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Lun 28 Aoû - 14:46


FOR YOUR ENTERTAINMENT (FT. BRAN)
I'm here for your entertainment ••• Peu importe les pertes des anciens, de nouvelles recrues parviennent régulièrement à Fort Bastel afin de compléter les rangs de la Garde. Les supérieurs s'activent sur tous les fronts, le recrutement étant nécessaire depuis l'annonce de l'enclin ; et les rumeurs vont bon train, autant le dire. Il faut qu'ils soient prêts lorsque les engeances débarqueront enfin à la surface en masse, menées par l'Archidémon en personne. Aguilar réalise que la menace est une priorité, même s'il souffre encore de son deuil. Ou plutôt de ses deuils, étant donné que son ami Jason a succombé à ses blessures quelques jours après la mission, alors que lui récupérait plutôt bien. C'est le monde à l'envers. Le quidam a encore du mal à se faire à l'idée, à accepter la chose, ne pouvant se changer les idées convenablement. Il est assigné à Fort Bastel le temps que sa convalescence soit correctement achevée ; ordre de Law. La seule exception étant quelques jours plus tôt, lorsqu'il fut convoqué par le notaire de Nyghann à Val Royeaux. Autrement, c'est ici qu'il passe ses journées en ruminant dans sa barbe. Il supervise également l'entraînement des recrues ; plus oralement qu'en montrant l'exemple, pour éviter de rouvrir sa blessure. Et à côté, il se sent assisté. Cette nouvelle recrue, Branwen, est souvent chargée de faire ses commissions et de l'aider au mieux. En contre partie, Aguilar est également bien occupé à lui enseigner quelques éléments ne lui demandant que peu d'efforts : le crochetage, entre autre.

Si au début il développait une certaine jalousie à l'idée que la jeune femme colle beaucoup trop Law, l'imaginant amourachée du Garde Commandeur, il a très vite compris que cette dernière est dénuée d'arrières pensées. Elle est innocente, même incompétente par moments et demande simplement à être guidée. En bon Garde Senior, Aguilar l'aide alors à s'intégrer ; mais aussi à s'habituer aux corvées, passage obligé de chaque recrue.

Comme aujourd'hui. Au programme : un petit parcours avec des notes codées disséminées un peu partout à Fort Bastel, lui demandant au final de nettoyer et remettre en ordre la réserve d'armes. Mais ça, elle ne le sait pas encore. Aguilar l'a simplement guidée jusqu'au premier message codé qui en plus de lui apprendre à lire les ordres, est présenté sous une forme sympathique ; comme une aventure. Seule la récompense au bout du compte n'est pas une véritable récompense mais juste une corvée. Ce n'est pas de la méchanceté gratuite, contrairement à ce que beaucoup s'imagineraient : au contraire, Aguilar espère stimuler Branwell et voir de quelle manière elle se débrouille. Le trajet est bien réfléchi. Ainsi, la jeune femme passera à des endroits fréquentés par ses futurs frères et sœurs de la Garde.

Les bras croisés, face à la recrue, Aguilar lui explique le fonctionnement. « Plusieurs messages codés sont éparpillés un peu partout dans le Fort. Ton but est de les déchiffrer un par un car chacun te mènera au suivant, jusqu'à la surprise finale. » Surprise... Oui, bon. L'apprentissage se présente tout de même sous forme d'un jeu de piste et n'est pas entièrement théorique. Aguilar enchaîne rapidement. « Je serais derrière toi, si jamais tu as besoin, mais essaye de faire le plus gros par toi même. » Termine-il, paraissant peut-être sévère mais s'inquiétant surtout de son avenir. De ses progrès. Si l'enclin frappe à leur porte demain, ce serait la catastrophe pour elle ainsi que d'autres recrues n'ayant pas officiellement passées leur Union ; si elles y survivent déjà.


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Ven 8 Sep - 16:13


     Law Dunstan

   For your entertainment

    

     Fort Bastel s'était présenté comme une évidence, un vieux compagnon d'infortune, dont elle fantasmait la rencontre autant que le voyage qu'il annonçait. Ses pierres était devenu au fil des années son armure. Ses poutres fixait d’inébranlable l'ossature de ses propres ossements. Il était un talisman. Une protection imaginaire qui par la force de ses convictions, l'empêchait de sombrer complètement. La puissance tranquillement lointaine, lui rappelait qu'une place l'attendrait. Que son existence ne serait pas veine. Il était sa digue lorsque sa magie explosait. Son père, lorsque les paroles malheureuse la reniait des Cadell. Sa mère, plus souvent qu'elle ne l'admettrait. Son arme et son épée. Son âme et son corps. Sa destiné et sa fin. Lorsque le Créateur la rappellerait à lui, qu'il ai pitié d'elle. De ce corbeau qui ne fantasmait ni la mort, ni le paradis, mais aurait voulu n'être que Fort Bastel. Fusionner pour devenir elle même vieille pierre. Se découvrir inébranlable, elle qui ne connaissait que l'écroulement de son vivant. Sur cette terre qui ne semblait que pencher, Branwen voulait être la stabilité qui lui avait tant manqué. Devenir ce fort qui l'aurait protégé.

Son inconscience avait préparé son départ, bien avant qu'elle-même ne le choisisse. Fort Bastel n'avait pas toujours été une évidence. Mais il était là, dans son cœur. Si ce n'était depuis toujours, depuis plus longtemps que ne le présageait son comportement. Caprices ou conviction. Désespoirs ou espérance. La réponse était la frontière d'une complexité humaine, sur laquelle l'on fermait volontairement les yeux. Branwen n'était que Bran. Le corbeau déshonorant d'une famille qui ne parvenait à accepter sa magie. Pour les uns son voyage était une hérésie. Pour les autres une folie, qu'elle payerait d'amertume. Pour tous, son agonie. Mais pour les Cadells, la Garde des Ombres était également la condamnation d'une fille, que leur désamour avaient confié à la mort. Il faudrait la meurtre de son frère, Dyname, pour que chacun prit la mesure de ses fautes et de ses choix. Pour que son décès à venir pesa enfin sur leur conscience. Alors seulement le nom de Branwen retrouverait il enfin une place dans les registre familiaux.

Mais targuer d'inconscience son engagement, c'était lui en retirer toute la force et l'abnégation. Lui prendre le peu de liberté qu'elle s'était octroyé.  C'était enfermer une nouvelle fois dans l'enfance, une jeune femme qui, dans l'ombre de son âme, avait pourtant la maturité de ses 27 ans. C'était reproduire ce que ne cessait de faire son entourage. Il y avait eu son père. Puis Vast. Infantilisé sa vie durant, elle était cet oiseau qui s'encageait seul: hanté par se peur de la solitude. Par l'abandon et la fuite. Par l'auto-censure. Comme une seconde nature, se taire sous l'image que l'on posait sur elle, lui était devenu naturel. Vitale. Protecteur. C'était la garantit d'encore exister dans un monde qui se plaisait à la délaisser.  C'était ainsi que plus fermement encore, que n'importe quel corde, les Cadell l'avait enchaîné au domaine. L'avait gardé dans cette prison qui n'avait jamais eu ni barreau frontière tangible. Seulement celles qu'elle se créait. Mais Branwen ne pouvait imaginer la fuite, car dans son esprit que l'on tordait, elle n'était qu'une enfant incapable de comprendre le monde, de décider, de saisir les enjeux... de partir. Prisonnière d'une enfance qui n'en finissait plus, elle se protégeait de cette réalité avec cette même enfance qui la tordait, la tuait à petit feu. C'était devenu la seul chose qui la caractérisait. La seule chose qu'on lui avait appris à brandir. La seule personnalité qu'on lui acceptait, qu'on lui imposait. Sa seule façon de se définir. Elle était prisonnière d'un cercle infernal qui ne pouvait mourir que dans la révolte.

Si son esprit était ainsi emprisonné, son âme n'avait cependant jamais cessé de grandir et de mûrir. Dans le secret de son cœur, elle s'inventait, se déployait, étendait une personnalité qui, si elle ne pouvait encore s'exprimait, n'en existait pourtant pas moins. Sa nature profonde n'était pas faite pour demeurer ensommeillé. Elle était trop tenace. Trop fougueuse. Trop imposante et forte, bien que Branwen elle-même ne se soit jamais défini autrement que par la faiblesse. Ses années de souffrance lui avait apprit la patience et l'importance des secrets. La façon dont il pouvait préserver et garantir une accalmie intérieur où se reconstruire.  La volonté seul d'autrui ne pouvait éteindre ce que naturellement elle avait toujours été. Law n'avait été que l'élan manquant pour déployer des ailes qui savait déjà voler. Qui avait toujours su voler. Simplement elle l'ignorait.

Elle avait 17 ans, lorsque pour la première fois ses lectures mentionnèrent les fantômes de Fort Bastel. Des hommes et des femmes, qui faisant fit de la mort, mettaient leur destiné au service de la vie.   Se   sacrifiant pour une cause plus grande encore. L'enclin imposait à ces justes, une abnégation totale. Un héroïsme qui n'était sans lui rappeler les serments templiers. « Hommes et femmes de toute race, guerriers et mages, barbares et rois... » sous l'ombre du griffon, ils n'étaient plus qu'un. Égaux. Unis.  La magie n'était plus qu'une arme qui se brandissait comme une épée. Tel était la promesse des épitaphes qui accompagnaient les récits. Tel était ce que fantasmait Branwen. La Garde des Ombres était devenu avec le temps une évidence. Une promesse.  Beaucoup parleront d'un caprice, bien moins mesureront la valeur réel de son engagement, plus ancien encore que ne le laissait présager ses silences. Cela faisait dix ans qu'elle attendait. Dix ans qu'elle souhaitait s'engager. Dix ans qu'elle  combattait ses peurs et démons intérieurs, pour trouver le courage de joindre ses pas aux leurs. Et puis Law était venu.

Mais Fort Bastel, n'était que Fort Bastel : le refuge d'âme enrôlé bien plus par la force que   l'engagement sincère des justes. Elle devinait dans certains regards, des passés aussi sombre que malvenue. La rédemption semblait avoir déserté autant les sourires que les visages. Il n'y avait pas de héros ici. Seulement des mercenaires et crapules à qui l'on n'avait laissé d'autres choix. La garde des Ombres n'avait rien de la prestance des templiers, rien de sa beauté ou de son organisation chaleureuse. Elle n'était que le frère malheureux, la partie obscur et décharné d'une véritable armée. Relégué à l'ombre, elle était celle que l'on sacrifiait, que l'on oublierait, celle dont l'abnégation n'avait jamais totalement existé pour qui lisait vraiment dans l'âme des recrues qui ce soir là s'entraînait dans la cours. Aucun des fantasme de Branwen ne semblait vouloir prendre chair ici. Il n'y avait pas de beaux visages, pas de belles paroles, seule une fierté aussi mal placé que la sienne semblait persister dans les rangs. Sa propre situation était risible. Elle venait de sacrifier le peu qui lui restait, en suivant Law, sur la promesse d'héroïsme et d'une grande famille. Mais il n'y avait que le froid et l'indifférence ici. Des crapules et bandits, que l'on évitait poliment d'appeler mercenaires pour le titre plus creux mais élogieux de Garde des Ombres. La prestance des contes et légendes était bien loin. Elle venait de s'engager dans une belle armée de vauriens. Les larmes n'arrivaient pas à couler, mais Créateur qu'elle haïssait sa bêtise. Entre le Cercle et maintenant ça, il semblait que le destin   n'ai pas fini de se rire d'elle. Son avenir lui semblait aussi pathétique que ses espoirs avait été grand. Et dans la tombée de la nuit, le rire silencieux de Fort Bastel, semblait se joindre aux ricanement qu'inspirait sa frêle silhouette. Sa pierre était froide, ses murs gris et sous la pluie battante qui l'y avait accueillit, rien ne semblait dégageait la chaleur humaine qu'elle s'y était imaginé. Elle n'était pas la dame revenant à sa forteresse. L'âme trop longtemps partie d'un fort qui la désirait. Rien ne l'attendait ici. Rien ne l'invitait à demeurer. Elle n'était qu'une mage sur un cheval de labour, qui découvrait une forteresse où l'on avait jamais vraiment eu besoin d'elle. Fort Bastel semblait l'avoir oublié, ne l'avoir jamais attendu. Et cette découverte était comme une trahison, pour la frêle silhouette, qui le souffle coupé s'efforçait de ne pas vaciller.

Elle était demeuré silencieuse lorsque tout deux avait mis pied à terre. Le corps endoloris par un voyage auquel ses muscles n'avait jamais été habitué, elle peinait à tenir debout. Seul la fierté l'empêcha de flancher, mais sa démarche n'avait rien d'assuré. Elle était devenu aussi grossière que risible sous la douleur. Bien que l'idée de repartir ai caressé un temps son esprit, elle ne l'avait jamais fait. La vie d'apostat n'avait rien de reluisant. Ce n'était qu'une nouvelle façon de mourir injustement. Et son corps refuserait de toute façon de monter un cheval plus longtemps. Il n'y avait eu que quelques jours de voyage entre le domaine et la forteresse. Mais c'était déjà trop, pour ses jambes qui criait grâce. Et face à elle Law, qu'elle aurait suivit jusqu'en enfer, semblait ne pas remarquer son désespoir. Ce n'était pas que le garde lui inspirait une quelconque loyauté. Seul un fond de reconnaissance l'habitait, pour avoir été son élan manquant. Mais elle n'avait plus personne. Dans cette immense forteresse son univers se limitait désormais à lui. La peur d'une solitude trop vécu, l'empêchait de s'éloigner de cette unique figure connu.

Comme une âme en peine, elle était devenu son ombre au fil des jours. Incapable de se mêler aux restes des recrus, elle l'avait suivit à travers tout fort Bastel, calquant son pas sur le sien, l'attendant au coin des couloirs ou devant les innombrables portes de la forteresse. Qu'il quitta son champ de vision et c'était la peur qui reprenait le dessus. De nouveau elle se sentait prisonnière de la pierre. Plus surement qu'elle ne l'avait ressentit au domaine Cadell, les murs semblait être une prison voué à l'écraser complètement. Sa respiration s’accélérait. Son cœur pulsait. Le souffle soudainement court, la crise d'angoisse revenait chaque fois pour la broyer un peu plus. La douleur débutait aux hanches, comme les mauvais jours, puis remontait le long de sa colonne vertébrale pour broyer entièrement son dos par vagues. Mer furieuse, son cerveau se jouait d'elle. Ses pensée la torturaient autant mentalement que physiquement. Sa solitude était trop réel. Ses inquiétudes beaucoup trop lourde. Branwen était dans une perte de contrôle progressive et mais totale. Incapable de se raisonner seule, elle s'asseyait, ramenait ses genoux contre elle et attendait que réapparaisse Law. Alors comme chaque fois revenait le sourire de façade et les excuses à peine prononcé, de l'attendre ainsi. D'être son ombre malgré elle, dans ce fort où elle n'existait pas vraiment.

Si ses jours étaient douloureux, ses nuits étaient quant à elles cauchemardesques. Les cernes creusaient chaque jours un peu plus son visage, colorant de violine des traits, qui trahissaient un profond mal-être. Derrière les sourires polit de façades, elle se disloquait. Elle ne disait rien. Ne parlait pas plus qu'il n'était nécessaire. Et les membres de Fort Bastel se plaisait à l'ignorer, ce qui lui allait tout aussi bien. Du moins c'était ainsi qu'elle le ressentait. Branwen ne se projetait pas ici, ne parvenait pas à s'imaginer conversant chaleureusement avec la plupart d'entre eux. 27 années d'éducations stricte lui interdisait tout rapprochement avec la majorité de ces criminels. Elle n'avait d'ailleurs pas interrogé Law plus que de nécessaire, craignant d'en apprendre davantage. Craignant de connaître celui qu'elle avait aveuglément suivit. Qu'il soit lui aussi un ancien scélérat et cette fois elle s'écroulerait complètement. Elle n'était là que depuis quelques semaines, mais déjà Branwen n'attendait plus rien de cette vie ici.
   
Et puis était venu les corvées, achevant un moral déjà au plus bas. Branwen n'avait jamais rechigné à la tâche, que ce soit au cours de ses études de magies ou durant le peu de temps où son père l'avait formé à devenir templier. Qu'on lui demanda de récurer les écuries et elle l'aurait fait de bon cœur plus jeune. Mais aujourd'hui il n'y avait plus de promesses. Plus d'espoirs de jours meilleurs. Pas de sentiments d'appartenir à quelque chose. Seulement celui d'être seule. Les corvées étaient exécutés sobrement mais sans entrain. Elle comprenait l'importance de mettre au même niveau, sans faveurs, les recrus. Mais ce principe de cohésion qu'ils cherchaient à mettre en place ne la touchait pas. Elle s'était complètement refermé et ne parvenait plus à échanger. A faire un pas vers les autres. Sa dépression progressive était un voile trop sombre, pour permettre le moindre rapprochement. C'est alors qu'elle avait rencontré Aguilar: un vétéran qu'on lui avait confié. Imposé pour être exacte. A moins que ce ne soit elle-même que l'on ai imposé. Un grand gaillard, qui aurait eu bien plus une sa place sur un champ de bataille, qu'à s'occuper de la paperasse. Et de la paperasse il y en avait. Elle n'avait pas besoin de l'entendre grogner, pour imaginer l'exaspération qui le gagnait. Le simple fait de voir les feuilles s'empiler, suffisait déjà à l'agacer elle-même. Elles étaient le fruit de ses aller-retours. Si ce n'était sa convalescence forcé, elle ne doutait pas un seul instant, qu'elle l'aurait retrouvé plus souvent à entraîner les recrus, qu'à son bureau. Et pourtant c'était là que tout deux passait la majorité de leur temps. Lui à tourner en rond. Elle à l'assister autant qu'elle le pouvait dans ses tâches quotidiennes. Ils étaient comme deux loups en cage qui peinait à supporter l'enfermement. Et c'était peut-être ça qui plus que n'importe qu'elle geste ou parole avait fini par faire s'ouvrir un peu Bran. Chaque similitude qu'elle croyait redécouvrir en lui était un peu de baume pour ses blessures. Lui donnait l'illusion qu'elle était sans doute un peu moins seul. Qu'un autre souffrait un peu de la même manière. Et c'était là un peu de chaleur humaine entre les pierres froides de Fort Bastel.


« Plusieurs messages codés sont éparpillés un peu partout dans le Fort. Ton but est de les déchiffrer un par un car chacun te mènera au suivant, jusqu'à la surprise finale. »


Assise sur l'un des bancs de de la cours, Branwen acquiesça doucement. Les instructions simple et concise d'Aguilar lui étaient familières. Presque rassurantes. Elles structuraient autant qu'elles rythmaient ses journées. Elle leur donnait un sens en chassant une monotonie qui aurait fini de la faire sombrer. Plus que des corvées qui la plongeait en méditation, elles avaient besoin d'occuper son esprit comme ses mains, pour l'empêcher de vagabonder dans les sentiers sombre de la dépression. D'être stimulée intellectuellement pour s'oublier un peu et prendre du recule sur sa situation. Elle n'aurait sût dire si Aguilar l'avait ressentit. S'il savait combien ses crochetages, au delà des ébauches de rires qu'ils faisaient naître, à l'idée de transgresser de vieux interdit, la soulageait. Elle même n'en prenait conscience qu'à son contact. Mais c'était là. C'était un apprentissage quotidien qui la rendait non seulement plus débrouillarde mais l'aidait à se rouvrir un peu. Si elle n'échangeait encore que très peu, au moins des brides de sourires recommençait à apparaître sur son visage. Etape par étape Aguilar apprivoisait ce drôle de corbeau.

Branwen ne ressentit pas le besoin d'acquiescer ou de questionner le vétéran. L'ordre était simple, compréhensible, il suffisait maintenant simplement de l'appliquer. La surprise était une récompense qui la laissait indifférente. Non pas qu'elle ne lui soit pas reconnaissante, d'essayer de rendre plus ludique son apprentissage, mais c'était surtout la stimulation intellectuel qui l'attirait. L'attrait de devoir relever de nouveau défi, ni par force ni par magie, mais par une réflexion plus instinctive. La pureté de cette démarche lui offrait un échappatoire à ses crises d'angoisses, une profonde période d'accalmie où se ressourcer. Au contact d'Aguilar, elle n'était plus mage, mais simplement Bran. Une jeune femme qui devait apprivoiser sa maladresse pour venir à bout de nouveaux défis. Elle se saisit du messages qu'elle déplia d'un geste franc. La surprise se lut alors sur son visage. Il ne lui était pas nécessaire de faire naître de flamme au bout de ses doigts. Bien qu'ils baignaient tout deux dans une pénombre ambiante, elle pouvait deviner le papier vierge. Et pourtant une directive subsistait sur le papier, elle n'en doutait pas. Le papier circula entre ses doigts hésitant. Elle doutait qu'un quelconque sortilège soit à l'origine du mystère. La vérité était beaucoup plus simple, elle n'en doutait pas. Il lui faudrait simplement réfléchir un peu. C'est alors que l'évidence la frappa.

Au contact de ses doigts, le papier révélait des aspérités, de léger poinçon qui demandait un peu de concentration pour se révéler, mais dont la présence était bien réel et volontaire. Il marquaient fermement et de façon régulière le papier, selon une logique qui leurs étaient propres. Et pourtant leur rythme avait quelque chose de familier. Quelque chose qu'on lui avait déjà apprit par le passé, à cet époque bienheureuse où les Cadell la destinait encore à être templière. Une larme silencieuse roula le long de sa joue, en mémoire de cette époque bienheureuse. Du braille. Le message était entièrement rédigé en braille. Une méthode de retranscription qui avait été mis au points quelques siècle auparavant chez les templiers, avant de s'étendre à chacune des armées de Thédas. Le principe était chaque fois le même: une série de poinçon, positionné selon un ordre pré-établis, correspondait avec une logique interne, aux différentes lettres de l'alphabets. Seul les codes avaient évolué pour s'adapter aux besoins et spécificités de chaque ordre: devenant ainsi unique et accessible aux seuls initiés. Mais ce qui faisait tout l'intérêt du braille, c'était cette particularité de pouvoir être lu de jours comme de nuit, simplement au touché. La luminosité ne devenait plus une nécessité, ce qui garantissait la discrétion des échanges et la possibilité d'agir vite. Cela avait représenté une avancée considérable dans l'art militaire, la transmission d'informations et les techniques d'espionnages.

Pour la première fois depuis son arrivée, Branwen eu le sentiment qu'une place l'attendait peut-être ici. De partager un semblant de quelque chose avec cette Garde des Ombres qu'elle avait choisit. C'était peu, mais suffisant pour lui redonner l'ébauche d'un sourire. La familiarité structurel du code était un baume apaisant ses meurtrissures. Bien que différents du codes templiers des régions côtières, elle y reconnaissait la même logique et devinait sans peine les voyelles qui composaient le message, par leur récurrence.

"A--e- au -o-o--ie-.", énuméra à voix haute Branwen, à mesure que ses réflexions ébauchaient le début d'une réponse.

Les consonnes lui demeuraient cependant floue. Un instant elle hésita à s'enquérir de l'aide d'Aguilar, mais se reprit. Sa fierté en prendrait un coup, car la jeune femme le sentait, c'était sa débrouillardise et sa vivacité d'esprit que l'on mettait aujourd'hui à l'épreuve. L'échec n'était pas une option qu'elel souhaitait envisager pour le moment. La première partie bien qu'obscur, désignait probablement le début de l'ordre : quelque chose comme se "rendre à", "aller au". Le rythme des voyelle rendait ça plausible. La suite devenait cependant plus complexe pour elle. Car si l'on exceptait le "L" et e "R", aucune des lettres restants n'avait encore été exploité. Il lui faudrait donc énumérer les potentiels lieux de Forts Bastel pour en déduire celui qui était mentionné. La tour de guet. Les remparts. La cours intérieur. La bibliothèque. Les cuisines. L'écurie...

"LE COLOMBIER !", laissa soudainement échapper Branwen.

Il ne pouvait s'agir que du pigeonnier de Fort Bastel, d'où était expédié la majorité de correspondance, de la Garde des Ombres. La jeune femme chercha aussitôt dans le regard d'Aguilar son assentiment. Par manque de confiance, elle avait encore besoin de l'approbation d'une figure d'autorité pour avancer.
    
AVENGEDINCHAINS
    
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Dim 10 Sep - 11:48


FOR YOUR ENTERTAINMENT (FT. BRAN)
I'm here for your entertainment ••• La bonne volonté de la jeune femme est authentique. Le besoin d'apprendre, de parvenir à bout du challenge imposé. Et si celui-ci reste à la hauteur de ses compétences, il n'en est pas moins un défi qui agite les liaisons nerveuses du cerveau. Aguilar reste silencieux tandis que ses prunelles se perdent sur la scène : Branwen palpe d'abord maladroitement le papier qui réside entre ses doigts. Elle commence ensuite à prendre confiance, toujours sous les yeux du Garde confirmé qui reste stoïque. Aucun indice n'est formulé mais il ne doute pas de ses capacités ; et si elle bloque déjà là, elle ne parviendra pas à la suite. C'est un faible sourire qui s'attarde sur son faciès aux voyelles prononcées, la recrue étant sur le bon chemin. Reste à voir si elle assimile désormais le reste du message et en tire ses propres conclusions. Qu'elle réfléchisse à leur emplacement, à Fort Bastel. Le rictus d'Aguilar s'étend automatiquement à l’exclamation de Branwen. Suite à ceci, elle cherche instinctivement une approbation qu'il ne tarde pas à lui offrir car elle a vu juste. « En effet, tu commences bien. Allons-y. » Il l'accompagnera où qu'elle se rende, lui laissant cependant ouvrir la marche. Lui connaît presque par cœur le chemin depuis le temps mais ce n'est pas le cas de la recrue qui est encore nouvelle en ces lieux. Comme tout le monde, ça viendra, elle s'adaptera. Il n'en doute pas, il espère, elle est capable de plus qu'elle ne le pense probablement ; aux yeux d'Aguilar, elle ne demande qu'à sortir de sa condition précaire. Le mentor n'en sait néanmoins pas encore énormément à son sujet. Il hésite, tant qu'elle n'a pas passé son Union, à l'affectionner plus que nécessaire. Une déception est si vite arrivée et les dernières en date lui restent encore en travers de la gorge. Le deuil est permanent, il ne s'achève jamais vraiment.

Direction le colombier. Derrière la jeune recrue, il scrute le chemin qu'elle emprunte et déchiffre les expressions simulées sur son faciès ; si elle doute, hésite encore, l'aidant parfois silencieusement. Il lui suffit de lancer un regard insistant en une direction. Une aide naturelle qu'il aurait pourtant dû limiter jusqu'à ce qu'ils ne parviennent à destination, accueillis par la chorale des quelques colombes présentes. Très vite, c'est un bout de parchemin accroché à l'une des cages qui se présente sous leurs yeux ; celui-ci même mis en place par le Garde Senior. Trois motifs sont encrés dessus : l'un possédant des tâches rondes et le numéro trois, le deuxième une unique tâche ovale imprégné avec le numéro six, et le final deux tâches rectangulaires avec le numéro cinq. Logiquement, la recrue ne doit avoir aucun doute là dessus, tous sont liés aux colombes. Reste à ne pas s'emmêler les pinceaux entre les numéros et les tâches, là où le piège réside.

« C'est déjà un peu plus complexe. » Prévient-il, en comparaison du message précédent qui était déjà entre ses mains. Le second le sera bien assez tôt lorsqu'elle aura déchiffré le parchemin et déniché le bon oiseau parmi les cinq présents.... Six, plutôt. Aguilar avait pourtant bien compté. Entre temps, l'un de ses compagnons a probablement ramené l'une des colombes. Il espère que ceci ne perturba pas Bran mais il ne lui en touche mot ; ceci ajoute une pointe de défi. Il connaît déjà la prochaine destination : les cuisines, dans l'aile gauche de Fort Bastel. Automatiquement, à cette pensée, son ventre ne peut s'empêcher de le trahir en grondant. Il en profitera évidemment pour prendre un court casse-croûte - comme une pomme puis en offrir une à Branwen même si elle bute à cette épreuve. Mentor certes, pas tortionnaire.


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