⑤ vous aurez beau faire et beau dire, dût-elle même l'ignorer. ☾ ysilla
THE DAWN WILL COME :: L'auberge Du Pendu :: Cimetière :: RP
Je considère que dans la vie, il faut se battre pour ses buts. À chaque instants. Que si certains avaient la chance d'exister dans l'aisance, ce n'était pas le cas pour le monde. Y compris pour moi. Je l'avais su dès mes premières années, à partir du moment où j'étais né elfe. Je savais que les choses seraient compliquées à atteindre. Que je devais faire mes preuves lorsque d'autres enfants auraient la chance d'éviter d'être entassés dans les bascloitres pour espérer d'avoir une existence meilleure. J'avais appris le fait que les humains se fichaient de savoir si une petite créature aux oreilles pointues auraient disparu la nuit précédente. Qu'un acte commis envers un simple mortel n'aurait pas la même valeur que celui commis envers un elfe.
Et pourtant, j'avais su me défaire de cette situation désastreuse, de ce destin misérable. Des bardes sont venus à moi, me proposant des choses que jamais je n'aurais pu espérer si j'avais pris la décision de rester bien au chaud, auprès des miens. Cela avait été comme un renouveau. Mieux que ça. Une renaissance. Dorénavant, je pouvais me permettre de m'exhiber en ville, paré d'une richesse inconsidérée. Allant dans des endroits prisés comme celui que je pouvais fréquenter actuellement ; une sorte de taverne à l'aspect raffiné, fréquenté par des individus dont les valeurs sont grandement estimées. Des bourgeois pour la plupart des cas et des nobles parfois.
Si ma présence elfique pouvait sembler incongrue pour beaucoup d'individus ici présent, je n'en avais cure. Je ne voulais pas me préoccuper des plus grands aujourd'hui. Pas maintenant. Parce que tout ce que j'avais mis en œuvre jusqu'à présent pour exister dans l'opulence semblait dorénavant partir en poussière. La raison ? Les mages devaient de nouveau s'enfermer dans les Cercles, jugés dangereux. Et, hélas, j'avais également le malheur d'en être un. Si seulement j'avais eu l'occasion de naître dans la normale sociale ! Parfois, il m'arrivait de me maudire pour ça. Mais cela ne m'empêchait pourtant pas d'être également fier de ce que je suis par moment. Parce que moi, j'avais su m'en sortir et pas les autres.
Néanmoins, j'étais désormais inquiet. Car je ne voulais pas me rendre aussi facilement. Je voulais être libre. Surtout après tout ce que j'avais fais. Une seule solution s'offrait alors à moi ; Partir pour ne plus jamais revenir. Sauf que je n'avais connu qu'Orlaïs jusqu'à présent. Je me voyais mal m'exiler ainsi et risquer de me perdre sur des territoires hostiles. Il fallait que je réfléchisse à la situation. Que je prenne une décision rapidement. D'ailleurs, c'était pour cela que je m'étais rendu ici-même. Afin de méditer tranquillement autour de quelques verres. Au lieu de cela, j'avais fini par m'enivrer de la boisson, préférant encore chercher à me bercer de chimères et d'illusion, afin d'oublier tout bonnement ma situation. Je pleurais même. Cachant mon visage entre mes bras que j'avais posé au niveau de la table devant moi, me mouvant en quelques soubresauts et cherchant à taire mes plaintes. En vain.
Elle semblait résonner dans la bâtisse, atteignant même très certainement les tables d'à côté et les voisins qui devaient très certainement m'épier. Quand finalement je me replaçais correctement, le dos droit comme un i, je découvrais une jeune demoiselle devant moi. Une tête qui me disait vaguement quelque chose. Je ne savais pas vraiment quoi. Je la jugeais de mes prunelles à travers mon masque, encore satisfait de pouvoir en porter un en publique afin qu'elle ne puisse pas deviner mon expression de dédain sur mon visage, les prunelles rougies par la tristesse. ≪ - Ne me jugez pas, s'il vous plait. ≫. Pourtant, il était certainement déjà trop tard. J'avais paru faible devant tout le monde. C'était stupide. Je ne voulais la pitié de personne.
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J'avais relevé la tête pour finalement me concentrer sur la personne qui venait de se présenter à moi. Son expression me disait quelque chose et en même temps, son accoutrement me surprenait. Les gens d'ici ne devaient-ils pas tous se parer d'un masque pour se présenter lorsque l'on faisait parti de la haute société ? Car oui. Si elle aurait pu donner l'air d'une simple servante, la figure dévoilée, le reste de ses vêtements et en particulier la qualité de la robe laissait croire qu'elle n'était pas une jeune femme issue de la plèbe. D'ailleurs, le simple fait qu'elle s'affichait dans cet endroit fréquenté par la riche populace prouvait également qu'elle ne devait pas être n'importe qui. Mais alors, que pensait-elle faire en oubliant de dissimuler son visage ? Pensait-elle qu'elle n'aurait aucunement besoin à le faire face un elfe ? Qu'une créature de ma condition avait très certainement commis le pire pour en arriver-là ? Je voudrais m'offusquer, mais je me retiens. Si ça se trouve, je me fais de fausses idées. Qui sait, c'est peut-être une étrangère. Tout bonnement. Dans tout les cas, elles ne semblent pas méprisantes à mon égard. Bien au contraire. Elle semble même plus qu'attentionnée, cette gentillesse marquée par sa proposition de me tenir compagnie. Sauf que je dois bien l'avouer. Je ne sais pas si cela pourrait réellement m'aider. Après tout, je ne connais aucunement son avis concernant les mages et je suppose que les personnes les appréciant se font de plus en plus rare. Surtout ici. Alors, je me dis qu'elle ne pourrait aucunement m'épauler. Que même je pourrais prendre un risque en la fréquentant... Heureusement pour elle, l'alcool me monte à la tête et je n'y réfléchis que très légèrement dessus.
≪ - Oui... Je suppose. ≫ fis-je alors entre deux plaintes, prêt à accepter n'importe qui qui pourrait en réalité me détourner de mes pensées. Qui sait, peut-être même remettrais-je mes projets pour le lendemain jusqu'à ce que je finisse de nouveau par me rendre compte de la dangereuse présence des templiers. Derrière mon voile de chaînes, j'affiche ainsi un large sourire qui cherche à se faire amicale, mais en vain. Il reste triste. Terriblement triste à cause de mes pensées qui me torturent, rendues plus cruelles par la boisson qui réchauffe mon être. Je tente alors de changer de sujet, pourvu que la demoiselle ne se pose pas trop de questions. ≪ - Vous... Vous n'êtes pas d'ici, je me trompe ? ≫ la questionnais-je donc. Au moins, ça serait aussi l'occasion de mettre un nom sur son faciès... Ou pas. Tout dépendrait de la réponse qu'elle me donnerait, en fait. Car si certaines personnalités quittaient leur contrée pour rejoindre des réceptions, il m'arrivait rarement de le faire en ce qui me concerne. Mais après tout, elle avait trouvé ce lieu de beuverie, non ? Sans doute n'est-ce pas la première fois qu'elle passait par ici ? À moins qu'elle ne soit une âme qui s'était toujours perdue dans la foule et que je la remarquais ainsi pour la première fois de ma vie ?
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≪ - Du pain et du fromage, pas trop fort, des noix, un pichet d'eau et un jus de fruit pour mon ami. ≫. Je renifle alors que je l'entends passer commande auprès de la serveuse. J'attends ensuite que cette dernière ne finisse par repartir pour reprendre la parole. ≪ - Je n'ai pas besoin d'un jus de fruit. Une boisson fortement alcoolisée m'aurait suffit. ≫. Bien sûr, j'étais bien conscient que l'alcool aurait dégradé les choses. Que j'aurais très certainement continué à pleurer et à me morfondre au lieu d'essayer de me ressaisir. Que même, cela aurait davantage attiré l'attention sur moi dont, peut-être la vigilance des templiers qui pourraient traîner dans le coin. Et puis, on le dira sans doute jamais assez, la boisson n'est pas vraiment bonne pour la santé. Je pourrais ainsi tomber pour ne plus jamais me relever. Ça serait assez stupide venant de ma part. Avoir atteint une sphère aussi haute pour finalement retomber bien bas. Pourtant, j'avais déjà le sentiment d'être retombé. De ne plus pouvoir profiter du Noble Jeu comme je le faisais si bien jadis sans être constamment sur mes gardes. Se dire que tout cela ne serait finalement que les réminiscences d'un doux passé qui me sera finalement enlevé. Aujourd'hui encore, j'essayais de m'accrocher à ce qu'il me restait de mon quotidien révolu, baignant dans la bourgeoisie en me martelant l'esprit que cela sera la dernière fois que je passerais ici. ≪ - Non en effet je ne suis pas d'Orlaïs. Je crois que cela se remarque rien qu'au fait que je ne porte pas de masque. Je suis Féreldienne. Je m’appelle Ysilla. ≫. Je souris. Donc j'avais raison. Elle n'est pas d'ici. Mais dans tout les cas, cela ne m'aide aucunement pas pourquoi son attitude me dit vaguement quelque chose. Qu'importe, je prends la décision de me présenter à mon tour, en sachant qu'elle venait de le faire. ≪ - Enchanté de faire votre connaissance. Moi c'est Kaida Maidh. ≫. J'imaginais que c'était inutile de lui dire que je venais au moins d'Orlaïs, si ce n'est au sein de Val Royeaux-même. Il suffisait de voir mon accoutrement pour y songer, ce n'était pas bien difficile à le deviner. Ysilla enchaîne alors. Me demande pourquoi je suis si attristé. Je me fige donc et n'ose la regarder. J'aurais dû m'attendre à cette question depuis le départ et pourtant, cela m'inquiète. Bien qu'elle a l'air sympathique, je me disais que je ne pouvais révéler ma nature à voix haute. Surtout pas ici. Je baisse le regard. ≪ - J'avoue. Je ne sais si je peux réellement avoir confiance en vous. ≫. Au moins, ça méritait d'être clair. Même si j'espérais me tromper. Mais je préférais rester sur mes gardes pour l'instant. J'avais déjà vu des pères et des mères envoyer leurs propres enfants au sein des cercles, sans aucun état d'âme.
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≪ - Pas besoins de jus de fruit ? Oh que si. Vous en rendez juste pas compte... ≫. Elle insiste et je soupire, finissant par m'y résoudre. Après tout, c'est vrai qu'elle a peut-être raison. Qu'un jus de fruit ne pouvait pas me faire de mal. Même si je ne pouvais m'empêcher de désirer un autre verre d'alcool afin de réchauffer d'avantage ma gorge et de m'enivrer de l'ivresse tel un poison s'insinuant dans mes veines. Qui plus est, j'étais également gêné à l'idée qu'une demoiselle puisse s'occuper de moi alors que je n'étais personne. Que tôt ou tard, je devrais lui rendre des comptes à mon tour. Que j'avais plus ou moins une dette à son égard. Même si cela pouvait être trois fois rien. Que je pouvais parfaitement lui payer une boisson sans problème, vu que je ne manquais guère d'argent.
Je quittais ma pensée lorsqu'un chien, plus précisément un Mabari, vint se présenter à nous pour me regarder intensément. Au départ, j'avais bien cru qu'il allait me dévorer tout cru vu comment il me fixait et croyant qu'il appartenait à personne si ce n'est au propriétaire de la luxueuse taverne. Mais quand Ysilla prit la parole pour me présenter à l'animal, je compris finalement qu'il était le sien. Je fus plus que gêné lorsque je sentis la truffe du canidé se poser sur le genou, allant jusqu'à rougir et à détourner la tête de la bête, espérant à ce qu'elle finisse par se détourner également de moi. Non pas que je ne sois pas ce genre d'individu qui n'appréciait pas la compagnie des animaux, bien au contraire. Mais je n'avais jamais possédé de Mabari et je me disais bien qu'avec une telle allure, ils ne pouvaient être que de puissantes créatures. C'est alors qu'arriva notre commande dont ma boisson que je m'empressais de boire, comme si cela allait remplacer la véritable boisson. Celle plus forte, troublant les esprits. Puis Ysilla prit de nouveau la parole.
Elle me dit alors qu'elle n'avait qu'à raconter une de ces histoires et que je n'aurais ensuite qu'à raconter l'une des miennes. Je me suis mis à rire. ≪ - On me l'a déjà faite. ≫. En effet, je me souvenais de la discussion que j'avais pu avoir avec Marianis lors de l'une des réceptions. Néanmoins, je redevins vite sérieux lorsque Ysilla évoqua les mages et leurs arrestations. Qu'elle avait aidé des mages à se cacher pour qu'ils ne se fassent pas arrêter par les Templiers. Elle me demanda même si elle n'avait pas fait un mauvais choix en agissant de la sorte. Je la regardais avec des grands yeux pour finalement lui révéler dans un murmure. ≪ - Je pense que vous avez eu raison... Je suis un mage. ≫. Une histoire bien courte par rapport à celle qu'elle m'avait révélé, et pourtant... Je venais de tout dire. De lui révéler le plus terrible de mes secrets aussi subitement. Comme si j'avais cru que je pourrais lui faire confiance après ce que elle, elle venait de révéler. Ou alors n'était-ce un simple test. Juste pour voir. J'espérais ainsi ne pas me tromper et attendant patiemment pour pouvoir juger sa réaction.
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Le chien ne bougea pas de sa place. Je ne savais que faire outre peut-être m'écarter afin de ne plus avoir à subir le contact de sa truffe contre ma jambe. Mais finalement, je finis par abandonner et lui céder quelques caresses, espérant que cela finisse par l'obliger à partir ou que sais-je, qu'il me laisse tranquille. Néanmoins, j'avais le sentiment que cette bête n'était pas aussi stupide que ça et que, d'un côté, elle devait avoir de l'empathie pour la douleur qui me tiraillait à l'instant présent. Le Mabari ne me jugeait pas pour ce que j'étais ; que je sois un mage ou un elfe, il n'en avait que faire. Tout ce qui comptait, c'était probablement de me voir sourire. Ah, si seulement toutes les créatures pouvaient être ainsi ! Que ces Templiers et ces fiers Hommes de la Chantrie voient en nous des êtres exceptionnels ! Pas des individus que l'on devrait enfermer comme des oiseaux en cage ! Au final, j’appréciais légèrement la compagnie du molosse et j'allais même me replacer correctement, laissant le canidé rester en contact à mes côtés ; de la même manière que je continuais les caresses sur son délicat pelage.
≪ - Et vous avez toute ma compassion et ma sympathie. [...] Mais vous noyer dans l'alcool ne changera pas les choses. Je ne sais pas si vous êtes un maléficien ou pas, mais battez vous. ≫. Elle posa alors alors sa main sur la mienne, en signe de soutient. Je voulais bien croire qu'elle était ce genre de personne prête à tendre la main envers son prochain, sans le juger ne serait-ce qu'un seul instant, mais "se battre" ? N'était-ce pas là la demande d'une rébellion ? Que l'on brise nos chaînes par la force ? Après tout, cela ne serait que justice que de s'engager dans un combat, mais qu'elle image nous donnerions à ces hommes et ces femmes qui nous dévisagent comme des monstres ? Personne ne nous verra comme des martyrs. On penserait, encore une fois, que les enchanteurs chercheraient à reprendre du pouvoir et asservir l'humanité. ≪ - Je pense plutôt à fuir, aucunement à me batailler. Cela serait donner raison aux templiers de nous encager. ≫. Je souriais. Peut-être que la révolte n'était rien de mauvais en soi et qu'elle pourrait nous apporter des choses, mais je voulais bien savoir quoi. Même en temps de paix, je me souviens de ma rencontre avec un Templier dont j'avais supplié sa protection. Il n'avait su omettre ni ma nature d'elfe ni ma nature de mage, ayant tout de suite des préjugés sur ma potentielle personnalité. Victime d'injustices depuis ma plus tendre enfance, il n'avait préféré que garder en mémoire le méfait que j'avais pu commettre en tant que Barde. J'aurais très certainement pu le tuer pour ça, demander vengeance envers son unique personne. Au lieu de cela, j'avais fuis ; une nouvelle fois.
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Même si j'avais donné au chien ce qu'il attendait de moi, il ne bougea pas pour autant de sa place. Tant pis, qu'il reste ici, au moins, il pourrait continuer à recevoir des caresses de ma part, car je ne m'arrêtais plus. Si cela devait très certainement l'arranger, il en était de même pour ma petite personne. Finalement, le Mabari était d'une agréable compagnie. Il me comprenait, il ne cherchait aucunement à me juger. Non. Il était simplement là, attentionné... Et pourtant, je n'étais personne pour lui. Encore, j'aurais pu être son propriétaire et son attachement aurait pu être justifiable, mais non. Cela me permit également de me rendre compte à quel point j'étais une créature terriblement seule. Je ne vivais que pour mon occupation, la richesse. Les nobles restaient des êtres sournois, faisant la comédie tout comme moi. Tandis que le reste du temps, la nuit, je le passais dans les bascloîtres auprès des autres elfes, me mélangeant que rarement à la population humaine, bien que je désirais par moment le faire. Je trouvais d'ailleurs dommage à ce que les miens se soient intégrés à la vie des simples mortels pour finalement être malgré tout séparés. Cela était purement et simplement du gâchis. J'étais persuadé que l'on pourrait s'entendre malgré nos différences. Cela était par exemple aisément décelable alors que je me trouvais actuellement aux côtés d'une humaine. En train d'engager la discussion.
D'ailleurs, quand je lui explique alors que je ne comptait aucunement me rebeller contre mes oppresseurs mais que je chercherais plutôt à les fuir, elle me corrige m'expliquant que je ne devais pas me laisser m'abattre, moralement parlant. Néanmoins, elle rajouta également qu'un soulèvement pourrait également nous permettre de regagner nos droits comme cela le devait être. Après tout, je me disais qu'elle n'avait pas tord. Que même si la belligérance était quelque chose d'assez triste, c'est vrai que par moment, les raisons qui nous poussaient à agir de la sorte pouvait être bonne. Mais malgré tout, je ne pouvais m'empêcher de croire que cela n'était pas la mauvaise solution. Comme on le dit de temps en temps ; le sang nettoie pas le sang. Je dois dire que la jeune m'avait un peu perdue pour le coup. Je ne savais plus ce qui était dorénavant juste ou mauvais... ≪ - Si vous le dites... ≫. Et c'est sans doute pour cela que l'enfermement des mages était devenu un problème délicat à résoudre.
La demoiselle finit alors par retirer sa main pour continuer à manger et me questionner à nouveau. Cette fois-ci, sur ma fonction. Je ne pus m'empêcher de sourire face à sa réflexion. Il est vrai qu'en temps normal, un elfe ne pouvait espérer faire autre chose que les métiers ingrats que l'on pouvait lui offrir. Parfois même des fonctions qui sortaient de la légalité... D'ailleurs, beaucoup s'étonnaient de voir à quel point je me trouvais richement habillé alors que la plupart ne pouvait espérer recevoir que quelques pièces pour survivre en se terrant dans les clapiers qui nous servaient de demeures. ≪ - ...Vous voulez dire "prostitué", "voleur" ou "assassin" ? ≫ fis-je alors sur un ton narquois avant de rire légèrement. ≪ - Non, moi je suis un artiste... En quelque sorte. ≫ repris-je avant d'afficher un sourire malicieux. Il est vrai que j'avais un assez grand nombres de qualités en tant qu'artiste, mais cela n'était qu'une couverture pour le noble jeu et exécuter les ordres des nobles.
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Quand je lui demande des précisions en ce qui concerne ma potentielle profession tout en lui donnant des exemples d'occupation ingrates que pourrait avoir un elfe au sein même de Val Royeaux, cela surprend la demoiselle qui pose presque immédiatement son verre avant de me juger du regard. Cela a le don de me le surprendre aussi bien que cela soit un fait habituel chez les humains qui prétendent être nos amis mais qui ne font rien face à l'injustice dont on peut être par moment victime. Ils vivaient dans leur petite maison confortable tandis que nous, nous devions nous contenter des bascloîtres. Si l'un de nous songeait un seul instant à quitter notre petit coin de misérable paradis elfique pour le quartier des humains, nous ne pouvions point donner cher de notre peau. Et ça, personne ne s'en préoccupait. C'est comme si rien de tout ces tragiques accidents ne s'étaient produits. C'est comme si, au final, nous n'étions que des ombres pour eux. Aussi la demoiselle me rattrape et évoque plutôt des fonctions en rapport à la guérison, ou d'apothicaire voir même d'enchanteur... Et donc une profession lié à ma nature de mage et non d'elfe, répliquant que les elfes restaient l'égal de l'homme... Si au départ, je me voyais gêné d'avoir fait une méprise en ayant mal interprété sa phrase, je fus néanmoins plus touché lorsqu'elle évoqua cette pseudo égalité utopique qui pouvait exister entre les Hommes et les elfes. Soit elle le pensait réellement et elle ne se rendait pas bien compte de la réalité ou soit elle ne le pensait pas mais elle le faisait comme tel, de la même manière qu'agissait les humains. Aussi, je me voyais dans l'obligation de la corriger. ≪ - "Tous égaux" ? Vous n'avez pas regardé que nous sommes séparés au sein des bascloîtres ? Que malgré ma richesse, je ne peux me permettre d'acheter une bâtisse au risque d'être cambriolé et assassiné ? D'ailleurs, je suis certainement une exception à la règle quant à mon opulence... La plupart se tue à la tâche pour quelques pièces... Et vous n'imaginez pas le nombre de perte d'elfes pleurés par leur famille qui ne les voit jamais revenir ! ...Il n'y a pas d'égalité entre les races... Pas ici en tout cas ! ≫. Peut-être y avais-je été trop fort, sans doute à cause de la boisson mais je n'osais cependant m'excuser jusqu'à ce que cela finisse par sortir de lui-même quelques minutes plus tard. ≪ - Veuillez m'excuser... Je... Je n'aurais pas dû. ≫. Au final, l'un comme l'autre avait dit ce qu'il avait sur le cœur. Ainsi je repris la parole lorsqu'elle me demanda ce que je faisais exactement comme métier auprès des nobles, surtout en tant qu'artiste. ≪ - Un peu de tout ça à la fois. Je danse, je conte, je chante... Et il m'arrive également de jouer les cracheurs de feu. Je suis un barde en réalité. ≫.
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Alors qu'il y a quelques instants, nous étions en train de nous détendre du mieux que l'on pouvait autour de la nourriture à notre disposition, on pouvait dorénavant sentir la pression monter peu à peu. Tout cela à cause d'un banal quipropoquo. C'est que je n'avais pas l'habitude d'être ainsi traité quand on sait qu'au sein des villes, les elfes restaient séparés des humains la plupart du temps. Aussi aurions-nous pu en rester là si elle n'aurait pas enchaînée en insistant sur ses propos, parfaitement assurée de ce qu'elle était en train de dire. D'ailleurs, elle n'hésitait plus à en venir aux insultes et chercha également vainement à se justifier, disant qu'elle, elle était capable de gentillesse envers notre peuple en plus de ces connaissances. Mais était-ce suffisant pour dire que l'humanité dans son entièreté était aussi amicale envers nous ? Certainement pas. Être sympathique, c'était une chose, mais démentir la vérité, c'en était une autre. ≪ - Ahaha ! J'ai des amis ! ≫ commençais-je alors sur un ton acerbe. ≪ - Et je veux bien croire que certains humains puissent nous accepter à notre juste valeur... Mais admettre que c'est vrai pour tout le monde, c'est également prendre ses rêves pour de la réalité. En dehors de vos châteaux, il y a toute une population qui souffre malgré tout et qui reste physiquement séparé des mortels. Je parle de généralité quand vous, vous vous contentez d'énoncer une infime partie de votre peuple. ≫. Je ris jaune, cherchant à garder contenance jusqu'à la perdre lorsqu'elle évoque accepter de me pardonner si seulement je buvais son jus de fruit. Un instant, je ne fais rien, la regardant d'un air de défi avant de balayer le verre d'un revers de la main sans prévenir, laissant le contenu se déverser sur la table et le sol aussi. Complètement ivre et surtout titillé après les paroles de la demoiselle, je ne me retenais plus, qu'importe si je me trouvais dans un endroit avec une certaine réputation ou non. ≪ - Non.. Je... On m'attend quelque part ! ≫ fis-je alors qu'elle m'avait proposé une place sous la protection des templiers, me souvenant de l'évocation de Tévinter par Marianis. Aussi, comprenant que je venais de réagir un peu trop violemment, je me lève d'un bond, cherchant à quitter le bâtiment rapidement, sans crier gare. Je fuyais lâchement après mon sale comportement même si je me pensais aucunement être le seul fautif dans cette affaire. Ysilla m'avait provoqué naïvement par les propos qu'elle avait tenu à mon égard, pensant savoir mieux que moi-même comment les elfes existaient au sein des cités. C'était par envie d'éviter le pire que je m'étais ainsi éloigné, pensant que prendre l'air et retrouver mes proches serait une bonne réconciliation.
» ③ quand elle répondait quelques mots en passant. ☾ nesiris
» J'ai ouï-dire que...
» Vous avez dit maléficien?|-Marcus
» [EVENT] FAIRE PATTE DE VELOURS
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