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Mer 28 Juin - 17:16



On ne réfléchis pas.
On agit dans la hâte.

Les livres sont poussés, s'étalent au sol dans un fracas dérangeant, l'encre coule sur la vieille table alors que brutalement, l'elfe se retrouve assis sur son bois. Bruit de succion, baiser goulu et passionné qui brise le silence entre deux rires amusés. Voilà comment elle passait le temps, entre deux missions, dans ces rares instants de repos. Entre ses cuisses, son amant se faufile, soulève le cuir, tâtonne entre les fourrures et cherche l'objet de son désir. Juste là, déjà moite, prêt à l'accueillir. La caresse arrache un soupir à Nyghann qui bascule la tête en arrière, fermant les yeux pour mieux savourer le privilège qui lui est offert sur l'instant.

_ Depuis combien de temps, Ny'... ?
_ Deux semaines...
_ Merde, j'aurais vraiment dit plus... Faut croire que tu me manquais plus que je ne l'aurais voulu...

Et un nouveau rire est soufflé, les baisers reprennent, les doigts s'infiltrent elle. Lentement, profondément. C'est une véritable torture mais ô combien délicieuse. Daran était un amant occasionnel, lui comme d'autres. Ici, on ne faisait plus vraiment la distinction, on avait cessé de compter. Entre deux feux, à frôler la mort, on se sachant condamné, on se contentait de ce qui nous tombait sous le nez. C'était une vérité basée sur la facilité. Concept pas toujours très sain, mais que risquaient-ils ? La mort les guettait déjà avec une attention toute particulière. Alors même que les doigts de l'humain arrachent à sa matrice humide, Nyghann s'empresse de tirer le tissu qui cintre les hanches du guerrier, libérant son sexe érigé. Il se déshabille mutuelle et sans douceur, guidé par une passion dévorante, vient la pénétration. Les minutes dégringolent, scindées entre soupirs, gémissements, les corps qui claquent et ce bruit de miasmes visqueux. C'est brutal, sans amour. Sale. Entre baiser et morsure, griffures parfois même, la porte grince et c'est une silhouette digne qui fait irruption dans la petite pièce où l'elfe avait élu domicile depuis des années déjà. Alors que ses paupières s'ouvrent, par-dessus l'épaule de Daran, elle le voit et c'est avec horreur que Nyghann étouffe un geignement de surprise.

«  Ma... Marius?! »

Elle se fige, la dalatienne et son amant en fait de même, pivotant le visage. Il lui faut bien quelques instants avant de réaliser qui se trouvait dans la pièce et qui observait en silence – choqué presque, pour ne pas dire déçu, probablement – la saillit écoeurante. Daran se retire, repoussé en arrière par Nyghann qui s'empresse de s'emparer de ses vêtements, les ramenant contre elle pour cacher sa nudité. Elle pourtant sans pudeur, se sentait sur l'instant, exposée avec une honte redoutable.

« Seigneur... »

Rétorque Daran. Lui ne cherche pas à comprendre et s'il n'est pas fier d'avoir été surpris en plein coïte, il se contente de se rhabiller avant de sortir de la pièce, claquant la porte derrière lui. Le silence est plus lourd que le plomb, plus dur que l'acier. Il fait mal, beaucoup trop.

« Qu'est-ce que tu fais là... ? »

Crache la jeune femme à voix basse alors même qu'elle s'enterre sous sa honte. Il n'y a pas de mot pour décrire ce qu'elle éprouve, cette culpabilité virulente, la gêne dévorante. Elle qui l'a abandonné en pleine nuit pour s'enfuir dans les cieux, venait à présent d'être surpris dans l'instant le moins glorieux de son intimité.
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Mer 28 Juin - 19:11

Il n’y avait rien de pire que le sable qui s’infiltrait entre les pièces d’armure ou dans les fourreaux des armes polies. Il n’y avait rien de pire que ce vent aride qui venait coller les grains de sable volatiles sur les visages poisseux de transpiration et de fatigue. Marius détestait le désert et à ce titre, sa venue à la forteresse de l’Inébranlable était aussi exceptionnelle que les raisons qui l’avaient amené à se lancer dans un tel voyage. Mais, à situation exceptionnelle, déplacement exceptionnel, d’autant que cela lui permettrait également de rendre visite à Nyghann, de qui il n’avait reçu aucune nouvelle depuis son bref séjour dans la demeure des Ghislain et à qui il comptait malgré tout faire une surprise de taille. Le bâton magique forgé à partir de cœur d’orage et empaqueté précautionneusement pour le voyage avait été fabriqué avec un soin tout particulier, sur la demande du Seigneur-Chercheur qui n’avait pas tari d’idées, comme en attestait le griffon métallique qui trônait au sommet de l’arme et qui enserrait entre ses ailes déployées une pierre de fluorite bleue taillée. Pour sûr que l’objet contrastait terriblement avec la chose que la jeune elfe utilisait actuellement.

Son arrivée à la forteresse des gardes des Ombres fut accueillie par un garde senior qui, en l’absence du Commandeur-Garde sans doutes bien occupé, se chargea de sa monture et lui montra ses quartiers. Mais le Seigneur-Chercheur n’y resta guère que le temps de se rafraichir le visage et s’enquit de la présence de Nyghann, le ton le plus neutre possible. Ça n’était pas la première fois qu’il lui rendait visite et il fallait croire que leur amitié étrange ne soulevait plus trop d’interrogations dans les regards. Se souvenant des lieux et de l’endroit où se trouvait la chambre de la jeune elfe, le noble orlésien n’eut pas de difficultés à retrouver le chemin au travers des sombres couloirs de la forteresse. Une fois arrivé devant la porte, il posa son paquet contre le mur, songeant que l’occasion de ce cadeau était peut-être aussi le moment idéal pour éventuellement confier ce qu’il avait sur le cœur depuis dix ans et qu’il ne s’était jamais permis de révéler à qui que ce soit et encore moins à lui-même. Mais lorsqu’elle l’avait embrassé ce soir-là, en songeant probablement qu’il était suffisamment endormi pour ne pas s’en rendre compte, Marius avait dû se rendre à l’évidence. Aussi étrange que cela pouvait paraître ; aussi dérangeant que cela pouvait paraître… Nyghann était plus qu’une simple amie à ses yeux. Mais il avait toujours été trop fier pour l’admettre… trop respectueux, trop raisonnable… ou tout simplement trop stupide.

Ce fut donc avec une certaine hésitation qu’il frappa sèchement deux coups à la porte avant de l’ouvrir sur les gémissements bestiaux qui assaillirent ses oreilles et la vision brutale qui lui agressa soudainement les yeux. D’abord il crut qu’il s’était trompé de chambre. Puis il aperçut les traits de la jeune elfe tirés par l’extase et Marius resta interdit, le visage blêmissant en quelques secondes, paralysé en une expression confuse face à ce qu’il voyait et ce dont il ne parvenait pas à se détourner malgré tous ses efforts. Par la sainte culotte d’Andrasté, c’était un cauchemar. Un cauchemar tellement horrifiant qu’il aurait été incapable de l’imaginer, alors cela ne pouvait être que la cruelle réalité. Ses traits étaient à ce point figés que même sa mâchoire ne parvint pas à se décrocher et ses lèvres restèrent obstinément closes, farouchement pincées en une expression qui oscillait entre la colère et la sévérité, même lorsque Nyghann le remarqua et le reconnut enfin.

Lorsque l’amant éprouvé quitta la pièce, le visage du noble orlésien ne pivota même pas à son encontre, et il ne lui accorda pas un mot, ni la moindre salutation. Seul son regard roula pour le suivre des yeux jusqu’à ce qu’il disparaisse, les paupières plissées sur les deux billes d’acier qui lui servaient de prunelles. Deux billes qui s’étaient soudainement refroidies, révélant un regard dur et presque vide, l’œil caractéristique des centres de cyclones. La seule lueur qui perçait à travers le bleu-gris orageux qui fixait Nyghann, était le dégoût qui l’assaillait à cet instant. Pas juste envers la scène qu’il aurait préféré ne jamais voir, mais envers lui-même qui avait été suffisamment stupide pour imaginer… il ne savait trop quoi, d’ailleurs. Le Seigneur-Chercheur haussa un sourcil froid lorsqu’elle lui demanda ce qu’il faisait là. « Je suis en train de me poser la même question, même s’il est certain que ce n’était pas pour admirer le spectacle. Quoique c’est la première fois que je peux constater un élan de pudeur de ta part. Il y a du progrès. », répliqua-t-il d’un ton glacé. Quant à sa présence plus générale à l’Inébranlable… « A l’origine, j’avais l’intention de te faire la surprise de ma visite puisque je devais me rendre à la forteresse. Mais finalement, je crois que j’ai changé d’avis. »
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Mer 28 Juin - 19:43

Dans son regard le dégoût, le mépris et même la haine.
Nyghann reste sous le choc, aussi bien d'avoir été surpris en plein coïte que pour le maelstrom d'émotion qu'elle lit dans le regard de Marius. Un frison barbare lui remonte l'échine, fait frissonner son corps enfin vêtu alors qu'elle se laisse doucement glisser du bureau, pieds nus sur la pierre tiède de la pièce. Vient alors la réponse à sa question, la bile de Marius craché comme un acide. Douloureux, presque insupportable. Elle accuse le coup en silence, en premier puis son regard se pare d'une expression froide pour ne pas dire austère alors que l'elfe fini par rétorquer simplement.

« Cela pour une surprise, s'en est une. »

La jeune femme contourne le bureau, se baisse et ramasse un à un les livres sur le sol qu'elle fini par reposer sur la table avant de redresser le pot d'encre, y glisser la plume et poser près des livres les parchemin en vrac.

« Ta réaction pourtant, me laisse perplexe Marius. A t'entendre, je croirais presque sentir comme un élan de … jalousie. Tu ne trouve pas ça risible ? Toi, jaloux... Moi, pudique. Il faut croire que c'est devenu une habitude entre nous, les faux-semblant. »

Et enfin, elle se laisse tomber sur sa chaise avec une nonchalance extraordinaire. L'elfe darde un regard glaciale sur son comparse toujours figé à l'entrée de la pièce. Il n'a pas l'air à vouloir faire demi-tour. Pourquoi ? Visiblement le dégoût qu'il éprouve est au delà de tout les mots possible pour le qualifier.

« Je te prierais de garder ton mépris pour toi. Je suis ton amie, pas ta femme. Ce que je fais de mon temps libre et avec qui ne te regarde en rien. Suis-je clair ? »

Siffle t-elle férocement bien que sur un ton qui se veut doux. Elle ne hausse pas la voix, Nyghann n'en a pas besoin. Elle sait faire preuve d'autorité, de sévérité et aime même à en abuser. Qu'il Seigneur-chercheur ne l'empêche pas vomir à son tour toute la colère du monde, se faisait le reflet de Marius et de sa colère.

« Et puis... Ne m'as-tu pas dit que tu n'était pas chaste toi-même ? Si je ne m'abuse, tu as une vie sexuelle.. Et sans doute bien remplit... »

Lentement elle se lève, paume à plat sur le bois de la table alors qu'elle s'y appuie, se penchant au dessus du bois et de toutes les fournitures magiques qui traîne dessus négligemment. Nyghann n'a aucune pitié en cet instant, pire encore alors qu'elle semble prendre du plaisir à dépouiller Marius de sa position de force.

« Ta réaction est excessive, pour un ami. Je croyais que c'est ton mépris qui m'écoeurait le plus, mais finalement c'est ton hypocrisie. Alors Seigneur-chercheur... Comptes-tu me dire la raison de ta présence ou bien dois-je te rédiger la liste de mes amants pour soulager ta conscience en t'assurant que je suis bel et bien la fille facile que tu crois que je suis ? »

Nyghann prend un air faussement choqué, théâtrale alors qu'elle contourne la table encore, en sens inverse cette fois. Le pas lent, comme celui d'un prédateur, elle s'approche de l'humain, tendant l'oreille et murmure, surjouant sa réplique.

« Je ne suis pas chaste, je baise autant que je respire, je bois, je suis vulgaire et en plus je m'en moque de ce que l'on pense de moi. Voilà, carte sur table, tu es ravie ? Mais si tu veux je peux aussi te faire la liste de mes position sexuelles préférées. Qui sait, peut-être cela pourrait-il t'inspirer pour tes propres culbutes. »
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Mer 28 Juin - 20:34

De la jalousie ? Elle lui reprochait… d’être jaloux ? Le Seigneur-Chercheur pencha légèrement la tête sur le côté, tandis qu’il haussait un sourcil à la fois mauvais et acide. Jamais il ne l’avouerait ouvertement, mais en surprenant les ébats déchaînés des deux gardes des ombres, oui, quelque part, il était un peu jaloux. Pas parce qu’elle s’envoyait joyeusement en l’air avec cette brute épaisse, mais parce qu’elle lui avait accordé son temps, autant que son corps, alors que Marius avait traversé l’enfer pour arriver jusqu’à l’Inébranlable. Et alors qu’il était persuadé qu’elle serait au courant de sa venue, il lui semblait alors qu’elle n’en avait juste rien à faire. La remarque cinglante de la jeune femme le frappa de plein fouet, l’atteignit plus fortement qu’il ne l’aurait cru. « Ce n’est pas la question. », répliqua-t-il durement. Oh si, mais il était trop fier pour l’avouer. « Tu as une drôle de conception de l’amitié, pour quelqu’un qui m’a embrassé. », ajouta-t-il alors avec un demi-sourire à la fois cynique et odieux, révélant là qu’il savait, avec ce ton cruel qui embellissait si bien la dureté glaciale qu’arborait son visage.

Partant de ce fait, comment sa réaction pouvait-elle paraître excessive ? Qu’il avait été stupide d’imaginer qu’il y ait pu y avoir quoi que ce soit entre elle et lui. Cette idée tenait déjà du ridicule face à leurs différences : elle, l’elfe, mage, jeune garde des ombres, et lui, le noble orlésien, le Chercheur de la Vérité qui jamais ne saurait s’attacher à une sorcière. « Mon hypocrisie ? Venant de la fille facile que tu es, je prends ça pour un compliment. Oh, mais que suis-je bête, ceci explique cela. Tu serais prête à coucher avec n’importe qui, n’est-ce pas, même avec un Seigneur-Chercheur, juste pour voir ce que ça fait ? Ça te changerait effectivement de la crasse qui te recouvre et de la boue dans laquelle tu es née. » Adieu, la bienséance légendaire du noble orlésien et du chevalier ! Trop, c’était trop, et si son honneur et son éducation l’empêchaient encore de lui coller une gifle monumentale pour ses paroles déplacées, parce que ce n’était pas ainsi qu’on traitait les femmes en Orlaïs, bien que pour le coup, elle tenait plus de la vipère que de l’elfe, cela n’empêchait en aucun cas le cadet de Ghislain de lui exposer toute l’étendue de sa déception. « Ne me parle pas d’amitié. », siffla-t-il d’une voix grondante. « Moi qui pensais que ma venue te ferait plaisir… J’en avais exprès informé le maître de l’Inébranlable pour que tu sois prévenue, mais… je vois ô combien tu vénères effectivement celui envers qui tu as, semble-t-il, une dette de vie. »

Mauvais et acide, le Seigneur-Chercheur ? Si peu. Il dévoilait là une facette de lui qu’il n’avait jamais eu l’occasion d’arborer face à Nyghann. Alors qu’il foudroyait celle-ci de son regard orageux, il chercha de la main la poignée de la porte pour l’ouvrir. « Je n’ai certainement pas besoin de tes conseils de débauchée. », cracha-t-il avant de tourner les talons, non pas pour fuir mais pour s’emparer du bâton emballé qu’il avait laissé dans le couloir, debout contre le mur. « Et pour ta gouverne… », reprit-il en rentrant à nouveau dans la pièce, son cadeau en main. Quelle vaste perte de temps et d’argent. Encore que, l’argent, il s’en fichait pas mal. « J’ai traversé un désert entier pour t’offrir quelque chose qui a plus de valeur que ce placard à balais et même toute cette forteresse. Peut-être que ça pourra t’inspirer de nouvelles positions, ou alors te servir de palliatif au cas où tu n’aurais pas de mâle sous les fesses. » A ses mots, il jeta son paquet sur le lit miteux de Nyghann en un geste dédaigneux et tourna les talons, pour cette fois-ci claquer la porte à en faire trembler les fondations de la forteresse.
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Mer 28 Juin - 21:16

Tu as une drôle de conception de l’amitié, pour quelqu’un qui m’a embrassé.

Dans le fond de son cœur, quelque chose vient de se briser. L'elfe perd soudainement son attitude pleine de dédain pour fixer son ami d'un regard perplexe mais surtout triste. Triste oui, car cette tirade n'aurait pas pût la rendre plus malheureuse et c'est d'une voix éteinte, que Nyghann souffle.

« Alors tu savais... ? Tu savais et tu n'as... Même pas bougé. » Elle détourne le regard, les larmes piquant le coin de ses yeux qui s'humidifient rapidement. « Tu as juste fait semblant de dormir... Tu m'as laissé partir comme ça. »

la déception à le goût de l'amertume. Leurs mots échangés sont plus violent que les autres, les reproches s’enchaînent, acerbes et malsains entre deux regards mauvais. Ils avaient déjà eu des chamailleries par le passé,s ans gravité... Mais là c'était la première que les choses prenaient une tournure aussi grave, intense. Nyghann a le cœur lourd et il lui est à présent difficile de cacher sa peine et plus encore sa haine. Elle fait un pas sur le côté, prenant ses distances avec Marius alors qu'elle subit ses paroles. Adieu la bienséance, adieu le respect, ne reste que fiel qui ronge leur cœur né d'une décennies de non-dit.

« Comment oses-tu ?! »

S'époumone soudainement la jeune femme alors que son ami lâche brutalement qu'elle serait prête à écarter les cuisses pour n'importe qui, n'importe quoi. Il lui rappelle sa modeste condition, sa naissance comme un déchet au milieu des marais. Pire encore, il mentionne cette dette de vie, retournant contre elle les confidences fait cette nuit là, dans la luxueuse chambre orlésienne.

« Du chantage affectif ? C'est tout ce que tu as trouvé pour te voiler la face ? Si j'étais vraiment la débauchée que tu m'accuses d'être, j'aurais déjà chercher à te baiser depuis longtemps !»

S'écrie la jeune femme, des larmes de rage coulant sur ses joues de porcelaine alors qu'elle toise Marius. Elle sanglote. Nyghann ne pleurs jamais. Jamais... mais pas aujourd'hui. Le visage détruit par une intense tristesse, elle pleurs comme ce jour là où ils se sont rencontré, ce jour où le démon logé dans le corps de sa mère était prête à la massacrer. La seule chose qui brise ses pleurs c'est la voix du seigneur-chercheur qui, dans l'agacement le plus totale, ouvre la porte pour tirer à lui un présent soigneusement emballé qu'il jette sur le lit avant de quitter la pièce, claquant la porte sur son passage. Nyghann reste interdite et pendant un instant, elle reste immobile. C'était un cauchemar, un véritable cauchemar. Lentement elle se dirige vers le lit et d'un geste tremblant, déballe le cadeau qui lui était dédié. Un bâton... Un vrai. Pas comme cette chose qu'elle traînait avec elle depuis presque toujours. Nyghann n'ose pas prendre l'objet entre les mains, elle se contente de le fixer, là, brillant dans la pâle lueur de la pièce. Maudit soit ce chercheur et ses idées ridicules, sa mauvaise foi et son besoin de vouloir faire les choses trop bien ! Ni une ni deux, elle tourne les talons et d'un pas vif, sort en trombe de la pièce. Il n'est déjà plus là mais elle sait qu'il n'est pas bien loin. Nyghann accélère le bas, tourne au coin du couloir et voit son comparse toujours présent, occupé à s'éloigner.

« MARIUS !!! »

Hurle t-elle, non pas de désespoir mais toujours avec cette haine coincé dans le fond de la gorge. Elle se rattrape et le saisit par le bras, le forçant à s'arrêter, à se tourner pour lui faire face. Et le bruit résonne. Celui d'une gifle bien placée qui claque avec force avant que la dalatienne ne siffle.

« Pour les dix ans que j'ai passé dans ton ombre parce que je me suis toujours cru indigne de toi. » Crache férocement Nyghann avant de grimacer de dégoût, le toisant de la tête aux pieds. « Je suis peut-être une débauchée mais moi au moins je ne suis pas une lâche. Et t'oublies peut-être que j'ai décidé de devenir garde des ombres pour honorer cette foutu dette de vie que tu viens de retourner contre moi... Finalement t'aurais dû me laisser crever ce jour là, ça nous aurait évité bien des problèmes.»

Et la colère retombe aussi vite qu'elle est montée. Nyghann recule d'un pas, d'un second, levant les mains en signe de paix et c'est toujours avec ce regard larmoyant qu'elle le fixe.

« Mais ne te fais pas de soucis, cette dette sera bientôt payé. » La jeune femme tente un sourire forcé, plus triste que de raison, chassant une larme de sa joue. « La garde va descendre dans les tréfonds, à la recherche de la légion des morts. Je me suis déjà engagé à partir avec mes frères et sœurs... ce sera sans doute un aller simple pour moi. »

L'elfe étouffe un rire nerveux, entrecoupé d'un sanglot douloureux. Finalement qu'est-ce qui était le plus dur à cet instant, leur dispute ou bien réaliser que ce serait la dernière qu'ils se verraient probablement ?

« Merci pour ton cadeau. Mais tu devrais sans doute le reprendre... Tu as été clair Marius. Je ne suis pas digne de toi... je ne suis rien. J'espère que tu trouveras un jour une compagne à la hauteur de ta... de la belle personne que tu es. Quelqu'un qui ne te fera pas honte et qui sera en mesure de t'offrir plus que je ne le pourrais jamais. »
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Mer 28 Juin - 23:19

Après avoir été figé de stupeur, Marius était à présent un bloc de glace. Une pierre froide qui n’avait plus de pitié, plus d’affection, plus rien d’autre que la rancœur et la gangrène qui s’était installée en lui pendant dix ans et qui se déversait à présent dans ses mots comme un poison acidulé douloureux mais qui faisait tant de bien au moment où il sortait. Il n’était plus le chevalier qui l’avait sauvée, il n’était plus le noble qui maniait la diplomatie, il n’était plus le Chercheur qui préférait taire la vérité, il n’était que l’homme blessé qui préférait emporter dans sa chute la cause de son tourment et dont l’orgueil lui interdisait de montrer la moindre faiblesse. « Bien sûr, j’ose, et tu me le reproches alors que tu te donnes en spectacle ? Qui de nous deux est le plus hypocrite, en réalité ? J’ai été aveugle, oui, en croyant que tu saurais être cette amie qui accepterait mes silences tout comme je pensais pouvoir accepter les tiens. » Sa mâchoire se serra alors qu’il se forçait à se détacher de cette culpabilité qu’il ressentait en voyant les larmes abonder dans les yeux de Nyghann.

Il ne devait pas céder. Ni à une colère démesurée, ni à la douleur qu’elle lui causait. Un millier de carreaux d’arbalète eurent été préférables face au torrent d’émotions contre lequel il luttait après avoir tenté d’en tarir le flot pendant une décennie. La force avec laquelle il ferma la porte pour mettre fin à ce cauchemar le surprit lui-même, mais la solitude glaciale qui l’enveloppa soudainement avait quelque chose d’apaisant, de presque bénéfique. Les poings clos à s’en blanchir les jointures, il resta immobile pendant quelques secondes au milieu du couloir, inspira de plus en plus calmement avant de s’en aller d’un pas déterminé, sans un regard en arrière. Un Ghislain et un Chercheur n’hésitaient pas, même lorsqu’il s’agissait de se causer un mal pour un plus grand bien. Et même lorsqu’après avoir tourné au bout du couloir, il perçut la voix de Nyghann qui résonna de bout en bout sur les murs de pierre, il refusa de ralentir le pas de quelque manière que ce soit. En sortant de cette forteresse, il n’aurait plus rien à perdre qui lui soit extérieur. Et ne serait plus dérangé par ces peurs parasites.

Mais la petite elfe semblait bien motivée pour le rattraper ainsi et l’obliger à le stopper. Soudainement, son visage pivota, suivit la course de la paume. Sa joue brûla, mais ce n’était rien par rapport à son cœur qui était parti en lambeaux quelques instants plus tôt. Un sourire mauvais étira ses lèvres du côté qui avait été épargné et tandis qu’il retournait la tête vers Nyghann, un ricanement moqueur s’échappa de sa gorge. C’était pitoyable de constater à quoi ils en étaient réduits. Un Seigneur-Chercheur giflé par une mage ; il en aurait fallu moins pour qu’un autre la remette à sa place en la privant de sa magie ou en laissant son cadavre pourrir au milieu des marais. « Lâche ? J’ai eu la décence de te considérer comme inaccessible, alors que j’aurais pu me montrer égoïste et te voler ta vie en accaparant ton affection. Qui fait preuve de faiblesse, celui qui tente d’agir avec droiture quitte à en souffrir, ou celle qui profite du sommeil de celui qu’elle convoite avant de partir comme une voleuse au lieu d’avoir le courage d’avouer la vérité ? »

Le regard du Seigneur-Chercheur brûlait par sa froideur alors qu’il fixait la jeune elfe comme si elle était une parfaite étrangère. Qu’étaient-ils donc de plus l’un pour l’autre ? Deux étrangers qui se fuyaient, qui se mentaient à eux-mêmes pour entretenir des illusions. La mâchoire de Marius tiqua en sentant ses défenses s’écrouler face à l’annonce de Nyghann. Il fronça les sourcils, comme s’il n’en croyait pas ses oreilles. Elle… quoi ?! Les lèvres pincées du noble orlésien se desserrèrent et s’entrouvrirent, sans qu’aucun son ne parvienne à franchir la barrière de sa gorge subitement nouée, étranglée par la surprise. Il était justement venu à propos de la Légion des Morts, mais apprendre que la jeune mage allait prendre part à cette nouvelle expédition, dont aucune n’était revenue jusqu’à présent, le clouait contre un mur invisible. Il fit un quart de tour et sa tête s’affaissa dans le creux de ses paumes. « Mais pourquoi… », souffla-t-il sans qu’il attende de réponse de la part de son amie.

Trop soufflé par la pensée que c’était probablement une mission dont elle ne reviendrait pas, et qu’en plus elle l’affirmait à voix haute, le Seigneur-Chercheur, marcha à pas lents vers le mur du couloir, et se laissa glisser contre, jusqu’au sol. Les bras posés sur les genoux repliés contre lui, il fixait un point dans le vide. « Un cadeau est un cadeau. », lâcha-t-il à mi-voix avant de tomber dans un mutisme douloureux pendant plusieurs secondes. Il ne reprendrait pas ce bâton, même si c’était pour l’abandonner quelque part, s’il était capable de faire une telle chose. Dans le cas où elle ne reviendrait pas, cet objet ne ferait que lui remémorer leur dernière rencontre, qui était à l’opposé de ce qu’il avait imaginé et espéré. « Je n’ai pas besoin de quelqu’un qui m’offre quoi que ce soit. J’ai juré de protéger le monde et fonder une famille n’est pas… compatible avec mes fonctions. Ce n’est pas une compagne parfaite que je veux. » Il s’arrêta, serra les dents une seconde avant de relever les yeux vers Nyghann, et dire enfin à voix haute ce qu’il s’était interdit de penser depuis si longtemps : « C’est toi. »
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Mer 28 Juin - 23:54

Il semble avoir le poids du monde sur ses épaules, le Seigneur-chercheur. Semblable à un enfant, le mur devient son seul soutient et son séant épouse le sol dans les cliquetis de son armure. Malgré la colère, Nyghann a mal au cœur à voir son ami ainsi. La tristesse bien plus forte que la haine, elle le fixe dans un sanglot silencieux.

Je n’ai pas besoin de quelqu’un qui m’offre quoi que ce soit. J’ai juré de protéger le monde et fonder une famille n’est pas… compatible avec mes fonctions. Ce n’est pas une compagne parfaite que je veux. C’est toi.

La vérité tombe enfin. Une décennie entière pour trouver le courage d'avouer ce qui lui rongeait le cœur. Ce qui leur rongeait le palpitant à tous les deux. Lentement, l'elfe s'approche et courbe l'échine à son tour, prenant place au sol aux côtés de son ami et murmure à son tour.

« Je ne t'ai pas menti Marius... Quand je t'ai dit que j'avais choisi cette voie parce que je voulais être comme toi. Tu es et tu resteras ma plus grande inspiration, mon ultime révélation... Rien ni personne n'aura une place dans mon cœur comme tu l'as été toutes ces années... »

La colère est refoulée, enfermée à double tour dans un placard bien scellé. La jeune femme soupir, se love contre lui, posant sa joue contre l'épaule de son comparse, passant ses bras autour du sien avec tendresse et chuchote d'une voix douce.

« Tu sais pourquoi je ne t'ai jamais dit la vérité ? Parce que je te croyais inaccessible tout autant... Humain, noble, Seigneur-chercheur... Tout était fait pour nous séparer Marius... je savais que je serais une ombre au tableau. Car même si toi tu m'acceptais comme j'étais, les autres n'auraient jamais eu cette décence. Je ne voulais pas... Être celle qui briserait ton image, ta vie, l'espoir que tu inspires. Et même encore maintenant, je ne peux m'empêcher de penser que je ne mérite pas quelqu'un comme toi... »

Nyghann penche doucement le visage vers l'avant, tente de capter le regard de Marius avant de tendre une main vers son visage, glissant ses doigts sous son menton pour le forcer à tourner la tête. Le forcer à la regarder, soutenir son regard. Parce qu'il était temps d'affronter ses peurs autant que sa colère. Autant que sa peine. Dix années à faire passer le bien des autres avant le leur. Quelques instants pour eux, ils en avaient le droit.

« Tu avais raison. Je me suis comporté comme une débauchée... par parce que je le suis, mais parce que c'était plus facile ainsi. Parce que cela m'empêchait de penser à toi. De penser à cette vie à tes côtés que je n'aurais jamais. Je n'ai jamais voulu te faire du mal Marius... »

La dalatienne soupir, retient un nouveau flot de larmes, en vain. Les sillons salés ruissellent sur ses joues pâles, inondent son visage alors que Nyghann se rapproche de lui, s'agenouille à ses côtés pour que son visage soit à porter du sien.

« S'il te plaît, laisse-moi être égoïste une dernière fois... Mais pour les bonnes raisons cette fois... »

Elle caresse sa mâchoire où trône une barbe claire et grisonnante par endroits, remonte le long de sa joue, son pouce effleure sa pommette. Dans un énième soupir, les lèvres de l'elfe s'emparent de celui de son ami, de son confident. Le baiser est profond, passionné et a cet étrange goût salé à cause des larmes intarissables de la garde senior qui vient murmurer, sa bouche contre la sienne.

« Je t'aime, Marius de Ghislain. Pour toujours et à jamais. »

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Jeu 29 Juin - 1:09

Marius rapprocha du mieux qu’il put ses genoux au plus proche de son torse, et entoura ses jambes de ses bras. On eut dit un enfant s’il n’y avait eu cette armure qui l’empêchait de s’enrouler comme il l’entendait, le privant de sa souplesse véritable. Il sentait que toutes les murailles qui avaient endurci son cœur étaient en train de fondre, de disparaître pour le laisser plus palpitant que jamais, plus sensible à ses propres sentiments et réceptifs à ceux de Nyghann. Le regard baissé, perdu dans la contemplation inintéressante du sol, il resta immobile alors que la jeune femme prenait place à côté de lui, offrant alors au moindre passant, qui, il l’espérait, n’existerait pas, la vision de deux êtres perdus comme des adolescents esseulés. Qui savait quelles choses étranges pouvaient se passer au fond des couloirs de l’Inébranlable ? Le Seigneur-Chercheur pencha sa tête sur le côté pour la poser contre celle de la jeune elfe qui s’était installée sur son épaule.

La résilience de Nyghann était la même que la sienne. Tous deux s’étaient cachés pendant toutes ces années, à se mentir intérieurement, à faire comme si tout allait bien, à marcher en funambule le long d’une corde tendue au-dessus d’un ravin. Quel duo gagnant… se gâcher ainsi la vie alors que tout aurait été plus simple en assumant plus vite leurs sentiments. Et à présent, la voilà qui partait en expédition sans assurance d’en revenir vivante, et le voilà qui, au lieu de faire sa crise de la cinquantaine, faisait sa crise d’adolescence trente ans en retard. « Je ne pourrai jamais me résoudre à t’offrir une existence où tu serais pointée du doigt, où les murmures médisants ou curieux accompagneraient tes pas. J’ai appris à ne pas prêter attention aux racontars, mais pour toi, ça serait t’imposer un fardeau que tu ne mérites pas et qui tu rendrais malheureuse. Et même si cela restait secret… Tu mérites mieux que de te cacher. Et puis, comme tous les secrets, ça finirait par se découvrir. » Dans tous les cas, le moindre avenir envisageable à deux était voué à la détresse et à la pire des fatalités.

Malgré tous ses efforts pour l’éviter, le Seigneur-Chercheur fut forcé à confronter le regard clair et empli de larmes de la jeune mage. Et dire que c’était entièrement de sa faute. Il ne pouvait y avoir de pire épreuve pour un homme d’honneur et altruiste, et la culpabilité ne fit que le ronger un peu plus. Il ne pouvait aller jusqu’à regretter d’être intervenu pour tuer l’Abomination qui l’avait menacée dix ans plus tôt, mais penser au fait qu’elle s’était engagée dans la Garde des Ombres pour faire écho à son sacrifice… et maintenant, qu’elle avait gâché une partie de sa vie en repoussant ce qu’elle ressentait à son égard, tout comme lui l’avait fait. Qu’avait-il donc fait de travers pour ainsi se faire du mal ? Le regard sec contempla le visage de Nyghann qui était baigné de ses larmes brillantes. « Je n’avais pas le droit de te juger ainsi. Comme tu l’as dit, tu n’es pas ma femme. Tu es libre de ton existence. Tu peux encore t’attacher à quelqu’un qui saura te donner cette vie que je ne peux t’offrir. Qui saura te rendre plus heureuse que je n’aurais jamais su le faire. »

Même maintenant, alors qu’ils s’avouaient enfin tout, leur avenir ne se dessinait que sous forme d’échec. L’instant ressemblait plus à des adieux qu’à la reconstruction de leur lien. Même dans leurs mots. Une dernière fois… La mâchoire du noble orlésien se contracta légèrement, ses traits se durcirent en sentant ses yeux s’humidifier. Et alors qu’elle approchait son visage du sien, et qu’il aurait dû s’en écarter, Marius pencha légèrement son visage pour faciliter la rencontre de leurs lèvres. Les larmes de Nyghann roulèrent jusqu’au menton du cadet de Ghislain et une saveur salée caractérisa ce baiser qu’ils auraient sans doutes dû s’échanger il y a longtemps. La main du Seigneur-Chercheur glissa jusqu’au visage de la jeune elfe, en caressa doucement le contour avant d’en repousser les sanglots du bout du pouce. Le derme pâle était doux, forcément humide et dégageait une triste chaleur là où la peau rosissait. Un fardeau s’envola des épaules du Seigneur-Chercheur, pour être aussitôt remplacé par un autre. Ses lèvres se séparèrent légèrement de celles de la jeune elfe, glissèrent vers son menton avant qu’il ne baisse le visage. « Nyghann… je n’ai jamais compris jusqu’à aujourd’hui à quel point je t’aime. Et maintenant que je le sais, c’est aussi probablement la dernière fois qu’on se voit. J’ai été… tellement stupide. Je suis désolé. Pour tout. » Relevant ses yeux qui contenaient à grand peine ses propres larmes vers la jeune femme, le Seigneur-Chercheur se saisit du visage poupin de ses deux mains, délicatement, comme s’il avait la fragilité de la porcelaine, et déposa un baiser empli de tendresse et de tristesse sur ses lèvres charnues.
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Jeu 29 Juin - 11:10

Baiser échangé, tendresse partagée. Finalement, rien ne valait un instant de réelle communication, de vérité étalée. A travers la colère, les cris et les désaccord, Nyghann et Marius avaient tout compte fait, plus en commun qu'ils ne croyaient. Dans un soupir, l'elfe accuse un second baiser, trouvant difficilement la force d'éloigner ses lèvres de celles de son comparse.

Nyghann… je n’ai jamais compris jusqu’à aujourd’hui à quel point je t’aime. Et maintenant que je le sais, c’est aussi probablement la dernière fois qu’on se voit. J’ai été… tellement stupide. Je suis désolé. Pour tout.

« Nous avons été stupide tous les deux, je suis désolé aussi... Tellement... »

La dalatienne abandonne tout les remparts érigé pour se protéger. Elle soupir et vient enlacer son ami, son amour. Tendrement, elle le serre dans ses bras, fermant les yeux. Ce court intermède a quelque chose de réconfortant, surtout pour eux qui n'osait pas se toucher, qui évitait toujours de se regarder. Comment avaient-ils fait pour supporter cette pression durant tant d'année. Le malheur qui les accablait, ils en étaient les seul responsable. Ce n'était pas leur rang, pas leur rôle, c'était leur choix.

« Il n'y a rien que de stupides racontars pourraient briser Marius. Je suis forte et en grande partie grâce à toi... Tu as toujours été ma plus grande force, aucune médisance ne pourra m'atteindre et me blesser d'une quelconque façon. Et les secrets... Sont parfois une nécessité. »

Était-ce pas là un aveux, une affirmation ou bien une demande ? S'aimer en secret, pourraient-ils seulement y arriver ? Le Ghislain avait raison, les secret finissaient toujours par être découvert. Alors qu'elle recule le visage, l'elfe offre à son ami un sourire triste et doux avant de venir embrasser son front, ses joues puis la pointe de son nez avant de souffler à voix basse.

« Personne ne pourra jamais me rendre heureuse comme tu le fait... Ne l'oublies jamais. »


Finalement, Nyghann se lève, prenant la main du Seigneur-chercheur pour qu'il en fasse de même avant qu'elle ne le relâche. Malgré tout demeurait une forme de distance, mauvaise habitude qui demanderait sans doute du temps avant de se dissiper. Ils s'aimaient oui, ce n'était plus un secret à présent, mais pouvaient-ils se permettre des gestes, des oeillades ?

« Tu sais quoi ? On devrait monter sur les remparts et prendre l'air. Et si on allait tester ce bâton que tu m'as offert ? J'ai envie de voir ce qu'il a dans le ventre. »

Un rire amusé s'échappe de la bouche de la garde des ombres qui pivote rapidement pour filer à travers le couloir. En moins de temps qu'il n'en faut, elle est de retour à sa chambre. Elle s'empare dudit cadeau avant de repartir aussi vite qu'elle est entrée pour rejoindre Marius dans le couloir désert où il l'attend patiemment. Elle affiche un sourire presque enfantin, gêné alors qu'elle s'arrête face à lui, le bout du bâton poser sur le sol. Il est léger entre ses doigts, un véritable bijoux. Nyghann observe son arme dans la lumière discrète de l'inébranlable, levant les yeux pour observer le griffon décoratif et les pierreries qui l'accompagne. Elle sent la magie qui pulse dans tout son bras, serpente avec force dans tout son être.

« Il est... tellement magnifique... »

Nyghann darde son regard clair sur son ami avant de lâcher un rire soufflé et de se remettre en marche, le pas rapide. C'est qu'elle a hâte de tester cette merveille qui tombe à pic avant sa descente dans les tréfonds. Grâce à Marius et son cadeau, elle aurait sans doute une chance de plus de faire des dégâts, une chance de plus de survivre. Qui sait sur quoi ils tomberaient dans ces galeries.
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Jeu 29 Juin - 14:20

Plus ils se rapprochaient, plus ce fardeau qui avait été le leur s’évaporait à mesure que les masques tombaient, et plus Marius ne pouvait s’empêcher de penser, au fond, que ce qu’il faisait était… mal. Qu’ils échangeaient là un poids contre un autre, qui finirait sans doutes par devenir tout aussi douloureux. Le Seigneur-Chercheur aurait dû se réjouir de l’instant, ne penser à rien d’autre qu’aux secondes qui s’écoulaient doucement en compagnie de Nyghann, à présent qu’ils avaient fait table-rase des faux semblants. Et il s’abandonna effectivement, pendant quelques instants, là dans les bras de la jeune elfe, se laissa aller à oublier ne serait-ce qu’un peu les épreuves qui les attendaient, seuls ou à deux, sans être toutefois totalement convaincu par les paroles de la garde. Elle exagérait. Elle voulait simplement le rassurer. Marius ne l’avait jamais rendue heureuse jusqu’à présent, il ne fallait pas se leurrer.

Se relevant prestement à l’aide de Nyghann, le noble orlésien esquissa un maigre sourire, malgré tout saupoudré d’affection, malgré la légère distance qu’elle avait réinstaurée. Une chose dont ils avaient toujours eu l’habitude. Une barrière qui serait sans nul doutes toujours dressée dans les couloirs où trainaient des yeux et des oreilles indiscrètes, et qui ne se briserait que lorsqu’ils seraient véritablement seuls. Une île déserte pourrait éventuellement convenir. Et encore. « Formidable, le grand air pur du désert, comme si je ne l’avais pas assez respiré, celui-là. », rétorqua le Seigneur-Chercheur d’un ton sarcastique, alors que son visage se fendait d’un sourire plus lumineux. Il attendit le retour de la jeune femme, appuyé contre le mur, les bras croisés, le regard éclairci et les traits plus détendus après cet orage difficile à traverser. En la voyant émerger de sa chambre, le bâton à la main, Marius ne put qu’être fier de son choix, songeant que l’arme s’accorderait parfaitement à sa propriétaire. « Je pense que vous allez faire des merveilles, tous les deux. Comme, je pensais… des grillades de Hurlocks. »

Constatant à quel point Nyghann paraissait fascinée par ce bâton, le Seigneur-Chercheur dut étouffer un petit rire tout en suivant ses pas le long des couloirs, jusqu’à se trouver dans la cour intérieure de la forteresse. « Je sais. », dit-il en marchant d’un pas nonchalant, la main gauche posée sur son épée. Evidemment que cette arme était magnifique. Marius ne faisait jamais les choses à moitié et surtout… « Après tout, c’est moi qui l’ai dessiné en partie pour le forgeron. » Après tout, l’on n’était jamais aussi bien servi que par soi-même. Il la laissa les guider jusqu’aux remparts, d’où il put alors admirer la vue imprenable sur le désert rougeoyant. Le soleil commençait à décliner et cela s’en ressentait par l’air qui devenait plus respirable, et par la lumière qui était moins réfléchie par le sable, n’aveuglant plus l’œil non averti. Les dunes offraient là un paysage désolé mais tellement paisible face à l’agitation infatigable des cités orlésiennes. Un calme presque lourd, avant la tempête qui se préparait, là-bas, loin dans la noirceur des tréfonds. Assis sur un créneau tandis que Nyghann découvrait les capacités de son nouveau bâton avec des exclamations follement joyeuses, Marius arborait un sourire énamouré mais teinté d’une certaine tristesse.
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