Le Deal du moment :
Réassort du coffret Pokémon 151 ...
Voir le deal

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas

Ven 22 Sep - 20:50


ballroom blitz




Écoeuranteries pralines, pastelles et parfum de vanille embaumaient l’air de la salle de bal du château de Val Royeaux. Elle se perd parmi les couleurs, les discours et conversations ennuyantes, écoutant à peine ses aînées et répondant par monosyllabe aux questions sans profondeurs des convives. Ils défilent, prennent des nouvelles les uns des autres, rien qu’une missive n’aurait pas pu régler, rien qu’une lettre n’aurait pas pu éviter. Ce genre d’évènement l’horripilait. Elle se noyait littéralement dans l’égocentrique cercle des nobles d’Orlaïs est des environs, l’hypocrisie puant encore plus que les embaumements prématurés des veuves bavardes.

Elle reste plantée là, comme une parure divinement bien habillée, tenue choisie expressément par sa mère. Elle aurait pu se passer des fils dorés s’entrelaçant dans sa tresse épaisse, des breloques pendant à ses oreilles et à son cou, beaucoup trop lourds pour son buste. Sa robe faisait compétition aux autres, toute aussi colorée de rose et de corail. Elle-même se comparait plutôt au buffet de fruits de mer non loin d’elle, l’odeur en moins. Elle aurait pu s’étendre sur la table sans qu’on ne la remarque, se confondant beaucoup trop avec le saumon rosé et les chairs crues étalées ça et là.

L’ennui était à un point tel qu’elle se surprit à converser avec elle-même, dans ses propres pensées. Une conversation unique empreinte de mépris et de découragement. C’est lorsqu’elle voit une certaine baronne s’approcher de ses parents qu’elle sort enfin de sa torpeur. Un peu plus et elle finissait par s’endormir sur place, même la mélodie au clavecin ne l’éveillait pas suffisamment pour qu’elle puisse prétendre porter attention à qui que ce soit.

La dame en question semblait n’avoir aucune connaissance de l’agencement des couleurs. Des tissus vert émeraudes s’emmêlaient avec des bleus cyans un peu de rouge délavé, comme si elle avait prit de retailles pour en faire une tenue. Jugeant sa robe affreuse, elle ne peut s’empêcher de la fixer avec dédain. C’est seulement lorsqu’elle ressent une légère pression sur son avant-bras qu’elle se rend compte que sa mère la sollicite pour répondre à une question qu’elle n’a même pas entendu. «Oui. Ehm. Bonjour Baronne…» son nom lui échappe. La fin de sa phrase est avortée par son père qui entame une discussion monotone avec la dame en question. Elle s’adresse de nouveau à Cosette qui peine toujours à tenir un certain niveau de concentration, mais cette fois-ci au moins, elle arrive à suivre un peu. «Je vous en remercie Baronne. Il me semble que vous avez perdus quelques kilos en trop, cela vous sied bien, surtout dans cette robe. Les coutures ne donnent pas l’impression d’être sur le point de craquer.» Elle débite son monologue aussi normalement qu’une conversation de haut rang devrait se dérouler. Elle ne se déguise pas, même si elle porte un masque tout aussi doré que ses accessoires. Elle n’a pas envie d’être gentille. Ni de bien agir.

Si elle était forcée d’assister à ce genre d’évènement, elle n’allait certainement pas promettre de bien agir. Qu’on vienne lui adresser la parole était déjà exceptionnel, mais c’était à leurs risques et périls. La voix outrée de la baronne monte dans les aiguës. Elle est déjà distante tandis que ses parents tentent de s’excuser à la bonne femme. L’attention n’étant plus sur elle, elle en profite pour se fondre dans le décor, silencieuse et arborant un petit rictus d’amusement.

La veuve l’avait cherchée. On ne pouvait pas étaler son mauvais goût devant Cosette sans risque. Elle semblait inconsolable, et pourtant, elle l’avait complimenté et non l’inverse. De toute façon, ses vocalises outragées se perdent déjà tandis que la blonde s'éclipse entre les draperies derrière elle. Elle profite de l’obscurité pour retirer son masque et se dirige déjà vers l’une des sorties dont elle connaît l’emplacement par coeur.

Ce n’était pas la première fois qu’elle se dérobait aux regards de ses parents, et sans doute pas la dernière. Cependant, elle n’avait absolument pas prévu la cohorte de retardataire qui menaçait de lui bloquer le chemin. Ça aurait été trop facile de partir sans qu’on la remarque, évidemment, il lui fallait une complication en plus. Un peu déçue, elle remet son masque devant ses yeux, sans l’attacher, le temps que le petit groupe pénètre dans la salle de bal. Elle les observe, intriguée par le blason qu’ils portent que leurs habits similaires. Si elle avait le moindrement écoutée lors de ses dernières leçon, elle aurait su qu’il s’agissait de quelques membres de l’inquisition. Silencieusement, elle les détail du regard un par un. Pas qu’ils soient très nombreux, mais ils augmentaient le niveau d’intérêt de la soirée d’un trait.




avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Mer 4 Oct - 18:29


Minauderies d'une mascaradehideuses gueules sous le strass
***

Val-Royeaux, l'aire luminescente de tous les gypaètes de l'empire. Apparat versicolore, cataracte de postiches et obséquiosité indicible, l'antre de magnificence est pire qu'un guet-apens des Corbeaux d'Antiva – quoi que, qui pourrait affirmer que les freux assassins n'y sont pas des hôtes comme les autres ? Tant de plausibilités au revers des masques que l'on arbore ostensiblement tel un faciès auquel on a fini par croire, seconde carnation chamarrée et pourtant de marbre. Un voile fuligineux sur les affects des dignitaires, émérites à les feindre et à en abuser, versés dans l'art d'incarner des personnages multiples. Drôle de vaudeville que voici, faut-il être né sur ces tréteaux pour pouvoir s'y sentir en parfaite harmonie, dans une mystification infinie. Où commence la véracité et où cessent les boniments ? Qui seulement pourrait le dire. Assurément pas lui, qui depuis les huis de la citadelle passés, se sent brebis galeuse parmi les moutons accoutrés de soie. Trop de splendeur lui crève les prunelles, il n'a jamais apprécié l'esbroufe intrinsèque de cette nation, comme si non contente d'être puissante, il lui fallait en plus pavaner ses diamants à la gueule du monde. L'admiration s'enchevêtre donc  à la répulsion, mélasse qui colle à l'âme et engendre tous ces feux de forêt qui occasionnent tant de dégâts. Coeur et géhenne de Thédas, tel est l'apanage de la grande Orlaïs.

En retard aux festivités, la meute d'hommes et femmes choisit de se priver d'une entrée expansive au profit d'une arrivée plus discrète, par l'un des accès latéraux néanmoins sécurisé par les factionnaires richement cuirassés. Mieux vaux que l'on s'interroge sur depuis combien de temps ils arpentent les environs sans se faire remarquer plutôt que l'on caquette sur leur omission de ponctualité. Les poitrails se bombent, tous élégamment habillés, nuances de bleu ardoise et de gris perle aux reliures mordorées. Tenues sobres mais distinguées, diaprées de-ci de-là de fioritures aucunement laissées au hasard, et surtout, estampillées au buste d'un héraldique s'étant fait rare dans ces couloirs. L'oeil fiché d'une estoc, qui se darde avec un peu trop de témérité. Ledit groupe gravit les escaliers et pénètrent le palace régalien, fiers et attentifs, se divisant ensuite dans une chorégraphie irréprochable pour vaquer à leurs coercitions. Dans leur sillon, il ont abandonné deux retardataires, dont le premier qui s'immobilise au milieu des marches pour se tourner vers le second, encore en bas.
« Et bien ? » Qu'il s'enquiert d'une voix naturellement suave. Entre ses doigts graciles repose un masque duquel il s'apprêtait à vêtir son visage – et quel visage. Les traits ne trompent pas, sculptés avec une grâce elfique que les oreilles effilées et parfaitement visibles ne viennent pas contredire. Les joues et le front sont marqués d'arabesques sibyllines – des Vallaslins qui traduisent les origines dalatiennes, pour quelque savant nobliard apte à les reconnaître. La chevelure d'obsidienne colorée du gris de l'ancienneté est doublement nouée, mais manifestement longue, peut-être plus que celles des damoiselles orlésiennes. Son interlocuteur, lui, ne semble être qu'un humain lambda, haut à la taille fine et aux épaules charpentées, rasé de très près et le bleu hyalin des iris expressif. « Doit-on vraiment... ? »

Le sylphe lève les calots aux cieux et descend rejoindre son camarade.
« Il le faut. Tout se passera bien. » D'une main bienveillante, il réajuste les atours du quidam d'au moins une tête plus grand que lui. Leurs habits à tous deux sont ornementés différemment de ceux de leurs homologues, témoignant d'un rang hiérarchique visiblement plus important. « Nous n'avons pas besoin des faveurs des orlésiens. Ni de ceux des féreldiens, d'ailleurs, mais eux au moins ne nous contraignent pas à nous ridiculiser en simagrées. Tout ça, c'est... une vague mascarade. » Le gaillard croise les bras, une moue boudeuse à ses lippes. Nonobstant son masque, l'on devine une vingtaine bien entamée mais une trentaine pas encore fleurie, et un apparent malaise en haute société. « Tu dis vrai. Mais notre indépendance ne nous prive pas d'alliances, l'Inquisition a toujours pris part au Grand Jeu, à son humble niveau. Tu le savais bien avant de me succéder. » Le jeune homme soupire, puis se voit gratifié d'une caresse affective sur son bras qui balle. Un sourire, une confiance et un soutien transmis sous l'arcane du mutisme, avant que l'elfe ne remonte les marches pour ouvrir la voie.

Gwenaël lustre encore un peu le sol de ses yeux indécis, ravalant son ardent désir d'être à mille lieues de cette réception. Il redresse l'épine dorsale, toutefois, sous ses airs de fringuant hercule, le mot qu'il lance soudainement résonne comme l'appel d'un enfant.
« Père ! » Falathar s'arrête derechef et se retourne, à la fois tranquille et pris de court. Nominatif usuel, le lien n'est guère de sang mais d'âme, cependant, il n'est jamais ou presque utilisé en dehors des remparts de Fort Céleste. Plus encore dans l'artère de l'élite impériale, où il n'est pas bon d'embarrasser les pudibonds dames et seigneurs d'une telle relation entre mâles de races distinctes – ils ne comprendraient pas. Et c'est en levant les pupilles que le fils spirituel aperçoit la joliette silhouette corail d'une jouvencelle qui les observe. Pantois, il s'étrangle d'un silence circonspect, tandis que son mentor remarque à son tour leur spectatrice. Sans s'offusquer de sa présence, il installe son masque tout en reprenant son ascension, et une fois à la hauteur de l'apsara, la salut avec respect avant de disparaître à l'intérieur de la salle. L'adonis s'élance enfin et imite son prédécesseur, non sans se racler la gorge avec une certaine gêne. « Mademoiselle... » Il la regarde un instant, fugace, et entre à son tour dans la fosse aux lions.

©️ 2981 12289 0
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Mer 11 Oct - 17:12


ballroom blitz




Elle ne les remarque jamais, éludant leur présence par défaut, par éducation peut-être mais certainement pas par mépris. Elle sait qu’ils font partie du décors, mais elle a appris à les ignorer depuis fort longtemps. Depuis le départ de Naumys, pour tout dire. Elle n’a jamais accepté l’absence de celle-ci, et s’est volontairement que ses prunelles évitent désormais les regards elfiques se tournant sur son passage. Elle n’a pas envie de la reconnaître, ni d’y penser, et pourtant lorsqu’elle croise la petite cohorte, son regard se pose immédiatement sur l’aîné, attendant visiblement quelque chose, ou quelqu’un semblant s’être planté, indécis, au milieu de l’escalier. Son apparât l’impressionne, certes. Elle n’a jamais vu un elfe aussi bien atouré, sauf lorsqu’elle-même s’amusait à déguiser son elfe de compagnie en tout sauf ce qu’elle était réellement. Le masque redescend, découvrant un regard curieux mais ravis.

Malgré elle, la conversation lui parvient aux oreilles. Très peu subtile, et ce même si les draperies lui servent légèrement de cachette, les couleurs criardes de sa robe empêchent toute tentative de dérobement ; il est impossible de ne pas la remarquer, et pourtant la conversation se poursuit. Enchantée d’entendre autre chose que des mièvreries de politesses vides, elle reste, espérant capter quelque chose d’intéressant, de compromettant, mais il n’en ait rien.

Sauf qu’il s’adresse finalement à son compagnon en le qualifiant de père. Voilà qui l’intéresse davantage. Son regard se crible sur l’homme au bas des marches, elle lui chercher quelconques traits elfiques, mais d’aussi loin, elle ne distingue que son regard bleu perçant. Elle n’en saura pas plus en jouant les indiscrètes, malheureusement. Elle pourrait toujours tenter de lui adresser la parole plus tard, mais cela l’obligerait à retourner dans la salle pleine à craquer, et de nouveau affronter ses parents.

Sa présence ne fait plus de doute, on la remarque évidemment, sans doute plus à cause de sa robe que de sa gestuelle. Son masque revient se poser devant son regard, mais elle n’en quitte pas moins des yeux les deux hommes, ou plutôt, l’elfe et l’homme, sans abandonner l’idée d’y déceler la moindre trace d’hybridation. Son enquête s'arrête lorsqu’ils la saluent, mais sa curiosité n’est guère satisfaite. Il ne lui reste qu’une seule seconde pour tenter quoique ce soit, avant qu’il ne disparaisse dans la foule.

L’idée lui vient subite, tandis qu’elle vient se planter directement devant l’homme avant qu’il ne franchisse quoique ce soit. Elle lève le regard, abandonne de nouveau son masque embarrassant, puis lui adresse un léger sourire, et ce même si son regard se veut grave ; « À votre place, je n’y mettrais pas les pieds. » Elle se penche entre les draperies, en écarte une et lui pointe une femme grassouillette du doigt. « Baronne Armande en est déjà à son huitième verres. Elle vous sautera dessus dès qu’elle croisera votre regard, et vous ne souhaitez pas cela, je vous en fait la promesse.» Elle regarde l’inconnu, affichant un petit sourire complice et ce même s'ils ne se connaissent pas. «De plus, elle a eu l’excellente idée d’essayer le poisson. Je crains qu’il y ait toujours des morceaux de crevettes dans sa moustache. Ça non plus, vous ne voulez pas le voir de près.»  Elle n’est pas certaine de l’avoir entièrement convaincu, certes. Elle se penche de nouveau vers la porte, et pointe du doigts deux jouvencelles qui n’auraient aucune leçon d’élégance à donner à Cosette, de loin, elles se ressemblent, mais en fait, ce sont des cousines. « Et là, ce sont les cousines De Torrent. On ne sait pas exactement où c’est situé, et quelques mauvaises langues disent que cette ville n’existe pas. Elles risquent très fortement de vous demander de danser jusqu’à épuisement. Et pas qu’une seule à la fois.» Amusée par son petit topo, elle-même se coupe toute envie d’y retourner, sauf peut-être pour soustraire une bouteille d’hydromel du buffet. Elle espère que son mystérieux compagnon ne lui faussera pas compagnie, après tout, il est beaucoup plus enviable de passer du temps avec elle, petite rebelle, qu’avec la moindre de ces personnes dans la salle. De plus, celui qui semble être son père ne semble pas avoir remarqué la disparition du fils pour le moment, absorber par la foule, la musique et les danses chorégraphiées des convives.





avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Mer 11 Oct - 19:14


Minauderies d'une mascaradehideuses gueules sous le strass
***

L'obséquiosité poussée à son paroxysme, des révérences à s'en disloquer quelques vertèbres, des risettes fallacieuses à s'en éroder l'âme. L'adonis craint déjà que cette sorgue se fasse longue et indiciblement monotone, quand bien même d'aucuns l'augurent instructive. Il est vrai qu'aux réminiscences de ses diverses expériences avec le fleuron orlésien, même garçonnet, il en a toujours tiré un enseignement. Leçons qu'il se doit aujourd'hui de mettre en pratique, s'il désire devenir un jour un héraut digne de ce nom. Une épopée qui commence avec un port de tête assuré, ainsi veille t-il à remonter son menton et à bomber le poitrail avant d'entrer dans l'arène. Ceci, sans compter l'incursion inopinée de la donzelle dans sa pulsion de bravoure, la tronquant nette et le foudroyant par là d'un étonnement muet. Dans l'infinité de ses mirettes, il décèle une flammèche mutine qui tranche avec le gravité de son regard, mais qui se miroite dans le sourire qui fleurit sur son minois. Plus surprenant toutefois, ce masque que les autochtones de l'Empire de Lumière encensent tant, et dont elle se débarrasse avec une aisance déconcertante. Rien qu'à ce bel outrage, l'on devine que la naïade de corail prend plaisir à déroger aux règles.

Puis le conseil impromptu choit – ne pas y mettre les pieds ? Non pas qu'il n'y ait pas songé plus avant, mais la remarque a ce relent d'insolence qu'il n'aurait jamais pensé dénicher ici bas. A son tour, il se penche pour mieux observer la scène décrite, et surtout, les créatures étant prises pour cible. Il reste coi un moment, alternant entre les dames raillées et celle qui tente de le corrompre – le Créateur seul sait pourquoi. De prime abord, le jeune homme semble choqué, tant et si bien qu'on pourrait le croire en proie à la condescendance intrinsèque à tous ces fantoches du Grand Jeu. Il contemple la flavescente avec incrédulité et sourcille.
« Vous dites ? » Il s'incline derechef en direction de l'une des salles de réception. « La Baronne Armande ? C'est bien elle ?... Mais elle est... bien plus pansue que dans mes souvenirs. Je devais avoir une quinzaine d'années la dernière fois que nos chemins se sont croisés, déjà à l'époque, elle avait un odorant penchant pour les crustacés. » Il se tourne vers sa complice, à laquelle il décoche cette fois un sourire en commissure, rutilant d'une facétie qu'il peine à farder. Dans ses quartz oculaires, bondit une fugace braise de dissidence – preuve tangible qu'il est de ceux de ceux qui vivent, et certainement pas de ceux qui se complaisent dans l'ergotage et l'oisiveté. Cependant, il chasse son naturel d'une négation de la caboche, conscient du poids de ses nouvelles coercitions. « Je n'ai effectivement jamais entendu parler des De Torrent, j'imagine que certains sont enclins à la mystification ou à la hâblerie pour obtenir un semblant de considération dans cette cour. » Il hausse les épaules. « De toute façon, je suis un piètre danseur, je leur écraserai les pieds à chacune jusqu'à ce qu'elles aient à marcher sur les mains. »

L'image le fait ricaner, la saynète aurait au moins le mérite d'apporter une touche originale à la fête, même si son père en mourrait de honte. D'ailleurs, il quête un moment pour distinguer le galbe de Falathar, évaporé parmi les convives sans avoir manifestement remarqué l'absence de son gaillard. Peut-être le pense t-il d'ores et déjà aux prises avec la faconde d'un quelconque seigneur, ce qu'il finira par venir vérifier s'il disparaît de sa vue trop longtemps. Pour autant, le voici interloqué par l'espièglerie bienvenue de cette damoiselle, qu'il contemple sans encore savoir si elle est digne de sa confiance. Toutes apparences méritent méfiance, ainsi l'avait-on seriné avant les festivités.
« Et vous, alors, quel est votre vice caché ? Rassurez-moi, vous n'êtes pas de celles qui glanent les ragots et s'empressent ensuite d'aller les répéter ? Je crois que la Baronne Armande me lapiderait à coup de crevettes si elle savait que je l'avais décrite comme ventripotente. Et odorante.»

©️ 2981 12289 0
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Lun 16 Oct - 3:13


ballroom blitz



L’apprentissage du jeu de noblesse est lourd, réglementé, orné de tant de facettes qu’elle avait rapidement abandonnée l’idée d’en faire partie. Les leçons forcées, les soirées à presque se faire piétiner sous les pas engagées des plus belles femmes d’Orlaïs, l’avait assez désenchantée pour qu’elle refuse d’en être. Ce monde n’était pas pour elle, et ironiquement, elle ne connaissait rien de l’extérieur, de la pauvreté, de la dureté du monde réel. Elle n’était évidemment pas consciente de la chance qu’elle avait. Du confort contre quelques danses et bienséances, même le plus fou des gueux tuerait pour être à sa place contre une danse ou deux. Et pourtant, elle crachait sur toute cette noblesse, gamine revêche qui ne souhaitait pas s’en faire imposer. Elle était dans la fleur de l’âge et en jouait bien, juvénile mais adulte, elle pouvait s’adonner à toute les frasques possible sans qu’on la méprenne et qu’on la somme de retourner au lit avant minuit.

L’homme semble prendre part à son petit jeu, soit à critiquer ouvertement la moindre demoiselle se trouvant dans la place. Légèrement imbue, elle se savait objet de convoitise pour la gente masculine. Pas étonnant, tellement ses parents l’avaient décorées de breloques de toute sortes. Amusée, elle repose son regard sur la pauvre Armande. La veuve mange sans aucun doute ses émotions, et probablement autre chose. Cependant, empreinte d’aucune pitié, elle se retient d’éclater de rire lorsqu’il ajoute une remarque de son cru. ‘’Vraiment? J’ai eu la chance de la connaître que récemment. Elle est restée à l’écart quelques années, vous savez…’’ Des tonnes de rumeurs circulaient à son sujet. La pauvre était sujette de moquerie, et les jeunes jouvencelles se promettaient de ne pas terminer comme la pauvre Baronne. D’un sens, elle aurait presque pu s’attirer la pitié de Cosette, mais d’un autre, elle n’aidait pas sa cause en se goinfrant de la sorte. D’ailleurs, faute de trouver un cavalier, la jeune femme la voit progresser de nouveau vers l’une des tables du buffet. Quelle surprise.

Elle regarde de nouveau son compagnon, ignorant toujours à qui elle a affaire, puis remarque son sourire s’effacer, comme s'il n’osait pas se permettre de juger de la sorte. Quant à elle, elle n’en perd pas moins son faciès amusé. Elle avait déjà beaucoup plus de plaisir à être dans l’ombre que sur la piste. ‘’J’ai peine à croire qu’un homme de votre trempe n’ait pas appris au moins quelques pas. Au moins pour ne pas décevoir la gente féminine.’’ Elle se moque un peu, gentiment. Si elle aimait bien charrier ceux qu’elle appréciait, elle n’éprouvait aucune gêne à le faire même à des inconnus. ‘’Je vous promet de ne pas vous mettre au défi cependant. Enfin, pas avant d’avoir voler au moins une bouteille.’’ Elle prévoyait déjà passer une soirée coloré, entreprenant son interlocuteur sans remord. Et puis, si il avait eu l’intention de la laisser, ce serait déjà fait.

Mais l’attention revient à elle, en manque de convive à critiquer, elle avoue avoir baisser la garde. Affublée d’un légère moue, elle penche la tête et regarde ailleurs. ‘’Vous ne savez donc pas. Je suis pourtant sur toutes les lèvres en ce moment même. La jeune revêche qui ne trouvera jamais mari. La sale gamine qui ne s’attire que des problèmes. Elle attire la honte sur sa famille à vadrouiller de part et d’autre.’’ Elle passe une main dans ses cheveux, laisse tomber le masque sur le sol et tend sa main droite afin de serrer celle de l’inconnu. ‘’Cosette, la honte incarnée des Blanchard’’ Mais elle n’en fait pas de cas, elle est même beaucoup plus amusée qu’elle ne le devrait. Ce qu’on dit sur elle la fait rêver. Si seulement les exagérations étaient réalités, elle mènerait une vie beaucoup plus intéressante qu’actuellement. ‘’Je vous promet de ne rien dire à la Baronne. Je suis peut-être une sale gamine, mais pas une langue sale. Les rumeurs ne sont que pour les petits joueurs. Les vérités sont beaucoup plus amusantes à révéler. Quoique ce que vous avez dit se rapproche beaucoup plus de la vérité que de la rumeurs.’’ Elle pose sa main sur ses lèvres pour étouffer un petit rire.






avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas

Dim 22 Oct - 13:36


Minauderies d'une mascaradehideuses gueules sous le strass
***

La Baronne, à l'écart de ces pompeuses agapes qu'elle affectionne tant ? L'opportunité pour elle de ravauder sa vie sociale et de poser ses calots vitreux sur la carne fraîche des jouvenceaux. Le Créateur la garde, elle n'a jamais été qu'exubérante, sans méchanceté tangible à l'inverse de nombre de ses homologues du Grand Jeu. De la miséricorde plus que de l'égard que lui servent les gens qu'elle croise, ils savent qu'elle n'est qu'une pauvre hère sur cet échiquier de labeurs – à moins qu'elle n'ait parfaitement feint sa candeur jusqu'à présent. S'il avait été en mesure de lui porter secours et de l'essoucher à la médiocrité superficielle de son existence, il l'aurait fait, mais ceci n'est point de son ressort. Peut-être se ferait-il violence par la suite, aller la saluer et échanger un brin d'ergotage en sa compagnie quitte à tronquer sa respiration, au moins en serait-elle ravie. Ceci étant, la damoiselle le reprend quant à son acuité pour la valse – Bastian en est suffisamment exaspéré, de son incompétence et de sa gaucherie, lui qui semble aussi surprenant soit-il avoir la rythmique dans le sang. Instituteur de fortune en la matière, au moins a t-il réussi à lui enseigner quelques rondes sans se faire violenter les petons, mais Gwenaël ne serait jamais un cavalier émérite. Il souligne toutefois qu'elle semble le considérer comme un quidam d'un certain acabit, et il soupçonne tout l'apparat de sa tenue de lui octroyer cet effet. « De ma trempe ? » Il s'interroge tout de même, se persuade qu'elle entrevoit le mauvais panache de sa prestance. Il n'est pas un fantoche des Cours, plutôt un fantôme des bibliothèques et des champs de bataille. « Ah ? Vous comptez convier l'alcool entre nous ? Ma foi, ce n'est pas ce qui aidera ma dextérité à la danse. Je connais bien quelques pas mais ils sont patauds en comparaison à d'autres. Vous ne voulez pas voir cela. » Lui non plus.

Elle peinturlure ensuite un portrait d'elle-même pour le moins truculent, le masque camouflant l'incrédulité de l'adonis à ses abords. Un vilain canard parmi les cygnes ? N'est félonne que sa risette séditieuse, car à l'en observer ainsi, elle a une grâce équivalente à celles de ses congénères. Il ne se remémore pas avoir ouï de ses visiblement hauts-faits en terme d'insubordination, sans doute fait-elle partie de la classe distinguée de la noblesse sans atteindre le fleuron. Il guigne sa pogne tendue en sa direction avec une hésitation précautionneuse, enfin armé d'un nom à mettre sur ce minois poupin, et d'une philosophie qui peut s'avérer dangereuse à ses heures si la véracité est ce qui l'intrigue le plus.
« Toutes les vérités ne sont pas bonnes à entendre, je gage que c'est pour ceci qu'elles sont alléchantes à dévoiler pour qui a envie de se gausser. Je vous sais néanmoins gré de ne pas toucher mot à la Baronne, ce n'est pas une mauvaise bougresse. » Un semblant de sourire, puis il serre délicatement la poignée offerte. Sa paluche est certes subtile, mais l'épiderme est rugueux, de ces mains qui ont l'habitude de se souiller plutôt que de coudoyer la soie. « Gwenaël. » Il a un léger soubresaut de clairvoyance. « Enfin... Inquisiteur Gwenaël, nouvelle figure de l'Inquisition. Enchanté. » Il lâche la paume de Cosette qui, elle, est pareille à du velours. « Acceptez mes excuses si je vous semble étrange ou malhabile, j'étais encore à pérégriner dans la bourbe de Thédas il y a quelques semaines, je renoue seulement avec le décorum orlésien. Ce soir est un peu un baptême du feu. »

Ledit Inquisiteur lorgne vers la grande salle, pour y voir l'uniforme de l'un de ses acolytes en train de quêter du regard. Au risque qu'il ne soit à sa recherche et dans un accès de frivolité – inconsciemment inspirée de sa nouvelle camarade -, il ramasse promptement le masque de celle-ci et l'entraîne avec lui.
« Venez, ne restons pas là. » Il lui rend sa fioriture, pressant gentiment sa taille gracile contre sa silhouette costaude en dépit de toute bienséance pour qu'elle le suive. Une fois plus loin, il lui propose son bras et tous deux s'élancent dans l'un des nombreux et gigantesques corridors du palais pour se noyer parmi les convives. Les voies latérales, cependant, s'avèrent toujours moins peuplées que les axes principaux, et surtout, elles leur offrent accès aux balcons et autres charmantes places extérieures. « Alors, ainsi, vous êtes une épine dans le pied de votre famille ? » Il obvie ses prunelles sur elle. « Le faste de votre vie ne vous satisfait pas ? »

©️ 2981 12289 0
avatar

Invité

Invité

Revenir en haut Aller en bas


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut

- Sujets similaires