Visite royale | ft Hereward

Nesiris et Hereward

Visite royale

Sur la place principale de Denerim, Ferelden, le marché battait son plein. Marchands venus des quatre coins de Thedas, acheteurs riches ou pauvres ou simples curieux, gardes de la ville et voleurs à la sauvette, elfes, nains, hommes - tous semblaient s'être donnés rendez-vous sur cette place, parmi les étals, dans une cacophonie pas si désagréable.

Nesiris observait toute cette activité depuis les portes de la Chantrie, saluant au passage les quelques personnes qui s'en approchaient. Elle aimait le marché, même si elle ne s'y rendait presque jamais elle-même. Elle n'avait rien à y acheter et pas d'argent à y dépenser, et de toute façon, l'endroit semblait un brin trop bruyant et chaotique pour elle ; mais regarder tout ça de loin, comme maintenant, avait quelque chose de fascinant. Elle observait les magasins remplis d'objets étranges et exotique, d'armes brillantes miroitant au soleil ou de tissus luxueux venus d'Orlais ; elle saluait de loin les vendeurs qu'elle reconnaissait pour les y voir chaque jour, attirant les acheteurs potentiels avec les mêmes phrases et les mêmes offres aguicheuses répétées encore et encore ; elle remarquait même, parfois, quelques activités bien moins légales - vols à l'étalage ou chapardage, bourses coupées en toute discrétion. Elle ne disait rien. Il fallait bien vivre, et qui était-elle pour juger ?

Si elle se tenait là, debout devant le bâtiment saint, ce n'était pourtant pas uniquement pour regarder les gens passer. Non, si elle était là, à côté du panneau d'affichage de la Chantrie, c'était avant tout pour accueillir les fidèles et répondre à leurs éventuelles questions. La Révérende Mère semblait trouver qu'elle avait l'air assez jeune, polie et sympathique pour remplir ce poste - et ça lui convenait très bien. Nesiris aimait ce contact avec les gens, le respect qu'ils lui montraient en la voyant non pas comme une esclave, ni même comme une elfe, mais comme une Sœur andrastienne... C'était agréable, et ça lui donnait l'impression d'être utile.

Elle était donc particulièrement attentive aux allées et venues des passants devant la chantrie, cherchant des yeux ceux qui auraient, éventuellement, besoin de son aide ou sa guidance. Jusqu'à présent les choses avaient été relativement calmes : quelques personnes venues lire les offres d'emploi sur le panneau... un homme perdu et manifestement saoul qui cherchait son chemin à travers la ville... et une vielle dame venue lui demander une bénédiction pour sa petite fille, qui devait accoucher bientôt (Nesiris l'avait redirigée à l'intérieur, vers une sœur plus habilitée à offrir ce genre de choses, et lui avait promis de prier pour elle).

Elle se sentait en fait un peu désœuvrée quand son attention se dirigea vers un homme qui approchait, visiblement décidé à entrer dans le bâtiment. Nesiris ne l'avait jamais vu, du moins elle ne s'en souvenait pas ; mais il avait l'air d'avoir une bonne raison de se trouver là, et c'était à elle de l'accueillir.

Elle s'approcha avec un sourire poli, s'inclinant légèrement devant l'inconnu arrivant en face de lui. Elle ne le reconnaissait pas, mais il dégageait un air d'importance assez indéfinissable... Qui était-il exactement ? Elle supposa que si c'était important, elle finirait bien par l'apprendre...

-"Bienvenue à vous, au nom d'Andraste," lui dit-elle respectueusement. "Je suis Sœur Cerys, pour vous servir. Cherchez-vous quelque chose en particulier en ces lieux ?" Incroyable à quel point ce rôle, ce mensonge, lui semblait naturel à présent. Elle ne vivait à la chantrie que depuis quelques mois, et pourtant ! Quand elle se présentait ainsi, elle n'avait même plus l'impression de tromper les gens - après tout, habillée ainsi, n'était-elle pas réellement Soeur Cerys, la jeune humaine au bon cœur venue servir dans la Chantrie d'Andraste ?

AVENGEDINCHAINS

La ville de Dénérim débordait de vie. Mais pour moi, pas la ville mourrait à petit feu tout comme moi. Je n'y voyais plus la joie de vivre que je voyais lorsque mon fils était encore de ce monde. Le marché était un endroit clé, le seul endroit où l'on pouvait croiser toutes sortes de gens, des bardes, des filous, des chevalier, des marchands, des pauvres, des ribaudes et même des prêtresse. Mais aussi toutes les races. Nombres de Nains venaient faire commerce ici avant de repartir vers Orzammar et s’approvisionner. C'était une ville remplie de vie et pourtant je n'y voyais qu'un monde froid. C'était également MA ville. Celle des Theirin, la ville d'Andrasté également. A croire que tout ce qui venait d'ici était sacré et durait plus de mille ans.

J'aurais pu apparaître de façon officielle et tout mes sujets auraient alors accourus espérant une bénédiction, ou bien quelques pièces, mais j'étais venu incognito ici au cœur même de ma ville. J'aimais me mélangé à mon peuple pour voir ce qu'ils pensaient réellement, pour voir la réalité et ne pas se cacher derrière un gros palais en jouant au roi. J'espérais de tout coeur que mon neveu serait de cette trempe et qu'il ferait un jour un bon roi.

La cible du jour était la chantrie au cœur de la ville, un symbole important, si Andrasté était réellement née à Dénérim alors la chantrie qui était ici était la plus sacrée, encore plus que celle jadis du saint temple cinéraire. Enfin de mon point de vue, visiblement pas celui de la Divine. qu'importe après tout, cela laissait à Ferelden le loisir de mener comme bon lui semble toutes ses activités. Mais ce n'était pas pour une raison de religion que je me rendais à la chantrie aujourd'hui. Non, c'était avant tout pour me renseigner sur les besoins qu'avait celle-ci. La chantrie menait souvent des actions de charité, aidant les plus pauvres de la citée et cela devait être soutenue par la couronne. Cependant je ne voulais pas le discours d'une mère trop bien informé pour essayer de tenir la couronne à l'écart, je voulais l'entendre de quelqu'un qui me dirait honnêtement ce dont ils avaient besoin et quels actions étaient réellement menées.

J'avais une cape de voyageur, une tunique qu'un marchand aurait pu avoir et des bottes qui n'étaient clairement pas de prime jeunesse. A ma ceinture en revanche se tenait une épée, bien que je sois le roi de ce pays, même si j'avais confiance en mes sujets, je savais aussi que certains d'entre eux n'hésiterait pas une seconde à s'attaquer à quelqu'un qui semble se balader seul pour une poignée de pièce.

Je m'approchais du panneau de la chantrie ou une sœur était visiblement dans l'attente d'un dévot. Alors que je marchais dans sa direction elle fit quelques pas vers moi et me salua comme le demandait son rôle devant la chantrie. Une politesse a laquelle je me devais de répondre.

- « Je vous remercie Soeur Cérys, qu'Andrasté vous garde, je viens voir cette fameuse chantrie au coeur de la ville de naissance de la prophétesse, un lieu particulier et chargé en histoire j'imagine. Vous êtes ici depuis longtemps ? »

La question m'avait un peu échappé à vrai dire. J'étais pressé d'obtenir les réponses que je désirais, mais c'était souvent en faisant preuve de patience que j'allais y arriver, pas en posant une telle question d'entrée de jeu. Enfin, après tout un voyageur curieux pouvait bien poser toutes les questions qu'il désirait. C'était de la visite et de la culture, peut-être pourrait-elle m'indiquer si elle connait mieux l'histoire de Dénérim que moi.

Pour l'instant je ne me présente pas, bien que ce soit une insulte a la politesse pour elle qui s'est présentée, je préfère garder secret mon identité et éviter de provoquer le choc de la royauté, c'est-à-dire que personne n'arrives à vous parler franchement parce qu'ils viennent de découvrir que vous êtes le roi.

Nesiris et Hereward

Visite royale

L'homme ne répondit pas directement à sa question, expliquant simplement être venu voir la Chantrie pour sa valeur religieuse et historique. Nesiris, bien sur, pouvait parfaitement le comprendre. Même si, au fond d'elle-même, elle ne voyait pas Andraste comme une véritable figure sacrée... elle restait une incroyable héroïne que la jeune elfe admirait beaucoup - et son impact sur le monde actuel était indéniable. Se trouver à l'endroit où elle était née, il y a tant d'années, c'était impressionnant même pour elle. Alors elle hocha la tête en répondant au visiteur :

-"Je comprend. Il est vrai que cet endroit est très spécial... je suis sûre que vous y trouverez ce que vous y cherchez. Moi-même, je ne suis arrivée ici qu'assez récemment. Je suis originaire des Marches Libres..."

C'était le mensonge qu'elle avait répété partout depuis son arrivée en ville. Une sœur de la chantrie de Tantertale, venue à Denerim pour changer d'air et voir le monde... Une fausse identité facile à conserver. Elle avait bel et bien visité la cité-état quelques mois auparavant, sur son chemin hors de Tevinter : elle y était restée assez longtemps pour pouvoir la décrire, si on le lui demandait. C'était plus facile pour elle d'admettre le fait qu'elle soit étrangère : au moins, elle avait une bonne raison d'être ignorante quant à l'histoire ou aux coutumes de Ferelden. Il était évidemment hors de questions de dire qu'elle venait de Tevinter : les Marches Libres, c'était un bon compromis.

Nesiris eu un sourire d'excuse, avant de continuer : "Je ne suis sans doute pas la personne la plus indiquée pour vous offrir une visite culturelle, mais je peux essayer, si vous le voulez bien ! J'ai bien peur que la plupart de mes collègues soient un peu occupées pour l'instant." C'était le cas, mais il y avait aussi le fait qu'elle n'avait pas vraiment envie de déléguer encore une fois tout ceci à quelqu'un d'autre. Elle ne voulait pas rester désœuvrée plus longtemps : si elle pouvait se rendre utile, elle le ferait.

Elle se décala de quelques pas, comme pour l'inviter à entrer dans le bâtiment, et en profita pour observer un peu mieux l'inconnu. Il avait l'air d'un voyageur, ce qui expliquait sans doute ses envies de visites historiques... Un homme cultivé, sans doute. Nesiris se prit à s'interroger. D'où venait-il, et où allait-il ? A moins qu'il n'aie déjà atteint sa destination, ici, dans la capitale du pays.

-"Vous êtes en visite à Denerim ? J'espère que la ville vous plait ! Pardonnez ma curiosité, mais d'où venez-vous ?"

Une question peut-être un brin inappropriée, qu'elle regretta presque immédiatement - mais elle ne pouvait s'en empêcher. Denerim, elle le savait, attirait des gens d'un peu partout. C'était fascinant, et elle aimait se renseigner sur les origines des visiteurs auxquels elle avait l'occasion de parler. Le monde entier lui semblait toujours si vaste, à la fois effrayant et beau, et rien qu'avoir le privilège de discuter avec des gens venus d'ailleurs, d'endroits qu'elle n'aurait peut-être jamais l'occasion de voir... ça la faisait en fait un peu rêver.

AVENGEDINCHAINS

Originaire des marches libres donc ? Intéressant, Ce n'était pas une information primordiale, mais tout était bon à savoir, un roi ne doit-il pas tout connaître de son peuple ? Je n'avais aucune idée du nombre de personnes qui étaient venu a Ferelden en fuyant les cités-états, les mages Tévintides et tout autre chose. Je savais simplement que cela se faisait et que certains étrangers devenaient des Féreldiens a part entière. Je venais donc d'apprendre que la soeur qui m'acceuillait était originaire d'ailleurs, voilà qui compliquait légérement ma couverture de voyageur. Mais bon, je connaissais Ferelden comme ma poche, cela ne serait sans doute pas problématique.

- « Les fameuses marches Libres, j'ai pu visiter quelques citées états lors de mes voyages. Ostwick, Kirkwall, Osterburg. Mais j'ai beaucoup de mal à retenir les us et coutumes de ces nombreuses villes. »

Heureusement que sa position de roi lui permettait de connaître les noms de toutes ces citées et d'en avoir visité plus d'une, sinon quel horrible voyageur il aurait fait. Un homme ne pouvant cité les villes importantes des Marches libres, n'a sans doute pas voyager bien loin.

Elle n'était pas la personne qui pouvait m'en dire énormément sur la culture Féreldienne c'était un fait, mais elle pourrait largement se montrer utile en tant que sœur, après tout si en apparence j'étais un voyageur, je restais le roi et ma mission, personnelle du jour, était avant tout de pourvoir aux besoins de la chantrie locale. Après tout le quotidien de mes sujets méritait aussi d'être embellis.

- « Et bien si vous vous sentez capable de pouvoir me renseigner ce serait avec une grande joie que j'apprendrais tout ce que pouvez me dire, ma soeur. Après tout je n'ai pas fait tant de chemin pour ne rien apprendre aujourd'hui. »

Un chemin qui allait du palais royal jusqu'ici, autant dire une miette de pain par rapport à Thédas. Mais qu'importe. Le mensonge me serait pardonné et puis c'était pour une bonne cause. Je la vis se décaler et je compris le message, l'invitation à entrer était donné. Je ne resterais donc plus à découvert et je pourrais totalement jouer mon rôle sans peur que quelqu'un me reconnaisse. Même si la plupart des gens ne reconnaîtrait pas leur roi a moins qu'il arrive avec la couronne sur la tête.

Je rentrais donc dans cette chantrie que je connaissais déjà fort bien. Mon fils y avait été amené lors de sa naissance, comme mon frère et sans doute la plupart de ma famille. Entre les visites officielles, les naissances, les événements de la chantrie je commençais à connaître son intérieur par coeur. Mais aujourd'hui je devais être surpris de sa beauté et sa grandeur. Comme tout voyageur le serait en somme..

Hélas je n'ai pas le temps de dire un mot lorsque nous arrivons à l'intérieur que voilà qu'elle me pose une nouvelle question. Je ferais sans doute mieux de ne pas y répondre immédiatement. Elle s'intéresse cette fois au lieu d'où je viens, question piège pour moi et ma couverture.

- « Cette chantrie est simple, mais évidement belle dites moi. Depuis combien d'années se dresse-t-elle ici ? On m'avait pourtant raconté que le passage de l'Enclin en Dénérim avait fait des ravages, mais je n'en vois pas les stigmates depuis mon arrivée. »

Je savais très bien que certaines maisons n'avait pas été rebâtie après l'Enclin mon grand-père et mon père s'était pourtant attaché à la reconstruction de la ville après le passage des engeances, mais certains quartier était trop amoché pour qu'ils soient de nouveau sur pied après quelques années. Même si cela approchait maintenant du siècle. Les habitants s'étaient légèrement éloigné et ne souhaitaient pas y revenir. Cela pouvait se comprendre, mais en Ferelden, hormis quelques traces notables des engeances plus rien ne restait du dernier enclin, seul Ostagar gardait de profondes cicatrices de la horde des Engeances.

- « Et pour vous répondre, en réalité je suis originaire de Ferelden, mais je suis partis il y a longtemps et je décide de le finir dans ma patrie aujourd'hui. C'est comme un pèlerinage en quelques sortes. »

Nesiris et Hereward

Visite royale

Ainsi il avait donc déjà visité plusieurs cités des Marches Libres... ce qui était certainement logique, pour un voyageur : il avait déjà du voir bien d'autres endroits encore. Et malgré ça, il était toujours intéressé par en voir plus, puisqu'il venait à présent visiter cette Chantrie - et, probablement, le reste de la capitale.

-"Je ferai de mon mieux, monsieur", répondit-elle, réellement déterminée à répondre à toutes ses questions aussi bien qu'elle le pouvait. Elle n'était peut-être pas la plus grande des spécialistes, mais elle avait déjà appris quelques petites choses intéressant sur cet endroit depuis son arrivée ; et elle se sentait assez à l'aise pour en parler. Ils entrèrent ensemble dans l'église... Ses vitraux, ses statues, Nesiris les connaissait très bien à présent, mais c'était la première fois que le voyageur devait les voir... Il prit le temps de les observer, sans répondre tout de suite à sa question sur ses origines... et, quand il reprit la parole, c'était pour parler du bâtiment.

-"Oui, plus simple qu'on le croirait pour la chantrie d'une ville de cette importance, n'est-ce pas ? J'ai remarqué que c'était souvent le cas, ici à Ferelden. Mais ce n'est pas une critique ! Je trouve ce bâtiment magnifique, moi aussi." C'est vrai que le style locale semblait plus simple et authentique qu'ailleurs. Même le monument érigé en l'honneur de la naissance d'Andraste, un peu plus loin en ville, semblait étonnamment rustique, un simple rocher dressé vers le ciel pour marquer l'endroit, et une plaque... Mais c'était ainsi que les choses fonctionnaient ici, et, dans le fond, ce n'était pas une pire manière de faire qu'ailleurs. Nesiris, pour sa part, était facile à satisfaire. "Selon la Révérende Mère", poursuivit-elle en remerciant silencieusement la vieille femme qui lui avait résumé l'histoire du lieu quelques jours après son arrivée, "la Chantrie se tient ici depuis plus de deux siècle... Elle a été érigée à la fin de l'âge des tempêtes, mais c'est vrai qu'elle a subit des dégâts plusieurs fois, depuis."

Jusqu'à présent, elle savait ce qu'elle disait, mais elle tombait un peu à court d'idées. Elle regarda autour d'elle pour trouver autre chose à dire, assez naturellement : elle n'était peut être pas une spécialiste mais elle était plutôt douée pour improviser. "Les traces du passage des engeances ont été bien effacées, ici, mais je ne crois pas que ce soit l'endroit où les combats ont été les plus durs. Beaucoup des vitraux ont été détruits, il a fallu les refaire..." Certains, d'ailleurs, semblaient plus vieux que d'autres - elle l'avait remarqué à force de les observer. Enfin, globalement, la Chantrie restait en excellent état : il aurait été difficile de dire que, un siècle auparavant, un Enclin était passé par là. Ce n'était pas le cas partout à Denerim. La ville avait été bien reconstruite, mais Nesiris y avait quand même déjà vu des endroits plus marqués que d'autres. Ces quartiers-là étaient heureusement moins peuplés que les autres...

En tout cas, ça lui faisait plaisir de pouvoir parler comme ça - ce genre de choses faisait partie des choses qui lui plaisaient dans sa vie de Sœur.

L'homme répondit enfin à sa question, expliquant qu'il venait, en fait, de Ferelden : cette visit était moins une découverte qu'un retour aux sources. Nesiris lui adressa un franc sourire. "Oh ! Dans ce cas, bon retour chez vous !" Ce qui l'avait poussé à quitter son pays natal pendant si longtemps, elle ne pouvait le deviner, mais ce n'étaient pas non plus ses affaires.

AVENGEDINCHAINS

La révérende mère tenait des discours bien différent en fonction de qui l'on était sans doute, deux siècle pour cette soeur et lorsqu'un représentant venait en Dénérim elle parlait de la création du cantique et de la chantrie. A croire qu'impressionner les autres membres du cultes était un jeu tout aussi occupant que celui des Nobles. Bien qu'à Ferelden on soit moins friand d'intrigues et de complot que nos voisins Orlésiens, mais qu'importe, après tout si l'Empire était occupé a s'entre-tuer cela nous laisser le loisir de pouvoir vivre en paix. Même si les choses était un peu plus complexe.

Soeur Cérys avait le même gout que moi pour ce qui était de la sobriété d'un lieu, cela définissait Ferelden, pas de menaces en l'air des paroles sûr et bien sur, de honnêteté et de l'honneur, bien que les derniers siècles n'ait pas pu mettre à profit cette vision de notre pays. Cette jeune soeur me l'avait avouée elle n'était ici que depuis très peu de temps, pourtant elle connaissait déjà les mœurs de notre royaume et visiblement son histoire la plus récente. Bien, peut-être le pays du Mabari pourrait adopter un nouvel enfant ? Qui sait. Si elle se plaisait en Ferelden elle pourrait devenir peut-être plus importante que je ne le pensais actuellement.

- « Je vous remercie ma soeur. Même si je re-découvre ma patrie, je me demandais si la chantrie menait des actions dans lesquels il serait peut-être possible que j'apporte mon soutiens. Je parais sans doute ne rien avoir, mais je pourrais tout à fait aider humblement la chantrie local. »

Si la couronne n'était pas posé sur ma tête je me serais sans doute transformé en ce voyageur ayant quitté Ferelden pour y revenir des années plus tard, traquant l'assassin de mon fils. Mais étant roi de cette nation je ne pouvais la laisser sans dirigeant et qui plus est, l'assassinat du prince de Ferelden faisait partit d'un ensemble de choses étranges qui se déroulait depuis bien trop longtemps à mon gout.

Si Orlaïs paraissait bien calme depuis l'élection de la nouvelle divine et si l'impératrice était exactement comme le disait les rumeurs, c'est-à-dire totalement paranoïaque, que Tevinter manigance effectivement quelque chose et que les Gardes des Ombres aient une excellente raison d'être aussi actif alors je pense vraiment que le pire était à venir. Les nouvelles du monde n'était pas bonnes, mais peut-être celle de Dénérim pourraient me ravir quelques peu, mais je m'étais perdu dans mes pensées et je revenait sur la soeur qui avait sans doute répondu à ma question et m'avait sans doute vu perdu.

- « Pardonnez moi ma soeur, je n'écoutais pas. Pouvez-vous répéter ? »

J'étais bien trop distrait ces temps-ci, j'espérais que les gens originaires de partout en Thédas puisse trouver un havre de paix tout comme cette soeur que j'avais en face de moi. Un refuge ou mener une vie paisible.

Une question de plus brûlait mes lèvres, mais je devrais l'amener en douceur il se pourrait que celle-ci soit fâcheuse pour une chantriste.

Nesiris et Hereward

Visite royale

Des manières d'aider la Chantrie, il y en avait, bien sûr - surtout financières, il fallait l'avouer. Récolter les donations - volontaires, facultatives, grandement appréciées - des visiteurs faisait partie de ses tâches ici, mais elle n'était pas la plus douée pour ça. Certaines des sœurs, ici, n'hésitaient pas à insister, à se montrer quasi désagréables. Nesiris n'appréciait pas trop ce comportement. L'argent donné à la Chantrie était certes bien utilisé, pour de bonnes actions, mais si certaines personnes ne pouvaient pas se permettre d'en offrir, où était le problème ?

En tout cas, c'était rare que ce soit un visiteur qui apporte le sujet sur le tapis plutôt que l'inverse. La jeune Sœur supposa qu'il s'intéressait plutôt aux actions que menaient la Chantrie au jour le jour ; s'il devait donner de l'argent, sans doute préférait-il savoir à quoi il servirait exactement. Elle se lança donc dans quelques explications à ce propos.

-"C'est généreux de votre part de poser la question, monsieur. Les dons sont encouragés..." Pour le coup, elle était en terrain connu. Elle continua à parler, soucieuse de bien faire, mentionnant l'une après l'autre les bonnes actions de la Chantrie qu'elle connaissait...

Elle cligna des yeux, surprise ; elle n'avait pas remarqué que l'attention du visiteur avait à ce point faibli pendant qu'elle parlait. Ce qu'elle racontait ne devait pas être très intéressant... ou peut-être avait-il simplement la tête ailleurs après sa route. Elle hocha la tête avec un petit sourire et répondit après une courte pause : "Bien sûr, aucun problème ! Ne vous inquiétez pas pour ça." Elle n'allait certainement pas mal le prendre, surtout après qu'il se soit poliment excusé. Il était bien aimable, cet homme.

-"Je disais que les dons d'argent sont toujours très utiles, monsieur", résuma-t-elle. "Ils sont utilisés pour la maintenance de ce bâtiment, mais aussi pour d'autres actions en ville et ailleurs... Il y en a plusieurs, nous faisons de notre mieux pour soutenir ceux qui font appel à nous, particuliers ou autres... Et, bien sûr, pour payer les quelques personnes qui nous apportent leur aide en passant par le panneau à annonces, dehors. Il y a toujours des choses à faire !" Toujours des choses à faire, oui, et la Chantrie de Denerim était plutôt bien lotie. Elle était connue et populaire, les dons n'y étaient pas rares. Mais Nesiris avait entendu parler de Chantries en difficulté, dans des petits villages oubliés, qui avaient du mal à garder la tête hors de l'eau. Parfois, la révérende mère de Denerim leur apportait son aide, envoyant de l'argent, du matériel, ou même des Sœurs volontaires pour aider un peu sur place.

Nesiris observait son l'homme qui avait l'air de l'avoir écoutée cette fois-ci. Elle s'attendait à ce qu'il propose de faire un don lui-même, maintenant - à moins qu'il ne préfère continuer la visite avant toute chose. En tout cas, elle trouvait son comportement assez admirable : chercher à apporter son aide à une bonne cause, juste après être rentré au bercail... Bien des gens n'en auraient pas fait autant.

-"Mais ce n'est pas obligatoire, bien sûr", ajouta-t-elle après coup, par automatisme. Encore une fois, elle n'aimait pas mettre la pression sur les gens, leur donner l'impression qu'il fallait donner comme certaines Sœurs le faisaient. La Chantrie n'était pas là pour pomper les sous de ses fidèles, du moins, c'est ce qui lui semblait. Un charmant idéalisme... Elle avait une vision bien rose de l'endroit où elle vivait, de l'aide qu'il apportait à ceux qui en avaient besoin. Par naïveté, par reconnaissance ? Un mélange des deux, probablement.

AVENGEDINCHAINS

J'étais un peu honteux d'avoir perdu ainsi mon attention pour des soucis qui me préoccupait uniquement sous ma couverture de roi et non celle d'un voyageur. La sœur ne semblait pas m'en tenir rigueur, heureusement pour moi. J'imaginais si elle s'était outragée de voir qu'un homme qui lui pose la question n'écoute même pas la réponse, de plus c'était sans doute les informations que j'étais venu chercher directement, alors je me força à oublier les quelques soucis qui faisait de moi le roi de ce pays et je l'écoutais cette fois avec la plus grande attention.

Les dons d'argent, c'était donc la priorité demandé aux sœurs de cette chantrie, l'or faisait fonctionner le monde bien sûr, mais ce n'était pas forcément la réponse que j'attendais. Je savais que la révérende mère envoyait régulièrement des courriers au palais pour avoir quelques donations de la part de la couronne. Une audace qu'on ne pouvait lui reprocher, mais aussi une demande normale pour celle qui s'occupait du bâtiment saint de la cité. La couronne devait elle aussi apporter sa contribution pour maintenir la foie et ses bâtiments. Qu'est-ce que j'étais réellement venu chercher ici ? Je me le demandais maintenant. Pourquoi être venu chercher des informations que je connaissais déjà ? Je l'ignorais totalement, mais peut-être qu'en continuant la discussion avec cette sœur je pourrais en apprendre d'avantage sur ce que je désirais entendre.

- « Merci ma soeur pour ces informations. Je n'ai pas grand chose sur moi, mais cette bourse contient sans doute assez pour une donations journalière j'imagine ? »

Je décrochait ma bourse remplie de quelques pièces d'argents et deux d'or pour la donner à la sœur. Ce n'était pas grand chose si l'on regardait la fortune totale de la couronne, mais il ne fallait pas non plus donner trop. La couronne aurait sans doute besoin d'or pour le futur. Les temps n'étaient pas propices aux dépenses heureuses, mais plus à la préparation de quelque chose de grave.

- « Dites moi, que fait la chantrie pour les enfants orphelins exactement et les famille en difficultés ? »

C'était la révérende-mère de cette chantrie qui avait annoncé le bûcher funéraire du prince, de mon fils. Je voulais savoir si les autres familles qui perdaient des enfants dans des circonstances tragiques pouvait au moins honorer leur enfant mort correctement, si la chantrie était égale à tout niveau pour les rites funéraires de tout le peuple. Je savais qu'à Orlaïs peut de nobles s'en inquiétait, mais peut-être qu'aucun d'eux n'avait vu leur enfant assassiné par un homme...non pas un homme un corbeau. Sans émotions, sans pitié, avait accepté l'assassinat d'un jeune homme de dix neuf ans. Je ne le pardonnerai sans doute jamais, mais je voulais au moins m'assurer qu'aucun parent ne puisse voir la dépouille de son enfant pourrir.

- « Ma soeur, pensez-vous que la couronne fait tout ce qu'elle peut pour aider le peuple actuellement ? Vous êtes dans la capitale, vous devriez savoir mieux qu'aucun Fereldien ce que le peuple dis sur le gouvernement du royaume ? »

Qu'on ne s'y trompe pas, je n'étais pas ici pour savoir si j'étais aimé ou non. J'étais ici pour savoir dans quelle direction aller et surtout quoi faire, prendre en considération ce que désirait mon peuple. Mon royaume. Pour faire ce que je pouvais pour m'approcher de ce que l'on appelle un bon roi.

Nesiris et Hereward

Visite royale

Le voyageur sortit deux belles pièces d'or de sa bourse - un don tout à fait correct qu'elle s'empressa de ranger dans une petite sacoche réservée à cela. "C'est généreux de votre part, monsieur, et très apprécié. Merci beaucoup." Cet argent, au moins, serait bien utilisé.

-"Et bien, nous apportons un soutien financier et matériel aux orphelinats de la ville... Parfois même de l'aide directe, quand un membre de la Chantrie va directement prêter main forte sur place. Et les familles dans le besoin qui viennent nous demander de l'aide la reçoivent en général, dans la mesure du possible." Elle savait, pourtant, que bon nombre de personnes restaient plongées dans la misère. Dans une grande ville comme celle-ci, bien des gens souffraient, et bien peu recevaient l'aide qu'ils méritaient. Et les injustices étaient nombreuses. Elle-même, qui devait tant à la Chantrie, n'avait obtenu cette aide que grâce à un subterfuge inventé par une sœur qui l'avait pris en pitié. Sans elle, la petite elfe perdue et sans le sous qu'elle était serait probablement repartie les mains vides. Cela, cependant, elle n'en dit rien. Ce n'était pas sa place. "Sans oublier la prière. Nous prions beaucoup pour tous ces malheureux." Une chose qui aurait pu sembler très vaine à bien des gens - y compris Nesiris elle-même, dans le fond, qui trouvait un réconfort certain dans la prière mais qui constatait aussi son manque de réels résultats pratiques.

Ce qui suivit laissa Nesiris perplexe. L'homme voulait en savoir plus sur... l'opinion du peuple sur ses dirigeants ?

-"La couronne, monsieur ?"

C'était une question étrange, inattendue dans la bouche d'un voyageur venu faire une petite visite curieuse à la Chantrie. Pourquoi aurait-il bien pu vouloir son avis là-dessus ? Elle se demanda soudain s'il n'y avait pas plus en cet homme qu'un simple voyageur de retour chez lui. Y avait-il une raison cachée derrière tout ça ? Une sorte de test ?

Elle réfléchit un bon moment avant de répondre, hésitant autant sur la réponse à lui offrir que sur l'attitude à adopter. Elle n'était qu'une simple Sœur, même pas originaire de Denerim, et ne voulait pas se montrer présomptueuse et se faire mal voir.

-"Je... Loin de moi l'envie de critiquer la royauté et ses actions...", commença-t-elle prudemment "Je ne me le permettrais pas, d'autant que je n'ai pas de grandes connaissance pour ce genre de choses. Ceci étant dit..." Elle baissa un peu le ton. "C'est vrai que j'entend des choses." Les mots glissés par les visiteurs, les angoisses avouées et les confessions discrètes, les rumeurs qui circulaient sur les marchés... Nesiris

"Les gens qui viennent ici ont peur, monsieur. Peur d'une guerre, d'un nouvel enclin, du retour des tensions entre les templiers et les mages. Je ne sais pas vraiment ce que la... royauté, pourrait faire de plus pour rassurer le peuple, mais..." Elle-même était de moins en moins optimiste en voyant l'état du monde, bien qu'elle fasse de son mieux pour garder le sourire. Les rumeurs étaient trop nombreuses - les gens parlaient d'engeances refaisant surface, d'apostats dangereux et de maltraitances dans les nouveaux cercles, d'assassinats et de troubles en politique. Autant de raisons de s’inquiéter et de pleurer sur l'état du monde. Et puis, il y avait la présence de Marianis, entrevue à Denerim. Un mauvais présage, dont l'elfe ne pouvait malheureusement parler à personne. La mage ne prévoyait rien de bon...

Mais Nesiris ne pouvait pas se laisser démonter comme ça - elle ne pouvait pas laisser la peur l'envahir. Elle devait avoir confiance, confiance en son propre avenir et en le Créateur... ne serait-ce que pour montrer l'exemple aux fidèles angoissés.

-"Je pense que la couronne fera son devoir en protégeant son peuple quand - si le moment vient. Mais je prie pour que ça ne soit pas le cas."

AVENGEDINCHAINS

Au moins elle avait acceptée ce que la couronne pouvait donné quand le Roi était anonyme dans sa propre citée. Elle me raconta qu'ils organisaient et des aides matériel pour les orphelinat. C'était donc un bon point, la couronne devait superviser tout ce qui se passait dans son pays. Hors de question que quelque chose m'échappe dans ma propre capitale.

Il fallait donc que j'organise une livraison de matériaux de bases, de bois, de pierres ? De tissus peut-être ? Tout cela devait être reconstruit ou du moins entretenus. La chantrie se vantait que seul le créateur pouvait décider s'ils recevraient ce qui est nécessaire pour aider les autres, mais le créateur avait depuis bien longtemps abandonné ce monde...

lorsque vint la réponse à ma question et qu'elle s'assura que je parlais bien de la couronne je lui offrit simplement un hochement de tête avec un sourire. Oui le roi qui est en face de vous avais-je envie de dire, mais cela aurait orienté sa réponse. Il allait l'implorer de répondre honnêtement sans se soucier de l'avis d'autrui, mais il n'en fit rien, la jeune soeur délia sa langue seule. Elle entendait donc des choses sur la royauté de mon royaume. Intéressant et qu'est-ce que ces choses racontaient donc ?

- « Qu'entendez-vous ma sœur ? »

Elle avait toute son attention, visiblement aider la chantrie me souciait moins que l'avis de mon peuple sur moi. Quel égocentrisme je faisais preuve. Mon père aurait sans eu honte de moi..

Au final le peuple avait la même préoccupation que moi. Le peuple voulait être rassuré là où il n'y avait aucune réponse. Moi-même je n'avais aucune certitude sur le fait que la guerre était proche, mais l'Enclin, c'était autre chose. Cela faisait un peu plus d'un siècle que le dernier s'était terminé dans cette même ville où nous nous trouvons actuellement et pourtant, les esprits ont été marqué pour jours. Nos parents et nos grands-parents l'ont vu. Ou du moins ont vus les dégâts.

Les territoires que nous avions perdu durant l'Enclin n'ont été repris que sous mon règne. Cela laisse entrevoir les dégâts que pourrait faire l'enclin si jamais il durait plus d'un an.

- « Ne vous laissez pas aller ma sœur. La couronne fera son devoir. Je peux vous l'assurer. » je réfléchit avant de continuer... c'était risquer de lui faire comprendre subtilement qu'elle s'adressait au roi de Ferelden. « La guerre n'approche peut-être pas, mais la sécurité du peuple sera la priorité de la couronne. Même lorsque l'Enclin sortira de son trou. Plus jamais Ferelden ne se trouvera à genoux. Je vous en fais la promesse. »

Non jamais plus nous ne serons divisés lorsque le moment de combattre viendra, plus jamais nous ne mettrons nos égos avant le bien-être du peuple que nous dirigeons, pas tant que je vivrais en tout cas.

- « J'aimerais vous demander une dernière chose ma sœur. »

Je laissais un silence s'installer alors qu'elle attendait surement ma question. Je lâcha un grand sourire en observa l'un des vitraux de la chantrie. Magnifique création.

- «Continuez de rassurer les gens. Nous n'avons pas besoin d'une ville apeurée. Et... Faites moi parvenir un message si d'aventure la révérende mère souhaite me rouspéter. Je crois que l'avenir nous réserve risque de ne pas lui plaire. »

Je regarda la jeune sœur et lui sourit. Comme si je trouvais amusant de contrarier la révérende mère. Mais la situation avec les mages était devenu inquiétante. Des actions devaient être menés.

Nesiris et Hereward

Visite royale

L'homme avait écouté ses propos avec intérêt, et à présent, il la rassurait quant à ses craintes. Sans véritablement nier la possibilité d'une guerre ou d'un enclin, il affirmait que la sécurité du peuple de Ferelden resterait toujours une priorité pour les autorités. Pour un homme du commun, il avait l'air extrémement sur de lui.

Mais l'était-il réellement ? Un simple voyageur de retour chez lui ? Au vu de ses dernières paroles, cela commençait à devenir vraiment douteux. Pour la première fois depuis le début de leur conversation, l'idée qu'il n'était peut-être pas celui qu'il prétendit être lui vint à l'esprit. Il mentionnait la Couronne comme s'il parlait en son nom... Et, en elle, ce doute se changea en inquiétude. Si vraiment ce n'était pas un voyageur, si c'était un homme important, quelqu'un, elle ignorait qui exactement... elle avait du sembler particulièrement stupide.

-"Je..."

Elle ne savait pas quoi faire à présent. Continuer à converser comme si de rien n'était, attendre qu'il lui révèle lui même qui il était, s'excuser d'ors et déjà pour son manque de discernement ? Elle avait du mal à le savoir car elle ne comprenait pas ses intentions. C'était lui qui l'avait trompée, dans quel but, elle n'en était pas certaine... mais il ne semblait pas malveillant, au contraire. Il lui parlait de maintenir l'espoir et la confiance dans le cœur des gens, comme elle le faisait déjà. Il s'inquiétait réellement du sort de la ville. Mais s'il était un homme d'importance, pourquoi venir lui parler, à elle ? Et pas à la révérende mère, par exemple, qui l'aurait reconnu et dignement accueilli ? Il parlait d'elle comme s'il la connaissait déjà...

-"Bien sûr, monsieur, je n'y manquerai pas."

Il était plus facile pour elle de se replier sur des formules de politesse du genre. Cependant, elle réalisa qu'une solution s'offrait à elle, qui l'aiderait peut-être à comprendre un peu mieux ce qui se passait exactement. Alors au risque de paraître idiote, elle demanda :

-"Mais à qui devrais-je adresser ces messages ? Vous ne m'avez pas donné de nom..."

N'était-ce pas quelque chose de logique à demander ? Peut-être lui serait-il plus facile de reconnaître son nom que son visage. Et si, vraiment, il n'était qu'un voyageur banal - un voyageur avec un drôle de manière de s'exprimer... eh bien, il n'aurait pas de raison de s'offusquer de sa question non plus. C'était déjà plus subtil que de platement laisser tomber un "qui êtes vous ?" dans la conversation.

AVENGEDINCHAINS

Spoiler:

Je sentais bien que la jeune sœur était déstabilisée en comprenant que je n'étais pas qu'un simple voyageur avide de savoir religieux et surtout de connaissance sur cette ville. En réalité je connaissais chaque recoins de cette citée, la ville qui avait résisté à un enclin, la ville qui avait vu naître Calenhad le grand, la ville qui était bénit du créateur où son épouse était venu au monde. Une ville sacré et les pèlerins venaient du monde entier voir cette citée légendaire. Mais il n'y avait ici aucune bénédiction particulière, juste la volonté d'un peuple à rester en vie et fonder un royaume où ils pourraient vivre en paix.

Cette paix si fragiles, il fallait faire quelque chose pour la maintenir, mais hélas même moi je ne savais que faire. Alors en désespoir de cause, je m'étais reposé sur la chantrie, décidant d'aller voir par moi-même cette bâtisse qui était loin d'être la plus grande, loin d'être la plus belle, mais elle était tout de même là et pour les habitants elle était importante. Loin des excentricités Orlésiennes, avec leur grande cathédrale, et leurs bâtiments de marbre.

La sœur me demanda un nom à donner à la révérende-mère. Je lui souris et lui tendis une pièce d'argent. Une pièce ou mon visage apparaissait en Ferelden. Peu de gens étudiaient réellement les pièces de monnaies qui circulaient de part le monde, mais dans chaque royaume était gravé une image bien particulière. En Ferelden il s'agissait de ma royale tronche. Tout en lui souriant je m'inclina respectueusement devant cette servante du créateur.

- "Ma sœur, vous m'avez été très utile. Puissiez vous trouver ce que vous cherchez en Dénérim ou en Ferelden. Nul autre royaume n'aurait autant besoin des services simples que vous pouvez dispenser. "

J'aimais à penser que mon royaume était le seul à être rester sobre et simple. Un système politique moins complexe que les Nains, une armée unique qui se dessinait. Des moyens d'accéder aux titres de noblesses, des citoyens protégés au mieux des capacités militaires et plusieurs peuples coexistant sur une terre.

C'était sans doute avec toutes ces qualités que Ferelden avait survécu seul contre un enclin, c'était sans doute avec ces qualités que même opprimés, envahis, au bord du gouffre, un Fereldien se lèvera et emportera avec lui dans la victoire le reste du royaume.

Du moins c'est ma croyance, et j'espère que l'avenir me donnera raison, car si les heures sombres viennent, il faudra que nous soyons tous à la hauteur de mes espoirs.

Je partis finalement de la chantrie, l'esprit apaisé et un espoir retrouvé, la sœur m'avait permis de réfléchir et de discuter avec quelqu'un en dehors de mon cercle privé. Quelqu'un qui même si elle avait le respect de la noblesse, parlait sans corruption et en toute honnêteté.

Sorry:

Nesiris et Hereward

Visite royale

Pendant quelques instants, Nesiris resta interdite, stupide, avec la pièce qu'il lui avait tendue dans la main. Attendait-il quelque chose de sa part avec ce geste étrange ? Elle observa l'objet. C'était une pièce de monnaie banale, en argent, sans signe distinctif : elle la retourna entre ses doigts en s'apprêtant à poser une nouvelle question, avec la très nette impression de sembler totalement idiote, quand elle remarqua quelque chose sur le côté face.

Depuis qu'elle était arrivée à la Chantrie, à force de s'occuper des dons et de voir passer des pièces, elle avait cessé de vraiment les voir. Lors de sa première semaine à Ferelden, pourtant, confrontée pour la première fois à la monnaie locale, elle s'était interrogée. Qui était l'homme dont le profil était imprimé dessus, avait-elle demandé à Fae, la gentille jeune femme qui l'accompagnait alors ? Elle avait haussé les épaules. Le Roi, je suppose... Car, si à Tevinter il y avait des Magister et un Archonte, si dans les Marches Libres il y avait des Vicomtes, des Chanceliers, et plein d'autres titres de gouverneurs selon les cités, à Ferelden, il y avait bien un Roi...

...et ce Roi - comment ne l'avait-elle pas reconnu avant ? - ressemblait fortement au "voyageur" qui se trouvait devant elle.

La jeune Sœur releva la tête, étourdie. Était-il possible que ce soit réellement le Roi ? Il n'avait pas l'air d'un Roi, mais si son but était de passer inaperçu... L'habit ne faisait pas le moine. Elle était bien placée pour le savoir.

Il lui sembla qu'elle devait dire quelque chose, mais elle ne trouvait pas les mots. Heureusement, l'hommes - le Roi - vint à son secours. Ses quelques paroles, simples pourtant, la touchèrent beaucoup. Trouver ce qu'elle cherchait dans ce Royaume qui était aussi le sien, désormais. Faire bénéficier cet endroit de ses services, si infimes soient-ils dans le grand ordre des choses. Elle remarqua que sa gorge se nouait, alors elle se contenta d'hocher la tête, gravement.

-"Merci", dit-elle finalement. Et puis, aussi vite qu'il était arrivé, l'homme partit.

Nesiris resta quelques instants plongée dans ses pensées. Elle aurait du, bien sûr, déposer l'argent reçu en sécurité à l'arrière du bâtiment, et puis reprendre son poste l'entrée, à accueillir comme il se devait les citoyens en recherche de guidance...

Mais elle ne bougea pas tout de suite, et songea plutôt à ses paroles. Ce qu'elle cherchait... Qu'est-ce que c'était, au juste ? Elle n'en était pas sûre elle même. La sécurité, avant tout, loin de sa demi-sœur et de Tevinter ; la liberté de suivre ses rêves et de devenir autre chose qu'une esclave, une servante résignée à son sort ; la vie, une vie réelle et pleine de surprises qui lui restait encore à expérimenter...

Elle songea aussi à l'avenir. Il l'avait assurée que tout serait fait pour protéger le peuple de Ferelden des guerres et des Enclins à venir. Partageait-il les angoisses de son peuple ? Nesiris s'efforçait d'espérer le mieux. Pourtant la peur restait là.

Plus tard dans la journée, elle alla interroger la mère supérieure à propos de ce qui s'était passé. Elle n'avait pas l'air si surprise que ça. Ce n'était semble-t-il pas la première fois que le Roi agissait de la sorte... Il lui restait tant de choses à comprendre, sur le fonctionnement de ce Royaume, tant de choses à découvrir... mais elle était sûre d'une chose : l'homme qu'elle avait rencontré ce jour-là était un homme Bon. Et si c'était lui le Roi, elle était heureuse de remettre sa sécurité entre ses mains.

AVENGEDINCHAINS

Spoiler: