« Le renard prit dans un piège à loup » - Faustus

Cet endroit était fabuleux. Il n'y avait pas d'elfes, tu pouvais être libre. La vie sauvage était si agréable, si parfaite. Pas besoin d'obéir à des gens, pas besoin de subir les regards des autres, pas besoin de pleurer à cause d'eux.

Tu étais sous ta forme de renard, remuant tes oreilles alors que tu avais prit en chasse un petit rongeur, une petite souris des champs qui vagabondait. Le regard de chasseur, tu fixais l'animal de tes sens aiguisés, prêt à lui bondir dessus.

Sans prévenir, tu t'élanças et bondit la tête la première sur le petite Mulot qui bondit à son tour pour te fuir. Tu poussas quelques petits jappements avant de le poursuivre dans la grande plaine face à toi. Tu ignorais les humains, tu ignorais les intelligents, tu voulais vivre ta vie sauvage.

Alors que tu courrais à toutes vitesses face au petit Mulot, bien décidé à jouer avec lui encore un peu. Du moins, tu l'espérais. Tu ne pensais pas subitement que l'une de tes pattes arrières se pose sur une petite plaque métallique et qu'une violente douleur à te déchirer les boyaux s'exprima par un jappement affolé de douleurs et d'agonie.

Te débattant, ne faisant que plus faire empirer la douleur, tu tournas ton museau vers l'objet métallique et diabolique qui enlaçait ta patte arrière droite dans ses crocs dévoreurs. Tu poussas des couinements avant de tenter de changer de forme, d'abord celle humaine, non trop douloureux. On essaie celle du Hahl, mais toujours trop douloureux. Peut être la chouette ? Rien à faire la douleur, le sang qui s'écoulait de ta serre et l'impossibilité de t'en extirper.

Tu repris ta forme de renard et resta allongé sur le sol. Tu étais paniqué, les larmes aux yeux, tu allais mourir ? Mourir lentement de faim tout en te vidant lentement de ton sang. Tu avais peur, peur de mourir, tu voulais encore vivre, encore être libre.

Le renard pris dans un piège à loup

Da'len & Faustus

« You do care. You care so much you feel as though you will bleed to death with the pain of it. »

Une main vient flatter l'encolure de l'étalon dont le sabot frappe nerveusement le sol. Les environs sont pourtant tranquilles, aussi loin que son cavalier puisse porter son regard. Les plaines au sud de Minrathie ne sont pas particulièrement dangereuses, et quand bien même ce serait le cas, Faustus n'est pas à proprement parler sans défenses. Et pas seulement à cause des quatre Templiers qui l'accompagnent lors de cette sortie en dehors de la capitale. Quatre hommes choisis avec le plus grand soin, parmi ceux que le Divin savait avoir la confiance de feu son ancien Chevalier Capitaine, Cerberus Lucan. L'assassinat de ce dernier est une contrariété supplémentaire, une épine dans le pied de plus dont il se serait bien passé. Il devra surveiller de près qui lui succédera. Pour tenter d'oublier les déconvenues de ces dernières semaines, le nécromancien s'est esquivé hors de la Flèche d'Argent pour une petite escapade en rase campagne. Un peu d'air frais lui ferait le plus grand bien.

Avec un soupir, Faustus jette un regard en biais aux hommes qui le suivent de près. Même si leur présence est relativement rassurante, il aurait aimé pouvoir profiter seul de ces quelques moments de paix. Il en va cependant ainsi lorsqu'on occupe une position telle que la sienne au sein de l'Imperium. L'intimité devient parfois une notion floue. Et puis il préfère encore cela plutôt que de risquer une embuscade ou une tentative d'assassinat en dehors des murs au sein desquels il siège.

Alors qu'il s'apprête à rebrousser chemin, des glapissements qu'on devine paniqués lui parviennent. Sous l'homme, le cheval dresse la tête, ses oreilles recourbées à l'affût et braquées dans une direction bien précise. Il n'en faut pas plus pour que la curiosité naturelle de Faustus prenne le dessus. D'un signe de la main il demande aux Templiers de le suivre, et met sa monture au pas. En moins de temps qu'il n'en faut pour formuler quelques hypothèses, les tevintides tombent sur la raison de tout ce vacarme. Un renard, la patte happée par les mâchoires d'un piège. Néanmoins, là où son escorte ne voit qu'un banal animal, le Divin perçoit quelque chose d'autre. La magie est à l'oeuvre. Voilà pourquoi il met pied à terre, passant une main sur le flanc de Tenebrae, et vient ensuite poser un genou sur le sol devant la petite créature.

- Encore un mage qui fuit la folie de la Divine, je suppose ? Tu as joué de malchance, il semblerait.

Une personne capable de se métamorphoser en bête est assurément intéressante, car dotée de certaines capacités magiques. S'il se trouve que c'est un elfe... Eh bien, Waylian aurait un nouveau camarade pour lui tenir compagnie.

(c) DΛNDELION

Tu étais toujours allongé, en renard, à ne pas savoir ce que tu allais faire, à craindre de mourir. Ta patte arrière te faisais horriblement mal et tu ne savais pas vraiment comment faire pour t'en sortir. Tu avais tenté de changer de formes mais ça n'avais rien changé. Tu avais tenté de l'écarter, mais tu n'en avais pas la force. Au final tu n'avais que mal dans ta patte alors que tu étais coincé à la mâchoire de fer.

Subitement, tu entendis le bruit d'un sabot. Un cheval ? Tu te redressas brusquement, dans un bond surpris, en regardant en direction des chevaux. Ils étaient montés par des humains, quatre en armure qui te rappelais Aloïs et son ami. Ils entouraient un homme qui avait de la prestance et il était intimidant.

En le voyant arriver, tu grognas tout en essayant de reculer pour t'en éloigner, couinant de douleur en tirant sur ta patte coincée. Il se mit face à toi et par réflexe tu vins te placer à l'opposé, contournant le piège, afin de t'éloigner au maximum de cet homme, couinant de nouveau.

Tu tentais de te comporter comme l'animal, aussi farouche qu'un bébé renard coincé. Mais l'homme te surpris, il s'avait, il s'avait que tu étais un mage, il venait de le dire ! Tes oreilles s'applatirent sur ta tête en regardant l'homme pleins de désespoirs.

La divine ?Qu'est-ce que c'est ? Fuir ? Tu fuis juste les gens qui veulent t'empêcher d'être libre... Jouer de malchance ? Ta faute si y'avais ces mâchoires de fer au sol ? Au fil de tes interrogations, tentant de comprendre ce qu'il disait, le désespoir se changea en incompréhension.

Tu fini par de nouveau t'approcher, du moins revenir dans ta position initiale, soulageant en partie la douleur pour ensuite regarder l'humain. Dans ta situation, tu avais deux choix : mourir ou supplier à l'aide. L'instinct de survie était plus fort. Tu levas ta patte droit en poussant un couinement, lui faisant un adorable regard de petit renardeau battu tout en remuant ta patte devant lui dans le vide, suppliant ainsi son aide.

Le renard pris dans un piège à loup

Da'len & Faustus

« You do care. You care so much you feel as though you will bleed to death with the pain of it. »

S'il n'est pas rare de trouver des mages orlésiens qui accourent vers le nord dans l'espoir d'une vie meilleure -ou d'une vie tout court d'ailleurs- il est en revanche plus atypique que ceux-ci soient dotés du don de métamorphose. Cette arcane est rejetée en bloc par la Chantrie sudiste, considérée comme une hérésie. Voilà pourquoi Faustus émet l'hypothèse que ce fuyard-là puisse être un elfe. Ceux-ci sont en général plus prompts à contourner les édits d'Andrasté et de la Divine en place. Pour des raisons relativement évidentes.

Le Divin lève les yeux au ciel avec un soupir las en voyant le renard s'agiter. Est-il conscient qu'il ne fait qu'aggraver sa blessure ? Allons, a-t-il la tête d'un braconnier ? Certes, tuer ne lui est pas étranger, mais pourquoi s'en prendre à d'innocentes bêtes ? Il a bien mieux à faire de son temps. Voilà que le mage en manteau de fourrure lui fait les yeux doux à présent. Guère surpris, le Scaevola arque tout de même un sourcil devant ce changement radical de comportement. L'instinct de survie qui s'exprime ? Sûrement. Le laisser là serait facile... Mais contre ses principes. Surtout qu'une idée lui vient. Une personne capable de changer d'apparence lui serait bien utile... Faustus possède déjà un Rêveur, ajouter un métamorphe à la liste de ses possessions ne lui déplairait pas.

- Je te libère, mais tu viens avec moi.
- Votre Sainteté, êtes-vous sûr que ce soit une bonne idée ?

Un claquement de langue agacé accompagné d'une oeillade noire répondent au Templier, qui semble se ramasser quelque peu sur sa selle. Le subordonné remis à sa place, Faustus vient écarter les mâchoires d'acier du piège puis se saisit du renard par la peau du cou pour l'empêcher de lui filer entre les doigts. Si ce n'est en aucun cas douloureux, cela peut être un peu désagréable. De sa main libre, il vient doucement ausculter la patte blessée.

- Hm, rien de dramatique.

(c) DΛNDELION

Tu couinais alors qu'il semblait répondre favorablement à ta demande, tant mieux, il était pour toi l'heure de t'enfuir en courant. Ses alliés ne semblaient pas du même avis mais l'homme semblait n'en avoir que faire de leur avis.

Bien évidemment que tu ne voyais pas du même avis sa décision de venir avec lui. Non tu n'avais pas envie d'être enfermé quelque part, pas envie d'être rendu esclave ou de nouveau subir la pression lié à ton sang.

Tu tentas alors de bondir à peine eut-il décroché la mâchoire de fer que tu tenta un faible bondissement échoué par la poignée sur ta nuque qui t'attrapais par la peau du cou. Tu te tortillas un moment avant d'abandonner ta tentative et de le laisser examiner ta patte qui te déchirais de douleur depuis qu'elle avait accès à l'air libre.

Tu tournas un moment le regard vers le templier qui avait été un peu trop bavard aux yeux de l'homme, visiblement il avait une véritable autorité sur eux. Après tout, l'homme semblait l'avoir dénommé "Votre Sainteté". Tu savais, selon les Sabrae, qu'il s'agissait d'un terme souvent donné pour les personnes très importantes des humains.

Un autre plan te vins alors en tête : après l'avoir laissé examiné ta patte arrières, tu pris alors cette seconde forme que tu avais maîtrisé, celle de la chouette. Sûrement un plan foiré car, à peine plus imposante que celle du renardeau, tu ne gagnas rien hormis de battre inutile des ailes.

Tu finis donc par les ranger, semblant te montrer calme avant de nouveau de te changer, cette fois-ci en Hahl, afin de le forcer de te lâcher. Ta nuque bien plus grande et ton corps bien plus lourd, il aurait sûrement plus de mal à te trimbaler comme il l'avait fait avant. Pourtant, tu ne tins pas longtemps debout à cause de la douleur à ta jambe qui te fis immédiatement tomber sur le flanc.

Tu remuas ta tête avant de regarder l'homme d'un air abrutis, tu venais de rater toutes tes tentatives, et tu avais pourtant utilisé toutes tes formes animales pour t'en sortir.

Le renard pris dans un piège à loup

Da'len & Faustus

« You do care. You care so much you feel as though you will bleed to death with the pain of it. »

Maîtriser un renard, ce n'est pas bien difficile. Surtout lorsqu'il est aussi chétif. Ce n'est pas l'un de ces grands canidés que les orlésiens se plaisent à poursuivre sur le dos de leurs montures avec une meute de chiens, mais une espèce que Faustus n'a pas encore eu le loisir de pouvoir observer de ses propres yeux. Un animal plus petit, aux courbes plus rondes, jusqu'au bout des oreilles. Le genre de renard qu'on ne trouve pas sous les climats chauds du nord de Thedas.

Tout à son observation de la plaie, le Divin est pris de court quand la boule de poils qu'il tenait entre ses doigts se change en paquet de plumes qui bat vigoureusement des ailes pour essayer de se tirer de ce mauvais pas. Sa prise ne se desserre pas pour autant. Ce n'est pas une chouette qui va lui faire peur, après tout. Il a l'habitude de maîtriser plus retors que cela. Le rapace se calme enfin... Pour mieux se métamorphoser en hahl. Cette fois-ci le Scaevola se trouve forcé de lâcher s'il ne veut pas prendre le risque d'écoper d'un coup de sabot ou de bois, ce qui serait sans aucun doute douloureux. Heureusement le Divin a de bons réflexes et se trouve à nouveau sur ses jambes en l'espace de quelques instants. Devant lui, le cervidé n'a pas tenu plus de quelques secondes sur ses quatre fers, retombant sur le sol aussi vite qu'il l'avait quitté. Et à présent voilà qu'il le toise sans plus bouger. Avec un soupir Faustus lève les yeux au ciel tout en croisant les bras.

- Avec une patte dans un triste état, tu pensais sincèrement pouvoir t'échapper ? Quand bien même, il se trouve que je sais aussi jouer à ce jeu-là, mais je pense que tu n'apprécierais pas la chose. Dans son dos, les Templiers échangent des rires discrets, car eux savent parfaitement de quoi parle leur employeur. Si l'apparence de chat du Scaevola n'est pas si redoutable que cela -quoiqu'il faille se méfier de ses griffes- en revanche sa forme de panthère l'est beaucoup plus. Oh, et je te remercie d'avoir non seulement confirmé que tu es bel et bien un mage, mais aussi de m'avoir fait une démonstration de tes capacités en termes de métamorphoses. Maintenant je sais à quoi m'attendre, tu es bien aimable. ajoute-t-il avec un rictus amusé, tandis qu'il ordonne d'un signe de la main à deux Templiers de venir passer des liens autour du cou du hahl. Hors de question qu'il essaie de se faire la belle une nouvelle fois.

(c) DΛNDELION