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Jeu 26 Oct - 23:30

Puérils, mais sincèresAria & Anibal Ah les chemins d'Orlaïs. Couverts de cette caillasse sans pareil vous ouvrant les voies vers une torture passive on ne peut plus douloureuse. J'en grimace d'avance. Sachant que père nous a éveillé au petit matin pour nous rendre à notre première confrontation frontale, avec le monde des affaires; auprès d'une famille noble, s'il vous plaît. Bon, en vrai ce n'est pas notre première visite en les terres des De Lydes. Mais cette fois-ci, je dois accompagner mon père, l'observer dans ses négociations avec le chef de famille et ses fils l'achat de notre tout nouvel alcool. J'ai regardé non sans étonnement de mon oeil fatigué mes deux frères. Aloïs ne semble pas le moins du monde embêté de ce voyage. Tiens donc, il est heureux de revenir à Lydes, lui. J'inspire profondément en me frottant des paumes mes joues et m'attrister sur mon sort. Je reviens à peine de voyage et déjà me revoilà sur les routes. Soupir. En espérant que je puisse trouver Élise sur le chemin. J'aime tant sa couche et ses petits plats.
Mon esprit a malheureusement tôt fait de me rappeler les héritiers De Lydes, bien plus présents que ne l'ont été leurs soeurs. À vrai dire, je ne suis venu que rarement, occupé à m'entraîner et apprendre le marchandage ainsi que la navigation. En tout cas, ils n'ont jamais été très .... accueillants. Sans doute à cause de mes liens avec Élise. Elle travaille au château, m'a-t-elle dit. Supposons qu'elle est la raison.

Trèves de rêveries sur la fatalité de ma vie. Père nous annonce que nous sommes arrivés. J'hausse un sourcil, circonspect, avant de me lever à mon tour et venir, non sans enthousiasme, me poser sur les futs. J'ouvre grands mes bras, bombant mon torse pour apprécier les odeurs soudaines de la vie citadine qui jusqu'alors ne m'avaient pas éveillé de mon agonie intérieure. Le vent vient lécher ma nuque, je frissonne de plaisir jusqu'à inspirer. Me bloquer. Ouvrir les yeux. Et regarder cette masse de gens allant et venant en hurlant.
"Dire que des gens ont attendu ce moment toute leur vie. Pour inspirer l'odeur de chiasse d'une mule, manger le même pain que le banquier qui flatulera sur leurs créances.
- Je vois que tu n'as pas perdu ton côté poète durant tes rudes voyages, mon fils."
Mon frère aîné s'esclaffe, Aloïs se mord la lèvre inférieure en regardant avec insistance le château, tandis que je hausse les épaules mollement.
"Si vous voulez tout savoir père, il a même eu l'occasion d'évoluer."

Mon père me fait soudainement les gros yeux, avant de secouer la main pour me demander d'éviter les détails; sous peine d'une rouste, à n'en point douter. Alors je garde les détails pour moi, et descends finalement de la cariole pour me diriger vers une jeune femme de chevelure châtaine, vêtue d'une robe de coton et d'un tablier. Mes mains se posent sur sa taille. Elle frissonne. Je profite de ce moment de surprise pour embrasser le bas de sa mâchoire et la faire rire.
"Un plaisir de vous retrouver, gente demoiselle.
- Je commençais à me dire que tu avais trouvé mieux ailleurs, Anibal.
- Voyons, Élise. Le voyage nous permet un retour à l'essentiel. Et tu en fais partie !"
Elle me repousse en ricanant, ce à quoi je lui réponds avec l'un de mes fameux sourires badins tandis qu'elle me jauge de haut en bas en se mordillant la lèvre inférieure.
"Mon père est là jusqu'à après demain. Si le coeur t'en dit ..."
Mon coeur défaille, et je sens une impulsion me prendre à tel point que je manque l'un de mes pas. L'émotion. Mais pas que. Le fait qu'elle ait anticipé mes intentions me prend de court.
"Évite cependant de le tuer comme tu l'as fait avec mon dernier soupirant en duel.
- Pro-mis."
Ensuite, je cours après la cariole de la famille non sans saluer Lise avec une dernière courbette un peu maladroite. Nous voici donc au château. J'observe d'un oeil quelque peu nouveau les murs, m'étonnant de détails sur les fenêtres, des plantes tapissant les allées avant de partir de nouveau me reposer contre notre précieuse cargaison, bras croisés. Mon aîné m'accoste en me disant qu'il va s'occuper de l'affaire avec père auprès des personnels alloués à la tâche. Moi, j'en profite pour faire le tour, sortant de mon sac une pomme avec laquelle je m'amuse finalement.

Alors que je marche en observant le paysage, je vois une jeune femme adossée contre un arbre, assise et isolée du reste du monde clinquant des nobles. Je m'en approche non sans fixer avec intérêt le livre qu'elle se permet de lire.
"À la poursuite du savoir : Voyages d'un savant chantriste. C'est rare de voir ce genre de livres dans les mains de demoiselles."
Dis-je en haussant un sourcil, appuyé du torse contre l'écorce de l'arbre centenaire. Je baisse mon écharpe et croque finalement dans ma pomme. Son jus acide et vivifiant, vraiment. Mais aussi du faciès de la jeune femme. Charmante. Une nuque fine, des beaux cheveux bruns ondulés. Et de grands yeux bleus auxquels je ne peux faire entière abstraction.
"Je préfère Kirkwall, la cité des chaînes. Frère Genitivi y est tout de même plus sincère. Non pas que je n'aime pas ses descriptions que Val Royeaux ou Starkhaven mais ... il encense moins les faits qu'il a pu observer."
Par Andrasté. Ses lèvres entrouvertes. Vous les avez vues ? Une bouche qui ferait faner le plus beau des coeurs. Je suis sincèrement désolé Élise, mais tes lèvres sont battues.

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Ven 27 Oct - 0:00


A peine j'ouvre les yeux
que je me rendors aussitôt



Il y a bien longtemps, un temps que les moins de dix ans ne peuvent pas connaître, Aria était encore une jeune fille sérieuse et sage. Non, c'est faux, son plus grand passe-temps avait été de faire les quatre-cent coups avec son jumeau et de tout mettre sur le dos d'Anthelme... Non, elle était loin d'être la jeune femme calme qu'elle paraissait ce jour-là, trop occupée à lire pour son bon plaisir. Pour éloigner les curieux aussi, mais ça ne marcha pas avec ce malotru-ci. L'homme s'était avancé vers elle, empestant la confiance à plein nez, et l'avait abordée sans aucune grâce ni élégance. Même avec un masque sur la tronche, Aria aurait deviné où il voulait en venir : il serait bien mauvais au Jeu.

— Vous croyez ? Il vous faudrait sortir plus souvent, alors.

Aria n'aimait pas qu'on s'incruste avec elle, qu'on la dérange et qu'en plus on se permette de critiquer ses lectures. Ça n'avait même pas l'air de perturber l'homme, qui continua sur sa lancée.

— Bien sûr.

Je m'en bats les reins, frère. Aria continua sa lecture comme si de rien n'était, se disant que l'autre parasite finirait bien par disparaître de lui-même... Mais non, c'était trop simple. Elle soupira, et finit par refermer son livre. Elle n'arriverait pas à lire en étant observée de toute façon. C'est seulement en levant les yeux vers lui qu'elle le reconnut.

— Oh. Anibal. Je crois que j'aurais préféré la compagnie de votre frère, mais on ne peut pas toujours avoir ce qu'on veut, semble-t-il. Hé bien, que me voulez-vous ? Outre bien sûr le fait de vouloir me protéger contre la terrible tentation du savoir et de la culture, hmm ?


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Ven 27 Oct - 0:51

Puérils, mais sincèresAria & Anibal Aria. Si je ne l'avais point entendu répliquer, j'aurai pu penser qu'elle était devenue docile et insipide. Et ainsi, tourner les talons. Non, en vrai j'ai eu du mal à la reconnaître au vu de sa transformation physique depuis notre dernière rencontre. Je m'avance d'un pas, main sur le coeur, lâchant un petit rire teinté d'un faux gémissement de douleur. Je sais que j'ai l'air tout sauf sincère en simulant cet acte. Des efforts ? Oh des efforts pour une demoiselle. Noble. Je suis un gueux certes, mais pas un lèches bottes ou de raies de fesses.
"Ow. Oho ! Je l'avoue, mon frère est bien plus à même de supporter vos humeurs changeantes."
Nous voici donc repartis dans notre petit jeu habituel : rendre grâce aux paroles de l'autre en lui fichant gifle sur sa fierté. Je croque à nouveau dans ma pomme, placé à côté de la jeune De Lydes qui semble bien en forme. Et assez radieuse pour calciner d'un seul plissement de paupières les gens qui n'ont pour elle, pas le droit d'accéder à ses faveurs. Pourtant, je reste à côté d'elle. J'adore l'entendre me renvoyer mes mots. Ça me change. D'habitude je dois mener mes oratoires avec des hommes. Moins attrayant. Je fais mine de réfléchir tout en perdant mon regard dans le ciel bleu. Cette fois je fais un effort pour que ça paraisse plausible. Tête levée, mes doigts posés sous mon menton parsemé de barbe naissante, j'ajoute, grave :
"Quand même. Vous ne trouvez pas que ce serait dommage de faire bouger les templiers pour un acte aussi banal ? Je sais qu'ils n'ont pas grand chose à faire, mais tout de même. Ah oui votre question."

J'ai bien l'intention de rester et de la faire si besoin bouger de son trône de reine du parc De Lydes. Alors je prends mon temps à ma prochaine bouchée, avant d'hausser les épaules, m'accroupir face à elle et donc m'autoriser à plonger de nouveau mon regard rieur dans le sien.
"Je voulais juste vous dire que vous vous embellissez de jour en jour. C'est rare de voir un canard devenir colombe. Puis, en toute honnêteté, bien des malheurs de ma vie me seront épargnés si je consacre plus de temps à observer le regard de femmes comme vous."
Ah. Je crois entendre le tonnerre gronder au loin. Ou sans doute est-ce une cariole prise dans un chemin pierreux qui de surcroît a fait tomber sa cargaison ? Je tends l'oreille puis me redresse, déçu. Aucune de mes deux suppositions ne semble être la réponse.
"Moi aussi je suis tout bonnement ravi de vous revoir."
Mes yeux se perdent encore un instant sur sa nuque, puis ses épaules, avant que je ne me décide à sortir une nouvelle pomme de mon sac. Elle est exaspérée. Je la comprends car moi-même je m'exaspère.
"À défaut de pouvoir vous nourrir de ma culture Dame De Lydes, peut-être pourrais-je étancher une autre faim. Ou ... une soif. Une eau de vie de cidre. Une de nos dernières créations, chez Martell. Ça vous dit ?"
Le meilleur moyen de gagner l'attention du consommateur est de le faire bifurquer vers un autre sujet. Me voici de nouveau debout dans un léger petit saut, faisant filer la pomme devant son nez. J'insiste. Il faut que je la tente.
"Vous risquez de rater une sacrée expérience. Trois ans en fût de chêne. Des notes rafraîchissantes de pomme, un léger boisé qui vient enrober l'intérieur de ta bouche ..."
J'embrasse délicatement mes doigts puis effectue une révérence. Quoi. Des femmes nobles qui ne boivent pas d'alcool durant les repas. Elle a bien dans les seize ou dix huit années maintenant. À moins que vraiment, les De Lydes soient à cheval avec la pureté de leur progéniture. Ce serait bien une première dans mon début de carrière dans le commerce. Ne me regardez pas comme ça. Aria est bien mignonne en soi, mais je travaille avant tout pour ma famille en ce moment.


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Ven 27 Oct - 11:54


A peine j'ouvre les yeux
que je me rendors aussitôt



Et c'était reparti pour un échange de paroles en forme de joute verbale. Il s'agissait d'un jeu qui ne déplaisait pas à Aria, mais qui pouvait vite devenir lassant. Heureusement qu'Anibal n'était pas totalement désagréable à regarder, ou que sa voix ne soit pas une torture pour ses oreilles. Par le Créateur, qu'est-ce qu'il pouvait parler ! Déjà, il lui rappelait à ses 'humeurs changeantes', comme si lui était toujours d'humeur égale ! Elle lui décocha un regard en forme de flèche empoisonnée, avant de répliquer simplement :

— Au moins les Templiers ne s'écoutent pas parler comme vous le faites.

S'en suivit une tirade qui se voulait sûrement flatteuse, mais qui ne l'était pas spécialement. Aria doutait que ce fut là une maladresse d'Anibal : l'homme savait choisir ses mots, que ce soit pour encenser ou pour rabaisser.

— Et on a rarement vu un dindon se prendre pour un cygne.

Les cygnes, symbole de la famille de Lydes ; impossible qu'Anibal manque la métaphore qu'Aria avait simplement filé. Après tout, c'était lui qui avait parlé de volaille en premier. Quant aux malheurs de sa vie... Aria avait une solution parfaite. Elle lui proposa, avec un grand sourire :

— Vous pouvez également vous crever les yeux, cela vous épargnera nombre de déconvenues.

Ce n'était qu'un jeu, et Aria trouvait en vérité la compagnie d'Anibal amusante : elle se jouait de lui autant qu'il pensait se jouer d'elle, il se donnait en spectacle comme le ferait un chien jappant et plein d'enthousiasme. Il était mignon, d'une certaine manière. Mais comme un chien trop excité, il était également épuisant.

Il changea brutalement de sujet, pour reprendre son masque de vendeur. Quel dommage ! Il était si bien parti, et le voilà qui se met à vanter ses produits comme un vulgaire commerçant de marché ! Aria fit une moue déçue.

— Je ne doute pas de la qualité de votre alcool, mais n'est-il pas un peu tôt pour tenter de m'enivrer ? Ou pour être si familier avec moi, soit dit en passant.

Un 'tu' s'était égaré, et Aria n'avait pas manqué de le remarquer : qu'il prenne garde à lui, Anibal restait un roturier, peu importe ses manières ou son pseudo-panache.



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Ven 27 Oct - 21:56

Puérils, mais sincèresAria & Anibal Ainsi donc, c'est comme cela que les nobles d'Orlaïs s'adonnent au noble jeu ? Dire que l'on m'avait vanté les mérites des palabres, de la retenue face au mesquin roturier ou paysan de mon bagout. Mais à quoi bon lutter contre quelqu'un qui se sent en tout points supérieur à vous, bardé de ses atours de puissance censé vous mettre genou à terre. Dire qu'à une époque elle me semblait plus mignonne. Je lève les yeux au ciel, priant Andrasté dans un coin de mon esprit, en me concentrant sur le peu de foi qui me reste en elle et ses enfants bénis par le fait d'être né de bonne famille.
"Je ne tente pas de vous enivrer, mais de vous vendre quelque chose de subtil."
Elle a remarqué ma marque "familière". Retiens toi de rire Anibal. Même si son air offusqué a quelque charme. Je soupire, m'attelant à faire une courbette bien basse, pied droit en arrière, main mimant le fait que j'enlève un chapeau de ma tête pour le poser contre mon poitrail; typique des nobles orlésiens devant leurs supérieurs en titre que j'ai pu voir lors de mes sorties. C'est amusant à faire, mais pathétique pour qui vous regarde, si sérieux dans la chose il y a.
"Chère De Lydes ... qui n'est pas familier avec l'alcool. C'est l'un des liquides que l'on peut s'autoriser à avaler, sans sens du devoir quelconque. Celui qui entre en contact de façon intime. Donc en soi, il est, familier."
Mon rictus se fait plus prononcé, m'évitant de gouailler. Dans ce dernier à coup du corps, je me mords la langue et la passe dans l'intérieur de ma bouche, me perdant dans les courbes des branchages de cet arbre sur le point de se délester de son manteau automnal. Ah, sans m'en rendre vraiment compte, je viens de lui tourner le dos. Au vu de mes sessions d'émerveillements, je me dis que j'ai raté une vocation d'artiste; ou de marginal crasseux, insérez un regard bleu glacial d'une hautaine et belle jeune fille ci-après.

"Il y a au moins une chose que j'apprécie ici."
Je pose ensuite main sur le pommeau et détache d'une branche une feuille rosée aux arrondis presque aussi délicieux que les formes d'une femme. Avec certains aspects en moins. Cela ne m'empêche pas de la frôler des lèvres pour imprimer en moi sa texture qui me rappelle l'un de nos spiritueux allié à du raisin noir fermenté. M'en retournant vers la cariole de spiritueux, je m'adresse tout de même une dernière fois sans doute à Madame De Lydes, en imitant l'accent antivan calqué sur notre cher orlésien.
"Deux verres gratuits, Madame. Mon offre tient jusqu'au retour de mon paternel."

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Ven 27 Oct - 23:15


A peine j'ouvre les yeux
que je me rendors aussitôt



Mais c'est qu'il insistait, l'animal ! Ainsi se défendait-il de toute arrière-pensée en se cachant derrière son masque de commerçant : bien piètre stratégie pour plaire à Aria, qui ne l'en trouvait que plus vulgaire. Subtil ? Tout le contraire d'Anibal, donc. Enfin, elle n'allait pas lui faire la remarque, elle était loin d'être subtile elle-même. Sa tirade à propos de la familiarité fit d'ailleurs lever les yeux d'Aria au ciel, tant sa façon de penser et d'argumenter était tordue, sans avoir le mérite de paraître élégante. À trop vouloir charmer, on en perdait tout attrait. Quelle tragédie pour Anibal.

— Bien, je cède. Buvez donc, vous parlerez moins.

Elle avait sûrement dit cela d'un ton trop sec, qui trahissait son exaspération autant que sa hâte : la jeune Aria mentait bien mal, et elle n'était pas contre une petite séance d'encanaillement de temps à autres. Anibal, avec ses manières et ses ronds de jambes, lui paraissait moins séduisant qu'un paysan honnête au regard franc et au sourire sincère, mais hé. Tout le monde ne pouvait pas être palefrenier.

— Si vous voulez bien me faire le plaisir d'être mon échanson...

C'était un titre qui plaisait davantage à Aria que celui de colporteur de spiritueux, et elle s'imagina un court instant avoir réellement Anibal sous ses ordres. La noble savait que c'était une terrible responsabilité que d'avoir des gens à commander, mais Anibal aurait sûrement été différent. Tout comme cette scène, ça n'aurait été qu'une mascarade, un délicieux jeu de faux-semblants où tous les dés étaient pipés.

Un temps, elle observa l'homme : ses longs cheveux sombres et ses yeux clairs, ses façons grandiloquentes qui trahissaient sûrement un ego blessé ou une faible estime de lui-même. Ou du moins c'est ce qu'elle espérait, sinon ça voudrait dire qu'Anibal était exactement le genre d'homme dont il avait l'air. Et ce n'était pas un compliment. Du tout.

— Resterez-vous longtemps à Lydes ? demanda-t-elle avec une intonation un peu trop appuyée, trahissant son véritable intérêt.


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Sam 28 Oct - 0:42

Puérils, mais sincèresAria & Anibal Finalement, Madame De Lydes fait acte de présence auprès du pauvre gueux que je suis. Bordel de merde, heureusement que je suis quelqu'un de laxiste avec la gent féminine. Elle a le don de pestiférer autant par la pensée que par sa langue cette demoiselle. Je regrette déjà ses jeunes années où j'avais pu entrapercevoir quelque once de douceur dans sa voix, son rire mélodieux, sa finesse d'esprit. Là, j'ai l'impression de me retrouver aux côtés d'une alvar qui a plus appris à insulter son prochain en se grattant l'entrejambe asséchée par le voyage ou que sais-je en terme de frustration, qu'à vendre avec son élocution gagnée ses peaux de bête. J'en ris intérieurement, pas le moins du monde blessé par son attitude.
"Si cela peut faire plaisir à Madame."
Nous devons en tant que roturier nous montrer assez idiots pour ces "grands". Un exercice auquel, selon père, j'excelle au point qu'Andrasté pourrait sans nul doute me foudroyer pour escroquerie envers l'humanité entière. Et au combien de gens depuis mes débuts dans le marchandage, ai-je mené dans mes entourloupes.

Je m'exécute donc, pivotant sur le pavé afin de saisir dans une autre besace une coupe, et le système servant à faire couler la liqueur du fut sans pour autant l'éventrer et perdre son contenant, je m'attelle ensuite à servir la liqueur. Cette fois, je suis sérieux et méthodique. Voir amoureux et protecteur envers le liquide à la robe ambrée qui coule dans le récipient.
"Robe ambrée, quelque peu dorée au soleil et limpide. Une pomme présente dans sa saveur, sans pour autant noyer de sucre le palet."
La coupe placée entre mon majeur et mon annulaire ganté, je la tends à Madame De Lydes qui s'en empare bien évidemment. Je reprends ma présentation du produit.
"Je le conseille tout autant avec des salades, des fruits ou bien une volaille miellée, qu'à boire seul. À moindre quantité, bien sûr. Ça reste de l'eau de vie."
À mon tour de me servir. J'appuie mon coude sur ma main libre, tandis que j'hume la liqueur dans ses arrondis et sa soudaine puissance en agitant ma coupelle. Je me sens transporté, vivant. Oui, que j'aime mon métier, Créateur ! Alors que je me prends à rêver en jetant involontairement une oeillade vers La Très Chère et Respectueuse de Lydes qui m'amuse autant qu'un orage qui se décide à ne frapper de sa foudre qu'une moitié de maison avant d'aller se noyer sur les collines, celle-ci se remet à parler. Elle me pose même une question ! Allons bon ! Cela ne m'arrête pas pour autant dans ma dégustation. Je bois une gorgée en la fixant avec intérêt jusqu'à ... devenir soudainement confus. Pourquoi s'intéresse-t-elle soudainement à notre présence ?
"Je dirai trois ou quatre jours. Tout dépend des négociations avec votre paternel, de notre toit et ..." je laisse planer un silence de quelques secondes pour attirer son attention "... de mes affaires en ville."
L'homme a plus grand aise à apprécier la femme quand celle-ci se tient debout. Je n'en perds pas une miette bien que je reste moins insistant que précédemment lors de mes palabres. À peine j'ouvre les yeux sur la demoiselle, que je sens malgré les exaspérations, la dissidence qui nous anime, la distance entre nos conditions, quelque chose qui veut se déclarer indépendant et fier. Mais l'est-elle seulement; indépendante.

"À vrai dire, je pense que ma présence n'est pas requise en ces lieux. J'ai plus d'affinité avec les Princes Marchands d'Antiva. Sans doute parce que nous sommes du même niveau social."
La demoiselle a été on ne peut plus clair, après tout. Dommage. Je vais me priver de sa vue.
"À moins que vous n'ayez une autre requête, au delà de la volonté de me faire taire."
Je me fais un peu plus incisif et moqueur, sans pour autant entrer dans le vif de sa si grande fierté. Je veux la piquer là où il faut, à défaut de pouvoir faire tomber son masque de condescendance propre aux grands orlésiens. Je croise les jambes, repartant en admiration devant le breuvage jusqu'à ce qu'un sifflement connu de mes oreilles retentisse. Je réponds par un autre sifflement à deux à coups pour entendre finalement la personne détaler; je ne peux décemment pas passer les bouteilles demandées par l'intéressé en présence d'une des filles De Lydes. J'ai beau l'air idiot, mais je sais me méfier des beaux. De nouveau, nous nous regardons. J'attends, non sans admirer encore ses courbes de visage, me rappelant l'image de la feuille rosée que j'ai embrassé plus tôt. Jette ta verve, Madame. Ça n'enlève rien au désir que j'ai un jour ressenti en te voyant, dans mes années adolescentes.


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Dim 29 Oct - 17:52


A peine j'ouvre les yeux
que je me rendors aussitôt



Aria sent bien que son attitude amuse plus qu'elle ne blesse Anibal, c'est bien pour ça qu'elle continue. Ce n'est qu'un jeu du chat et de la souris, restait seulement à savoir qui était la proie et qui était le prédateur. Les crocs d'Aria étaient longs et acérés, à n'en pas douter, quand bien même avait-elle bien moins d'expérience dans le domaine qu'Anibal. En effet, elle était encore pure et chaste, ce qui était sûrement loin d'être son cas. Si ça se trouve, il se traînait tout un tas de maladies fleuries.

Tandis qu'elle se perdait dans ses pensées, Anibal sortit des coupes et les remplit du breuvage, non sans continuer à bavasser de façon agaçante. Rien que pour ça, elle ne serait pas contre le fait de l'embrasser. Juste pour qu'il se la ferme pendant cinq minutes. Aria prit le verre sans écouter le jeune homme, mais en faisant tout de même semblant. Elle le regardait droit dans les yeux, avec un petit sourire, et quand il eut fini, elle trempa enfin les lèvres dans la liqueur.

Elle eut bien envie d'enfoncer le clou en lui rappelant qu'elle ne décidait pas des menus au château, mais ç'aurait été manquer d'élégance : déjà qu'elle n'en avait pas des masses au naturel... Non, à la place, elle changea de sujet, demandant à Anibal combien de temps il resterait dans les parages. Là, elle le sentit un peu surpris. C'était une bonne chose.

— Oh, je ne doute pas que vous vous entendiez bien avec les antivans, vous avez sûrement le même genre de mœurs, non ?

Aria sent bien qu'elle perturbe Anibal dans son activité de commerçant, mais hé, il l'a bien perturbé dans son activité de lecture de noble oisive. C'était de bonne guerre ! Avec un sourire un peu plus prononcé, elle reprit de l'eau-de-vie (pas mauvaise, il faut bien l'avouer), et s'approcha de l'oreille du jeune homme pour lui murmurer à voix basse.

— Je connais bien des manières de vous faire taire, dont certaines pas déplaisantes.

Elle se recula avec un nouveau sourire, buvant un peu plus et souriant tout autant. Il était clair qu'elle ne pensait à rien de bien correct ou de faisable en public. Et surtout pas à portée de vue des fenêtres du château de Lydes.


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Ven 3 Nov - 20:32

Puérils, mais sincèresAria & Anibal Je crois que je n'ai pas bien compris. Ou je fais mine de comprendre. Les deux peut-être car je m'attends au rouge passion comme au noir empoisonné avec elle. Autant de nuances qui peuvent perturber le plus romantique des hommes ou bien celui qui ne cherche qu'à dominer la fille qui n'est à ses yeux point son égal. Dans tous les cas, je la trouve aussi insupportable qu'admirable, la jeune Aria. Elle ferait fondre de sa bouche charnue le fer, cela ne m'étonnerait point. Ou bien, elle mangerait votre peau de ses mots jusqu'à la mort de votre âme, que j'en sera encore moins étonné. Je lâche un petit rire à sa réponse concernant les antivans, ne manquant pas d'y répondre d'ailleurs :
"Pas que les moeurs. Le sens de l'aventure ... des affaires."
J'arque le sourcil en me penchant vers la jeune De Lydes. À distance respectable, cependant. Je me souviens à quel point leurs traditions sont bien lointaines du pays que je considère comme ma deuxième patrie. Je ferme les paupières, repensant aux doux parfums de sucre épicé qu'ils appellent cannelle, aux mains voluptueuses de femmes, au tintement des bracelets et aux poisons ingérés.

Revenons au moment, où mes yeux restent figés, fixés sur un point de pavé. J'ai senti la chaleur de ses joues malgré le glacial de sa voix me prendre aux tendons, m'obliger à faire fi d'un verre qui pourtant m'importe bien plus que les farandoles d'un Jeu que je trouve fichtrement stupide. La liqueur coulant en mon gosier semble tout d'un coup prendre bien plus corps en mes chairs, au point que l'impression que ma gorge brûle me tenaille. Je m'éclaircis ensuite la voix, bien moins gaillard que précédemment. Non, cette fois, je ne ris pas. Ou peu.
"Des ... moyens."
Entend-elle par là ... alors que tout à l'heure ... oh. Oh d'accord. Donc, mademoiselle fait souffler le vent d'hiver, puis elle essaie ensuite d'attiser mes ardeurs. J'ai. Presque. Envie de craquer. Cependant, elle ou sa famille peuvent me considérer de goujat (ce que je comprends parfaitement, au vu des cabrioles que j'ai pu initier avec mes frères et soeurs en ce lieux), de mal né, assurément (personne ne peut avoir le prestige de naître entre les cuisses divines d'une noble még...dame) mais malgré tous ces défauts, j'ai au moins le mérite de vivre au delà de murs et gens ayant moins de faux semblants.
"Êtes-vous sûre de ce que vous avancez."
Anibal, tu t'aventures sur des sentiers loin d'être neutres et apaisés. Je m'avance d'un pas, tendant le bras de sorte à venir frôler inévitablement les cheveux d'Aria, tandis que je m'empare de ce quelque chose que la personne se trouvant non loin d'elle me tend. L'homme se place à côté de moi, et me chuchote à son tour quelque chose à l'oreille; de façon moins plaisante que la noble De Lydes.
"Madame. Permettez ..."
Il me tire en arrière.
"N'oublie pas. On se retrouve ce soir à la taverne avec ton père."
- Il y a le compte ?"
- Si il n'y est pas, déduis. Je file aux cuisines."

Il file, tandis que je soupèse la bourse en me montrant un peu plus chagriné, mais aussi sur mes gardes.
"Je serai on ne peut plus ravi de vous suivre madame. Cependant, comme vous me l'avez si bien rappelé, nous ne sommes point du même rang social. Je ne peux guère participer à vos activités qui, je n'en doute pas, sont infiniment instructives."
Sachant que je me sens quelque peu observé. Juste un peu. Au moins comme cela, j'étouffe ce méfait, ainsi que ma confusion grandissante derrière ce stratagème. Pourtant, je n'en reste pas là. Même si l'un des frères apparaît, je me permets de revêtir (bien que mon col en v se délace à côté) le masque implacable du roturier, buvant son breuvage. Je profite aussi du moment où Aria manque de se taper contre la croupe d'un de nos équidés pour l'attraper à la taille. Une prise ferme. Qui serait assez idiot pour lâcher pareille créature, malgré ses vilénies.
"Demain, ce sera possible. Envoyez moi une lettre à la taverne de l'Écusson Chantant.Pardonnez moi. Je voulais éviter tout incident."
Je cède, non sans la regarder avec gravité avant de la relâcher.
"Vous n'êtes pas blessée. C'est le principal."
Une gravité qui enflamme mon esprit. Par les couilles de Tallerio. Les femmes me perdront, mes frères.


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Ven 3 Nov - 21:05


Une tout se fait entendre. "Je peux vous aider ?" La voix semble sèche, seule celle qui le connait parfaitement peut savoir qu'il y a une touche d'humour dans sa voix. Armand se tient là, il connait Lydes par coeur, il a pu arriver discrètement, droit comme un piquet, les bras dans le dos, ses vêtements de nobles contrastant avec ceux de leurs...invités. Le hasard a fait qu'il porte des couleurs similaires à Aria aujourd'hui, et par le Créateur, il n'a jamais été aussi clair qu'ils étaient jumeaux. Il ne l'avait pas encore vue aujourd'hui, il l'attrapa doucement par le bras puis la guider vers lui et lui offrir une embrassade, comme la protégeant de ses bras avant de la libérer, mais de rester très très proche d'elle. " Il me semble vous reconnaître, vous êtes un des frères Martell, c'est cela ? Anibal non ? Armand de Lydes, le jumeau d'Aria" se présenter n'était probablement pas nécessaire, mais cela l'amusait, comme la situation, même si il gardait sa tête la plus sérieuse possible. Malgré les entraînements, et avant un départ bien plus long, lui et Aria adoraient faire tourner admirateurs ou admiratrices en bourrique; et puis il y avait aussi ce petit instinct protecteur, quand même; il ne voulait pas savoir où sa soeur en était (lui-même rentrait d'Antiva le rouge aux joues) mais elle restait sa moitié d'âme et il ne voulait la savoir entre de mauvaise mains. Désignant l'homme qui s'éloignait au loin. "Un ami à vous peut-être ? Ou des ennuis sur nos terres, nous pouvons chassez ceux qui n'ont rien à y faire, vous savez." A qui s'adressait cette menace ? Seuls Aria et Armand le savait, ce dernier posant une main sur les épaules de sa soeur. Un contact, un regard, parfois rien; ils se comprenaient, et il était certain que comme lui, elle cachait un fou rire derrière un visage neutre.

En repos à Lydes pour un des rares fois, sur le point de terminer son entrainement de Chercheur et de partir s'isoler à prier pour un an, Armand en avait profité pour observer les paysages de ses terres, c'est là qu'il avait vu Aria lire, tranquillement avant qu'un visiteur puis un autre arrive. Il savait sa soeur capable de les envoyer paitre, autant vocalement que magiquement, il avait eu envie d'intervenir, c'était toujours plus drôle à deux, surtout que l'un des intrus semblait un peu insistant et l'autre fort peut aimable. C'est pour ça qu'il avait enfilé ses vêtements de sorties, ses bottes et avait rejoint sa jumelle pour une séance drôle, et privée, rien qu'entre eux, de cockblock. Le but étant d'empêcher l'autre de conclure tout en embarrassant le ou la prétendante. Ils n'étaient encore que des adolescents joueurs après tout, et nés dans un jeu qu'ils avaient été obligés de maîtriser.

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Lun 6 Nov - 18:21


A peine j'ouvre les yeux
que je me rendors aussitôt



Décidément, cet homme était bien trop beau parleur. Aria savait bien où elle mettait les pieds en s'acoquinant avec lui, mais elle avait bien trop de mal à résister à sa voix de velours. La noble avait l'habitude qu'on tente de lui faire la cour, mais cet Anibal avait quelque chose de plus. Sûrement la même chose qui donnerait envie à Aria de lui arracher les yeux quand elle en aurait marre, mais pour le moment, ça l'amusait surtout. On mettra ça sur le compte de l'alcool.

Tout comme le moment où elle manque de tomber à la renverse et n'est rattrapée que de justesse par un Anibal soudainement très proche. Beaucoup trop proche d'ailleurs. Leurs regards se croisent, les lèvres d'Aria s'entrouvrent et... rien du tout. Il la relâcha, et elle s'épousseta comme si rien ne s'était passé.

— Effectivement, je vais bien. Très bien.

C'est le moment que choisit son jumeau pour faire sa divine apparition et jouer les rabat-joie. Pour Anibal, bien sûr, car Aria savait ce qu'il se tramait vraiment dans la tête de son frère, et elle éclatait de rire intérieurement.

— Mon frère ! Tu tombes à pic, dirait-on !

Encore un peu et Anibal allait lui voler son innocence au beau milieu du bois de Lydes, comme un sauvageon, ce qui aurait été bien précipité. Et aurait manqué de classe. Ç'aurait été terriblement excitant aussi mais... Il fallait savoir prendre son temps, et surtout gérer son rythme.

— Oh, ce n'est pas un ami.

Si son intonation laissait entendre qu'Aria le pensait ennemi ou simple gueux, une légère inflexion prouverait à son frère qu'elle n'en pensait pas tant.

— Anibal me faisait goûter une nouveauté, tu en veux ?

Avec un regard en biais au Martell, Aria lui faisait comprendre qu'il valait mieux pour lui produire un troisième verre et fissa. Et ce même si Armand n'avait pas soif.


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Sam 11 Nov - 22:02

Puérils, mais sincèresAria & Anibal Ce qui devait arriver arriva donc. Un des frères de mademoiselle De Lydes vient de nous rejoindre. Son jumeau de surcroît. Bien évidemment, je me montre respectueux et indifférent aux égards portés par le frère à sa moitié. Indifférent envers ses menaces sous entendues, je l'entends. Car protéger ses soeurs me semble être chose commune, même quand votre famille ne fait pas partie de la haute noblesse acoquinée orlésienne. À vrai dire, je ne me cache pas de sourire en observant la scène, bras maintenant croisés, depuis le départ d'Aria de ceux-ci.
"Ravi de vous revoir, Sieur De Lydes."
Oui, j'avais déjà eu l'occasion de voir au moins les trois frères durant certains de nos passages de près. Mais cela remonte à quelques années vu que nos apparitions ici se faisaient bien plus au compte goutte que celles d'Aloïs ... que moi et Alistair allions chercher. Je me penche légèrement en arrière du torse en signe d'étonnement. Moi. Un ennemi. Par Andrasté. Mais se rappelle-t-il seulement qu'un Chalons est bien plus dangereux avec une coupe que je ne le serai jamais ?

"Si menace il y a, ce ne sera que celle de vous fournir de quoi vous mettre en joie en quelques verres."
J'arbore mon plus grand sourire, non pas confiant face à l'apparition du frère, mais confiant face à ce pour quoi, notre famille a toujours été amenée à fournir cette grande maison. Je m'incline sans offrir plus de regards à Aria et m'attelle à la tâche naturellement, bien que la demoiselle veuille me donner des directives que je ne connais que trop bien. Le voyage force vos réflexes à s'étendre face aux possibles défenses placées par l'acheteur. M'emparant d'un troisième verre (heureusement qu'il m'en reste encore deux, l'habitude avec Alistair de prévoir large sans doute), je laisse la liqueur à nouveau offrir son doux parfum à nos nez.
"Comme je l'ai avancé à votre soeur, ce nouveau breuvage à base de pomme aura pour avantage de ne pas noyer votre palet dans le sucre. Nous avons fait en sorte d'obtenir quelque chose qui garde vos sens éveillés durant une collation, un diner ou lors d'un repos."
Je tends le verre au frère jumeau puis reprends le mien non sans une béate admiration en observant à nouveau la robe ambrée du liquide. Quelle fierté d'avoir participé à l'élaboration de cet alcool. J'hausse les sourcils et reporte ensuite mon attention vers les deux jumeaux.
"Partager un moment avec ceux que l'on aime, rougir de la joue plutôt que se noircir l'âme. Choses subtiles qui nous font vivre le lendemain."

Oh ils peuvent dédaigner ces images lyriques grand bien leur fasse, je ne fais qu'accomplir mon devoir d'homme chaste et attaché au fruit de son travail. J'hoche la tête avant de commencer à me départir de cette zone voulue d'inconfort pour lever la main et interpeller ce quelqu'un que sait mieux apprécier Aria.
"Aloïs !"
Aloïs entend mon appel. Il se dirige alors vers nous non sans manquer de saluer bien évidemment les deux jumeaux. Une pomme de nouveau dans la main, droit dans mes pas et haut de menton, je lui tapote ensuite l'épaule fraternellement non sans lui adresser un petit sourire taquin. En même temps ...
"Il paraît que tu as vraiment manqué à mademoiselle de Lydes ici présente."
J'insiste sur le vraiment avec "beaucoup de tact". Sans doute assez pour faire enrager Aria. D'ailleurs, je pose ma main sur le coeur, jetant un regard empli de malice à mon petit frère.
"Tu as vu Alistair d'ailleurs ? Il devait m'aider avec les fûts."
On sait tous deux où se trouve Alistair, si celui-ci n'est pas avec son père. Je réprime un rire en allant croquer dans ma pomme.

© Crimson Day

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Dim 12 Nov - 21:30




des jumeaux & des frères
A peine j'ouvre les yeux


Ah, Lydes ! Quel immense plaisir c’était toujours, que d’arriver à Lydes ! Aloïs ne saurait même pas vous dire d’où vient cette fascination et cette affection toute particulière qu’il a pour la ville de ses Seigneurs, mais le fait est là. A moins que ça ne vienne, justement, de ses Seigneurs, qu’il s’agisse de son ami Armand, avec qui il avait fait ses classes pour devenir Templier, ou de son frère aîné, Ariel, dont il s’était attiré la sympathie par il ne savait quel miracle. Le jeune homme se faisait inviter à passer la semaine de manière relativement régulière – assez pour s’y rendre plus souvent que son père ou ses frères lorsqu’ils devaient faire leurs livraisons.

Cette fois-ci, malheureusement, Ariel n’était pas la raison de sa venue. Il accompagnait tout simplement les hommes de sa famille jusqu’à Lydes pour affaires, et en profitait pour rendre visite à ses amis. Et pas seulement l’héritier, cette fois (quoi qu’il eut reçu l’invitiation à partager avec lui un dîner au château), mais également Armand qui n’allait pas tarder à partir pour une année de solitude et de prière. Aloïs l’admirait pour ça, lui qui n’en avait ni l’envie ni – lui semblait-il – la capacité. Le Templier était arrivé à la demeure des de Lydes bien trop tôt, il s’en rendait compte, mais il n’avait pas pu résister à la tentation. Il aurait dû s’y attendre, mais il ne put s’empêcher d’être, sur le coup, légèrement abattu en ne trouvant pas l’héritier ; alors il erra un peu dans le jardin et devait, de loin, ressembler à un pauvre petit chiot perdu cherchant son maître.

Heureusement que son frère était là pour l’appeler car, pour peu, il passait devant (ou à côté) d’Aria, Armand et Anibal sans presque les voir. Il releva la tête vers eux, un sourire mettant quelques instants avant d’arriver et de chasser cet air perdu et mélancolique inscrit sur l’innocence de son visage. Il salue les jumeaux avec joie et conviction, et rougit légèrement aux paroles de son frère. Naïf. Il apprécie Aria, évidemment, comme il apprécie Armand, comme il apprécie Ar…

« Oh, à ce point ? Eh bien, vous- vous deux aussi. » Il remarque – mais ce n’est pas trop dur à voir – qu’ils sont à la dégustation. « Oh, c’est celui à la pomme ? Mon préféré, je crois. Il embaume ! Tu m’en sers un, s’il te plaît, mon frère ? Un petit, je tiens à être parfaitement lucide pour le dîner. » Aloïs esquissa un léger sourire en secouant la tête ; « Je crains malheureusement qu’Alistair se fasse désiré, je ne l’ai pas vu avec Père lorsque je l’ai quitté. »

Peu de doute sur sa destination mais, si Aloïs rendit à son frère un sourire complice, il ne tenait pas à embêter « ses seigneurs » avec tout ça. Il était peut-être trop sage ; après tout, ne pariait-on pas toujours sur son dos ses prouesses inexistantes en matière de dame ? Il se retourna alors vers Armand pour lui demander ;

« Mais peut-être seras-tu là, ce soir ? Ariel m’a invité pour le dîner, mais je crois que je suis arrivé un peu tôt. Félicitation pour ta formation, d’ailleurs, même si un an de solitude me paraît bien long. Je suis ravi de voir que vous semblez bien vous entendre avec mon frère, en tous cas ! »

Oh, Aloïs, naïf Aloïs.


HRP.
° CODAGE PAR DITA | EPICODE °
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