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Jeu 21 Sep - 10:47






Waylian & Renatus
Sense and Sensibility


Cela ne faisait qu'un peu plus d'une journée que Faustus était parti, mais Renatus ressentait déjà un certain manque. Tant de choses pouvaient arriver, que ce soit sur le chemin, ou sur place, à Qarinus - le Divin Noir avait réussi à faire rentrer dans la tête de son jeune frère qu'avoir une telle position ne comportait pas que des avantages et que, parfois, les inconvénients pouvaient se montrer, sinon mortel, au moins dangereux. L'aîné Scaevola avait quelque peu déteint sur son cadet : Renatus n'était pas devenu paranoïaque, mais il avait à présent tendance à s'inquiéter un peu trop, parfois pour rien. C'est qu'il tenait à son frère, même si cela ne faisait pas si longtemps que ça qu'ils se connaissaient ; le jeune homme était au moins quelque peu rassuré en sachant que son frère n'était pas seul, et qu'un magister l'accompagnait. D'autant plus que, peu de temps avant son départ, Faustus avait réalisé l'un des rêves simples de son petit frère : il lui avait offert un chiot. Un petit chien-loup de Saarloos, une adorable boule de poil qu'il avait nommé Corvus et qu'il aimait déjà énormément - même si Verius, le chat du Divin, s'amusait déjà à se pavaner devant le chiot pour mieux le faire courir, et faire courir Renatus derrière.

Pour l'heure, l'ancien esclave était sorti dans la cour avec un chevalet et des crayons, comptant bien profiter du soleil qui brillait dans un ciel bleu, sans nuage. Corvus en profitait pour courir, se dépenser et chasser les insectes qu'il voyait - en particulier les papillons - tandis que Renatus embrassait le paysage du regard, la cour face à lui, le jardin qui s'étendait par-delà. Avec un sourire, il se demanda un instant s'il ne s'amuserait pas à dessiner ce qu'il avait sous les yeux mais, après réflexion, il préféra s'atteler à ce qu'il avait prévu de faire : une panthère. Il avait en effet appris, la première fois qu'il avait rejoint Faustus dans sa chambre pour trouver un peu de réconfort auprès de son frère après un cauchemar particulièrement éprouvant, que le Divin voulait élargir un peu sa palette de transformations et Renatus lui avait promis un peu d'aide. A son niveau, il ne pouvait pas faire grand chose de plus qu'étudier la bestiole en question et se servir de ses talents d'artiste pour lui en donner des versions disséquées - ou non - plus détaillées les unes que les autres. Il n'y avait pas besoin, pour Renatus, d'être un chercheur ou un intellectuel, il suffisait d'avoir l'œil : observer les gravures avec critique, penser félin, dessiner félin. Il avait longuement observé Verius pour s'imprégner du travail de ses muscles, et pouvoir les superposer sur ceux d'une panthère. Parfois, ses yeux s'égaraient autour de la gravure et il réussissait à lire quelques ensembles de lettres avec une certaine fierté, quoi qu'il aurait aimé pouvoir progresser plus vite.

Corvus se mit soudainement à courir ventre à terre en direction de la maison, troublant la concentration de son maître. Renatus se retourna en fronçant les sourcils, et esquissa un sourire en voyant Waylian. Le chiot n'était pas encore bien haut, mais il sautillait déjà autour et dans les jambes de l'elfe en étouffant quelques aboiements, la queue battant l'air. Le plus jeune des Scaevola rit un peu et siffla le chien qui se contenta de faire un aller-retour entre lui et Waylian pour réclamer une attention que son maître ne lui portait pas lorsqu'il avait le nez dans ses dessins.

« Waylian ! » lança Renatus en rangeant ses crayons. « Tu viens profiter des rayons, ou tu as besoin de moi ? »

Il se faisait petit à petit avec sa nouvelle condition, il se sentait de plus en plus à l'aise dans la demeure : mais cela ne l'empêchait pas de continuer à proposer son aide, ou de s'enquérir de l'état des esclaves. En particulier de Waylian, pour qui il s'était pris d'une affection toute particulière, bien que totalement amicale. Renatus essayait de ne pas être trop familier avec le personnel de leur demeure durant son absence, histoire qu'il ne soit pas choqué à son retour, mais il y avait des personnes avec lesquelles il ne pouvait s'en empêcher : et l'elfe en faisait parti.



HRP.
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Jeu 21 Sep - 11:22


Sense and Sensibility
“Take a look at me now, there's just an empty space”  ▲ P.Collins



Le Divin était parti en voyage d'affaires à Qarinus pour quelques jours, laissant sa demeure vide de sa présence. Si Waylian ne lui parlait pas forcément tous les jours tant Faustus était occupé, ça ne voulait pas dire que son absence passerait inaperçu. L'apercevoir déambuler dans un couloir suffisait généralement à l'elfe pour s'assurer qu'il allait bien, et la nuit, il s'assurait que personne ne vienne troubler la quiétude de ses rêves. Mais aujourd'hui, il savait qu'il n'aurait rien à faire. Il aurait dû se sentir en joie, libre de danser comme une souris surexcitée par l'absence du chat de la maison... Mais non.

Un vide se creusait dans sa poitrine alors qu'il errait entre les livres, ne sachant pas lequel étudier ce jour. Au bout d'une petite demi-heure, il abandonna et alla prendre l'air un peu. À peine fut-il sorti qu'un chiot lui grimpa dessus, jappant joyeusement. S'il n'était pas d'humeur, Waylian ne pouvait résister à une bête aussi adorable, et s'accroupit immédiatement pour câliner l'animal. Ouais, il avait aussi besoin de câlins, sûrement. Il ne l'aurait jamais cru.

Non loin de là, Renatus s'était installé pour dessiner : Waylian aimait bien le voir travailler, mais ne voulait pas le déranger.

— Oh non, ne vous inquiétez pas... J'ai juste besoin de prendre un peu l'air... Je ne vous dérange pas ?

L'elfe s'avança un peu et s'installa à côté de Renatus, lui laissant quand même un peu d'espace. Il ne voulait pas se montrer envahissant, mais le fait est que pour la première fois depuis longtemps, il se sentait un peu seul. Waylian, le rêveur solitaire, se sentait seul. C'était surréaliste. Il tenta de camoufler sa mélancolie, mais échoua lamentablement. Il suffisait de le regarder en coin, furtivement, pour voir que quelque chose clochait. D'habitude, il était meilleur comédien, mais il fallait croire qu'il commençait à se lasser de jouer.

Il avait envie de discuter, mais il ignorait si Renatus y était disposé : il hésita quelques temps, avant de prendre une grande inspiration :

— Dites... Je peux vous poser une question un peu personnelle ?

La voix de Waylian sortit un peu plus suppliante et penaude qu'il ne l'aurait voulu : il espérait que ça n'inquiéterait pas trop Renatus.


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Ven 22 Sep - 11:09






Waylian & Renatus
Sense and Sensibility


Après avoir donné et reçu de l'affection à Waylian, Corvus reparti à ses occupations dans la cours, s'éloignant parfois vers le jardin, échappant au regard de Renatus avant de revenir rapidement vers son maître. Le jeune homme sourit doucement à l'elfe alors qu'il s'approchait, ressortant un crayon pour rajouter quelques traits à l'une des pattes arrières de la panthère, faisant mieux ressortir quelque jeu des muscles. Il voulait donner l'impression que l'animal en chasse allait sortir de la feuille. Devenir Faustus. Il mettait tout son cœur dans cet ouvrage, déterminé.

« Tu ne me déranges pas, voyons. Tu as bien raison de profiter de l'extérieur, il fait tellement bon aujourd'hui ! »

Renatus se remit à donner quelques coups de crayons que l'on aurait pu croire hasardeux mais qui étaient, en réalité, parfaitement maîtrisés. Il plissait les yeux, sans oublier l'elfe non loin de lui. Il aurait pu le dessiner, tien. Il pourrait dessiner tout le monde, s'il en avait le temps, et si "tout le monde" en avait l'envie. Renatus croisa les bras :

« Qu'est-ce que tu en penses ? J'aimerai que ça puisse aider mon frère dans ses entraînements... C'est assez détaillé, selon toi, sans être trop complexe ? »

Il était loin d'avoir terminé, mais il ne crachait pas sur une critique constructive qui pourrait l'aider à mieux orienter son crayon, a voir les défauts qui, trop concentré sur son dessin, ne lui sautait pas aux yeux. Il mordilla légèrement le bout de son crayon en réfléchissant, avant de lancer un regard en coin à Waylian, se rendant soudainement compte que le blond le vouvoyait toujours. Il ne s'en formalisait pas réellement, et était bien aise de ne pas avoir à vouvoyer les gens vivant avec lui : mais venant de l'elfe qu'il avait adopté comme ami (et, comme il venait d'inventer "ami dans un bain, ami jusqu'à la fin"), il voulait autant qu'il ne se sente pas obligé de prendre des pincettes avec lui.

« Tu sais, ça me ferait plaisir si tu me tutoyais... Way ? »

Renatus se retourna tout à fait vers l'esclave, avec l'impression que quelque chose n'allait pas. Quelque chose était différent, il semblait... Abattu, et la question qu'il lui adressa acheva de l'inquiéter. Définitivement, quelque chose clochait. Avait-il fait quelque chose de mal ? Était-on en train de préparer une mutinerie en cuisine parce que le grand chef de maison s'était absenté, et son frère n'était, après tout, qu'un esclave affranchi depuis peu. La raison était-elle toute autre ? Plutôt que de laisser son esprit s'emballer, Renatus reposa son crayon sur le bord de son chevalet, et pris doucement les mains de Waylian pour l'entraîner avec lui vers un banc, non loin de là.

« Bien sûr, tu peux me demander tout ce que tu veux. »

Renatus était sincère, autant qu'il était sincèrement inquiet. Il s'assit en invitant Waylian à en faire de même, et n'osa pas lâcher ses mains, préférant les serrer doucement entre ses doigts pour le rassurer un peu.

« Qu'est-ce qui ne va pas ?... » demanda-t-il doucement.

HRP.
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Lun 25 Sep - 20:50


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C'est vrai qu'il faisait bon ce jour-là, Waylian en avait presque envie de sortir une tenue plus légère pour danser seul dans la cour... mais le problème était qu'il n'était pas seul. Et qu'il n'avait pas le courage de se bouger : il se sentait happé par une étrange mélancolie dont il n'arrivait pas à reconnaître l'origine. Ou alors si, mais non, ça ne pouvait pas être ça. Pas lui.

Renatus le salua aussi chaleureusement que son chiot, quoique plus poliment. Il lui présenta spontanément son travail, et la mention de son frère lui transperça la poitrine comme une flèche. Cette panthère, c'était un modèle... Cette panthère serait un jour Faustus Scaevola.

— C'est... impressionnant.

Difficile à dire si Waylian parlait des travaux du Divin, du coup de crayon de son frère ou de la musculature de la panthère. Peut-être un peu des trois, finalement. L'elfe était trop distrait pour s'en rendre compte, et il espérait que Renatus ne lui en voudrait pas. Il y avait peu de chance, compte tenu que ce dernier était un des hommes les plus gentils qu'il ait rencontré. Il lui demandait même de le tutoyer, chose que Waylian ne pouvait se résoudre à faire de son propre chef, quand bien même il se sentait proche de l'artiste.

— Hmm, d'accord.

Cela devrait largement faciliter la discussion qui allait suivre : si Waylian était sorti, c'était justement pour parler un peu avec Renatus pendant que son frère était absent et ne risquait pas de les espionner. Ou du moins, l'espérait-il. Ren était adorable : en voyant que quelque chose n'allait pas, il lui prit les mains et l'invita à s'asseoir, un peu comme un oncle qui cherche à réconforter un petit garçon.

Qu'est-ce qui n'allait pas ? C'était là une excellente question, et Waylian n'était pas certain d'avoir une réponse claire et/ou cohérente. Il détourna un temps le regard, le posant sur Corvus qui jouait non loin. Ses yeux glissèrent ensuite sur le dessin, avant de revenir sur Renatus.

— Je... Je ne sais pas vraiment comment dire ça... C'est sûrement complètement stupide, et totalement déplacé mais... Est-ce que c'est normal qu'un esclave se soucie autant de son maître ?

Cela réveillait sûrement de très mauvais souvenirs pour Renatus, mais il connaissait l'envers du décor, il avait un regard intéressant sur ce qui pouvait lier le possesseur et le possédé.

— Je me trouve tellement naïf, stupide même. Je devrais le haïr, non ? Et c'est tout l'inverse, j'en ai bien peur.

Voilà, que pourrait-il bien faire, désormais ? Il n'était qu'un esclave, un elfe parmi tant d'autres, et le jour où il serait trop encombrant, il se ferait revendre. Faustus avait beau dire qu'il ne le ferait pas, les choses changeaient. Way avait vu trop de choses en rêve pour l'ignorer.



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Mar 26 Sep - 9:32






Waylian & Renatus
Sense and Sensibility


Renatus adressa un sourire ravi à Waylian lorsqu'il le complimenta - même si le compliment ne fut peut-être pas pour son talent - mais ce ravissement fut de courte durée. En effet, l'elfe ne semblait pas spécialement bien se porter, ce qui inquiétait un peu Renatus (il devait bien l'avouer). Il s'était pris d'amitié pour l'esclave de son frère qui s'était occupé de lui à son arrivée chez les Scaevola (chez lui), et Renatus restant fidèle à lui-même, il ne pouvait laisser Waylian dans cet état. C'est pourquoi il n'hésita pas une seule seconde à abandonner tout ce qu'il était en train de faire pour prendre ses mains et l'attirer jusque sur un banc, afin de pouvoir l'écouter et, si cela était en son pouvoir, le réconforter voire le soulager. Et lui demander de le tutoyer parce que l'artiste trouvait ça décidément vraiment peu agréable que quelqu'un qui l'apprécie le vouvoie, même si à Minrathie et dans cette demeure, il était (selon la société) "supérieur" à l'elfe. Ce n'était pas quelque chose d'inné chez lui.

Le cadet de la maison laissa le temps à son ami - ou du moins, celui qu'il considérait comme tel - le temps de trouver ses mots pour lui parler, lui poser cette question personnelle, se confier, tout simplement. En tous cas, l'elfe semblait vraiment embêté par ce qu'il avait à lui dire, mais lorsqu'il posa finalement sa question, Renatus ne saisie pas réellement le problème. Il fronça un instant les sourcils, pour lui-même, réfléchissant avant de répondre :

[b]« Je suppose que... Ca n'a rien de réellement anormal.. »[b]

Le jeune frère du Divin ne pouvait pas saisir la portée du "autant" de Waylian, n'ayant rien pour quantifier les soucies que l'esclave pouvait se faire pour son maître. D'un autre côté, il n'était pas un exemple d'objectivité non plus puisque, de toute évidence, ils étaient en train de parler de son frère. Sa seule famille, qu'il venait de retrouver, et à laquelle il tenait bien trop pour penser que quelqu'un dans cette maison puisse lui vouloir quoi que ce soit ; et ce n'était pas le cas, n'est-ce pas ? Son sourire s'adoucit un peu lorsque l'elfe reprit la parole, et s'il pensa cerner le problème, Renatus était certainement encore loin du compte.

[b]« Je n'ai pas haït tous mes maîtres, tu sais. En fait, je pense même n'en avoir détester aucun. Peut-être les derniers, mais je les craignais plus qu'autre chose, je crois... Je ne les adorais pas forcément non plus. Difficile quand on ne me gardait généralement pas plus de deux ans... »[b]

Il réfléchit un instant, réprimant un frémissement. Il ne se souvenait pas avoir déjà nourri de forts sentiments, qu'ils soient positif ou négatif, envers quelconque maître qu'il ait pu avoir, hormis la peur face à la cruauté presque sadique des derniers qu'il avait eu. Il était résigné, habitué à ne jamais rester assez longtemps sur place pour réellement se lier avec qui que ce soit. Il l'avait fait, un jour, ayant espéré ne pas avoir à quitter les Vospiscus et la compagnie de Nesiris, mais...

[b]« Pourquoi voudrais-tu haïr Faustus ? N'est-il pas, sinon agréable, au moins... Indulgent, avec vous ? »[b] ce n'était pas vraiment le mot qu'il cherchait, mais cela ferait l'affaire.

HRP.
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Mar 26 Sep - 10:46


Sense and Sensibility
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Waylian ne s'était pas réellement penché sur la question, pas consciemment, mais Renatus était ce qui s'approchait le plus d'un ami dans cette maison. Même si Faustus lui était doux et juste, il n'y avait pas cette proximité qui existait quand il était avec son frère. En même temps, prendre un bain ensemble les avait sûrement rapprochés plus qu'ils ne l'auraient cru.

Alors l'elfe essaya de trouver les mots pour exprimer son malaise, sachant que Renatus ne le jugerait pas. Il avait du mal à concevoir qu'il puisse s'attacher autant à quelqu'un qu'il aurait dû détester, en toute logique : les Orlésiens avaient beau ne pas avoir d'esclaves à proprement parler, leur système n'était pas bien différent dans le fond. C'est peut-être pour cela que Waylian se pensait étrange de ne pas correspondre aux préjugés de sa terre natale : Renatus, lui, n'était pas surpris.

— Je vois...

Cependant, Waylian eut l'impression que Renatus n'avait pas saisi la portée de ses mots. Il y avait une différence entre ne pas détester ses maîtres, et ressentir ce que Way ressentait. Il avait dû mal s'exprimer, ou du moins, être resté trop vague. Quand Ren lui demanda s'il voulait à ce point haïr son frère, l'elfe prit un air horrifié, et secoua la tête.

— Non, bien sûr que non ! J'en serais même incapable je pense. C'est bien ça le problème, en fait...

S'il voulait que Renatus l'aide vraiment, qu'il le conseille, ou seulement qu'il l'écoute, il allait falloir qu'il se fasse plus clair. Les mots avaient du mal à sortir, leur poids était encore trop grand, et Waylian demeurait incertain.

— Le Divin est... plus qu'agréable avec moi. Il est adorable, dans tous les sens du terme.

Il n'arrivait pas à aller plus loin, du moins pas dans cette direction. Ce n'était pas spécialement dans ses habitudes, mais il prit un chemin de traverse, tournant encore un peu autour du pot.

— Tu te souviens de ce que je t'avais dit à ton arrivée, dans le bain ? Quand j'avais cru que... enfin, qu'il y avait quelqu'un à qui je tenais ? Hé bien...

Il espérait que cette fois, Renatus comprendrait, et prendrait la mesure de l'inextricable sac de nœuds dans lequel Waylian s'était, bien malgré lui, fourré.



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Mer 27 Sep - 12:32






Waylian & Renatus
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Renatus pensait, et espérait, avoir réconforté un tant soit peu Waylian. Il était encore, à ce moment-là, loin de se douter du trouble réel qui secouait l'esclave ; il ne voyait que l'affection innocente qu'un esclave pouvait avoir pour un maître agréable et abordable, plus ou moins. Faustus savait où était sa place, pas comme son jeune frère qui évoluait encore parfois en eau trouble et effaçait les frontières entre sa position de maître et celle de "ses" esclaves (ou ceux de son frère, mais s'ils devaient l'écouter au même titre que le Divin, après tout), mais cela ne l'empêchait pas de ne pas être tyrannique en sa demeure. De ce que son cadet avait pu voir, c'était même tout à fait le contraire, et il ne trouvait donc nullement étrange la sympathie que certains esclaves, comme Waylian - et peut-être même Waylian à plus forte raison - pour son frère. L'elfe semblait perplexe, malgré tout, et Renatus se demanda si ce n'était pas lié à ses nombreux, très -trop- nombreux "déménagements". Il avait fini presque blasé, sinon résigné. Il n'avait plus rien ressenti pour ses différents possesseurs qu'une indifférence ou, à la limite, une légère sympathie. Jusqu'aux derniers. Ses doigts glissèrent sur sa lèvre, depuis le temps guérie, à ce sombre souvenir, mais il se reconcentra bien rapidement sur Waylian et ses problèmes, qui ne semblaient pas encore être totalement réglés. Il pencha légèrement la tête :

« Un problème ? Pourquoi cela serait un problème ? Je ne pourrais pas t'aimer comme je le fais si tu détestais mon frère ! »

Il rit légèrement, essayant de détendre l'atmosphère, avant de se taire pour écouter Waylian reprendre et continuer ses explications, un doux sourire accroché sur son visage. Jusqu'à ce que, enfin, l'étendu du "problème" ne fasse son petit bonhomme de chemin jusqu'à son esprit. Et il cligna des yeux en finissant par saisir ce que voulait dire Waylian (pourquoi fallait-il que les gens lettrés soient toujours aussi compliqués ?), ne sachant quoi dire sur l'instant. Alors, comme ça, la personne qui plaisait à l'elfe... Qui lui plaisait moralement, physiquement (sexuellement ?), c'était Faustus. Et ce n'était donc pas un simple problème de devoir haïr ou apprécier un maître, c'était plus profond, plus compliqué, plus... Renatus se racla légèrement la gorge, le regard perdu dans le vide ou, plutôt balayant la cours.

« Alors comme ça, tu... Tu aimes mon frère ? » son regard s'accrocha un instant à Corvus, avant qu'il ne finisse par le reposer sur Waylian. « Tu aimes Faustus ? C'est bien cela ? »

Bien que sa réaction puisse laisser penser le contraire, il n'y avait aucune déception dans la voix, le comportement, le regard ou l'esprit de Renatus. Simplement un léger choc. Il ne s'attendait pas à ça, il n'avait jamais été doué pour les histoires de cœur, et il n'était même pas certain d'avoir un jour aimé quelqu'un de cette manière. Les seuls personnes qu'ils se souvenaient avoir aimé tendrement avant d'arriver ici était sa mère avant qu'elle ne l'abandonne ou lui soit arrachée, et Nesiris, une amie esclave qu'il avait aimé comme une sœur. Du reste, il ne s'agissait que d'une attirance purement physique. Il ne se souvenait pas s'être amouraché de quelqu'un, pas sérieusement : il n'en aurait de toute manière pas eu le temps. Conditionné par ses trop nombreuses séparations, il avait consommé sans s'attacher, puisant l'amour et l'affection dont il avait malgré tout besoin dans les bras d'homme ou de femme pour quelques heures, quelques jours, quelques mois, amants éphémères.

« Je ne sais pas quoi te dire, Waylian, je ne suis pas... Je ne suis pas très au point à ce propos. »

Il laissa s'étirer quelques secondes de silence, durant lesquelles il suivit le chiot du regard qui, après avoir couru derrière un papillon, vint sagement s'allonger quelques instants à leurs pieds. Renatus tendit la main pour le caresser un peu, avant de reprendre :

« Mais je comprends mieux ton problème. Enfin, si l'on peut réellement appeler ça un problème. Personnellement, ça ne me dérangerait pas que tu sois le compagnon de mon frère, parce que je t'aime bien et que - enfin, je pense - tu saurais prendre soin de lui et ne jamais le blesser. » Renatus était-il en train de donner sa bénédiction à Waylian ? Il se doutait bien que ce n'était pas forcément ce genre de chose qu'attendait l'elfe, aussi reprit-il : « Mais fait attention, Waylian. Je ne doute ni de ta bienveillance, ni de ta prudence, mais je ne voudrais pas que tu te fourvoies ou que tu fasses quoi que ce soit qui risquerait de te faire... Je ne sais pas. Mais il paraît que l'amour rend idiot, et je serais bien triste que tu le sois et que cela ne blesse tout le monde. » il sourit doucement, pour le rassurer, et termina d'une voix qui se voulait tout aussi douce : « Je ne sais rien, pour le moment, des sentiments de mon frère pour qui que ce soit. Mais si je peux le sonder, je le ferais. »

Evidemment, Renatus ne savait pas ce que son frère était réellement parti faire à Qarinus. Et, évidemment, son frère passait avant tout le monde, et Renatus soutiendrait toujours son frère avant Waylian : pour autant, même s'il n'en laisserait rien paraître, il se sentait presque piégé. Parce que ce n'était pas parce qu'il voulait le bonheur du Divin Noir qu'il voulait le malheur de l'elfe, et il avait peur que toute cette histoire ne se termine dans les larmes. Pour l'heure, il se contentait d'afficher un sourire qui se voulait doux et rassurant, dans l'espoir de parvenir à soulager un peu son ami.

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Mer 27 Sep - 14:21


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Renatus avait bien du mal à suivre Waylian semblait-il, tant ce dernier se perdait en circovolutions. Il n'arrivait pas à dire les choses clairement, parce que la situation n'était simple qu'en apparence. Peut-être que ce n'était pas un problème pour le frère de Faustus, mais c'était qu'il n'avait pas perçu la portée de ce qui animait l'elfe. Il devait être plus direct... se faire violence, car il avait besoin de conseils. Ça ne lui arrivait pas souvent, et il était trop solitaire pour oser se reposer sur les autres, du moins, il l'avait été.

Et puis, Ren compris enfin. Il n'avait pas peur d'employer ce mot qui effrayait tant Waylian : en l'entendant, ce dernier sentit son cœur se gonfler, signe qu'il ne s'était pas trompé. Ses sentiments avaient beau être jeunes, cela ne changeait pas leur nature, tout comme un jeune arbre à peine sorti de terre demeure tout de même un arbre.

— Je... crois. Oui.

Une petite hésitation dans la voix, juste le temps pour Waylian d'accepter lui-même cette situation délicate. Renatus lui avoua n'avoir pas grand-chose à dire à ce propos, n'étant pas très au faîte de ces choses lui-même. Waylian détourna le regard en soupirant, se sentant à la fois soulagé de s'être confié et appréhendant la suite. C'était maintenant que les choses fâcheuses allaient être listées, que Renatus lui dirait que c'était mettre le doigt dans un engrenage qui le dévorerait tout entier, et précipiterait Faustus dans l'abîme. Waylian y avait déjà songé, il sentait l'angoisse le ronger de l'intérieur, tant il avait conscience de se mettre dans une position bien plus délicate que Renatus ne pouvait l'imaginer.

Renatus ne s'opposait en rien à cela, ce qui, même si ça n'avait aucune espèce d'importance, rassura un peu Waylian. Il n'avait pas confiance en sa propre capacité à ne pas blesser Faustus, ou à prendre soin de lui, et d'entendre quelqu'un d'autre lui dire qu'il n'avait aucun doute là-dessus était rassérénant. Dommage que Ren ne sache pas tout...

Les mises en garde ne traînèrent pas : les Scaevola étaient des êtres magnifiques mais abîmés, Waylian l'avait bien compris. Si auparavant cette faiblesse de la part de Faustus était un avantage exploitable pour son esclave, ce n'était plus le cas. Cela ne témoignait plus que de la fragilité du Divin et de la valeur de la confiance qu'il lui accordait. Quant à se servir du frère pour avoir des informations...

— Non, non... Je ne suis pas venu te voir pour ça, et je préférerais lui en parler directement, si possible. Je lui dois au moins ça. Non, je pensais juste que, peut-être, ça t'étais déjà arrivé.

Les esclaves se rapprochaient parfois dangereusement de leurs maîtres, et il n'était pas exclu que Renatus eut vécu la même chose. Sauf que non. Waylian n'était pas plus avancé, d'autant plus que l'étendue des dégâts ne s'arrêtait pas là.

— Je... Je ne suis pas sans expérience mais je ne crois pas avoir ressenti ça auparavant. Et je me dis que de toute façon, cela n'a aucune importance. Je ne suis qu'un esclave, et c'est le Divin. Quand bien même voudrait-il de moi, j'ai difficilement ma place à ses côtés.

Waylian détourna les yeux et se prit à suivre Corvus du regard. Le voir gambader le remplissait d'un sentiment doux-amer qui lui donnait juste envie d'aller se blottir dans ses draps et de dormir un million d'années ou deux.



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Sam 7 Oct - 16:08






Waylian & Renatus
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Renatus ne savait pas réellement si la révélation de Waylian l’étonnait réellement, ou non : après tout, le jour de son arrivée, ils avaient eu l’occasion de discuter de son frère, et l’elfe avait déjà semblé éprouver de douces pensées à son égard. En tout bien tout honneur, peut-être, mais Renatus n’avait ressenti aucune hostilité de l’esclave pour son maître, et peut-être même l’inverse. Alors, au fond, peut-être que l’ancien esclave ne devait pas être trop étonné, malgré un épisode un peu perturbant s’étant déroulé dans une baignoire (quand bien même il est à présent pardonné et oublié). Il lui adressa un sourire encourageant, désireux de pouvoir l’aider, même s’il ne lui semblait pas avoir été amoureux un jour, ou pas sincèrement, du moins. Il en avait « aimé », des corps, des présences, des gestes et des proximités : mais tomber amoureux d’une personne, il n’avait pas encore eu cette « chance ». Ou cette « malédiction ».

Il appréciait la franchise de Waylian, envers lui-même, et sa volonté de l’être envers son frère. Renatus posa une main sur sa joue, en souriant, avant de la reposer sur son épaule. Il avait encore un peu de mal à ne pas toucher les gens, à ne pas se montrer trop intrusif ; c’était un réflexe auquel il ne pensait pas, bien qu’il fasse des efforts.

« J’aimerai pouvoir t’aider et te conseiller, mais je n’ai pas encore eu l’occasion d’être… Amoureux. Je ne suis jamais resté assez longtemps au même endroit pour ça et… Tant mieux, en un sens, je n’ai pas eu à en souffrir. » il lui offrit un petit sourire désolé : « Sans le vouloir, je sais que je remarquerai facilement quelques réactions ou gestes qui ne peuvent pas tromper. Surtout maintenant que je le sais… J’ai l’œil, tu sais. »

Il pensait d’ailleurs que c’était pour cela qu’il avait un si bon coup de crayon. Il pouvait percevoir le moindre détail d’un simple coup d’œil, trouver la faille, ou au contraire la chose minuscule qui rend le tableau magnifique. Mais ce n’était pas toujours un avantage. Renatus fronça légèrement les sourcils quand Waylian poursuivit. L’ancien esclave pris le menton de l’elfe entre ses doigts pour le forcer à le regarder, avant de répondre on ne peut plus sérieusement :

« Et, il y a encore peu de temps, je n’avais aucune légitimité de me trouver ici. J’ai été des deux côtés de la barrière, et toi tu n’es pas tévintide : je pense qu’on sait tous les deux que rien n’est figé dans la pierre. Je n’ai jamais été amoureux, Waylian, mais cela ne m’a pas empêché d’aller rouler dans les draps de plusieurs personnes et, parfois, de mes maîtres. Ou de leur fille. » Il le relâcha en douceur pour soupirer, lançant à son tour un regard à son chien. « La vie est pleine de surprise. Dans tes gestes et tes paroles, peut-être n’as-tu pas le droit de certaines réactions parce que quelqu’un, ici, a un jour décidé que tu serais un esclave. Mais n’enchaîne pas tes rêves et tes espoirs avec. Si mon frère veut de toi, lui aussi, je pense qu’il se moquera bien de savoir que tu es son esclave ou non. Même si ça doit rester entre ces murs… »

Il haussa une épaule. Peut-être partait-il trop loin, il partait souvent trop loin, bercé par ses propres rêves, son immense imagination et ses principes pas forcément très tévintides. Il ajouta d’ailleurs avec un sourire en coin, comme pour détendre un peu l’atmosphère :

« Et puis, personnellement, je suis contre l’esclavage. »

HRP.
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Sam 7 Oct - 20:51


Sense and Sensibility
“Take a look at me now, there's just an empty space”  ▲ P.Collins



Waylian préférait ne pas repenser à ce qu'il s'était passé dans le bain avec Renatus. Il avait suffit d'une pensée dirigée vers Faustus pour que son anatomie se rappelle à lui, et ça l'emplissait de honte. On aurait pu croire qu'un Orlésien comme lui soit détendu à ce propos, mais les circonstances avaient fait qu'il s'était senti véritablement mal d'avoir de telles pensées alors qu'il s'occupait d'un Renatus fraîchement arraché à l'esclavage.

Il n'avait pas l'air de lui en tenir rigueur cela dit, car il lui parlait avec beaucoup de douceur et son contact rassura un peu Waylian. Ce dernier ferma un temps les yeux, réfléchissant à la question de savoir si oui ou non, il avait ses chances. Et puis, il se trouva soudainement stupide.

— Je... Je préfère autant ne pas savoir. J'aurais trop peur d'espérer en vain.

Effectivement, cela pouvait faire souffrir, et d'une certaine manière, Renatus avait été chanceux de n'être jamais tombé amoureux. À choisir, Waylian aurait sûrement préféré quelqu'un de plus simple, de plus accessible, quelqu'un de son rang... Mais non. Comme d'habitude, l'elfe de Val Royeaux visait très haut. Trop, sûrement. Il fit part de ses doutes à Ren, qui se tourna vers lui pour lui conter son histoire. C'est vrai qu'il n'était pas bien difficile d'entrer dans les couches tévintides, mais...

— Ce n'est pas qu'une question... physique. Je me doute que les esclaves ne sont pas toujours là juste pour faire la conversation ou mettre la table, mais ce n'est pas de ça dont je veux.

La vérité, c'est qu'il ne savait pas ce qu'il voulait. Il savait pertinemment qu'en tant qu'elfe, il n'aurait jamais droit à une reconnaissance publique, que tout devrait rester secret, entre ces murs, comme l'avait dit Renatus. Quelque part, cela blessait Waylian, qui sentait toute l'injustice d'un monde où la liberté était encore trop rare.

— En fait, je pense qu'il vaut mieux pour tout le monde que ces sentiments ne soient pas réciproques. Avec un peu de chance, ça passera vite.

L'air soudainement sérieux et sombre de Waylian était certainement bien peu discret, surtout pour un œil comme celui de Renatus, mais il n'en avait que faire. Il ne se sentait pas en danger en sa présence, et l'inverse était sûrement vrai. Il venait juste de dire un truc qui aurait pu révolter la moitié de Tévinter, sur le ton de la conversation. Cela fit sourire Way :

— Vu ta situation, c'est compréhensible. Mais... Je doute que ce soit aussi simple que ça. D'après ce que j'ai vu, la société tévintide ne fonctionnerait plus du tout sans esclaves. Et puis, l'ironie de tout ça, c'est que j'étais plus mal traité en étant libre, à Val Royeaux. Libre, mais elfe tout de même, dans les bas-cloîtres. Le mot peut changer, le concept derrière demeure. Et c'est plus difficile de faire changer les idées que les mots.

Way soupira, soulagé d'avoir du soutien en la personne de Renatus, mais de plus en plus convaincu que ses sentiments seraient le début de sa fin. Et ce n'était pas juste que quelque chose d'aussi beau, d'aussi extatique soit dans le même temps si mortel.



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Lun 9 Oct - 18:08






Waylian & Renatus
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Le point de vue de Waylian se défendait. Renatus était certainement trop curieux pour, à la place de l'elfe, ne pas vouloir savoir s'il aurait eu ses chances. Mais il fallait de tout pour faire un monde et, parfois, le fait de ne pas savoir pouvait éviter à plusieurs cœurs de se briser, plusieurs âmes de se noircir ou plusieurs affections de se flétrir. La vérité fait mal mais, pour Renatus, elle est un mal nécessaire. Il a déjà tant souffert dans sa vie qu'il ne craint plus les coups bas, pourvu qu'ils ne viennent pas de sa famille : de Faustus et, à une moindre mesure, peut-être, mais malgré tout, de Waylian. Il avait été le premier visage à se tourner vers lui après celui du Divin, et Renatus s'y était attaché plus qu'il n'aurait plus le prévoir. Il ne le regrettait pas, et espérait n'avoir jamais à le regretter.

« C'est à toi de voir, je ne te forcerai à rien. » souligna-t-il doucement.

Même si sa curiosité était piquée, il n'entrerait pas dans la vie privée de son ami et de son frère de manière si grossière. Si Waylian décidait de tout garder pour lui, qu'y pouvait-il ? Il se sentait dépassé, et inutile. Il aurait réellement voulu aider l'elfe, le soutenir, l'encourager, mais il était dans une situation qu'il n'avait jusqu'alors jamais connu, et qui mettait Renatus dans une position assez étrange entre son frère et "un esclave" (même si le blond était plus que ça à ses yeux).

« J'aurai certainement envie de plus que ça, moi aussi. Mais ne tenterais-tu pas ta chance s'il te la présentait ? »

Il avait du mal à imaginer quelqu'un se prétendant amoureux ne pas céder aux yeux doux de sa moitié. Surtout si la moitié en question tendait à vouloir quelque chose, même quelque chose se déroulant dans l'ombre parce que le monde était trop con pour supporter qu'ils puissent vivre leur idylle à la lumière du jour. Il trouvait ça égoïste aussi (et masochiste) de se priver et de priver l'autre d'un petit bonheur qui pourrait être partagé.

« Et si ça ne passe pas ?... »

La question semblait peut-être peu légitime, mais il s'inquiétait pour son ami. Il la balaya d’un signe de la main : le futur répondrait certainement de lui-même à cette interrogation. Au moins, il réussit à arracher un petit sourire à Waylian, ce qui était déjà une petite victoire en soi. Il haussa légèrement une épaule, avant de hocher la tête, conscient que son point de vue sur l’esclavage lui venait sûrement du fait qu’il avait été esclave pendant longtemps.

« Ah ! Je m’en doute bien, malheureusement. Si tu es mieux ici, c’est le principal, je suppose… »

HRP.
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Lun 9 Oct - 19:05


Sense and Sensibility
“Take a look at me now, there's just an empty space”  ▲ P.Collins



C'était vraiment normal de réagir aussi violemment ? Waylian se trouvait ridicule, mais d'une autre manière, il pouvait concevoir qu'il jouait sa vie sur ce simple pari : est-ce que le Divin était prêt à accepter ses sentiments ? Il avait peur d'espérer, de perdre tout ce qu'il avait pour des chimères. Dans une moindre mesure, il avait également peur que ce ne soit pas réciproque, mais il savait qu'il n'aurait aucune prise là-dessus. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut voler : il doit être donné librement. Et Waylian en connaissait un rayon en liberté.

Il était heureux que Renatus n'insiste pas plus, cela dit. Il avait beau se trouver stupide et naïf comme un adolescent, il n'aurait pas aimé qu'on lui force la main. Heureusement (ou malheureusement pour lui, selon les points de vue), Ren n'était pas du genre à forcer qui que ce soit, à quoi que ce soit. Way esquissa un sourire pour l'en remercier. Il réfléchirait, cependant. Il n'y avait que les imbéciles qui ne changeaient pas d'avis.

Quant à tenter sa chance... Il était difficile pour Waylian de savoir ce qu'il ferait si l'occasion se présentait effectivement. Il avait vécu des aventures passionnées, et savait très bien qu'on ne contrôlait pas toujours tout, surtout pas ses sentiments. Il y avait des choses sur lesquelles il fallait faire le total deuil de sa volonté. Way n'était pas assez fou pour penser qu'il pourrait résister, alors il haussa les épaules. Un fin sourire étira ses lèvres alors que son imagination se mettait en branle d'elle-même.

— Je pense pas en être capable.

S'il n'y avait pas que l'aspect charnel qui l'intéressait chez Faustus, ça ne voulait pas dire qu'il n'y avait aucun désir, ou que ce dernier n'était pas fort. Il était bien là, grondant comme le roulis du tonnerre, impossible à dompter. Il y avait quelque chose d'unique chez Faustus, une lueur dans la fumée de ses yeux de quartz qui attirait Waylian comme un papillon. Il voulait tout connaître de lui, mais être le seul à pouvoir déchiffrer l'énigme qu'il était. Il voyait en lui un casse-tête qu'il espérait ne jamais pouvoir résoudre. Il voulait apprendre de lui tout comme il voulait lui apprendre le peu de choses qu'il savait. Il voulait bien trop de choses. Et aucune de celles qui l'avaient pourtant mené jusqu'à Tévinter.

Alors oui, il disait que ça passerait vite, mais il se berçait d'illusions, il négociait avec une réalité qu'il ne voulait pas voir en face. S'il était aussi touché par Faustus, assez pour en être inquiet et en parler à Renatus, c'était que les choses avaient déjà passé le point de non-retour.

Et si ça ne passait pas... Si ça ne passait pas, Waylian aurait perdu un temps précieux. Mais il n'aurait pas perdu de vue un objectif plus grand que lui ou ses sentiments, plus grand même que Faustus... Est-ce que ça valait vraiment la peine d'échanger un bonheur éphémère et incertain contre une destinée tellement plus importante ? La balance était loin de s'être stabilisée.

Quant à l'esclavage...

— Si je vis bien, c'est grâce à Faustus, et à toi aussi. Je sais que tout le monde n'a pas cette chance. J'ai peur... je me demande s'il va penser que je me force parce qu'il est bon avec moi. Qu'il ne me pense pas honnête.

Parce que tu ne l'es pas, Waylian.
T'es qu'un menteur.
Un traître.


Une larme coula sur sa joue alors qu'il détournait le regard. Tout cela était bien trop complexe pour en parler simplement avec Renatus. Ce n'était pas sa faute, c'était juste... Trop. Trop vite. Waylian inspira un grand coup et essaya de se contenir.

— Excuse-moi.



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Mar 10 Oct - 9:43






Waylian & Renatus
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Le sourire qui étira les lèvres de Waylian lorsqu'il avoua ne pas penser être capable de résister à Faustus si celui-ci se montrait ouvert et désireux de partager "quelque chose" avec l'elfe trouva en écho le sourire qui apparu sur le visage de Renatus. Il en était sûr. Qui serait capable de résister à un tel appel ? Lorsque la personne aimée vous ouvrait ses bras, et qu'elle attend une réciprocité équivoque, qui pourrait se permettre de refuser ça, priver l'autre de ce bonheur que pourtant tout deux désirent juste par un apparent caprice ? "Pour ne pas souffrir". Tout ça était peut-être encore un peu abstrait pour Renatus, puisque, comme il l'avait dit, il n'avait jusque là aucune expérience amoureuse probante - que des expériences sexuelles, pour ainsi dire. Les paroles qui suivirent firent légèrement froncer les sourcils de Renatus, cependant :

« Je ne comprends pas... C'est toi qui est attiré par mon frère, on ne sait pas si c'est réciproque. Comment pourrait-il penser que tu te forces à être à ce point affectueux avec lui si c'est juste un remerciement ? Connaissant Faustus, s'il ne veut pas de toi et que tu te montres trop avenant, ce ne sera pas vraiment lui faire plaisir ou le flatter. Je pense que tu vas chercher la petite bête un peu trop loin... Tu ne réponds pas à ses sentiments, après tout. Au mieux tu les provoques. A moins d'être un manipulateur fini, il n'y a aucune raison ni aucune logique à ce qu'il pense ça, si cela vient de toi d'abord... Enfin, c'est ce que je pense. »

Peut-être était-ce Renatus qui manquait de logique et de clairvoyance, mais il avait clairement l'impression que Waylian se faisait des nœuds au cerveau. Il aimait beaucoup son ami mais, là, il peinait vraiment à suivre son raisonnement. Qu'il ait peur, peur de se faire rejeter, vendre, peur de briser quelques choses, de briser ses espoirs ou de souffrir, l'ancien esclave pouvait le comprendre sans soucis. Mais qu'il ait peur que Waylian se force à l'aimer alors que la première étincelle venait de l'elfe, qu'il était la source même de l'incendie ? Ca allait trop loin pour lui, les méandres d'un esprit accaparé par les sentiments semblaient soudainement trop complexe pour lui. Cela semblait si fatiguant qu'il ne savait plus très bien s'il avait envie d'aimer un jour - ou alors, aimer simplement, ça, ça lui plairait.

Renatus pencha légèrement la tête en voyant une larme rouler le long du visage de l'elfe. Il ne s'était pas attendu à ça, et la détresse de son ami semblait bien plus profonde qu'il ne l'avait imaginé. Se retenant de paniquer (était-ce de sa faute ? Sa réflexion avait-elle était trop dure et trop sévère ? Oh comme il s'en voulait, à présent, de cette franchise qui avait peut-être blessée un ami !), il prit plutôt Waylian dans ses bras, doucement, pour l'attirer contre lui et le bercer un peu.

« Ne t'excuse pas... C'est moi qui suis désolé. Ne pleure pas, s'il te plaît... » Corvus s'était approché d'eux, curieux, et avait posé une patte sur le genou de Waylian, l'autre sur celui de Renatus. « Je voudrai tellement t'aider, pouvoir te soulager un peu... Je suis incapable de suivre toute tes pensées parce que je n'ai jamais connu ça, ne prends pas mal ce que je peux dire, s'il te plaît. Je ne veux pas te blesser, j'essaie juste de comprendre... » Renatus glissa une main dans les cheveux de Waylian pour les caresser doucement, comme une mère l'aurait fait avec son enfant, un grand frère avec son cadet. « Si on rentrait ? Je peux te faire un chocolat chaud, et une tarte. Oh, tu ne pourras pas la manger tout de suite mais... Les tartes, surtout à la pêche, ça me réconforte toujours. »

Il avait de bons souvenirs liés au goût de la pêche. Il savait que le sujet délicat qu'était Faustus n'était certainement pas clos mais, pour l'heure, tout ce qu'il savait c'est qu'il voulait prendre soin de Waylian ; il ne supportait pas de le voir si mal...

HRP.
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Mar 10 Oct - 10:47


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“Take a look at me now, there's just an empty space”  ▲ P.Collins



Renatus avait du mal à suivre Waylian, et ce dernier ne pouvait pas lui en vouloir. Il avait bien des difficultés à garder le rythme de ses propres pensées tourmentées : autant essayer d'y voir clair en pleine tempête. Il avait besoin de se calmer, de taire toutes les voix qui s'étaient soudainement élevées en lui, puissantes et contradictoires. Il sentait bien que Ren essayait de le consoler, mais ses mots résonnèrent bien différemment dans l'esprit du jeune elfe.

À moins d'être un manipulateur fini.

Qui disait à Renatus qu'il ne l'était pas ? Waylian avait été acheté et utilisé par le Divin justement pour sa capacité à n'éveiller les soupçons de personne. Il avait l'air trop stupide, trop tarte pour être dangereux. Quelle tragédie que la première chose de réelle, de vraie venant de lui soit également celle qui ait le plus de chance d'être considérée comme de la mauvaise comédie.

Il ne répondit pas à Renatus, pour la simple et bonne raison qu'il avait peur de ne plus pouvoir s'arrêter de parler s'il ouvrait la bouche. Reste qu'il voyait un tas de raisons qui auraient fait que le Divin se méfie de lui, rejette tout en bloc, et si cette alternative lui faisait aussi peur, c'était que c'était la meilleure pour Faustus.

Waylian s'en voulait déjà, et il ne put empêcher une larme de venir trahir la détresse dans laquelle il s'enfonçait. Renatus était trop bon pour ne pas le serrer contre lui, et l'elfe se laissa bercer : il profita de l'étreinte pour essayer de se calmer. L'arrivée de Corvus lui arracha un sourire et passa la main dans son pelage.

— Ça va aller...

Il inspira un grand coup, et accepta avec un nouveau sourire la proposition de Renatus.

— Ce serait plutôt à moi de m'occuper de ça mais... Oui, ça me ferait plaisir.

Encore une fois, il profitait.



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