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Jeu 14 Sep - 19:07


     KOBAIN

Laisse-moi croire qu'un "Au revoir"
ne nous sépare jamais

    

    Âme silencieuse de Fort Bastel, la chapelle se devinait dans l’ombre évanescente de la nuit. Comme une force ancienne, profonde, elle caressait les larmes des vivants emportant dans ses bras minérales, une tristesse qui n'en finissait pas. Qui n'en finissait plus. Qui n'en aurait jamais fini. La douleur était le sang qui alimentait les lieux. La peine son véritable réseau de vaines, qui traversait, liait ses habitants plus sûrement que ne l'aurait pu l'amour ou le respect. Le sentiment de mourir mille fois. De mourir à chaque retour. A chaque union. A chaque bataille. A chaque fois qu'un autre que toi reste là-bas. Il y avait les tréfonds. Il y avait l'enclin. Il y avait les meurtres. Il y avait ce sang noir qui n'en finissait pas de couler entre leurs lèvres, enfermant leurs corps dans la tragédie d'une destinée que nous nous étions choisit. Nous avions tellement perdu de proche. Tellement de frère. La peine constante, immortel, était le véritable prix à payer pour ceux qui s'enfonçait dans l'abnégation absolue de la Garde des Ombres. C'était l'ombre véritable qui vous dévoraient les entrailles. L'ombre qui habitait, hantait la garde. Mourrait-on véritablement de la folie ? De l'engeance ? N'était-ce pas simplement de trop souffrir ? Quand ce temps qui nous enterre tous, nous emporte dans l'étreinte éreintante de nos douleurs. Nous étions si vulnérable face au deuil. Ce deuil constant qui était l'énergie même de fort Bastel. Celui qui teintait de noirs la pierre quand le soleil venait à disparaître. Celui qui était l'unique flamme de ceux qui levait encore une arme; au nom d'un monde qui vivrait sans eux. Qui avait toujours vécu sans eux. Et pourtant c'est à eux que l'on continuait de se raccrocher. C'est eux que l'ont priait, lorsque l'enclin venait. Eux que l'on finissait par oublier. Eux que l'on avait toujours oublié... L'injustice de leur vie condamné. C'était tout cela que Branwen ressentait dans les prières prononcé à demi-mots durant les laudes (=messe matinal qui accompagne le levé du soleil). C'était dans tout cela qu'elle même se reconnaissait à travers sa propre douleur. Sans avoir encore passé l'Union, elle ressentait un sentiment pourtant semblable. Par la douleur similaire, elle avait la sensation d'appartenir enfin à la Guarde. De n'être lié à elle que par cette douleur qui n'en finissait pas.

Je plie quand tu plies, je pleure quand tu pleures
Je prie quand tu pries alors, ton deuil, c'est mon deuil
Je vibre quand tu vis, un cœur pour un cœur
Puisque je brille quand tu brilles, alors je meurs quand tu meurs



La chapelle était pour Branwen le cœur secret de la forteresse. Celui dont les battement chanté des chants religieux apportaient encore un peu de réconfort. Un peu de vie dans un lieu qui n'était que fait de mort. De mort encore vivant capable de pleurer, mais de mort en attente. Figure inébranlables, de ces terres penchés vers la mort, elle appelait de ses chants les vivants à elles. Témoins silencieux des âges. Ses vieilles pierres avait connu les justes devenu vieux, qui avait façonné son histoire et ses terres de leurs droiture. Elle avait été le témoin de la bénédiction divine coulant sur leur front, et du linceul qui les avait accompagné dans leur mise en terre. Vieille compagne des vivants, guide spirituels des dévoyés, elle accueillait en son cœur les âmes dévoués au seigneur. Elle pleurait avec eux. Chantaient avec eux. Priait avec eux. Priait avec Bran qui pleurait un frère de sang, comme eux pleurait un frère d'arme. Ils avaient tellement perdu de proches. Dans ce terrible destin injuste et mortel, ils partageait ensemble ce sentiment de mourir mille fois. D'être mort mille fois. D'être simplement impuissant. Le son de ses cloches accompagna la lente venu de l’aurore, venant bercer la tranquillité des âmes qui doucement s’éveillait.

Il n'y avait pas de hiérarchie dans le deuil. Pas de hiérarchie dans la douleur. Mais Branwen n'avait pas besoin de voir des corps s'écrouler au combat, pour comprendre leurs drames. Elle n'avait pas besoin de perdre un compagnon, pour prier avec eux. Pas besoin de connaître leurs histoires, pour pleurer avec eux. Leurs deuils était son deuil. Dyname était mort. Elle avait perdu ce frère qu'elle avait chérie, qu'elle avait aimé. Cette figure de l'enfance qui avait été son bastion, sa dernière protection. Il avait été sa famille lorsque tous s'était détourné. Après lui il n'y aurait plus rien. Et c'était ça autant que son absence qui l'effrayait complètement. Elle avait besoin de croire qu'un "aurevoir" ne sépare jamais.

Pourquoi je tousse,
pourquoi c'est moi qui m'étouffe
quand c'est toi qu'on enterre


Entre ses lèvres blanchit par la peine, Branwen laissait s'écouler le Notre Père (= nom d'une prière), comme un flot interrompu à mesure que s'égrenait entre ses doigts son chapelet. Elle avait suivit chacune des messes qui avait rythmée la nuit jusqu'au laude. Priant pour Dyname, son frère assassinée. Elle ne parvenait plus à pleurer. Ses yeux comme son âme semblait s'être définitivement asséché. Seule demeurait la douleur d'être celle qui demeurait en vie.  Malgré ses prières l'apaisement ne la gagnait pas. Elle ne parvenait ni à comprendre ni à accepter cette nouvelle épreuve à laquelle la soumettait le Créateur. Plus que jamais elle se sentait seule. Une main se posa alors sur l'épaule de Branwen, pour signaler l'heure du départ. Agenouillé devant l'autel d'Andrasté, elle se signa une dernière fois.

"- Excuse-moi, de t'avoir fait attendre."
A peine audible, lorsqu'elle se redressa, sa voix n'était qu'un murmure pour ne pas briser le calme solennel des lieux. Dehors, le soleil venait tout juste de se lever.


    
AVENGEDINCHAINS
    
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Mar 26 Sep - 1:56


thinking out loud.




Tes pensées ne sont plus que lointaines, un vague souvenir auquel tu ne peux malheureusement pas te rattacher, puisqu’on te fait le luxe de t’adresser la parole. Pourtant ils savent, tu n’es pas de ceux qui on la conversation facile. Habituellement on t’évite, on t’envoie des missives et ce même si tu es dans le même lieu que tes interlocuteur. En gros, on te fous royalement la paix, comme tu le souhaites. Mais ta présence avait été sollicité. Quelqu’un souhaitait donc affronter tes regards noirs, tes soupires, et ton agacement, et généralement, lorsque ça arrivait, c’est que c’était important.

Ton regard sombre détaille le porteur de message. Il se trémousse devant la porte, gêné, et attendant patiemment que tu le congédie. Mais l’information se filtre difficilement dans ton esprit égaré. Tu ne fais qu’hausser une épaule, te lever de ta couchette et te diriger toi-même vers l’endroit du rendez-vous improvisé. Sur place, on t’annonce que tu auras droit à une mission des plus inutiles. Une simple escorte, un court voyage tu présumes, et qui plus est, pour une recrue. Ton visage s’illumine à peine plus lorsqu’on t’annonce que tu devras partir pour Orlaïs avec ladite recrue. Son nom ne te dis rien, encore moins son prénom. Tu as du mal à imaginer un visage et tu doutes même lui avoir déjà adressé la parole. Généralement, on éloignait les recrues de ton sillage, histoire qu’elles ne soient pas trop dégoutées de la garde. Tu es une mauvaise publicité, le pire comité d'accueil que l’on puisse espérer, et pourtant on avait déjà essayé de te refiler une ou deux recrues, et ça avait été les dernières.

Les plaintes ne pleuvaient pas - car elles n’avaient pas osées en émettre - mais le fait qu’on t’évite systématiquement en disait long sur tes méthodes d’entraînements. Tu étais un personnage désagréable, et évidemment, tu en avais strictement rien a foutre. On te laissait tranquille, on te parlait à peine et tu adorais cette quiétude permanente.

Cela dit, cette tranquillité serait brisée par un long voyage, et tu espérais que ta compagne de route soit aussi silencieuse que toi, sinon, elle risquait de trouver le voyage chiant. En fait, si tu pouvais tomber sur une muette, ce serait le voyage rêvé. Mais rienque le mot ‘’recrue’’ te donnait peu envie d’y aller. Les recrues sont toujours les pires boulets, les mésadaptés, les petites victimes du monde affreux auxquelles elles ne s’attendent pas. Elles sont nombreuses à rêver de leurs aventures, aux premiers combats, mais généralement elles déchantent vites lorsque la réalité les rattrape.

Et ça t’exaspérais. En fait, si il y avait une seule chose qui ne te dérangeait pas, tu ne l’avais pas encore trouvé. Tout semblait lourd, dérangeant, dans ta tête beaucoup trop remplie. La seule chose qui permettait de te projeter ailleurs que dans ta triste réalité, c’était lorsque tu te retrouvais face à un engeance, face à un criminel, face à ce qui était ton opposé. Toi bien, eux mal. Et c’était si simple, si facile, et pourtant une occasion si rare malgré ton métier.

Quoiqu’il en soit, la recrue en question ne semblait pas pressée d’entamer son propre voyage. En fait, même si tu ne savais absolument pas de quoi elle avait l’air, tu te doutais qu’elle n’était pas dans les parages. Tu soupires longuement, tellement longuement qu’il n’y a plus la moindre once d’air dans tes poumons, et tu commences ta fouille.

Évidemment, on omet de te donner quelconque direction sur l’emplacement de cette Cadell, mais tu fais à ta guise, parcourant le campement, recoin par recoin, jusqu’à finalement arriver dans le lieux le plus pieux de tout Fort Bastel, le genre de lieu dans lequel tu ne mettais jamais les pieds.

Presque dédaigneux, tes bottes frôles le parvis du lieu saint sans se soucier de faire le moindre bruit. Si jamais tu dérangeais, tu n’en avais que faire. Qu’on fasse avec ta courte présence, de toute façon, tu n’y resterait que quelques secondes. En silence, tu écoutes sa litanie, posant une main sur son épaule lorsqu’elle s’interrompt enfin.

Tu n’as pas accordé d’attention à ce qu’elle récitait, mais lorsque tu vois son regard, tu te sens légèrement mal à l’aise. On t’avais prévenu qu’il s’agissait d’une permission spéciale, d’une occasion qu’elle ne pouvait pas manquer, et si tu n’avais fait preuve d’aucune empathie, tu n’étais pas moins dépourvue devant sa tristesse.

Tu reprends vite contenance et te retourne vers la sortie, ne faisant pas mine de l’attendre. «Dépêche-toi Cadell. Nous n’avons pas toute la journée.» Tu poses déjà une distance entre elle et toi en l’appelant par son nom de famille. Pas question d’user de familiarité avec cette recrue. Après tout, elle ne survivrait peut-être pas longtemps, alors inutile de faire des manières.




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Mer 18 Oct - 1:40


     KOBAIN

Warum schlägt dein Herz ?
Was zieht dich durch den Tag ?

    

Lorsque Branwen posa son regard sur toi, elle n'était plus complètement de ce monde. La voix qui avait quitté ses lèvres, lui était étrangère. Lointaine. Son excuse, simplement mécanique. Sa volonté absente. Elle n'était plus vraiment consciente. Ne mimait plus que la gestuelle des vivants. Elle avait prié à s'en user la voix. Mais sa croyance en cet instant n'était pas de cette pureté qu'elle affectait. Elle ne priait pas le Créateur. Elle ne priait pas Dyname. Elle priait, comme on se noyait dans l'ivresse, pour oublier. Branwen avait compris bien longtemps auparavant, qu'à force de litanie l'on pouvait s'effacer complètement. N'être plus que des mots qui errent au bord des lèvres, tandis que s'endort la conscience. C'était une façon de se préserver. De rendre la douloureuse réalité intangible. Mais c'était là aussi une façon de mourir, dans ce lieux où l'on se confondait douloureusement avec les morts.

Alors ton geste Kobain, cette simplicité avec laquelle tu t'étais signalé à elle, puis détourné, lui avait été salvatrice. Elle ne t'en parlera probablement pas. Mais ce jours là, si elle avait ainsi pu mourir à genoux, le Notre Père aux lèvres, elle l'aurait fait. Tes doigts sur son épaule, l'avait rappelé. L'avait forcé à revenir affronter les vivants. Affronter la réalité. Ils avaient été le murmure pudique d'un monde qui lui rappelait qu'elle désirait vivre. Qu'elle était faites pour vivre. Ta silhouette se redessinait alors dans le contre-jour naissant, le retour au monde des vivants.  Et puis tu t'étais détourné. Comme une gifle. Tu n'avais pas fait mine de l'attendre. C'était comme lui dire "Avances. Personne ne le feras pour toi". Et cette violence silencieuse lui convenait. Lui rappelait une vérité dure à entendre, mais bien réelle. Alors elle te suivit dehors. Sans une parole. Elle n'avait rien de plus à dire, que ce qui avait déjà été dit. Tu avais là encore raison "Nous n’avons pas toute la journée." Cela lui était suffisant pour redécouvrir qu'elle était encore capable d'avancer.

Tu l'avais appelé "Caddell". Et si ce nom lui était habituellement douloureux, il en devenait étranger, une fois prononcé par toi. L'indifférence que tu affectais lui convenait. L'apaisait. Elle pressentait que ce nom ne te signifiait rien. N'était qu'un assemblage de lettres pour la nommer. Ses origines se perdait dans le timbre de ta voix. A tes yeux, elle n'était qu'une recrue sans passé connu. Ni fille de templier. Ni mage. Sa douloureuse histoire n'existait pas pour toi. Elle sentait que tu ne la définirais que par ce qu'elle te montrerait. Et cela la réchauffait bien plus que la caresse hésitante du soleil levant. C'était peu. C'était indistinct. Un simple pressentiment. Mais c'était suffisant pour te suivre sans remettre en cause le choix de Law.

Branwen te suivit jusqu'aux écuries, où l'attendait sa monture. Si cela faisait plusieurs semaine qu'elle étaient à fort Bastel, sa maturité nouvelle ne s'était cependant cantonné qu'à son état d'esprit. Elle était novice pour la majorité des pratiques propres à une vie de Garde: la préparation d'un voyage n'y faisant pas exception. Elle n'était pas stupide. Elle manquait simplement de connaissance et cela se voyait à ce qu'elle emportait. Son bagage était frêle. A peine suffisant. Un œil avertit n'aurait eu aucun mal à comprendre qu'il ne contenait pas même l'essentiel. Elle n'aimait pas s'embarrasser du superflus. Si elle savait qu'il valait mieux voyager léger, elle avait cependant pousser là, le concept jusqu'à son extrême et il te faudrait tout reprendre.

"Kobain...", commença alors Branwen en harnachant sa monture.

    Kobain. Lorsque ton nom avais franchis les lèvres de Law, Branwen n'avait su si elle frémissait d'impuissance ou de soulagement. Tu étais l’inquiétude. Le doute. La dure réalité personnifié de Fort Bastel. Sans complaisance ni douceur, tu confessais par ta présence, l'avortement des fantasmes héroïques. Branwen l'avait appris durement: il n'y avait pas de place pour sa mythologie enfantine ici. La trace des héros d'autrefois, s'était perdu depuis longtemps. Le murmures de vos dénis était la seule choses qui gardait vivante la figure du juste. Les vertueux n'existait ici. Les âmes pures n'avaient l'égoïsme suffisant qu'exigeait l'abnégation qui vous était imposé. La voie que vous vous étiez choisit était trop ingrate pour cela. Seule la colère, la douleur ou une culpabilité profondes, offrait la force nécessaire pour ne pas sombrer sous l'insigne du griffon. C'était par cette colère qui avait noyé les rares qui t'avais été confié, que tu t'étais fait un nom. Et c'était par cette même colère, que Branwen était venu s'y faire un nom. Elle n'avait pas peur de toi, mais craignait que tu ne sois une rempart suffisante pour ce qui l'attendrait là-bas. Alors elle se sentait impuissante: parce qu'elle n'avait pas son mot à dire dans ce choix.

Avec toi ne semblait prévaloir que cette pars sombre de la Garde. Tu étais l'Ombre, de leur titre métaphorique, qui rappelait au monde, la tragédie de leur vie. Il n'y avait pas de héros au travers toi, pas de figures protectrice sur qui s'appuyait. Et Bran ne l'attendrait pas de toi. Tu n'inspirais ni confiance, ni apaisement. Tu étais la désillusion. Ou peut-être simplement désillusionné, elle n'aurait sû le dire dans ce portrait qui lui avait été dressé. Esprit colérique qui hantait ces lieux, tu personnifiais ce mal-être ambiant qui tuait le cœur des gardes. Qui la tuait peu à peu. S'il fallait un mot de plus pour personnifier la gardes, tu serais de ceux qui rebute. Qui font douter. Qui rappelle aux vivants que s'engager ici, c'est reconnaître que l'on était déjà mort. Et morte Branwen l'était déjà. Votre destinée de proscrits, n'était faites pour embrasser les mythiques récits qui avait bercé son enfance. Leur fantasme héroïques n'était qu'une façon de colorer, une vie qui n'avait été écrite qu'en nuance de gris. Qui ne pouvait être qu'en nuance de gris, tendant vers un noir qui finirait par vous engloutir. Alors de ton choix de ne vivre que par la colère Branwen, ne pouvait t'en vouloir. Parce qu'intimement elle savait, qu'elle-même en embrassait la trajectoire.

Si vos routes ne s'était croisé par le passé, il n'en allait de même de cette réputation qui t'avais précédés. Mise à l'épreuve. Bénédiction. La parole divine qui scelle les destins lui semblait trop obscure en cet instant. Si sa confiance pour Law était aveugle, il n'en allait de même avec toi Kobain. Ton nom, elle le connaissait. Il était de ceux qui se murmure avec rancœur, dans les dortoirs partagés. De ceux que l'on souhaite perdre dans l'oublieuse mémoire des recrues qu'ils avaient été. Tu étais un nom qui appartenait au passé. Un nom qui ne pouvait survivre, dans le présent. Parce qu'on ne le souhaitait pas. Parce qu'on oubliait volontairement de parler de toi. Si l'on pouvait oublier que tu étais, alors on le faisait. Nier ton existence dans le présent, c'était nier que tu avais un jour croiser leur route. C'était nier aussi que l'on pouvait un jour croiser ta route. La trace douloureuse que tu avais laissé aux recrus était trop imposante. Tu effrayais par cette facilité avec laquelle tu semblais pouvoir blesser. Fantomatique présence. Sous le masque de cet amertume que tu leur as offerte, aucune n'était parvenue à entrapercevoir le visage qui tenait ton épée. Et c'était peut-être bien plus le fait d'être blessé par le fantôme que tu incarnais, qui les effrayait.

"Pardonnes moi de t'imposer cela... Je ne me sentais pas de m'y rendre seule. Pas après être partie de la sorte. Alors... Merci d'être là, même si ce n'est pas par choix.", conclut la jeune femme.

Branwen termina de mettre le mors et d'installer sa selle. Elle repris alors :
"Toi qui est depuis longtemps dans la Garde. Toi qui as souffert plus de perte, que je ne pourrais l'imaginer. Dis-moi, s'il te plait... Qu'est-ce qui te fait tenir aujourd'hui ? Quel est cette forces qui souffle à ton cœur, de battre encore un peu ? "


    
AVENGEDINCHAINS
    
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Mar 31 Oct - 1:56


thinking out loud.




Tu n’avais pas souhaité garder tes iris plus longtemps sur cette défaite de la vie, cette petite tristesse qu’elle affichait sans pudeur. La jeune femme vivait un moment difficile, tu n’étais pas encore assez idiot ou insensible pour ne pas t’en rendre compte, mais c’était quelque chose dont tu ne voulais pas faire part. Tu faisais déjà don de ton temps en l’accompagnant, parce que tu étais le seul qui avait le temps, le seul qui n’avait pas de recrues sur les bras, parce que les recrues préféraient de loin crever seules en s’entraînant que de devoir supporter ton humeur de merde tout les jours. Ta main quitte son épaule rapidement, les contacts prolongés te mettant mal à l’aise, puis tu t’en retourne vers l’aveuglante lumière du jour. Tu mets quelques secondes à t’habituer à cette lumière en quittant l’obscurité de l’endroit, puis tu regardes autour de toi, blasé, démotivé.

Le ciel est si gris que tu te demandes si le soleil frappera un jour Fort Bastel, mais comme l’humeur de ta recrue, le ciel menace de se rompre pour faire couler pluie et balayer la terre de coup de vent violent. Tu ne regardes pas si elle te suit. Après tout, elle connaît l’écurie vers laquelle tu te diriges d’un pas prompt. Vos montures sont déjà scellées et prêtes à partir, comme tu t’es assuré de demander avant ton départ ; après tout, on te forçait à y aller, alors tu étais en droit à demander à ce que la besogne soit faites avant votre départ. Lorsque tu prends la bride de la monture, tu entends ton prénom flotter dans l’air de l’écurie puante. Tu te retournes, ton regard sombre se posant sur Branwen, sans un mots.

C’est sans doute à ce moment que tu la vois pour la première fois. Auparavant, tu t’étais seulement contenter de lui jeter quelques regards, mais maintenant tu la détailles. Ses cheveux bruns se perdent sur son visage défait, des cernes ceintures ses yeux tout aussi sombres que sa chevelure. Elle est petite, grande, mais petite à tes côtés, à côtés de sa monture, à côté du monde. Frêle figure d’une garde des ombres qui ne semble pas du tout à sa place, tu te surprends à te demander combien de temps elle survivra, tu te demandes même si le voyage aura raison de sa mince posture. Pour finalement tes orbes se posent sur son mince bagage. Un long soupire fait frémir tes lèvres, s’aventure entre les poils de ta barbes épaisses. Elle n’a sûrement même pas de quoi dormir là dedans.

Mais tu ne dis rien. Tu restes silencieux et tu n’as certainement pas l’intention de lui en toucher un mot ; car si elle voyait ce voyage comme une permission spéciale, elle n’en était pas moins une recrue, et tu ne manquerais certainement pas de lui apprendre une leçon ou deux, dusse-t-elle crever de faim jusqu’à destination. Sans un mot, tu reportes ton attention sur ton cheval au pelage doré, lorsqu’elle se décide enfin à se servir de ce qui lui sert de voix. Attentif, tu te vois forcé de répondre quelque chose, pas forcément rassurant, mais si cela pouvait clore le sujet, tu le ferais sans équivoque ; « En effet, si le choix avait été miens, tu aurais fait ce voyage toute seule, mais il semblerait que vous ne soyez pas encore prête à affronter l’extérieur et la nature. Désolant. »

Désobligeant, tu ne comptes pas la rassurer le moins du monde. Lorsqu’elle s’adresse à toi de nouveau, tu tiques, serrant les dents de par sa familiarité ; d’où elle te tutoies cette petite impolie? Tu en oublies la question quelques secondes, puis tu fais volte face pour la rejoindre près de son cheval. Le cheval, pris par surprise, renâcle légèrement. Tu attrapes aussitôt sa bride pour calmer l’animal, puis plante ton regard sombre dans celui de la jeune femme. « Rien. Il n’y a rien qui me fasse tenir, sinon de savoir que ma place est ici. C’est le rien qui nous fait tenir. La peur que plus rien n’effleure la surface de ce monde, qu’il n’y ai plus personne de vivant pour laisser exister le souvenir de ce que nous avons été. Que notre existence futile ne soit même plus mentionnée. C’est Rien. Et ce n’est pas une force, c’est une faiblesse, c’est une peur, car la peur et probablement la plus grande motivation de l’homme. » Sur ce discours inspirant, tu continues de la regarde, le souffle court. Ta réponse t’étonne toi-même, car il même si tu y avais réfléchi, le but de ton existence te semblant flou, voilà pourquoi tes mots semblaient englober la garde, et non ta personne.

Perçant, tes iris la regarde de haut, puis s’éloigne pour que tu puisses grimper sur ta propre monture doré, l’animal contrastant avec ton attitude revêche. Aussitôt monté, la bête se met en marche vers la porte de l’écurie, puis tu disparais vers la sortie de Fort Bastel, sans même attendre la pauvre mage qui doit sans doute être encore sous le choc de ta réponse brutale.




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Lun 27 Nov - 16:25


     KOBAIN

Un silence, voilà qui est suffisant
pour expliquer un cœur

    

L'humiliation était depuis trop longtemps gravé dans sa peau, dans son sang pour que frémisse encore son coeur. Ses joues ne rosirait pas. Pas pour toi. Pas pour si peu. Pas quand depuis si longtemps, on l'acculait. La bousculait. La broyait de haine et de rancoeur. D'échec et de tourment. Kobain. Ta pique était risible. Insignifiante à l'ombre écrasante de cette famille qu'elle s'apprêtait à rejoindre. Son paternel avait le verbes plus cinglant. Plus mordant. La verve du chien qui déchiquetait ce qui avait autrefois fait sa fierté. La main lourde de celui qui ne savait plus comment aimer. La Cadell savait ployer. Se tordre. Frémir. Souffrir. Pleurer. Au dehors. Au dedans surtout. Car ces larmes qui coulaient pour son frère s'était asséchés pour elle. Comme l'amour filial. Comme la fierté familial. L'absence continue, inhérente, qui la faisait se définir que par la fragilité de ce qu'elle avait été. De ce qu'elle était. Le prédateur devenu proie, d'avoir trop pleuré. D'avoir trop aimé. Elle s'était oublié mordante mais se souvenait de son orgueil. Alors pour toi qui ne lui était personne, elle t'offrait la rageuse indifférence, de celle qui affrontait sans fléchir ce regard de sombre émois. Son père lui avait au moins appris cela : demeurer fière.

Branwen repris fermement les rennes de cette monture que tu agitais par l'oppressante énergie qui se dégageait de toi. C'était à fleur de peau. A fleur de voix. A fleur de corps. Sans le besoin de s'exprimer dans le charnel de la violence, c'était là. En latence. Une explosion à retardement. Un coup de canon qui se préparait, mais oubliait de se tirer. A moins que tu ne saches toi-même contre qui le tourner ? Tu n'étais pas tranquille. Et cela lui donnait envie de rire : moins de toi, que de l'ironie de vos vies. Tu étais celui qui semblait vivre sans parvenir à donner sens à sa vie. Elle était celle qui donnait sens à sa vie sans parvenir à vivre. Reflet. De l'autre côté du miroir. C'était un peu d'elle, qu'elle voyait en toi. C'est pour cela que ta tirade ne l'avait convaincu. Elle y retrouvait ces mantras dénué de foi mais non de passion, que l'on se murmurait de nuit, de jour. Elle ne manquait pas de force. Ni de tragédie. Mais de la profondeur du cœur. Ta réponse était le simple reflet de ce qu'elle avait pris à se répéter, pour se rassurer. Cela ne suffisait pas. Cela ne suffisait plus. Cela n'avait jamais suffit pour vivre. Mais en avais-tu conscience en le lui disant ? Car avec toi, Bran redécouvre que la garde ne lui suffira pas. Pas si elle n'y vivait pas. Pas si elle n'y était pas vraiment là.

"Ne vous sentez pas obligé de répondre, si vous n'avez vous-même pas trouvé de réponse. Les discours propre à la garde ne suffise pas, ne suffisent plus au bout d'un moment.", souffla Branwen en te rejoignant à cheval.

Mais cette réponse était aussi une question posé à demi-mot silencieux : elle voulait savoir si elle avez vu juste. Si Kobain tout comme elle, se sentait quelques peu dépassé, quelque peu perdu. Cela n'aurait rien de rassurant venant d'un senior, mais ça le rendrait plus humain. Et ce que Bran avait besoin en cet instant, c'était moins la chaleur d'un mentor, que de savoir qu'un autre qu'elle doutait de la sorte. Mais elle ne t'en parlerais pas. Ne ferait mine de vouloir se savoir entendu, par delà les mots. Les silences. Les non dits. C'était un langage qu'elle ne te voulait pas. Qu'elle ne t'accorderait pas. Pas encore. Elle voulait être comprise, mais pas par toi. Et par toi en même temps. Le paradoxe complexe de la colère. Elle avait trop de cet orgueil que tu avais blessé pour te le pardonner. Cette vieille fierté, qu'elle portait en héritage familial, pour se rappeler à soit. Pour se rappeler que l'on peut-être là. Que l'on a droit d'être là. Alors comme tu l'avais toi-même fait quelques instants auparavant, elle se détourna et talonna sa monture, sans se soucier de ce que tu y répondrais. De ce que tu y verrais. La posture fière. Le menton droit. Elle talonna sa monture, juste assez pour passer les portes de fort Bastel avant toi, mais pas suffisamment pour être celle qui prendrait le commandement. Elle demeurerait celle qui suivrait, mais à égalité de toi. A côté de toi.

La colère sourde qui était sienne, ne pouvait cependant se contenter de cette simple revanche. même après que votre voyage eu commencé depuis un moment. Le jugement hâtif qui avait été tiens, fouettait fiévreusement son sens de la justice. Que tu te contente d'une demi vérité, que tu la rabaisse à simplement celle qu'elle n'était capable de faire. C'était trop bas. Mesquin. Salement méchant. Salement juvénile, comme sa propre bêtise. Alors s'il fallait de pique, de croc et de sottise s'amocher. Elle en serait. Elle attendit de franchir les bois, pour laisser entendre ce qu'elle avait à dire.

"J'ignore comment nous serons accueillit pour l'enterrement de mon frère. Je suis partie avec Law, la vieille de mon départ pour le Cercle... et l'on ne me pardonnera pas d'avoir tout quitté pour fort Bastel. Engagement ou non, si un Garde Senior, ne m'accompagnait pas, au mieux je risquerais le Cercle, au pire..., souffla Branwen, sans savoir si cette allusion à l'apaisement était née de son désirs de le faire culpabiliser ou d'une réalité paternelle bien réelle. Je n'avais pas envie de le découvrir. C'est pour cela que j'ai demandé qu'une figure d'autorité m'accompagne.
    
AVENGEDINCHAINS
    
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Lun 4 Déc - 19:51


thinking out loud.

Ton moral s’est effondré, bien qu’il n’a jamais été des plus hauts. Tu n’estimes rien, encore moins ta personne, et ce voyage ne te contente pas, ne te donne aucun sentiment d’accomplissement, aucun altruisme pour venir adoucir tes traits renfrognés. Tu aurais pu faire autre chose de ces jours, que de devoir te forcer à endurer cette fille. Car elle était beaucoup plus fille que femme, la jeunesse transparaissant par la répartie qu’elle t’inflige, au lieu de te gracier de son silence si souhaité. Elle s’obstine, irritante, présence indésirable dans le silence dans lequel tu te complais beaucoup trop. Tu pourrais être mort que tu ne serais pas satisfait, le silence devenait inaccessible, et ce même dans le meilleur des scénarios.

Ta monture est rapidement rejoint par celle de la recrue qui continue d’exposer ses pensées, de les étaler sans pudeur, et tu ne souhaiterais que regarder ailleurs. Tes oreilles ont beau être dressées, elles ne sont pas la pour cueillir les discours entêtés.
-Ne pense pas que les discours de la garde soient emprunts d’autant de profondeur. Certes, imagine bien ce que tu veux, pour ce que j’en ai à carrer.

Une oeillade vers la gamine, puis ton attention se reporte sur le chemin emprunté, l’importance de celui-ci demeurant vague, et pourtant, beaucoup plus attrayant que le visage défait de la jeune femme. Tu n’en peux plus de ces visages, de ces défaites, d’une empathie forcée vers la pitié de ces jeunes âmes en peines, forcées à rejoindre les rangs des morts en sursis. Et pourtant, tu avais entendu dire qu’elle avait été volontaire, d’une certaine façon. Sans grand choix, elle s’était tournée vers la garde, tout simplement. Mais qui d’autre que toi pourrais avoir une idée aussi saugrenu que d’y trouver sa place? Non, elle n’avait sans doute pas eu le choix entre la mort subite, ou la mort prolongée, la mort à petit feu.

Les portes de Fort Bastel, ouvertes sur votre chemin, laisse passer la jeune femme avant toi. Tu as vite fait de la rattraper, les deux montures se côtoyant également sur la route, seul leur reniflement, leur souffle faisant office de musique dans les bois silencieux. La conversation semblait close, et tu appréciais ce petit moment de répit où tu n’avais rien à répondre, rien à rétorquer à ses questions futiles, ses affirmations inintéressantes, ses mots sans valeurs à tes oreilles. Sans même te l’avouer, tu la voyais déjà morte, faible, et tu ne pouvais t’empêcher de ne lui trouver aucune valeur. Pourquoi s’attacher à une morte en sursis, surtout que tu craignais...Non, tu savais qu’elle ne ferait pas long feu dans la garde.

Mais les mots volent vers toi. Tu les attrapes, ronchonne, puis la regarde, un peu plus intense que prévu.
-Même si je ne t’apprécie pas particulièrement personne ne touchera un seul de tes cheveux tant que tu seras sous ma surveillance. Tu es un garde des ombres, et il n’y  pas de raison que je ne me porte pas à ta défense si c’est nécessaire. Le cercle n’aura jamais la chance de voir ton visage. Ou la malchance.

Ton visage se voit déformé pour afficher un mince, très mince et presque imperceptible sourire. Tu ne comptes pas lui laisser de chance de respirer, les piques pleuvant, et ce sans que tu en éprouves le moindre remords. Inconsciemment, tu tentes peut-être de l’abaisser à ton niveau de moral, bien qu’elle semble déjà en compétition vu sa situation. Peu importe, tu ne comptais pas lui faire de faveur. La compassion t’étant étrangère, tu ne ressens rien, à l’image de ton discours précédent.
-Ça aurait été une excellente idée, si ce n’était pas à moi qu’on eu coller le mandat de te ramener en vie. Tes compétences en survies m’effraient plus que le moindre membre de ta famille.

Tu fronces les sourcils. Les gens, tu pouvais en faire ton affaire, mais si elle se sabotait elle-même, tu n’y pouvais rien. Sans pitié, tu n’étais pas du genre à t’émouvoir de la misère du monde. Après tout, ta propre mère avait été malade, mourante et ça ne t’avais arraché aucune larme. Pas même un sanglot.



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