DON'T BE SO TOUGH (ANTHELME)

DON'T BE SO TOUGH

Alaric & Anthelme

« Tough times never last, but tough people do. »

Ce n'est jamais facile de parler à Anthelme. Pas en ce qui le concerne et pas lorsqu'il est question d'aborder des sujets sensibles ; même si depuis leur dernière discussion - altercation en date, les voilà qui repartent sur des bases plus solides mais aussi moins néfastes. Celle-ci remonte à quelques temps déjà alors qu'il lui semble que c'était hier. Pourtant, entre temps, Alaric s'est rendu au sein du chaos à Jader avec désormais sous son aile la jeune Séréna. Sa petite paluche accrochée à la sienne, il l'amène jusqu'au jardin avec les pensées quelques peu égarées. Songeant à son départ proche ainsi qu'à Aloïs récemment visité et les tensions qui subsistent encore entre celui-ci ainsi que son frère cadet. Ce qu'il considère comme une intolérance qui s'éternise l'inquiète, sachant qu'en son absence, l'adolescente à ses côtés se retrouvera plus ou moins livrée à elle-même. Heureusement, le Martell lui a assuré qu'il veillerait sur elle mais il ne pourra pas être constamment avec, et il est dans la nature du Garde de se faire du sang d'encre. Séréna n'est pas une de Lydes. Enfin, pas encore. Il ne peut nier que l'idée de l'adopter lui a traversé bon nombre de fois l'esprit et lui est récemment revenue en pleine face grâce à son beau-frère. Alaric considère toujours la chose mais si le reste de la famille risque de grincer des dents, sa survie lors de l'enclin qui gronde n'est pas assurée.

C'est tarabusté par tout ceci qu'il espère avoir une conversation avec Anthelme quant à son acceptation des... étrangers de Lydes. C'est probablement ainsi qu'il doit les voir alors que pour sa part et dans son cœur, Aloïs est désormais dans la famille. Son frère l'acceptera-il un jour ? Doit-il s'attendre à la même réaction vis-à-vis de Séréna ? Quand dans les jardins, il le découvre avec Arthur s'amusant plus loin, il inspire fort. Doucement il se penche à hauteur de la jeune adolescente, ses paumes sur ses épaules et ses prunelles dans les siennes. « Va jouer avec Arthur, je n'en aurais pas pour longtemps mais je dois parler seul avec Anthelme. D'accord ? » Pour seule réponse un signe positif de la tête, la gamine s'amène un peu timidement en direction du jeune garçon tandis qu'Alaric arrive à hauteur de son cadet qu'il salue. « Hey. » Il s'installe juste à ses côtés, cachant mal son besoin de vider son sac même si il cherche ses mots pour ne pas le brusquer d'entrée de jeu. « Anthy... J'aimerais que nous parlions d'Aloïs. » Quoi que rien l'évocation de Aloïs risque de faire son petit effet et d'assombrir l'humeur du brun. Il se mordille déjà la lèvre inférieure. Au moins, Alaric ne peut pas dire qu'il se défile une fois encore : il le confronte. C'est un début.

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Life is rough so you gotta be tough. Alaric & Anthelme

Don’t be so tough.

Pour une fois Anthelme se trouvait dans les jardins en compagnie de son fils et ne pensait à rien…Personne pour venir l’emmerder avec des questions ou des discussions stériles. Il avait décidé de passer la journée avec Arthur, profitant de ce moment de calme. Le chevalier était assit dans un coin tandis qu’il regardait Arthur en train de jouer avec sa nourrice et l’un des chiens d’Ariel.

Le regard perdu un peu dans le vague, il remarqua Serena qui s’approchait de son fils, Arthur trop heureux de voir quelqu’un d’environ son âge, il l’embarqua immédiatement dans son jeu. Un petit sourire sur le visage, il tourna la tête en entendant la voix de son frère.

-Hey…

Il remarqua assez vite qu’Alaric semblait mal à l’aise et très vite il comprit pourquoi. Le léger sourire qu’il avait disparu rapidement, laissant place à un visage beaucoup plus fermé. Anthelme laissa échapper un sifflement avant de tourner le visage pour garder son fils à l’œil.

-Ouais moi aussi je suis content de te voir. Le ton sec du chevalier indiquait clairement qu’il n’appréciait pas le fait que son frère attaque immédiatement leur discussion en parlant d’Aloïs.Sérieusement, si t’es venu juste pour parler de lui, tu peux partir tout de suite.

Il le savait, personne n’allait lâcher le morceau, en quoi c’était si problématique qu’il ne supportait pas Aloïs ? Le pauvre petit couturier ne pouvait-il vraiment pas supporter de ne pas être aimer de tous ? Sérieusement, on ne pouvait pas aimé tout le monde, il n’avait pas d’affinité avec lui et à cause de ça tout le monde lui prenait la tête. Ses frères et sœur ne pouvaient vraiment pas le laisser tranquille un peu ? Regardant toujours droit devant lui, il refusait de tourner son visage vers son frère, il refusait de discuter de l’amant d’Ariel…Il n’avait vraiment aucune envie de le faire, surtout qu’il risquait de s’énerver devant son fils et il détestait ça.

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Alaric & Anthelme

« Tough times never last, but tough people do. »

Pour une fois, Alaric ne jette pas la pierre à Anthelme mais plutôt à lui-même pour l'avoir abordé de cette manière... En allant droit au but, celui-ci étant Aloïs. La pire chose à faire connaissant son frère et son animosité à l'égard de ce dernier. Il ne s'étonne ainsi pas d'être accueilli aussi sèchement : c'est une première tentative échouée et avortée. Heureusement que Séréna n'est pas avec lui mais bien en compagnie de Arthur plus loin. Le temps de réfléchir à ses prochaines paroles, il baisse le regard puis joint ses paumes d'un air songeur. Loin l'idée de lui de se relever ou ne faire demi tour, décidé à avoir au moins une conversation avec son cadet avant de repartir pour l'Enclin. Et si c'était la dernière qu'ils avaient ? Bien évidemment même si il n'aime pas penser à ça, il est évident que ça le tarabuste un minimum. Rien que pour cette raison, il présente déjà ses excuses. « Désolé. Je ne veux pas que nous repartions en mauvais terme... C'est ma faute, je m'y suis mal pris. »

Dans un élan incongru, que lui-même n'avait pas prévu, il se lève afin de prendre Anthelme dans ses bras. Leur première vraie étreinte chaleureuse et fraternelle depuis... Probablement un bon moment, peut-être des années. Sans un mot il reste contre lui quelques instants puis retourne à sa place, moins certain de vouloir lui parler du cas d'Aloïs. Pas de nouveau aussi tôt. Pour l'instant, il cherche finalement à partager un bon moment avec son frère tête de bourrique. C'est possible, non ? Ses précédentes convictions de lui tenir tête coûte que coûte s'envolent pour laisser place à plus d'insouciance, de laisser-aller qui lui manque énormément ces derniers temps. Anthelme est borné, après tout. Le veuf lâche un soupire. « Ça fait longtemps que nous n'avons pas partagé un moment tranquille... Comment tu vas, en ce moment ? » Le menton tourné en sa direction, il lui adresse un doux sourire qui change drastiquement avec son attitude quelques temps auparavant. La présence de la jeune orpheline lui apporte énormément à ce niveau et ses prunelles l'observent d'ailleurs jouer avec son neveu. Quand elle est dans les parages, Alaric ne peut s'empêcher de faire de son mieux pour reprendre du poil de la bête, de laisser ses affres de côté ou au moins de faire en sorte qu'elles ne paraissent pas autant. « Arthur et Séréna s'entendent bien, on dirait. »

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Don’t be so tough.

Il a tort d’être en colère contre son frère, mais c’était presque devenu un réflexe, il ne pouvait pas faire autrement, enfin il n’essayait pas beaucoup non plus. Anthelme remarqua qu’Alaric ne s’en allait pas et rester à ses côtés plutôt, un peu surpris il avait pensé que son frère aurait fait demi-tour pour aller voir plutôt Ariel. D’ailleurs ce qui arriva le surpris aussi, le chevalier tourna la tête, haussant légèrement un sourcil, il ne s’attendait vraiment pas à des excuses. Il n’en voulait pas vraiment, mais les entendre lui fit un peu mal…C’était lui qui s’était mal comporté, pas son ainé, mais il était bien trop têtu pour l’avouer à cet instant.

Et vu qu’apparemment il n’y avait pas assez de surprise, son frère se leva pour le prendre dans ses bras, là le chevalier était presque choqué de cette étreinte, ne réagissant pas immédiatement. Il ne se souvenait pas de la dernière fois qu’il avait prit l’un de ses frères dans ses bras, c’était quelque chose de bien trop rare depuis qu’ils étaient adultes, Anthelme se décida enfin à réagir et passa ses bras autour de son grand-frère.

-Pas la peine de s’excuser.

Il avait seulement murmuré pour que seul son frère puisse entendre. Il écarta ses bras et regarda son frère reprendre sa place assise. Il ignorait si son frère changeait de sujet uniquement pour revenir sur Aloïs plus tard ou s’il voulait vraiment avoir une simple discussion entre frères, le plus jeune partie du principe qu’Alaric voulait une simple conversation.

-Ca fait longtemps uniquement parce que tu es parti longtemps…Il ne voulait pas dire cela méchamment, ce n’était qu’une simple constatation, mais rapidement il comprit que ça pouvait être mal pris.Excuse-moi, je ne voulais pas vraiment le dire comme ça. Je suppose qu’on peut dire que je vais parfaitement bien, il ne se passe pas grand-chose ici.

Anthelme s’ennuyait profondément par moment, même si dès qu’il était loin du château de Lydes son fils lui manquait atrocement…Là il tournait en rond et ça n’arrangeait pas son mauvais caractère. A la mention de Serena et Arthur, le chevalier tourna la tête dans leur direction et afficha un petit sourire.

-Arthur est content d’avoir quelqu’un d’à peu près son âge avec qui jouait. En parlant de Serena…Je pense que c’est une bonne chose que ce soit toi qui l’ai recueilli…Enfin je veux dire, t’a l’air un peu mieux avec elle, t’a changé.

Il se frotta légèrement la nuque, un peu gêné et ne sachant pas où se mettre dans l’immédiat.

-Au fait tu as pu parler avec Ariel ? Comment ça été ?

Il se souvenait qu’Alaric avait fait mention de présenter des excuses auprès de leur ainé après leur précédente discussion. Anthelme n’avait pas eu de nouvelle à ce propos, enfin lui aussi devrait surement aller voir Ariel…Cela faisait aussi longtemps qu’ils n’avaient pas eu une vraie discussion.

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Alaric & Anthelme

« Tough times never last, but tough people do. »

Parvenir à surprendre son frère de cette manière est peut-être comme une petite victoire pour Alaric, à bien y penser. Du positif qui n'apporte que du bon pour le futur de leur relation. Il aurait dû le faire bien plus tôt, même si il le réalise seulement maintenant. L'incompréhension entre lui et Anthelme n'était pas uniquement sur les épaules de ce dernier. Ainsi en sentant qu'il passe à son tour ses bras autour de lui le réconforte, lui donne l'impression qu'ils commencent enfin à réparer le lien entre eux. C'est dans ces précieux instants qu'il se rappelle qu'il est le grand-frère et non l'inverse. Anthelme lui paraît d'ailleurs moins impressionnant, même moins vexant quand il lui rétorque une fois de retour à sa position initiale. Et le fait qu'il s'excuse presque immédiatement de sa tournure de phrase lui arrache un air surpris. « Ne t'en fais pas, j'ai compris... Je commence à comprendre et à te comprendre, j'espère. » Sa main la plus proche s'attarde quelques minutes sur l'épaule du brun puis se retire, plus tactile qu'auparavant en sa compagnie.

L'étonnement n'est pas à sens unique en cette journée : Alaric ne cache pas celui-ci quand Anthelme lui confie que la venue de Séréna est une bonne chose en ce qui le concerne. Lui qui craignait qu'elle ne soit guère acceptée relativise progressivement, à mesure qu'il sort également de sa dépression. Il faut dire que les deux vont de pair, la jeune fille aide le veuf à relever la tête et inversement : ils combattent leur deuil respectif ensemble. « Merci... Je t'avoue que je m'inquiétais que tu ne l'acceptes pas. Merci. » Décidément, le Garde est particulièrement sensible, d'un coup. Le sourire sincère qu'il lui renvoie parle de lui-même et il n'ose rien dire de plus, de peur de gâcher leur soudaine entente.

Son regard oscille entre les deux bambins plus loin ainsi que Anthelme jusqu'à la fameuse question. Ah, sa dernière entrevue sérieuse avec Ariel. Oui. Là encore Alaric ne rétorque pas dans l'immédiat mais n'apporte pas de mauvaises nouvelles ; les quelques souvenirs qui lui reviennent restent eux aussi positifs. Comme si une fois encore la présence de Séréna chassait le gros du négatif. « Difficile... Au début, mais il fallait que nous parlions. Comme toi et les autres il a beaucoup souffert de mon absence, de mon silence. Je me rattraperais. » Il le faut. Voilà qui le motive à se livrer plus en avant, à vider une bonne partie de son sac même si ce n'est guère son entièreté. « Anthelme. Tu dois le savoir, je vais bientôt repartir. J'ai vraiment envie de revenir en un seul morceau. Tu as bien vu, ma vision des choses a changé et continue de le faire petit à petit. J'aimerais être un grand-frère digne de ce nom pour toi. J'imagine que ton comportement est aussi la cause du mien. » Un manque de présence, d'affection, Alaric commence à croire qu'en un sens la possessivité et jalousie de Anthy n'est pas étrangère à ceci. Il ne se triture pas non plus les boyaux du cerveau avec mais ses efforts passent aussi par là. Vraiment, il espère que ce n'est pas encore la fin pour lui. Lise et Blanche n'auraient pas souhaité qu'il termine sur son lit de mort après une telle déchéance... Séréna est peut-être une aide envoyée par celles-ci. Par le Créateur, il en doute encore, vu le peu de clémence accordé dernièrement.

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Don’t be so tough.

Au moins son frère n’avait pas mal pris sa remarque sur son absence prolongée, c’était un bon signe, les deux frères commençaient enfin à retrouver une relation fraternel digne de ce nom. Ce n’était pas encore parfait, il y avait encore un peu d’hésitation, mais tout doucement ils s’apprivoisaient de nouveau.

Ensuite ce fut au tour d’Alaric d’être surpris par les paroles de son petit frère, avait-il vraiment une si mauvaise réputation ? Certes il n’appréciait pas Aloïs, mais ce n’était pas pour ça qu’il ne pourrait pas accepter la venue de Serena.

-Ca t’étonne à ce point ? Vraiment ? Ce n’est qu’une enfant qui a tout perdue, elle ne méritait pas ce qui lui est arrivé à Jader.

Malgré son sale caractère, Anthelme était un papa poule trop collant…Et la présence d’enfants ne l’avait jamais dérangé, bien au contraire, pour ça que la présence de la jeune fille n’était pas gênante. Pour être honnête le chevalier avait toujours voulu d’autres enfants après Arthur…Enfin lorsqu’il avait enfin assumé son rôle de père, ce qui n’était arrivé plusieurs mois après la naissance du petit garçon.

Il ne fut pas tellement étonné de la réponse de son grand-frère par rapport à son entrevue avec leur ainé. Ariel avait aussi un sacré caractère. Cependant la suite des paroles de son frère le surpris de nouveau, oui il se doutait qu’il allait bientôt repartir, mais le reste…Le chevalier ne savait pas comment réagir, il était triste, mais aussi un peu énervé de voir Alaric repartir dans une légère mélancolie.

-Va savoir, c’est peut-être ta faute si je suis comme ça. Ou peut-être pas. Al’ franchement, je suis content d’entendre que tu as cette fois envie de revenir en un seul morceau, mais pour ce qui est de devenir un frère parfait…Ce n’est pas la peine de te prendre la tête avec ça. Toi et Ariel vous avez été très bien comme frères, on a juste grandit dans une famille un peu étrange avec un paternel absent, puis on n’a pas vraiment vécus les mêmes choses plus jeunes.

Le chevalier faisait allusion à leur instruction de Chevaliers, Anthelme avait vécu cette période plutôt comme un jeu, rien de bien sérieux, même si désormais il prenait trop au sérieux son statut de chevalier.

-La seule chose à laquelle tu dois pensé là, c’est de revenir vivant et t’occupe pas du reste pour le moment…Si tu veux j’te promets que durant ton absence je n’irais taper personne, si ça peut te rassure.

Bon c’était le genre de promesse qu’il ne pouvait pas vraiment tenir, il suffisait qu’une seule personne dise une parole de travers sur sa famille et sa finissait mal en général…Mais il pouvait au moins essayer, un petit peu au moins.

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Alaric & Anthelme

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Anthelme est lui-même étonné par la surprise de Alaric, décidément ! Mais il apprécie énormément ce qu'il entend sortir d'entre les lèvres de son frère, se sentant pour une fois très en accord avec lui. D'un autre côté, celui-ci étant père, il ne peut pas rester insensible ni indifférent. Même chose pour le veuf dont la fibre paternelle ne s'est jamais envolée, bien au contraire. Elle se réveille au contact de la jeune fille orpheline. « J'avais peur de ta réticence, entre autre, car elle est étrangère à la famille... Pour le moment. » Il laisse sous-entendre une future adoption toujours envisagée qui pour autant, ne prendra pas forme avant la fin de l'Enclin. Ce serait cruel si un malheur arrivait et Séréna ne s'en remettrait peut-être pas une seconde fois en un aussi court laps de temps. Il zieute en sa direction ainsi que Arthur qui rient plus loin, ce qui est un brin réconfortant.

S'ensuit les explications de sa dernière entrevue avec Ariel qui quant à elles, ne doivent guère le surprendre. Leur aîné et son caractère, c'est toute une histoire. Alaric ne regrette rien si ce n'est sa malheureuse attitude et la distance installée égoïstement. Pour se prémunir d'une éventuelle perte, à nouveau, en encourageant la sienne afin d'en finir avec ses tourments : c'est maintenant de l'histoire ancienne. Il espère se sortir définitivement de sa mauvaise passe et est en bonne route pour le faire malgré ses craintes compréhensibles pour l'heure. Que son cadet ne pense pas qu'il replonge en se confiant à lui car ce n'est pas le cas. Qu'il s'ouvre ainsi est positif. La réplique de ce dernier le motive d’ailleurs à récidiver à l'avenir : même si elle ne le conforte pas spécialement, elle lui fait plaisir. Il n'a pas tord. Personne n'est parfait, sans évoquer leur famille unique en son genre...

« Ça me rassurerait en effet... Mais tu sais, j'ai peur de faire de faux espoirs à Séréna. Elle est encore sensible sur le sujet de mon départ et de mon retour. Anthy, tu peux me promettre une chose ? » Il plonge ses prunelles dans celles de son frère, plus sérieux que maussade. « Si un malheur arrivait, même si c'est la dernière chose à laquelle j'essaie de penser, ne la laisse pas seule. Et... » Une nouvelle fois il se lève, se plante en face à face et pose ses mains sur ses épaules. Il aurait pu l'étreindre encore, hésite un peu. « Je tiens à toi. Je te l'ai moins montré que les autres. »

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Don’t be so tough.

Il allait finir par mal le prendre à force d’entendre son frère dire qu’il avait eu peur de sa réaction vis-à-vis de Serena. Oui il n’était pas le plus aimable des de Lydes, mais franchement, il avait si mauvaise réputation même auprès de ses frères ? Il ne rétorqua rien à la mention de sa ‘réticence’, il n’avait pas envie de se prendre la tête avec Alaric sur ce genre de choses. Les deux frères commençaient tout juste à se comprendre enfin, ce n’était pas le moment de montrer les crocs parce que quelque chose ne lui plaisait pas.

Ensuite le garde des ombres devint un peu plus sérieux puis mentionna son futur départ et Séréna. Le regard planté dans celui de son grand-frère, Anthelme ne sachant pas quoi répondre aux paroles de son frère. De nouveau l’ainé se lève et se plante devant le plus jeune, les mains sur les épaules de ce dernier…L’ambiance était beaucoup trop sérieuse et déprimante pour le chevalier.

-Alors je te préviens tout de suite, si tu espères des embrassades larmoyantes et gênantes, tu oublies. Je m’appelle pas Ariel, je vais pas pleurer dans tes p’tits bras.

Le ton de la plaisanterie était bien présent, Anthelme n’avait plus tellement l’habitude de faire preuve d’affections avec sa fratrie, il n’y avait plus qu’Arthur qui recevait des câlins de son père. Le chevalier se leva à son tour, retirant les mains de son frère au passage.

-T’inquiète pas pour Séréna, elle restera ici le temps que tu reviennes.Anthelme posa à son tour les mains sur les épaules de son frère, mais rapidement il les déplaça sur le sommet du crâne du garde et le décoiffa avant de reculer légèrement.Sérieusement, arrête, du moment que tu ne disparais plus en faisant le mort, ça me va.

Dans un petit coin de sa tête Anthelme en voulait toujours un peu à son frère, mais il ne pouvait pas éternellement faire la gueule à Alaric, c’était son grand-frère. Il devait faire un effort et fermer sa bouche.

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Quand bien même sa coquille de pessimisme et mélancolie ne le bouffe plus comme quelques temps auparavant, Alaric reste fidèle à sa nature émotionnelle qu'il expose régulièrement. Incapable de tout garder pour lui, surtout à ses proches, il envie parfois Anthelme... tandis qu'à d'autres moments, il lui en veut de ne pas s'ouvrir plus. Ce qui est certain, c'est que son frère lui arrache un faible sourire grâce à sa réflexion. Il ravale lentement sa salive, progressivement rassuré, une première en sa compagnie : tout comme ses cheveux ébouriffés qui au lieu de lui arracher une grimace, renforcent son rictus timide. Timide mais témoignant toujours d'un brin de chagrin, le cœur gros de plein d'émotions. Si bien qu'il en a les larmes aux yeux et ne s'en cache pas. « Je ne crois pas t'avoir déjà vu pleurer... Tout du moins pas dans mes bras, c'est certain. Et regarde ton grand-frère, à côté de ça... » Il s'essaie à son tour à l'humour pour ne pas que l'ambiance chute à nouveau, même s'il n'est plus habitué.

« Merci, et ça ne risque pas. » Le veuf inspire un bon coup puis tente de réguler le rythme de sa respiration, sincèrement reconnaissant. Savoir qu'il peut ainsi compter sur les siens alors qu'il doutait de leur comportement envers Séréna lui ferait presque se sentir mal. Quoi que c'est bien le cas, il se sent mal d'avoir douté d'eux, d'avoir douté d'Anthelme. Son cadet n'est pas sans cœur, peu importe leurs désaccords. « Je crois que je commence à comprendre ton sens de l'humour, c'est plutôt bon signe non ? » Alaric ne s'est jamais réellement essayé à la taquinerie en sa compagnie, ce qu'il tente aujourd'hui après tant d'années. Un effort qui il l'espère, portera ses fruits. « Il ne reste plus qu'à travailler le mien... Entre autre chose. » Instinctivement sa main cherche à remettre en place ses mèches ébouriffées tandis que ses pensées s’éclaircissent. Il songe à l'avenir plutôt qu'au malheur et aux risques de l'enclin, même si ce n'est qu'un instant et que l'inquiétude lui collera toujours autant à la peau jusqu'à ce que celui-ci s'achève.

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Anthelme remarqua que son frère semblait moins dépressif, comparé à leur dernière entrevue il y avait une amélioration et c’était visible. Le chevalier était bien content de voir que son ainé reprenait un peu du poil de la bête, il avait vécues certaines choses certes, mais c’était un de Lydes il ne pouvait pas broyer du noir toute sa vie…Surtout s’il comptait garder la petite Serena avec lui, en tant que père de substitution il ne pouvait plus se permettre de perdre pied comme il l’avait fait après la mort de Lise et Blanche. Voyant les yeux humides d’Alaric, le petit frère roula un peu des yeux, il était définitivement beaucoup trop sensible pour son bien, mais la remarque de son frère le pris un peu au dépourvu.

-Disons que je n’ai jamais eu de bonnes raisons pour pleurer, c’est aussi simple que ça.

Il en avait eu pourtant des bonnes raisons, tout simplement il s’interdisait de craquer devant quelqu’un, il était Anthelme de Lydes, pleuré pour un oui ou un non ce n’était pas pour lui. Surtout avec son fils, il ne voulait qu’Arthur le voit dans un état lamentable, il était loin d’être un père parfait autant lui éviter ce genre de vision.
Le sourire aux lèvres, le chevalier rigola légèrement lorsque son frère mentionna le fait qu’il commençait enfin à comprendre son humour, au bout de presque trente ans.

-Ouais t’a encore du travail à faire sur ton humour…Tout le monde n’est pas aussi doué que moi, bon courage !

Presque immédiatement après, Arthur vint auprès de son père avec Serena, le garçon semblait fatigué après la séance de jeu avec sa future cousine. Anthelme le pris dans ses bras.

-Je crois que Serena l’a épuisé, il va falloir que je le porte jusqu'à son lit. Alors qu’il commençait à faire demi-tour, il se stoppa.Cette fois, ne part pas sans dire au revoir, s’il te plait.

Après avoir dit au revoir à son frère et à la petite fille, cette fois-ci le chevalier s’en alla, son fils dans les bras. Pour une fois, la discussion entre les deux frères c’était bien passer malgré un début un peu difficile. Anthelme était plutôt content de voir qu’après tout ce temps, lui et Alaric commençaient enfin à se comprendre.

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Si Alaric s'est résigné à revenir sur le sujet épieux que représente Aloïs aux yeux de son frère, il n'est pas déçu de la tournure de leur conversation. C'est bien un nouveau départ entre eux comme celle-ci le prouve. Ils ne se quittent pas en mauvais termes mais avec un sourire et une ambiance loin d'être désagréable. Maintenant, le veuf ne se braque plus aux réflexions osées qui parviennent à son oreille, réalisant qu'elles représentent simplement l'humour unique d'Anthelme. L'air de rien cela lui fait un grand bien. Plutôt que de se sentir heurté, il relativise, change sa manière de comprendre les choses. Ce n'est pourtant pas gagné car il le sait pertinemment, le travail à faire sur lui-même est encore en cours. « Je compte sur toi pour m'apprendre alors ! » A-t-il juste le temps de rétorquer alors qu'une tornade brune fonce sur lui : Séréna. En parallèle Arthur fonce du côté de son paternel, bien plus fatigué que ne l'est sa fille adoptive. Cela renforce son doux sourire. Alaric est content de voir qu'elle se lâche plus aisément qu'avant lors d'activités normales pour son âge.

Il glisse sa paluche dans la sienne et se sert de la seconde pour caresser les cheveux d'Arthur tandis que son cadet est sur le départ. « Vas-y, c'est un repos mérité. Séréna est plus endurante qu'il n'y paraît. » Regard complice en coin adressé à la jeune fille en question, Alaric ne s'attend pas à la remarque soudaine mais est étrangement touché. Un peu surpris, aussi, ce s'il te plait le perturbe. Il laisse quelques secondes de silence s'écouler avant d'opiner du chef. « Je n'y manquerais pas, Anthy. » Non, il ne partira pas dans le dos de tout le monde, pas alors qu'il se dirige en plein cœur de l'enclin. Pas cette fois. Plus jamais. Le voilà qui reste bêtement sur place avec une Séréna intriguée, observant son frère et son neveu qui rentrent à l'intérieur. Ils devraient faire de même avant de prendre racine, tiens.

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