présence incongrue à Denerim, son regard glaçant et ses moqueries - qui donnaient cet impression de malaise à la jeune elfe. C'était des années de peur et de mauvais traitements qu'elle avait pensé avoir laissées derrières elle qui refaisaient surface. Elle se sentait mal, sa confiance vacillant au rythme de ses pensées - regrettant son manque de courage et de force. Fae, Ysern, toutes ces personnes qui l'avaient aidée jusqu'à présent... elles ne se seraient pas laissées faire, elles. Mais Nesiris restait Nesiris, et elle ne savait pas quoi faire.

Alors, immobile, elle gardait le silence - écoutant sans y répondre les paroles murmurées de la mage à propos de la religion et de sa liberté. Se croyait-elle libre ? Elle était libre, répondait-elle dans sa tête comme un mantra. Elle n'avait plus de maître ou d'ordre à suivre, elle pouvait quitter la ville quand bon lui semblait, elle était libre. Elle était ici par choix. Parce qu'elle aimait cet endroit. Parce qu'elle avait besoin de calme et de sécurité...

Mais Marianis lui tournait autour, un pas après l'autre, l'encerclant comme un animal jouant avec sa proie... Et dans ces circonstances, ces pensées habituellement réconfortantes et victorieuses sonnaient creux. Si au moins elle avait pu savoir ce qui se passait dans sa tête... anticiper ses actions. Elle était plongée dans le noir et ça l'effrayait. Elle aurait aimé se trouver à des lieues d'ici.

-"Andraste... Je crois qu'elle était une noble femme."

Aucun mensonge dans ces paroles. A quoi bon prétendre autre chose ? Nesiris croyait en Andraste... Pas en sa divinité, mais en son message, en ses valeurs. Elle croyait en une femme qui n'était peut-être pas l'épouse du Créateur comme les gens d'ici le pensaient, mais qui était une femme forte, courageuse et bonne, une femme qui s'était battue pour sa liberté et celles des autres. L'elfe espérait, sincèrement, que cela suffise à faire d'elle une andrastienne... car même si elle ne croyait pas à tout ce que disait la Chantrie sudiste, elle n'en était pas moins fière d'en porter les couleurs. Et c'est cette fierté qui l'aida à répondre à la question suivante : "J'aime... tant de choses. Il y a tant de choses. Le calme et l'aide qu'on apporte aux habitants... la bonté et le respect. J'ai l'impression... l'impression de faire quelque chose de bien." Elle parlait dune voix presque suppliante, comme si elle cherchait à la convaincre. Elle croyait en ses paroles, si naïves soient-elles. Mais Marianis l'écoutait à peine...

Elle fit un pas en arrière en la voyant approcher, le regard fuyant face aux yeux pâles de la jeune femme. La jeune femme avait évidemment vu juste... Pour l'heure, Nesiris souhaitait rester sur place, loin des ennuis, le temps de trouver autre chose à faire.  Ses paroles étaient presque encourageantes, mais cachaient clairement quelque chose, même si l'elfe avait bien du mal à voir quoi. De quelle utilité pourrait-elle lui autre, seule, ici, à Denerim ? Ce qu'elle avait en tête ne serait sans doute pas plaisant. Et pourtant, en l'entendant, elle ne pouvait s’empêcher d'espérer...

Plus pour elle-même que pour la femme qui l'observait, elle souffla, comme un rappel : "Si ma... si Caesula apprenait où je me trouve, elle me tuerais." Elle se demanda si Marianis en avait conscience, ou si elle n'y voyait qu'une peur irrationnelle d'ancien esclave. Elle ne devait pas connaître la vraie raison de sa fuite - le lien de parenté entre Caesula et elle qui rendait cette affaire si personnelle. Elle avala sa salive, relevant les yeux. "Que voulez-vous ?" Que désirez-vous de moi ? En quoi puis-je vous être utile ? C'était retomber dans de vieux travers mais s'il fallait passer par là, alors soit.

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Nesiris Gallo

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Mar 8 Aoû - 15:32

LE LOUP ET L'AGNEAU
☾ feat Nesiris ☾
Le bien et le mal. Des notions abstraites aux yeux de la jeune femme, qu’on a négligé de lui enseigné lorsqu’elle était encore toute jeune. Notions définitivement rangées au placard quand on l’a vendu comme esclave, livré à des nobles qui ne s’en sont guère souciés non plus. A quoi bon enseigner quoique ce soit à un meuble, une marchandise ? Un élément de décor, tout au plus un animal. Des notions sur lesquelles elle aime à s’asseoir. S’appuyer dessus jusqu’à ce qu’elles s’effondrent, pour en contempler la déchéance. Ce qu’évoque Nesiris lui est purement étranger. On ne peut pas attendre d’un être n’ayant jamais reçu de bonté d’en faire preuve à l’égard d’autrui. Enfant seule, elle ne fait que reproduire les schémas qu’elle a si souvent observé autour d’elle quand on ne la considérait même pas comme un être humain : celui des puissants abusant du pouvoir et faisant comme bon leur semble.

Dans son jeu auprès de Nesiris, elle se garde bien de dévoiler toutes les cartes qu’elle possède en main. Proche de son ancienne maîtresse, elle est sans doute la seule auprès de qui Caesula s’est confiée sur la nature de son lien avec la jeune femme. Une demie sœur, et une elfe de surcroît. Secret délicieux qui n’a fait qu’alimenter sa curiosité à l’égard de Nesiris et de la personne qu’elle est. Mais la voilà bien déçue, ne trouvant plus autant d’amusement en sa présence que lors de cet instant fugace où son visage s’est offert à ses yeux. Toutefois l’intérêt demeure – mais sous une autre forme, plus vicieuse.

« Ne t’inquiète pas. Cela n’arrivera pas si tu fais ce que je te dis. » Elle sourit, un sourire pour une fois dénué de malveillance. Mais ce n’est qu’un masque parmi tant d’autres. Une feinte pour apaiser la peur ou susciter l’absence de menace. Un jeu auquel elle se prête parfois, celui de feindre d’être plus faible ou naïve qu’elle n’y paraît. Mais la supercherie n’est pas nécessaire avec la jeune elfe dans la mesure où c’est elle seule qui mène la danse. Nesiris a ses réflexes d’anciennes esclaves encore trop ancrées en elle pour la contester avec véhémence. Alors la vipère qu’elle est en profite pour s’engouffrer dans la brèche. « Je veux que tu sois mes yeux et mes oreilles à Dénérim. Je veux que tu m’avertisses de toute activité sortant de l’ordinaire. Des plaintes des fidèles et de leurs souffrances. Des puissants en présence dans ce lieu, de leurs confessions qui pourraient te parvenir. Je veux que tu sois la petite souris capable de tout entendre sans être remarquée. Et si d'aventure, je te demande à l'occasion de me rendre quelques petites services, tu le feras sans poser de question. Sans chercher à comprendre le comment du pourquoi. » Une espionne. Une petite main à agiter lorsqu’elle sera loin de Dénérim, partagée entre les affaires de Tévinter et les autres royaumes. « Peux-tu faire cela pour moi, Nesiris ? » Si le ton est léger, presque badin, l’ordre est néanmoins équivoque.

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Mer 9 Aoû - 12:52


Marianis & Nesiris

Le loup et l'agneau


Alors voilà ce que Marianis avait en tête. L'avait-elle retrouvée ici uniquement dans ce but ? Ou bien n'était-ce qu'un hasard fâcheux qui l'avait poussée à la retrouver dans sa cachette ? En tout cas, elle souhaitait à présent l'utiliser, elle et sa présence ici. Elle serait... une espionne, en quelque sorte. Des yeux et des oreilles à sa disposition, ici à Denerim.

Cela signifiait trahir son pays d'adoption. Certes, les choses n'avaient pas toujours été roses pour elle, même à Ferelden ; certes, si elle y menait une vie paisible à l'heure actuelle, ce n'était que grâce à une ruse et un mensonge ; et pourtant... Pourtant, ce pays, elle l'aimait, et elle y avait rencontré assez de personnes bienveillantes pour qu'elle y tienne. Et Marianis - et Tevinter - ne ferait que menacer tout ça par ses actions. L'elfe ne connaissait pas grand chose à la politique, mais il ne fallait pas être un génie pour le deviner. Elle ne voulait pas servir sa nation natale, même si indirectement, à si petite échelle - car, à n'en pas douter, sa propre influence dans cette histoire ne pourrait être qu'insignifiante.

Pourtant, elle ne pouvait pas refuser. Pas comme ça, pas face à la mage... Marianis l'impressionnait, même avec sa nouvelle expression presque sympathique auquel elle aurait vraiment aimé croire. Nesiris se doutait bien de tous les ennuis qu'elle pourrait lui causer, face à un refus - maintenant même, si elle le souhaitait. Et puis de toute façon, elle se sentait clairement incapable de lui tenir tête et refuser purement et simplement.

Mais elle n'était pas idiote. Qu'elle le veuille ou non, accepter était sa seule solution en ce moment... Au plus vite elle le ferait, au plus vite Marianis serait loin. Et ensuite... Eh bien, ensuite, il faudrait attendre. Avec un peu de chance, rien de notable n'arriverait et cet engagement ne referait plus surface. Et dans le cas contraire... Elle devrait simplement décider que faire. Accepter son rôle de taupe ou s'en détacher ? Obéïr à ces ordres ou tenter de s'en sortir seule ?

Qui vivra, verra. Elle n'avait pas le loisir d'y songer pour l'instant.

Elle baissa les yeux.

-"J'ignore à quoi je pourrais vous servir. Je ne suis qu'une simple Sœur..." Ce qui était vrai. Elle n'était pas au courant des secrets importants de Ferelden, et ne cherchait pas à l'être. Elle avait envie d'une vie simple, bénéfique pour elle et son entourage - pas d'être mêlée à des histoires qui la dépassaient, comme maintenant. Mais Marianis devait s'en douter, de ça - elle devait savoir ce qu'elle faisant en lui offrant une telle proposition. C'est vrai que l'elfe était petite, discrète, qu'elle passait facilement inaperçue. Peut-être était-ce là l'atout que la mage cherchait. "Mais je... Je ferai de mon mieux. Oui."

Elle se sentait mal. Plus tard, à tête reposée... plus tard, elle pourrait faire le point sur tout ça. Elle n'en parlerait à personne, bien sûr ! A qui le pourrait-elle ? Presque personne ne connaissait sa véritable identité, ici, et même ceux-là, elle ne voulait rien leur avouer de tout ceci. Elle devrait gérer ça seule. Tant de secrets et de cachotteries, pour une simple personne comme elle aspirant à une vie tranquille... Ironique, quand on y pensait.

-"Merci", ajouta-t-elle finalement. "Pour votre générosité." Oh... Il n'y avait rien de généreux dans l'offre de Marianis, et elles en étaient certainement toutes deux parfaitement conscientes. Ce genre de remerciements étaient pourtant monnaie courante à Tevinter, et semblaient appropriés à Nesiris dans ces circonstances. Ce n'était rien qu'une façon d'insister, encore, sur le fait qu'elle ne cherchait pas d'ennuis.  

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Mer 9 Aoû - 18:10

LE LOUP ET L'AGNEAU
☾ feat Nesiris ☾
Qui peut prédire quel sera son destin ? Pas même Marianis ne possède ce pouvoir malgré la précocité de ses dons. L’imprévu est une chose autant adorable que détestable, et quitte à être incapable de prédire l’avenir, elle préfère encore ajouter autant de cartes que possible à son jeu. Nesiris n’en est qu’une parmi tant d’autres. Mais de simple valet, peut-être saura-t-elle se rendre aussi utile qu’un as si elle est jouée correctement. Cela reste à voir et malgré son inconstance, la jeune mage ne laisse pas tant les choses au hasard qu’il n’y paraît. Chaque occasion d’agrandir son réseau de petits oiseaux est à prendre pour étendre sa propre influence. Ingénue qui aspire déjà à sortir de l’ombre de sa maîtresse bien qu’elle a parfaitement conscience que son temps n’est pas encore venu. Mais un jour, oui. Un jour prochain.

Son sourire perdure alors que l’elfe se plie à ses contraintes. Comment aurait-il pu en être autrement ? « Parfait. » L’ironie de la situation et de sa prétendue générosité la font rire intérieurement. En cet instant, elle jubile presque de manière enfantine de voir autrui se plier à son autorité, attitude malsaine héritée des vices de Tévinter, schéma reproduit à l’identique pour celle qui a pu s’élever et se libérer des chaînes. Quelque part, elles se ressemblent dans leur accès à la liberté, mais s’éloignent aussitôt qu’on cesse de s’attarder sur ce détail, bien trop différentes l’une de l’autre. Et les individus ayant connaissance de l’enfance de Marianis en dehors du haut gratin de la noblesse ne sont pas légion.

A nouveau, elle vient se pencher vers la Sœur comme pour lui faire confier un secret. « Prend garde. Si tu te crois maline en pensant qu’il suffit simplement pour toi de quitter Dénérim pour gagner un autre endroit, tu ferai une grossière erreur. » Et sur ces charmantes paroles emprunte d’une menace sous-entendue malgré le ton léger et doux, elle recule d’un pas. « Je reviendrais te voir dans tes rêves lorsque le besoin se fera sentir. » Puis enfin, la délivrance pour Nesiris. Marianis lui tourne le dos, se hâtant vers la sortie. Elle s’est bien assez attardée comme ça dans le lieu saint qu’elle se sent presque souillée par l’ambiance de l’endroit. Sa pâle silhouette à nouveau dissimulée dans sa totalité par la cape et la capuche la recouvrant, la foule au-dehors l’avale et elle finit par disparaître définitivement de la vue de la jeune Sœur. Loin, la distance entre elles grandissant un peu plus à chaque pas les séparant. Et la jeune mage se réjouit intérieurement. Oui, elle se réjouit, car à présent qu’elle a implanté ses griffes sur Dénérim, elle va maintenant pouvoir regagner Tévinter. Récupérer son esclave en devenir, le naïf Kaida, puis aller jouer son vilain tour à Faustus avec l’amulette qu’elle a récupéré. Alors qu’elle s’efface parmi la foule, un énième sourire inquiétant se dessine sur son visage.

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