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Mar 8 Aoû - 22:29





Assit derrière son bureau, l'homme est petit, rond à souhait et gigote nerveusement sur sa chaise. Son regard bovin passe sur les trois visages qui lui font face, mines décomposées par l'angoisse et le chagrin. Le notaire pince les lèvres, ajustant le jabot qui enserre son large cou alors qu'il se racle la gorge alors que ses yeux se baissent sur le testament cacheté entre ses doigts boudinés.

« Bonjour à vous messiers, pour commencer, veuillez accepter mes sincères condoléances pour votre perte.» Son regard se pose sur Aguilar et son imposant Mabari. « Monsieur les animaux ne sont pas autorisés ici et euh...» Plus nerveux que jamais, il agite finalement la main avec un sourire navré.«Aucune importance... Bien... Hm, nous vous l'avons transmis, la défunte a laissé un testament quelques jours avant son décès présumé et celui-ci nous a été confié dans l'intimité la plus stricte. Il est donc de mon devoir de vous transmettre à présent ses dernières volontés. Trois noms ont été posé sur la table, les votre... Le quatrième au nom d'un certain... » Il regarde la liste à côté de son bras, sourcils froncés. « Monsieur Werion Cieth... Est introuvable, mais la défunte nous a donné des consignes très claires à son sujet... Les euh... dalatiens ne sont pas facile à... hm... trouver. »

Rapidement et d'un geste tremblant, le notaire arrache le cachet de cire rouge de l'enveloppe avant que ses yeux ne se posent sur le contenu du testament.


Ceci est mon testament

Je soussigné, Nyghann Cieth, dalatienne originaire d'Orlaïs et garde-senior de son état, établis par les présentes mon testament. Je certifie être saine d'esprit, en possession de mes pleines capacités et ne fait l'objet d'aucune contrainte physique et morale. Je n'ai précédemment établis aucun testament, et l'ensemble des présentes dispositions constitues l'unique expression de mes volontés testamentaires.

À Werion Cieth,
mon frère du sang, je lègue la totalité de mes biens financiers dont l'économie sur dix ans de service dans la garde des ombres, s'élève à  768 pièces d'or pour subvenir aux besoins de son épouse et de ses deux enfants. Ces biens devront être remis en mains propres par Marius de Ghislain.

À Aguilar,
garde senior de son état, mon frère du cœur, je lègue mon fouet pour que jamais il n'oublie le combat difficile et incessant qu'est la vie et le courage dont il fait preuve chaque jour pour préserver celle-ci.

À Durard Turin,
garde-commandeur de son état, mon père de cœur, je lègue tous mes biens matériels et mobiliers acquis durant mes dix années à son service pour qu'il se souvienne de la vie modeste mais chaleureuse qu'il m'a offert sous sa protection.

À Marius de Ghislain,
Seigneur-chercher de son état, je lègue mon bestiaire écrit de ma main après dix années à arpenter les terres de Thédas pour qu'il se souvienne que chaque vie compte, même la plus infime.

Aucuns frais de notariat ne seront imposés à mes héritiers testamentaires car déjà pris en charge à mes frais lors de la réalisation de ce testament. En outre, si l'on dispose de mon corps, j'exige que les funérailles soient exercées dans le marais de Nahashin qui m'a vu naître pour laisser à ma famille proche et mes amis le soin de se recueillir en tout temps sur ma dépouille. En d'autre termes, si mon corps est porté disparu, je laisse le soin à mon garde-commandeur, Durard Turin, de disposer des funérailles dédiées à la garde des ombres.

Nyghann Cieth


La voix du notaire diminue jusqu'à laisser retomber le silence. L'homme potelé dépose délicatement le testament sur son bureau avant de pincer les lèvres pour observer à nouveau les trois hommes qui lui tienne compagnie.

« Les éléments constituant l'héritage de la défunte ne nous ont pas tous été transmis. En outre il nous manque le fouet qui vous est légué, monsieur Aguilar... Malheureusement si l'objet en question était en possession de la défunte au moment de son trépas... »

L'homme hoche doucement la tête avant de se lever et de s'approcher un meuble de bois qu'il ouvre dans un grincement. Il en sort un livre imposant, pour ne pas dire énorme et qu'il peine à soulever tant il est colossal par sa taille comme son poids. Le livre déjà abîmé par le temps est déposé lourdement sur le bureau, faisant trembler celui-ci alors que le notaire respire difficilement, le visage rougi sous l'effort.

« Sire de Ghislain... Le bestiaire écrit par ma cliente. Nul doute qu'un tel ouvrage trouve sa place auprès des chercheurs... Attention en le manipulant, il est plus lourd qu'il n'y paraît... »

Essoufflé, le gros homme se laisse tomber sur sa chaise bien qu'en tentant de garder un minimum de dignité. Il arrache un mouchoir de soie à sa poche avant de tamponner son front perlant de sueur et fixe Durard, cette fois.

« Commandeur... Lesdits biens qui vous sont légués ont été décrit par la défunte comme étant en possession de la garde des ombres d'Orlaïs. Ils seront d'ores et déjà à votre disposition lors de votre retour à la porte du Ponant. » Il soupir avant d'ouvrir un tiroir et de sortir quatre lettres cachetées portantes chacune le nom d'un des héritiers testamentaires. « Et pour finir, mademoiselle Cieth m'a demandé explicitement de vous transmettre ces lettres. Sire de Ghislain, tout comme pour l'héritage dédié à monsieur Werion Cieth, ma cliente désire que la lettre qui soit remit à son frère aîné lui soit transmit de vos mains... Je... euh... Vous laisse un instant pour vous faire à tous ces... choses... Et ensuite nous pourrons passer à ces dites lettres, messieurs. »
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Mer 9 Aoû - 0:24

Le Seigneur-Chercheur était plus livide même que la cape immaculée qui ceignait ses épaules. La pâleur des morts s’était abattue sur son visage figé dans le temps comme la pierre sur une expression indéchiffrable, trop immobile pour être naturelle et d’où seuls ses yeux clairs exprimaient un mélange de perdition désorientée et de choc en train d’être encaissé. Les muscles raides, Marius semblait plus rigide qu’une poutre de chêne alors qu’il faisait face au notaire installé à son bureau. Difficilement, il avait obliqué un regard en direction des deux autres hommes présents dans la pièce, Gardes de Ombres. Initialement, la convocation à un bureau notarial l’avait plutôt désarçonné. Mais ce fut en apercevant le Commandeur-Garde d’Orlaïs ainsi que l’autre Garde qu’il avait fait le lien avec Nyghann. Et le sentiment de vertige qui l’avait assailli l’avait happé dans une tourmente intérieure l’empêchant d’arborer tout autre expression faciale. Le pressentiment d’horreur s’était transformé en confirmation de cauchemar, et la pensée même de la disparition de la jeune elfe creusait un tel vide en lui qu’il crut un instant être aspiré par l’abysse.

Le cadet de Ghislain déglutit avec difficulté en écoutant le discours assez peu rassurant et rassuré du notaire. Défunte, décès, testament, dernières volontés… Cela ne faisait tellement pas de sens dans l’esprit de Marius. Ces mots ne parvenaient pas à trouver le moindre écho crédible en lui, tant ils étaient à l’opposé des images qui jaillissaient parfois de ses souvenirs. Il supporta stoïquement la longue lecture du testament de celle qu’il aimait et à qui il n’avait jamais pris vraiment la peine de le dire. Il avait le cœur au bord des lèvres à l’énonciation de son nom, mais les yeux encore trop secs pour verser la moindre larme. Comment le pouvait-il alors qu’il ne parvenait pas à prendre la mesure de ce qui était arrivé ? Nyghann… partie ? Comme ça, disparue dans les Tréfonds ? Oh, bien sûr qu’il avait envisagé cette possibilité, tant de fois qu’il ne saurait les compter, cette pensée torve et acide qui l’avait rongé à de si nombreuses reprises alors même qu’il était occupé avec ses propres soucis. La logique qui l’égrenait ne voulait tout simplement croire en la disparition aussi brutale et définitive de la Garde senior. Lui avait-il seulement fait ses adieux ?

Le regard sec et froid du Seigneur-Chercheur observa le notaire s’essouffler à l’exercice de porter un grimoire plus épais que lui, si c’était possible. Ses traits se durcirent légèrement en songeant que reléguer le présent de la jeune elfe au rang d’utilité pour les Chercheurs était vraiment la pire chose qu’il ait entendue depuis longtemps. Serrant la mâchoire en obliquant un œil en direction du Commandeur Turin, Marius ne put que pâlir encore davantage, s’il était possible, à l’apparition des lettres plus personnelles qui leur étaient destinées. Ses muscles semblèrent toutefois se débloquer légèrement et ce fut d’un vague hochement de tête qu’il accueillit la requête de s’occuper du leg à Werion. « Ce sera fait. », souffla-t-il d’une voix éteinte, alors qu’il approchait d’un pas raide vers le bureau, pour contempler de plus près le grimoire qui lui revenait. Ses doigts frôlèrent le cuir usé de la couverture, songeant que ceux de Nyghann l’avaient déjà fait à maintes reprises par le passé. « Je doute qu’un instant sera suffisant. », rétorqua le Seigneur-Chercheur avant d’ajouter : « Autant attaquer la suite. » Dans l’optique de, peut-être, prendre pleinement conscience du deuil qui l’enveloppait, du vide qu’il ressentirait à présent, jusqu’à la fin de ses jours, pour n’avoir pas eu, en dix ans, suffisamment d’aplomb pour tout dire à son aimée disparue.
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Jeu 10 Aoû - 16:33



Dans vos cœurs à jamais
feat Nyghann, Marius & Aguilar

Une seule pensée le hante.

Il peine à réaliser la raison qui l’amène en ces lieux qu’il n’apprécie que peu, au cœur d’Orlaïs. Il n’a jamais été particulièrement impressionné devant le faste de Val Royeaux. L’élégance de l’architecture, les jardins bien entretenus, l’or qui vient apporter sa touche de décadence. Tout ceci n’a jamais réellement fait sens pour lui, et tout ceci en a encore moins désormais. Il se sent inconnu ici, et même en des lieux plus familiers. Comme si le monde était devenu un peu plus gris, un peu plus fade. Un peu plus terne depuis que…

Il ne voit même pas le trajet passer, de la forteresse jusqu’au bureau du notaire. Les jours ont filé sans qu’il ne s’en rend compte, sans qu’il ne les regarde passer. Spectateur de la vie qui se joue devant lui, mais personne ne le remarque car son air impassible est toujours le même. Peut-être même est-il plus marqué qu’à l’habitude pour dissimuler la douleur et la culpabilité qui l’étreignent. Les autres gardes lui ont offert de plates condoléances, des sourires de soutien, le partage d’une souffrance commune. Mais il les a balayé de la main, interdisant le moindre mot. C’est seul qu’il souhaite surmonter sa perte, car lui seul est le véritable fautif. Les autres n’ont pas à le soutenir.

Et alors que le notaire tout tremblant leur fait par du testament et des volontés de la défunte, les lettres prives qui leur sont destinées, le retour à la réalité s’abat comme une chape de plomb. Et les pensées lui reviennent, tels des chuchotements perfides venus des abysses.

C’est lui qui a envoyé sa fille à la mort, c’est lui le responsable.

Aux regards des hommes qui l’entoure, il s’efforce de faire face sans rien laisser paraître du trouble qui est le sien. De la culpabilité qui a fait son nid en son for intérieur avant de planter ses serres dans son cœur face à la réalité qui devient tangible. Il se sent vieux subitement. Vieux et lasse. S’il sait qu’il n’aura pas le loisir de faire son deuil bien longtemps – trop de choses et de gens dépendent de lui maintenant que la menace émanant des Tréfonds est plus réelle qu’elle ne l’a jamais été – il paiera néanmoins le prix de son erreur quelle qu’en soit la forme. Le risque est présent à chaque mission et il le sait. A chaque fois que l’un de ces hommes s’aventure en territoire hostile, rien ne dit que celui-ci en reviendra vivant. Une réalité dont il a pleinement conscience pour en avoir fait les frais de sa propre personne quand il était plus jeune. Mais la force des sentiments rend la chose bien différente. Il a l’impression d’être coupable, quand il a seulement placé sa confiance dans l’un de ses éléments à qui il l’accordait le plus. Et pourtant, sous les traits tirés par le temps et ses yeux semblables à deux rocs opaques, il sent en lui ses entrailles se tordent.

Aucun père au monde, aucun, ne devrait voir partir ses enfants avant lui.

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Ven 11 Aoû - 11:19


Dans vos cœurs à jamais
How'm I supposed to die, when there's only one way to live ? And you tell me that we can never go back, what am I to say to that ? There's only one thing left to do ••• Convalescence et deuil. Une période maudite où le Garde s'est traîné jusqu'à Val Royeaux en compagnie de son mabari Stein malgré de nombreuses hésitations. Car si son n'état n'était pas encore favorable à un long trajet, son esprit est encore gravement affecté par la mort tragique de son amie. Sa sœur spirituelle, son encre, sa complice, Nyghann. Une personne chère à ses yeux envolée après avoir une fois de plus prouvé tout son courage dans un combat perdu d'avance. Une mort honorable, certes, mais qu'il accuse être sa faute pour n'avoir rien pu faire. Aguilar l'a vu de ses propres yeux... Cette chute qui le hante nuits après nuits depuis le retour à Fort Bastel. Malgré le soutien de ses coéquipiers dans cette épreuve, il n'arrive pas à se le pardonner ni même à tourner la page. C'est bien trop tôt. Et honnêtement, il ne le pourra probablement jamais.

Sa carcasse est plus difficile à traîner qu'en temps normal, surtout lorsqu'il arrive devant le bureau du notaire où il a été convoqué. Aveugle à la splendeur de la capitale Orlésienne, le cœur meurtri. Après un long regard imprégné de peine partagé avec Stein, il inspire un bon coup et se décide à entrer.

Aguilar sent son cœur se serrer lorsque le notaire commence à lire le testament. Ses oreilles sont attentives mais ses pupilles détournées, son faciès pâle alors que sa main vient se loger sur son bandage et ce qu'il couvre - triste souvenir de la mission. Avec les découvertes faites lors de celle-ci, plus de décès sont à venir. Il le sait. Il doit se ressaisir. Seulement là, c'est juste trop dur. Perdu dans un maelstrom de sentiments intérieurs, une larme perle à l'un de ses yeux. Les autres individus convoqués ne sont pas dans un meilleur état que lui, visiblement. Le Seigneur-chercheur en personne ainsi que le Commandeur Garde d'Orlaïs. Une belle occasion en soi afin de rencontrer ces deux personnalités dont il entendait souvent Nyghann faire les éloges. Aguilar aurait simplement préféré que ce ne soit pas dans de telles circonstances.

Concernant l'héritage, le Garde Senior n'est pas très réactif. Il ne pensait pas recevoir quoi que ce soit de la part de son amie, son affection ainsi que toutes les aventures partagées ensemble de son vivant ayant représenté le plus précieux des cadeaux. Mais conserver ne serait-ce qu'un souvenir de la dalatienne lui est nécessaire. Heureusement qu'actuellement, le fouet en question est soigneusement rangé dans ses quartiers à Fort Bastel. Il le précise au notaire incapable de savoir où celui-ci se trouve actuellement. « Pas d'inquiétude pour le fouet, mon mabari l'a récupéré sur le champ de bataille avec d'autres affaires... » Suite à ça, il paraît d'autant plus dévasté, faute de revoir toute la scène. Stein semble d'ailleurs faire de même, couinant de tristesse.

Je doute qu’un instant sera suffisant. Lorsque la voix de Marius résonne, le sortant de son mutisme au sein duquel il s'était à nouveau enfermé, sa langue se délie un court instant. « Je suis du même avis. Passons à la suite. » Qu'ils en finissent, et le plus tôt sera le mieux. Tout son être est en pleurs suite à cette tragédie. Inconsolable en l'instant, quelques secondes ne servent à rien si ce n'est à ruminer encore plus sur ce qui aurait pu être fait afin d'éviter ça. Nyghann s'est envolée pour de bon. Et elle ne reviendra pas. Une seconde larme perle à cette pensée, Aguilar fermant instinctivement les yeux alors que les couinements de Stein reprennent de plus belle - réceptif à la déchirure environnante des trois hommes.


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Sam 12 Aoû - 13:42






Face au silence pesant et à la lourdeur des visages qui lui font face, le notaire ne sait que dire. Il en avait vu, des gens détrui par la mort de ses clients mais là... Quelques choses chez eux, lui donnaient la nausée. Sans un mot de plus, l'homme grassouillet se lève de nouveau, déposant devant chacun les lettres cachetées. Pas un mot n'est prononcé, il sait que quoi qu'il dise ou face, ne pourra leur rendre le sourire.


Aguilar,
lorsque je t'ai connu il y a quelques années, tu n'étais qu'un humain parmi tant d'autres. J'y ai découvert un cœur tendre et sincère, un homme de caractère qui avait toujours le mot pour rendre le sourire, même quand lui-même peinait à le garder. Aucun mot ne pourrait remplacer ce qui se trouve dans mon cœur et j'aurais beau faire tous les efforts du monde, rien ne sera trop beau ou trop fort pour dire combien je t'aime. Mon frère, mon ami, mon confident... Tu as combattu sur tous les fronts pour me soutenir, même dans les instants les plus sombres. Si tu reçois cette lettre, c'est que je ne suis plus... mais j'espère au moins que j'aurais le mérite d'être parti avec le même courage dont tu fais preuve chaque jour depuis que nous nous connaissons. Ai-je été à la hauteur, mon ami ?  Ai-je fait les choses comme il le fallait ? Puisses-tu me pardonner d'être parti avant toi... Puisses-tu me pardonner la faiblesse d'avoir failli devant l'ennemi. Mais n'oublie jamais une chose Aguilar, ici ou ailleurs, je ne serais jamais loin de toi.

Dans ton cœur à jamais, mon frère.

Nyghann



Père,
je n'ose imaginer ce qui peut bien se passer dans ton cœur et ta tête à l'instant même où tu as reçu cette lettre. Je ne suis plus, père, mais j'ose croire que j'ai quitté ce monde avec assez de courage pour te rendre fier de moi. Dès l'instant où j'ai fait mes premiers pas à l'Inébranlable, tu as été auprès de moi. Pour moi qui n'ai jamais eu de père, qui a vécu dans l'ombre d'un monstre en guise de mère, c'était un espoir fou que d'espérer un jour, trouver une véritable famille. Tu m'as donné tout ce dont j'avais besoin pour être heureuse. Ton amour sans limite et sans failles, ta protection, et tes rares sourires. Mais qu'ils sont beaux, tes sourires... Penseras-tu au mien ? Je veux que tu gardes de moi, le souvenir le plus heureux possible. Je ne peux te demander de ne pas être triste papa, je n'en ai pas le droit, mais sache que je suis parti sans le moindre regret et avec le cœur débordant d'amour. J'aurais donné le monde en pâture à l'archi-démon pour quelques minutes de plus avec toi et ma plus grande fierté aurait été de porter le nom de Turin pour que tu le mondes sait quel père incroyable tu es. Je n'ai pas eu d'enfance mais auprès de toi j'ai eu un avenir, sans doute par celui auquel le commun des mortels aspire mais si je le pouvais, je le dirais : dans la vie on ne fait pas toujours comme on veut, on fait souvent comme on peut… Tu as fait pour moi tout ce que tu pouvais, mon cher père. Tu m'as offert l'amour et l'insouciance dont j'avais besoin, tu m'as laissé rêver à des jours meilleurs dans tes bras, tu m'as donné l'espoir d'un monde où le malheur n'aurait jamais sa place. J'ai grandi avec toi, toi qui m'as offert les plus belles années de ma vie. Tu m'as appris bien des choses et à présent je le crains, père, que ce soit à toi d'apprendre... Apprendre à vivre sans moi. Tu y parviendras, car il ne m'est jamais apparu, dans ce triste monde, un homme aussi fort que toi.

Avec tout mon modeste amour,
je t'aime.

Nyghann



Marius,
je crois que je n'ai jamais eu autant de mal à poser des mots sur un papier. Toi, mon amour... Que puis-je dire pour te consoler de mon absence ? Nous avons eu l’idiotie de croire que dans le mensonge et l'ignorance, nous trouverions la paix. Mais nous y avons trouvé que la douleur. Trop de différences, des vies  difficiles, un sacrifice  qui nous tenait à cœur. Si tu lis cette lettre, alors mon aimé, je n'aurais plus jamais l'occasion de te dire combien je meurs d'amour pour toi chaque jour depuis une décennie, qui m'a semblé être une éternité. Le temps change bien des choses Marius, il joue avec nos âmes, détruit des histoires, rend l'avenir incertain et accélère le grandissement de mon amour pour toi. Je t'aime avec une force rare, chaque souffle exalté me brûle quand je suis près de toi, tes regards qui me percent... Il y a cette violence brutale dans mon cœur, c'est si douloureux... Si douloureux. J'aurais voulu ne jamais avoir à te quitter, te dire encore et encore que je t'aime. Je t'aime. Je t'aime... Je t'aime de tout mon être, de tout mon cœur. Et je sais que je n'aurais pu aimer aucun autre homme comme je t'aime toi. Ma lumière, ma tendresse, ma lueur d'espoir... Ton humanité m'a sauvé d'un sort pire que la mort alors entend bien, mon bel amour, que dans ma mort, j'ai trouvé la paix. Ne change jamais, pas même sous l’influence du chagrin. Tu es ce que j'ai de plus précieux dans ce monde chaotique et cette bonté dont tu es pourvu, j'attends de toi que tu en fasses profiter d'autre comme tu l'as fait avec moi. Ne cesse pas de vivre Marius. Ne te ferme pas à l'amour, trouve une femme, fais-lui des enfants, sois heureux, peu importe le sacrifice que cela demande. C'est la seule chose que je veuille de toi... Que ta lumière perdure et que ton bonheur soit aussi grand que la vérité que tu chéris.

À toi mon âme sœur, seul et unique amour de ma vie.
Je t'aimerais à jamais.

Nyghann
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Mar 29 Aoû - 10:57

Ce fut d’une main tremblante qu’il se saisit de la lettre qui lui était destinée, tandis que celle pour Werion était posée sur le gros grimoire qui occupait une bonne partie du bureau du notaire. Pendant un instant, Marius resta immobile, le regard braqué sur le papier encore plié et cacheté qu’il tenait entre ses doigts fébriles. Du coin de l’œil, il observa le commandeur Turin et l’autre Garde, incapable de décacheter le message de Nyghann. Que pouvait-elle bien lui dire en songeant qu’elle allait mourir ? Et avait-il seulement envie de le savoir, maintenant qu’elle n’était plus ? Oh, il en avait bien une petite idée. Une idée qui émiettait peu à peu son cœur déjà fendu par la dure nouvelle. Le noble orlésien baissa à nouveau les yeux vers la lettre où était inscrit son nom de l’écriture de la jeune elfe. Et finalement, le Seigneur-Chercheur parvint à arracher ses pieds du sol pour se diriger vers un siège et s’y laisser tomber comme s’il portait le poids du monde sur les épaules.

Très lentement, son index brisa le cachet et le papier s’ouvrit, révélant une longue succession de mots. Les dents serrées, le sieur de Ghislain s’attela à lire les premières lignes. Si tu lis cette lettre, alors mon aimé, je n’aurais plus jamais l’occasion de te dire combien je meurs d’amour pour toi chaque jour depuis une décennie, qui m’a semblé être une éternité… Ses paupières se fermèrent sur son regard clair qui s’humidifiait et malgré l’obscurité qui happa ses yeux, les mots de Nyghann étaient comme inscrits en lettres de lumière face à lui, et se gravaient inéluctablement dans sa mémoire. Marius fronça les sourcils, secoué par le tourbillon de chagrin qui s’emparait de lui. Les souvenirs de leur dernière entrevue, à la fois si houleuse puis éclatante de vérité, lui revinrent à l’esprit. Dix ans pour s’avouer enfin cet amour si dévorant, cette gangrène amère qui s’était révélée si douce une fois que la vérité avait éclaté. Un comble, pour un Chercheur de la Vérité…

La gorge nouée, ses doigts refermèrent en un geste un peu précipité la lettre dont il ne pouvait se résoudre à terminer la lecture. Pas ici. Pas devant ces gens. Il n’en avait pas la force, et il sentait qu’il serait incapable de retenir les flots de chagrin qui l’étranglaient de plus en plus. Rouvrant les yeux, fixant le sol, il se racla discrètement la gorge avant de se redresser et de faire face au notaire. « Je vous remercie de votre sollicitude et de votre discrétion, maître. Y a-t-il des choses supplémentaires à transmettre ou… puis-je m’en retourner à mes fonctions ? » Le Seigneur-Chercheur avait la voix dure, rocailleuse, cette voix qui était sur le point de se briser. Se noyer sous le travail était sans doutes l’unique chose qui le ferait tenir debout aujourd’hui, et pour les jours à venir.
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