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Dim 13 Aoû - 2:11




We're all cursed

I can't believe what is happening, I just can't

    Cela fait déjà plusieurs heures que je tourne en rond comme un lion en cage. Quelque chose ne va pas, j'en ai l'intime conviction. Ils sont partis depuis trop longtemps, qu'est-ce qui peut bien les retarder à ce point ? Nerveux, je mordille la queue de ma vieille bouffarde en arpentant le plancher de mon bureau. Je papillonne des étagères aux tiroirs et vice-versa, ne parvenant pas à me décider sur une tâche particulière. Mes pensées s'égarent, n'arrivent pas à se fixer sur quelque chose de précis. Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer le pire, mais aussi d'espérer le meilleur. Allons, du calme, Law. Ils se sont probablement arrêtés à cause de Nyghann, qui aura vu un vieux blaireau hirsute et aura voulu lui courir après pour l'adopter. C'est Durard qui serait content, tiens ! Et puis, restons réaliste. Ce ne sont pas des recrues fraîchement débarquées à Fort Bastel qui se sont lancés dans cette périlleuse entreprise, mais des Gardes expérimentés, qui comptent certainement parmi nos meilleurs éléments. Qu'est-ce qui aurait pu mal tourner, hein ? Rien, voilà. Arrête la parano, vieux débris.

Pour me forcer au calme, je prends une profonde inspiration, et expire longuement. Ils allaient rentrer dans peu de temps, et je réaliserais à quel point j'avais pu m'inquiéter inutilement. Alors, dans cette optique de tranquillité forcée, je me laisse tomber sur ma chaise, et attrape la première feuille d'une pile de documents, sur ma droite. La paperasse, quoi de mieux pour meubler le temps et s'occuper l'esprit ? Et pour assommer un mort, vous direz certains autres Gardes. Ce à quoi je répondrais : ils n'ont pas tout à fait tort. Mais là, c'est pile ce qu'il me faut. La corvée est donc la bienvenue.

Alors que j'esquinte les rétines sur les paraphes depuis environ une heure, j'entends soudainement des voix s'élever au dehors. Une agitation inhabituelle s'empare de Fort Bastel, une agitation qui ne me dit rien qui vaille. Sourcils froncés, soucieux, je me redresse sur mon assise pour tenter d'apercevoir quelque chose par la fenêtre, quand des pas précipités résonnent dans les escaliers, dans le couloir, puis qu'une ancien de l'Ordre se rue à l'intérieur de la pièce.

- Amenez-vous tout de suite, on a un problème. Sans attendre une éventuelle suite, je bondis sur mes pieds et le dépasse pour m'engouffrer dans l'escalier. Il me suit, et poursuit : Ils sont rentrés, mais... Sans Nyghann. Et Aguilar est sérieusement amoché.

Mon visage a certainement dû pâlir brutalement, alors qu'au même moment je sens comme une main glacée me saisir les tripes pour tirer le tout vers le bas. Nyghann, absente. Ce n'est pas bon signe, pas bon signe du tout. Je le sentais que cette expédition allait mal tourner, pourquoi est-ce que je ne les avais pas accompagnés ? Dans ces moments-là, j'arrive à en maudire mes obligations de Garde Commandeur. Par instinct, mes pas se font plus longs, plus rapides. Je ne cours pas, mais presque, pour rattraper en quatrième vitesse les deux Gardes, flanqués de Stein toujours fidèle au poste, qui sont déjà pris en charge par nos autres frères d'armes.
Faible consolation, Jason et le Mabari vont bien. Enfin, aussi bien qu'ils peuvent aller dans des circonstances pareilles. En revanche, l'état d'Aguilar est préoccupant. Prenant d'autorité le relais dans le rôle de soutien du blessé, je termine de l'emmener jusqu'à la pièce la plus proche qui pourra servir d'infirmerie. Autant dire que je me contente de l'installer sur une table, et que j'aboie contre le premier qui passe pour qu'on aille chercher un mage guérisseur. Manque de chance, le seul disponible à ce moment-là est un novice en la matière, et ne parvient qu'à refermer légèrement la plaie qui, je le constate d'une rapide oeillade, a dû être cautérisée dans l'urgence. Le voyage l'avait vraisemblablement rouverte. Un vent de panique vient me frôler quand je réalise que Aguilar a sombré dans l'inconscience. Le jeune mage me rassure : il a perdu beaucoup de sang, mais il devrait s'en sortir. Bon... Je demande donc de l'aide pour qu'on aille le déposer dans un endroit plus approprié à un repos bien mérité, à savoir sa chambre.

Une fois le blessé installé sur son lit, toujours dans les vapes, je suis saisi d'un affreux dilemme, qui me déchirerait presque de l'intérieur. Je meurs d'envie d'enfourcher ma monture pour filer tout droit jusque dans les Tréfonds et y chercher Nyghann. Dans la précipitation du moment, je n'ai pas pensé à demander à Jason ce qu'il s'est passé, et je n'ai clairement pas le courage de lui courir après maintenant. Mais d'un autre côté, je me vois mal abandonner Aguilar dans un état pareil. Agir sur un coup de tête est rarement une bonne idée, aussi je me force à demeurer calme, une nouvelle fois. Non, je reste.
Avec un soupir, j'attrape une chaise et m'y installe, de façon à pouvoir garder le regard sur le blessé. Je recommence à mâchonner le bois de la pipe, éteinte, tout en tapotant nerveusement de l'index dessus. A le voir ainsi étendu, immobile, couvert de sang plus ou moins séché, je réalise soudainement à quel point j'ai peur. Peur qu'il ne se réveille jamais, peur de le perdre. Si, à peine quelques heures auparavant, je me demandais si j'avais des sentiments si profonds que ça à son égard, l'évidence me donne à présent un direct du droit en plein estomac. Oui. Et qu'est-ce que j'attends, au juste, pour le lui faire comprendre ? Qu'il meurt ? Ah, ça me ferait une belle jambe, d'aller parler à une tombe, tiens.

Deux heures s'écoulent, dans un silence plus ou moins total. J'avoue avoir quelque peu somnolé, assommé par toute cette agitation, une fois l'adrénaline redescendue. Quand, finalement, Aguilar commence à s'agiter légèrement, je troque la chaise contre le matelas. Précautionneusement, je lève une main pour la poser sur sa joue, et me penche pour l'embrasser sur la tempe. En me redressant, je laisse ma paume là où elle se trouve, mes doigts le gratifiant de tendres caresses que j'espère apaisantes. Ce n'est cependant que lorsqu'il ouvre les yeux que je prends la parole, doucement, presque comme un murmure.

- Eh, bon retour parmi les vivants.

Bien que je brûle d'envie de lui demander ce qui a bien pu leur arriver, je me contiens. Laissons lui le temps de reprendre pied, avant de nous lancer dans les sujets déplaisants.

.SHADOW
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Dim 13 Aoû - 21:55




WE'RE ALL CURSED (AGUILAR & LAW)
Every living being dies someday, whether we are ready to die or not that day will surely come ••• Aguilar peine à maintenir ses paupières ouvertes. Il lutte depuis la sortie des Tréfonds, incapable de localiser précisément l'origine de sa détresse. Comme si son cœur déchiré ne suffisait pas, sa plaie au bas ventre rapidement cautérisée s'est à nouveau entrebâillée lors du long chemin jusqu'au Fort. Un supplice qui au final, n'est rien en comparaison de la perte de son amie. Nyghann écroulée, abandonnée, sacrifiée. Cette chute tragique reste gravée dans son esprit et défile en boucle, l'enfermant dans un mutisme rarement coupé. Depuis qu'il s'est égosillé, niant les faits devant ses yeux, depuis qu'il s'est fait traîné pour échapper au reste de la horde d'engeances. Sa conscience est inapte à le laisser en paix, quitte à accentuer la fatigue qui accaparait d'ores et déjà son être. Son regard s'éteint, son faciès si pâle est inanimé. Les pertes suite à cette mission sont énormes... Mais Aguilar n'oublie pas les découvertes qui le sont autant. Elles hantent tour à tour son âme tourmentée, lui remémorant que de sombres heures attendent bel et bien Thédas. L'enclin arrive. Au plus profond des Tréfonds, dans les ténèbres assourdissants, est en marche l'armée. Et personne ne saurait la retarder.

Les jambes du Garde blessé traînent. Il n'y a plus que ses bras encore accrochés à son compagnon d'infortune Jason, en parallèle soutenu par Stein. Ses forces le quittent cependant en comprenant qu'ils sont enfin arrivés. Tout est flou autour de lui. Les personnes, les voix, les mouvements se perdent dans une danse qui accentue son malaise. Doucement il glisse, sombre, s'éteint sans avoir eu le temps de dire quoi que ce soit. Ses pupilles autrefois si brillantes, désormais vidées, qui disparaissent au moment où ses paupières se referment. Serait-ce la dernière fois ? Est-ce qu'il est destiné à rendre l'âme aussi bêtement, épuisé et endeuillé ?

◈ ◈ ◈

Cauchemars. La carcasse reste inanimée mais le front dégouline de sueur et le cœur passe de l’affolement le plus profond à l'arrêt le plus brutal, avant de recommencer son cinéma. Cruelle inconscience qui amène finalement l'une de ses mains à trembler, légèrement. Tout est vide. Où qu'il se tourne, emprisonné au sein de ses songes, il n'est pas serein. Il chute finalement comme s'il revivait son dernier souvenir de Nyghann, le sortant de son état de sommeil avancé. Peu à peu Aguilar reprend le contrôle de ses membres engourdis, remuant autant ces derniers que ses paupières. Elles sont d'ailleurs longues à s'ouvrir mais se décident suite au contact chaleureux qui lui est adressé. Il l'aide à effacer une partie de son malaise, à reprendre convenablement ses esprits... Et cette voix. Law. Son cœur abandonné à la détresse se réchauffe un instant et le Garde blessé daigne offrir à son veilleur un sourire. Ou plutôt l'ombre d'un sourire, sa mémoire revenant au galop les secondes qui suivent.

« Law... J'ai... » Alité, l'un de ses poings commence à se fermer et son regard se baisse. Il fixe intensément un point fixe sans un mot qui ne lui parvient pour la suite. « Nyghann, elle est... » Sa gorge se noue rapidement, incapable de faire une phrase complète sur l'horreur qui s'est déroulée dans les Tréfonds. Jamais il n'a été dans un état aussi pathétique que lors de cette mission. Jamais il ne s'est révélé être un tel boulet. Une fois encore, Aguilar craque, peut-être parce que c'est Law qui est à ses côtés. Parce que ses émotions ne le laissent pas en paix. Il est directement confronté à ce qu'il redoutait le plus avec l'impression que ses actions ne servent à rien. « Si je n'avais pas merdé avec ce hurleur, j'aurais pu assurer ses arrières et la ramener avec nous. » J'aurais dû être sacrifié à sa place. Ses larmes coulent sans qu'il ne puisse les contenir, les yeux grands ouverts, se détestant en cet instant. Alors comme il peut, il tente de les essuyer avec le revers de son bras rapidement levé. Une précipitation qui éveille à son tour sa plaie visiblement refermée - encore. Aguilar grimace, désemparé.


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Sam 19 Aoû - 18:06




We're all cursed

I can't believe what is happening, I just can't

    L'angoisse me laboure les entrailles avec autant de conviction que si une Engeance me les farfouillait à coups d'aiguille à tricoter rouillée. L'état déplorable d'Aguilar, l'absence de Nyghann qui n'augurait rien de bon, les réponses qui ne tarderaient pas à venir... Tout ça me plonge dans une profonde angoisse. J'ai peur des phrases que le Garde Senior va prononcer, de ce qu'ils vont annoncer. Car je suis déjà persuadé de savoir ce qu'ils vont être. Dans mon esprit embrouillé, sujet à toutes les élucubrations et à un chouïa de panique dûment muselée, les mots se succèdent. Mort. Enclin. Disparition. Catastrophe. Engeances. Echec. Moi qui parviens toujours à remonter le moral des troupes, à trouver un petit rayon de soleil positif au milieu des pires marasmes... J'ai soudain peur de ne pas être à la hauteur. Seulement voilà, je ne peux pas flancher. Pas maintenant, pas auprès d'Aguilar. Si lui paraît brisé en cet instant plus que jamais, alors moi je dois tenir bon.

Pourtant, l'homme m'adresse une esquisse de sourire. Malgré la fatigue et le tourment qui est sans aucun doute le sien, puisqu'il s'efface bien trop vite à mon goût. Des lambeaux de phrases, d'abord. Je ne lui en veux pas. Au contraire, je comprends. Ma gorge se serre lorsque je comprends que la fille de Durard ne reviendra pas. Le malheureux en sera anéanti. Elle comptait également pour moi, mais pas autant que pour Aguilar, je le sais. Les larmes se mettent à glisser le long de ses joues, et moi, je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi lui répondre. Je reste sans voix, incapable de trouver mes mots, les lèvres comme scellées par le choc de cette réalisation. Nyghann ne reviendra pas. Et il pense que c'est de sa faute. Absurde. Je voudrais le rassurer, lui affirmer avec une conviction telle que ce n'est pas le cas qu'il n'aurait pas d'autre choix que de me croire. Mais je ne peux pas. Ma main quitte sa joue tandis que je me redresse, tentant tant bien que mal d'accuser le coup. Je contiens les quelques larmes qui essaient de se faufiler au travers de mes paupières fermement closes. Ce n'est pas le moment pour ça. J'aurais tout le temps de craquer plus tard, lorsque je serai seul.
Il me faut quelques minutes pour me calmer, pour rouvrir les yeux. Oh, je ne sais toujours pas quoi faire pour autant, mais au moins je n'ai plus l'air d'éviter de poser le regard sur mon compagnon. Mes neurones s'activent, cherchent les termes les plus appropriés, les plus délicats, ceux qui sauront, peut-être, dissiper un peu de sa détresse.

- Arrête. Je t'en prie, arrête. Si demain l'Archidémon nous tombe dessus tu vas aussi dire que c'est de ta faute ? A moins que tu aies toi-même tué Nyghann, ce n'est pas de ta faute. Tu ne peux pas tout contrôler, pas plus que moi. Même si parfois, j'adorerais.

Un soupir s'échappe, je baisse le regard l'espace d'un instant. J'aurais envie d'aller plus loin, de poursuivre sur un autre terrain, dans le fol espoir que ça le console, au moins légèrement. Mais je crains de seulement l'embrouiller un peu plus. Tout de même... Tant pis. Fichu pour fichu, je prends le risque.

- Aguilar... Je tiens à toi. Vraiment. Enormément. Je crois que moi-même n'ai aucune idée d'à quel point exactement. Alors je refuse que tu doutes de tes capacités à mener un combat, ou à protéger tes frères d'armes. Tu en es plus que capable. Et, je sais que je ne suis certainement pas le plus objectif, mais je suis persuadé que tu ferais un excellent Garde Commandeur. Arrête de te torturer.

Mes lèvres vont cueillir un tendre baiser sur les siennes, dans lequel je tente de lui transmettre toute l'affection que je lui porte. Tout l'amour que j'éprouve pour cet espèce d'idiot qui finira par causer ma perte s'il continue à revenir en triste état à chacune de ses expéditions. Car c'est bel et bien ce que je ressens, mais je me sens incapable de lui dire clairement. J'ai beau être quelqu'un de très tactile, j'ai peur d'user de certains mots. Pas même ma famille n'a entendu "je t'aime" une seule fois, de ma part. Je me fais comprendre autrement. J'espère que Aguilar saura lire entre les lignes, malgré son état.

Une nouvelle vague de tristesse m'envahit. J'aurais aimé être capable d'exprimer mon affection à Nyghaan. C'est trop tard.

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Dim 20 Aoû - 14:17


WE'RE ALL CURSED (AGUILAR & LAW)
Every living being dies someday, whether we are ready to die or not that day will surely come ••• Un long silence s’engouffre dans la pièce. Les révélations sont tombées au même titre que les larmes du rescapé, piégé dans un mutisme certain. Même Law semble ne pas en revenir. Un temps d'adaptation est nécessaire et ce n'est pas Aguilar qui va jeter la pierre sur son ami, étant déjà bien occupé à se l'envoyer directement en plein faciès. Il laisse son regard se perdre dans le vide quelques bonnes minutes. Incapable d'un geste, quel qu'il soit, seule la douleur qui s'éveille lui rappelle qu'il est toujours en vie. Elle le tiraille, elle s’intensifie même en raison de sa souffrance psychique. Rien ne va plus ces derniers temps. D'abord la mission de routine catastrophique au sein des Tréfonds puis maintenant ça. Même le plus valeureux des guerriers ne resterait pas insensible à de tels événements qui s'accumulent, causant d'ailleurs à Aguilar une remise en question.

En y réfléchissant, l'Antivan ne sait ce qui est le plus stupide en cet instant. Se morfondre sur son sort alors qu'il est impossible de revenir en arrière, ou offrir une nouvelle fois à Law un tel spectacle. Heureusement que ce dernier est à ses côtés, l'aidant à l'aide de paroles réconfortantes malgré son état interne qui ne doit pas être plus au beau fixe que le sien. Si demain l'Archidémon nous tombe dessus tu vas aussi dire que c'est de ta faute ? Le Garde Senior qui avait détourné le regard est frappé de plein fouet. L'enclin. L'enclin qui arrive, justement. Si demain l'Archidémon arrive et le cueille dans cet état, il aura l'air bien bête. Ce n'est pas le moment pour se morfondre autant... Aguilar serre les dents, ses pupilles se perdant à nouveau dans celles de son compagnon avant sa révélation.

Il n'interrompt pas Law. Il le laisse finir, bouchée bée alors que celui-ci enchaîne promptement avec un doux baiser : cette marque d'affection, autant que de telles paroles, ont pourtant eu l'effet escompté sur Aguilar. Un putain d'égoïste. Mourir à la place de Nyghann n'aurait rien arrangé à l'affaire, se sacrifier en sa compagnie non plus. Depuis le départ, le guerrier est conscient de son devoir dans la Garde ainsi que des risques de mort prématurée. Si il est normal, humain même, d'avoir de tels moments de faiblesse, il est conscient qu'il va devoir se ressaisir. Son deuil ne doit pas l'affecter à un tel point, sa sœur de cœur n'aurait jamais souhaité ça. Quelques mots de Law lui reviennent d'ailleurs en tête. Je suis persuadé que tu ferais un excellent Garde Commandeur. Aguilar n'omet pas non plus les précédents, le troublant au point qu'il ne bouge plus d'un pouce, le temps que son cerveau réalise le tout.

Enfin, il émerge de sa léthargie. « Tu as raison... Quel spectacle pitoyable j'offre là. » Limitant ses gestes dû à sa plaie encore tortueuse, il n'empêche pas qu'il grimace. « Law. » Il inspire un bon coup, ses battements s'accélérant dans cage thoracique quant à la réponse qu'il compte donner à son ami... ou amour, désormais ? Difficile de se faire encore à l'idée. Aguilar déblatère ce qui lui passe par la tête, le plus honnêtement possible, chose qu'il n'aurait peut-être pas eu le courage de faire en étant bien portant. « Je ne suis pas encore certain de si je ferais un excellent Garde Commandeur, je t'avoue que je ne préfère pas penser à tant de responsabilités, surtout pas dans un tel état, mais je suis sûr d'une chose. » Il prend une pause de quelques secondes puis enchaîne, les pupilles encrées dans celles du Garde Commandeur actuel. « C'est aussi le cas pour moi. Je tiens énormément à toi. » Pour deux hommes peu habitués à chanter des je t'aime à tout va, c'est un bon début. Après une amitié étalée sur de longues années, le virage brusque dans leur relation est à ne pas louper.

Néanmoins, Aguilar coupe à contre-cœur le sujet de discussion actuel pour une annonce moins joyeuse qui est peut-être déjà parvenue à ses oreilles grâce à Jason, mais dans le doute... L'avenir de Thédas est en jeu. Encore une fois, un terrible événement frappe à leur porte et eux seuls, en tant que Gardes, sont en mesure de se dresser en tant que rempart. « Law, il y a aussi autre chose. L'enclin... il est là. L'armée se prépare, je l'ai vue de mes propres yeux. » Souffle-il d'une voix fatiguée, faute à toutes les fortes émotions encaissées dès son réveil.


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Jeu 24 Aoû - 15:41




We're all cursed

I can't believe what is happening, I just can't

    Mon incapacité à savoir de quelle manière réagir semble être un élément honteusement récurrent, depuis quelques heures, mais surtout depuis les dernières minutes. Je savais. Je m'y attendais. Ces mots, sans savoir exactement comment ni pourquoi, je m'attendais à les entendre prononcés. Malgré tout, ça n'en atténue en rien le choc. Nyghann est morte. L'Enclin est à nos portes. Oh, ça fait un moment que la Garde le sent venir. Mais il y a une différence entre se douter, supposer, et se prendre la réalité en pleine figure. Car je ne me remets pas en cause la parole d'Aguilar. S'il m'affirme avoir vu une armée d'Engeance grouiller dans les Tréfonds, je le crois. Quand bien même cette nouvelle ne m'enchante pas le moins du monde.

Un juron m'échappe, à moitié étouffé entre mes mâchoires serrées, tandis que je me lève pour commencer à faire nerveusement les cent pas dans la chambre. Je me passe les mains sur le visage, perdu. Je n'ai pas oublié la rassurante réponse positive de mon... Euh... Compagnon, mais dans l'autre sens du terme, à présent ? Andrasté me vienne en aide, je n'arrive plus à penser clairement. Mais ce n'est pas vraiment le moment pour se consacrer à ce genre de choses. Aussi, je préfère laisser cet aspect-là pour un peu plus tard. Tout d'abord, il y a des choses que j'aurais aimé savoir. La perspective de brusquer quelque peu Aguilar psychologiquement ne me plaît absolument pas, mais je n'ai pas le choix. Il me faut des réponses. Maintenant. Autant que possible. Que je puisse communiquer au plus vite ce que nous savons aux autres Gardes des Ombres dispersés à travers Thédas.
Cette fois-ci, c'est un soupir qui passe le seuil de mes lèvres, tandis que je cesse de tourner en rond comme un lion en cage. Le visage plus fermé, l'expression aussi neutre que possible, je reporte enfin mon regard sur le blessé, restant à une certaine distance. Dans tous les sens du terme.

- Aguilar, j'ai besoin de savoir avec autant de précision que possible ce que tu as vu dans les Tréfonds. Le moindre détail, la plus petite chose peut avoir son importance. Je sais que tu as une mémoire exceptionnelle, alors malgré les circonstances, tu as forcément retenu quelque chose. N'essaie pas de t'esquiver.

Ceci dit, je doute qu'il le fasse. Mais vu l'état dans lequel il se trouve, tout est possible. Je préfère prendre les devants. Pour l'heure, c'est le Garde Commandeur qui s'adresse à l'un de ses hommes, ni plus, ni moins.

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Jeu 24 Aoû - 18:07


WE'RE ALL CURSED (AGUILAR & LAW)
Every living being dies someday, whether we are ready to die or not that day will surely come ••• Aguilar inspire un bon coup, chassant du mieux qu'il en est capable en cet instant ses pensées ombragées. Avant que celles-ci ne reviennent en force, accentuées par son épuisement, autant en venir au rapport de mission. Sans perdre de temps, conscient de son état, il entre dans le vif du sujet : l'enclin est définitivement là. Si ce n'est une surprise pour personne, la nouvelle reste tout de même conséquente. Et automatiquement, à ses paroles, Aguilar songe à nouveau à cette vision qui s'était présentée juste sous ses yeux. L'armée d'engeances qui pullulent en bas du pont. Les crissements stridents résonnant jusqu'à ses oreilles. Le cœur s'excitant dans sa cage thoracique. Si ils n'avaient pas été interrompus par les trolls, s'ils avaient pu attendre plus longtemps, peut-être auraient ils distingués l'Archidémon au loin ; vérifiant ses troupes. Mais évidemment, ce n'est pas tout ce dont se remémore Aguilar. Les découvertes de Nyghann restent nichées dans un coin de son cerveau, tout comme cette impression qu'ils passaient à côté d'autre chose. Ils n'ont malheureusement pas pu mettre la main sur tous les indices. Quoi qu'en disent ses compagnons, le Garde en est convaincu.

Il est nécessaire pour lui qu'il informe Law de tout. Celui-ci, d'ailleurs, ne perd pas le nord en lui demandant de lui énoncer clairement tout ce qu'il a vu ou ressenti. La douleur est vive, très vive mais ce n'est pas une raison pour omettre volontairement un détail. Alors non. Il ne va pas s'esquiver... Il espère simplement que ses forces ne vont pas lui faire défaut lors de ses révélations. Clignant frénétiquement les yeux, un moyen pour Aguilar de chasser au moins pour quelques minutes le coup de barre qui l'assaille, il rétorque enfin à son compagnon. « Je ne comptais pas m'esquiver. Je dois absolument te raconter tout ce qu'il s'est passé... » Commence-il, fermant deux secondes ses paupières pour remettre de l'ordre dans sa mémoire. C'est bref mais ça l'aide. « Nous nous sommes engouffrés jusqu'à la Tranchée des morts, comme c'était prévu, accompagné des nains envoyés par Orzammar. Mais à peine arrivés, un groupe d'engeances nous est tombé dessus. Nous avons perdu l'un des guerriers nains, Alrim, et c'est là que j'ai été blessé par un hurleur. » Il se stoppe, grinçant des dents. Son inattention aurait pu lui valoir bien pire qu'une entaille au bas ventre. Lui aussi aurait pu succomber à l'instar du combattant chevronné. Quoi qu'il en soit, il continue en clignant encore des yeux. Courage Aguilar, tu peux le faire. Jusqu'au bout. « Après le combat, Nyghann a découvert les corps... ou plutôt ce qu'il en restait, des membres de la Légion. Ce sont des trolls qui les ont massacré. Une vraie boucherie. J'étais persuadé, et je le suis encore maintenant, que nous passions à côté de quelque chose. Je n'ai pourtant rien découvert de plus dans mon état. Et c'est après que nous sommes tombés sur une armée d'engeances rassemblée en bas du pont en pierre. »

Aguilar fait régulièrement des pauses, autant pour reprendre son souffle que sa salive. Plus il parle, plus il se fatigue. Il est pourtant bientôt à la fin, même si il passe certains détails sans importance... ou encore par éreintement, comme la mort soudaine de Baldin. « Si nous avions eu un peu plus de temps, plus de chance, nous aurions peut-être pu en apprendre plus... Mais c'est arrivé sans prévenir. Un troll a foncé sur nous. Plus loin derrière lui, il y avait un groupe d'engeances qui arrivait droit en notre direction ainsi qu'un deuxième troll. Le dernier nain en vie, Gimak, est resté pour nous permettre de fuir et Nyghann aussi. Elle s'est battue contre le premier, jusqu'à le vaincre. Et alors que je pensais qu'elle pourrait nous rejoindre à temps, la horde était déjà sur elle. Je l'ai vue tomber du pont, puis plus rien... Plus rien... » La voix du Garde Senior s’éteint enfin, arrivant définitivement au bout de ses forces. Ses paupières sont maintenant difficiles à maintenir complètement ouvertes, se fermant naturellement ; malgré ses tentatives pour ne pas replonger aussi tôt dans le sommeil. Et pour ne pas aider, les images défilent toujours dans sa tête, lui donnant presque la nausée. Son excellente mémoire est à double tranchant : autant certains souvenirs sont bons à garder, autant ils préférait ne pas se remémorer d'autres.


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Jeu 24 Aoû - 19:52




We're all cursed

I can't believe what is happening, I just can't

    Je sais combien c'est difficile pour Aguilar de replonger dans ces souvenirs encore frais. Je le sais, car même plus d'une dizaine d'années plus tard, c'est toujours douloureux pour moi de repenser aux proches que j'ai pu perdre au travers des différents combats qu'on a eu à mener. La perte la plus vive demeurant celle de Beren, que j'aimais comme un frère, et que j'ai été obligé d'abandonner sur le champ de bataille. Ou du moins ce qui me paraissait en être un, à l'époque. Ca me hante encore, certaines nuits, au milieu de mes cauchemars. Alors oui, je le comprends. Je compatis, aussi. Mais l'heure n'est pas à la sensiblerie. La situation est grave, et je me dois d'agir en conséquence.

C'est avec la plus grande des attentions que j'écoute le Garde Senior m'exposer tout ce dont il se souvient. Et il n'y a pas à dire, ils ont dû vivre l'enfer, là-dessous. Des trolls, une armée d'Engeances, de trop maigres indices... Tout ça a un arrière-goût très amer, même pour moi qui ne fais qu'écouter le récit de ces événements. Tant de pertes, pour rien. Au final, tout ce que nous savons, nous le soupçonnions déjà. Quel intérêt ces sacrifices ont donc ? Ces morts, elles sont vaines. La frustration me gagne, tandis que je serre davantage les dents et les poings, futile tentative pour apaiser la colère qui remplace lentement la peine. Il faut que je bouge, que j'agisse, sinon je vais devenir fou.
Je vois Aguilar sombrer une nouvelle fois dans le sommeil, et ne l'en empêche pas. Il en a besoin, et m'a rapporté tout ce dont il se souvient, à n'en pas douter. C'est donc d'un pas pressé que je quitte la pièce, refermant la porte derrière moi, pour filer tout droit jusqu'à mon bureau. Au passage, j'aboie quelques directives sur les Gardes qui passent par là. Certains hochent la tête, et détalent aussitôt dans des directions différentes. En ce qui me concerne, j'ai tôt fait de me saisir d'une feuille vierge, d'une plume, et de coucher à la hâte l'essentiel sur le papier. Mon écriture est décousue, brouillonne, mais tant pis. Durard saurait bien me déchiffrer, il en a l'habitude. J'hésite un instant à lui faire part du décès de Nyghann... Par honnêteté, et bien ce que ça me fasse mal de devoir admettre qu'elle ait pu mourir là-bas -doux rêveur optimiste que je suis- j'ajoute quelques lignes en bas de page, lui présentant mes condoléances et quelques mots de soutien. Bien peu de choses, mais j'espère que ce sera déjà ça.

La missive prête, je sors et la confie au messager qui, comme prévu, m'attend devant le bâtiment, déjà à cheval. Sitôt l'enveloppe soigneusement rangée dans l'une des poches de sa sacoche, il s'élance vers la sortie de Fort Bastel, et Orlaïs. Alors que le cavalier et sa monture disparaissent de mon champ de vision, l'une des plus anciennes Gardes en faction ici vient se planter devant moi. Elle m'informe qu'un mage plus expérimenté dans l'art du soin est enfin de retour, et qu'elle l'a immédiatement envoyé s'occuper d'Aguilar, mais me prévient qu'il est fatigué, et ne sera probablement pas capable de guérir l'intégralité de la plaie tant qu'il n'aura pas pris un repos bien mérité. Je la remercie avec un léger soupir de soulagement, malgré tout. Ce sera déjà mieux que rien.

Après m'être occupé de quelques autres menues tâches (comme celle d'aller secouer un peu les recrues qui commencent à croire qu'on est dans un camp de vacances, ou de remettre un peu d'ordre dans ma paperasse en souffrance), je décide finalement de retourner au chevet de mon compagnon. Alors que j'ouvre la porte, le mage et moi manquons de nous percuter ; manquons seulement, j'ai le réflexe de me reculer juste à temps. Il s'excuse, m'informe que la blessure ne se rouvrira que si le convalescent fait vraiment des folies du genre chevaucher au grand galop pendant une bonne heure ou encore s'entraîner au maniement d'une arme lourde, mais que pour ce qui est du manque de sang et de la fatigue accumulée, il ne peut rien faire. Silencieusement, je le remercie d'un hochement de tête, et il s'éclipse.

La porte se clôt, et je soupire profondément. Mes lacunes de sommeil me pèsent sérieusement sur les épaules, et je peine à garder les yeux ouverts. Je ne rêve plus que d'une chose : dormir. Alors bon, on ne peut pas dire que je résiste très longtemps à la tentation. Délicatement, je pousse un peu Aguilar, m'aménageant une place sur le matelas à côté de lui, et m'y installe sur le flanc, essayant de prendre le moins de place possible. Ne sachant pas où pourraient se trouver les zones sensibles, je m'abstiens de tout contact, hormis un. Je glisse une main dans la sienne, et ferme les yeux. Quelques instants suffisent pour que je sombre à mon tour, épuisé.

.SHADOW
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