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Jeu 11 Jan - 23:05


haunted by the past

Elle ne sait pas ce qu'elle fabrique ici. Absolument pas ; enfin c'est ce dont elle aimerait se persuader, actuellement en face de la grande demeure Vittoria. Quelques jours se sont écoulés depuis la révélation qui lui reste toujours en travers de la gorge mais la jeune femme s'est échinée à l'accepter et en faire sa force. Sortir plus forte de cette épreuve, de préférence en tant que Caelia, pas Minerva. Bien évidemment elle reste encore facile à déstabiliser et elle ne sait pas si elle sera capable d'affronter une seconde fois l'esclavagiste mais des sentiments profonds l'ont portée jusqu'ici ; non, sinon quoi ? Elle se demande si elle n'aurait pas préférée qu'on lui interdise une courte absence avec ses fonctions en tant que dame de compagnie - entre autre plus qu'esclave, au final, étant si bien traitée chez les Tilani.

Mais elle est là et ce serait stupide de faire demi tour ainsi. Caelia inspire doucement mais profondément, cherchant avec attention la motivation qu'elle avait en quittant Qarinus en bateau. Elle sera rapidement de retour si tout se passe bien ici, normalement. Il faut dire qu'elle angoisse parfois encore, surtout quand elle se retrouve complètement seule dans la foule, avec cette impression de vulnérabilité amplifiée lorsqu'elle croise des individus qui lui rappellent ce... monstre, frère rejeté, responsable de tout ce qui lui est arrivé.

Elle toque enfin à la porte puis patiente jusqu'à ce qu'on lui ouvre ; l'attente est si longue à ses yeux qu'elle songe qu'il est encore temps de partir... Mais non. Elle reste droite comme un piquet, partagée, son rythme cardiaque accéléré. Enfin une elfe se présente à elle et le retour en arrière est impossible, elle est menée jusqu'à Caïus, la boule au ventre. Annoncée comme Caelia, ni plus ni moins, elle commence par le saluer poliment ; son malaise habituel en sa présence est de retour de plus belle. Son énergie est presque happée à mesure qu'elle reste plantée là, n'osant confronter ses yeux. Quand soudain comme poussée d'adrénaline, l'amertume ressentie lorsqu'elle songe de nouveau au fait qu'il n'a pas bougé le petit doigt durant son enfermement - tout en connaissance de cause s'insurge en elle. « Ser, je me souviens de tout, moi aussi. De la dernière fois, de vos paroles, et je note que vous êtes resté sans rien faire pendant que je suffoquais entre ces quatre murs. C'est lui qui vous demande de me garder à l’œil ? » Instinctivement, elle recule d'un pas, peu désireuse qu'il fonce sur elle et l'attrape à la gorge comme lors de leur dernière entrevue. Elle se méfie, tremble un peu malgré ses paroles directes qui contrastent avec sa confiance défaillante.


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Mar 23 Jan - 0:15


haunted by the past

Un fort sentiment de malaise l’avait envahit depuis sa visite chez les Tilani. Une visite de routine, un rapport à remplir...Une excuse pour voir si elle allait bien? Peut-être. Il se savait rigoureux quant à ses suivis, ses rapports, et ses dossiers sur les esclaves vendus, mais jamais un tel sentiment de frustration et de malaise ne l’avait pris en présence de l’un d’eux, et même en présence féminine. Des femmes, il en fréquentaient, de toute façon. Minrathie n’était pas une cité exclusive aux hommes, mais cette femme, cette fille en particulier avait le don de le rendre mal. Était-ce parce qu’il était pris de culpabilité en croisant la tourmente dans son regard ténébreux? Était-ce cette passivité dont elle faisait preuve malgré tout ce qu’elle avait subit? Il n’en savait rien. Caelia...Ou Minerva, restait l’un de ces mystères qu’il hésitait à résoudre, de peur de s’y perdre lui-même.

Entre temps, il s’était promis de ne plus faire de visite pour l’instant. Il avait bien autre chose à faire, et bientôt, il devrait se refaire une marchandise, trouver quelques apprentis esclaves afin de commencer la formation et qu’ils soient prêts à temps pour le grand marché. Mais il n’arrivait pas à se concentrer sur cette tâche. Errer dans son manoir était d’autant plus satisfaisant. Il changeait ce qu’il avait le pouvoir de changer pour l’instant, et ignorait les cris sortant de la cave. Ironie qui lui rappelait, encore une fois, les circonstances par lesquelles il avait rencontré Caelia.

De mauvaise humeur, il bouscule une elfe sur son passage, et se rend rapidement compte qu’il s’agit de sa préféré, la petite blonde passive, obéissante, en temps normal. Elle s’était excusée, évidemment, mais elle avait le regard fuyant, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Une fois remis de son incartade, il se retourne vers elle pour l'appeler doucement.

-Joana?

Tremblante, elle se retourne, n’étant pas habituée aux excès de colère physique de son maître. Elle semble craindre un autre coup, malgré la fréquence rare à laquelle il s’adonnait à la violence physique, surtout avec elle.


-Oui, Maître Vittoria?


Le regard fuyant, la posture prostré, même ses cheveux semblaient négliger, ses vêtements trop grands, ses yeux fatigués. Elle semble même avoir pris du poids. Il est intrigué, car généralement il ne lui accorde pas autant d’attention...Enfin pas autant de secondes à la suite.

-Il faudra que tu m’expliques pourquoi tu es dans cet état. Tu es grosse...Et sale.

Il ne passe pas par quatre chemins, n’ayant absolument aucune envie d’avoir une pleine discussion à ce sujet. La jeune elfe semble encore plus troublée. Si elle avait pu se soustraire à son regard, elle l’aurait sans doute déjà fait. Il penche légèrement la tête, croise les bras, position d’autorité, et attend une réponse satisfaisante expliquant son état. Une petite voix s’échappe d’entre ses lèvres, habitude qu’elle a prise lorsqu’elle est hautement mal à l’aise. Il attend, puis fronce les sourcils à sa réponse. Silencieux, il la jauge. Il n’avait pas envie d’entendre parler de ça aujourd’hui.

Heureusement, quelques coups à la porte viennent interrompre leur silence. Comme un chien bien dressé, elle s’élance vers l’entrée, tandis qu’il retourne s’isoler dans la bibliothèque, ignorant si il est toujours de mauvaise humeur ou seulement intrigué par l’état de l’esclave. Au pire, il verrait ça plus tard, car il semblerait qu’une visite surprise décide de perturber sa journée déjà bien remplie.

Lorsqu’il lève les yeux vers cette perturbation, il est surpris d’y voir Caelia, ou Minerva. Il ne sait plus trop comment l’appeler. Exaspéré, il se demande bien ce qu’elle a pu raconter pour avoir la permission de lui rendre visite, et surtout, de venir l’accuser de tous ses maux. Il se lève, non pas par politesse, mais parce qu’il est trop tendu pour rester assis. D’un geste de la main, il chasse l’esclave qui n’attend pas une seconde de plus pour les enfermer dans la pièce, seuls.

-Votre persistence m’exaspère au plus haut point, Caelia.

Il retourne au vouvoiement, voulant éviter la moindre familiarité, la moindre proximité avec cette fille. Elle avait eu le temps de s’imaginer des choses depuis leur dernière rencontre. Elle trouvait sans doute plus facile de tout lui mettre sur le dos, après tout, il fallait bien un coupable de plus, puisqu’elle n’était jamais parvenu à s’échapper d’elle-même.

-Vous dites n’importe quoi. Pourquoi vous garderais-je à l’oeil ? Vous n’avez aucune importance pour moi, ni votre frère. Vous êtes bien le cadet de mes soucis !

Pauvre idiote qui tentait de chercher un sens, une vérité qu’il ne détenait pas. Il avait bien essayé de tirer quelques informations à Albus, mais il n’avait jamais rien voulu lui dire sur sa mystérieuse soeur, et encore moins lui céder. Il n’a plus aucun doute, il est en colère. Il ne contrôle plus rien. Joana, Caelia, et ses soucis à la cave... Il soupire longuement, tentant de chasser l’énervement qu’il lui serre la poitrine, la gorge, puis il plante son regard perçant dans celui de l’esclave.

-Vous n’êtes qu’une petite idiote qui ne sait pas ce qu’elle fait. Vous pourriez vous contenter de ce que vous avez? Mais il vous faut chercher des réponses...Elles n’apaiseront pas votre cœur, je peux vous le garantir.

Il fonce vers elle, comme un vautour fonçant sur sa proie, mais à la dernière seconde il l’évite pour atteindre le secrétaire derrière elle. Il aurait presque pu la sentir trembler en la frôlant, mais il ne souhaite pas se faire influencer par son imagination. Empressé, il se saisit de quelques documents et fouille, faisant tomber plusieurs parchemin autour de lui. Il cherche visiblement quelque chose, mais il n’en dit rien, préférant se concentrer sur sa tâche plutôt que sur elle.


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Sam 27 Jan - 11:42


haunted by the past

Menée jusqu'à Caïus, elle remarque en chemin le malheureux état de l'esclave venue lui ouvrir - qu'elle ne reconnaît pas, comme si elle venait de survivre à un enfer, ou peut-être simplement à l'esclavagiste ; mais Caelia ne songe pas à de la maltraitance physique. Elle est passée par là, elle aussi, même si peu de temps, et se remémore quelques faciès qui lui tenaient compagnie avant qu'elle ne soit vendue. Certains le sont probablement eux aussi, maintenant, à la manière d'objets sans grand intérêt si ce n'est celui de servir ; si facilement remplaçables une fois cassés. Heureusement qu'il existe des maîtres comme Sextus, pense-elle, mais elle est consciente que d'autres sont à son opposé. Les pires.

Caelia termine en tête à tête avec l'homme qu'elle souhaitait voir en privé. Impossible de faire marche arrière maintenant, elle est seule, vulnérable si son mental encaisse encore un choc mais elle n'est pas venue pour rien. Elle essaie de ne pas être déstabilisée par les propos houleux qui éclatent à ses oreilles tout en maintenant ses prunelles sur lui ; mais ça fait mal au fond. Pourquoi ? Parce qu'elle est dénigrée, parce qu'elle n'est pas importante à ses yeux ? Parce qu'il l'accuse alors qu'il est celui en tord pour ne pas l'avoir secourue ? Voilà que ses pensées s'agitent à nouveau et Caïus parvient à la faire douter. La jeune femme manque soudain un battement de cœur quand celui-ci fonce vers elle mais heureusement, l'évite, lui arrachant un soupire soulagé ; et des frissons. Automatiquement elle s'éloigne dans un coin de la pièce, le gardant en vue, inspirant profondément. Caelia remet un peu d'ordre dans sa tête avant de lui répondre ; visiblement il n'est pas associé à son frère mais quelque chose cloche... Sa dernière phrase la laisse perplexe. « C'est déjà trop tard. Mon cœur n'est pas apaisé, et toute cette ignorance me pèse, l'affecte encore plus... Vous n'avez pas le droit de me dire tout ça, vous m'avez vue, vous savez ce que j'ai enduré alors pourquoi me jeter la pierre ? Êtes-vous à ce point insensible ? » La plainte résonne d'une voix un peu plus cassée qu'il y a quelques minutes mais elle est sortie, et rien que ça, c'est un pas en avant pour elle.

Si elle écoute son instinct, l'enchanteresse n'est pas encore certaine de tout ce qu'elle ressent, ce qu'elle pense, parfois contradictoire comme si elle abritait deux vies en elle ; ce qui est un peu le cas. Une dans le déni, souillée depuis longtemps, puis la nouvelle sans qui elle n'aurait probablement pas tenu le coup. « J'aimerais me contenter de ma vie actuelle, sincèrement, mais vous me hantez. » Caïus n'a pas tord en ce qui la concerne : Caelia ne sait pas ce qu'elle fait. Idiote, elle l'est sûrement en un sens oui, innocente également, mais elle apprend petit à petit. Au moins est-elle capable de se relever. « Je crois qu'après tout ce que j'ai traversé, après vos paroles, je peux encaisser une autre vérité. » Lâche-elle comme si elle tentait de se convaincre alors qu'au fond d'elle le doute persiste. C'est la même chose lorsqu'elle ose, donne l'impression d'être forte, pour chasser toutes les angoisses qui la bercent et pour grandir toute seule. Qui sait, à force de faire semblant, un jour elle n'en aura peut-être plus besoin. Et elle réalise que si elle songe trop, elle n'arrive à rien, elle se noie intérieurement et recule d'un ou de deux pas. Caelia se montre plutôt directe quitte à regretter - encore plus tard, voyant bien que l'esprit de Caïus est préoccupé par autre chose. « Regardez-moi. Regardez. »


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Lun 26 Fév - 16:16


haunted by the past

Les documents volent, s’éparpillent tandis que l’objet de sa quête semble tout au fond du meuble. Il cherche plusieurs parchemins, de vieux documents jaunis, mais ayant la même forme que ses contrats précédent. Lorsqu’il met enfin la main dessus, il encaisse ses accusations, rougies, ne sachant pas si il est possible d’être encore plus en colère. Mais au fond, qu’est-ce qui le fait réagir autant? Sa visite ou le fait d’avoir essuyé refus après refus lorsqu’il a tenté de l’avoir pour lui. Il soupire, respire, passe une main sur son visage, mais ne se retourne pas. Il déteste perdre le contrôle. Surtout devant une esclave, devant elle, devant quiconque. ‘’Peu importe ce que je dirai, le passé reste le passé. Mes mots n’y changeront rien.’’ Il finit par se retourner, les mains pleines de documents émaciés. Mais il ne la regarde pas, les yeux rivés sur ses anciens contrats.

Il aura tenté une bonne dizaine de fois de l’acheter, augmentant son prix à chaque rencontre, puis il a cessé d’essayer, son frère étant décidé à la garder pour lui. Il n’avait jamais su exactement pourquoi le sort de la jeune femme l’avait intéressé. Peut-être était-ce parce qu’il était lui-même hanté par sa voix, ses pleurs, ses supplications. Elle pouvait l’accuser de tout, mais la seule chose qu’il n’aura pas fait pour elle, c’est tenter de la voler à l’insu de son frère. ‘’Croyez-moi, je suis autant hanté que vous, voir peut-être plus.’’ Il se dirige vers elle, doucement cette fois, posé, les traces de colères semblant s’être évanouies de son visage. Son coeur bat encore la chamade après autant d’émotions négatives, mais il sait reprendre le contrôle lentement.

Lorsqu’il arrive à sa hauteur, son regard bleuté croise celui de la jeune femme. Il lui tend les documents, les contrats, tous signé par lui, mais à l’endroit ou la signature d’Albus aurait dû se trouver, il n’y avait pas la moindre trace d’encre. Aucun trait hésitant, juste le néant. Plus les dates se rapproche du présent, plus le montant offert est élevé. Toujours affecté par cette défaite, il attend qu’elle consulte les documents, se passe une main sur le visage, puis attend qu’elle laisse tomber ses accusations, que la culpabilité de Caïus s’estompe. ‘’Vous pouvez tenter de trouver un coupable. Mais il ne s’agit pas de moi. Ni de vous.’’

L’esclavagiste la laisse enregistrer, s’éloigne et va se servir une tasse de thé, malgré l’eau froide. Il regarde les feuilles de thé tomber dans le fond de sa tasse, remue un peu, mais l’envie de boire ne vient pas. Une fausse fascination s’installe tandis qu’il attend le constat gênant. Il aurait voulu l’avoir pour lui, la sortir de sa cave, mais il n’aura pas été assez convaincant, et pour lui, cet échec était toujours cuisant.Ils diront bien ce qu’ils veulent, l’esclavagiste n’est pas un sadique, ni un tortionnaire, et la situation de Minerva le plongeait beaucoup trop dans ses propres souvenir pour qu’il ait pu en rester indifférent, insensible. Il finit par poser la tasse de thé inutile, puis ose un regard vers la jeune femme.



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Lun 26 Fév - 21:54


haunted by the past

Honnêtement, Caelia s'attendait à tout sauf ça. La surprise aurait été moins conséquente en apprenant qu'en effet, le cœur de l'esclavagiste est réellement sombre et insensible à sa souffrance, comme elle se l'imagine depuis la dernière fois. Cela aurait été plus simple, douloureux certes, mais clair : elle n'aurait plus cherché quoi que ce soit avec lui. Elle aurait été fixée, suffisamment blessée pour repartir d'un meilleur pied loin de son influence terrible. Mais non. Il affirme être autant hanté si ce n'est plus qu'elle, comment est-ce possible ? La jeune femme fouille le visage de l’esclavagiste à la recherche d'un signe de tromperie, en vain. Elle ne sait quoi dire et n'a pas vraiment à le faire, il enchaîne après s'être amené à sa hauteur avec des documents qui ne réclament que son attention. Sans parvenir à faire le rapprochement elle commence à inspecter ces derniers quand bien même elle n'est pas en mesure de tout comprendre. Néanmoins, malgré ses lacunes restantes, elle assimile le principal et... tombe des nues. Manque littéralement de tomber sous la révélation qui éclate. Caïus œuvrait en son intérêt, tout du moins essayait, comme l'indiquent ces parchemins qui datent tous.

Il lui faut quelques instants pour qu'elle rassemble les morceaux de puzzle dans sa caboche, notamment les inscriptions qu'elle n'a pas été en mesure de lire, mais rien n’inculpe l'homme devant elle. Caelia se sent maintenant mal, à son grand étonnement, de ses précédentes paroles à son égard. « Ce... » Les mots ne sortent pas, elle réalise mais il est difficile pour elle de tout avaler d'un coup. Au moins n'est-elle pas étonnée du comportement d'Albus, cruel frère, si cruel qu'elle ne le considère plus comme tel. Visiblement le Vittoria n'est pas si allié de ce dernier, quand bien même elle l'incriminait volontiers d'être ses yeux et ses oreilles.

« Je ne savais pas. Je n'aurais pas cru... Vous avez essayé de me sortir de là. » Essayé sans en venir à des méthodes peu conventionnelles, qui n'ont malheureusement pas marché. Autant dire qu'il n'a pas tout fait pour la sortir de là mais ce qui importe, c'est qu'il n'est pas resté les bras croisés. Caelia baisse un peu les yeux, les documents toujours au creux de l'une de ses mains. Elle inspire en profondeur avant d'oser le regarder à nouveau ; c'est comme si quelque chose venait de changer en elle. Sans savoir ce qui lui arrive, elle paraît déchargée d'un poids, mais reste acculée d'un fardeau bien plus encombrant - à savoir son identité. Pour l'heure... « Désolée. » Pour la première fois, voilà qu'elle s'approche d'elle-même de cet homme qui d'ordinaire, la met si mal à l'aise de sa simple présence. Maintenant, elle ne sait plus, mais une fois à sa hauteur elle croise son regard un long moment. Il faut qu'elle lui rende ces papiers. Doucement son bras se tend ; il tremble par nervosité. « Pourquoi... Pourquoi ne pas m'en avoir parlé plus tôt ? »


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Dim 11 Mar - 18:16


haunted by the past

Il pose un regard sombre sur elle, attendant qu’elle en vienne à sa propre réflexion après la surprise passée. Attendre qu’elle découvre que l’esclavagiste, que celui qui vend des vies pour la servitude, se trouve à avoir un vrai coeur aimable, et non une sombre cavité vide. Le thé froid se voit abandonné sur la desserte tandis qu’il hésite en héler le nom de sa propre esclave afin d’avoir de l’eau chaude, ou d’attendre tout simplement une réaction de Caelia.

-J’ai essayé, et comme vous pouvez le constater, j’ai échoué.

Il hausse les épaules, regarde ailleurs. Il déteste perdre. Son orgueil ne lui permet pas de passer outre cet échec sans en ressentir encore une puissante frustration. Et pourtant, elle était sortie de cette cave, elle avait fini par voir la lumière du jour, mais ça n’aura pas été grâce à lui. Elle lui échappait, ne lui appartenait pas et ne lui appartiendrait sans doute jamais. Il avait pourtant promis d’en prendre soin, de la garder parmi les siennes et de ne pas lui faire subir le moindre sévices, mais Albus avait été clair, à chaque fois ; Pas question qu’elle quitte le domicile familial...Enfin, jusqu’à ce que lui-même en décide et lui trouve une utilité ailleurs.

Lorsqu’elle approche, il a l’impression que la colère s’est envolée de ses traits, mais elle tremble toujours, sans doute avec raisons. L’émotion peut-être, la crainte qu’il ne s’avère pas être la nouvelle image qu’elle lui prête. Il reprend doucement les documents, et se dirige vers le manteau de la cheminée éteinte pour le moment, afin d’y jeter les parchemins jaunis.

-Vous sembliez bien chez les Tilani. Je ne me voyais pas gâcher cette quiétude au nom de la vérité. Cette vérité ne m’aurait servi à rien, et à vous non plus. Mais il semblerait que vous soyiez plus encline à gâcher votre bonheur que je le suis à le faire.

Il se détourne de la cheminée et son feu inexistant, et se retient encore une fois d’appeler sa servante. Ce n’est pas le moment d’être dérangé. Du moins, il avait l’impression que ce moment était précaire, qu’il ne fallait pas y apporter la moindre variation au risque d’y apporter une énergie négative de nouveau. Il porte un nouveau regard sur la servante Tilani et semble y revoir l’ombre de la jeune femme de la cave. Avait-il déjà vu son visage avant de s’acharner à la vouloir pour lui? Ou le simple son de sa voix avait été une assez grosse motivation pour l’amener à vouloir l’acheter? Il ne s’en souvenait pas. C’était vague, lointain, comme si il avait cherché à effacer ces moments de sa mémoire.

-Vous savez tout à présent. Vous n’êtes pas obligée de rester, puisque la raison de votre visite n’a plus lieu d’être.

Il la quitte du regard, et physiquement en s’éloignant pour s’asseoir dans son fauteuil favoris. Il s’y sent mieux, un peu plus fort, un peu plus en contrôle.

-Oh et si vous pouviez éviter de raconter notre conversation à vos maîtres, je ne me sens pas assez en forme pour répondre à d’éventuelles questions sur l’ancienne convoitise que je vous portais.




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Lun 12 Mar - 19:32


haunted by the past

En si peu de temps, Caelia encaisse énormément. Ces révélations lui sont autant salvatrices que révoltantes, quand elle réalise qu'elle n'était pas si seule que ça. Albus est plus horrible encore qu'elle ne le soupçonnait déjà mais est-ce réellement une surprise ? Non. C'est néanmoins Caïus qui lui arrache une marrée de sentiments, ces derniers s'entremêlant désormais en elle, surtout quand elle lui tend les documents. Les mots qui sonnent à son oreille sont véridiques. Comme un papillon de nuit attiré par la dangereuse lumière émanant d'une flamme, elle s'est trop approchée au risque de se brûler les ailes. Et elle s'est brûlée, un peu, même si elle ne le regrette pas. Sûrement pas. Qu'en sait-elle, en cet instant, engluée dans un flot incontrôlable. Son cerveau chauffe tellement qu'elle craint qu'il n'explose, à force.

La jeune femme reste silencieuse, piégée dans son mutisme volontaire. Elle peut maintenant partir, s'en retourner sans évoquer ce fait à ses maîtres. « Non, je... Je ne dirais rien. » Bafouille-elle une fois de plus. Elle s'apprête à tourner les talons mais au dernier instant, s'achemine à la hauteur de l'esclavagiste au sein d'un fauteuil. Même si c'est dur, elle s'arrange pour être face à face avec lui. Puis parle avec son cœur encore troublé, non sans prendre ses mains entre les siennes. « Vous vous trompez, quand vous disiez que ça ne m'a servi à rien. Ce n'est pas tout à fait exact... Grâce à cette vérité, je sais que vous avez un cœur pur. » Loin du cœur noirci imaginé, malgré l'échec conséquent, elle ne peut pas lui en vouloir. Elle ne peut plus.

Après ce rapprochement soudain et inattendu, lui ayant au passage arraché quelques larmes, Caelia s'en retourne pour de bon. L'air frais à l'extérieur lui permettra de remettre de l'ordre dans ses pensées agitées. Son pas est si pressé qu'elle ne remarque pas si Jolana est encore là, concentrée sur la porte de sortie à atteindre. Enfin, dehors. Peut-être reviendra-elle voir Caïus plus tard, persuadée que ce n'est pas terminé. Cet homme dégage un magnétisme certain qui si il ne la met plus mal à l'aise comme auparavant, reste mystérieux. Elle le connaît si peu tandis que lui semble être capable de lire quotidiennement en elle comme dans un livre ouvert. Lit-il en Caelia... ou Minerva ? Peut-être les deux.


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Lun 19 Mar - 19:18


haunted by the past

Il attend patiemment qu’elle quitte les lieux, qu’elle le fuit, et qu’elle ne revienne plus jamais. Cette histoire avait donc une fin. Qu’aurait-elle à faire ici maintenant qu’elle connaît la vérité? Était-ce pour cette raison qu’il n’avait rien dit? Se garder une raison de la revoir, de garder cette information pour lui jusqu’à ce qu’elle vienne la lui voler? Et maintenant, que plus rien ne la retenait, pourquoi restait-elle là? Il léger soupire de soulagement affaisse ses épaules lorsqu’elle promet de ne rien dire aux Tilani. Ce sont de bons clients, et hormis cette exception, il avait toujours été très professionnel.

Lorsqu’elle semble enfin partir, il pose un regard brûlant sur elle, profite de cette dernière vision qu’il en aura, car il est persuadé que c’est la dernière fois qu’ils se verront, mais à sa grande surprise, elle vient le rejoindre. Interdit, il la regarde autrement, la convoitise ne s’étant toujours pas apaisée après toutes ces années. Le contact de ses mains entre les siennes semble l’enflammer, et il reste étrangement muet après cette constatation. Que pouvait-il lui dire? Qu’il n’avait pas de coeur? Qu’il avait fait tout ça dans son propre intérêt?

Le rouge aux joues, il tend sa main libre afin de cueillir l’une de ses larmes, caresse sa joue du bout des doigts, puis la laisse partir. Il pouvait passer à autre chose. Il pouvait ne plus y penser, ne plus être obsédé par cette fille, cette femme. Lorsque le bruit de ses pas s’évanouit, que la porte de sa demeure se referme, il reste un long moment dans un silence pénible. Puis lorsque ça devient assez insupportable, il hurle le nom de son esclave, les syllabes provocants un écho sinistre sur les murs immaculés de sa demeure.




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