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Mar 7 Mai - 8:41

« Revenir au pays, c'est retrouver les rues de son enfances, les amis aussi. Sauf que tout a changé. » Extrait des Mémoires du Renard Rouge, par Aurelius Argento

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Les obsèques s'étaient bien passées. Du moins, autant que des obsèques pouvaient bien se passer. Le service avait été sobre, comme Augustus l'aurait voulu. Son père n'avait jamais été homme à s'encombrer de frivolités, et son austérité le suivrait jusque dans la mort et au-delà. Ce qui ne voulait pas dire qu'il ne s'était jamais montré tendre ou aimant de son vivant : la relation que Aurelius avait eue avec son père avait toujours été compliquée, mais l'amour en avait fait partie. Et le magister qu'on honorait aujourd'hui avait sincèrement aimé sa femme et sa fille également, sans compter qu'il avait été l'un des représentants de sa fonction les plus modérés, préférant s'assurer du bien-être de l'empire et de son peuple plutôt que de son pouvoir personnel.

Ce qui en faisait un dommage collatéral bien pratique, ne pouvait s'empêcher de penser Aurelius tandis qu'il déambulait dans les rues de Minrathie. Il avait dit quelques mots, sa mère et sa sœur aussi ; les deux femmes étaient profondément attristées, mais aucune ne s'était effondrée. Et le nouvel héritier de la famille s'en voulait qu'il ait fallu la mort du patriarche pour qu'il les retrouve pour de bon. Elles étaient vraiment heureuses de le voir de retour, il le savait bien, mais cela ne rendait pas les choses plus faciles. Il y aurait un temps d'adaptation, comme pour tout. Il ne savait pas exactement quand il serait intronisé dans ses fonctions, le titre de magister étant héréditaire, et il se demanda pour la énième fois s'il ne faisait pas une grave erreur. Devenir un politicard, s'installer dans l'empire pour de bon, arrêter les grands voyages hasardeux et aux responsabilités minimum...ce n'était pas lui.

Mais peut-être qu'il se devait de le devenir. Pour Augustus Argento, pour toutes les autres victimes de cette soirée sanglante, pour tout faire afin que cela ne se reproduise plus jamais.

Rien que de penser à l'impératrice, son sang se glaçait d'une fureur brûlant ; il devait serrer les points pour éviter que des flammes naissent spontanément du bout de ses doigts. Et jamais il n'avait le regard aussi sombre, aussi dur, aussi sérieux que lorsqu'il pensait à la femme qu'il haïssait le plus au monde. Ce qui le déstabilisait d'autant plus qu'il ne s'était jamais vraiment cru capable de haine. Mais elle était belle et bien là, pour cette femme, pour le système qu'elle représentait, pour les magisters qui se complaisaient dans leur précieux pouvoir d'un autre temps, aveugles aux problèmes de leur patrie comme du monde. Rentrer signifiait aussi se replonger dans l'abominable culture de l'esclavage. Cela avait dur de s'y réadapter bon gré mal gré, même si les Argento avaient toujours très bien traité les leurs, les considérant comme des employés en tout point... sauf le plus important. Il fallait que ça change. Depuis quelques jours, c'était devenu un point focal des objectifs d'Aurelius, une cause derrière laquelle il pouvait se ranger. Cela avait commencé surtout dans le but de penser à autre que son père, à l'impératrice, à sa soirée, mais il avait fini par réalisé que c'était quelque qui l'avait toujours travaillé. Une injustice qu'il avait fui plutôt que d'y faire quelque chose. Et aujourd'hui... aujourd'hui il pouvait peut-être trouver un moyen, accomplir quelque chose qui valait vraiment la peine. Que son père, sa mère, sa sœur soient fières mais plus que tout, il lui fallait une cause avec laquelle il pouvait vivre.

« Et bien mon bon Aurelius, on dirait que le piège s'est refermé pour de bon... » dit-il tout bas. Sans réfléchir, ses pas l'avaient emmenés dans un des quartiers chers à son enfance, le premier qu'il avait décidé de cartographier lors de son arrivée à Minrathie, il y a bien longtemps. Il s'était hissé sur le même muret pour s'y asseoir, sauf que cette fois ses pieds touchaient presque le sol, qu'il n'avait pas de carnet ouvert sur les genoux, et qu'il portait un manteau noir de deuil par-dessus la toge qui allait avec. Et Follet, son bon vieux mabari, n'était plus à ses côtés depuis longtemps. Il avait Aglaé maintenant, qui s'habituait à son nouvel enclos.

Toujours est-il qu'il ne savait pas trop pourquoi il était venu jusqu'ici après la cérémonie. Il avait eu besoin de déambuler dans les rues, seul dans ses pensées, mais maintenant il n'était plus si sûr qu'il avait envie de l'être, tout en sachant qu'il aurait repoussé tout le monde ou presque à cause de ce type de réflexe qu'on ne comprenait pas mais qui était typique de la situation. Il resta assis sur son mur, une main sur le menton, les yeux observant l'activité de la rue sans vraiment la voir.
Aurelius Argento

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Sam 11 Mai - 22:35

The kids are gone
Agrippa & Aurelius
Things change. And friends leave. Life doesn't stop for anybody.

Cela faisait une dizaine d'années à présent qu'Agrippa était rentrée à Tevinter, et, pas bien des aspects, elle était devenue une nouvelle personne. Une chose n'avait pas changé, cependant : son incapacité à donner des nouvelles régulières à sa mère.

Maman Agrippa, la désormais mariée Madame Vera, n'avait pourtant rien de méchant. Elle avait toujours été disponible malgré les frasques de sa fille, à travers toutes les périodes de la vie pourtant compliquée de cette dernière. Elle n'avait jamais eu l'air de particulièrement approuver de ses choix, mais elle n'avait jamais fait mine de vouloir lui interdire quoi que ce soit (il est vrai que ça aurait été difficile de toute façon). Sans doute avait-elle eu l'espoir, quand elle était rentrée au bercail dix en plus tôt avec les couleurs de la Garde des Ombres sur le dos, de la voir plus souvent... Mais elle s'était montrée compréhensive quand ça n'avait pas été le cas, suivant la carrière de sa fille de loin en supposant à raison qu'elle avait trop à faire pour rendre visite. Sans doute même avait-elle été fière d'elle... Mais toute cette considération, Agrippa ne la remarquait pas. Preuve en était, depuis le début de l'Enclin, elle ne s'était même pas donner la peine de la contacter.

Ce n'est pas qu'elle n'aimait pas sa mère. En tout cas, elle n'avait rien contre elle. Mais sa vie était intense, pleine de secrets et de grands projets, et clairement, cette dernière n'y aurait rien compris. Ses préoccupations étaient si mondaines... A mille lieues de celles d'Agrippa. Et puis, il y avait autre choses... Il y avait le fait qu'elle ne se sentait plus "chez elle" dans la maison où elle avait grandit, et ce depuis longtemps ; et que passer chez sa mère, qui la voyait comme une personne si différente de ce qu'elle était réellement, la laissait toujours un peu mal à l'aise. Elle lui servait son habituelle rengaine de mage-et-leader-fière-mais-fantasque-de-la-garde, mais le cœur n'y était jamais vraiment. Et pour quelqu'un de perpétuellement sûr de soi comme elle, c'était très désagréable.

Mais avec l'Enclin, manifestement, même sa mère avait fini par perdre patience. Des messages avaient commencé à arriver chez elle, puis dans les bâtiments de la Garde - de plus en plus pressants. Agrippa, égoïste, ne culpabilisait pas vraiment à l'idée de laisser sa famille sans nouvelles, mais si cette dernière venait s'imposer chez elle, là, les choses commençaient à la contrarier. La dernière chose qu'elle voulait était de recevoir une visite en chair et en os de sa chère maman, dans ses quartiers là où toute la Garde pourrait voir, et où elle pourrait fouiner dans ses affaire en commentant sur son manque d'ordre. Non, pas question - il valait mieux arrêter les frais.

Elle avait donc fini par s'y rendre avec les pieds de plomb. Elle avait fait face à vingt bonnes minutes de regards de reproche de la part de l'éternel Monsieur Vera (et qu'est-ce que c'est que cette ingratitude, et ta mère qui se fait un sang d'encre, et un petit message ça ne coûte rien) et puis à une littanie de conseils maternels (fais attention à ta santé, ne t'approche pas trop des engeances, si l'Enclin reste hors de Tevinter alors laisse-le y et ne retourne pas barouder à l'étranger) autour d'une tasse de thé et de biscuits mollassons... Finalement, elle avait réussi à s'éclipser, prétextant "un truc important pour le travail" avant que qui que ce soit n'ai eu le temps de parler de rester pour manger.

C'était de là qu'elle s'éloignait à présent, tentant d'ors et déjà de passer à la suite sans plus y réfléchir. Malheureusement, le coin de Minrathie qu'elle traversait ne rendaient pas les choses faciles. C'était dans ce quartier qu'elle avait grandit... Elle l'avait tant parcouru de long en large que, même si ça faisait longtemps qu'elle n'y avait plus mis les pieds, les rues lui semblaient familières. Une petite bande d'enfants la dépassa à toute vitesse, se poursuivant les uns les autres en riant, et elle les suivi du regard jusqu'à ce qu'ils disparaissent au coin de la rue. Des gamins... Ils ne lui avaient pas prêté attention - elle se souvenait avoir été comme ça, uniquement attentive à son petit monde de jeux et sans le moindre intérêt pour le reste. Enfin, réflexion faite, ça non plus n'avait pas réellement changé.

Et puis elle s'engagea dans une nouvelle ruelle, traversa un trottoir, et ses yeux se posèrent sur un homme dont l'apparence la sortit aussitôt de ses pensées.

Elle marqua une pause, ne serait-ce que le temps de s'assurer qu'elle n'avait pas fait erreur. Il avait vieilli, songea-t-elle, mais c'était bien lui. Il était même sur ce mur - son mur, où elle l'avait vu perché lors de leur première rencontre... Bien sûr que c'était lui. "Aurelius Argento", dit-elle finalement, distinctement, comme pour confirmer sa présence. Ce n'était pas une question, même pas réellement un appel... "En chair et en os."


▬ Gasmask
Agrippa

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Mer 15 Mai - 10:17

Minrathie n'avait pas changé, pas vraiment. C'était une de ces villes tellement séculaires qu'on y voyait guère pousser de nouveaux bâtiments. C'était à peine si on rénovait correctement les anciens, des fois que cela donne la mauvaise impression. Tevinter se devait de rester immuable, éternelle, comme figée dans le temps à travers l'ambre solidifiée d'une gloire passée. Quelques coups au bon endroit, et elle pourrait se fracturer en mille morceaux... L'idée laissait Aurelius songeur, et il serra les poings sans y penser. Pas étonnant qu'il ait envie de se montrer aussi violent et direct que possible, après... Il secoua la tête pour s'éclaircir les idées. Ce n'était pas lui qui avait le pouvoir de tout faire voler en éclats, il venait tout juste de hériter de son titre, et n'allait sans doute pas être pris au sérieux avant un bon moment. Et puis s'il y réfléchissait vraiment, ce n'était pas la solution, pas pour celles et ceux du peuple à la merci du pouvoir en place, en tout cas. Sans parler des esclaves.

« En voilà un qui n'a pas changé... » murmura-t-il pour lui-même. Un groupe d'enfant s'était rassemblé en riant aux pieds de la statue de Caïus Barbus non loin. L'une d'entre eux désigna le visage de pierre et mima une moustache avec les doigts, au grand plaisir de ses camarades. Un peu plus loin, un esclave elfe qui devait à peine être plus âgé hâtait le pas pour pousser sa brouette : le Créateur seul savait ce qu'il risquait en n'arrivant pas à temps. C'était le type de contraste qu'il remarquait maintenant qu'il était rentré au pays après tout ce temps, encore plus avec sa casquette de magister enfoncée sur le crâne.

Il poussa un nouveau soupir. Comment en était-il arrivé là ? Si on lui avait dit qu'il se retrouverait un jour à son point de départ... Ce n'était pas ce qu'il avait prévu, ce qui n'était au fond guère compliqué vu qu'il ne prévoyait jamais rien. Encore quelque chose qui allait sûrement devoir changer. Enfin, tout n'était pas un problème à régler. Retrouver sa famille, c'était une bonne chose. Vivre pour de bon avec sa sœur, avec Albi, après toutes ces lettres et ses rares visites, s'avérait aussi facile qu'agréable : cela s'était fait naturellement, et ils étaient déjà plus soudés que jamais. Quant à sa mère... Elle restait d'une force incroyable, malgré la tristesse. C'était bon d'être réunis.

Il ne l'avait pas vue arriver. Quand elle prononça son nom, d'une voix qu'il connaissait aussi bien qu'il la trouvait pourtant différente, il leva les yeux. Et lorsqu'il la vit, un sourire naquit sur son visage, et passa par toute une série d'étapes en à peine une seconde. Le large sourire de revoir une amie, le sourire un peu tordu de celui qui voyait que tout ou presque avait changé, le sourire un peu triste qui ponctuait le tout. Elle avait vieilli elle aussi, mais on le remarquait à peine, et il ne pensait pas ça par flatterie ; c'était comme si le temps n'avait pas vraiment eu prise sur elle... Du moins en apparence. Mais ses yeux... Son regard avait changé plus que tout, au point d'être devenu insondable. C'était comme si une partie de la chaleur qui l'avait toujours accompagnée, qui l'avait toujours animée, s'était...non pas éteinte, mais refroidie.

« Agrippa. » constata-t-il en retour. C'était bon de la revoir, malgré tout, malgré le temps, malgré tout ce qui avait pu se passer pour l'une et pour l'autre. Puis il la regarda à nouveau, son sourire à nouveau un peu triste : « Ma vieille amie. Qu'est-ce qui t'est arrivé ? »
Aurelius Argento

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Jeu 16 Mai - 22:31

The kids are gone
Agrippa & Aurelius
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Agrippa cligna des yeux. Aurelius l'avait remarquée, il venait lui parler, à présent. Il y avait quelque chose de bizarre à le voir ici comme ça, un sentiment d'erreur dont elle ne parvenait pas à se débarrasser. Elle et lui, dans cette rue, près de cette statue - des années plus tôt, ça aurait eu du sens, mais elle n'était plus cette personne à présent, elle n'avait plus rien à faire là. C'était la même sensation que quand sa mère la félicitait pour sa carrière, ou que quand elle se promenait dans le vieux magasin de meubles où elle avait passé ses premières années de vie... Comme marcher sur scène dans en rôle auquel elle ne croyait pas.

Mais elle ne lui montra pas son trouble. Il lui demandait ce qui lui était arrivé. Quoi, depuis leur dernière rencontre ? Leur dernier contact ? Agrippa avait cessé de communiquer avec... eh bien, avec tout le monde, à son entrée dans la Garde. Elle avait perdu tous ses anciens amis de vue - ceux avec lesquels elle ne s'était pas déjà disputée avant ça, en tout cas. Il avait l'air surpris de la voir changée. Se pouvait-il qu'il ne soit au courant de rien ? "Oh. Beaucoup de choses..." Elle aurait pu rentrer dans les détails, mais elle se contenta pour l'heure de cette réponse vague. Elle se demanda jusqu'à quel point elle pouvait lui parler.

-"Et toi ? Je ne pensais pas te revoir à Tevinter."
Dans ses souvenirs, Aurelius avait toujours été bien heureux de voyager hors de l'Empire. Bon, elle aussi l'avait été, à cette époque... Mais ça faisait bien des années qu'il y était rentrée, à présent, et à sa connaissance son ami n'avait semblé vouloir en faire de même. Ceci dit... Maintenant qu'elle y pensait, elle avait peut-être une idée de sa raison pour être revenu. Elle avait entendu parler - comme tout le monde - de la soirée sanglante organisée par l'Archonte, peu de temps plus tôt. Elle n'y avait pas été elle-même, mais Varian lui avait décrit les événements. La fête avait très certainement été intense, et beaucoup d'invités y avaient trouvé la mort. Y compris le Magister Argento.

Apprendre cette nouvelle l'avait un peu troublée, comme souvent quand un nom sorti de son passé refaisait soudainement surface. Oh, elle n'avait pas connu le Magister très personnellement - que ce soit dans sa jeunesse ou par la suite. Elle se souvenait que sa collection d'artefacts magiques l'avait beaucoup fait rêver, quand elle était petite, mais elle ne lui avait jamais énormément parlé. C'était un vieil homme à ses yeux, un adulte - Agrippa n'avait pas été une enfant très intéressée par les affaires des adultes. Plus tard, quand elle avait mentionné son nom à son ami Varian, il n'avait pas caché son mépris. Manifestement, quelle que soit les opinions politiques du vieux Magister, il ne les partageait pas avec lui. Elle n'avait pas insisté... Après tout, elle n'avait plus rien à voir avec la famille Argento, à présent. Au final, tout ça lui était vite sorti de la tête.

Mais il avait été un temps où elle avait beaucoup fréquenté son fils, Aurelius, l'homme qui se trouvait devant elle à présent. Et même si elle n'y avait plus vraiment pensé depuis des années, elle réalisait à présent qu'elle se souvenait fort bien de lui. "Ma vieille amie", l'avait-il appelée... Un vieil ami, était-ce bien ça qu'il était ? Mais elle n'avait plus de vieux amis, uniquement des nouveaux - et d'anciennes connaissances.

Elle observa son sourire - un peu fatigué, un peu triste. Pas le genre de sourire dont il avait l'habitude... Mais les temps changeaient, et les gens aussi... Elle la première. "Tu es là pour ton père ? J'ai entendu parler de toute cette histoire." Elle ne lui offrit pas de condoléances, car ce genre de formule lui semblait hypocrite et dépourvu de sens. Au lieu de ça, elle continua : "Tu comptes rester longtemps ?"


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Agrippa

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Ven 17 Mai - 9:53

Tout sonnait faux, les sons de la ville venaient distordus à ses oreilles. Et pourtant... pourtant elle n'avait pas changé, la ville. Aussi immuable que lorsqu'il l'avait quittée. C'était ça le problème : on s'attendait au moins à voir des nouveautés, à ne serait-ce que la considérer sous un œil nouveau, mais la ville ne s'en souciait guère. Ce n'était que des murs et des bâtiments, des tours et les ruelles qui serpentaient entre elles. C'était les gens qui étaient censés changer, non ? Et les gens faisaient aussi la ville, peut-être que le truc, c'était ça. Les gens, il les voyait différemment. Il avait toujours eu le chic pour les voir, mais c'était autre chose que de considérer ses concitoyens. Son peuple, maintenant. Celui qu'il allait représenter, le devoir d'un magister. Un devoir que bien peu prenaient au sérieux lorsqu'il s'agissait de s'assurer du bien-être de l'homme -ou de la femme- de la rue.

Et c'était sans parler des esclaves... Il suivit du regard l'elfe à la brouette jusqu'à ce qu'il disparaisse dans une ruelle. En un sens, ils étaient pratiquement invisibles, et quiconque prétendait s'en soucier n'allait pas se hasarder à le faire en public. Les Argento n'avaient pas été si différents malgré leurs pratiques en leur demeure, et son père était toujours resté aussi neutre que possible sur la question Ce qui avait suffi pour s'attirer l'attention malveillant des plus réactionnaires. Le fils pouvait déjà les sentir braqués sur lui, à se demander s'il allait tourner comme son père, à ne pas faire trop de vagues malgré ses avis. Et bien, qu'ils attendent : les histoires c'était son truc, et il n'allait pas s'en priver. Enfin, dès qu'il aura mis un peu d'ordre dans ses affaires.

« Tant que ça, hein ? » Il ne s'était pas vraiment attendu à une réponse plus détaillée. Pourtant, l'ancienne Agrippa aurait sauté sur l'occasion pour balancer quelques anecdotes croustillantes, avant de lui demander des informations sur ses voyages à lui en retour. Il avait entendu les rumeurs bien sûr, et il avait confirmé celles qu'il avait pu : son ancienne camarade de jeux puis de voyages était devenue garde des ombres, et pas n'importe laquelle. Elle était à leur tête en Tevinter. Et les voilà face à face : deux impériaux qui avaient fui leur pays dès que possible, et qui s'y retrouvaient malgré eux pour le servir. D'une manière ou d'une autre. Parallèles jusqu'au bout.

« Et je suis sûr que Teviner n'aurait pas pensé nous revoir, pas comme ça. Oui, je suis là pour mon père, pour ma famille. » A cause de l'archonte, mais il ne le dit pas. Il ne savait plus à quel point il pouvait se livrer à Agrippa sans risques. Quels pouvaient bien être sa politique, ses opinions. Le Créateur, c'était quelque chose qu'il était censé savoir maintenant, non ? En tous les cas, il était soulagé qu'elle ne se hasarde pas aux condoléances. Cela n'avait jamais été son style, et c'était presque un peu rassurant de voir que certaines choses restaient les mêmes.

Mais ce n'était plus Agrippa, il s'en rendait plus compte que jamais maintenant qu'ils se retrouvaient à nouveau face à face. Ou plutôt, ce n'était plus l'Agrippa qu'il connaissait. Et ce qui était le plus à admettre, pourquoi ça avait sonné presque faux quand il l'avait dit, ce n'était plus sa vieille amie. Elle était devenue... Et bien, quelqu'un qu'il connaissait. Et il ne pouvait s'empêcher de le trouver terriblement triste. D'autant plus qu'il avait la très nette impression que la garde des ombres ne l'aurait pas vu sous cet angle. Comme s'il n'était plus...qu'un souvenir. Au moins, ils en avaient des bons, et il se demandait si ça au moins comptait pour quelque chose, la concernant.

« Je suis là pour de bon, à ce qu'il semble. Un magister tout frais, pour servir quelque chose qui le dépasse. » Puis il ne put s'en empêcher, et son sourire fut brièvement sincère, l'éclat de ce qu'il avait été entre eux quand ils étaient des compagnons : « Garde des ombres, hein ? J'imagine qu'on y monte pas beaucoup de meubles. »
Aurelius Argento

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Ven 17 Mai - 14:41

The kids are gone
Agrippa & Aurelius
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Aurelius était bien là pour son père, ainsi que pour le reste de sa famille qu'Agrippa avait quasiment oubliée mais qui devait en effet toujours être présente. Il avait une petite sœur, ça lui revenait à présent - et une mère originaire de Ferelden... Elle-même ayant des parents orlésiens, ils avaient sympathisé à ce propos, des années plus tôt.

Elle fut surprise d'apprendre qu'il ne comptait pas repartir. Ainsi, il avait décidé de reprendre le flambeau de son père... Cela la laissa quelque peu songeuse. Du premier jour où elle l'avait rencontré à la dernière fois où elle l'avait vu, Aurelius avait toujours affirmé ne pas être intéressé par ce poste. Mais Agrippa se disait à présent qu'il n'avait jamais réellement eu le choix. Les choses devaient se terminer comme ceci - pour lui, pour elle, pour tout le monde. La vie était parfois bien étrange. "Nous servons tous des choses qui nous dépassent", murmura-t-elle, l'air un peu absente, "que nous le réalisions ou pas..." Puis elle secoua la tête, se reprenant. "Je me souviens encore de toi en train de clamer que tu préférerais t'enfuir d'ici que devenir Magister. Mais le destin trouve toujours un moyen de s'accomplir, hein ?" Elle-même avait été si persuadée, dans le passé, d'être destinée à devenir une artiste. Quiconque lui aurait dit qu'elle faisait fausse route, à l'époque, aurait certainement été très mal reçu. Et pourtant, elle était bien là aujourd'hui...

Elle se demandait tout de même ce qui avait poussé Aurelius a changer d'avis. Certes, il avait hérité de la place de son père à sa mort, mais il aurait probablement pu refuser. Peut-être ses opinions sur l'exercice du pouvoir avaient-elles changé durant toutes ces années où ils ne s'étaient pas vus.

Elle détourna la tête et regarda la rue devant eux. Bon, il savait qu'elle était Garde. Voilà qui était déjà quelque chose. "Non, pas beaucoup de meubles, encore que le poste implique plus de maintenance qu'on ne le croirait." Enfin, il aurait été sensé impliqué cela. En vérité, Agrippa déléguait une grosse partie de toutes ces questions pratiques... Non seulement elles l'ennuyaient formidablement, mais en plus, elle avait conscience de ne pas être douée pour ça... Il suffisait de voir son échec à gérer une simple troupe de saltimbanque. "Je reviens justement du magasin - il est toujours ouvert, tu y crois ?" Elle poussa un bref soupir. Voilà - le moment était passé, elle se sentait déjà plus à l'aise. De quoi voulait-il parler ? Elle pouvait parler. Elle pouvait parler à n'importe qui.

Puisqu'il était Magister, il finirait bien par rencontrer Varian, à un moment ou un autre. Ils travailleraient ensemble. Elle supposait que sa future relation avec lui dépendrait de leur relation à eux... Elle doutait qu'elle soit très positive, pourtant. Aurait-elle du le regretter ?

-"Qu'est-ce qui t'a fait changer d'avis ?", demanda-t-elle subitement. Pas vraiment besoin de préciser à quel propos.


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Agrippa

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Lun 20 Mai - 9:51

« Le libre arbitre, ce n'est plus ce que c'était, on dirait. Qui aurait cru que des gens comme toi et moi se retrouveraient ainsi à servir ? Pas moi. Il y a quelques semaines encore, et j'aurai ri au nez d'une idée aussi incongrue. Au moins j'aurai eu tout le temps possible pour profiter de mes voyages. On dirait que tu t'es arrêtée avant moi... »

Aurelius avait fidèle aux mots nés dans son enfance : plutôt que d'avoir quoi que ce soit à faire avec ce qui ressemblait à des responsabilités liées à l'empire, il avait fui. Aussi vite que possible, aussi loin que possible. Partout ailleurs ne pouvait qu'être mieux qu'ici. Et cela l'avait été, longtemps. Il lui avait fallu plusieurs de ses rares visites en Tevinter -pour sa sœur, pour ses parents- pour réaliser que d'un certain point de vue, son pays natal n'était pas si différent, du moment qu'on se concentrait sur les gens qui vivaient dans ses rues.

« Je ne crois pas vraiment au destin, plutôt que le hasard fait bien -ou mal- les choses. Ce qui revient peut-être au même, quand j'y pense. Et il y a des choses qu'on ne peut éviter : nos rencontres, par exemple. Du coup, uniquement le hasard, ou y a-t-il quelque chose de plus nous mettant une fois de plus l'un en face de l'autre ? »

Il avait souri, à demi, pour montrer que malgré le sérieux de sa question, il ne pouvait s'empêcher de trouver une telle discussion amusante. Il se demandait si Agrippa allait le lui retourner ; quelque chose lui disait qu'elle ne souriait plus beaucoup...

« Ta mère n'est pas du genre à mettre la clef sous la porte tant qu'elle a encore l'énergie de continuer. C'est tout ce qu'elle connaît, j'imagine que ça compte pour quelque chose. La boulangerie de Rosalina a fermé, par contre. Sa fille est partie tenter sa chance ailleurs, si ça se trouve elle vend en ce moment des croissants en Antiva. »

Un peu plus loin, les enfants continuaient leurs jeux, s'étant lancé dans un concours de grimaces avec Barbus la statue. A entendre leurs rires, ils étaient en train de gagner, du moins en amusement pur. Le cœur d'Aurelius se serra brièvement ; la nostalgie n'était pourtant pas son genre, mais aujourd'hui, à ce moment... Il se demandait si Agrippa les avait seulement remarqués, et ce qu'elle pouvait bien en penser.

« Je ne sais pas trop. Je crois qu'il est temps pour moi de poser mes bagages, et quand on revient à la maison après tout ce temps...on la voit sous un jour nouveau. Peut-être que je pourrai faire quelque chose pour le peuple de l'empire, en héritant du titre de mon père. Aider celles et ceux qui en ont vraiment besoin. Je ne sais pas trop d'où ça me vient, je dois être malade. » Au moins avait-il le choix : son amie était devenue garde des ombres, ce qui limitait grandement ses possibilités. Il avait tellement de peine à l'imaginer entravée par de telles règles... « Mais dis moi, comment est-ce qu'on se fait à la vie de garde ? Et de commandante en plus, si je ne m'abuse ? »

Puis il se fit plus grave, triste malgré le sourire : « Je ne sais pas ce qu'il s'est passé pour que tu en sois arrivées là, mais...mon amie n'est plus vraiment là, n'est-ce pas ? »
Aurelius Argento

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Jeu 23 Mai - 9:22

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Manifestement cette rencontre avait également poussé Aurelius dans la réflexion. Qui aurait cru qu’un jour ils se retrouveraient dans cette situation actuelle ? Pas elle non plus, dix ans plus tôt. Mais lui clamait ne pas croire au destin. Ce genre d’affirmation, de la part d’un homme qu’elle respectait ou au moins avait respecté, ça la dépassait. Peut-être avait-il tout simplement peur de l’idée… Ou peut-être lui manquait-il cette certitude, cet investissement complet qui avait été en elle depuis son enfance. Agrippa avait toujours été quelqu’un de sûr d’elle, s’attaquant à ses objectifs sans l’ombre d’une hésitation. Toute cette énergie, elle l’avait mal dirigée durant ses premières années dans un rêve qui lui avait échappé des mains. Et cet échec l’avait ébranlée, c’est vrai. Mais avec le recul… Elle ne regrettait rien. Son parcours, tout son parcours, avait été nécessaire. Tout finissait toujours par avoir un sens, du moins pour les gens assez privilégiés pour le réaliser.

Peut-être qu’Aurelius ne comprendrait jamais ce genre de conviction totale ; peut-être était-ce cela qui faisait réellement la différence entre eux.

-"Il n’y a pas de hasard"
, répondit-elle sérieusement à sa question. Et cela, elle en avait eu conscience même avant de devenir Garde, même avant de découvrir ses Dieux. "Mais si tu veux vraiment savoir, je suis passée dans le quartier pour voir à mes parents. Comme toi, au final. On aurait fini par se croiser, de toute façon, maintenant que tu es Magister…"

Rosalina avait fermé boutique – en toute franchise, Agrippa n’avait plus pensé à la boulangère depuis longtemps mais elle fut surprise de la rapidité avec laquelle le souvenir lui revint à l’esprit. Elle ne s’était jamais vraiment demandé ce qu’elle et sa fille étaient devenues… Qu’Aurelius soit plus au courant après bien moins de temps à Minrathie ne la surprenait pas vraiment.

Ses raisons pour avoir accepté d'hériter du titre de son père semblaient l'intriguer lui-même, mais il avait beau plaisanter, elle voyait que ça lui tenait à cœur. Pas de soudain intérêt pour la politique, pas de poussée d'ambition tardive, il voulait simplement faire quelque chose de bien, à priori. Agrippa aurait douté de ce genre de paroles dans la bouche de beaucoup de gens, mais dans ce cas-ci...

Au final, ce n'était pas si différent d'elle-même. Elle non plus n'agissait pas pour sa gloire ou son profit personnel, non - elle était investie d'une mission bien plus importante que cela.

-"Je ne suis pas devenue Commandant en un jour, tu sais"
, commenta-t-elle, ne répondant qu’à une partie de sa question. Oh, arriver jusque là avait en effet prit plus d’un jour, bien que son ascension ai réellement été rapide pour une personne entrée dans la Garde « sur le tard » comme elle. Il était vrai qu’elle avait été aidée et que tout n’avait pas été particulièrement régulier… Mais peu importaient les moyens, l’important était qu’elle se trouvait où elle devait être.

-"Je suis juste devant toi,"
répliqua-t-elle quand il commenta que sa vieille amie n'était plus vraiment là. Mais il avait raison, bien sûr, elle avait changé. On ne pouvait pas entrer dans la Garde et ne pas changer.

Et soudainement, elle eut envie de lui expliquer, de lui faire comprendre ; de lui montrer qu’elle était la véritable Agrippa, l’Agrippa complètement réalisée, et que celle qu’il avait eu pour amie dans sa jeunesse aurait fait pâle figure à côté. En toute franchise, ses sourires tristes commençaient à l'agacer, à présent qu'elle-même s'était débarrasser de la vague sensation de nostalgie causée par ces rues... Elle n'avait pas besoin que qui que ce soit soit triste pour elle, surtout pas lui.

Elle prit une brève inspiration et reprit la parole, le ton presque pressant, à présent. "Le jour où je suis devenue Garde… Je suis presque morte. Je m’étais aventurée dans les tréfonds, seule, je me suis fait attaquer… Et je suis presque morte, Aurelius, presque, mais au dernier moment, j’ai été ramenée à la vie…" Même tant d’années après, en parler continuait de provoquer une certaine exaltation. Cela avait été la journée la plus importante de sa vie. "Mais désormais, j’appartenais à la Garde ! A une - à une puissance qui me dépassait, comme tu dis. Je n’ai pas compris au début. Tout ce que j'avais cru savoir sur moi même... Mon avenir... J’étais perdue. Moi, perdue !" Et elle rit à présent, un éclat de rire soudain, regardant vers nulle part en particulier. Elle avait été bien stupide, dans sa jeunesse, elle pouvait l'admettre. Oh, elle ne regrettait rien, encore une fois... Elle avait de toute façon toujours appartenu à ses Dieux, même sans le savoir, même sans connaître Leurs noms... "Mais à présent j’ai compris. Je suis née pour ceci. Toute ma vie m’a menée ici. Tu comprends ? Je fais partie de quelque chose de plus important."

Elle se tut, cherchant son regard. Elle souriait bel et bien maintenant. "Tu comprends ?", demanda-t-elle à nouveau. "Tu devrais t'en réjouir. Je me sens plus à ma place que jamais, aujourd'hui."


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Ven 24 Mai - 9:13

Aurelius avait beau prétendre ne pas croire au destin, il réalisait qu'il avait plus ou moins toujours su que Agrippa et lui se retrouveraient un jour. C'était une certitude sur laquelle il avait pu compter, dont il ne s'était jamais défait même quand il n'y pensait plus. C'était fou comme on pouvait se reposer sur certains détails au cours de sa vie, même quand ils n'intervenaient pas souvent. Ces deux-là avaient beau s'être peu recroisés depuis l'adolescence, depuis qu'ils avaient quitté Tevinter, mais ils avaient toujours été liés par leur soif d'aventures et leur curiosité. Jusqu'à aujourd'hui, du moins.

« Les choses se passent comme les choses doivent se passer, hein ? » Qu'est-ce qu'il y avait entre le hasard et le destin, si on n'était réellement convaincu par ni l'un ni l'autre ? « Il aura fallu qu'on retourne en Tevinter pour se retrouver, après ça je suis pratiquement près à croire en n'importe quoi. Ce serait presque agréable d'avoir une certitude sur laquelle se reposer, je dois dire. »

Ce n'était pas parce qu'on héritait du titre de magister qu'on le devenait automatiquement. Il avait beau en avoir la fonction, il ne pouvait pas prétendre en être réellement devenu un. Il n'avait pas encore sa première session au magisterium, et il était un peu nerveux, même s'il ne l'aurait pas admis : il avait déjà compris qu'il lui faudrait irradier la confiance pour être pris au sérieux ne serait-ce qu'un peu. Pour le reste... ma fois, il improviserait. Comme toujours.

« J'imagine qu'on va être appelés à se recroiser, oui. Où en est la relation des gardes et du magisterium, en ce moment ? »

Il n'était pas contre prendre un peu d'avance, histoire d'avoir au moins un sujet sur lequel avoir un peu de préparation. Aurelius se demandait toujours pourquoi il avait accepté cette histoire d'héritage. Ce n'était pas sur un coup de tête, mais c'était comme s'il n'avait pas senti qu'il aurait eu le choix. Comme si...comme si il était à sa place, enfin. Et que ses années d'errance n'avaient fait que le rapprocher de ce nouveau but, aussi incongru que cela puisse paraître.

« Contrairement à moi, qui suis bien devenu magister en un jour. C'est à se demander s'il y a vraiment du sens là-dedans. Au moins, quelqu'un qui devient commandant des gardes le doit avant tout à son seul mérite ; tu as plus de chances de savoir ce que tu fais de moi. » Il devait se retenir d'assommer son amie de questions sur sa vie au sein de la garde, il n'avait pas envie de l'ennuyer ; mais il espérait bien glaner quelques réponses.

« Qu'est-ce qui t'as poussée à explorer les Tréfonds, le jour où c'est arrivé ? » Était-ce le dernier endroit qu'elle n'avait pas découvert, ou y avait-il une autre raison ? Ce n'était pas vraiment l'endroit où trouver du public pour une troupe d'artistes itinérants. Il écoutait attentivement, sans l'interrompre. Le nouveau magister était captivé par le récit, suspendu à chacun des mots de la garde. Il y ressentait une intensité plus forte qu'il n'avait jamais remarquée chez elle, et elle avait toujours été passionnée.

« Je ne peux qu'imaginer ce que cela a dû être comme expérience. Je suis heureux que les gardes t'aient trouvée. Et que toi, tu aies trouvé ta place. Ce sentiment d'appartenance... Je crois bien que je t'envie un peu, je ne l'ai jamais vraiment vécu, et quelque chose me dit que ce n'est pas au magisterium que je vais le trouver. »

Lui n'avait pas le sentiment qu'il était né pour devenir magister, alors que c'était la définition même du titre, et peut-être de son existence. Un détail avec lequel il avait de la peine, qu'il ne pouvait pas accepter tout à fait. Il avait toujours cru au choix, et à la liberté de mener sa vie comme on l'entendait. Et puis il se rappelait qu'il aurait sans doute pu trouver un moyen de refuser, mais qu'il ne l'avait pas fait. Qu'est-ce qu'il voulait vraiment ? Agrippa le savait, elle.

« Plus à ta place que jamais, hein ? Agrippa, à la tête des gardes de Tevinter. Mais qu'est-ce que Agrippa veut ? »

Aurelius sentait à quel point la conviction de son amie était forte. Cela ne l'étonnait pas, elle avait toujours été du genre à savoir ce qu'elle voulait, et à tout faire pour le réaliser. Elle avait toujours été passionnée, mais il y détectait quelque chose de plus, quelque chose qui l'inquiétait : dans son regard, dans sa voix, dans sa posture... De la passion, c'est comme si elle était passée ai fanatisme. Il pouvait presque le sentir, palpable dans l'air. Un sentiment que l'on associait souvent aux gardes des ombres, mais il était soudain convaincu que cela allait encore plus loin. A quoi son amie avait-elle bien pu décidé de dédier son existence ? Et pourquoi s'en inquiétait-il autant ?
Aurelius Argento

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Dim 26 Mai - 13:09

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Quelles que soient les croyances d'Aurelius, il semblait qu'il n'était certain de rien. Beaucoup de gens auraient vu cela comme normal et même préférable à l'alternative, mais aux yeux d'Agrippa, c'était une preuve de faiblesse. Elle n'avait jamais eu beaucoup de patience pour les gens qui manquaient de passion. Combien de personnes n'avait-elle pas totalement cessé de fréquenter, si elle leur avait même adressé la parole à la base, parce qu'ils avaient cessé de soulever sa curiosité ? De la suivre dans ses ambitions ou de l'intéresser par leurs propres projets ? Elle n'était pas du genre à regarder en arrière.

Mais même Aurelius admettait qu'il aurait été agréable pour lui d'avoir une certitude sur laquelle se reposer. C'était une évidence.

Il l'interrogea sur la relation entre la Garde et le Magisterium, une question plus politique et paradoxalement bien moins compliquée que les précédentes. Le genre de choses dont deux personnes dans leurs situations auraient du parler, plutôt que de réfléchir aux concepts de destinée et de libre arbitre. Elle soupira et répondit sur un ton un peu las. "Officiellement ? Il n'y a pas de relation. La Garde des Ombre est une entité neutre et sans attache à quelque gouvernement que ce soit." Elle leva les yeux au ciel. "Dans les faits, tu t'en doutes, il en va tout autrement. Nous avons plus de liens avec l'Archonte et le Magisterium qu'avec les sections sudistes de la Garde." Elle leva les yeux vers lui, cherchant son regard. "Je ne prendrais pas de décision sans votre approbation, si c'est ce que tu veux savoir." Ça, c'était vraiment un mensonge, le premier de leur conversation, quand on y pensait. Agrippa n'était entièrement loyale à personne si ce n'était à ses Dieux - pas entièrement à Varian et certainement pas au Magisterium entier. Pour l'instant, oui, elle jouait le jeu, mais l'avenir changerait peut-être tout cela... Enfin, c'était ce que le Magisterium devait entendre, et comme Aurelius en faisait partie à présent, c'était tout naturel qu'elle lui dise. Voilà un rôle facile à porter, bien plus facile de celui d'une ancienne saltimbanque devant un vieil ami qui la connaissait de trop près.

Il avait écouté attentivement son récit : il est vrai que c'était une bonne histoire. Bien sûr, sa curiosité ressortit bien vite, et il lui demanda plus d'information sur sa présence dans les tréfonds. "Je cherchais un raccourcis. J'avais trouvé une carte. J'ai juste pensé... pourquoi pas ?" Bien sûr, pour elle, le fait d'être tombée sur ce type louche dans une taverne, juste au moment du cuisant échec de sa troupe, et de l'avoir écouté parler de son plan secret des tréfonds ; le fait de lui avoir volé ledit plan, sur un coup de tête absolu, et de s'être aventurée seule dans ce tunnel souterrain sombre et humide quand n'importe qui lui aurait dit que c'était une mauvaise idée ; le fait d'avoir été attaquée par des engeances, d'avoir survécu de si peu, d'avoir été retrouvée par des membres de la Garde tévintide juste avant que la corruption ne l'emporte tout à fait ; tout ça ne tenait pas du hasard. "Enfin. C'est de l'histoire ancienne."

Encore une fois, il exprima une certaine envie face à toute la conviction d'Agrippa. Lui-même n'était pas sûr d'avoir trouvé sa place au Magisterium, au contraire... Peut-être devait-il encore chercher. Elle continua de sourire, et répondit, comme une évidence ?

-"Ce que je veux ? Je veux rendre ce monde meilleur... comme il devrait l'être."


Elle laissa planer ces mots un moment. Que pouvait-elle ajouter de plus ? Les choses étaient ce qu'elles étaient. Elle avait changé et évolué parallèlement à Aurelius depuis son enfance. Peut-être aurait-il encore un rôle à jouer dans son avenir. Après tout, ils ne cessaient de se recroiser...

Elle pouvait toujours essayer de lui lancer une corde.

-"Tu sais, puisque tu fais tes débuts au Magisterium, tu devrais en profiter pour rencontrer Varian Titus. C'est un magister et l'un de mes amis. Une personne fascinante. Il pourrait t'accueillir, te guider un peu."
Elle fit une pause, réfléchit quelques instants. "Toi et moi avons été amis pendant si longtemps. Ce serait dommage que cela change."


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Mar 28 Mai - 13:17

Même leur manière de converser avait changé. Avant...avant, tout était naturel : ils passaient d'un sujet à l'autre sans grand logique, suivant littéralement le fil de leur pensée tout en sachant que l'autre faisait de même et qu'ils finiraient bien par se renouer au bout en quelque chose. En un véritable échange, né de leurs pulsions aventureuses aussi bien que de leur curiosité naturelle et un intérêt sincère pour les exploits l'un de l'autre. Aujourd'hui, leur conversation était d'un coup devenue presque banale, à l'image des gens qui se contentaient de répondre aux questions qui avaient du sens pratique.

« C'est bien ce qui me semblait. J'ai croisé quelques gardes au fil des ans, et d'où qu'ils viennent, ils m'ont confirmé que chaque contingent de gardes était techniquement indépendant. Techniquement étant le mot à retenir. Dans chaque pays ou presque, il semblerait qu'ils n'aient guère le choix que de se mêler ne serait-ce qu'un peu à la politique du pays qui les héberge. Que vous n'ayez guère le choix, pardon. »

Il fallait qu'il prenne l'habitude. Ce n'était pas que Agrippa soit devenue garde ou même commandante qu'il trouvait étrange -selon lui, elle aurait réussi à devenir tout ce qui était humainement possible par la seule force de sa volonté et la certitude que les lois de ce monde s'écarteraient autour d'elle plutôt que risquer de se la prendre de plein fouet- mais la manière dont elle se comportait. Chaque garde était différent, et celles et ceux qu'il avait croisés restaient humains -ou elfes, ou nains- malgré le changement ; leur personnalité n'avait pas donné l'impression d'être à ce point remodelée.

« Ce n'est pas vraiment ce que je cherchais à savoir : je n'essayais pas de faire de la politique avec toi alors qu'on vient de se retrouver. Et si toi, tu veux savoir, je trouve que c'est stupide. Il devrait y avoir un lien entre la garde et le gouvernement, oui, mais un lien informel, basé sur l'échange d'informations : vos décisions ne devraient pas être entravées par le magisterium ou même l'archonte ! »

C'était toujours risqué de tenir de tels propos, mais il était magister maintenant, après tout. Et puis il avait Agrippa en face de lui, du moins le croyait-il toujours ; qu'il restait une étincelle de la femme qu'elle avait été. Et si elle voulait appeler à la trahison ou il ne savait trop quoi, et bien il en aurait appris encore plus sur la personne qu'elle était devenue. Mais il conservait l'impression que ce ne serait pas son genre, et qu'une chose au moins n'avait pas changé : si elle avait des problèmes avec quelqu'un, elle les réglerait elle-même.

« Pour être parfaitement honnête... » Il sourit : « ...j'aurais fait pareil. Une carte, un raccourcis dans les Tréfonds, une aventure de plus... J'aurais rencontré ce type avant toi, peut-être que c'est moi qui me tiendrait devant toi à la tête des gardes de Tevinter, aujourd'hui ! » Il ne pouvait s'empêcher de s'amuser de la situation, de se comporter en vrai Aurelius face à a sa vieille amie. Bien que l'idée de devenir garde un jour soit loin de le tenter réellement ; il y voyait une entrave à sa liberté plus que l'héritage de n'importe quel poste politique. Si ça se trouvait, c'était cette absence de liberté qui avait contribué aux changements qu'ils ressentait chez Agrippa, qui l'avaient reconfigurés dans la femme qu'elle était maintenant.

« Le monde meilleur ? Ça tombe bien, je crois que c'est ce que j'ai envie de faire. En Tevinter, déjà. Il y a plein de gens qu j'espère pouvoir aider, d'une manière ou d'une autre. Le peuple, les esclaves...tous ceux qui n'ont pas le choix. Mais dis moi, qu'est-ce que tu entends, toi, par un monde meilleur ? Comment devrait-il être ? »

Allait-elle éluder, ou répondre réellement à sa question ? Il était plus que curieux : c'était comme s'il était sur le point de redécouvrir sa vieille amie pour de bon, et il espérait que l'écho du fanatisme n'était que ce qu'il était : un écho. Pour le reste...

« J'ai déjà entendu son nom ici et là, mais je suis encore loin de connaître tous mes nouveaux collègues. Et toute personne que tu considères comme fascinante, je me dois de la rencontrer. Tu serais d'accord de nous mettre en contact ? »

Sa curiosité avait mordu à l'hameçon, et il voulait savoir quel type d'homme cette nouvelle Agrippa considérait comme un ami. Et puis il lui faudrait bien rencontrer ces autres magisters, autant s'y mettre. Même si une petite partie de lui, qu'il fit de son mieux pour garder sous silence dans les profondeurs de son esprit, ne pouvait s'empêcher que les derniers mots de sa vieille amie sonnaient presque comme une menace...
Aurelius Argento

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Jeu 30 Mai - 23:19

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Agrippa & Aurelius
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La conversation axée politique était peu intéressante, à la fois facile et vaguement insatisfaisante. Agrippa avait l'impression d'avoir déjà répété ce genre de répliques des dizaines de fois, devant de multiples hauts-placés tévintides - un rôle à jouer, rien de plus... La différence était qu'Aurelius la connaissait mieux - l'avait mieux connue - ou, peut-être plus important encore, qu’elle l'avait mieux connu, lui... Oh, elle pouvait se comporter avec lui comme avec n'importe quel autre magister, mais l'était-il réellement ? N'avait-il pas eu, n'allait-il pas avoir un rôle plus important sur sa vie à elle que n'importe quel autre de ses confrères - Varian excepté ?

Mentir, garder ses distances, ne s'ouvrir vraiment que face à des gens acquis à sa cause : c'était le genre de chose qu'elle avait dû apprendre à faire ces dernières années. Rares étaient les gens à vraiment la connaître. Brider son impulsivité, en un sens, c'était presque contre nature... Elle avait toujours exprimé ses opinions haut et fort. Mais ça ne la dérangeait pas. Elle avait de bonnes raisons de le faire. Elle avait de bonnes raisons pour tout ce qu’elle faisait.

Elle eut un léger sourire en l'écoutant. "Je n'entends pas souvent des gens dans ta position se plaindre d'avoir trop de pouvoir et d'influence sur autrui." Elle le regarda. Il ne serait pas un magister comme les autres, songea-t-elle... Il n'avait pas la même attitude. "Ne sois donc pas si outré pour moi. Je reste une autorité. Je n'ai jamais reçu de veto de l'archonte, ou quoi que ce soit." Principalement parce que Varian était proche de l'archonte, et qu'elle était proche de Varian, et qu’ainsi allaient les choses. La politique... Oh, Agrippa n'aimait pas beaucoup ça non plus. Ca l'ennuyait plus qu'autre chose. Si elle avait pu, elle se serait concentrée uniquement sur ses croyances, ses projets - sur l'Enclin qui commençait à se propager dans le Sud et sur l'Archidémon qui avait émergé de la terre - mais il fallait bien se plier aux règles du jeu de temps en temps.

Comme maintenant. Et pourtant Aurelius revint à la charge avec un plaisanterie qu'ils auraient pu se lancer avant. Cela agaça quelque peu la garde. Il n'avait pas été à sa place, alors que pouvait-il bien savoir de tout ça ? Elle se souvenait de ce premier voyage dans les tréfonds comme d’un moment très significatif de sa vie. Elle avait été tellement furieuse, à l’époque, contre tous ces faux amis de sa troupe qui l’avaient laissée tomber, contre le public qui ne s’était jamais montré en suffisance, contre sa mère et ses prédictions qui s’étaient avérées justes.. Tellement furieuse qu’elle s’était sentie capable de faire face à n’importe quel engeance se mettrait dans son chemin. Elle était une mage, après tout. Qu’avait-elle à craindre ? "Dans ce scénario, aurais-je repris l’entreprise parentale ? Parce que plutôt mourir." C'était sans doute le genre de réponse qu'elle aurait donné avant, aussi.

Il lui parla de ses projets pour "rendre le monde meilleur". Il était remarquablement ouvert à ce sujet. Avec n'importe qui d'autre, elle aurait probablement cru qu'il lui mentait, mais dans ce cas-ci...

-"Aurelius Argento, l'ami du peuple. Tout un programme..." Ce n'était pas surprenant dans le fond. Il avait toujours été du genre généreux, idéaliste, même. A remercier, à sourire, à donner de gros pourboires au personnel à chaque fois qu'il l'invitait quelque part. A rejeter les mollusques à la mer. "Je n'ai aucune ambition du genre. Je ne suis pas une politicienne…  Je suis une Garde, tu te souviens ? L'Enclin, voilà ce dont je dois m'occuper." Un frisson parcouru son échine et elle le déguisa en haussement d’épaule. "Il a débuté dans le Sud... L’Archidémon Razikaal s’est éveillé, a pris son envol… A quoi d’autre pourrais-je penser ?"

Elle ne lui avait pas réellement répondu, et sans doute s'en rendait-il compte aussi. D’un autre côté, elle n’avait pas menti.

En tout cas il était intéressé par une rencontre avec Varian. Partant pour toutes ces idées, encore aujourd’hui. Sa curiosité, c’était un trait qu’elle avait apprécié et admiré chez lui.

-"Bien sûr, je lui parlerai de toi."
Elle l’aurait fait avec son accord ou non, en vérité. Elle était curieuse de savoir comment se passerait leur première rencontre, cependant.


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Dim 2 Juin - 21:46

S'il y avait bien un sujet de conversation qu'il n'aurait jamais imaginé avoir avec Agrippa, c'était bien la politique. Oh, l'hydre avait pointé l'une de ses têtes une fois ou l'autre entre ces deux-là, mais ils les avaient toujours vite repoussées pour rebondir sur quelque chose de bien plus intéressant, comme les mythiques griffons de la garde ou le dernier meilleur plat qu'ils avaient jamais mangé, sérieusement c'était trop bon (1) ! Mais la politique...qui pouvait dire que sérieusement, c'était trop bon ? Aurelius était né dedans, en quelque sorte, et son père n'avait jamais manqué de le lui rappeler : il avait tout fait pour l'y préparer au mieux, sachant mieux que lui qu'un jour, son destin l'y amènerait. Il l'avait entendu à l'époque, mais il ne l'avait pas écouté. A quoi bon passer des heures à discourir sur des sujets ennuyeux quand il pouvait explorer Minrathie avec ses amis ? Avec Agrippa ? Non, il ne deviendrait pas magister, s'était-il alors dit avec la certitude de la jeunesse : le monde était vaste, et il  y avait mieux à faire.

Quant à sa camarade, il avait soupçonné qu'il s'agissait tout simplement d'un sujet qui ne l'intéressait pas, et Agrippa pouvait déployer de prodigieux efforts pour éviter ce qui ne l'intéressait pas. Comme apprendre la meilleure manière de monter et entretenir des meubles, par exemple. En fait, son ami n'aurait pas été étonné qu'elle passe plus de temps et fasse plus d'efforts à éviter ce type de corvée qu'il ne lui en aurait coûtés si elle s'était contenté de s'y attaquer. Mais quel aurait été l'intérêt ? L'intérêt faisait tout pour elle, et à la voir aujourd'hui, il se demandait quel intérêt l'avait consumée à un point tel qu'il croyait voir des flammes dans ses yeux quelle que soit la façon dont il la regardait.

« Ma position... Je n'y suis pas encore habitué, je pense. Après autant d'années à n'exercer du pouvoir que sur moi-même, l'idée d'influencer la vie d'autrui... Peut-être que pour la plupart des magisters, c'est normal, même pas une arrière-pensée, mais pour moi... » Il haussa les épaules. « J'imagine que je ne serai pas un magister comme les autres. Où serait l'intérêt, hein ? » Il souriait, et voulait se montrer léger, mais cela allait bien plus loin que ça. Il était incapable de prendre son nouveau titre comme une blague, comme il l'aurait très certainement fait dix ou vingt ans plus tôt. Il le sentait peser sur lui, l'envelopper à la manière d'un habit hérité de quelqu'un d'autre qui serrait un peu aux entournures, et qu'il devrait déformer pour s'y sentir un peu plus à l'aise avant qu'il ne l'étouffe.

« Je pense que la personne capable de t'infliger un veto n'est pas encore née. Agrippa fait ce que Agrippa fait, et le monde s'en arrange. » Il n'avait pas dit cela sur le ton de la critique, et ce n'était pas la première fois qu'il lui avait sorti quelque chose du genre. C'était plus une sorte de constatation épatée ; là était le véritable pouvoir de son amie, il en était persuadé.

« Oh, je n'aurais jamais osé ! Dans ce scénario, tu aurais aussi bien pu devenir archonte que la meilleure ménestrelle que Thedas ait jamais connu. Ou retrouvé les qunaris ! Quand on voit où on en est arrivés toi et moi aujourd'hui, j'ai vraiment l'impression que tout est possible. Je ne voulais pas diminuer ton expérience, excuse moi. Je ne peux pas ne serait-ce que prétendre comprendre ce que tu as vécu. »

Et il s'en voulait, il le réalisait maintenant, aussi futile que ce soit. Peut-être que s'il avait fait plus d'efforts pour garder le contact, peut-être que si il avait pu l'épauler dans cette épreuve, être son ami au quotidien plutôt qu'à travers des rencontres hasardeuses et des lettres de plus en plus rares... Mais c'était sans doute se donner trop d'importance, non ? Quoi qu'il en soit, voilà bien des réponses qu'il n'aurait jamais. Aujourd'hui...aujourd'hui il avait la désagréable impression que c'était trop tard, qu'Agrippa était vraiment partie trop loin, où que ce soit, et qu'il ne lui servirait à rien de tenter de la retrouver. Pourtant, il se fit instantanément la promesse d'essayer, toujours.

« Se dresser face à l'Enclin me paraît être une ambition bien plus respectable que la plupart. J'ai l'impression que la moitié de mes collègues enterre sa tête dans le sable, et que l'autre s'imagine que l'archidémon ne s'intéressera jamais à Tevinter. Au moins les gardes font quelque chose. Tu fais quelque chose. » Au fond, il se sentait un peu frustré de ne pas pouvoir agir face à une telle menace ; non pas par l'envie d'aventures qu'il aurait ressentie dans sa jeunesse, mais parce qu'il avait l'intime conviction qu'il existait des horreurs contre lesquelles le monde entier se devait de se lever, et de s'unir. Ce qui n'était pas près d'arriver... « Où en est l'avancée de l'Enclin ? Réellement ? Avons-nous encore le temps de nous y préparer ? Avons-nous encore une chance ? » Autant demander à une garde quand on l'avait sous la main, après tout.

Concernant Varian Titus, il hocha la tête en retour ; il était curieux de rencontrer le personnage, mais peut-être était-il encore plus curieux de la façon dont Agrippa allait lui parler de lui...

_____________________________________________________

(1) A force de rebondir, on pouvait dire d'eux qu'à une certaine époque, ils avaient inventé et maîtrisé le trampoline mental en équipe.
Aurelius Argento

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Sam 8 Juin - 17:02

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Agrippa & Aurelius
Things change. And friends leave. Life doesn't stop for anybody.

Pas un magister comme les autres. Elle se demanda ce que cela signifierait pour lui. Un magister qui se bat pour le bien du petit peuple ? Un magister qui ne veut pas de pouvoir ? Dans tous les cas, elle ne pensait pas qu’il se sentirait très à l’aise parmi ses pairs. Ou qu’il se ferait beaucoup d’amis…

-"Tu t'y feras"
, avança-t-elle avec un haussement d'épaule, sans être sûre que ce soit réellement le cas. Elle s'était bien habituée, elle, à diriger la Garde de Tevinter... En fait, exercer le pouvoir ne l'avait jamais tellement déranger, peut-être même aurait-on pu dire que c'était naturel, pour elle... Ou du moins qu'elle avait toujours trouvé naturel qu'on la suive, et pas l'inverse. Comme à l'époque de sa troupe, par exemple... Elle s'attendait toujours à ce qu'on lui soit dédié et fidèle. Mais Aurelius ne partageait pas cette attitude, semblait-il. C'était curieux, quand on y pensait. Vu ses parents. On aurait pu croire que ça aurait été l'inverse.

Il avait raison : elle avait toujours vu le monde qui l'entourait comme une chose qui pouvait se plier à sa volonté. Que quoi qu'il arrive, elle se retrouverait toujours là où elle devait être. Et pourtant, même elle, la réalité avait fini par la rattraper. Sa troupe avait implosé. A présent, elle voyait cet événement comme celui qui l'avait mise sur le chemin de Varian - un moment primordial de sa vie, aussi difficile à vivre fut-il sur le moment...

En tout cas, il devrait s'y habituer. Comment progresser dans le magisterium, sinon ? Comment y garder sa légitimité ? Pour leur (ancienne ?) amitié, pour toute l'estime qu'elle avait eue pour lui, elle espérait que sa nouvelle vie à Minrathie se passe bien. Mais pour que ce soit le cas, il fallait qu'il s'y sente réellement à sa place. Elle ne doutait pas que ses confrères et consœurs verraient l'inverse comme une faiblesse à exploiter.

Conciliant comme toujours, il s'excusait à présent pour s’être quelque peu approprié son expérience avec sa plaisanterie. Et il imaginait d'autres scénarios pour cette Agrippa-d'un-autre-monde qui ne serait pas devenue Garde... Oh, elle supposait que tout cela lui aurait bien plu, oui. Mais elle était appelée à réaliser de plus grandes choses encore. "Si tu devenais garde... Tu comprendrais peut-être." L'Union, la si bien nommée Union... Elle la partageait avec tous les gardes des ombres, même ceux du sud. Ils étaient tous liés à la corruption, à l'Enclin - à l'Archidémon lui-même, pour toujours, jusqu'à la mort. C'était quelque chose de grandiose, d'à la fois intime et universel, et qu'elle ne pouvait pas adéquatement décrire avec des mots. Certains gardes la craignaient, mais pas elle ! Et pas ceux qui croyaient en elle. Tous ses fidèles avaient passé leur Union. Elle considérait que Varian aurait gagné à en faire de même, même si ça ne semblait pas être dans ses intentions. "Qui sait ? Si ça ne fonctionne pas au Magisterium, tu pourras toujours venir me voir. Pourquoi pas, après tout... L'espérance de vie des Magisters n'est pas tellement meilleure que celle des Gardes." Elle sourit finement. Ce n'était probablement pas le meilleur commentaire à faire sachant qu'il venait d'enterrer son père, mais bon, elle n'était pas du genre à demander pardon pour une plaisanterie de mauvais goût.

L’Enclin, ils commencèrent justement à en parler.

-"Tu as sans doute entendu dire qu'il ne menaçait pas nos frontières. C'est le cas - pour l'instant. Les engeances sont surtout rassemblées dans les Dorsales de Givre. La Garde s'y rassemble aussi... J'ai reçu quelques lettres de mes homologues étrangers... J'en ai envoyées quelque unes, aussi."
Le même discours, répété encore et encore. C’était étrange, de parler à Aurelius, de sans cesse passer de banalités à questions personnelles inconfortables. "Pour l'instant, nous restons en retrait. Envoyer toutes nos forces à l'étranger serait absurde, quand nous ignorons où Razikaal se dirigera par la suite. Ou du moins, c'est l'avis du reste de la classe dirigeante." Il n’approuvait sans doute pas. Il devrait vivre avec. "Peu importe. L'Enclin ne fait que commencer. Bientôt, j'irai à sa rencontre..." Enfin ! Compléta-t-elle dans sa tête. Enfin ! Combien de temps avait-elle attendu cela ? Toute sa vie, et peut-être même encore plus.

Elle regarda devant eux. Le groupe d'enfants était parti jouer un peu plus loin, mais quelques passants déambulaient toujours dans la rue… Dans un coin, un garçon lançait un bout de pain à un oiseau ; un homme sortait de chez le barbier d’à côté de la statue, et on pouvait voir une femme installée à sa fenêtre en train de coudre. "Regarde ça." Elle secoua la tête, ses cheveux se balançant au gré de ses mouvements. "Je pensais…. Quand l’Enclin commencerait, je pensais que tout serait différent. Que tout le monde n’aurait plus que cela à l’esprit. Mais regarde ça ! Tout continue comme si de rien n’était. Tous ces gens poursuivent leur vie… Comme si rien n’avait changé." Des vies sans but, sans importance, dans un monde qui semblait souvent figé. Mais cela changerait, tout changerait.

-"Ne t’en fais pas, moi, je n'oublie pas. Je serai là, quand il le faudra." 


▬ Gasmask
Agrippa

Agrippa

her gods gave her dreams of flames
▲ MESSAGES : 157
▲ OCCUPATION : GARDE-COMMANDEUR DE TEVINTER
▲ COMPÉTENCES ET ARMES : ANCIENNE ACTRICE ET DANSEUSE, ELLE GARDE UN CHARISME CERTAIN, MAIS RESTE AUSSI UNE MAGE ASSEZ COMPÉTENTE SPÉCIALISÉE DANS LES MAGIES ÉLÉMENTAIRES DU FEU ET DE LA TERRE. ET ELLE PRATIQUE AUSSI LA MAGIE DU SANG...
▲ LOCALISATION : ELLE A RÉCEMMENT DÉBARQUÉ DANS LE SUD, À SKYHOLD.

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Mer 12 Juin - 20:53

« Je m'y ferai, ou cela me tuera avant. Il y en aura pour dire que j'étais trop faible, que je n'étais alors pas fait pour survivre... C'est plutôt que penser différemment est dangereux, dans le coin. »

Aurelius ne plaisantait qu'à moitié quant aux dangers que sa nouvelle charge représentant, d'autant plus lorsqu'il était bien parti pour se donner une allure de mouton noir. Ou de mouton blanc ? C'était à se demander comment on arrivait à s'en sortir dans ce pays, à inverser toutes les couleurs. Divine ou mouton, on y échappait pas. D'y revenir maintenant, après tant d'années partout ailleurs, il avait plus que jamais l'impression que Tevinter était à l'envers. Aurait-il su ce que c'était, il aurait songé à un vieux négatif sur lequel on avait figé toute une société.

Concernant Agrippa, qu'elle se soit habituée à ses fonctions ne l'étonnait pas : il y avait peu de choses capables de résister à sa vieille amie. Si le monde ne lui convenait pas, elle donnait presque l'impression de le déformer autour d'elle par la seule force de sa volonté, et ce sans même y penser...et cela marchait, la plus tard du temps. Elle devenait le courant qu'il était plus facile de suivre que d'essayer d'y naviguer à contre-sens. Seulement...seulement, elle avait remplacé son enthousiasme d'antan par une ferveur qui rendait Aurelius vaguement mal à l'aise.

« J'imagine que c'est le seul moyen de comprendre vraiment ce que devenir garde signifie, et les prétendus érudits qui annoncent le contraire ne sont que des imbéciles de plus. Jamais je ne pourrai prétendre comprendre ce que tu as traversé, ni ce que cela représente que d'être jeté de force dans cette nouvelle vie. »

Il était bien sûr dévoré de curiosité au sujet des gardes : il était difficile de dire là où s'arrêtait la mystique et là où commençait la vérité. Il avait beaucoup lu sur le sujet, y compris des textes anciens de la mains de gardes, mais même sur le papier ils semblaient réticents à partager leurs secrets. Dont l'un des plus gardés était l'Union, un concept fascinant...et dangereux, il avait au moins compris cela. Il avait aussi compris que la véritable garde était loin de l'idéal romantique qu'en avait certains. Il savait aussi que toutes celles et tous ceux qui se portaient volontaires pour entrer dans l'ordre n'en revenaient pas toujours...

« Dis moi, est-ce que pour toi, c'est devenu une chance...ou est-ce que tu te sens condamnée à un destin que tu n'as pas choisi ? » Il se doutait bien qu'elle trouvait ses questions peut-être un peu agaçantes, ou trop banales, mais il les posait avant tout pour voir comment elle allait réagir. Pour mieux cerner la nouvelle Agrippa. « C'est bon de me dire qu'il reste une voie où rediriger mes efforts si magister devient impossible. Même si effectivement, notre espérance de vie n'est pas forcément meilleure au magisterium... »

La possibilité qu'il finisse assassiné comme un élément gênant par un de ses nombreux collègues était bien présente dans son esprit, et cela l'avait poussé à mieux comprendre la modération de son père. Il savait pourtant qu'il fallait aller plus loin s'il voulait vraiment avoir ne serait-ce qu'une faible chance de changer le système, mais il allait devoir se montrer très prudent. Ne serait-ce que pour sa mère et sa sœur, à qui il n'avait pas l'intention d'infliger une nouvelle perte si vite...

« C'est ce que j'avais cru comprendre : le magisterium n'a pas l'air inquiet. Ils l'ont du moins été assez un temps pour commencer à mobiliser les armées, mais maintenant voilà qu'ils retournent en arrière, au grand dam de nos officiers qui ne savent plus à quel saint se vouer. Je comprends l'intérêt de protéger nos frontières en premier lieu, mais... L'histoire nous a appris qu'il y a des enclins qui demanderont l'effort de tout le monde, si on veut pouvoir éviter une destruction totale. Même Tevinter devrait comprendre ça. »

Ce que Aurelius ne comprenait pas, c'était justement cette tendance qu'avait l'empire à s'enfoncer la tête dans le sable sur la question, sans réaliser qu'il serait trop tard pour réagir quand ils se retrouveraient seuls et qu'ils n'en tireraient la tête que pour se la faire dévorer par les engeances et le souffle de l'archidémon. Sa nature lui hurlait de faire quelque chose, que c'était important, que c'était idiot de rester les bras croisés, et pourtant il comprenait que ce n'était pas encore le moment, qu'il y avait déjà beaucoup à régler à la maison.

« Razikaal... Il représente les mystères, c'est ça ? » Il savait parfaitement à quel domaine appartenait chacun de ces êtres que d'aucun persistaient à appeler anciens dieux, mais là encore il était curieux de la réaction. « Qu'est-ce que tu entends, par aller à sa rencontre ? » Il ne savait pas vraiment dire pourquoi, mais quelque chose lui soufflait que ce n'était pas dans le but d'un glorieux sacrifice afin de le terrasser au combat. Il s dégageait de tout cela quelque chose de plus...sinistre, et ça, c'était pourtant difficile à imaginer.

« Les gens sont bons pour être des gens. » Il haussa les épaules, suivant lui aussi le petit théâtre de la rue. « C'est ce qui vaut la peine d'être préservé, je pense. Ce pourquoi je suis rentré. Faire en sorte que les puissants permettent aux autres de continuer de vivre leur vie, de trouver leur bonheur, de simplement exister plutôt que survivre. En toute liberté. »

Une des gamines repassait dans la rue, un petit sac de légumes dans la main ; elle avait dû aller faire des petites courses pour la maisonnée, avant de prendre le chemin pour le retour. Elle ne cessait de tirer sur la jambe de son pantalon rouge, qui s'était déchiré en un petit trou à travers ses jeux. A son passage, Aurelius sauta du muret, et s'accroupit devant elle, tout sourire : « Hey ! Je crois que je dois avoir quelque chose pour t'aider... » La fillette l'observait calmement, avec cet intérêt patient de l'enfant qui se demande s'il va se passer quelque chose d'un peu intéressant, sans donner l'impression d'être impressionnée par son statut ; elle ne se doutait probablement pas qu'il s'agissait d'un magister parce que ces derniers ne prenaient jamais la peine de traîner dans la rue en accordant la parole au passant. Il fouilla dans ses poches -bouchon, vieux cachet de cire, sachet de morceaux de céleris pour Aglaë, deux ou trois notes du conseil roulées en petites boules et...

« Tiens, du fil ! » Il lui tendit une poignée de fil rouge, d'une qualité certaine, et qui irait bien avec le pantalon. « Tu n'as plus qu'à trouver une aiguille, et hop, le tour est joué ! »
Aurelius Argento

Aurelius Argento

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▲ COMPÉTENCES ET ARMES : magie du feu / magie de création / magie spirituelle / bâton de mage
▲ LOCALISATION : Minrathie

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