¬ all i can think about is. ✵ caelestis

Comme cela pouvait être étrange de pouvoir circuler enfin librement, sans avoir à suivre un maître qui tire sur vos chaînes, semblable à un animal domestique. Bien sûr, ma position n'avait pas changée. Je ne suis aucunement une créature libre sur ces terres. Je devais garder profil bas et faire attention aux personnes alentours qui pourraient toujours se montrer hostile, et ce, malgré le rang de ma nouvelle propriétaire. J'avais néanmoins confiance puisque, comme d'habitude, rares étaient les personnes qui se préoccupaient d'un serviteur. Certains jetaient des coups d’œil, oui. Mais bien souvent pour se rendre compte qu'il n'y avait aucune créature humaine pour me guider. Pour ceux et celles qui osaient venir jusqu'à moi pour me questionner, je disais tout bonnement que j'étais actuellement présent pour faire des courses à la place de ma maîtresse. Et qu'elle maîtresse. Marianis, le démon immaculée que j'appréciais toujours nommer afin de voir la plupart de la plèbe, se détourner, ne se faisant d'avantage prier. J'avais en effet compris que la demoiselle était étrangement crainte. Et hélas, je ne savais aucunement pourquoi. Même le Divin et Nero avait su faire preuve de sagesse lorsqu'elle vint me sauver la vie. Nero. Ce Magister même qui avait fait fi de mes paroles, m'enchaînant le premier, et espérant recevoir une récompense en retour ! Il a finalement vite compris qu'il ne valait mieux pas ainsi la chercher et il a vite regretté son geste. Aujourd'hui, j'étais plus que comblé. Savoir que cette demoiselle à la grande notoriété puisse me protéger des menaces grouillant parmi les citoyens. Aussi je lui étais éternellement reconnaissant désormais, appliquant mes missions du mieux que je pouvais et espérant ensuite recevoir une gratification. Celle que je visais, c'est bien évidemment la magie. C'est d'ailleurs pour cela que j'étais venu à Tévinter. J'espérais développer mes capacités et ne plus avoir à fuir les templiers indéfiniment. Hélas, l'endroit n'était pas aussi merveilleux que la demoiselle me l'avait présenté. J'avais découvert les mauvais côtés de la culture Tévintide à mon plus grand regret. J'en avais même souffert que plus jamais je ne pense être en mesure d'oublier les souvenirs terribles qui resurgissaient lors de quelques cauchemars. Si cela me tourmentait, cela me poussait également à rester continuellement sur mes gardes, conscient que j'existais au sein d'un banc de requins. Même si j'en avais pas vraiment l'air lorsque je déambulais ainsi dans ce marché, je faisais donc le maximum pour guetter la moindre réaction de la part des autres passants. Déceler ceux et celles qui pouvaient être soudainement louches ; ceux qui pouvaient me suivre aussi. Je fais ainsi mine de m'intéresser aux biens exposés avant de repartir comme si de rien n'était. Mon but était bien là aussi, retrouver des visages, comprendre qu'untel pouvait être une noble figure et peut-être en tirer des nouvelles croustillantes. Mais je suis soudainement arrêté dans mon parcours lorsque, par maladresse, mon corps vient percuter celui d'un autre alors que je visionnais un autre endroit. Je fais volte-face et dévisage le nouveau venu, un peu contrarié mais je me reprends vite. Surtout quand je perçois ses riches vêtements. ≪ - Veuillez m'excuser. Je suis du genre tête en l'air. ≫. Je m'incline bassement, préférant encore m'écraser qu'avoir affaire à un altus qui pourrait rapporter aisément mon comportement à Marianis, cette dernière pensant que je n'ai pas mené ma tâche correctement. Tout sauf ça.

j'aimerais être loin de tout actuellement. du moins, loin de cet homme a qui je vais sans doute devoir lui faire d'innombrables excuses avant d'être certain de ne pas être puni. à moins qu'il ne vienne jusqu'à aller à la rencontre de marianis pour expliquer très clairement ce qu'il venait de se passer. un affront. comme une si petite chose pouvait oser percuter le corps d'un noble tévintide, même par maladresse ? intérieurement, je bouillonnais déjà contre cet homme alors qu'il m'avait rien fait. pourtant, j'avais déjà une image très clair du personnage ; sans doute quelqu'un qui n'hésiterait pas à écraser les créatures les plus faibles. qui ne le ferait pas, d'ailleurs, lorsque l'on a été éduqué ainsi toute sa vie ? et pourtant, ce n'est pas ce qu'il se passe. l'homme ne hurle pas au scandale. il ne cherche aucunement à attirer les regards sur lui afin que les passants soient témoins de ce que je venais de faire. je dirais même que son ton est doux, pour tout avouer. doux mais surpris. parce qu'il n'a malgré tout pas l'habitude de voir un elfe circuler aussi librement. qu'il n'y a personne pour le tenir en laisse et le contrôler. sans doute est-ce pour cela qu'il n'arrive pas à suivre son chemin, doivent se dire certains. mais qu'importe. j'ose relever mon regard vers celui de l'individu que je venais de percuter. son regard est tout aussi amical que son sourire et pourtant, moi, je tremble. par crainte instinctive. mais il dit qu'il n'y a pas de mal. pas de mal... ≪ - ...vraiment ? ≫. je peine à croire qu'un homme puisse ne pas vouloir désirer perdre son temps à remettre un serviteur en place. pour beaucoup, cela aurait été divertissant. mais, après tout, ce n'est pas moi qui vais m'en plaindre ! c'est alors que l'individu enchaîne à propos de l'absence qu'un quelconque propriétaire. aussi, je réponds. ≪ - ...qu'est-ce que je risque ? je suis la propriété de quelqu'un et je suis chargé de faire des courses en son nom. mais peut-être auriez-vous préféré discuter avec elle de ce... petit malentendu qui vient tout juste de se produire ? ≫. j'insiste. je ne veux aucunement avoir de représailles, de la part de qui que ce soit. mais à force de persévérer et s'il compte répondre que de répondre par des réponses négatives, je me dis que je devrais donc poursuivre mon chemin et reprendre la missions que je devais mener à bien ; soit observer les alentours, jouer les espions. ≪ - puis-je reprendre la route, monsieur ? ≫ fis-je alors, en l'observant de mes prunelles attentives, prêt à agir suivant la réponse qu'il allait me donner.

Ainsi, je lui avais posé très clairement la question ; s'il désirait rencontrer ma maîtresse afin de pouvoir s'expliquer sur ce que je venais de produire. Mais il insiste aussi. Il répond que non. Qu'il ne comprenait pas en quoi il se devait de faire un tel déplacement pour si peu de choses. J'ose lâcher un petit rire amusé. ≪ - La plupart des gens d'ici se serait offusqué même pour moins que ça, vous savez. ≫. Il sourit et j'en fais de même. Peut-être n'aurais-je pas dû rétorquer par de telles paroles. Sur le coup, je n'y avais pas réfléchis, mais après, je me rends compte à quel point elles sont méprisantes. Car oui, si une partie de moi avait été brisée par les maltraitances que j'avais subis chez les Pavus, une petite lumière de révolte s'était réveillée depuis que Marianis m'avait sauvé la vie. J'avais peut-être le désir de me battre à nouveau contre ces monstres qui explotaient des âmes innocentes ; des créatures qui n'étaient que leur semblable. Je voulais à nouveau vivre dans l'insouciance et faire tout ce que je désirais faire ; sans demander la permission de qui que ce soit. Je voulais également m'exprimer sans avoir à chercher mes mots. Je voudrais également être perçu comme ce que je suis réellement. Un barde ; un artiste. Un noble elfe qui existait jadis dans l'oppulence. Aujourd'hui, je ne suis qu'une ombre, un animal et plus personne n'osait porter un regard d'admiration à mon égard. Au mieux, c'était de la pitié que l'on éprouvait. Au pire, du dégoût. Mais il semblerait que l'homme, malgré la bousculade, semble se montrer plus qu'attentionné à mon égard, répondant qu'il valait mieux pour moi de le suite si je ne voulais pas être intercepté un peu plus loin. Je réfléchis quelques instants. Cela ne se passe pas comme prévu. Je dois espionner quelques riches personnalités et me voilà à traîner avec l'un d'eux. D'un côté, je me dis que c'est justement l'occasion d'en apprendre plus sur le-dit personnage et en même temps, je n'apprécie pas vraiment le fait de devoir tirer des informations sur l'une des seules personnes qui semblent se soucier un minimum de la condition d'un pauvre hère comme moi. ≪ - D'accord, je vous suis... Veuillez m'excuser pour vous importuner de la sorte. J'espère vous être de bonne compagnie. ≫ rajoutais-je plutôt de façon neutre même si j'affichais à nouveau un petit sourire ; cette fois, plus timide encore.

Le tévintide rétorque. Il répond que je ne le dérange pas, que cela ne le gênait donc pas de m'avoir comme compagnie, faisant également la remarque sur mon physique. Mon sourire disparaît alors soudainement et je déglutis, cherchant soudainement à fuir son regard, comme pour justement cacher ce visage à la vue de l'Altus. Il m'avait semblé si gentil. Mais peut-être m'étais-je trompé sur son compte. Peut-être qu'il pouvait tout aussi bien porter un regard lubrique comme pouvait faire le Pavus sur ses possessions. Cela m'avait tout de suite refroidi. J'avais été assez traumatisé comme ça par le passé ; peut-être même est-ce cela qui m'avait fatalement brisé. Aussi, je ne voulais me retrouver au nouveau au contact d'un être par la force. Fort heureusement, qu'importe les pensées qui devaient habiter l'individu, il n'avait aucunement la liberté de me faire quoique ce soit, je ne lui appartenais pas. Du moins, je le supposais. Car Marianis m'avait dit que je restais sous sa protection. Que si quelqu'un chercherait à s'en prendre à moi, elle était en droit de réagir. Mais moi, je ne savais pas si j'avais malgré tout le droit de me défendre puisque je devais plier l'échine face aux hommes libres. Que si l'Immaculé pouvait demander justice par la suite, je ne pourrais probablement pas réagir au moment présent. Le mal pouvait parfaitement être commis avant d'être punis. Et puis, je ne me considérais pas forcément comme beau. Pas comme ça. ≪ - Non... Je... Je n'ai pas un joli minois... Et les esclaves n'ont pas d'esprit... ≫. Alors que dans une autre situation, j'aurais probablement cherché à prouver mes capacités d'exister semblables aux autres êtres humains, ce n'était pas le cas ici. Je cherchais à me rendre inintéressant, plutôt assez stupidement et quand il reprend sa marche pour quitter le marché, je le suis,  la tête basse, cherchant à me faire le plus silencieux possible avant de m'asseoir sur le banc, à côté de lui, lorsqu'il me propose de le faire. Et il parle à nouveau, se présentant et faisant remarquer mon accent comme tout les autres Tévintides avant lui. Je réfléchis quelques instants. Caelestis Tenera. Son nom ne me dit rien. Peut-être qu'il n'a jamais réellement assisté à une réception organisée par l'Archonte ou Marianis. Ou alors je ne me souviens pas. Après tout, je n'ai pas eu l'occasion de connaître tout les nobles d'ici. Il me faut encore un peu de temps pour trouver toutes mes marques. ≪ - Enchanté ! Je suis Kaida Maidh et, en effet, je viens d'Orlaïs. De Val Royeaux, plus précisément. ≫ fis-je en gardant la tête basse cette fois-ci en me faisant plus timide que je ne l'ai été jusqu'à maintenant lors de notre première rencontre. Je gardais en tête son compliment que je considérais aucunement comme tel, percevant soudainement le mage comme une menace.

alors que je réagis différemment par rapport à ses attentes, l'homme se reprend tout de suite, s'excusant même s'il ne semble pas comprendre la raison qui me poussait à réagir de la sorte. à vrai dire, je ne sais plus vraiment comment faire, moi aussi. peut-être que c'était stupide de s'être montré aussi confus alors qu'il n'a simplement voulu me complimenter. mais les éloges, ce ne sont pas ces genres de mots qui sortent habituellement de la bouche des altus à mon égard. oui. il me semble bien trop attentionné ; gentil. pour moi, cela ne peut que désormais cacher un piège pour m'amadouer. qu'il finira tôt ou tard par montrer son véritable visage. cela ne serait qu'une question de temps. aussi, je l'écoute silencieusement tandis qu'il continue de prendre la parole, évoquant son voyage à val royeaux pour finalement affirmer que tévinter n'est pas aussi terrible qu'elle en a l'air. je serre la mâchoire et je rétorque. je ne veux pas tourner d'avantage autour du pot. ≪ - ...pourquoi cherchez-vous à me faire de telles louanges de la sorte ? vous n'en tirerez absolument rien. ≫ commençais-je dans un premier temps pour répliquer à nouveau. ≪ - à orlaïs, l'esclavage est illégal, au moins. ≫ fis-je sur un ton sec. mais je décide soudainement de me radoucir un peu. ≪ - ...vous avez dit "dans d'autres circonstances". que voulez-vous dire par-là ? ≫ le questionnais-je en l'interrogeant du regard. la vérité, je devais probablement la savoir déjà ; il est mage et désormais, val royeaux est une terre de damnation pour toutes personnes dotées de dons magiques. si ici, il est un altus, là-bas, il n'est qu'un criminel que l'on pourrait traqué comme un animal. hélas, si j'avais beau cracher sur le territoire qui me retenait prisonnier, orlaïs ne m'était plus favorable non plus. dans tout les cas, je finissais ma vie tel un oiseau en cage. je me trouvais perdu d'avance.

Mes réponses étaient clairement de la provocation, ça, il fallait bien l'avouer. Je voulais savoir comment il allait réagir face à cela. Savoir si je ne finirais pas par découvrir quelque chose derrière cette gentillesse qui me semblait si irréelle venant de la part d'un noble. Je pensais qu'il finirait par craquer, porter un coup ou tout simplement abandonner pour dire enfin la vérité. Mais au lieu de cela, je suis choqué de le voir soupirer et affirmer ce qu'il semblait vouloir faire depuis le début. Être gentil. Et pire encore, il se lève dévoilant alors une part de son corps meurtri, pas si différent du miens. Il me dit alors que ce n'est pas ici qu'il a eu ses marques, mais bien à Orlaïs. Dans mon pays natal. Je baisse la tête, mal à l'aise, et ravale la salive tandis que mes joues deviennent rouges peu à peu. Peut-être avais-je fais une bêtise, au final. Mais comment pouvait-on me blâmer alors que j'ai été constamment dupé ? Alors, qu'au final, j'avais enduré la même chose mais au sein de Tévinter ? Je reste silencieux quelques instants, pensant qu'il serait probablement plus sage de le laisser partir maintenant et de suivre son conseil, mais finalement, je bondis de mon siège sans prévenir avant de chercher à attraper son bras afin qu'il ne puisse pas s'éloigner d'avantage. ≪ - Pardonnez-moi, je... ≫ commençais-je timidement. ≪ - Avant d'arriver ici, je fuyais les templiers afin de ne pas être enfermé aux Cercles... On m'a dit que Tévinter serait un pays merveilleux pour les mages et un homme qui m'a trouvé à la frontière m'a promis que l'on m'aiderait pour développer mes pouvoirs magiques... Et voilà ce qu'il m'a donné en réalité. ≫ À mon tour de dévoiler une partie de mon corps, exhibant une multitude de blessures, toutes différentes des unes des autres, donnant une information quant à la créativité du Pavus en matière de tortures et, prouvant à mon tour, la méchanceté de quelques personnalités au sein de la nation des mages. Je ne perds cependant pas de temps pour masquer à nouveau ma chair dont j'ai si honte. ≪ - C'est... C'est pour ça que je suis méfiant, en réalité... ≫ finis-je alors dire, rebaissant la tête avec remords. Mais je change de sujet et je repose à nouveau mes prunelles sur Caelestis, affichant un petit air curieux. ≪ - À Orlaïs, au sein des Cercles, ils passent leurs journées à nous torturer, c'est ça ? En fait, ils ne veulent pas nous aider à nous contenir ? Ils veulent seulement nous faire du mal ? ≫. Je veux savoir, parce que durant ma fuite, j'ai voulu faire plusieurs fois demi-tour, croyant que je ne serais seulement enfermé dans une tour pour le reste de mes jours. Je m'étais dis qu'il aurait valu mieux pour moi de me rendre plutôt que d'être vu comme un paria, un criminel. Qu'au moins, j'aurais suivi mes principes religieux. Désormais, je dois dire que je les remettais en question. Andrasté ne m'a jamais réellement soutenue.

Je pensais qu'il finirait par me quitter, se ficher de savoir ce que j'avais bien pu endurer sur ses terres pour me méfier autant, mais non. Il soupire et finit par se détourner enfin pour se tourner de nouveau vers moi et m'expliquer ce qu'il se passait au sein des Cercles. Il m'explique cependant qu'ils ne sont pas forcément tous comme cela, mais ce n'est seulement que lui qui n'a pas eu de la chance parce qu'on le considérait en mal. Je fronce les sourcils. Moi j'avais mes raisons de le craindre ; pas les Templiers. Après tout, ce sont les mages qui se retrouvent en mauvaise position, au sein des Cercles, constamment gardé par ces molosses haineux des pouvoirs magiques. Ce sont les mages qui devraient craindre ces gardes qui les poursuivent et les enferment, comme des oiseaux en cage. Soudainement, la crainte que je pouvais sentir à l'égard de l'homme se transforma en compassion. Car si l'empire Tévintide avait fait en sorte de nous positionner dans des conditions qui différaient l'une de l'autre, jamais le sentiment de ne plus être si différent que lui. ≪ - La magie doit servir l'Homme, et non l'asservir. Pourtant, voilà ce qu'il se passe lorsque l'on possède des pouvoirs à Orlaïs... Nous sommes asservis. ≫. reconnais-je enfin, un peu en rougissant. Certes, je n'avais jamais eu l'occasion d'y rentrer, percevant le milieu comme une grotte sombre et profonde dont on ne pourrait plus jamais en sortir et n'en tirant que de très légères informations afin de reconnaître que cela puisse être perçu comme une injustice. Pourtant, Caelestis reconnaît à son tour que je pourrais avoir une meilleure vie malgré tout au sein des Cercles qu'ici, ce que je réponds aussi promptement. ≪ - Non... Non... Je... Je pense que cela aurait été du pareil au même. La Chantrie hait les mages mais parfois, elle déteste aussi les elfes. Alors, un Elfe Mage...! ≫ m'exclamais-je avant de lâcher un petit rire.Il est vrai que, où que j'aille, je serais certainement considéré comme un paria. Je ne pourrais compter sur les nobles ou mes aptitudes de Barde pour revenir sur le devant de la scène. Si je voulais exister, j'allais devoir vivre caché, dans l'ombre des autres. Et la seule place qui s'était bien évidemment offerte à moi avait été celui d'esclave. Et encore. Je me dis que ma situation s'était arrangée depuis que je m'étais mis au service de Marianis. Figure de Haute Autorité et aucunement contraint de porter des chaînes afin de faire remarquer ma captivité, je me dis que j'avais déjà connu bien pire comme condition.

l'homme semble touché par mes paroles et cela ne fait qu'augmenter la satisfaction qui s'était installée en moi depuis le fil de la conversation. enfin, je voulais bien reconnaître la bonté du mage face à moi, sentant que son ton était plus que sincère et pourtant loin de là d'être méprisant. il n'y avait, d'ailleurs, même pas un jugement scellé par un regard silencieux. non. rien qui puisse indiquer un quelconque dégoût, que ce soit de part mes conditions asservies ou pour ma nature d'indésirable créature aux oreilles pointues. pour la première fois, j'avais la sensation d'être véritablement apprécié pour ce que j'étais, si ce n'est de la pitié. l'individu ne voulait profiter de ma faiblesse pour m'écraser... et nous n'avion fait que de discuter, comme deux passants qui se rencontrent ; comme deux citoyens libres. hélas, si j'aurais voulu continuer la discussion plus longuement, même pour parler de tout et de rien, Caelestis décide qu'il est temps de terminer de papoter, affirmant qu'il devait rejoindre la Flèche d'Argent, qu'on l'attendait. Je suis pris de court, presque peiné de ne pas profiter de cet instant encore plus longtemps. Mais toute les bonnes choses ont une fin et il faut que je reprenne la mission. D'ailleurs, on pourrait se dire que les retrouvailles évoqués par l'Altus soit l'occasion où jamais d'en savoir plus sur lui afin de rapporter les informations le concernant à l'Immaculée. Mais ce ne sont en rien les envies qui me traversent l'esprit. Tout ce que je veux, c'est revoir un potentiel nouvel ami. ≪ - Oui. On se retrouve ici, demain soir. Cela a été un plaisir de vous aborder aussi. ≫ fis-je donc avant de le voir s'éloigner progressivement à travers la foule. Je reste un instant ici, sans rien faire, avant de me dire qu'il est probablement temps pour moi de rentrer aussi. Surtout quand je perçois de nouveau ces passants, jugeant de leur médisant regard. C'est comme un retour à la réalité, lorsque l'on vient de faire un magnifique rêve pour se réveiller enfin. Caelestis aurait pu être une magnifique chimère auquel je voulais aujourd'hui m'attacher. Qui sait où cette amitié allait nous mener. Si cela se trouve, elle allait nous guider à notre perte. Car si lui me tolérait, personne n'accepterait à ce qu'une personnalité de haute condition puisse accoster des elfes comme s'ils étaient leur égal. on nous mettrait des bâtons dans les roues.

- the end -