WIND OF MADNESS (FELIX) - TW
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
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Un sourire mauvais imprimé, Caïn est maintenant impatient de prendre la relève. Depuis le temps qu'il assiste à ces châtiments, qu'il participe même depuis qu'il est autorisé, il déborde de bonne volonté de mener à bien le tourment du condamné. Du pauvre mage qui n'a rien demandé, martyrisé pour la simple et bonne raison d'être ce qu'il est - mais c'est une atrocité. Une abomination en devenir. De plus, en ces occasions, le Templier est en mesure de s'émerveiller devant toute la splendeur de Felix. De contempler la moindre de ses réactions, de se délecter de sa propre satisfaction qu'il a en jouant les tortionnaires auprès de ses anciens bourreaux. Son regard s'échappe même un instant plus bas que nécessaire, sur la figure qu'il respecte plus que tout. Qu'il aime plus que tout. Puis se relève.
« Puis-je prendre le relais ? » La demande ne dissimule pas les envies malsaines qui l'animent. A force de voir Felix prendre son pied, il le souhaite également, impatient de soulager ses pulsions. Plus encore, il veut faire la fierté de son ami et supérieur, comme une raison de vivre depuis quelques années déjà. Le couteau change de main, entrelacé entre les doigts de Caïn qui s'avance vers le mage ligoté. Une lueur morbide hante son œillade. Il récidive les mouvements de Felix, soigneusement, prenant à chaque fois exemple sur sa façon de procéder. Plus c'est long, plus c'est douloureux. C'est ce qui lui a été enseigné. Le liquide carmin perle depuis la cage thoracique, puis glisse jusqu'à l'un des avant-bras où le nouveau bourreau glisse la lame. Il tourne parfois son attention à ses côtés, désireux de voir si le Chevalier Capitaine apprécie la vue qui s'offre à lui. Et il continue, plus fort encore, soudain emporté. Un nouvel objectif s'offre à lui : faire le plus souffrir le mage, peu importe les conséquences. Un élan sinistre qui réchauffe néanmoins son cœur tant abîmé par ces êtres magiques.
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CAÏN &
FELIX
FELIX
nous détruirons tout, nous appelerons ça
la paix.
la paix.
Rage au ventre, la colère tord les entrailles. Monstre de haine, la rancœur déborde de tous les pores. La conscience s’est égarée, lasse sans doute de n’être jamais écoutée. Coquille humaine qui n’en a plus que l’apparence, mue par le souffle puissant de la vengeance. Les mêmes visages hantent toujours ses nuits, les bourreaux d’antan, seulement la peur n’est plus, désormais les traits se tordent, les songes se peuplent de morts et de hurlements de douleur. Dorénavant, le pouvoir est entre ses paumes, la symphonie des cris qu’il arrache à leurs cordes vocales, vermine magique enchaînée, crachats collés sous ses semelles. Virtuose musicien, les corps qu’il a appris à connaître. Marionnettiste chevronné, poupées qu'il manipule avec aise. Amuse-gueule offert aux papilles, l'appétit s'est changé en nécessité. Besoin de faire souffrir pour vivre, infliger à autrui l’affliction qu'a trop longtemps veillé sur lui. Pesant fardeau qu'il tente en vain d'alléger, comme si sa propre douleur s'en retrouverait atténuée. Rien que quelques gouttes d'huile pour mieux faire flamber le brasier. La raclure pullule à ses pieds, l’embarras du choix offert par sa position. Chevalier-Capitaine, le beau titre qui trône contre son nom. Les années de labeur portent enfin leurs fruits. Désormais, Felix se fait roi de son empire de boue. Ses hommes ont la loyauté dans le cœur et les lèvres scellées. Le silence règne sur les terreurs des souterrains, dédale de supplices où errent ses sujets.
Il est un pourtant, qui a su défier les remparts érigés, s’est glissé entre les ronces empoisonnés pour se hisser aux côtés du sanguinaire despote. Le seul qui arrache parfois encore quelques sourires au templier terrible. Le quasi frère d’une autre mère. Il reconnaît cette même exécration envers la raclure magique, la révulsion qu’ils partagent depuis que Felix l’a sauvé de griffes ensorcelées. Les flammes qui courent d’un flambeau à l’autre, l’ami qu’il entraîne dans sa soif insatiable de vengeance, dans ses effroyables passions. Il parait si vulnérable, exposé ainsi à leur cruauté, seul quelques liens solidement attachés sur sa peau nue. Proie offerte, ballotée au gré de sa barbarie. Un bandeau recouvre ses pupilles, la surprise est part intégrante du supplice. Il ne doit pas voir ce qu’il va subir, ne doit pas avoir le temps de s’y préparer, anticiper la douleur, serrer les dents pour s’empêcher d’hurler à la mort. Il faut attiser la peur jusqu’à ce qu’elle bouillonne en terreur. Il faut prolonger le plaisir pour mieux faire souffrir. Le flambeau passe au fidèle compagnon, quelques bouffées de fierté de le voir appliquer les préceptes enseignés. La bête jubile toujours, même dans son rôle voyeuriste, l’excitation grandit contre les tissus de son pantalon. Il est temps désormais pour son moment préféré, la cerise sur le gâteau, qu’il confie pour la première fois à un autre. La pince qu’il tend à Caïn, tous crocs acérés. Le lien est tel qu’il ne leur faut plus de mots pour se comprendre. Arracher un doigt de pieds, souvenir indélébile qui se sentira à chaque pas pour le restant de sa misérable vie. Felix ne sait plus se contenir, garder ses distances. Il est si proche désormais, que son souffle s’égare dans son cou, qu’il peut sentir la chaleur du corps de l’ami à travers le peu d’espace qui subsiste encore. Il ne ratera pas une seule miette du spectacle.
(c) AMIANTE
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Le cri meurtri est étouffé. Caïn observe son oeuvre, le bout de chair qui chute au sol jusqu'à ses pieds en bousculant son intérieur. Aucune crainte ni malaise mais il tremble ; son contrôle s'étiole et son organe vital s'emballe. Lui qui jusqu'à présent était seulement témoin de cette technique employée par son supérieur passe à l'acte. Automatiquement, l'élève cherche une approbation si ce n'est une lueur de satisfaction qui émane du Chevalier-Capitaine désormais si proche de lui. Son souffle s'attarde contre son cou en éveillant des pulsions endormies, des désirs inassouvis. Tout retourné, ses palpitations l'entraînent plus en avant : de son propre chef, il se charge du second pied. Même emplacement. Calvaire identique infligé. Forcément, Caïn en veut plus, impossible qu'il se contente d'aussi peu alors qu'il est si bien parti. La confiance est acquise et la concentration se dissipe. C'est l'empressement qui prend la relève. La pince ôte une dernière phalange distincte puis cogne contre le torse suffisamment reposé. Les deux lames de celle-ci sont emmenées vers le cou ; elles jouent, se perdent en appuyant avec le bout sur les zones sensibles. Bientôt vers la clavicule. Quand elles retournent plus bas, au niveau de la cuisse, elles sont clairement employées à abîmer. Elles creusent encore en profondeur et Caïn ne s'inquiète pas ; la tunique des mages dissimule convenablement le tout.
Mais dans son élan, arrive une erreur impardonnable. Une grosse artère est touchée. Le sang gifle en grande pompe en direction de son torse - peut-être même du faciès de Félix à proximité. La victime s’essouffle peu à peu, perd de ses couleurs, s'évanouie. Le Templier ne réalise pas immédiatement l'état avancé ; il insiste. Ses pupilles illuminées, pressé de satisfaire encore plus l'appétit de la bête du Cercle. Mais le plaisir est tué dans l’œuf et en le réalisant, l'expression se décompose peu à peu. L'excitation retombe en laissant place à la frustration ; Caïn réalise.
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