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Jeu 16 Nov - 16:51


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Le courant était trop fort, la lutte était impossible. Les flots s'abattaient violemment sur son corps endolori et la force du fleuve faisait valser ses membres dans tous les sens, n'arrangeant en rien sa blessure récente de quelques minutes seulement. Elle saignait abondamment, il sentait le liquide rouge s'échapper sans retenue pour se mélanger à l'eau qui, alors si claire, était désormais rose pâle. Le courant violent ne laissait même pas au sang la chance de colorer la rivière de rouge. Dans un accès d'adrénaline, il réussit à transposer toute la force qui lui restait dans son bras gauche dans le but d'attraper quelque chose, n'importe quoi, qui l'empêcherait de continuer sa course infernale. Il se sentait près du bord, tenta de l'agripper, mais tout ce qu'il récolta, ce fut une poignée de glaise, glissante et inutile. Cette fois c'en était trop. Ayant usé de ses dernières forces, la blessures de plus en plus béante, et l'eau s'étant trop infiltrée dans ses poumons, son esprit lâcha prise et il sombra dans les méandres de son inconscient en pensant qu'il rejoindrait Andrasté et le Créateur.

Quelques minutes plus tôt.
Les trois ours – probablement une famille – étaient en train de ravager le campement. Les templiers avaient évidemment pris leurs armes dés le début de l'attaque, mais à trois hommes contre trois ours, la partie était loin d'être gagnée. Ils partaient même avec un désavantage plutôt conséquent. Si les deux autres avaient leur armure sur le dos, ce n'était pas le cas de Phoenix qui était allé se rafraichir au tronçon plus calme de la rivière qui se trouvait en contrebas un peu plus loin. Son seul moyen de défense étaient donc ses moyens d'attaque, à savoir son épée et son bouclier qu'il avait attrapés en vol. Même ses dagues étaient encore rangées dans son armure, si on ne comptait pas celles cachées dans ses bottes. La solution la plus raisonnable devint rapidement celle de fuir les lieux... Seulement les ours ne comptaient pas abandonner, et il était impossible de se soustraire de leurs regards féroces et vigilants, même avec les talents de furtivité de Phoenix. Leurs odeurs corporelles les trahiraient de toutes façons. Afin de donner une chance à ses compagnons de s'en sortir indemne, il frappa lourdement sur son bouclier de son épée et attira l'attention des trois énormes bêtes. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était la suite tout simplement. Son plan s'était arrêté là, il n'était pas allé jusqu'à la partie où lui aurait besoin de fuir. Alors il fit ce qu'il y a de plus naturel... Il prit ses jambes à son cou, les ours sur ses talons. Il courut le plus vite possible mais ne fut pas de taille face aux grands ours. Et il se retrouva vite dans une situation
encore plus délicate... Le bord de falaise. Le problème n'était pas la hauteur – c'était plutôt bas – mais plutôt l'eau. Il avait pris la mauvaise direction et s'était retrouvé du côté au courant fort de la rivière, et non du côté calme où il se trouvait plus tôt et qu'il aurait pu traverser à pieds. Il marqua seulement une seconde de pause, un arrêt plus par réflexe du fait de se retrouver au bord du vide, mais au vu de la faible distance qui le séparait de ses prédateurs, c'était trop. Il sentit immédiatement une immense douleur dans son dos, comme il en avait rarement ressenti de telles dans son passé. Un des ours avait réussi à le toucher. Il avait mal visé, certes, mais une de ses griffes avait tout de même trouvé refuge dans sa chair pour la déchirer. Au moins maintenant, il n'avait plus besoin de se décider quand au saut. Il était déjà en train de tomber.


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Jeu 16 Nov - 17:27


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


La journée était calme, la température douce et le soleil discret, mais bel et bien présent. Leandra venait de sortir de la maison occupée par sa famille, un panier contenant des vêtements à la main. Armène sa chère mère lui avait demandé de bien vouloir aller les laver à la rivière qui coulait non loin de chez eux. Leandra ne rechignait pas à faire les tâches ménagères, même si elle aurait préféré aller s'entrainer à contrôler son don. Elle attrapa son livre fétiche posé sur une marche de l'escalier et partit le pas léger vers la rivière. Le temps passait, et petit à petit, elle arrivait à toucher du doigt l'étendue de ses pouvoirs. Elle comprenait pourquoi les mages étaient craints. Ils étaient capables de tellement de choses. Des choses incroyables. Des choses terrifiantes. Elle s'en rendait compte. Petit à petit, elle arrivait à créer des choses de plus en plus complexes. Il lui suffisait d'imaginer quelque chose et de se concentrer fort, et elle arrivait à le faire apparaitre. Bien sûr, parfois elle se sentait dériver, comme enivrée par tant de possibilités. Le monde était à portée de main. Et elle, où était-elle ? Dans une campagne perdue à faire la lessive. Le sourire aux lèvres, elle soupira.

Arrivée à la rivière, elle posa le panier rempli, s'accroupit à côté du fleuve et s'attacha les cheveux en un chignon un peu négligé. Si sa mère la voyait comme ceci... Elle lui aurait lancé un regard réprobateur en essayant de dissimuler son sourire. Leandra attrapa la première chemise, la trempa dans l'eau fraiche. Elle frissonna au contact du liquide clair et d'un froid vif. La jeune femme se mit à frotter la chemise avec une brosse dure, la calent sur les cailloux environnants. Soudain, une forme noire flottant sur la rivière attira son attention. Elle releva les yeux, tentant de détailler de quoi il s'agissait. Elle était un peu trop loin pour bien voir. Heureusement pour elle, la chose se coinça dans des rochers. Relevant son jupon, elle s'en approcha, le prit dans ses mains et entreprit d'élucider le mystère. Un bout de tissu ? Qui avait perdu ce bout de tissu ? Elle regarda autour d'elle, mais tout était calme. Presque trop calme. Une nouvelle forme noire apparut dans son champ de vision, et cette fois elle distingua clairement un gant.

Que se passait-il ? Intriguée, la jeune femme revint sur la berge et remonta la rivière. Elle était en effet bien trop curieuse pour ne rien faire et continuer à laver les vêtements familiaux. D'autant plus que personne ne la cherchait, elle avait le temps. Après quelques minutes, elle vit une forme allongée sur le sol. Leandra accéléra le pas en même temps que son coeur se mit à battre plus fort. Un homme. Un homme était étendu là, sans bouger. Son corps était soulevé par le mouvement de la rivière, une vaste flaque rosée l'entourait. Les pans de son vêtement près de son flanc droit étaient déchirés et virevoltaient sous l'effet du courant. Un frisson d'effroi parcourut l'échine de la jeune mage. Etait-il mort ? Qu'il ne soit pas mort, par pitié...

Elle ignorait pourquoi elle souhaitait cela. S'approchant tout doucement, elle attrapa son épaule et tira vers elle pour le ramener sur la terre ferme et le sortir de l'eau. Sans succès. Il ne bougea pas d'un pouce. La jeune femme essaya à nouveau, y mettant toutes ses forces. Etait-il si lourd que ça, ou était-elle si fragile ? Cette situation commençait à l'agacer, aussi elle l'attrapa par les pieds et tira. Cette fois-ci, elle réussit. Elle le bascula ensuite sur le dos. Haletante, elle l'observa. Des cheveux bouclés, roux. Un visage un peu dur, une barbe naissante moyennement bien taillée. Son regard descendit jusqu'à son torse. Son vêtement était déchiré sur une bonne partie de son abdomen. Comment avait-il fait pour se faire blesser de la sorte ?

Hésitante, elle s'agenouilla près de lui. Elle posa sa main sur sa joue. Elle était froide. Pas de panique Leandra... Il était dans l'eau après tout... Si elle prêtait attention, elle pouvait voir son torse se soulever légèrement au rythme de sa respiration. Se penchant vers lui, elle posa son oreille tout près de sa bouche. Il respirait toujours ! Il n'y avait pas une minute à perdre ! Se relevant brusquement, elle essaya de le trainer un peu plus loin pour l'amener jusqu'à son cabanon, son antre. Mais telle la masse inanimée qu'il était, il ne bougea pas d'un pouce.

Qui que tu sois, promets moi que si tu survis, tu feras un régime ! pesta-t-elle.

Elle avait parlé à voix haute? Après un petit rire au vu de la situation, elle décida d'utiliser sa magie de création pour former avec les branches de bois environnantes une planche afin d'y mettre le haut du corps du mystérieux inconnu. Après de longues minutes de marche avec ce traineau de fortune, elle arriva à son cabanon. Installant l'inconnu près d'elle, elle s'agenouilla à ses côtés et attrapa quelques herbes et bandages pour tenter de soigner sa blessure. Allez Leandra, tu peux le faire... Attrapant une paire de ciseaux, elle découpa son cuir et sa chemise. Son regard sembla se perdre une minute sur son torse. Il fallait dire qu'elle avait rarement vu un homme dans cet état là. Leandra se racla la gorge et continua ce pourquoi elle était là. Dans un petit bol, elle mélangea quelques substances puis elle appliqua cela sur la plaie. Heureusement pour lui, l'eau avait pu la désinfecter. Leandra avait bon espoir qu'il survive. Elle entreprit de bander la blessure, du mieux qu'elle pouvait car elle devait le retourner pour atteindre son dos. Une fois que tout ceci fut fait, elle le recouvra d'une couverture et fit un feu afin qu'il ait bien chaud. Elle mit à étendre ses habits sur un fil juste au dehors du cabanon. Tout ceci fait, Leandra s'assit contre le mur, en face de l'homme inconnu. Sa respiration était plus régulière à présent. A la lumière du feu qui crépitait, on avait l'impression qu'il dormait. Elle laissa cette vision paisible s'imprégner dans sa mémoire, clignant doucement des yeux. La chaleur l'enveloppa, elle qui était mouillée à cause de la rivière également, et elle reposa sa tête sur un pan de mur. Bientôt, elle s'endormit.


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Jeu 16 Nov - 22:57


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Cette chaleur, cette sensation d'être dans un cocon... C'est ça qu'on vit après la mort ? Si oui, c'était agréable. Il pourrait rester comme ça une éternité. Quoiqu'il finirait peut-être par se sentir un peu seul, même s'il n'était pas du genre à chercher la compagnie des autres en permanence. Il resserra la source de chaleur près de lui, et elle lui rappela la couverture de son enfance, tricotée par sa mère pour le réchauffer pendant les hivers les plus rudes. Ah vrai dire, la sensation était exactement la même. Il pouvait même s'enrouler dedans, et la sentir. C'était une odeur de violette. L'au-delà avait donc des airs de couette chaude et un parfum de fleurs.
Sa mort avait tout de même été très bête. Il avait affronté des mages et des engeances, avait déjà éliminé des animaux dangereux, mais mourir pourchassé par trois ours pour ensuite tomber dans une rivière d'un froid glacial... On ne pouvait pas dire qu'il s'était imaginé perdre la vie de cette façon. Il avait pensé à une bataille contre les mages les plus tordus, ou bien un combat féroce contre les engeances les plus dangereuses... Une mort quelque peu héroïque en somme, qui finirait dans les plus grandes archives et qui aurait gravé son nom dans les mémoires de tous. Non, il était mort à cause d'un ours, un simple et vulgaire ours.
Dépité par une telle incompétence de sa part, il tenta de se retourner dans cette immensité chaude et paradisiaque, un peu comme il l'aurait fait dans un lit, mais fut pris de court dans sa sensation de bien-être de façon des plus désagréables. Une douleur aigüe l'empêcha de se mettre sur le côté et d'apporter la couverture imaginaire plus près de lui encore. Il avait mal. Immensément mal. C'était même à se demander s'il avait déjà eu aussi mal. En bref, il avait mal. Il reteint un râle de souffrance et porta immédiatement sa main gauche sur son côté droit. La douleur était si intense qu'il n'arrivait pas à déterminer d'où elle venait exactement. Son épaule ? Son dos ? Son flanc ? Il dut faire un effort avant de se souvenir. C'est comme ça qu'il était tombé. Il n'était pas tombé par inadvertance, ni même volontairement : il avait été griffé par l'un des ours. Même si une seule de ses griffes l'avait touché, elle était loin de l'avoir manqué.
Mais s'il ressentait la douleur, surtout à un tel degré, cela voulait-il dire qu'il n'était pas mort ? Ou bien peut-être était-il dans une zone réservée aux mauvaises âmes, condamnées à souffrir pour une éternité. Non, cette douleur était trop réelle. Il le savait maintenant, il était encore vivant. Il devait juste se forcer à ouvrir les yeux, à accepter de se réveiller et de sortir de son inconscient.

La pièce était seulement éclairée par les derniers rayons de soleil de la journée s'infiltrant entre les planches de bois. Tout était très rustique, et surtout très vide. Maintenant qu'il voyait, il se rendit compte qu'il était installé à même le sol et que la source de chaleur si réconfortante ne provenait de rien d'autre que la couverture qui le recouvrait du cou jusqu'au orteils.
Il avait beau avoir mal, il essaya de rester concentré. Il cligna des yeux deux ou trois fois, puis les plissa pour encore mieux discerner ses environs. Mais cela confirma ce qu'il avait déjà remarqué : il n'y avait rien, si ce n'est... une jeune fille, assise contre le mur fragile, en train de dormir. À côté d'elle étaient posés de nombreuses herbes ainsi qu'un bol à moitié rempli d'une substance étrange. De toute évidence, elle avait appliqué l'autre moitié sur sa blessure. En parlant de cette dernière, il se demandait bien à quoi elle pouvait ressembler pour le faire souffrir autant. Il posa à nouveau la main sur son flanc droit par réflexe et se rendit compte pour la première fois qu'il n'avait pas de chemise. Il jeta un coup d'oeil sous la couverture et fut forcé de constater qu'il était presque nu. Il regarda d'un air suspect l'inconnue et espéra très fort qu'il ne les eut pas perdus en route, mais qu'elle les avait tout simplement retirés pour les faire sécher après sa baignade improvisée.
Il essaya de se mettre debout, mais ce fut un terrible échec. Sa blessure était trop profonde et douloureuse. Il tenta de calmer ses nerfs tendus par le jet de souffrance qu'il venait de s'infliger et prit quelques longues respirations contrôlées pour reprendre ses esprits. Il avait besoin d'aide, il devait se l'avouer. Il avait besoin de calmants, n'importe quoi. Cela l'embêtait de réveiller la jeune fille qui l'avait déjà aidé en bandant sa plaie alors même qu'elle ne le connaissait pas, mais elle était sa seule solution. Il attrapa tant bien que mal les bandes de tissus restantes qui n'avaient pas été utilisées pour son bandage et qui trainaient à côté de lui, les assembla pour former une boule un peu compacte, puis se concentra. Il n'avait droit qu'à une chance pour la réveiller. Il souffla doucement une dernière fois comme pour éjecter de son corps un maximum de douleur, puis lança la boule improvisée sur elle. Le tir fut parfait malgré son faible état et atterrit en plein sur sa tête ; suite à l'impact, les morceaux de tissu se déroulèrent doucement dans tous les sens sur le dessus de son crâne. Il pensa un énorme « oops » mais n'en dit rien. Au moins, ça avait marché. Elle s'était réveillée en sursaut.
« Le Créateur... » Il prit une grande respiration. La douleur l'empêchait de parler d'une seule traite. « Soit loué... La plaie, j'ai... J'ai mal... » Puis il abandonna. Parler plus serait un véritable calvaire. Il espérait désormais qu'il avait parlé assez fort pour qu'elle entende et qu'elle comprenne qu'il avait besoin de quelque chose pour calmer la douleur. Il avait pensé au Créateur, mais avait oublié de la remercier ; il le ferait plus tard, une fois remis sur pieds. Pour l'instant, maintenant qu'il savait qu'il n'était pas mort, il voulait simplement tout faire pour survivre et cela impliquait d'économiser ses forces.


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Ven 17 Nov - 10:45


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Allongée sur son lit, la jeune femme fixait le plafond. Bougeant de façon presque imperceptible ses doigts, elle tentait de faire virevolter un bout de tissu juste au dessus d'elle. Tout à coup Clélia sauta sur son lit et la fit sursauter. Le bout de tissu retomba sur les deux sœurs. Leandra poussa un cri et enferma sa sœur dans ses bras, tentant de la chatouiller.
Mais c'est incroyable! On peut pas être tranquille deux secondes! Tu vas me le payer!
Clélia se mit à rire, se tortillant dans tous les sens pour échapper aux chatouilles de sa sœur aînée. Mais Leandra avait l'avantage de la position et de la force, elle la maîtrisait sans problèmes. Petit à petit, la jeune sœur se fatiguait, et elle finit par arrêter de se débattre. Leandra arrêta donc les chatouilles. Elle enlaça sa petite sœur, et elle ferma les yeux. Elle était si paisible, si ca


Quelque chose lui frappa le visage. Leandra sursauta, ouvrant les yeux, tout à coup bien vive et bien réveillée. Le coeur battant, elle observa les alentours. Le responsable de son réveil n'était autre qu'un amas difforme de bandelettes dont la moitié était au sol, et l'autre moitié sur sa tête. Elle s'en débarrassa d'un geste agacé. La jeune femme était dans son petit cabanon. Il y faisait bien chaud, c'était agréable. Et par terre... Ses yeux s'écarquillèrent quand elle se souvint de la situation. Reprenant ses esprits, elle se jeta aux côtés de l'inconnu, qui semble-t-il avait repris ses esprits. Il tenta de lui dire quelque chose, qui aux oreilles de la jeune mage sonnait plus comme un grommellement sans aucune articulation, mais passons. Le jeune homme semblait souffrir le martyre. Leandra n'était pas étonnée qu'avec une blessure pareille, il soit dans cet état. A ses côtés, elle ne savait que faire pour l'apaiser. Il tendit une main pour essayer de bouger, mais il ne pouvait rien attraper. De l'eau, de l'eau, tentons un peu d'eau...

Précipitamment, elle se releva, fouillant sur la petite étagère pour y trouver une fiole. Il y restait un peu d'eau. Elle serait tiède, mais tant pis. Retournant auprès du blessé, elle s'agenouilla près de lui, déboucha la fiole. La jeune fille passa une main sous sa nuque pour lui relever la tête.

N'essayez pas de parler pour l'instant, restez calme. Essayez de boire un petit peu, d'accord ?

Elle lui demandait sa permission, comme si il avait le choix. Elle esquissa un sourire. Elle pencha doucement la fiole sur ses lèvres et versa doucement le contenu dans sa bouche, petit peu par petit peu. Lorsqu'il eut terminé, elle reposa sa tête contre le sol. Il était chaud, Leandra ignorait si c'était un bon signe. Réfléchissant à la situation, elle se dit qu'elle pourrait concocter une boisson pour lui permettre de combattre la douleur. Se redressant, elle fut forcée de s'arrêter lorsqu'il lui agrippa le poignet. Vivement, elle se dégagea. Il n'opposa pas grande résistance.

Restez tranquille, enfin ! dit-elle, en un souffle.

Elle se détourna et commença la préparation de la mixture. Ses connaissances étaient limitées, mais elle faisait appel à ce que sa mère lui avait appris ainsi qu'à ce qu'elle avait lu dans les livres qu'elle chérissait tant. Lorsque la mixture fut à peu près buvable, c'est à dire grossièrement écrasée, elle revint au chevet du mystérieux inconnu. Elle tenta de lui faire boire, mais il sembla s'y opposer. Leandra soupira.

Ce que vous pouvez être têtu ! C'est pour la douleur, ça devrait vous apaiser. Prenez-le!

Elle l'aida à boire à nouveau, et une fois terminé, elle reposa le bol derrière elle. S'asseyant près de lui, elle guetta une réaction, en bien ou en mal. Elle n'en eut aucune, ou en tout cas, aucune qu'elle ne sut déceler. Elle s'assit en tailleur et posa le dos de sa main contre son front. Il faudrait surveiller sa température, probablement. Elle avait à peu près deux mille questions à lui poser, mais au vu de son état, elle décida qu'elles pouvaient attendre.

Vous pouvez dormir, n'ayez crainte. Vous êtes en sécurité. lui dit-elle, gentiment.


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Dim 19 Nov - 21:35


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Sa vision, qui n'était déjà pas glorieuse, se détériora au point de ne laisser qu'un environnement un peu flou. Il avait si mal qu'il n'arrivait plus à se concentrer sur ce qu'il se passait autour de lui. Il entendait sans écouter, voyait sans regarder. Même l'odeur des herbes ne le dérangeait plus autant qu'à son réveil. Tout était occulté.
Il discerna une ombre se déplacer jusqu'à lui. Il conclut qu'il s'agissait de la jeune fille qu'il avait sauvagement réveillée. Seulement elle balbutiait des mots qu'il ne comprenait pas ; vraisemblablement, elle ne savait pas quoi faire. Il avait besoin d'eau ou d'alcool et d'une herbe qui l'aiderait à combattre la douleur et l'inflammation – du millepertuis ou de l'hamamélis, peu importait, pourvu qu'elle fonctionna un peu. Il n'avait pas beaucoup de connaissance en médecine, voire même quasiment pas du tout en réalité, mais on apprenait les bases à tous les templiers. On leur confiait ces petites connaissances comme on pourrait leur confier un kit de survie.
Même s'il ne distinguait pas tous les traits du visage de la jeune fille, il pouvait dire qu'elle n'avait aucune idée de ce dont il avait besoin. Il n'avait cependant pas assez de force pour lui expliquer tout le processus de création d'un anti-douleur basique. D'un geste lent et imprécis, il balaya le peu d'espace qu'il pouvait atteindre de son bras à la recherche d'un miracle.
Elle se releva précipitamment et disparut de son champ de vision complètement. Elle ne devait pas être bien loin, en plein milieu de la pièce et devant lui peut-être même, mais sa silhouette se confondait avec les ombres. Quand elle réapparut enfin à ses côtés, elle tenait quelque chose dans les mains. Avait-elle trouvé de quoi calmer la douleur ? Elle lui demanda de ne pas parler, de rester calme et d'essayer de boire. Il ressentit une certaine déception, sachant pertinemment que l'eau n'allait pas l'aider à passer outre cet état de souffrance dans lequel il se trouvait. Mais il remarqua en même temps qu'il était complètement déshydraté et qu'il était dans son intérêt d'accepter cette eau qu'elle lui proposait comme le bien précieux que c'était. Elle lui demanda tout de même permission, et prit le silence du templier pour un oui.
Il se laissa faire quand elle passa son bras sous son cou pour le soulever. Un tel mouvement l'obligeait forcément à bouger ses muscles dans le dos et donc sa blessure mais pas un son ne sortit de sa bouche. Il combattit la douleur et avala par petites gorgées l'eau qu'on déversait précautionneusement dans sa bouche. La moitié avait coulé par le coin de ses lèvres et mouillé sa mâchoire et sa gorge mais vu l'état dans lequel il se trouvait, ce qui aurait habituellement été embarrassant était à l'heure actuelle le dernier de ses soucis.
L'inconnue l'aida à se ré-allonger correctement pour ensuite se lever à nouveau. Il attrapa son poignet par réflexe, lentement mais assez rapidement pour y arriver, et le serra un instant. Il fallait qu'elle comprenne qu'il avait besoin de quelque chose. S'il ne mourrait pas à cause d'une perte de sang ou d'une infection, il mourrait de la folie née de cette douleur. Elle se dégagea facilement, et il ne lutta pas non plus.
Il vit l'ombre de la jeune femme bouger un peu partout dans le cabanon avant de s'arrêter non loin de lui. Il entendit plein de sons mais il n'arrivait pas à déterminer précisément ce qu'ils étaient. Après de longues minutes qui pour lui furent chacune une éternité, elle revint à nouveau vers lui avec dans les mains, un nouveau bol contenant une mixture au contenu douteux. L'odeur était nauséabonde. Comme pour l'eau, elle l'aida à se relever et porta le bol à sa bouche mais il tenta de se dégager. La concoction bizarroïde lui donnait à la fois le tournis et des nausées violentes, hors il n'avait pas besoin de ça. S'il se mettait à vomir maintenant, il mourrait pour sûr.
Elle perdit patience, haussa le ton. Alors il abdiqua, encore. Ce qu'il se détestait à ne pas pouvoir se défendre. C'était dans la nature de l'homme de se protéger, se justifier. Mais dans cet état, il ne pouvait même pas faire cela. Il ne pouvait même pas choisir de boire ou ne pas boire cette chose, ni même expliquer pourquoi il n'en voulait pas. Il était prisonnier de son corps faible, incapable de faire quoique ce soit, à la merci de tous et dépendant des autres. Comme fier guerrier, il ne supportait pas un tel état de faiblesse.
La boisson avait le goût de son odeur : elle était infecte. Sa seule qualité était sa texture très liquide qui lui permettait d'avaler sans trop de difficulté, lui évitant ainsi de garder une telle immondice trop longtemps sur la langue.
Une fois de nouveau allongé – chaque mouvement lui donnait l'impression d'être tué et surtout lorsqu'il devait appuyer sur sa blessure de tout son poids – il se sentit drainé de toute l'énergie qu'il avait pu emmagasiner dans sa vie entière. Au milieu du tumulte de ses pensées, il tenta de trouver un espace de calme et de paix pour prier Andrasté et le Créateur. Pourquoi exactement, il ne le savait pas mais il ressentait le besoin de le faire. Désormais, il n'avait plus qu'à attendre et espérer que l'étrange mixture fonctionne bel et bien, l'apaise dans son corps et dans son esprit.
L'inconnue, d'une voix bienveillante, tenta de calmer ses nerfs. Elle l'invita à dormir, à ne plus être sur le qui-vive, à se laisser-aller et à profiter de la sécurité apportée par les lieux. Encore une fois trop faible pour contester quoique ce soit, il ferma les yeux et attendit impatiemment que le sommeil le gagne. Au moins en dormant, il ne ressentirait plus vraiment la douleur.

Quand il rouvrit les yeux, il eut l'impression de n'avoir fait qu'une sieste plutôt qu'un vrai somme. L'inconnue était toujours près de lui, réveillée et lisant un livre à la lumière de plusieurs grosses bougies. Il était forcé d'admettre que l'étrange potion avait fonctionné. S'il avait toujours très mal, la douleur était bien plus supportable. Sa vision n'était plus aussi trouble, et il pouvait mieux se concentrer sur ce qui se passait autour de lui. Il pouvait même parler, avec modération cependant.
Il se sentait mal d'avoir encore à imposer quelque chose à cette même personne qu'il ne connaissait pas et qui s'occupait pourtant de lui sans rien attendre en retour (tout du moins il l'espérait, il avait tout perdu et rien à donner, soit laissé au campement, soit abandonné dans sa course folle avec les ours, soit coulé dans la rivière). Mais il était obligé de lui demander ça. Il le sentait, la blessure était encore grand-ouvert, et trop profonde pour se guérir naturellement. Le cataplasme qu'elle avait appliqué avait sûrement bien pris à l'heure actuelle, et il était donc temps de passer aux choses sérieuses. « Il- » Il n'avait pas parlé depuis si longtemps que sa voix se bloqua dans sa gorge. « Il faudrait recoudre... La plaie... Il faut la refermer... ». Son souffle était saccadé, mais au moins il pouvait commencer à communiquer maintenant. Cela devrait faciliter leurs échanges... Jusqu'à ce que la boisson anesthésiante ne fasse plus effet et qu'il succombe à nouveau à la douleur.
« Sur le ventre... » Il ne prit pas la peine de faire une phrase entière. Entre ces trois mots et ses gestes, elle comprendrait amplement ce qu'il voulait dire. Il attrapa un pan de la couverture et découvrit doucement son torse, ne laissant la laine que sur la partie inférieure de son corps. Il prit ensuite plusieurs grandes inspirations et roula sur son côté gauche en lâchant un râle. Maintenant sur le ventre, il laissa sa tête tomber et reprit son souffle. Il lui semblait avoir couru plusieurs kilomètres à pleine vitesse.
Dans tous les cas, s'il s'en tenait à la tête que tirait l'inconnue, la blessure ne devait vraiment pas être belle à voir. Pas de doute sur la question, il allait en garder une belle cicatrice. S'il s'en tirait.



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Lun 20 Nov - 16:22


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Après un instant d'hésitation, l'inconnu cligna un peu des yeux, avant de les fermer totalement. Il sembla à Leandra qu'il ne mit que quelques secondes avant de sombrer dans le sommeil. Bien. Sa mère avait pour habitude de dire qu'une bonne dose de sommeil suffisait à guérir tous les maux. Assez satisfaite de sa modeste intervention, comme ne témoignait son petit sourire, Leandra s'appuya à nouveau contre le mur et laissa son regard vagabonder. Elle aurait aimé savoir d'où il venait. Ce qu'il avait fait de sa vie, qui il était. S'il avait une famille, des frères ou des sœurs. Ramenant ses genoux contre elle, elle se perdit un peu dans ses pensées. Il semblait jeune, 30 ans tout au plus. Il semblait musclé, ce qui fit dire à Leandra qu'il s'entrainait régulièrement et était actif. Ses yeux remontèrent doucement sur son ventre, avant de finir sur sa poitrine. Il respirait paisiblement, à nouveau. Se rendant compte qu'elle était en train de fixer un homme à moitié nu, dans un cabanon isolé, le rouge lui monta un petit peu aux joues. Sans doute à cause du feu qui crépitait.

Détournant finalement le regard avec un soupir, elle tendit le bras pour attraper un livre qui était à proximité. Elle n'avait pas spécialement envie de lire, mais elle voulait faire quelque chose au lieu d'attendre bêtement que l'inconnu reprenne ses esprits. Dépoussiérant la couverture, elle passa ses doigts sur la reliure, sentant un frisson de plaisir lui parcourir l'échine. Elle adorait la littérature. Elle pourrait passer des jours entiers à lire. Il existait tellement d'histoires et tellement de variantes. Une vie ne suffirait pas à lire tous les livres de Ferelden. Leandra ouvrit le livre et elle entama la lecture.

Soudain, un bruit rauque attira son attention. Cela devait être l'inconnu. Sans hésitation, elle ferma le livre qu'elle reposa. Il faisait tout à coup moins clair dans le cabanon. Comme si la journée avait passé et que la nuit tombait. Leandra avait été aspirée par sa lecture. Elle se rapprocha du jeune homme. Il semblait aller un peu mieux. Son regard était un peu plus vif, et il n'était plus vitreux comme tout à l'heure. Leandra prit ceci comme une victoire, ce qui l'égaya un peu. Le jeune homme lui dit qu'il faudrait recoudre la blessure, et sans qu'elle ne dise rien, il se retourna d'un coup d'un seul.

La blessure apparu aux yeux de la jeune mage. Une longue balafre, d'un peu toutes les couleurs, du très rouge tout au centre de la crevasse, jusqu'au plus rosé et jaunâtre à l'extérieur sur les bords. La frayeur saisit la jeune fille aux tripes. S'il ne saignait plus, la blessure suintait encore, et Leandra savait qu'une blessure infectée serait la pire chose qui pouvait arriver au jeune homme. N'écoutant que son instinct, la jeune femme cessa de se poser des questions et elle attrapa une aiguille et du fil de couture qu'elle portait sur elle, sans sa petite sacoche. Elle s'approcha du feu et brandit l'aiguille, la faisant tourner afin de la stériliser. Une fois que ce fut fait, elle s'approcha à nouveau du jeune homme sur le ventre.

Cela risque de faire mal... Je suis désolée....

Ses talents de couturière-médecin égalaient à peu près ses talents de danseuse de claquettes. Elle prit son courage à deux mains, et commença à recoudre la plaie. Au premier surprenant contact de l'aiguille encore un peu chaude sur la peau de l'inconnu, il tressaillit. Leandra ne fléchit pas, et elle tenta de percer la peau pour recoudre la plaie.

Est-ce que vous avez un nom ?.

Elle voulait lui parler afin qu'il ne pense pas à la douleur. Ou bien était-ce pour elle-même, pour se rassurer et ne pas penser à ce qu'elle était en train de faire ? Sans même attendre sa réponse, elle enchaîna.

Quelle blessure que vous avez là... Si vous étiez suicidaire, vous n'auriez pas pu faire pire !.



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Lun 20 Nov - 19:36


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Le Créateur soit loué, elle avait dans sa sacoche une pochette contenant aiguilles et fils. La plaie lui faisait un peu moins mal maintenant qu'il était sur le ventre et qu'il ne s'appuyait plus dessus, mais la position était légèrement moins confortable il fallait l'avouer. À l'heure actuelle, et vu le degré de douleur, il préférait l'inconfort. Il resterait probablement dans cette position jusqu'à ce que la blessure soit suffisamment refermée pour le laisser s'appuyer dessus sans trop souffrir.
Il observa l'aiguille rougir sous l'assaut de la flamme de la bougie, et profita de ce moment de stérilisation de matériel pour passer son bras gauche sous sa tête et se créer un oreiller improvisé afin de ne pas avoir la tête à même le sol. Heureusement, elle avait placé des bougies de part et d'autre de lui et un peu partout dans la cabane donc même placé dans l'autre sens maintenant qu'il s'était retourné, il bénéficiait d'un peu de lumière.
Puis quand il vit qu'elle en avait terminé, il se raidit dans l'attente du premier coup. C'était toujours le premier perçage qui était difficile. La douleur était la même à chaque fois, mais au moins on finissait par s'y habituer. Pour le premier, il fallait se préparer psychologiquement. « Cela risque de faire mal... Je suis désolée... » Il ne s'agissait pas de son premier rodéo de couture mais il fut tout de même reconnaissant pour sa compassion... et sa volonté de l'aider malgré le fait qu'il était un parfait étranger.
Il sentit finalement ses mains froides se poser sur son dos et après quelques secondes durant lesquelles elle sembla rassembler à la fois sa concentration et son courage, il sentit l'aiguille brûlante passer une première fois à travers sa peau endolorie. Il serra les dents et souffla un coup pour évacuer la douleur. Elle n'était rien comparée à celle qu'il ressentait à cause de la plaie béante.
Elle lui demanda son nom. Se faire la conversation n'était peut-être pas une si mauvaise idée, si on oubliait que tout son poids écrasait ses poumons maintenant qu'il était sur le ventre. Par ailleurs, il était un guerrier, un templier ; il avait l'habitude de se faire recoudre – peut-être pas dans des conditions aussi extrêmes – dans le silence, en endurant la souffrance sans occuper son esprit par d'autres pensées. Mais il joua le jeu. Elle en avait sûrement plus besoin que lui : de toute évidence, elle n'était ni une guérisseuse ni une couturière, il pouvait s'agir de sa première fois dans l'art de recoudre un homme. « Phoenix. » Sa réponse ne pouvait pas être plus brève. Il pouvait prendre la parole mais il avait toujours quelques difficultés à parler.
Il y eut un petit silence gênant, et toujours pour combler le vide, elle ajouta : « Quelle blessure que vous avez là... Si vous étiez suicidaire, vous n'auriez pas pu faire pire ! ». Il étouffa un rire, plus par nécessité que moquerie ou quoi. Il savait très bien que rire, ne serait-ce qu'un petit peu et très brièvement comme il en avait eu l'envie à l'instant, pourrait non seulement lui faire très mal, mais aussi la faire louper son coup dans la couture de son dos. Déjà qu'il allait très certainement avoir une énorme balafre du fait de la nature même de la blessure et des talents qui n'en étaient pas de couture de sa sauveuse, il n'allait pas en rajouter.
« Si j'avais été suicidaire... J'aurais choisi une autre mort... Y a plus rapide et moins douloureux... Que des ours... » Sa respiration était encore et toujours saccadée quand il parlait, non pas à cause de sa blessure qui n'avait vraisemblablement pas touché ses poumons, mais à cause de la fatigue engendrée par son état de faiblesse. Parler lui demandait à l'heure actuelle un effort important. Mais au moins il pensait moins à l'aiguille et à la plaie. La technique de la conversation pour penser à autre chose n'était finalement pas si mauvaise.
« Votre nom... » Ses talents conversationnels n'étaient déjà pas toujours au point – sans être désastreux – mais dans ces conditions, il n'en avait juste plus aucun. Il venait tout juste de se rendre compte que le silence gênant arrivé tout à l'heure après qu'il avait répondu à la question sur son prénom était arrivé pour la simple (et excellente) raison qu'il ne la lui avait pas retournée.
Pile à ce moment là, l'inconnue se rata un peu et perça la peau un peu trop profondément dans la chair, ce qui lui arracha un grommellement. « Attention.... Pas si profond... ».
(quand t'es blessé et que tu deviens mal poli et désagréable le templier, la mage et le garde des ombres [ft. Leandra] 3768168482 )



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Mer 22 Nov - 10:35


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Phoenix. Concentrée dans sa haute couture, la jeune fille entendit pourtant bien le nom de l'inconnu. Un nom assez étrange, mais qu'elle trouvait joli d'une certaine façon. Joli car mystérieux. A sa petite pique, il sembla émettre un rire, ce qui fit sourire Leandra. Phoenix semblait néanmoins avoir très mal. Leandra n'avait pas beaucoup plus d'idées pour soulager sa douleur. Elle tentait de se souvenir des choses qu'elle avait pu lire dans les livres, ou entendre de sa mère.

Mais sous le coup de l'émotion et du stress, rien ne semblait lui revenir. Phoenix lui confia qu'il n'avait pas cherché à mourir, mais qu'il avait été attaqué par des ours. Un frisson d'effroi parcourut son échine. Des ours? Et il était encore en vie? Son état aurait pu être bien pire. Il avait eu de la chance. Leandra reporta son attention sur le blessé et ce qu'elle devait recoudre. Appuyant sur la peau pour la tendre, elle passa et repassa l'aiguille encore un peu tiède dans la chair. Elle avait presque terminé.

La jeune fille avait chaud, et elle sentait quelques gouttes de sueur dégouliner le long de sa colonne vertébrale. Tout à coup, Pheonix lui demanda son nom. Elle répondit après avoir repris son souffle. Ce qu'elle semblait oublier de faire assez souvent lorsqu'elle était concentrée.

Leandra, je vis ici..

Après un nouvel aller et retour sur la plaie du jeune homme, il émit une complainte grave, se plaignant qu'elle lui avait fait mal. Les traits de la jeune fille se durcirent un peu et elle se redressa, arrêtant son opération.

Oh, je suis désolée, est-ce que vous préféreriez que je vous laisse vous débrouiller ?.

Elle laissa un moment de silence, puis se pencha à nouveau vers le dos de l'homme allongé.

Je vous avais dit que cela ferait mal..

Effectivement, elle l'avait prévenu. Lorsqu'elle eut terminé, elle coupa le fil en trop et observa son travail. Un peu irrégulières, les coutures semblaient néanmoins pouvoir tenir. Leandra esquissa un sourire. Elle était assez satisfaite de son travail. Elle le vit bouger et posa une main sur son épaule.

Comment vous sentez-vous ? Est-ce que ça va aller ?.



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Jeu 23 Nov - 17:16


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Il ne l'avait jamais entendu auparavant mais il aimait beaucoup la sonorité. Leandra. C'était donc là le nom de celle qui l'avait secouru et qui tentait toujours de le sauver d'une mort qui aurait pu être certaine et ce, malgré son mauvais caractère. Elle avait eu à le déplacer – il était conscient qu'il faisait un certain poids, ça n'avait pas du être évident – et lui concocter un cataplasme pour la blessure, il lui avait lancé une boule de tissu sur la tête sans jamais s'excuser, il venait de se plaindre de son absence de talent en couture alors même qu'elle n'avait sûrement jamais fait cela auparavant. Et pourtant, malgré ses retours et remarques sarcastiques, elle était toujours là, aiguille en main et concentrée.
Il ne répondit rien quand elle lui demanda s'il préférait s'occuper de l'opération seul. Il était loin de l'avoir mal pris, au contraire, il était même plutôt amusé. Elle avait elle aussi son petit caractère. Il aurait pu avoir mauvaise opinion d'elle si elle ne s'était pas autant investie dans son processus de guérison, attitude altruiste signe qu'elle avait un meilleur fond que la majorité des gens habitant Thédas... peut-être même lui compris.
« Je vous ai dit que ça ferait mal... », ajouta-t-elle quand elle se remit à la tâche. Il étouffa un autre rire pour éviter qu'elle ne se rate (encore), et resta calme. Il fallait avouer que la boisson qu'elle lui avait donné plus tôt, si elle ne l'avait pas complètement drogué, l'avait un peu détendu.
Puis elle s'arrêta, et posa le matériel de couture à côté d'elle avant d'observer son dos pendant quelques longues secondes. Il en déduit qu'elle avait terminé, et il pria pour que le résultat ne fut pas trop odieux. Il était sûr et certain qu'il allait avoir une cicatrice énorme dans le dos, mais il aurait apprécié qu'elle ne fut pas trop grossière et répugnante. « Comment vous sentez-vous ? Est-ce que ça va aller ? » Sa voix était à nouveau posée et quelque peu soucieuse, comme si elle avait déjà oublié qu'il s'était montré rude, impatient et malpoli. Il ne tenta aucun mouvement pour vérifier. Elle venait tout juste de déterminer, la blessure était encore fraîche et recoller les deux morceaux n'était pas la clé pour faire disparaitre la douleur.
« On saura si ça va que d'ici quelques jours... Demain avec un peu de chance », ce dont il manquait cruellement cependant. Il se rendit compte qu'il avait été un peu sec et que sa réponse pouvait à nouveau sonner désagréable. Il ajouta rapidement : « Mais... Ça pourrait être pire ». Il voyait bien à l'expression de Leandra que même en essayant de se rattraper, il était encore bien loin de la réponse polie et raisonnable qu'il devrait donner. Il n'était habituellement pas comme ça – il savait se tenir, très bien même – mais il était si fatigué de lutter contre son propre corps qu'il n'avait plus la force de se comporter correctement. Ce petit effort qui avait finalement mené à un échec conversationnel cuisant, c'était déjà exceptionnel. Aurait-elle été un de ses camarades templiers ou un guérisseur de métier, il n'aurait peut-être même pas eu la volonté d'essayer.
« Je crois que je vais rester dans cette position... C'est... Plus 'confortable' », murmura-t-il lorsqu'il comprit qu'elle semblait attendre qu'il fasse quelque chose. Elle était attentive, voulait bien faire, était inquiète. Déjà qu'il ne montrait pas le meilleur de lui depuis le début de cette aventure, il pouvait au moins répondre à ses interrogations silencieuses de temps à autre. Et peut-être même faire la conversation. Il avait sous-estimé le fait de discuter pendant qu'elle l'avait recousu, pensant qu'elle ne l'aiderait pas à surpasser la douleur alors que finalement si. Il espérait que continuer de parler avec elle aurait toujours ce même effet anesthésiant, jusqu'à ce qu'il s'endorme à nouveau d'épuisement. « Donc... Vous habitez ici ? ». Sa question, il n'en était pas fier. C'était un peu comme parler de la pluie et du beau temps... Mais au moins il parlait. C'était plus qu'il n'aurait donné à n'importe qui d'autre.



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Lun 27 Nov - 16:06


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


On avait toujours dit de Leandra qu'elle n'était pas du genre à se laisser marcher dessus. Elle avait un tempérament plutôt calme et avenant, mais elle savait se défendre avec les mots, et plus, si besoin. Elle adorait taquiner les gens qui lui étaient proches. D'une certaine façon, elle aimait les pousser dans leurs retranchements et ainsi vraiment les connaitre. Les petites remarques de Phoenix avaient été interprétées dans son langage comme des piques, et elle avait réagi du tac au tac, sans aucune hésitation. Si elle en croyait les réactions de curieux hôte, il était plutôt amusé. Étonnant, d'être aussi détendu alors qu'une simple inconnue pouvait potentiellement vous faire mal, voire vous ôter la vie. Ceci lui faisait croire qu'il ne se sentait nullement menacé par elle, qu'il l'acceptait, et peut-être, si elle osait le dire, qu'il lui faisait confiance, qui sait ?

Cette pensée lui fit tirer un sourire distrait. Il prit la parole pour répondre à sa question inquiète avec une phrase qu'elle trouva un peu banale. En fait, Leandra lui avait demandé pour avoir son ressenti, et il semblait aller plutôt bien, compte tenu de la situation. Il lui dit qu'il saurait rapidement si cela allait. Mais que ça allait. Leandra émit un léger soupir. Très bien... Elle ramassa ses clis et ses clacs et entreprit de ranger un petit peu son cabanon qui était en désordre. D'ailleurs, elle se sentait très peu récompensée en invitant un homme mourant dans son cabanon, si cher à ses yeux, en lui faisant découvrir son antre, son repère. Il était très peu reconnaissant, presque grossier parfois. Leandra n'avait fait que l'aider. Elle s'était ouverte à lui, d'une certaine façon, en l'emmenant à l'abri des regards, le protégeant et le soignant. Et comment la remerciait-il ?

Pendant son fil de pensées, la jeune femme était restée silencieuse, le séant sur les talons, le reard perdu sur le torse du jeune homme. Il reprit la parole pour lui dire qu'il resterait dans cette position, car c'était plus confortable. Leandra haussa les sourcils, puis lui dit un peu sèchement :

Comme vous voulez.

Elle se leva pour déposer le fil restant, la bobine et les aiguilles sur la petite table près du feu qui brûlait doucement dans l'âtre. Phoenix lui demande si elle habitait ici. N'était-ce pas ce qu'elle venait de dire ? Pourquoi insistait-il sur ce point ? Une fois les outils rangés, elle se tourna vers lui puis elle lui répondit, croisant les bras autour de sa taille.

Je vis à côté, dans la maison. Cet endroit est mon repère personnel. Il m'est réservé.

Bien décidée à le faire parler, elle repoussa une mèche de cheveux derrière son oreille gauche, puis reprit la parole :

Et vous, Phoenix ? Vous n'avez pas l'air stupide, donc j'imagine que vous saviez que les ours gagneraient un combat contre vous, même si vous avez l'air vaillant et bien équipé. Quelle est votre histoire ?

S'il avait pu la regarder, il aurait vu un petit sourire taquin sur ses lèvres, et une lueur de curiosité dans ses yeux.



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Mer 6 Déc - 15:10


phoedra
le templier, la mage et le garde des ombres


Il s'agissait donc seulement d'un cabanon de plaisance. Il fut rassuré par l'idée d'une maison non loin dans laquelle elle habitait : cet endroit n'était pas un lieu pour vivre. Il fut également touché par le fait qu'elle l'ait admis dans son antre secrète personnelle alors même qu'il n'était qu'un étranger. Elle ne savait pas qui il était... Il aurait pu être un bandit ou autre genre d'être malfaisant. Et pourtant il était là, dans cette petite cabane qui semblait si chère aux yeux de la jeune fille.

« Et vous, Phoenix ? Vous n'avez pas l'air stupide, donc j'imagine que vous saviez que les ours gagneraient un combat contre vous, même si vous avez l'air vaillant et bien équipé. Quelle est votre histoire ? »

Il aurait aimé rire un peu, mais il se contenta de sourire pour ne pas abîmer les sutures fraîches et par la même occasion sa chair. Il repositionna sa tête sur son avant-bras avec l'espoir de dégager une mèche de cheveux qui le gênait. Il ne savait pas à quoi il ressemblait, mais ça ne devait pas être joli après toutes ses récentes aventures. Lui qui aimait prendre un minimum soin de ses boucles rousses, il devait être loin de sa coupe de cheveux habituelle qu'il aimait tant. Il prit une petite inspiration et se décida enfin à répondre après quelques secondes de silence.

« On campait... On a été attaqué par les ours. J'ai eu l'idée du siècle... Attirer leur attention, pour que les deux autres puissent fuir. De toute évidence, j'avais pas pensé à la suite... »

C'était un résumé, un très gros résumé même, mais il ferait l'affaire. Les détails n'étaient pas nécessaires, elle n'avait pas besoin de savoir comment ils s'étaient retrouvés à camper en pleine forêt, ni pourquoi, ni qui étaient ses camarades exactement. Et de toute façon, il n'aurait pas eu suffisamment d'énergie pour raconter une histoire à la façon de Père Castor. Même si la suite d'évènements en question méritait un conte à elle seule.

« J'étais peut-être vaillant. Et bien équipé. Mais j'ai cruellement manqué d'intelligence », dit-il sur un ton humoristique. « Vu le prix payé... J'espère que le plan a fonctionné... » Il avait confiance en ses collègues. Lui avait peut-être manqué de jugeote quand il avait élaboré son plan plus que douteux, mais il était sûr que ses camarades avaient eu la présence d'esprit de le comprendre et de saisir l'opportunité de fuir.

« Et vous, dites-moi... Ça a du être compliqué de me porter jusqu'ici. » Le sommeil commençait à le gagner à nouveau. Mais il n'abandonna pas l'idée de discuter jusqu'à ce qu'il se perde complètement dans les bras de Morphée. Il faisait ça pour lui, mais aussi pour elle. Une fois endormi, elle serait à nouveau seule à attendre qu'il se réveille à nouveau. La moindre des choses après tout ce qu'elle faisait pour lui était d'entretenir la conversation, et la divertir le plus longtemps possible. Même si le divertissement était plus que pauvre.



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Ven 8 Déc - 15:31

La jeune fille n'arrivait pas à croire qu'elle soit en train de vivre une telle situation. Si on lui avait dit qu'elle allait recueillir chez elle un inconnu et qu'elle allait en plus prendre soin de lui alors que rien ne l'en obligeait. Ses parents lui avaient inculqué des valeurs admirables, certes. Même si Leandra était à peu près sûre que son père lui aurait reproché d'héberger un inconnu s'étant mis dans une situation périlleuse. Mais la mage, encore jeune et presque naïve, avait ressenti le besoin d'assister cet homme, malgré le danger qu'il pouvait représenter. Et elle comptait bien ne pas en parler à son père. Sa mère comprendrait peut-être, elle. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle allait lui en parler. Leandra avait la sensation que sa mère pourrait réprouver cette rencontre fortuite. En l'invitant dans sa bulle, Leandra avait potentiellement mis en danger toute sa famille, si cet homme n'était pas ce qu'il prétendait. Sans un mot, elle lui tendit à nouveau une boisson anesthésiante pour apaiser sa douleur et le faire dormir doucement. Il l’a prit et commença déjà à l’an boire. L’effet devrait être rapide.

D'un soupir, la jeune fille chassa ses pensées noires de son esprit. Elle pourrait passer des heures à retourner le problème dans tous les sens sans plus obtenir de réponse. Ce qu'elle ne savait pas, le temps finirait par lui apprendre. De toute façon, ce n'était plus un inconnu. Il s'appelait Phoenix. Il lui répondit enfin et Leandra comprit qu'il n'était pas seul. En tout cas, avant l'attaque des ours il n'était pas seul. La jeune femme haussa les sourcils. Il avait attiré des ours sur lui pour sauver ses compagnons d'armes... et ils n'avaient pas essayé de le retrouver ? Il lui était d'avis que cet homme donnait plus qu'il ne recevait en échange.

Vos compagnons n'ont pas l'air de beaucoup tenir à vous.

Tout comme Phoenix, elle espérait qu'ils aient réussi à s'en sortir, sinon son sacrifice aura été bien vain. Voyant le feu perdre de sa vigueur, elle le fixa du regard, se concentrant sur la flamme vibrant doucement dans l'âtre. Sans un bruit, elle resta immobile, et esquissa un sourire lorsque le feu reprit de sa vigueur.

Il lui demanda comment elle avait fait pour le transporter jusqu'ici. Effectivement, il avait mis le doigt sur un sujet auquel elle n'avait pas pensé. Comment lui expliquer ? Devait-elle lui dire la vérité ou au contraire mentir ? Elle détestait cela, mentir. Mais la réalité était qu'elle ne connaissait pas cet homme. Il pourrait tout à fait lui vouloir du mal, maintenant ou plus tard. Quelque chose en elle tendait vers lui, elle voulait tout lui dire à cet instant, ne pas mentir, être elle-même. Mais une certaine pudeur la retint, et après un moment d'hésitation, elle lui répondit.

Disons que contrairement à vous, je n'ai pas manqué d'intelligence.

Elle lui adressa un regard bienveillant et un petit sourire.

Je vais voir si vos habits sont prêts. Vous pourrez vous reposer ici un peu si vous le souhaitez, mais il vous faudra partir après, si vous le voulez bien.

La jeune fille ne comptait pas se faire découvrir par sa famille, et elle avait déjà été absente longtemps. Sur ce, elle sortit du cabanon pour retourner voir l'état des habits. Ils étaient presque secs. Jetant un œil autour d'elle pour vérifier qu'elle était seule, elle esquissa un geste de la main et utilisa ses pouvoirs pour finir de sécher les habits de Phoenix. Elle les attrapa et rentra à nouveau dans le cabanon.
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